Pieter Woortman
Pieter Woortman (né le - )[1] est un marchand d'esclaves et un administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Il est l'un des directeurs généraux les plus anciens de la Côte-de-l'Or néerlandaise, en poste entre 1767 et 1769 (par intérim) et de 1769 jusqu'à sa mort en 1780[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Pieter Woortman est né à Soest, Brandebourg-Prusse, de Johann Georg Wortmann et Margaretha Elisabeth Plange[3]. En 1721, Woortman postule pour un emploi à la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales et est affecté comme soldat sur la Côte-de-l'Or néerlandaise. il fait une carrière rapide, devenant commandant de fort et commandant militaire par intérim, et revient aux Pays-Bas en 1730[4].
il s'installe à Groningue, installe une épicerie, épouse Elisabeth Carrier et fonde une famille. Probablement à cause de problèmes financiers personnels, il retourne en Côte-de-l'Or en 1741[4]. En raison de son expérience antérieure, il endosse le poste de commandant de Fort Patience peu après son arrivée. Ici, il s'unit par cassare à une femme africaine locale nommée Afodua ou Aphodewa, avec qui il aurait six enfants[4][1]. À Fort Patience, Woortman et Afodua dirigent une entreprise de commerce d'esclaves rentable, ce qui l'a probablement conduit à retarder sa candidature à un poste supérieur[4].
Lorsqu'il le fait finalement en 1763, il accède à la plus haute fonction de directeur général. Jan et Hendrik Woortman, fils de son mariage néerlandais avec Elisabeth Carrier, le rejoignent dans son entreprise personnelle, rejoints plus tard par des fils issus de sa relation avec Afodua. La combinaison des contacts de Woortman avec la Compagnie et des contacts d'Afodua avec la population locale s'est avérée très utile[4].
Il meurt le 14 avril 1780, à l'âge de 80 ans[1].
Héritage
[modifier | modifier le code]Jan et Hendrik Woortman, fils de Pieter Woortman et d'Elisabeth Carrier, épousent des femmes par cassare pendant leur service sur la Côte-de-l'Or. Leur progéniture en lignée mâle au Ghana porte toujours le nom de Woortman[5].
Les enfants de Pieter Woortman et Afodua portent le nom de Plange, du nom de la mère de Pieter Woortman. La famille Plange deviendra l'une des familles euro-africaines les plus importantes de la Côte-de-l'Or au XIXe siècle[5]. Les descendants incluent le joueur de la ligue de rugby anglais David Plange, le boxeur ghanéen Manyo Plange, le footballeur burkinabé Nii Plange et la créatrice de mode ghanéenne Mimi Plange.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Doortmont, Everts et Vrij 2000, p. 313.
- Doortmont et Smit 2007, p. 294.
- « Woortman, Pieter », sur GoldCoastDataBase, (consulté le )
- Doortmont 2001, p. 25.
- Doortmont, Everts et Vrij 2000, p. 312.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel R. Doortmont, Merchants, missionaries & migrants: 300 years of Dutch-Ghanaian relations, Amsterdam, KIT publishers, , 19–31 p. (lire en ligne), « An overview of Dutch relations with the Gold Coast in the light of David van Nyendael's mission to Ashanti in 1701-02 »
- Michel R. Doortmont et Jinna Smit, Sources for the mutual history of Ghana and the Netherlands. An annotated guide to the Dutch archives relating to Ghana and West Africa in the Nationaal Archief, 1593-1960s, Leiden, Brill, (ISBN 978-90-04-15850-4, lire en ligne)
- Doortmont, Everts et Vrij, « Tussen de Goudkust, Nederland en Suriname. De Euro-Afrikaanse families Van Bakergem, Woortman, Rühle en Huydecoper: III Woortman », De Nederlandsche Leeuw, vol. 117, nos 7–8, , p. 310–334