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Citrangequat

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Le citrangequat (Citrus × georgiana Mabb.) est un agrume hybride de citrange et de kumquat. Walter T. Swingle a réalisé cette hybridation à Eustis, Floride, en 1909. Il était classé dans l'ancien genre Citrofortunella

Dénomination

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W. T. Swingle décrit en 1923 2 importants nouveaux hybrides d'agrumes pour les jardins: les Citrangequats et les Limequats.

'Thomasville' qui provient d'une fleur de kumquat ovale (F. margarita Lour.) pollinisée par le citrange 'Willits' est le premier à fructifier chez P. J. Hjort à Thomasville, en mars 1913[1]. Le nom admis est 'citrangequat' (Swingle & Robinson, 1923 ; Webber, 1943 : 665), forme développée (Citrus sinensis (L.) Osbeck x Poncirus trifoliata (L.) Raf.) x Fortunella sp. (sensu Swingle and Reece 1967; sensu Tanaka sec. Cottin 2002)[2]. Swingle et Robinson ont décrit les cultivar 'Sinton' et 'Telfair'[2]

Après avoir nommé le citrange C. x insitorum Mabb. (hybride de Poncirus trifoliata (L.) Raf. et d'orange douce (C. sinensis (L.) Osbeck) D.J. Mabberley décrit le citrangequat dans un article paru en 2004. La plante étant originaire de Géorgie il adopte le nom de Citrus x georgiana Mabb.[3] = Citrus x insitorum Mabb. x Citrus japonica Thunb. (sensu Mabberley 2004); il indique que 'Thomasville' est remplacé comme porte-greffe à cette époque par des citranges plus rustiques[4].

L'orangequat est un hybride entre orange et kumquat.

Hybridations intergénériques entre Citrus, Fortunella, Poncirus, Microcitrus et Eremocitrus chez W.T. Swingle (traduction H. Chapot 1948) Citrangequat au centre hybride d'hybride.

W. T. Swingle cherche à obtenir des hybrides trigénétiques comestibles (Il admettait 5 genres dont 4 interféconds avec Citrus) en vue de renforcer la rusticité des citranges. Il féconda des fleurs de kumquat ovale (F. margarita) et de kumquat rond (F. japonica) avec le pollen des citranges 'Willits' et 'Rusk' (P. trifoliata x C. sinensis) et conserva 67 de ces citrangequats[5].

Il décrit la comestibilité de 'Thomasville': cuits avant maturité comme fruit acide (il fait, écrit-il, «une excellente marmelade»), mangé comme un kumquat à maturité, «ce nouveau fruit constitue un fruit idéal pour les jardins fruitiers domestiques dans les régions beaucoup trop froides pour la culture de citrons ou de limes. Il a résisté à des températures de 12 ° F (11 ° C)»[6] et poursuit en le donnant comme un porte-greffe vigoureux et plus rustique que le Bigaradier pour les satsuma.

L’hybridité intergénérique et tri-générique du citrangequat a été confirmée (2007) par la description des chromosomes (2n = 18)[7].

Description

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La plante est buissonnante à petites épines peu nombreuses, reproduite par greffe, bouture ou semis[8]. Le fruit est vert foncé brillant puis jaune clair et jaune orangé à totale maturité, UCR-Givaudan écrit à propos de la comestibilité des 3 cultivars de citrangequat «Aucun des 3 n’est vraiment comestible mais '19-15-7' est le plus proche du comestible à mon avis»[5].

'Thomasville'

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Citrangequat Thomasville (A et B ) - Citrangequat Telfair (C) par Swingle 1923 (planche 2)[9]

Fruit petit, rond à ovale souvent pyriforme (avec un cou) 1,5 à 3 cm de long et de 2 à 2,5 mm de diamètre à la base. Swingle et Robinson décrivent plusieurs citrangequats 'Thomasville'[6]. Comme porte-greffe il est plus vigoureux que le kumquat[10], il est nanifiant[11], il a une bonne résistance au chancre des agrumes et est très ornemental[12]. 'Thomasville' n'est plus utilisé comme porte-greffe[13] en grande culture, mais reste un bon porte-greffe rustique.

Son nom vient de Sinton au Texas où il donna ses premiers fruits qui sont les plus petits des citrangequats. Le flavedo de 'Sinton' contient des pigments caroténoïdes méthylcétones inhabituels (apo-caroténones) identifiés en 1966 par Yokoyama et Blanc dont le β-zéacarotène. La riche couleur rouge du flavedo est due à ces caroténoïdes méthylcétones[14] et possiblement leur saveur[15].

Ce cultivar a un fruit plus gros que les précédents, il est recommandé comme plante décorative[16]. Il a une valeur ornementale, le jus est très acide[5].

'Quatre Saison'

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Citrangequat cuatro Estaciones est une obtention horticole espagnole de l'IVIA[17] naine, compacte, florifère et remontante avec un fruit à pulpe acide pouvant atteindre 10 cm de long[18].

Notes et références

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  1. Gerstein - University of Toronto et Department of Journal of agricultural research United States Agriculture, Journal of Agricultural Research, Washington, 1913-49 (lire en ligne), pp 229 et sq.
  2. a et b « Citrangequat | Citrus ID », sur idtools.org (consulté le )
  3. « Citrus × georgiana | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
  4. (en) D. J. Mabberley, Citrus (Rutaceae): a review of recent advances in etymology, systematics and medical applications, (lire en ligne), pp 5 et sq.
  5. a b et c (en) « Sinton citrangequat | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  6. a et b (en) Internet Archive, Journal of Agricultural Research 1923-01-27: Vol 23 Iss 4, Superintendent of Government Documents, (lire en ligne), p 231
  7. Asad Asadi Abkenar, Ryoji Matsumoto, Shinichi Tanaka et Yukiyoshi Katayama, « Parental chromosome differentiation in citrangequat [Fortunella sp.   ×   (Citrus sinensis  ×  Poncirus trifoliata)] using CMA banding patterns », Scientia Horticulturae, vol. 114, no 1,‎ , p. 74–76 (ISSN 0304-4238, DOI 10.1016/j.scienta.2007.06.022, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Soil and Land Use Technology Inc, Feasibility of Introducing Food Crops Better Adapted to Environmental Stress, National Science Foundation, Directorate for Applied Science and Research Applications, Division of Applied Research, (lire en ligne), p 42
  9. Merrill M. C., Journal Of Agriculture Research Washington Vol-xxiii No-1-6 (1923), Government Printing Office, Washington, United States, (lire en ligne)
  10. (en) The Best of Growing Edge, New Moon Publishing, Inc., (ISBN 978-0-944557-01-3, lire en ligne), p 82
  11. (en-US) « Tomasville citrange », sur Oscar Tintori - Nurseries Worldwide - Citrus Plants (consulté le )
  12. « Kumquats / Citrus Pages », sur citruspages.free.fr (consulté le )
  13. Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris) Auteur du texte, « Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier », sur Gallica, (consulté le ), p. 496
  14. H. Yokoyama et M. J. White, « Citrus carotenoids—VI.: Carotenoid pigments in the flavedo of Sinton citrangequat », Phytochemistry, vol. 5, no 6,‎ , p. 1159–1173 (ISSN 0031-9422, DOI 10.1016/S0031-9422(00)86110-5, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Xiongjie Zheng, Yu Yang et Salim Al-Babili, « Exploring the Diversity and Regulation of Apocarotenoid Metabolic Pathways in Plants », Frontiers in Plant Science, vol. 12,‎ (ISSN 1664-462X, DOI 10.3389/fpls.2021.787049, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « Citrangequat 19-15-7 | Givaudan Citrus Variety Collection at UCR », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
  17. https://www.sech.info/ACTAS/Acta%20n%C2%BA%2068.%20VI%20Jornadas%20Ib%C3%A9ricas%20de%20Horticultura%20Ornamental/Producci%C3%B3n%20Viver%C3%ADstica%20II.%20Crecimiento%20y%20desarrollo.%20Material%20vegetal%20y%20propagaci%C3%B3n/C%C3%ADtricos%20ornamentales%20en%20el%20banco%20de%20germoplasma%20del%20IVIA.pdf
  18. « citrangequat 4s - Les Fruitiers.net », sur www.lesfruitiers.net (consulté le )

Pages connexes

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Liens externes

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