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Londonderry

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Derry/Doire

Londonderry / Derry
  • en irlandais : Doire (Cholm Chille)
  • en scots : Lunnonderrie / Derrie
Blason de Londonderry / Derry
Héraldique
Londonderry
Administration
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Drapeau de l'Irlande du Nord (drapeau du Royaume-Uni) Irlande du Nord
Comté Londonderry/Derry
District Derry City and Strabane
Statut Cité (1613)
Force de police Service de police d'Irlande du Nord
Incendie Northern Ireland Fire and Rescue Service (en)
Ambulance Northern Ireland Ambulance Service (en)
Maire
Mandat
Sandra Duffy (Sinn Féin)
2022-2023
Démographie
Population 85 279 hab. (2021)
Population de l'aire urbaine 105 066 hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 54° 59′ 45″ nord, 7° 18′ 27″ ouest
Divers
Devise Vita Victoria Veritas
Localisation
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Londonderry / Derry
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Londonderry / Derry
Liens
Site web www.derrystrabane.com

Londonderry (/ˈlʌn.dən.dɛ.ɹi/, nom officiel), ou Derry (en irlandais : Doire, « chênaie » , dérivé du vieil irlandais Daire ; en scots : Lunnonderrie ou Derrie), est la deuxième ville d'Irlande du Nord par sa population, après Belfast. Située sur la Foyle, Londonderry est particulièrement connue pour le siège de Derry en 1689 et l'épisode tragique du Bloody Sunday le .

Nom de la ville

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Panneau routier indiquant Londonderry, mais avec la partie London barrée à la main.

Suivant la charte royale de la ville du , et ainsi que l’a statué une décision de la Haute Cour en , le nom officiel de la ville est Londonderry[1],[2]. Toutefois, la ville est également connue sous le nom de Derry[3],[4], qui provient de l'anglicisation de l'irlandais Doire ou Doire Cholmcille, signifiant « les chênes de Columba ». Le nom provient des premières traces d’installation humaine qui font référence à Dire Calgaich (la chênaie de Calgach)[5]. Le préfixe London est adjoint au nom de la ville en 1613, pour indiquer les liens établis avec la corporation des marchands de Londres[6].

Le nom officiel de la ville est Londonderry, cependant les nationalistes et la plupart des catholiques d'Ulster utilisent le nom de « Derry »[7], tandis que la plupart des protestants unionistes l'appellent « Londonderry »[8],[9], bien que le nom Derry soit assez communément utilisé par les deux groupes[3]. En république d'Irlande, la ville et le comté sont généralement appelés Derry, que ce soit sur les cartes, dans les médias ou dans les conversations[10], tandis qu’en Irlande du Nord les panneaux routiers indiquent le nom de Londonderry (parfois raccourci en « L'Derry » ou sous le forme de « (London)Derry ») et alors que le terme London est parfois effacé sur certains d'entre eux. Les organisations locales utilisent les deux appellations, suivant les cas, comme en témoignent les City of Derry Airport, City of Derry Rugby Club, Derry City FC qui côtoient le Londonderry Port et la Londonderry Chamber of Commerce[11]. Le conseil municipal a changé le nom du district comprenant la ville le , pour le transformer en "Derry City Council"[12]. Cela ne change aucunement le nom de la ville et le conseil est aussi connu sous le nom officiel de « Corporation of Londonderry » ou, de manière plus formelle, de « Mayor, Alberdem and Citizens of the City of Londonderry ». Le terme de « Londonderry » est utilisée par la Royal Mail (postes britanniques).

La ville est surnommée « Maiden City » (« la cité vierge ») en vertu du fait que ses remparts sont restés inviolés durant le siège de Derry de 1688-1689, ou encore « The Walled City » qui rappelle l'existence de l'enceinte historique.

Géographie

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La ville est située dans le comté de Derry, à 110 km de Belfast et à seulement quelques kilomètres de la frontière irlandaise.

Elle est, pour des raisons historiques et politiques, divisée en plusieurs quartiers.

  • Le centre-ville, ou Fountain side, se situe sur la rive ouest de la Foyle ;
  • La rive est, Waterside, secteur protestant ;
  • La rive ouest, le Bogside, secteur catholique.

Les deux rives de la ville sont reliées par trois ponts, le Craigavon Bridge (en), le Foyle Bridge (en), ainsi qu'un pont piéton et cyclable, le Peace Bridge (en) (depuis 2011).

La ville s'étend également sur les espaces ruraux du sud-ouest et comprend aussi le port de Derry et l’aéroport de la ville.

La population de la ville s'élève à 85 279 habitants lors du recensement de 2021[13] faisant de Derry la deuxième ville la plus peuplée d'Irlande du Nord et la quatrième de l'île d'Irlande. L'agglomération urbaine, qui comprend Culmore, New Buildings et Strathfoyle, avait une population de 105 066 habitants en 2011[14].

La légende attribue parfois la fondation de la cité à saint Columba ou saint Colm Cille, bien que cela semble peu probable. Un monastère est fondé au VIe siècle sur la rive Est de la rivière Foyle, sur une colline connue sous le nom de Doire[15].

L'époque moderne (XVIe siècle)

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La plantation de Derry (XVIIe siècle)

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Le siège de Derry (1688-1689)

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Le siège de Derry, en 1688-1689, dans le cadre des guerres williamites d'Irlande (en) est un événement politique majeur de l'histoire de l'Irlande du Nord : au XVIIe siècle, la ville connaît le plus long siège de l'histoire britannique (105 jours). Durant la « guerre des deux rois », l'armée catholique du roi Jacques II établit un blocus autour de la cité qui reconnaît la souveraineté du roi Guillaume III. Environ 8 000 personnes meurent pendant le siège, la ville est libérée le , par un navire qui brise le blocus.

Époque contemporaine

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Alors que l'Irlande connaît aux XIXe et XXe siècles une importante émigration vers les États-Unis, les navires d'émigrés partent du port de Derry en direction de la côte est des États-Unis, notamment vers le New Hampshire, la Caroline du Sud et Philadelphie. Une ville du New Hampshire porte le nom de Derry.

Le début des « Troubles »

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La marche pour les droits civils du est un événement déclencheur de la période connue comme les « Troubles »[16],[17],[18],[19]. La marche est arrêtée par la police avant même d'avoir commencé. Les affrontements qui s'ensuivirent entre les résidents catholiques du Bogside et la police durèrent deux jours. Filmés par la télévision, ils eurent un grand retentissement. Un « mural » du Bogside représente, via une peinture, un jeune qui lance un cocktail Molotov.

Le quartier du Bogside s'est affranchi de toute autorité entre 1969 jusqu'en 1972 et l'opération Motorman, dans le secteur nommé Free Derry.

Le « Bloody Sunday »

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Le dimanche , une manifestation pour les droits civiques est organisée, malgré l'interdiction faite par le gouvernement britannique. Des militaires d'un régiment de parachutistes de l'armée britannique ouvrent le feu, tuant treize personnes et blessant un manifestant qui meurt ultérieurement de ses blessures[20]. Cette journée est connue comme le Bloody Sunday.

Après le Bloody Sunday et le retour de la paix

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Jusque dans les années 1990 la ville connaît des attentats et des émeutes, comme le reste de l'Irlande du Nord. Deux-cent vingt-sept personnes sont tuées dans des violences entre 1968 et 1998 à Londonderry[21]. Par ailleurs pendant toute la durée des Troubles la frontière irlandaise située à la sortie de la ville était fermée par l'armée britannique, isolant Londonderry du comté de Donegal[22].

Depuis les années 2000 et le retour de la paix, les peintures murales d'Irlande du Nord font l'objet de visites guidées menées par d'anciens militants, à Belfast et Londonderry[23]. Des violences peuvent toutefois éclater sporadiquement, comme en 2018 à l'occasion de marches orangistes du 12 juillet.

Politique et administration

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Depuis , la ville de Londonderry est intégrée dans le district de Derry City and Strabane qui est administré par un conseil de quarante membres élus pour quatre ans.

Culture et patrimoine

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La ville est en 2013 la première City of Culture (en) britannique[24],[25].

  • Radio Foyle (BBC)[26]

Lieux et monuments

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Murailles de Derry

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Les murailles de Derry (en) constituent un cas unique : Derry est la seule ville d'Irlande aux murailles toujours intactes et c'est l'un des meilleurs exemples de ville fortifiée en Europe.

Les fortifications furent érigées entre 1613 et 1619 par The Honourable The Irish Society (en), dans le but de se défendre contre les colons anglais et écossais du début du XVIIe siècle. Les murailles, d'une longueur d'environ 1,6 km et d'une largeur entre 3,7 et 10,7 mètres sont intactes et forment un chemin tout autour de la ville. Les quatre portes d'origine pour pénétrer dans la ville fortifiée sont Bishop's Gate, Ferryquay Gate, Butcher Gate et Shipquay Gate. Trois autres portes furent ajoutées plus tard, à savoir Magazine Gate, Castle Gate et New Gate. Les murailles comptent donc à ce jour un total de sept portes. Les autres bâtiments historiques sont la cathédrale Saint-Colomba, l'Apprentice Boys Memorial Hall et le palais de justice.

Peace Bridge

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Le Peace Bridge (pont de la paix) est une passerelle de 235 mètres de long, réservée aux piétons et aux cyclistes, reliant les deux rives de la Foyle. Elle est inaugurée le , et permet relier Ebrington Square au centre historique.

  • Les membres du groupe de punk-rock The Undertones sont de Derry. Une des chansons les plus connues : Teenage Kicks, Here comes the summer...
  • Le groupe U2 a écrit la chanson intitulée Sunday Bloody Sunday. Il existe d'autres chanson du même titre, interprétées par des groupes nationalistes ou républicains.
  • Julien Clerc a composé en 1972 une chanson intitulée Londonderry, sur des paroles d'Étienne Roda-Gil, en relation avec le Bloody Sunday.
  • Renaud fait référence à Derry dans sa chanson La ballade nord-irlandaise, extraite de l'album Marchand de cailloux.
  • Francesca Solleville fait référence à Derry dans la chanson Chanson d'Irlande (paroles de Maurice Fanon, musique de Jean-Paul Roseau. Cette chanson sort en 1972 dans le disque 33 tours : Francesca Solleville chante la violence et l'espoir[27].
  • La ville apparait régulièrement dans les chansons républicaines irlandaises.

Télévision

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  • La série Derry Girls met en scène un groupe de jeunes adolescents catholiques habitant la ville dans les années 1990.
Le grand magasin Austins.

La ville est le principal centre d'achat du nord-ouest, accueillant deux grands centres commerciaux ainsi que de nombreux magasins très fréquentés, dans des rues bondées, desservant ainsi l'agglomération, le Tyrone et le Donegal. Cependant, le développement de la vente au détail à Letterkenny a affaibli les échanges frontaliers avec le nord du comté de Donegal.

Le centre-ville a deux principaux centres commerciaux : le Foyleside Shopping Centre qui compte 45 magasins et 1 430 places de parking et le Richmond Centre qui compte 39 lieux de vente.

Gare ferroviaire.

Un service de navettes gratuites relie la gare routière et la gare ferroviaire.

Personnalités

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La ville abrite de nombreux clubs et équipements sportifs. Le football et les sports gaéliques sont très pratiqués dans cette région.

Pour le football, le grand club de la ville est le Derry City Football Club. Ce club ne joue pas dans le Championnat d'Irlande du Nord mais, pour des raisons politiques et historiques, depuis 1985 dans le Championnat d'Irlande. Il a d'ailleurs remporté les deux compétitions, en 1965 pour le championnat d'Irlande du Nord et en 1989 et 1997 pour celui de l'Irlande. Le second club le plus important de la ville, qui quant à lui joue dans le championnat nord-irlandais, est l'Institute Football Club. Club historique de la communauté protestante de la ville, il est basé depuis les années 1980 à Drumahoe, une des banlieues situées à l'est de la ville. D'autres clubs existent mais jouent dans les divisions inférieures du football nord-irlandais, à l'instar de Maiden City FC, Oxford United Stars FC ou Trojans.

Pour les sports gaéliques, le Derry GAA est l'équipe du comté. La sélection joue au Celtic Park qui avec ses 22 000 places est le plus grand équipement sportif de la ville. Derry GAA dispute chaque année les différentes compétitions de l'Association athlétique gaélique tant en football gaélique qu'en hurling. Il existe beaucoup de clubs pratiquant les sports gaéliques dans la ville et ses alentours, comme Na Magha CLG, Steelstown GAC, Doire Colmcille CLG, Seán Dolans GAC et Slaughtmanus GAC.

Notes et références

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  1. « Derry City Council, Re Application for Judicial Review [2007] NIQB 5 », Derry City Council, (consulté le )
  2. « Stroke City to remain Londonderry », BBC, (consulté le )
  3. a et b (en) Ryan Ver Berkmoes, Oliver Berry, Geert Cole et David Else, Western Europe, Lonely Planet, (ISBN 978-1741049176, lire en ligne), p. 704
  4. « What's in a name? », Derry Journal (en),‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Education/Oideachas », BBC (consulté le )
  6. James Stevens Curl, « The City of London and the Plantation of Ulster », BBCi History Online, (consulté le )
  7. « Aspects of Sectarian Division in Derry Londonderry — First public discussion: The Name Of this City? », sur cain.ulst.ac.uk (consulté le )
  8. Anna-Kaisa Kuusisto-Arponen, « The end of violence and introduction of 'real' politics: Tensions in peaceful Northern Ireland », Geografiska Annaler: Series B, Human Geography, Blackwell Publishing, vol. 83, no 3,‎ , p. 121–130 (DOI 10.1111/j.0435-3684.2001.00100.x, JSTOR 491073)
  9. (en) Fionn Davenport, Charlotte Beech, Tom Downs, Des Hannigan, Fran Parnell et Neil Wilson, Ireland, Londres, Lonely Planet, , 7e éd. (ISBN 978-1-74059-968-9, lire en ligne), p. 625
  10. « Irish Rail network showing 'Derry' », Iarnród Éireann (consulté le )
  11. « Londonderry Chamber of Commerce », Londonderrychamber.co.uk (consulté le )
  12. « City name row lands in High Court », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Sex », sur NISRA (consulté le )
  14. « Census 2011 Population Statistics for Derry City Settlement » (consulté le )
  15. Samuel Lewis, A Topographical Dictionary of Ireland, volume 2. Londres, S. Lewis & Co., 1837 [PDF] en ligne
  16. A Chronology of the Conflict - 1968 / Saturday 5 October 1968: Civil Rights March in Derry, site CAIN
  17. Heurley, Jennifer, « Frontières internes et mobilité résidentielle en Irlande du Nord », sur revues.org, Espace populations sociétés. Space populations societies, (ISSN 0755-7809, consulté le ), p. 251–263.
  18. Philippe Brillet, «La paix en Irlande, entre progrès et blocages», Études, 2002/9 (tome 397), p. 157-167
  19. (en) The Troubles 1968-1972
  20. A Chronology of the Conflict - 1972 / Sunday 30 January 1972, Bloody Sunday, site CAIN
  21. Sutton Index of Deaths, sur cain.ulster.ac.uk, consulté le 16 novembre 2023.
  22. Emmanuel Tellier, « Un Brexit, deux Irlandes et 430 kilomètres de frontière », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. "Apaisée, Belfast a réussi sa métamorphose", par Alain Frilet, dans Géo en juin 2016 [1]
  24. BBC News, « Londonderry named the UK City of Culture », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  25. Robert Palmer, « The race is on to find UK's first 'City of Culture' for 2013 » [archive du ], The National Archives (consulté le )
  26. Foyle
  27. « Chansons Contre la Guerre: Francesca Solleville - La chanson d'Irlande », sur www.antiwarsongs.org (consulté le )

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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