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canaille

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Canaille
De l’occitan canalha (« ensemble de chiens ») ; a remplacé chiennaille.
Singulier Pluriel
canaille canailles
\ka.naj\

canaille \ka.naj\ féminin

  1. (Péjoratif) (Nom collectif) Vile populace.
    • Le Philosophe Dumarsais, […] , donnait à un jeune Seigneur des leçons de Grammaire Française. Celui-ci n'entendant pas toute la fine Métaphysique de son Maître, s'impatiente & prononce avec une espèce de courroux: « Fichtre, je n'en viendrai jamais à bout ». Du Marsais lui répond du ton le plus phlegmatique: « Monsieur, ce mot n'est pas Français : on dit F .. mais il n'y a que la Canaille qui s'en sert ». — (« Traits Curieux », dans l’Almanach littéraire ou Étrennes d'Apollon, Paris, 1784, page 104)
    • J’aurai aussi à vous parler du caractère singulier du peuple de ce pays. La canaille est ici intelligente, spirituelle, remplie d’imagination, et les classes élevées me paraissent au-dessous des habitués d’estaminet et de roulette de Paris. — (Prosper Mérimée, Lettres d’Espagne, 1832, réédition Éditions Complexe, 1989, page 139)
    • Je vois dans le naturalisme un synchronisme du suffrage universel, et le protagonisme antiesthétique de la canaille : l’écrivain fait sa cour à la rue, comme jadis au roi. — (Jules Huret, Enquête sur l’évolution littéraire, page 36, Bibliothèque-Charpentier, E. Fasquelle, 1913)
    • C’est une des joies de la canaille que de voir un homme de quelque valeur réduit à partager son sort. Elle s’acharnera à lui maintenir la tête dans le purin où elle barbote. — (Lucien Rebatet, Les deux Étendards, chap. XX ; Éditions Gallimard, coll. Soleil, Paris, 1971, page 674)
  2. (Par extension) Gens de toutes conditions auxquels on veut témoigner du mépris. — Note : Dans ce cas il peut s’appliquer à une seule personne.
    • Il s’est conduit comme une vile canaille.
    • Vous n’êtes qu’une canaille.
    • Ces canailles de domestiques me laissent toujours seul.
    • Et j’y allais d’autant plus de bon cœur à l’appeler canaille, ce pauvre M. Guizot, que, dans ma tête, je le confondais avec un grand coquin de sergent de ville qui se tenait au coin de la rue de l’Orillon et me faisait toujours des misères, par rapport à ma charrette de copeaux… — (Alphonse Daudet, Les trois sommations, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 170)
    • Elle se campa devant son homme et lui rugit à la face :
      — Brigand, canaille, gouilland, voleur, soulaud ! Tout le répertoire y passa.
      — (Louis Pergaud, Le retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • On te mettra dans une tombe, vieille canaille,
      Et moi j’irai faire la bombe, vieille canaille,
      À coup de petits verres d’eau de vie, la plus belle cuite de ma vie,
      Sera pour tes funérailles, vieille canaille.
      — (Serge Gainsbourg, Vieille canaille, Aux armes et cætera, 1979)
  3. (Sens figuré) (Familier) Enfant turbulent, remuant.
    • Ces petites canailles m’en font voir de toutes les couleurs
alt = attention Ce mot féminin n’a pas de masculin correspondant, et il peut désigner des hommes.
Singulier Pluriel
canaille canailles
\ka.naj\

canaille \ka.naj\ masculin et féminin identiques

  1. Populacier, vulgaire, polisson.
    • — Plus un état est canaille, plus il y faut de probité, dit sentencieusement Fromenteau, je suis à celui qui me paye le plus. — (Honoré de Balzac, Les Comédiens sans le savoir, 1846)
    • Pontagnac. — (À part.) C’est un peu canaille ce que j’ai fait là,… mais bah ! j’ai une excuse, c’est pour avoir sa femme. — (Georges Feydeau, Le Dindon, 1896)
    • On se serait cru chez un grand seigneur d’autrefois, n’eussent été l’allure vulgaire et les éclats de voix canailles qui attestent chez notre amphitryon un muflisme inégalable. — (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
    • Une commère dont la chemise très courte cachait mal les rondeurs, m’accueillit et, me poussant dans une pièce quasiment obscure, me confia d’un air canaille. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Elle agaçait les habitués, amateurs de servantes accortes, aux défensives un peu canailles, aux vives reparties. — (Hervé Bazin, Chapeau bas, Seuil, 1963, Le Livre de Poche, page 263)

Prononciation

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Références

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