Papers by Marc Goëtzmann
Ce travail souligne les liens directs ou indirects de filiation entre l’étude contemporaine des «... more Ce travail souligne les liens directs ou indirects de filiation entre l’étude contemporaine des « communs » par Elinor Ostrom et ses collègues et celle des « communautés de village » par certains penseurs de la fin du XIXe siècle. En particulier, ces deux corpus contestent explicitement le recours à la figure du « Léviathan » comme souverain, producteur du droit et protecteur de la propriété individuelle. Il s’agit de montrer, à travers les œuvres de Henry Sumner Maine et John Stuart Mill, que le problème de la gestion de l’Inde coloniale vient alimenter les débats européens de l’époque sur un ensemble de questions, telles que celle de l’alternative entre propriété individuelle et collective, de la codification juridique, ou de la nature de la souveraineté. Le paradigme philosophique et juridique hérité de Hobbes, Bentham et Austin se voit ainsi contesté, face à l’existence des « communautés » de village aux régimes de propriété complexes et régulées par des systèmes coutumiers indé...
Philosophy of the Social Sciences, 2021
This paper argues that social trust is the emergent product of a complex system of property relat... more This paper argues that social trust is the emergent product of a complex system of property relations, backed up by a sub-system of mutual monitoring. This happens in a context similar to Ostrom’s commons, where cooperation is necessary for the management of resources, in the absence of external authorities to enforce sanctions. I show that social trust emerges in this context because of an institutional structure that enables individuals to develop a generalized disposition to internalize the external effects of their actions. This is made possible by the “patrimonial” nature of this structure.
Leaving Town for the Market : The Emergence and Expansion of Social Trust in the Works of Elinor Ostrom and Henry Sumner Maine, 2019
L'IRCOCERVO, 2021
We argue in this paper that in order to enact legislation on disaster management, the legislator ... more We argue in this paper that in order to enact legislation on disaster management, the legislator must take into account the fact that individuals act nomotrophically, or "in function of" norms. This is particularly the case in situations of legal pluralism, where customary institutions compete with State regulations. We provide a nomotropic analysis of these cases of pluralism, relying on the existing literature on the issues caused by the fact that some legislations on disaster management disregard customary institutions. We show that this perspective is compatible with the economic analysis of norms and that it encourages States to rely on individual tendencies to nomotropism instead of trying to overcome it.
Ce travail souligne les liens directs ou indirects de filiation entre l’etude contemporaine des «... more Ce travail souligne les liens directs ou indirects de filiation entre l’etude contemporaine des « communs » par Elinor Ostrom et ses collegues et celle des « communautes de village » par certains penseurs de la fin du XIXe siecle. En particulier, ces deux corpus contestent explicitement le recours a la figure du « Leviathan » comme souverain, producteur du droit et protecteur de la propriete individuelle. Il s’agit de montrer, a travers les œuvres de Henry Sumner Maine et John Stuart Mill, que le probleme de la gestion de l’Inde coloniale vient alimenter les debats europeens de l’epoque sur un ensemble de questions, telles que celle de l’alternative entre propriete individuelle et collective, de la codification juridique, ou de la nature de la souverainete. Le paradigme philosophique et juridique herite de Hobbes, Bentham et Austin se voit ainsi conteste, face a l’existence des « communautes » de village aux regimes de propriete complexes et regulees par des systemes coutumiers inde...
Droit et Philosophie, 2020
Cet article s’intéresse à la façon dont le juriste et anthropologue victorien Henry Sumner Maine ... more Cet article s’intéresse à la façon dont le juriste et anthropologue victorien Henry Sumner Maine (1822–1888) rend un hommage critique à la théorie impérativiste du droit, défendue par John Austin. Bien que Maine considère comme correcte la définition de la souveraineté proposée par les juristes « analytiques », Austin et Bentham, à la suite de Hobbes, il limite sa validité à l’époque moderne. L’universalité ainsi que l’exactitude de cette conception de la souveraineté, y compris pour l’époque moderne, se trouve remise en cause par l’expérience de la gestion de l’Empire colonial, dans lequel Maine occupe le poste de conseiller juridique du Vice-roi des Indes. L’article décrit la façon dont l’exemple indien permet à Maine de préciser autant que de remettre en cause la théorie impérativiste du droit, jusqu’à mettre en lumière l’existence de systèmes coutumiers radicalement étrangers à la concentration du pouvoir qui caractérise le souverain austinien, puisqu’on y trouve au contraire une organisation sociale où les usages légitimes de la force sont décentralisés.
Le commun - table des matières, 2020
Teoria e Critica della Regolazione Sociale, 2020
This paper uses the evolutionary frame provided by the Victorian jurist Henry Sumner Maine to des... more This paper uses the evolutionary frame provided by the Victorian jurist Henry Sumner Maine to describe the process by which trust can be seen as the product of a gradual development that starts with small-scale communities and later allows market exchanges to develop themselves. I also argue, using the work of Elinor Ostrom (1990), that trust emerges first within small-scale communities, where first-and second-degree collective action problems need to be resolved. The development of a social disposition to trust is closely linked with an institutional context that encourages individuals to take the externalities of their actions into account. This is made possible by customary mechanisms, as the development of social trust at this stage cannot rely on a mighty "Leviathan". Therefore, this paper questions the claim that social trust is the product of market exchanges. Market exchanges might favor the further growth of social trust, hands in hands with the right institutional frame. However, this growth is not just the transposition of a previously acquired disposition to trust. The work of Henry Sumner Maine interestingly underlines the importance of the co-development of institutions and trust, from its origin in small communities to its expansion to market exchanges. Both Ostrom's and Maine's perspectives underline the fact that trust and trustworthiness are complementary and question a-rational perspectives on trust. This paper also elaborates on the claim, coming from the literature on contract law, that focusing on sanctioning mechanisms can be highly counterproductive.
Implications Philosophiques, 2018
Abstract: This article, originally a book review written for the first translation of Hardin' Tra... more Abstract: This article, originally a book review written for the first translation of Hardin' Tragedy of the Commons in French, puts in perspective Hardin's famous work with its later developments and criticisms, as well as with the " extension " to the Tragedy of the commons that is included in this volume. The review underlines the fact that Hardin, far from being one of the main contenders of the private property, argues on the contrary that defining collectively the limits of property rights is a necessity. In Hardin's thought, property therefore appears as nothing more than a social institution, and private as well as exclusive property as nothing more than contextual social arrangements.
Résumé Cette recension, publiée à l'occasion de la première traduction de l'ouvrage de Hardin en France, propose une (re)lecture de la fameuse Tragédie des communs, à la lumières de ses développements ultérieurs et des critiques dont elle a fait l'objet. Nous soulignons, entre autres, le fait que Hardin, loin de faire de l'institution de la propriété privée une fin en soi, défend au contraire la besoin de d'imposer des limites collectives aux droits de propriété. La propriété apparaît ainsi comme une institution sociale au sens fort et sa version privative et exclusive n'est que le fruit d'arrangements sociaux spécifiques. Une (re)lecture nécessaire pour les philosophes « La tragédie des communs », article de Garrett Hardin publié pour la première fois en 1968 par la revue Science, a connu un destin extraordinaire, devenant une référence dans des disciplines aussi diverses que l'économie, l'écologie, la géographie, la philosophie, l'anthropologie ou encore le droit. On mesure qui est plus est son succès au fait que son propos a pu être utilisé pour défendre des thèses parfois opposées. On pensera notamment à la façon dont il est devenu à la fois l'argument favori des défenseurs d'une conception libertarienne de la propriété exclusive et de ceux d'une limitation drastique des droits de propriété individuels pour des raisons écologiques. De telles contradictions ne peuvent être que le signe de la richesse du propos de Hardin, ouvert aux interprétations sélectives les plus divergentes. Il est alors nécessaire de (re)lire un ouvrage dont la mention est si fréquente que
/Abstract Cet article a pour objectif de proposer une simple lecture croisée des écrits de Niklas... more /Abstract Cet article a pour objectif de proposer une simple lecture croisée des écrits de Niklas Luhmann et de Frederick Neuhouser en se focalisant sur la question de la confiance dans les institutions. Il s'agira d'une part de rappeler que l'oeuvre de Luhmann souligne la nécessité, pour les institutions de la modernité, de prendre en compte à un certain degré les raisons subjectives pour lesquelles les individus leur font confiance, bien qu'elle place cette perspective subjective sur un plan secondaire, pour des raisons de cohérence théorique. On utilisera donc la lecture que Frederick Neuhouser propose de la place de la confiance dans les Principes de la philosophie du droit de Hegel, afisn d'initier une réflexion sur les critères subjectifs et objectifs qui peut renforcer la confiance des individus dans leurs institutions.
This article aims at comparing Niklas Luhmann and Frederick Neuhouser's writings, focusing on their thoughts about trust in institutions. First, the reader's attention will be drawn on the fact that Luhmann's work, despite a theoretical and methodological approach that puts the perspective of the individual on a secondary level, is a reminder of the necessity for institutions to take the reasons why individual trust them into account, to a minimal extent. Second, Frederick Neuhouser's work will be used to put forward some of the objective and subjective criteria that strenghthen the trust individuals grant to their institutions.
Thesis Chapters by Marc Goëtzmann
This work aimed at studying the way Henry Sumner Maine developed an original point of view on jur... more This work aimed at studying the way Henry Sumner Maine developed an original point of view on jurisprudence, neither fully adopting the method of the “analytical jurists” (Bentham, Austin), nor the “historical” method (Savigny).
This work aimed at understanding how data from historical and social sciences influenced the way ... more This work aimed at understanding how data from historical and social sciences influenced the way Henry Sumner Maine and other contemporary thinkers looked at the relation between law and social change. From this situation emerged a conception of law as the “engine” of social change.
Drafts by Marc Goëtzmann
In post-colonial states, as well as other non-Western countries where institutions are required t... more In post-colonial states, as well as other non-Western countries where institutions are required to reform the law while taking diverse and sometimes conflicting sources of customary law, the attitude towards custom tends to take two opposite forms. On the one hand, judges and legislators will base their decisions on what they believe the customary law of a community dictates them, in order to respect its core values and its opinion on what is good. On the other hand, they might consider that some principles and/or rights, legitimate because constitutional, supersede customary law and will issue decisions and legislations accordingly.
Both attitudes, respectively more communitarian and more voluntarist, have serious limitations: the customary-based method, especially in a common-law context, has an historically inherent tendency to “petrify” custom while codifying it. Consequently, judges and legislators take a fluctuating and sometimes contradictory body of usages and turn it into a rather change-proof set of rules now unable to adapt to new circumstances. Meanwhile, the other method tends to take for granted the power of legislation, basing it only on its institutional legitimacy, guided by the desire to promote general welfare while defending some basic individual rights. Nevertheless, this second method will often disregard the normative authority of custom, and will fail due to lack of constraining power on individuals.
The point of this proposal will be to defend the idea that custom is not inherently unable to adapt to changing circumstances and that it can be compatible with promoting new social patterns. Achieving this goal requires to consider custom as a fluctuating body of usages whose rigidity is partly fictional and reinforced by common-law interpretation. From this assumption, it is possible to conceive a way of reforming social behaviors framed by customary rules that will neither petrify custom nor disregard it. Public reason can thus find a way to implement its principles, not by relying only an ideal constraining capacity of formal law, but on striving to find a balance between demanding human and/or constitutional rights and community values.
The sources of these reflections will be two-fold: on the one hand, some elements from the history of former colonies from anthropological, legal and historical literature can provide hints at the failed attempts to change social rules by enforcing new laws; on the other hand, accounts from the economic literature on law and institutions can provide one with models to promote efficient policies in pluralistic contexts while respecting individual freedom.
events by Marc Goëtzmann
Co-organizer of the conference conceived by Marc Goetzmann.
Books by Marc Goëtzmann
Le commun, 2020
L’ouvrage met en perspective les différentes conceptualisations de la notion de « commun » en l... more L’ouvrage met en perspective les différentes conceptualisations de la notion de « commun » en les resituant dans les champs de la métaphysique, de la philosophie du langage et de la philosophie de la connaissance. Cette armature conceptuelle forte donne accès à une réflexion de philosophie politique et sociale dont l’enjeu est la question de l’unité du divers.
De quoi la fameuse « tragédie des communs » est-elle le nom ? De rien moins que de la quête d’une unité politique malgré la diversité irréductible des intérêts individuels. Trouver le commun, c’est parvenir à dépasser l’incommensurabilité des intérêts privés afin de rendre possible la coopération à tous les échelons de la vie sociale. Le commun est ainsi devenu un problème central de la philosophie politique et sociale de la fin du xxe et du début du xxıe siècle, ranimant les critiques adressées un siècle plus tôt par le communisme et le socialisme à l’encontre de la société marchande et de l’idéologie propriétaire exclusiviste.
En privilégiant les aspects proprement politiques et juridiques du thème, ce livre accorde une place importante au dialogue entre les auteurs « classiques », mais aussi aux propositions plus récentes et à l’articulation entre le théorique et l’empirique – le tout appuyé sur de nombreux exemples.
Yakov Rabkin, Mikhail Minakov (eds.) The promise of modernity brought us into a complex situation... more Yakov Rabkin, Mikhail Minakov (eds.) The promise of modernity brought us into a complex situation. Intellectuals
of modernity—Newton, Leibniz, the Founding Fathers of the United
States, les philosophes in France, or Russian Marxists—all dreamed that light
would chase away darkness and oppression and bring freedom and order to
chaos. This dream, however, turned into a source of chaos, adversely influencing
human lives. Human reason came to be simultaneously a source of
anticipated liberty and of omnipresent control, of unlimited human creativity
and of unprecedented violence. This reversal of modernity’s achievements is
a phenomenon that has historical precedents, some of which are analyzed in
this volume.
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Papers by Marc Goëtzmann
Résumé Cette recension, publiée à l'occasion de la première traduction de l'ouvrage de Hardin en France, propose une (re)lecture de la fameuse Tragédie des communs, à la lumières de ses développements ultérieurs et des critiques dont elle a fait l'objet. Nous soulignons, entre autres, le fait que Hardin, loin de faire de l'institution de la propriété privée une fin en soi, défend au contraire la besoin de d'imposer des limites collectives aux droits de propriété. La propriété apparaît ainsi comme une institution sociale au sens fort et sa version privative et exclusive n'est que le fruit d'arrangements sociaux spécifiques. Une (re)lecture nécessaire pour les philosophes « La tragédie des communs », article de Garrett Hardin publié pour la première fois en 1968 par la revue Science, a connu un destin extraordinaire, devenant une référence dans des disciplines aussi diverses que l'économie, l'écologie, la géographie, la philosophie, l'anthropologie ou encore le droit. On mesure qui est plus est son succès au fait que son propos a pu être utilisé pour défendre des thèses parfois opposées. On pensera notamment à la façon dont il est devenu à la fois l'argument favori des défenseurs d'une conception libertarienne de la propriété exclusive et de ceux d'une limitation drastique des droits de propriété individuels pour des raisons écologiques. De telles contradictions ne peuvent être que le signe de la richesse du propos de Hardin, ouvert aux interprétations sélectives les plus divergentes. Il est alors nécessaire de (re)lire un ouvrage dont la mention est si fréquente que
This article aims at comparing Niklas Luhmann and Frederick Neuhouser's writings, focusing on their thoughts about trust in institutions. First, the reader's attention will be drawn on the fact that Luhmann's work, despite a theoretical and methodological approach that puts the perspective of the individual on a secondary level, is a reminder of the necessity for institutions to take the reasons why individual trust them into account, to a minimal extent. Second, Frederick Neuhouser's work will be used to put forward some of the objective and subjective criteria that strenghthen the trust individuals grant to their institutions.
Thesis Chapters by Marc Goëtzmann
Drafts by Marc Goëtzmann
Both attitudes, respectively more communitarian and more voluntarist, have serious limitations: the customary-based method, especially in a common-law context, has an historically inherent tendency to “petrify” custom while codifying it. Consequently, judges and legislators take a fluctuating and sometimes contradictory body of usages and turn it into a rather change-proof set of rules now unable to adapt to new circumstances. Meanwhile, the other method tends to take for granted the power of legislation, basing it only on its institutional legitimacy, guided by the desire to promote general welfare while defending some basic individual rights. Nevertheless, this second method will often disregard the normative authority of custom, and will fail due to lack of constraining power on individuals.
The point of this proposal will be to defend the idea that custom is not inherently unable to adapt to changing circumstances and that it can be compatible with promoting new social patterns. Achieving this goal requires to consider custom as a fluctuating body of usages whose rigidity is partly fictional and reinforced by common-law interpretation. From this assumption, it is possible to conceive a way of reforming social behaviors framed by customary rules that will neither petrify custom nor disregard it. Public reason can thus find a way to implement its principles, not by relying only an ideal constraining capacity of formal law, but on striving to find a balance between demanding human and/or constitutional rights and community values.
The sources of these reflections will be two-fold: on the one hand, some elements from the history of former colonies from anthropological, legal and historical literature can provide hints at the failed attempts to change social rules by enforcing new laws; on the other hand, accounts from the economic literature on law and institutions can provide one with models to promote efficient policies in pluralistic contexts while respecting individual freedom.
events by Marc Goëtzmann
Books by Marc Goëtzmann
De quoi la fameuse « tragédie des communs » est-elle le nom ? De rien moins que de la quête d’une unité politique malgré la diversité irréductible des intérêts individuels. Trouver le commun, c’est parvenir à dépasser l’incommensurabilité des intérêts privés afin de rendre possible la coopération à tous les échelons de la vie sociale. Le commun est ainsi devenu un problème central de la philosophie politique et sociale de la fin du xxe et du début du xxıe siècle, ranimant les critiques adressées un siècle plus tôt par le communisme et le socialisme à l’encontre de la société marchande et de l’idéologie propriétaire exclusiviste.
En privilégiant les aspects proprement politiques et juridiques du thème, ce livre accorde une place importante au dialogue entre les auteurs « classiques », mais aussi aux propositions plus récentes et à l’articulation entre le théorique et l’empirique – le tout appuyé sur de nombreux exemples.
of modernity—Newton, Leibniz, the Founding Fathers of the United
States, les philosophes in France, or Russian Marxists—all dreamed that light
would chase away darkness and oppression and bring freedom and order to
chaos. This dream, however, turned into a source of chaos, adversely influencing
human lives. Human reason came to be simultaneously a source of
anticipated liberty and of omnipresent control, of unlimited human creativity
and of unprecedented violence. This reversal of modernity’s achievements is
a phenomenon that has historical precedents, some of which are analyzed in
this volume.
Résumé Cette recension, publiée à l'occasion de la première traduction de l'ouvrage de Hardin en France, propose une (re)lecture de la fameuse Tragédie des communs, à la lumières de ses développements ultérieurs et des critiques dont elle a fait l'objet. Nous soulignons, entre autres, le fait que Hardin, loin de faire de l'institution de la propriété privée une fin en soi, défend au contraire la besoin de d'imposer des limites collectives aux droits de propriété. La propriété apparaît ainsi comme une institution sociale au sens fort et sa version privative et exclusive n'est que le fruit d'arrangements sociaux spécifiques. Une (re)lecture nécessaire pour les philosophes « La tragédie des communs », article de Garrett Hardin publié pour la première fois en 1968 par la revue Science, a connu un destin extraordinaire, devenant une référence dans des disciplines aussi diverses que l'économie, l'écologie, la géographie, la philosophie, l'anthropologie ou encore le droit. On mesure qui est plus est son succès au fait que son propos a pu être utilisé pour défendre des thèses parfois opposées. On pensera notamment à la façon dont il est devenu à la fois l'argument favori des défenseurs d'une conception libertarienne de la propriété exclusive et de ceux d'une limitation drastique des droits de propriété individuels pour des raisons écologiques. De telles contradictions ne peuvent être que le signe de la richesse du propos de Hardin, ouvert aux interprétations sélectives les plus divergentes. Il est alors nécessaire de (re)lire un ouvrage dont la mention est si fréquente que
This article aims at comparing Niklas Luhmann and Frederick Neuhouser's writings, focusing on their thoughts about trust in institutions. First, the reader's attention will be drawn on the fact that Luhmann's work, despite a theoretical and methodological approach that puts the perspective of the individual on a secondary level, is a reminder of the necessity for institutions to take the reasons why individual trust them into account, to a minimal extent. Second, Frederick Neuhouser's work will be used to put forward some of the objective and subjective criteria that strenghthen the trust individuals grant to their institutions.
Both attitudes, respectively more communitarian and more voluntarist, have serious limitations: the customary-based method, especially in a common-law context, has an historically inherent tendency to “petrify” custom while codifying it. Consequently, judges and legislators take a fluctuating and sometimes contradictory body of usages and turn it into a rather change-proof set of rules now unable to adapt to new circumstances. Meanwhile, the other method tends to take for granted the power of legislation, basing it only on its institutional legitimacy, guided by the desire to promote general welfare while defending some basic individual rights. Nevertheless, this second method will often disregard the normative authority of custom, and will fail due to lack of constraining power on individuals.
The point of this proposal will be to defend the idea that custom is not inherently unable to adapt to changing circumstances and that it can be compatible with promoting new social patterns. Achieving this goal requires to consider custom as a fluctuating body of usages whose rigidity is partly fictional and reinforced by common-law interpretation. From this assumption, it is possible to conceive a way of reforming social behaviors framed by customary rules that will neither petrify custom nor disregard it. Public reason can thus find a way to implement its principles, not by relying only an ideal constraining capacity of formal law, but on striving to find a balance between demanding human and/or constitutional rights and community values.
The sources of these reflections will be two-fold: on the one hand, some elements from the history of former colonies from anthropological, legal and historical literature can provide hints at the failed attempts to change social rules by enforcing new laws; on the other hand, accounts from the economic literature on law and institutions can provide one with models to promote efficient policies in pluralistic contexts while respecting individual freedom.
De quoi la fameuse « tragédie des communs » est-elle le nom ? De rien moins que de la quête d’une unité politique malgré la diversité irréductible des intérêts individuels. Trouver le commun, c’est parvenir à dépasser l’incommensurabilité des intérêts privés afin de rendre possible la coopération à tous les échelons de la vie sociale. Le commun est ainsi devenu un problème central de la philosophie politique et sociale de la fin du xxe et du début du xxıe siècle, ranimant les critiques adressées un siècle plus tôt par le communisme et le socialisme à l’encontre de la société marchande et de l’idéologie propriétaire exclusiviste.
En privilégiant les aspects proprement politiques et juridiques du thème, ce livre accorde une place importante au dialogue entre les auteurs « classiques », mais aussi aux propositions plus récentes et à l’articulation entre le théorique et l’empirique – le tout appuyé sur de nombreux exemples.
of modernity—Newton, Leibniz, the Founding Fathers of the United
States, les philosophes in France, or Russian Marxists—all dreamed that light
would chase away darkness and oppression and bring freedom and order to
chaos. This dream, however, turned into a source of chaos, adversely influencing
human lives. Human reason came to be simultaneously a source of
anticipated liberty and of omnipresent control, of unlimited human creativity
and of unprecedented violence. This reversal of modernity’s achievements is
a phenomenon that has historical precedents, some of which are analyzed in
this volume.
Kletzer, The Idea of A Pure Teory of Law, entend à la fois souligner le
caractère stimulant de certaines de ses réflexions sur la tradition philosophique dans laquelle il s’inscrit et questionner certaines de ses conclusions secondaires.