Gouvernement Jean-de-Dieu Soult (3)
Président du Conseil | Jean-de-Dieu Soult |
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Formation | |
Fin | |
Durée | 6 ans, 10 mois et 20 jours |
Le troisième gouvernement Jean-de-Dieu Soult dure du au . C'est le quinzième ministère de la monarchie de Juillet, constitué le . Il comprend 9 puis 10 ministres[1] sous la présidence du maréchal Soult, duc de Dalmatie. Il reste en place jusqu'au .
Composition
[modifier | modifier le code]Présidence du Conseil
[modifier | modifier le code]Fonction | Image | Nom |
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Président du Conseil des ministres | Jean-de-Dieu Soult |
Ministres
[modifier | modifier le code]Fonction | Image | Nom |
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Ministre de la Guerre | Jean de Dieu Soult (du au ) | |
Alexandre Moline de Saint-Yon (du au ) | ||
Camille Trézel au ) | ||
Ministre de l'Intérieur | Tanneguy Duchâtel | |
Ministre de la Justice et des Cultes | Nicolas Martin du Nord (du au ) | |
Michel Hébert (du au ) | ||
Ministre des Affaires étrangères | François Guizot | |
Ministre des Finances | Georges Humann (du au ) | |
Jean Lacave-Laplagne (du au ) | ||
Pierre Sylvain Dumon (du au ) | ||
Ministre de la Marine et Colonies | Guy-Victor Duperré (du au ) | |
Albin Roussin (du au ) | ||
Ange de Mackau (du au ) | ||
Louis Napoléon Lannes (du au ) | ||
Ministre de l'Instruction publique | Abel François Villemain (du au ) | |
Pierre Sylvain Dumon (du au ), par intérim | ||
Narcisse-Achille de Salvandy (du au ) | ||
Ministre des Travaux publics | Jean-Baptiste Teste (du au ) | |
Pierre Sylvain Dumon (du au ) | ||
Hippolyte Paul Jayr (du au ) | ||
Ministre de l'Agriculture et du Commerce | Laurent Cunin-Gridaine (du au ) | |
Tanneguy Duchâtel (du au , par intérim | ||
Laurent Cunin-Gridaine (du au ) |
Sous-secrétariats d’État
[modifier | modifier le code]Fonction | Image | Nom |
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Sous-secrétaire d'État à l'Intérieur | Antoine François Passy nomination du | |
Sous-secrétaire d'État à la Guerre | François Martineau des Chenez nomination du | |
Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies | Jean Jubelin nomination du |
Constitution
[modifier | modifier le code]Après la démission du second ministère Thiers, qui scelle l'échec du centre gauche, Louis-Philippe Ier se tourne logiquement vers le centre droit, c'est-à-dire François Guizot et les doctrinaires. Chacun pense alors que cette combinaison ne durera pas davantage que la précédente, et que le roi pourra ensuite revenir à Molé.
Guizot quitte Londres le 25 octobre et arrive à Paris le lendemain. Il exige d'avoir les coudées franches pour constituer le ministère. Avec beaucoup d'habileté, il en offre la présidence au maréchal Soult, avec qui Louis-Philippe est à l'aise, et que Guizot avait commis l'erreur, de concert avec Thiers, d'écarter en 1834. Il sait que le maréchal le laissera, pour l'essentiel, diriger à sa guise le cabinet.
Le maréchal Soult prend naturellement le ministère de la Guerre. Guizot, pour sa part, se réserve les Affaires étrangères et nomme des amis proches à des postes clés : Duchâtel à l'Intérieur, Humann aux Finances et Villemain à l'Instruction publique. Des obligés de Molé occupent trois autres portefeuilles : Martin du Nord à la Justice et aux Cultes, Cunin-Gridaine à l'Agriculture et au Commerce et Duperré à la Marine et Colonies. Soult n'a imposé qu'un seul fidèle, Teste aux Travaux publics, un choix qui se révélera déplorable (V. Scandales sous la monarchie de Juillet).
Guizot a offert des maroquins aux deux transfuges du centre gauche qui avaient accepté de participer au deuxième ministère Soult, Passy et Dufaure, mais ceux-ci, soucieux de se réconcilier avec Thiers, ont décliné l'offre. Le ministère y gagne une grande homogénéité, rassemblant tous les conservateurs, du centre ministériel au centre droit doctrinaire. Il y trouve une majorité parlementaire solide, et la figure de Guizot, orateur parlementaire hors de pair et seule figure forte du cabinet, achève de créer la cohérence et la cohésion. Comme, par ailleurs, Guizot va désarmer les préventions de Louis-Philippe à son égard et gagner la confiance et l'estime du roi, ce ministère, qui n'avait pas été imaginé pour durer, va se révéler le plus durable de tout le règne, puisqu'il restera en place près de sept ans, et se survivra encore un an sous la forme du ministère Guizot.
Remaniements
[modifier | modifier le code]Une longévité gouvernementale aussi exceptionnelle ne va pas sans quelques remaniements inévitables. Certains furent dictés par les circonstances :
- Le décès de Humann, trouvé mort à sa table de travail le , conduit à le remplacer, faute de Passy, qui refuse, par Lacave-Laplagne, bon technicien des finances qui avait déjà exercé cette fonction dans le deuxième ministère Molé.
- De même la mort de Martin du Nord, le , amène à son remplacement par Hébert, un procureur à poigne qui avait fait partie de la coalition contre Molé.
- Villemain, frappé de démence, doit être déchargé de ses fonctions le et, après quelques hésitations, on le remplace par Salvandy.
- Teste, nommé à la Cour de cassation, est remplacé le par Dumon, un doctrinaire.
- L'amiral Duperré, mis à la retraite le , est remplacé d'abord par l'amiral Roussin, puis par l'amiral-baron de Mackau.
- Le , Soult, vieillissant, abandonne le ministère de la Guerre pour ne garder que la présidence du Conseil. Il est remplacé par un technicien obscur, le général Moline de Saint-Yon.
En définitive, le seul remaniement à caractère politique et non circonstanciel est celui du qui voit changer les titulaires des ministères de la Guerre, des Finances, de la Marine et des Travaux publics. Lacave-Laplagne et Mackau, attaqués sur leur gestion par des députés conservateurs, sont écartés au profit de Dumon, qui quitte les travaux publics, et du duc de Montebello, qui avait été un éphémère ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de transition de 1839. Le préfet de Lyon, Jayr, est appelé aux Travaux publics[2] tandis qu'à la Guerre, le général Trézel remplace le général Moline de Saint-Yon. Les nouveaux venus sont peu connus, et l'opinion s'interroge sur les raisons de ce remaniement. À un député conservateur qui lui pose la question, le roi répond d'ailleurs : « Ne me le demandez pas, car je ne le sais pas plus que vous. »[3]
Fin
[modifier | modifier le code]Avec le maréchal Soult, la présidence du Conseil est devenue, peu à peu, une charge honorifique. Ce caractère n'a fait que se renforcer depuis que le maréchal a quitté le ministère de la Guerre. Le , Soult, qui est âgé de 78 ans, remet sa démission à Louis-Philippe. Le 19 septembre, le droit est mis en adéquation avec le fait : Guizot est officiellement nommé président du Conseil. Le ministère n'a pas à être remanié, puisqu'il l'a déjà été le 9 mai, pour affronter les échéances parlementaires qui s'annoncent difficiles, la gauche faisant campagne pour la réforme électorale que repoussent le roi et son gouvernement.
Références
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Fayard, 1994 (ISBN 2-213-59222-5)
- Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil depuis 1815. Histoire et dictionnaire raisonné, Paris, Perrin, 2002 (ISBN 2-262-01354-3)
Notes
[modifier | modifier le code]- À compter du , le maréchal Soult abandonne le ministère de la Guerre pour ne conserver que la présidence du Conseil ; le cabinet comprend dès lors un membre supplémentaire.
- Sa nomination lui est annoncée par télégramme sans même qu'on lui ait demandé son avis.
- cité par Guy Antonetti, Op. cit. , p. 895