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Hardeep Singh Nijjar

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Hardeep Singh Nijjar
Hardeep Singh Nijjar en 2020.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ਹਰਦੀਪ ਸਿੰਘ ਨਿੱਝਰVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Ravi SharmaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
indienne (jusqu'au )
canadienne (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Plombier, militant, dirigeant communautaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Khalistan (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Hardeep Singh Nijjar (en pendjabi : ਹਰਦੀਪ ਸਿੰਘ ਨਿੱਝਰ), né le près de Jalandhar (Pendjab) et mort assassiné le à Surrey (Colombie-Britannique), est un militant politique et religieux canado-indien. Il est connu pour avoir soutenu la création d'un État sikh dans la région du Pendjab, le Khalistan.

Les autorités canadiennes imputent son assassinat à des agents du gouvernement indien. Cette exécution extrajudiciaire entraîne une crise diplomatique entre le Canada et l'Inde.

Origines et vie privée

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Nijjar naît dans un village proche de Jalandhar (Pendjab).

Il émigre au Canada en 1997[1], débarquant à l'aéroport de Toronto sous un faux passeport attitré au pseudonyme Ravi Sharma, alors que le gouvernement indien réprime les militants khalistanais et les individus accusés d'être de la mouvance. Il est ensuite naturalisé citoyen canadien, après des tentatives d'obtention du droit d'asile ou d'immigration déboutées, en raison de fraude documentaire et de mariage blanc[2]. En 2001, Nijjar avait perdu un procès en appel pour revenir sur ces décisions[2].

Installé en Colombie-Britannique, il se marie, a deux enfants, et travaille comme plombier[3].

Militantisme sikh

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Nijjar fait partie de la communauté sikhe, une minorité religieuse indienne représentant moins de 2 % de la population du pays, qui émerge au XVe siècle. Le sikhisme a pour origine une réforme religieuse initiée par Guru Nanak, un sage hindou qui défend un monothéisme radical et remet en cause le système brahmanique avec ses multiples dieux, parmi lesquels Brahma, Vishnou et Shiva.

Hardeep Singh Nijjar est le leader de la branche canadienne du mouvement Sikhs for Justice.

En 2019, il devient leader du Guru Nanak Sikh Gurdwara, le plus influent temple sikh de Surrey en Colombie-Britannique. Favorable à la création d'un État pour les Sikhs, le Khalistan, il est en 2020 qualifié de terroriste par les autorités indiennes[1]

Assassinat et conséquences politiques

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Lors de l'été 2022, Hardeep Nijjar est contacté par les services de renseignement canadiens. Ils le préviennent que des menaces pèsent sur sa sécurité[4]. Le , Hardeep Nijjar est tué par balles à Surrey, en Colombie-Britannique. Six hommes et deux véhicules sont impliqués dans l'assassinat. Hardeep Nijjar est visé par une cinquantaine de balles, dont 34 le touchent[3],[5]. Au lendemain de son meurtre, plusieurs groupes sikhs accusent le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi d'avoir joué un rôle dans sa mort[6].

Le , le premier ministre canadien, Justin Trudeau, déclare au parlement que les services de renseignement ont identifié des « éléments crédibles » qui lient son meurtre au gouvernement de Narendra Modi[7],[8]. Il dénonce une violation inacceptable de la souveraineté du Canada[7].

L'affaire déclenche une crise diplomatique entre le Canada et l'Inde[9].

L'accusation portée par le Canada est suivie d'une série d'expulsions diplomatiques. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, ordonne l'expulsion d'un haut diplomate, responsable de l'agence de renseignement extérieur indienne au Canada[10]. En réaction, l'Inde ordonne l'expulsion d'un haut diplomate canadien dans les cinq jours.

Le , trois Indiens sont arrêtés au Canada et accusés du meurtre de Hardeep Singh Nijjar. Le Canada enquête pour savoir si ces trois hommes avaient des liens avec le gouvernement indien[11].

D'après Reuters, à la suite de l'assassinat de Hardeep Singh Nijjar en , les menaces et le harcèlement croissent à l'égard des membres de la communauté sikh aux États-Unis et au Canada[12].

Le , l'Inde et le Canada expulse chacun leur ambassadeur et cinq autres diplomates de haut rang[13],[14].

Aux Etats-Unis, un ressortant indien est poursuivi depuis pour avoir commandité le projet d'assassinat d'un dirigeant séparatiste sikh à New York. Dans cette affaire similaire, l'Inde se montre par contre plus coopérative[14].

Notes et références

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  1. a et b (en) Norimitsu Onishi and Ian Austen, « Two Hooded Gunmen, a Silver Getaway Car and a Slain Sikh Leader », The New York Times,
  2. a et b (en-CA) Stewart Bell, « Murder at the temple: The conflicting legacies of a B.C. Sikh leader », sur Global News (consulté le )
  3. a et b (en) Suhasini Raj, « Who Is the Man Whose Killing Canada Says India Instigated? », The New York Times,
  4. (en) Robert Fife, « Trudeau accuses India in killing of Sikh leader on Canadian soil », The Globe and Mail,
  5. (en-GB) Stephanie Kirchgaessner, « FBI warned prominent US Sikhs of threats after murder of Hardeep Singh Nijjar in Canada », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. (en) Chad Pawson, « B.C. gurdwara files petition calling for federal investigation into Sikh leader's murder », sur Canadian Broadcasting Corporation,
  7. a et b « Justin Trudeau accuse l'Inde d'avoir fomenté l'assassinat d'un leader sikh au Canada », sur France 24.com,
  8. « L’Inde derrière l’assassinat d’un leader Sikh au Canada ? Justin Trudeau parle déléments crédibles' », sur RTBF, (consulté le )
  9. « Assassinat d'un leader sikh au Canada: Ottawa désigne l'Inde qui dément, expulsions de diplomates », Le Point, (consulté le )
  10. D. V. Ossel, « Assassinat d’un opposant indien au Canada : les tensions entre les deux pays en cinq questions », sur RTBF, (consulté le )
  11. (en) David Ljunggren, Ismail Shakil, « Canada police charge three with murder of Sikh leader Nijjar, probe India link », sur Reuters, (consulté le )
  12. (en) Sarah N. Lynch, Wa Lone et Jorge Garcia, « Sikh activists in US, Canada face threats a year after Trudeau linked leader's killing to India » Accès libre, sur Reuters, (consulté le )
  13. « L’Inde et le Canada expulsent plusieurs diplomates et s’enfoncent dans la crise diplomatique », sur Le Figaro,
  14. a et b « Assassinat, services secrets et "erreur monumentale"… On vous explique la crise diplomatique entre l'Inde et le Canada », sur France Info, (consulté le )

Articles connexes

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