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Lucrèce (dame romaine)

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Lucrèce
Titien, Sextus Tarquin viole Lucrèce (Fitzwilliam Museum).
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
LucretiaVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
Deuxième royaume romain (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Lucretii Tricipitini (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Junia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gens

Lucrèce (Lucretia en latin) est l'épouse de Tarquin Collatin, homme fort et proche du roi Tarquin. Après avoir été violée par Sextus Tarquin, fils du roi, la jeune femme se donne la mort. C'est à la suite de cet événement tragique que Rome serait passée de la monarchie à la République, en 509 av. J.-C. Tout comme pour son mari, Tarquin Collatin, et la plupart des événements de son temps, la réalité de son existence historique et de ses actions nous échappe, nos sources lacunaires présentant par ailleurs des récits et des traditions considérablement tardifs et déformés. L'histoire de Lucrèce fait partie des récits légendaires entourant le passage de la royauté à la République.

Présentation

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Lucrèce est une femme renommée pour sa beauté et plus encore pour sa vertu, fille de Spurius Lucretius Tricipitinus et l'épouse de Lucius Tarquinius Collatinus. Pendant le siège d'Ardée, les fils du roi et leurs compagnons dont Tarquin Collatin se rendent à Rome pour observer la conduite de leurs épouses. Les belles-filles du roi partagent un fastueux festin alors que Lucrèce file la laine avec ses servantes. Sextus Tarquin, l'un des fils du roi Tarquin le Superbe, en conçoit un désir coupable[1]. Venu en hôte chez Tarquin Collatin[2], il tente de séduire Lucrèce mais celle-ci refuse de céder à ses avances. Sextus la menace alors avant de la violer, commettant ainsi deux crimes d'un coup (contre une dame romaine et contre les lois de l'hospitalité)[3]. Selon la version de Tite-Live, elle cède car il menace de la tuer et de mettre dans son lit un esclave mort, avec qui elle aurait commis l'adultère, comble de l'infamie. Après le départ de Sextus Tarquin, Lucrèce fait venir son père, avec Publius Valerius Publicola, et son mari, ce dernier accompagné de Lucius Junius Brutus. Lucrèce, après leur avoir expliqué le forfait du prince et avoir réclamé vengeance, se suicide avec un couteau qu'elle tenait caché[4]. Lucrèce est un exemplum (histoire d'une personne dont les actes sont dignes d'être imités), car elle ne veut pas donner l'exemple d'une femme qui aurait survécu au déshonneur (Tite-Live rapporte ses dernières paroles : nec ulla deinde impudica Lucretiae exemplo vivet ! — « nulle femme impudique ne pourra ainsi vivre en se réclamant de l'exemple de Lucrèce ! »).

Le récit de Denys d'Halicarnasse diverge quelque peu de celui de Tite-Live concernant la mort de Lucrèce. Cette dernière se suicide dans les bras de son père en présence de Valerius Publicola[5] et c'est ce dernier qui prévient son mari et Brutus[6].

Conséquences et légende

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Ensuite, les hommes qui entourent Lucrèce, surtout Lucius Junius Brutus, commencent à ameuter la population et à marcher sur Rome. Ayant rejoint la capitale, ils soulèvent le peuple contre la famille royale et mettent fin à la royauté[7]. Tarquin le Superbe, alors absent de Rome, revient en hâte, mais lorsqu'il arrive, les portes de la ville lui sont fermées et il est condamné à l'exil[8].

C'est à la suite du viol de Lucrèce que Rome serait passée de la monarchie à la République, en 509 av. J.-C., comme le signalent de nombreux auteurs antiques, par exemple Tite-Live[9],[10],[11],[12],[13].

Représentation dans les arts

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Sandro Botticelli, La Tragédie de Lucrèce.
Lucas Cranach l'Ancien.

Le viol et la mort de Lucrèce ont inspiré un grand nombre d'artistes, particulièrement en peinture au XVIe siècle :

Arts graphiques

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Peinture
Lucrèce et Tarquin, 1750,
Giambattista Tiepolo
Augsbourg, Staatsgalerie Altdeutsche Meister.
Artemisia Gentileschi, Lucrèce (1627 ?).
Gravure et dessin

Littérature

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Art contemporain

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Généalogie

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Bibliographie

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  • Dominique Briquel, Mythe et Révolution. La fabrication d’un récit : la naissance de la république à Rome, Bruxelles, Latomus, 2007 ;
  • Henri de Riedmatten, Lucrèce selon Rembrandt, Paris, Institut national d'histoire de l'art, , 64 p. (ISBN 978-2-917902-94-3).

Notes et références

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  1. Tite-Live, Histoire romaine [détail des éditions] [lire en ligne], I, 57.
  2. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 64.
  3. Denys d'Halicarnasse, IV, 65.
  4. Tite-Live, I, 58.
  5. Denys d'Halicarnasse, IV, 67.
  6. Denys d'Halicarnasse, IV, 70.
  7. Tite-Live, I, 59 et Denys d'Halicarnasse, IV, 71-84.
  8. Tite-Live, I, 60 et Denys d'Halicarnasse, IV, 85.
  9. Aurelius Victor, Hommes illustres de la ville de Rome [détail des éditions] [lire en ligne], IX, Tarquin Collatin.
  10. Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine [détail des éditions] [lire en ligne], I, 8.
  11. Florus, Abrégé de l'Histoire Romaine [détail des éditions] [lire en ligne], I, 9.
  12. Dion Cassius, Histoire romaine [détail des éditions] [lire en ligne], II (fragments), 26.
  13. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Publicola, I.
  14. Guide des Collections, Musée des Beaux-arts, Beaune, 2014.
  15. Utpictura 18
  16. Augustin d'Hippone, La Cité de Dieu, I, 19
  17. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Khuwyt.