Léopoldine Hugo
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Léopoldine Cécile Marie Pierre Catherine Hugo |
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Léopoldine Hugo, née le 28 août 1824 à Paris, et morte noyée le 4 septembre 1843 à Villequier (Seine-Inférieure), à l'âge de 19 ans, est la fille aînée du romancier, poète et dramaturge Victor Hugo et d'Adèle Foucher.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance
[modifier | modifier le code]Née le au 90 rue de Vaugirard à Paris[1]’[2], Léopoldine Hugo est le deuxième enfant de Victor Hugo et Adèle Foucher. L'aîné, Léopold, n'a vécu que quelques mois. Son père surnomme sa fille Didine ou Didi.
En octobre 1832, elle entre à l'Externat des Jeunes Demoiselles, 16 place Royale[3], proche du domicile de la famille. En janvier 1838, elle quitte l’établissement pour le Cours d'Emulation Boblet, , où elle est externe.
Elle fait sa première communion à Fourqueux en septembre 1836.
Mariage
[modifier | modifier le code]En 1842, Victor Hennequin la demande en mariage, mais elle lui préfère Charles Vacquerie fils d'un armateur du Havre, qu'elle a connu lors d'une visite de courtoisie que les Hugo font aux Vacquerie dans leur maison de Villequier en 1839[2]. Son frère, Auguste, voue à Victor Hugo une admiration sans bornes[4][5].
Léopoldine, qui a 14 ans, et Charles, qui en a 21, s'éprennent l'un de l'autre, mais Victor Hugo, très attaché à sa fille, la trouve trop jeune pour envisager un mariage dès l'année suivante[5]. De plus, plusieurs deuils dans la famille Vacquerie retardent ce désir.
Après avoir patienté cinq ans, Léopoldine épouse Charles Vacquerie le [2] en l'église Saint-Paul à Paris, dans la plus stricte intimité[5]. À cette occasion Victor Hugo compose et dit le poème 15 février 1843, repris dans le chapitre Pauca meæ des Contemplations.
Noyade
[modifier | modifier le code]Le suivant, le couple arrive à Villequier. Le lundi matin, , vers dix heures, Charles Vacquerie embarque sur la Seine en compagnie de son oncle, Pierre Vacquerie (1781-1843), ancien marin, et du fils de celui-ci, Arthur (1832-1843), âgé de onze ans. Ils comptent se rendre chez Me Bazire, le notaire de Caudebec, à quatre kilomètres de là, où Charles doit régler la succession de son père. Ils montent dans un canot de course que l’oncle vient de faire construire. Après avoir hésité, Léopoldine les accompagne. Le temps est calme, mais au retour, un tourbillon de vent fait chavirer le bateau. Sur la rive, les témoins voient Charles reparaître sur l'eau et crier, puis plonger à plusieurs reprises, avant de se noyer avec les autres occupants du bateau[6]’[7],[8].
Léopoldine Hugo repose au cimetière de Villequier (Seine-Maritime), dans le même caveau que Charles Vacquerie.
Léopoldine dans l’œuvre de son père
[modifier | modifier le code]L'écrivain, sur le chemin de retour après un voyage en Espagne avec sa maîtresse Juliette Drouet, n'apprend la mort de sa fille que quatre jours plus tard en lisant un exemplaire du journal Le Siècle[9], le . Il est alors à Rochefort, attablé avec Juliette au « Café de l’Europe » (actuel « Café de la Paix »), place Colbert[5].
Arrivé deux jours plus tard à Paris, il ne pourra aller sur la tombe de sa fille qu'en et consacrera à sa mémoire de nombreux poèmes, notamment Demain, dès l'aube… et À Villequier dans Pauca meae, le quatrième livre des Contemplations, ainsi que : « Elle avait pris ce pli… ». Il rencontra bientôt Léonie d'Aunet qui l'aidera à supporter son deuil.
La mort prématurée et tragique de sa fille et de son gendre aura une très grande influence sur l’œuvre et la personnalité de Victor Hugo[10]. On peut le voir dans plusieurs de ses ouvrages, notamment dans l'ouvrage suivant : "A Celle qui est restée en France" (cet ouvrage a été écrit par Victor Hugo quand celui ci était exilé) Il devient adepte du spiritisme et des tables tournantes. Il cesse toute publication littéraire durant presque dix ans, mais pas toute production ; Quand nous habitions tous ensemble est composé en 1844. Il faudra cependant le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte pour que Victor Hugo reprenne la plume et fasse publier Napoléon le Petit (1852) puis Les Châtiments (1853).
La mort de Léopoldine impressionnera beaucoup sa jeune sœur Adèle, âgée de 13 ans, au point d'ébranler la santé psychique de l'adolescente. Celle-ci mourra sept décennies plus tard en hôpital psychiatrique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (Actuellement : 88, rue de Vaugirard).
- « Vitrine d'actualité sur "Léopoldine Hugo, une jeune fille romantique" », sur Musée Victor Hugo (consulté le )
- Aujourd'hui Place des Vosges.
- Il le suivra en exil et sera un des ses exécuteurs testamentaires.
- « Léopoldine Hugo Vacquerie Hauteville House Maison d'exil de Victor Hugo à Guernesey », sur www.hautevillehouse.com (consulté le )
- Johan Faerber, « 4 Septembre 1843. Léopoldine, fille de Victor Hugo, meurt noyée » (consulté le )
- Florence Colombani, Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Léopoldine Hugo et son père, Grasset, 2010.
- Jacques-Henry Bornecque, « Les leçons de Villequier », Le Monde, , p. 9.
- « Nouvelles diverses », Le Siècle, no 244, , p. 2 (lire en ligne)
- « 4 septembre 1843 - Drame familial à Villequier - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Thierry Consigny, Léopoldine, Paris, Bernard Grasset, , 187 p. (ISBN 978-2-246-83116-7).
- Charles Constans, Léopoldine Hugo, Béziers, Imprimerie T. Rodriguez, , 98 p.
- Pierre Georgel, Léopoldine Hugo, une jeune fille romantique, Villequier, Musée Victor-Hugo, , 269 p. (présentation en ligne).
- Pierre Georgel, L'Album de Léopoldine Hugo, Villequier, Musée Victor-Hugo, , 95 p. (présentation en ligne).
- Pierre Georgel ( éd.), Correspondance de Léopoldine Hugo, Paris, Klincksieck, coll. « Bibliothèque du XIXe siècle » (no 3), , 506 p. (ISBN 2-252-01661-2, présentation en ligne).
- Henri Gourdin, Léopoldine : l'enfant-muse de Victor Hugo : biographie, Paris, Presses de la Renaissance, , 286 p. (ISBN 978-2-7509-0281-0, présentation en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Musée Victor-Hugo à Villequier (lieu également de sa tombe dans le cimetière), non loin de la demeure de la famille Vacquerie.
- Les Contemplations, recueil de poèmes de Victor Hugo en partie écrit en hommage à sa fille Léopoldine.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le texte intégral des Contemplations, sur Wikisource.
- La Maison Vacquerie, à Villequier, abrite le musée départemental Hugo.