Non, l’eye-liner n’est pas «gênant», n’en déplaise aux adolescents
Sur les réseaux sociaux, la génération Alpha trouve le trait de liner démodé. De quoi hérisser tous nos cils.
Passer la publicitéCela aurait dû être un trait d'union entre plusieurs générations. D'Audrey Hepburn à Amy Winehouse en passant par Brigitte Bardot et Jane Birkin, le liner a toujours su s'imposer comme un détail qui soulignait le regard en se hissant haut et fort sur la paupière. Dès l’Égypte Antique, le khôl régnait déjà, envoûtant hommes et femmes. Chic, rock, rétro, intemporel… il a toujours su échapper aux tendances pour mieux s'imposer au fil de nos envies.
Mais voilà que la génération Alpha (les personnes nées entre 2010 et 2014) le pointe du doigt et sonne sa disgrâce. L'éloge de la paresse aurait-il gagné les plus jeunes au point de nous détourner de cet exercice quotidien du tracé parfait ? C'est en tout cas un argument avancé par les influenceurs qui essaient de comprendre cette mise au ban d'un classique du maquillage. Et qui font le rapprochement avec le refus des adolescents à utiliser Instagram par peur de ne pas réussir à obtenir assez de likes ou de parler anglais, par peur de l’échec. Certes son application demande toujours une dextérité dont la nature ne nous a pas toutes dotées. Mais du haut de leurs 12-14 ans, sur leur canal d'expression préféré - comprenez TikTok - cette nouvelle génération le trouve surtout passé de mode (ce serait un détail signature des boomers), voire ringard et même... gênant. Un qualificatif des plus surprenants, on en conviendra. Qu’on ait oublié d’acheter un carnet de tickets de métro alors que cela fait 6 mois qu’on nous annonce qu’il va passer à 4 euros pendant les JO, c'est gênant. Que notre train soit annulé pour cause d'acte de vandalisme 24 heures avant les vacances tant attendues l'est aussi (et même un peu plus) Mais qu'on condamne l'eye-liner à l'heure où on prône plus que jamais la liberté d'expression en matière de beauté interroge.
Alors simple envie de se démarquer, rejet du maquillage après une grande vague de naturel ? Les explications peuvent être nombreuses. Mais à une époque où les tabous, les règles, les injonctions sont mis à mal, pourquoi en instaurer d'autres ? On a salué l’audace des Millenials qui ont justement osé : osé exposer leur acné, osé parer de paillettes leurs vergetures, osé dévoiler leurs cicatrices, oser assumer leurs bourrelets... Un vent de fraîcheur et de libération a soufflé sur le corps et le visage des femmes et des adolescentes. Alors pourquoi titiller sur un détail ? Et surtout n'y a-t-il pas débat plus intéressant, plus concernant en cette période troublée ? D’autant que dénoncer le liner c’est un peu comme renier un monument du maquillage. Et comme en témoigne le nombre de vidéos sur TikTok en réponse à cet affront, les fervents défenseurs du trait sont nombreux et prêts à prendre les armes, enfin plutôt les réels pour défendre le liner. D’autant que, omniprésent sur les podiums des défilés saison après saison, il est surtout l’un des rares détails beauté à faire autant le lien entre les époques et les icônes, de Cléopâtre à la chanteuse Angèle aujourd’hui. Alors finalement, fermer les yeux sur son pouvoir et son aura, ne serait-ce pas ça le plus gênant ?
Marianne
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Ça va avec la mode du « no make up » mettre de l’eye liner c’est modifier la forme de ses yeux, c’est joli mais trompeur. Donc oui de fait c’est un peu ringard! Même si contradictoire avec la mode des filles maquillées comme des voitures volées pour ressembler à des poupées sans expression. Il doit y avoir plusieurs courants…