Papers by Alexandra Clavé-Mercier
Éditions Mare & Martin, 2021
Administration & Éducation
Intersections
During the last 20 years, processes of social, spatial or economic exclusion suffered by a growin... more During the last 20 years, processes of social, spatial or economic exclusion suffered by a growing number of people identified as ʻRomaʼ in Europe were progressively investigated and better documented, as, for instance, legal (or para-legal) measures implemented against Roma migrants living in precarious settlements in Western Europe. Over the same period, international or European institutions, national authorities and many NGOs significantly developed local or regional initiatives for ʻRoma inclusionʼ. From ethnographic investigations conducted during several years in two French cities which have implemented social support and housing projects toward Roma immigrants families (Bulgarian in one case, Romanian in the other), this article firstly aims to highlight the effects of the contradictions and paradoxes characterizing the launch and running of many ʻinclusion policiesʼ which, like exclusion policies, are frequently based on stereotypical conceptions of ʻRomaʼ as well as of ʻso...
Etudes tsiganes, 2019
Cet article propose une analyse des dispositifs UPS qui nécessitent de définir un public-cible, i... more Cet article propose une analyse des dispositifs UPS qui nécessitent de définir un public-cible, identifié comme spécifique. Il s’agit d’interroger l’obsession des catégorisations de l’école française (qui effectue un « tri » permanent entre les élèves pour les orienter et leur prodiguer un enseignement « adapté », particulièrement visible dans le cas des EFIV) et le maintien de ces enfants dans une catégorisation identitaire fixe : qu’est-ce que cela produit chez les enfants et leurs parents ? Jusqu’à quel point sont-ils « enfermés » dans une catégorie identitaire par l’institution scolaire ? Mais aussi, qu’est-ce que cela fait à l’institution scolaire ?
L’analyse des points de vue et des expériences de ces élèves et de leurs parents montre que si tous se rejoignent autour de l’appréciation générale d’une adaptation de la scolarité, ce n’est pas tant au niveau « ethnique » ou « identitaire » (comme sont pourtant construit ces dispositifs) mais plutôt au niveau des modalités pédagogiques. La spécificité « identitaire » serait alors créée par l’école et ses catégories, alors même que la différenciation appréciée par les « bénéficiaires » porte avant tout sur les modalités concrètes de scolarisation pour des élèves et familles « éloignés » de l’école, et ce quelle que soit l’identité des personnes concernées.
Rapport de Recherche, Dec 2018
l’étude EVASCOL propose une analyse des conditions effectives de scolarisation des élèves allopho... more l’étude EVASCOL propose une analyse des conditions effectives de scolarisation des élèves allophones ou itinérants, au regard notamment des attentes et des expériences des jeunes et des familles.
Ethnologie française, 2018
L’étude de cas proposée ici retrace l’expérience d’une famille rom bulgare prise en charge dans u... more L’étude de cas proposée ici retrace l’expérience d’une famille rom bulgare prise en charge dans un « projet d’intégration » en France. Il s’agit d’analyser la manière dont le traitement politique et institutionnel des migrants roms a un impact sur les familles elles-mêmes et sur leurs proches. L’article questionne plusieurs points : les dynamiques identitaires découlant de la prise en charge dans ce dispositif et les conséquences de ce changement dans la vie quotidienne du couple et dans ses relations avec les pairs. Rendre compte des subjectivités de ces Roms bulgares en prise avec les acteurs du dispositif permet d’interroger la notion d’« intégration » mise en avant par les institutions.
https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2018-4-page-645.htm?contenu=article
Raisons Educatives, 2018
À partir d’une enquête ethnographique menée dans différentes localités d’une région française, ce... more À partir d’une enquête ethnographique menée dans différentes localités d’une région française, cet article s’intéresse aux ajustements mis en place par l’institution scolaire pour faire face aux difficultés posées par l’arrivée d’enfants de populations migrantes jusqu’alors peu présentes en France. Il s’agit d’une part de familles roms bulgares en habitat précaire regroupées en territoire urbain, et d’autre part de familles syriennes réfugiées « réinstallées » de façon isolée dans diverses communes rurales qui se sont portées volontaires pour les accueillir. La comparaison met en évidence que la multiplication des dispositifs spécifiques et des ressources dédiées aux allophones n’aboutit pas nécessairement à l’inclusion, alors que leur absence n’est pas en soi un obstacle à leur intégration scolaire, dès lors qu’un certain nombre d’acteurs se mobilise autour de ces enfants. La réflexion sur les conditions d’accueil et l’incidence des représentations qui distinguent les migrants économiques des réfugiés révèle que lorsque la prise en charge de ces élèves devient l’affaire de tous, leur présence acquiert une légitimité qui permet d’encourager à la fois l’innovation pédagogique et la banalisation de leurs différences.
INTERSECTIONS. EAST EUROPEAN JOURNAL OF SOCIETY AND POLITICS, 2018
During the last 20 years, processes of social, spatial or economic exclusion suffered by a growin... more During the last 20 years, processes of social, spatial or economic exclusion suffered by a growing number of people identified as Roma in Europe were progressively investigated and better documented, as, for instance, legal (or para-legal) measures implemented against Roma migrants living in precarious settlements in Western Europe. Over the same period, international or European institutions, national authorities and many NGOs significantly developed local or regional initiatives for Roma inclusion. From ethnographic investigations conducted during several years in two French cities which have implemented social support and housing projects toward Roma immigrants families (Bulgarian in one case, Romanian in the other), this article firstly aims to highlight the effects of the contradictions and paradoxes characterizing the launch and running of many inclusion policies which, like exclusion policies, are frequently based on stereotypical conceptions of Roma as well as of social integration. Reversing the point of view, we will secondly light the way the target families of these projects may nevertheless succeed to preserve leeway and to develop different forms of local insertion, using (or not) resources provided by public policies as well as personal and family resources. In so doing, this paper proposes to address the role and value of informality and productive misunderstandings in these dynamics of emancipation and effective integration taking place in a strongly binding context.
Lettre sur les droits de l'Homme en Europe orientale et dans l'espace post-soviétique, Ligue des Droits de l’Homme , 2018
https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2018/03/Lettre-Europe_26.pdf
Autrepart, 2016
Cet article entend questionner les discours sur l’« authenticité identitaire» et les enjeux qui l... more Cet article entend questionner les discours sur l’« authenticité identitaire» et les enjeux qui leur sont sous-jacents à travers l’analyse de la construction de la musique « rom » comme objet patrimonial. Dans une agglomération française, un orchestre réunissant des migrants roms bulgares a été mis en place par deux acteurs de la société civile. Les membres de l’orchestre étant présentés dans la presse comme des Roms vivant en squat et jouant une musique « traditionnelle des plus authentiques », il est intéressant d’analyser les discours sur ce dispositif en lien avec l’identité ethnique « rom ». Sont également interrogées les motivations des différents acteurs participant à cette construction d’objet culturel, en soulignant l’importance des contextes migratoire et sociopolitique et notamment la fortement présente « injonction à l’intégration ». Les effets de cette construction culturelle et les changements qu’elle entraîne pour les membres du groupe sont ensuite analysés. L’article montre in fine que la création de l’orchestre cristallise les ambiguïtés entre une assignation identitaire et les stratégies d’acteurs qui s’en saisissent à leur façon.
Migrations Société, Mar 2017
L'Homme 219-220, Pacifications urbaines, Dec 2016
Alexandra Clavé-Mercier & Martin Olivera, A Non-Resistant Resistance ? Etnography of Misunderstan... more Alexandra Clavé-Mercier & Martin Olivera, A Non-Resistant Resistance ? Etnography of Misunderstanding in “Integration Projects” for Roma Migrants.
— Over the last twenty years, public policies towards groups identified as
« Roma » have multiplied in France. These aim to keep away those considered as undesirable immigrants but also, in parallel, to offer «contractual integration » to part of them. This paper looks at how the targets of these policies succeed in maintaining their presence and develop their local integration and autonomy in an unfavorable environment, without ever questioning the categorizations to which they are subject, and that justify institutional practices and attitudes towards them. This is in particular to better understand the subjective and collective foundations of this « non-resistant resistance », while documenting its various modalities of exercise. To do this, we focus on how migrant families (from Romania and Bulgaria), "beneficiaries of housing projects", adapt to the injunctions and constraints that motivate and structure public hospitality policies. We thus propose to see how these families manage, « having thwarted exclusion » for several years, to « domesticate inclusion », thanks to the misunderstandings they maintain with various managers and professionals of these projects.
Parcours Anthropologiques, 2015
Dossier "Ethnographies du changement et de l'attachement. Terrains urbains", coord. Bianca Botea ... more Dossier "Ethnographies du changement et de l'attachement. Terrains urbains", coord. Bianca Botea et Sarah Rojon
Recueil Alexandries, Collection Masters, 2010
Master 2 Recherche Anthropologie
Book Reviews by Alexandra Clavé-Mercier
Lectures anthropologiques, 2017
Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 24/05/2017
Book chapter by Alexandra Clavé-Mercier
Citoyenneté en ville. L'épreuve des inégalités spatiales et des identités, Gulcin Erdi & Hervé Marchal Dir., Tours, Presses universitaires François-Rabelais, pp. 137-150., 2017
Ce texte traite des dynamiques existantes entre processus identitaires, subjectivation et citoyen... more Ce texte traite des dynamiques existantes entre processus identitaires, subjectivation et citoyenneté, à partir du cas de migrants roms bulgares en France. L’analyse s’appuie sur un terrain ethnographique de longue durée mené dans le cadre de ma thèse en anthropologie sociale auprès de migrants roms bulgares et auprès d’acteurs de la politique locale qui leur est spécifiquement destinée dans une agglomération de province française.
Dans une perspective interactionniste et dynamique, il s’agit de questionner l’ « identité rom » en l’appréhendant à la croisée des sujets et du politique, soit en l’interrogeant à la lumière des vécus des intéressés d’une part et des catégorisations extérieures d’autre part. Je montre ainsi les enjeux existants dans le rapport entre identité et citoyenneté dans le cas des Roms, en France comme en Bulgarie, en fonction des perceptions de ces Autres et des conceptions de la citoyenneté. L’approche spatiale est également mobilisée en vue de comprendre ce qui se joue pour les Roms à travers leurs mobilités.
Dans un premier temps, je propose un regard sur ce que signifie « être Rom » en Bulgarie et questionne les expériences migratoires sous ce prisme identitaire. Puis, je m’attache à la perception exogène de ces migrants, en analysant particulièrement la politique locale mise en œuvre en leur direction. Cela amène à des considérations sur les liens entre citoyennisation et subjectivation, au regard des différentes dynamiques et expériences spatialisées.
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Papers by Alexandra Clavé-Mercier
L’analyse des points de vue et des expériences de ces élèves et de leurs parents montre que si tous se rejoignent autour de l’appréciation générale d’une adaptation de la scolarité, ce n’est pas tant au niveau « ethnique » ou « identitaire » (comme sont pourtant construit ces dispositifs) mais plutôt au niveau des modalités pédagogiques. La spécificité « identitaire » serait alors créée par l’école et ses catégories, alors même que la différenciation appréciée par les « bénéficiaires » porte avant tout sur les modalités concrètes de scolarisation pour des élèves et familles « éloignés » de l’école, et ce quelle que soit l’identité des personnes concernées.
https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2018-4-page-645.htm?contenu=article
— Over the last twenty years, public policies towards groups identified as
« Roma » have multiplied in France. These aim to keep away those considered as undesirable immigrants but also, in parallel, to offer «contractual integration » to part of them. This paper looks at how the targets of these policies succeed in maintaining their presence and develop their local integration and autonomy in an unfavorable environment, without ever questioning the categorizations to which they are subject, and that justify institutional practices and attitudes towards them. This is in particular to better understand the subjective and collective foundations of this « non-resistant resistance », while documenting its various modalities of exercise. To do this, we focus on how migrant families (from Romania and Bulgaria), "beneficiaries of housing projects", adapt to the injunctions and constraints that motivate and structure public hospitality policies. We thus propose to see how these families manage, « having thwarted exclusion » for several years, to « domesticate inclusion », thanks to the misunderstandings they maintain with various managers and professionals of these projects.
Book Reviews by Alexandra Clavé-Mercier
Book chapter by Alexandra Clavé-Mercier
Dans une perspective interactionniste et dynamique, il s’agit de questionner l’ « identité rom » en l’appréhendant à la croisée des sujets et du politique, soit en l’interrogeant à la lumière des vécus des intéressés d’une part et des catégorisations extérieures d’autre part. Je montre ainsi les enjeux existants dans le rapport entre identité et citoyenneté dans le cas des Roms, en France comme en Bulgarie, en fonction des perceptions de ces Autres et des conceptions de la citoyenneté. L’approche spatiale est également mobilisée en vue de comprendre ce qui se joue pour les Roms à travers leurs mobilités.
Dans un premier temps, je propose un regard sur ce que signifie « être Rom » en Bulgarie et questionne les expériences migratoires sous ce prisme identitaire. Puis, je m’attache à la perception exogène de ces migrants, en analysant particulièrement la politique locale mise en œuvre en leur direction. Cela amène à des considérations sur les liens entre citoyennisation et subjectivation, au regard des différentes dynamiques et expériences spatialisées.
L’analyse des points de vue et des expériences de ces élèves et de leurs parents montre que si tous se rejoignent autour de l’appréciation générale d’une adaptation de la scolarité, ce n’est pas tant au niveau « ethnique » ou « identitaire » (comme sont pourtant construit ces dispositifs) mais plutôt au niveau des modalités pédagogiques. La spécificité « identitaire » serait alors créée par l’école et ses catégories, alors même que la différenciation appréciée par les « bénéficiaires » porte avant tout sur les modalités concrètes de scolarisation pour des élèves et familles « éloignés » de l’école, et ce quelle que soit l’identité des personnes concernées.
https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2018-4-page-645.htm?contenu=article
— Over the last twenty years, public policies towards groups identified as
« Roma » have multiplied in France. These aim to keep away those considered as undesirable immigrants but also, in parallel, to offer «contractual integration » to part of them. This paper looks at how the targets of these policies succeed in maintaining their presence and develop their local integration and autonomy in an unfavorable environment, without ever questioning the categorizations to which they are subject, and that justify institutional practices and attitudes towards them. This is in particular to better understand the subjective and collective foundations of this « non-resistant resistance », while documenting its various modalities of exercise. To do this, we focus on how migrant families (from Romania and Bulgaria), "beneficiaries of housing projects", adapt to the injunctions and constraints that motivate and structure public hospitality policies. We thus propose to see how these families manage, « having thwarted exclusion » for several years, to « domesticate inclusion », thanks to the misunderstandings they maintain with various managers and professionals of these projects.
Dans une perspective interactionniste et dynamique, il s’agit de questionner l’ « identité rom » en l’appréhendant à la croisée des sujets et du politique, soit en l’interrogeant à la lumière des vécus des intéressés d’une part et des catégorisations extérieures d’autre part. Je montre ainsi les enjeux existants dans le rapport entre identité et citoyenneté dans le cas des Roms, en France comme en Bulgarie, en fonction des perceptions de ces Autres et des conceptions de la citoyenneté. L’approche spatiale est également mobilisée en vue de comprendre ce qui se joue pour les Roms à travers leurs mobilités.
Dans un premier temps, je propose un regard sur ce que signifie « être Rom » en Bulgarie et questionne les expériences migratoires sous ce prisme identitaire. Puis, je m’attache à la perception exogène de ces migrants, en analysant particulièrement la politique locale mise en œuvre en leur direction. Cela amène à des considérations sur les liens entre citoyennisation et subjectivation, au regard des différentes dynamiques et expériences spatialisées.
Depuis 2000, on assiste à l’arrivée d’individus roms de Bulgarie, dont le nombre est estimé par les associations comme variant entre 400 et 600. Cette migration est circulatoire, les individus circulant entre la région de Pazardzhik et l’agglomération française. Ici comme là-bas, les Roms connaissent des situations liminales, s’inscrivant dans les marges des sociétés, de la « mahala » au squat, spatialement à part, socialement exclus et économiquement précaires.
Je propose de questionner le dépassement de la rupture induite par l’expérience migratoire par ce positionnement dans l’entre-deux de la migration, la translocalité. Cette rupture semble atténuée par le fait que l’incertitude caractérise leurs vies en Bulgarie, où ils sont la cible d’une assignation identitaire en termes de « Rom » qui les stigmatise et naturalise leur place dans l’espace social. Cela implique d’interroger plus avant les dynamiques sociales et identitaires de ces individus en situation liminale induites par ce nouvel espace de vie translocal. Quel impact a ce réagencement des frontières spatiales sur l’identification de ces individus et leurs expériences de subjectivation ? Je fais l’hypothèse que la circulation migratoire permet à ces individus de dépasser les conséquences de leur assignation identitaire, faisant de l’incertitude migratoire un élément qui donne sens à leurs situations liminales translocales, voire un atout leur permettant d’être acteurs de leurs vies.