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Saint-pourçain (AOC)

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Saint-pourçain
Désignation(s) Saint-pourçain
Appellation(s) principale(s) saint-pourçain
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis
Pays Drapeau de la France France
Région parente vallée de la Loire
Sous-région(s) Bourbonnais
Localisation Allier
Climat tempéré océanique dégradé sous influence continentale
Sol sable et gravier, argilo-calcaire et granitique
Superficie totale 800 ha
Superficie plantée 640 hectares
Nombre de domaines viticoles 1 cave coopérative
17 caves indépendantes
Cépages dominants gamay N, pinot noir N, chardonnay B, sacy B et sauvignon B
Vins produits rouges, rosés et blancs
Production 30 000 hl
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha
Rendement moyen à l'hectare 55 à 66 hl/ha[1]

Le saint-pourçain[2] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit autour de Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans le département de l'Allier.

S’insérant dans la catégorie des « vignobles du Massif Central » (comme les côtes-d'Auvergne, les côtes-du-Forez et l'Urfé), on rattache cette aire de production à celle plus vaste du vignoble de la vallée de la Loire.

On retrouve dans un texte bachique du Moyen Âge, découvert par Achille Jubinal (Nouveau recueil de contes, dits, fabliaux et autres pièces inédites des XIIIe, XIVe et XVe siècles) dans un poème intitulé La Desputoison du vin et de l'eau, une référence aux vins de Saint-Pourçain, qui indique :

« Por ce nommés sui Saint-Porçain
Car je sui saint, bon, cler et sain. »

Le vin de Saint-Pourçain était servi à la table des rois de France Capétiens dès le XIIIe siècle, ainsi qu'à la cour des papes à Avignon (une cour qui en consommait de 60 à 120 hectolitres par an). Il fut servi lors des fêtes données par le roi Saint Louis à Saumur en 1241 lorsque Alphonse de Poitiers fut armé chevalier et investi des comtés d'Auvergne et du Poitou. Lors du sacre de Philippe de Valois en 1328, les habitants de Reims eurent droit à un festin arrosé de saint-pourçain. Les qualités de ce vignoble sont vantées par l'évêque de Paris Guillaume d'Auvergne au XIIIe siècle. Sous Philippe Auguste, le poète Henri d'Andelys dans son histoire La bataille des vins énumère les plus grands vins blancs de l'époque et place en troisième position le saint-pourçain après les vins de Beaune et de Saint-Émilion. Les ducs de Bourbon et comtes de Forez appréciaient bien évidemment ce vin, noble produit des terres de leur duché.
Il était transporté à Paris par bateaux ("sapinières") qui descendaient l'Allier puis la Loire, à partir des ports de la Chaise (commune de Monétay-sur-Allier) et de Châtel-de-Neuvre. Arrivés à Briare ou Gien, après un court charroi, la marchandise suivait alors les cours du Loing, puis ceux de la Seine, pour être déchargée sur la place de Grève de la capitale. On démontait alors les bateaux pour réutiliser le bois pour le chauffage. Pour rejoindre Avignon, on acheminait les tonneaux par charroi jusqu'à Chalon-sur-Saône, puis par bateaux en suivant la Saône et le Rhône.

Période moderne

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Le géographe du roi Charles IX, Nicolas de Nicolay fait l'éloge de ce vin dans son ouvrage Description générale du Bourbonnais en 1569 ou Histoire de cette province en citant notamment les coteaux de la Chaise (commune de Monétay-sur-Allier) comme la terre où sont produits les meilleurs vins blancs de la région. Il parle du grand vignoble saint-pourcinois, mais aussi des vins de Verneuil, de Louchy et de La Chaise ce qui tendrait à prouver qu'il existait à cette époque des vignobles distincts. Cela est confirmé dans l'ouvrage La France pittoresque de 1835 d'Abel Hugo lorsqu'il mentionne, et cette fois-ci au XIXe siècle, les vins de Chantelle, d'Hérisson, de Souvigny et de Segange près de Moulins. On réalise alors à quel point la culture de la vigne était étendue dans le département.

La présence de l'Allier facilite grandement le développement du vignoble permettant à la production d'être acheminée et vendue en grande quantité à Paris. Au XVIIIe siècle les départs de bateaux des ports de la Chaise de Monétay-sur-Allier, Châtel-de-Neuvre et Moulins vers la capitale sont quotidiens. La construction du canal de Briare a rendu plus rapide le trajet. Le vignoble atteint à la fin de ce siècle plus de 8 000 hectares. Mais c'est aussi à cette époque que les meilleurs crus du vignoble saint-pourcinois vont être concurrencés par ceux de Bourgogne (même si François Ier et Louis XIV en leur temps appréciaient déjà beaucoup les bons vins de Beaune). On reproche alors aux vins rouges ordinaires d'être teints (la fleur de sureau était utilisée à cet effet par certains vignerons), de manquer de consistance et de corps et d'être trop chers. Parfois on soupçonne même des additions d'eau (les bateliers durant le transport remplaçant ainsi discrètement ce qu'ils avaient illégalement consommé, Pierre Mondanel in L'ancienne batellerie de l'Allier et de la Dore, 2001).

Période contemporaine

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En 1852, le canton de Saint-Pourçain possédait un vignoble de 1 152 hectares. Mais la vigne s'étendait bien au-delà de ce canton, jusqu'à Moulins et Souvigny au nord, Chantelle et Hérisson à l'ouest, culture dans ces cantons aujourd'hui disparue depuis la crise du phylloxera. La famille Clusier faisait partie des nombreuses familles rentières qui cultivait la vigne sur ses terres bourbonnaise depuis 1739, plus particulièrement à Gouzolles. Aujourd'hui, le vin Clusier n'existe plus et a été racheté par d'autres familles de vignerons.

Dans la seconde partie du XIXe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, le vin de Saint-Pourçain va connaître des moments difficiles en raison de la concurrence des autres vignobles de Bourgogne et de Bordeaux avec l'arrivée du chemin de fer. Dorénavant ces vins sont vendus eux aussi dans la capitale. Arrive ensuite la crise du phylloxera. Le domaine viticole diminue. Les vignerons diversifient leur production et parfois leurs activités pour maintenir leur niveau de vie. Rares sont ceux qui vont pouvoir continuer exclusivement à produire seulement du vin. Les parcelles victimes du phylloxera souvent ne sont pas replantées.

La production chute. Les riches familles viticoles voient leur capital décliner rapidement et celles qui dominaient parfois des villages entiers ne s'en remettront pas. On peut encore prendre conscience de cette richesse en observant l'habitat viticole très présent dans les villages de la région et notamment la traditionnelle maison de vigneron dont la taille, l'utilisation des matériaux (pierre de taille et briques polychromes en frise), la toiture à quatre pans et la cave, sont autant de signes de la richesse de l'activité depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Vignoble de l'AOC Saint-Pourçain à Besson.

Depuis son classement AOVDQS par le décret du (modifié par celui du ), des efforts ont été menés par les viticulteurs pour améliorer l'encépagement et moderniser les méthodes de culture et de vinification.

Aujourd'hui le vignoble de Saint-Pourçain s'étend sur 640 hectares et 19 communes et sa production est classée en appellation d'origine contrôlée AOC depuis le . Le comité National Vin de l'INAO a validé le cahier des charges, et par conséquent a attribué l'AOC au saint-pourçain.

Les représentants des Fins palais de Saint-Pourçain en Bourbonnais, Les Compagnons de la Ficelle, les vignerons locaux ont retenu la date du samedi , pour fêter le ban des vendanges 2017[3].

Étymologie

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Situation géographique

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Le vignoble s'étend au sud de Moulins sur la rive gauche de l'Allier et forme une bande d'une vingtaine de kilomètres de long sur environ quatre de large, sur le flanc ouest du Val de l'Allier et de la Sioule, au centre du département de l'Allier, dans la Limagne bourbonnaise. Le vignoble est implanté sur le territoire de 19 communes.

Vignobles de la vallée de la Loire.

Altitude : 250 à 400 mètres. Orientation : sud-est.

Trois types de sols composent le vignoble : sable et gravier, argilo-calcaire et granitique[4] .

Climatologie

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Relevés météorologiques de la station de Saint-Pourçain - Charmeil (1961-1990)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,9 −0,2 1,1 3,4 7 10,2 12,1 11,8 9,4 6,4 2,3 −0,5 5,2
Température moyenne (°C) 2,9 4,3 6,4 9,1 12,9 16,3 18,8 18,3 15,8 11,8 6,5 3,3 10,6
Température maximale moyenne (°C) 6,7 8,7 11,7 14,8 18,7 22,4 25,5 24,7 22,2 17,1 10,8 7,1 15,9
Record de froid (°C)
date du record
−26,9
1971
−24
1963
−13,3
2005
−7,3
2003
−4,2
1976
−0,2
1962
3,7
1979
1,7
1966
−2
1972
−9
1997
−11,3
1998
−18,5
1962
−26,9
1971
Record de chaleur (°C)
date du record
19,2
1947
25,7
1960
26,3
1981
30,8
1949
33
1945
39,2
2011
41,2
1983
40,6
2003
36,4
1987
30,6
1985
24,2
1955
21,7
1989
41,2
1983
Ensoleillement (h) 66,1 88,1 136,6 170,9 197,1 232,6 270,7 237,8 197,9 135,9 82,3 64,2 1 880
Précipitations (mm) 52,1 48,2 51 62,9 107,6 79,4 60,6 75,4 77 64,7 56,9 54,4 790
Source : meteo-climat-bzh.dyndns.org et Infoclimat.fr[5],[6]


Présentation

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Communes du département de l'Allier faisant partie de l'AOC Saint-Pourçain.

Le vignoble s'étend sur dix-neuf communes de l'Allier, de part et d'autre de Saint-Pourçain-sur-Sioule.

Besson, Bransat, Bresnay, Cesset, Chantelle, Chareil-Cintrat, Châtel-de-Neuvre, Chemilly, Contigny, Deneuille-lès-Chantelle, Fleuriel, Fourilles, Louchy-Montfand, Meillard, Monétay-sur-Allier, Montord, Saulcet et Verneuil-en-Bourbonnais.

Encépagement

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Vignes sur coteaux à Besson.

Les vins blancs sont issus principalement du chardonnay B, complété par du tressalier, une variété indigène du sacy B cultivée uniquement à Saint-Pourçain, et accessoirement par du sauvignon B.

Les vins rouges sont issus des cépages gamay N et pinot noir N.

Méthodes culturales et réglementation

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Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 4 000 pieds par hectare avec un écartement maximal entre les rangs de 2,50 mètres. L’écartement entre les pieds sur un même rang est compris entre 0,90 mètre et 1,20 mètre.Le palissage est obligatoire. La charge maximale moyenne à la parcelle est fixée à 9 500 kilogrammes par hectare. L’enherbement permanent du contour des parcelles (tournières et espaces inter parcellaires non plantés ou non cultivés) est obligatoire[7].

Terroir et vins

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Structure des exploitations

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La route des vins permet d'aller à la rencontre des viticulteurs, qu'ils soient vignerons indépendants ou regroupés au sein de l'Union des vignerons.

Il y a dix-huit caves indépendantes. La coopérative, l'Union des Vignerons, regroupent 130 viticulteurs et vinifie près des deux tiers des vins de Saint-Pourçain.

Type de vins et gastronomie

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Les vins blancs sont issus du chardonnay (50 % minimum) et du tressalier (20 % minimum à 40 % maximum). L'ensemble de ces deux cépages doit représenter au moins 90 % de l'encépagement. Le sauvignon peut être utilisé comme cépage accessoire. Ces vins présentent une couleur jaune paille. Ils sont secs, vifs, assez tendres. Ils ont une bonne tenue en bouteille.

Les vins rouges sont issus du gamay (40 % minimum) et du pinot noir (25 % minimum). L'assemblage de ces deux cépages est obligatoire. Ces vins présentent une belle robe rubis, et sont assez légers. Ils sont fins, pleins en bouche, avec des arômes de fruits secs. Ils ont une bonne tenue en bouteille (jusqu'à 5 ans).

Les vins rosés sont issus exclusivement du gamay. Ils sont secs, et assez fins.

Ces vins s'accordent particulièrement avec des matelotes et étuvées de poissons, brochet à la crème, tourte à la viande, civet de lièvre, pompe aux grattons, pâté aux tartoufes, millat, tarte aux cerises, piquenchâgne, qui sont les fleurons de la gastronomie bourbonnaise[8].

Commercialisation

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La production annuelle est de 7 400 hl pour les blancs, 5 000 hl pour les rosés, et de 18 700 hl pour les rouges. Depuis 1987, l'Union des vignerons réalise un vin rouge primeur vendu dans une bouteille décorée par un dessinateur (le premier fut Piem) qui a pris pour nom « La Ficelle ». Actuellement, un blanc primeur est également dégusté à cette occasion.

Patrimoine viticole

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La conservation du patrimoine et des traditions du vignoble est assurée par le Musée de la Vigne et du Terroir, situé dans la maison du bailli à Saint-Pourçain, et, en ce qui concerne les anciens cépages et leur culture, par le Conservatoire de la vigne et du vin, à Chareil-Cintrat, près du château de Chareil. Le festival viticole et gourmand (Festigo) est organisé depuis 2009. Il met en avant le patrimoine et la tradition au cours de la seconde semaine du mois d'août. Ouvert largement au touristes, il permet aux amateurs du vin local de découvrir la qualité des rouges, rosés et blancs élaborés dans leurs caves par les coopérateurs et les vignerons indépendants. Leurs cuvées peuvent être dégustées durant les 11 jours du festival en partenariat avec les communes participantes. S'y ajoutent les spécialités locales telles que les sablés croustillants de Saint-Pourçain, la pompe aux grattons ou le pâté aux pommes de terre qui sont présentés aux amateurs dans une ambiance festive où se mêlent musique, visite du vignoble, feux d'artifice, bal, manèges et convivialité[9].

Notes et références

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  1. Décret du 20 octobre 2009
  2. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
  3. « Musée des Boissons et de la Sommellerie : AOC Saint-Pourçain », sur www.musee-boissons.com (consulté le )
  4. Guide Vert Solar : Vins de France. (Page n°239 sur Saint pourçain)
  5. Données climatiques sur meteo-climat-bzh.dyndns.org, consulté en septembre 2012
  6. Données climatiques sur Infoclimat.fr, consulté en septembre 2012
  7. Cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée "Saint-Pourçain" ; homologué par arrêté du 12 octobre 2021 publié au JORF du 20 octobre 2021 Arrêté du 12 octobre 2021 homologuant le cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Saint-Pourçain »
  8. Gastronomie en Bourbonnais
  9. Le festival viticole et gourmand sur le site keldelice.com

Bibliographie

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  • Robert Blin, Christophe Prouteau et Jean-Marie Durivault, Pays de la Loire, des côtes du Forez au pays Nantais, Collection Guide des vins Gilbert et Gaillard, Éditions Solar, Paris, 1991 (ISBN 226301747X)
  • Michel Mastrojanni : Les Vins de France (guide vert solar). Éditions Solar, Paris 1992 - 1994 - 1998, (ISBN 2-263-02796-3)
  • Pierre Citerne et Antoine Paillet, Le Saint-Pourçain, patrimoine du vin, Nouvelles Éditions Loubatières, Portet-sur-Garonne, (ISBN 978-2-86266-691-4)

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Article connexe

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Liens externes

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