Après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris en avril 2019, toutes les cathédrales de France ont été passées au crible pour connaître leur degré de résistance aux flammes. Parmi elles, la cathédrale Saint-Pierre de Rennes qui a subi des travaux importants.
À quelques dizaines de mètres près, elle avait failli être dévorée par les flammes lors du grand incendie de Rennes en 1720, mais la cathédrale Saint-Pierre s'en était sortie sans dommages.
300 ans plus tard, en juin 2020, c'est un feu volontaire de poubelle qui avait en partie détruit l'une des portes de l’édifice. Heureusement, l'intervention rapide des pompiers avait permis, là encore, d'éviter le pire.
Sans compter l'incendie du Parlement de Bretagne il y a trente ans qui restent dans la mémoire des Bretons.
État des lieux après l'incendie de Notre-Dame
L'incendie de Notre-Dame de Paris les 15 et 16 avril 2019 a causé un véritable traumatisme pour les Français. Le feu avait complètement détruit la flèche de la cathédrale, les toitures de la nef et du transept ainsi que les charpentes.
Un événement qui, quelques années plus tard, a mené à une inspection de toutes les cathédrales françaises pour mieux connaître leur éventuelle fragilité par rapport à un départ de feu mais aussi pour réaliser des travaux nécessaires.
L'ancienne chaudière qui datait de la première guerre mondiale a été retirée. Les murs ont été abattus
Père Erwann DelahayeCuré de la Cathédrale Saint-Pierre de Rennes
Alors, pour la cathédrale de Rennes, construite entre 1803 et 1844, la priorité a été de changer la chaufferie au charbon trop vétuste et un véritable risque en termes d'incendie.
Le père Erwann Delahaye nous emmène dans les sous-sols de l'édifice religieux. "L'ancienne chaudière qui datait de la première guerre mondiale a été retirée. Les murs ont été abattus. On va faire coffrer tout cet espace pour qu’un incendie éventuel soit maintenu pendant deux heures" précise le curé de la cathédrale.
Un système "pour alerter le plus vite possible"
Un passage en revue du sol au plafond a été réalisé. Le père Erwann Delahaye se dirige ensuite vers la charpente juste sous la toiture à plus de 40 mètres de hauteur.
"Si on se penche d'un côté ou de l'autre, on voit bien cette voûte en bois qui est potentiellement inflammable et qui entraînerait la perte de pleins de trésor de la cathédrale" montre-t-il.
Car le lieu recèle des pièces liturgiques en or. Et aussi un retable flamand anversois du XVIème siècle orné de 80 personnages. Une œuvre inestimable et classée aux monuments historiques depuis 1901.
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Alors, pour alerter le plus vite possible en cas de sinistre, un système d'alarme est désormais mis en place et peut localiser le moindre défaut. "Par exemple ici, dans les combles du transept sud, on sait tout de suite s'il faut qu'on monte vérifier" indique le prêtre.
D'autre part, des extincteurs ont été connectés aux différents boîtiers électriques et peuvent se déclencher automatiquement.
Pour encore améliorer la lutte contre le feu, des détecteurs incendie mailleront l'intégralité de la cathédrale. Selon le prêtre, "la cathédrale Saint-Pierre de Rennes, c'est vraiment la cathédrale bretonne avec la procession des saints bretons. C'est à la fois un patrimoine culturel et régional qui nous touche."
(Avec Antoine Calvez)