quelques-uns des animaux indigènes. C’étaient des êtres très-inoffensifs, tels que les écureuils de bois et de terre, se livrant dans les branches des arbres à leurs jeux gracieux et pleins de malice. La queue en trompette, ils se poursuivaient avec de petits cris, se pendant aux flexibles rameaux, et s’élançant, vifs comme l’éclair, d’une tige à une autre. Nous n’avions emporté aucun fusil de chasse à cause de la saison, et nous le regrettâmes. Parfois passait devant nous le jack ass, lièvre aux longues oreilles d’âne, particulier à la Californie. Nos chiens, dès qu’ils l’apercevaient, le poursuivaient en jappant à travers les bruyères, et parvinrent à en saisir un, qu’ils nous rapportèrent fidèlement, et que nous rapportâmes non moins fidèlement au logis. Le civet le plus délicat fut la conséquence naturelle de cette chasse d’un nouveau genre. Souvent aussi nos chiens se mirent en arrêt, mais sans être aussi heureux qu’avec les lièvres, devant la perdrix californienne ou perdrix huppée, qui doit son nom à la houppe noire et joyeuse qu’elle porte au-dessus de la tête. Avec elle abondent la perdrix grise, les coqs de bruyère, les faisans dorés, gibier sédentaire qu’on retrouve dans toute la Californie, et dont la chasse offre au mineur une de ses plus grandes distractions, tout en apportant une agréable variété dans ses mets. À côté de ces divers volatiles, il faut citer le charpentier, oiseau de la famille des grimpeurs. Le charpentier est ainsi nommé parce qu’il fore de son bec, comme avec une tarière, l’écorce tendre des pins. Dans chacun des trous de forme conique ainsi préparés, il vient déposer un gland qu’il va cueillir sur un chêne. Il amasse ces provisions pour l’hiver ; mais bien souvent l’Indien dévalise, pour son usage personnel, les magasins du charpentier. Il s’empare, pour