Ce mercredi 3 juillet, des parents d’enfants pris en charge par l’IEM A Casarella se sont réunis devant l’établissement, situé à Ajaccio. Ils dénoncent des "dysfonctionnements" au sein de l’institut qui accueille des enfants et adolescents handicapés. Notamment un manque de personnels, des problèmes d’hygiène mais également des faits de maltraitance. Des accusations dont la direction dit ne pas avoir eu connaissance.
"Nos enfants sont en danger !", "Parents en colère", "Direction = démission".
Devant l’établissement A Casarella, une dizaine de parents se sont rassemblés, pancartes et banderoles à la main, ce mercredi 3 juillet.
Ils dénoncent des "dysfonctionnements" au sein de l’Institut d’Education Motrice (IEM), où 21 enfants et adolescents en situation de handicap sont pris en charge.
Mégaphone en bandoulière, Stéphanie Stievenard, représentante du collectif des parents, ne décolère pas. "Nous avons décidé de faire cette manifestation pour dénoncer le grand manque de personnel. C'est le point numéro un de notre action, car cela engendre des faits de maltraitance sur nos enfants", affirme la mère de famille, qui pointe également "une hygiène plus que déplorable au sein de l'établissement" ainsi que "la disparition régulière d'effets personnels des enfants".
"Maltraitance"
Sa fille de 13 ans fréquente l’IEM depuis deux ans. Aujourd’hui, elle se dit inquiète. "Récemment, nous avons eu vent de maltraitance physique sur nos enfants, notamment de la part de deux salariées qui, on l’espère, répondront de leurs actes. D'ailleurs, nous demandons leur démission parce qu'elles sont dangereuses pour nos enfants. Je rappelle qu'il s'agit d'enfants handicapés, dont certains lourdement. Et quand on s'énerve sur un enfant handicapé, qu'on le secoue et qu'on lui hurle dessus en lui disant des injures, c'est de la maltraitance."
Selon la mère de famille, la direction de l’établissement est "complètement fermée, inexistante. Tout doit se passer en interne, on ne doit surtout rien raconter aux parents".
De son côté, la directrice de l’établissement, Myriam Decarpigny, se dit "vraiment surprise des faits dénoncés".
"Je ne peux évidemment pas cautionner des accusations aussi graves que des faits de maltraitance avérés sur nos enfants et je suis prête à communiquer avec toutes les familles", affirme-t-elle.
Et d’ajouter : "Comme dans toute structure, nous avons un système de feuilles d'événements indésirables qui fonctionne bien entre les parents et nous. À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas connaissance de fait de maltraitance dénoncé."
En poste au sein de l’IEM depuis 2019, mais directrice depuis seulement quelques mois, Myriam Decarpigny assure qu’"un processus de discussions avec les familles est en cours" et, qu’à ce titre, elle est "très étonnée du mode de communication choisi aujourd’hui".
Et ce, d'autant que "des avancées" avaient pu être obtenues ces derniers temps : "En février, nous avons réussi en nous battant tous ensemble avec le collectif de parents à obtenir l'arrivée d'un instituteur", indique la directrice, qui précise que "l'établissement est actuellement en phase de restructuration, en lien avec l'Agence Régionale de Santé de Corse et l'Education nationale".
Une réunion ce jeudi
Une réunion avec l’ensemble des parties a eu lieu ce jeudi 4 juillet. Des représentants de la direction régionale PACA Corse d'APF France handicap, qui chapeaute la structure A Casarella, étaient présents.
Le collectif attendait des garanties de cet entretien. "Nous voulons des promesses, nous voulons du concret et pas dans 6 mois, sinon on passera à la vitesse supérieure, on ira en justice", prévient-on du côté des parents.
Mise à jour le 05/07/2024 : la directrice de l'établissement, Myriam Decarpigny, nous a confirmé qu'une des deux aide-soignantes ne faisait plus partie de l'effectif. "Au vu des éléments que l'on m'a fourni, j'ai pris la décision avec la direction régionale de l'écarter du personnel", nous a-t-elle confié.