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Château de Versailles

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Château de Versailles *
Coordonnées 48° 48′ 17″ nord, 2° 07′ 13″ est
Numéro
d’identification
83
Critères (i) (d), (ii) (d) et (vi) (d)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le château de Versailles à Versailles fut la résidence des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi et la cour y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l'exception des quelques années de la Régence.

Situés au sud-ouest de Paris, dans la ville de Versailles en France, ce château et son domaine visaient à glorifier la monarchie française.

Le château est constitué d'une succession d'éléments ayant une harmonie architecturale. Il s'étale sur 63 154 m² répartis en 2 300 pièces (dont 1 000 pièces de musée)[1].

Le parc du château de Versailles s'étend sur 715 ha (contre 8 000 avant la Révolution française, soit dix fois plus), dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon, le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie, une orangerie et la pièce d'eau des Suisses.

Aux origines du lieu

C'est en 1038 qu'apparaît la première mention de Versailles, dans une charte de l’abbaye Saint-Père de Chartres[2]. Hugo de Versaillis est l’un des signataires. Au Xe siècle, des moines défrichent le terrain et fondent l’église prieuré de Saint-Julien[3].

En 1429, deux seigneurs, Guy et Pierre de Versailles, sont mêlés à la vie de Jeanne d’Arc. Pierre était à Bourges, quand on examina la Pucelle ; quant à Guy, chanoine de Tours, il participa au procès de Jeanne d’Arc[réf. souhaitée]. À la fin de la guerre de Cent Ans, le petit bourg se présentait dans un triste état : ses maisons pillées et dévastées sont abandonnées, et le château[précision nécessaire] est en ruine[réf. nécessaire], composé d’un corps de logis principal et d’une aile en retour, précédés d’un portail encadré de deux tourelles[réf. souhaitée].

Le nom d’un petit bourg, Versaille-aux-bourg-de-Galie, apparaît dans un texte[évasif] daté de 1472[réf. nécessaire]. Les seigneurs de Versailles relevaient directement du Roi[réf. souhaitée]. Leur modeste château dominant l’église et le village se dressait sur la pente méridionale de la butte sur laquelle sera construit le futur château[réf. souhaitée].

En 1475, Gilles de Versailles, seigneur de Versailles, cède ses droits sur le village de Trianon à l’abbé de Saint-Germain. L’acte de vente est la première mention de ce nom. Trianon était un village acheté puis détruit par Louis XI dans le but de construire sur ces nouvelles terres du domaine royal une maison à collationner. Cherchant à fuir en famille le protocole trop pesant de Paris, le roi était à Trianon plus proche des siens. Premier caprice royal de Versailles, Trianon, comme plus tard Marly, demeure un lieu de détente, loin de l’étiquette et des fatigues du pouvoir[3].

En 1561, le domaine est vendu à Martial de Loménie, secrétaire des finances de Charles IX, qui l’agrandit pour atteindre 150 hectares[4].

En 1572 : le 24 août, Loménie est assassiné lors de la nuit de la Saint-Barthélemy. L’Estoile rapporte dans ses Mémoires que la reine Catherine de Médicis « fit étrangler, dans l’intérêt du comte de Retz, pour lui faire avoir le château de Versailles, le secrétaire d’État Loménie, qui en était possesseur »[5].

L'année suivante, Albert de Gondi (baron de Marly), comte de Retz, un des Florentins qui accompagnent Catherine de Médicis en France, devient propriétaire du château et de la seigneurie de Versailles en rachetant le domaine pour 35 000 livres[6].

En 1589, un mois avant qu’il ne devienne roi de France, le roi de Navarre séjourne à Versailles[7]. Revenant de Blois, il s’y arrête du 7 au 9 juillet et est reçu par Albert de Gondi ; il y retourne en 1604 et 1609. Entre temps, en 1607, le dauphin, qui deviendra Louis XIII, fait sa première chasse à Versailles[8].

En 1616, Albert de Gondi cède la seigneurie à son fils Jean-François de Gondi[réf. souhaitée].

Versailles sous l'Ancien Régime

Louis XIII : Les origines du château

Le Vieux Château

En 1623, Louis XIII, père de Louis XIV, fit construire au milieu des forêts et au sommet d’une butte cernée par des marais insalubres[9], un modeste logis en brique, pierre et ardoise. S’il constituait son rendez-vous de chasse favori, il ne formait pourtant qu’une construction rustique et purement utilitaire[9]. La disposition de ses pavillons, et des fossés qui l’entouraient, rappelait encore certaines constructions féodales[10]

Louis XIII fit bâtir cette nouvelle habitation sur un terrain qu’il acheta à Jean de Soisy, dont la famille en était propriétaire depuis le XIVe siècle[11]. Dans sa petite demeure, Louis XIII recevait de temps à autre sa mère Marie de Médicis et son épouse Anne d’Autriche comme le 3 novembre 1626 par exemple[9]. Elles ne faisaient qu’y passer sans jamais y coucher, le château de Louis XIII ne comportait pas d'appartement pour les femmes[12].

Le premier « château de Versailles » s’élevait au fond de l’actuelle cour de Marbre. Le corps de logis principal mesurait 24 mètres de long sur six de profondeur et se limitait de chaque côté à deux ailes basses[11]. L’appartement du roi comprenait une petite galerie où était accroché un tableau représentant le siège de La Rochelle, puis venaient quatre pièces dont les murs étaient couverts de tapisseries[9]. La salon du roi occupait le centre de l’édifice, emplacement qui correspondra par la suite avec celui du lit de Louis XIV[13].

Le 11 novembre 1630, le cardinal de Richelieu se rendit secrètement à Versailles dans le but de regagner la confiance du roi en dépit des pressions exercées sur ce dernier par la reine-mère et le parti dévot[14]. Cet évènement sera connu, plus tard, sous le nom de Journée des dupes. Richelieu resta Premier ministre et la reine-Mère fut exilée.

En effectuant des fouilles dans la cour du Grand Commun, une équipe de l'Inrap a exhumé les vestiges du jeu de paume de Louis XIII, construit vers 1630[15]. La découverte est unique. Construit par Philibert Le Roy, l'édifice se présente sous la forme d'un grand bâtiment rectangulaire de 33 mètres par 14 ; avec des murs latéraux de 1,30 m d'épaisseur. La présence de trois galeries indique qu'il s'agit d'un jeu « en dedans ». Le sol est revêtu de carreaux en pierre de taille et probablement précédé d'un sol de carreaux en terre cuite[15]. La maison du paumier (celui qui entretient, gère et anime la salle de jeu) a été aussi retrouvée.

Ce château était surnommé à cause de sa petite taille « le chétif château », ou « le chestif chasteau » en Ancien français, par le maréchal de Bassompierre[9]. Saint-Simon l'appelait aussi « le château de cartes », à cause de ses couleurs (les briques rouges, le toit d'ardoises noires et la pierre blanche) qui rappellent celles d'un jeu de cartes pour souligner ainsi la modestie de la construction de Louis XIII par rapport à celle de son fils[16].

Premier agrandissement : 1631-1634

Le 8 avril 1632, Louis XIII rachetait le domaine de Versailles à Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz et héritier d’Albert. Voici un extrait de ce dernier contrat de vente :

« Le , fut présent l’illustrissime et révérendissime Jean-François de Gondi, archevêque de Paris, seigneur de Versailles, reconnoît avoir vendu, cédé et transporté... à Louis XIII, acceptant pour Sa Majesté, messire Charles de L'Aubespine, garde des sceaux et chancelier des ordres du roi, et messire Antoine Rusé, marquis d'Effiat, surintendant des finances, etc., la terre et seigneurie de Versailles, consistant en vieil château en ruine et une ferme de plusieurs édifices ; consistant ladite ferme en terres labourables, en prés, bois, châtaigneraies, étangs et autres dépendances ; haute, moyenne et basse justice... avec l’annexe de la grange Lessart, appartenances et dépendances d’icelle, sans aucune chose excepter, retenir, ni réserver par ledit sieur archevêque, de ce qu’il a possédé audit lieu de Versailles, et pour d’icelle terre et seigneurie de Versailles, et annexe de la grange Lessart, jouir par Sadite Majesté et ses successeurs rois, comme de choses appartenantes. Cette vente, cession et transport faits, aux charges et devoirs féodaux seulement, moyennant la somme de soixante-mille livres tournois, que ledit sieur archevêque reconnoît avoir reçues de Sadite Majesté, par les mains de..., en pièces de seize sous, de laquelle somme il se tient content, en quitte Sadite Majesté et tout autre, etc.[10] »

En septembre 1623, le roi réunit l’argent nécessaire à la construction d'un pavillon de chasse construit par Nicolas Huaut[17], dont il prend possession le . Ce lieu, nommé le Val-de-Galie, est situé au sommet du plateau de Versailles, sur le chemin allant de Versailles à Trianon[17]. S'y dressait un moulin à vent et la maison du meunier[18], rachetés le par le roi afin de les démolir[17].

Le 26 mai 1636 débutèrent des travaux d’agrandissement qui furent dirigés par l’ingénieur-architecte Philibert Le Roy [19]. Le nouveau château reçut sa première décoration florale ; les jardins furent agencés « à la française » par Boyceau et Menours[20], décorés d’arabesques et d’entrelacs.

En 1643, sentant sa mort approcher, Louis XIII déclara : « Si Dieu me rend la santé, disait-il à son conffessur, le jésuite Jacques Dinet, j'arrêterai le cours du libertinage, j'abolirair les duesls, je réprimerai l'ingustice, je communierai tous les huit jours, et sitôt que je verrai mon dauphin en état de monter à cheval et en âge de majorité, je le mettrai en ma place et je me retirerait à Versailles avec quatre de vos Pères, pour m'entretenir avec eux des chose divines et pour ne plus penser de tout qu'aux affaires de mon âme et de mon salut »[21]. Le 14 mai, il rendit l’âme laissant le royaume à son fils, trop jeune pour gouverner. Versailles cesse alors d'être une résidence royale pendant presque dix-huit ans[22].

Images de Versailles sous Louis XIII

Plan d'ensemble du premier château en 1623 Plan d'ensemble du premier château en 1638 Les façades est du château de Louis XIII autour de la Cour de Marbre

Louis XIV

Au début de son règne, fidèle aux habitudes d'itinérance de la cour et aidé en cela par les événements de la Fronde,Louis XIV a habité de nombreuses résidences royales : Palais-Royal, Louvre, Tuileries, Vincennes, Saint-Germain-en-Laye (au Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et enfin au Château-Vieux), Fontainebleau[23]. Conseillé par Colbert, il a entrepris des travaux dans ces résidences, surtout celles situées dans ou proche de Paris, mais ne s’est fixé dans aucune d’entre elles.

Le , le Roi effectua sa première visite à Versailles[24]. Le château de Versailles est né d’une méfiance de la part du jeune Louis XIV envers la capitale et sa population jugée difficilement contrôlable depuis l’épisode de la Fronde[25]. Dans un premier temps, la demeure constitue seulement un refuge pour les amours du souverain. Il y emmène sa maîtresse Louise de La Vallière[26]. En plus, le 25 octobre 1660, Louis XIV conduit à Versailles sa jeune épouse, la reine Marie-Thérèse [27].

L’expansion du château de Versailles est synonyme avec l’absolutisme de Louis XIV [28]. Après le décès de Cardinal Mazarin, Louis XIV prit personnellement le pourvoir pour gouverner sans premier ministre[28]. Louis XIV choisit Versailles pour des raisons sentimentales – comme enfant, il a passé de nombreux séjours à Versailles avec son père – et pour des raisons pratiques : à Versailles le pouvoir pouvait surveiller avec un œil vigilant ses nobles en raison de ses souvenirs de la Fronde[28]. Après la disgrâce de Fouquet en 1661, Louis XIV, après la confiscation des biens de Fouquet, dont son château de Vaux-le-Vicomte, protégea Louis Le Vau, Charles Le Brun et André Le Nôtre – ceux responsables pour la création de Vaux-le-Vicomte. À Versailles les programmes de construction du Roi Soleil firent partie de quatre phases distinctes : les campagnes.

Le château après le premier agrandissement en 1668

Première campagne : 1664-1668

Sans compter des modifications mineurs effectuées à partir de 1661, où le roi n’y consacra qu’une somme modeste d’un million et demi de livres[29], les phases de construction déclenchèrent en 1664 avec la première compagne de construction. En dépit des résultats de la construction d’un des plus merveilleux palais de l’Europe, les poursuites de Louis XIV déclencha des critiques sournoises parmi ses courtisans[30]. Il reste cependant des témoignages de ces secrètes oppositions ; le lieu parut surtout mal choisi ; Saint-Simon le rapportant ainsi : Versailles, lieu ingrat, triste, sans vue, sans bois, sans eaux, sans terre, parce que tout est sable mouvant et marécage, sans air, par conséquent qui n’est pas bon[31].

À cette époque, Versailles n’était qu’une résidence d’agrément, où des fêtes étaient données dans les jardins, le Louvre demeurant officiellement le palais royal. Dans une lettre restée célèbre, Colbert se plaignit d’ailleurs que Louis XIV délaissât le Louvre :

« Pendant le temps qu'elle a dépensé de si grandes sommes en cette maison, elle a négligé le Louvre, qui est assurément le plus superbe palais qu'il y ayt au monde et le plus digne de la grandeur de Nostre Majesté. Et Dieu veuille que tout d'occasions qui la peuvent nécessiter d'entrer dans quelque grande guerre, en luy ostant les moyens d'achever ce superbe bastiment, ne luy donnent pas longtemps le déplaisir d'en avoir perdu le temps et l'occasion! ...

Ô quelle pitié, que le plus grand roy et le plus vertueux, de la véritable vertu qui fait les plus grands princes, fust mesuré à l'aune de Versailles[32] ! »

Cette phase de construction fut résulta en raison des exigences de logement pour les membres de la cour invités au divertissement nommé fête des Plaisirs de l’Île enchantée[33]. Au cours des fêtes de 1664 et 1668, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château car beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir[34]. Le Roi, désireux d’agrandir celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets [35]. Le premier prévoyait la destruction du château primitif et son remplacement par un palais à l’Italienne. Le deuxième projet proposait d’agrandir le château, côté jardin, par une enveloppe de pierre[35]. Sur les conseils de Colbert, le Roi opta pour la seconde solution[36]. Tenue pendant une semaine en mai 1664, Louis XIV présenta le divertissement – une prélude en allégorie de la Guerre de Dévolution – comme hommage officiel à son mère, Anne d'Autriche et à sa femme, Marie-Thérèse d'Autriche ; mais, en réalité, le roi offrit la fête à sa favorite, Louise de La Vallière[28].

À partir de1664, Louis XIV fit aménager Versailles de façon à pouvoir y passer plusieurs jours avec son Conseil et membres de la Cour[37]. Il décida de conserver le château initial bâti par Louis XIII, plus pour des raisons financières que sentimentales[35]. Le Vau tripla la superficie du château[35], qui fut décoré avec beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil[38], omniprésent à Versailles. Les jardins, particulièrement appréciés par Louis XIV, furent ornés de sculptures de Girardon et de Le Hongre[35].

En 1665, les premières statues sont installées dans le jardin et la grotte de Téthys construite[39]. La première orangerie, la ménagerie et la grotte de Téthys caractérisèrent la construction à cette époque. Deux ans plus tard, commença le creusement du Grand Canal[40].

Deuxième campagne : 1669-1672

La deuxième campagne de construction fut inaugurée avec la Traité d’Aix-la-Chapelle, la traité qui a mis fin de la Guerre de Dévolution, et fut célébrée par le fête qui aura lieu le 18 juillet 1668. Connue sous le terme de « Grand Divertissement Royal de Versailles », elle sera marquée par la création de Georges Dandin, de Molière, et des Fêtes de l’Amour et du Hasard, de Lully[41]. Au cours de fête et celle de 1664, les courtisans mesurèrent l’incommodité du petit château car beaucoup ne trouvèrent pas de toit pour dormir[34]. Le Roi, désireux d’agrandir celui-ci, confia cette tâche à Le Vau qui présenta plusieurs projets [35]. Le projet proposé et accepté d’agrandir le château[36], fut caractérisé par une enveloppe de pierre[35].

À cette époque, le château commença à prendre des aspects ce qu’on voit aujourd’hui. La modification plus importante de cette période fut l’enveloppe du château de Louis XIII. L’enveloppe – connu également comme le château neuf afin de se distinguer du vieux château de Louis XIII – environna le vieux château au nord, à l’ouest et au sud. Le château neuf fournit des logements nouveaux pour le roi, la reine et membres de la famille royale. Le première étage fut réservé complètement pour deux appartements : le grand appartement de la reine (côté sud) et le grand appartement du roi (côté nord). À la rez-de-chaussée du château neuf deux appartements furent aménagés – l’appartement des bains, côté nord ; l’appartement pour le frère et belle-sœur du roi, le duc et la duchesse d’Orléans. À l’ouest, une terrasse ouvrit sur les jardins ; la terrasse fut supprimée quelques ans plus tard pour faciliter la construction de la galerie des glaces. Au deuxième étage, des appartements furent aménagés pour des autre membres de la famille royale et membres choisis de la cour[42]. À la mort de Louis Le Vau, le 11 octobre 1670, Colbert désigna les travaux architecturales à François II d'Orbay[43].

[réf. nécessaire]Précisions de construction

  • Le rez-de-chaussée, constitué par un soubassement souligné par les lignes horizontales des refends, s’éclaire par des fenêtres cintrées sur les parterres.
  • L’étage fut pourvu de colonnes ioniques, de niches et de hautes fenêtres rectangulaires (cintrées par Mansart en 1669). Cet étage reçut un décor sculpté : statues placées dans les niches, et bas-reliefs rectangulaires surmontant les fenêtres (ils disparaîtront en 1679).
  • Le second étage, ou attique, reçut une décoration d’ordre corinthien et fut surmonté d’une balustrade sur laquelle reposaient des trophées et des pots à feu.

Troisième campagne : 1678-1684

Avec la Traité de Nimègue, qui mit fin à la Guerre de Hollande, déclencha la troisième campagne de construction à Versailles. Sous la direction de Jules-Hardouin Mansart, le château prit les aspects ce que nous appréciés aujourd’hui. La galerie des Glaces avec ses salons jumelles – le salon de la Guerre et le salon de la Paix, les ailes au nord et au sud – dits respectivement « aile de Noble » et « aile des Princes » (également « aile de Midi ») et des travaux herculéennes aux jardins furent les caractéristiques de marque de cette ère du règne du Roi Soleil. À cette époque, LeBrun acheva le décor des grands appartements[44]

Chronique de construction

1678 :

  • La façade sur les jardins est remaniée
  • Deux cuves allongées, en marbre blanc enrichi de bronzes dorés furent ajoutées dans le cabinet des bains
  • Début des travaux de la pièce d’eau des Suisses et du bassin de Neptune ainsi que les terrassements nécessaires au doublement du parterre du Midi et à la construction de la nouvelle orangerie

1679 :

  • La galerie des Glaces, le salon de la Guerre et de la Paix remplacent la terrasse et les cabinets du Roi et de la Reine
  • Le bâtiment central, du côté de la {Cour de marbre est surmonté d’un étage. Une horloge encadrée de statues de Mars par Marsy et d’Hercule par Girardon ornent la nouvelle façade
  • Orbay commença la construction d’un second escalier destiné à faire pendant à l’escalier des Ambassadeurs : L’escalier de la Reine
  • Dès l’achèvement des ailes des Ministres, on entreprit la construction des Grandes et des Petites Écuries Les travaux se poursuivirent dans les jardins qui s’enrichissaient de statues et de nouveaux bosquets

1681 :

Façade ouest vue du jardin Parterres du Midi, jardins de Versailles

Quatrième campagne : 1699-1710

Peu après la défaite écrasante de la Guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et vraisemblablement sous l’influence pieuse de Madame de Montespan, Louis XIV se chargea d’entamer son dernier campagne de construction à Versailles. La quatrième campagne de construction (1699-1710) fut caractérisée par la construction de la dernière chapelle (la chapelle actuelle) du château. La chapelle fut désignée par Jules-Hardouin Mansart et fut acheva par Robert de Cotte en 1710. Également l’agrandissement de l’appartement du roi fut entreprit à cette époque avec l’achèvement du Salon de l’œil de bœuf et la chambre du roi. Avec le parachèvement de la chapelle, virtuellement toutes les constructions du Roi Soleil touchèrent à sa fin. Les constructions versaillaises ne se poursuivraient que pendant le règne de Louis XV[45]

Plans de Versailles sous Louis XIV

Plan d'ensemble du château en 1668 : deux ailes furent ajoutées Plan d'ensemble du château en 1674 : construction de l'enveloppe englobant le vieux château au nord et au sud Plan d'ensemble du château au XVIIIe siècle.

Louis XV

En 1715, après la mort de Louis XIV, le nouveau roi n’étant qu'un enfant, son tuteur Philippe d’Orléans (dit le Régent, cousin germain éloigné au 2e degré de Louis XV) quitta Versailles le 9 septembre et s’installa dans sa résidence parisienne du Palais-Royal et la Cour aux Tuileries. Durant cette Régence, le duc de Noailles proposa de raser le château.

En 1717, Pierre le Grand, tsar de Russie, visita Versailles et résida au Grand Trianon.

En 1722, âgé de 12 ans, Louis XV se réinstalla à Versailles dans les appartements Louis XIV.

Le nouveau souverain se montra soucieux de faire respecter les traditions de Versailles. L’ère des grandes constructions était révolue et le château ne retrouva plus le lustre des années Louis XIV —  Louis XV n’appréciait pas particulièrement Versailles. Quand il s’y trouvait, il se réfugiait souvent dans les Petits Appartements dans les attiques, au-dessus de ses Grands Appartements. Mais la plupart du temps, il séjourna au Trianon, à Marly, à Compiègne ou à Fontainebleau, ou encore dans de petites résidences à proximité de Paris.

Les premières transformations consistaient en :

  • la démolition de l’appartement des Bains et l’escalier des Ambassadeurs,
  • les constructions du salon d’Hercule (au plafond de F. Lemoyne), de l’Opéra et du Petit Trianon,
  • la transformation des appartements du Roi, de la Reine et des princes de la famille royale progressivement transformés pour s’adapter aux goûts de l’époque et rendus plus confortables. Ange-Jacques Gabriel prendra en charge ces modifications.

La nouvelle administration des Bâtiments, à la tête de laquelle se trouvait depuis 1708 le duc d’Antin, entama la décoration de la grande salle (salon d’Hercule) sous la responsabilité de Robert de Cotte qui dirigea les travaux suivant les projets élaborés dans les dernières années du règne de Louis XIV. Ce salon achevait le Grand Appartement de Le Brun et l’esprit de grandeur rejoignait celui du siècle précédent. Les parois furent recouvertes de marbres choisis par Louis XIV de son vivant et décorées par deux œuvres de Véronèse. La nouveauté résidait dans le plafond compartimenté d’aucun cadre sculpté. François Lemoyne saisit l’occasion de rivaliser avec Véronèse en peignant : « L’Apothéose d’Hercule ». Le salon d’Hercule reliait les appartements du Roi au vestibule de la chapelle. Plus tard, Gabriel envisagea de remplacer l’escalier des Ambassadeurs par un nouvel escalier qui déboucherait dans cette salle.

En 1729 a lieu le début des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine. Robert de Cotte fournit les dessins des nouvelles boiseries.

L'achèvement des travaux de renouvellement du décor de la chambre de la Reine par Gabriel père et fils est effectif en 1735.

En 1736, l'inauguration du salon d’Hercule est faite.

1738 à 1760, les pièces de l’appartement de collectionneurs de Louis XIV furent constamment remaniées. Les travaux commencèrent en 1738 par la création de la chambre à coucher privée du Roi, et se stabilisèrent vers 1760.

1741, Philibert Orry, qui avait remplacé le duc d’Antin, fit procéder à l’achèvement du Bassin de Neptune ;

1742, Louis XV accorde audience à Saïd Méhemet Pacha, ambassadeur extraordinaire du Grand Seigneur.

1745, à la tête de l’Administration des Bâtiments du Roi, Charles François Paul Le Normant de Tournehem succéda à Philibert Orry, grâce à l’influence de sa pupille – peut-être même sa fille naturelle – Madame de Pompadour.

Plan du château de Versailles et des jardins dressé en 1746, par l’abbé Delagrive, géographe de la Ville de Paris.


1750, Louis XV introduisit un nouveau type de pièces dans les appartements royaux : la salle à manger des retours de chasse.

1751, décès de Tournehem qui fut remplacé par le marquis de Marigny, frère de Madame de Pompadour. Sous ses directives vont se révéler : l’architecte Ange-Jacques Gabriel, et deux sculpteurs de boiseries, Verbeckt et Rousseau. C’est l’appartement de Marie Leczinska qui fournit à Gabriel et à Verbeckt l’occasion de travailler ensemble.

1752, destruction de l’escalier des Ambassadeurs, de la Petite Galerie et du cabinet des Médailles. Ces témoins glorieux du règne de Louis XIV furent détruits pour la création d’un appartement destiné à l’aînée des Filles de France : Madame Adélaïde.

1755, la seconde transformation consistait à réunir l’ancien cabinet du Roi (ou du Conseil) avec le cabinet des Thermes (ou des Perruques) pour former le grand salon du Conseil. Jules Antoine Rousseau sculpta les boiseries dorées. Gabriel réutilisa une partie des anciens panneaux pour décorer les murs. Au second étage se développaient les cabinets intérieurs du roi. Dans cette partie du château aucune dorure ne colorait les boiseries. Des couleurs vives et variées égayaient les statues, peintes selon les techniques élaborées par Martin, l’inventeur du fameux « vernis Martin ». L’élément essentiel de cet appartement était une petite galerie éclairée sur la cour de Marbre. Des tableaux de Boucher, Carle van Loo, Lancret, Pater et Parrocel étaient accrochés sur les boiseries colorées.

Pendant toute sa carrière Gabriel fit face à des problèmes de logement. La reine mit au monde huit princesses :

Pour loger toutes ces princesses, dans des appartements qui conviennent à leur rang, Gabriel effectua de multiples travaux. Au fil des années « Mesdames » changèrent d’appartements, passant de l’Aile du Midi à l’Aile du Nord, et au rez-de-chaussée du Corps Central (et même au premier étage comme nous l’avons noté pour Adélaïde). Ces déménagements successifs aboutirent à la disparition complète de l’appartement des bains, de l’Escalier des Ambassadeurs, et au cloisonnement de la Galerie Basse. Ces appartements furent détruits par Louis Philippe, quelques splendides boiseries ont échappé à ce saccage et nous témoignent du luxe qui régnait chez Mesdames.

Selon la tradition établie sous Louis XIV, le dauphin et son épouse prirent possessions des deux appartements du rez-de-chaussée situés sous l’appartement de la Reine et, en retour d’équerre, sous une partie de la galerie des Glaces. De merveilleuses décorations furent alors créées. Le XIXe siècle ravagea cet ensemble. Seul fut conservé la chambre du Dauphin et la bibliothèque.

1757, le 5 janvier, attentat de Damiens contre le roi.

1761 à 1768 Ange-Jacques construit le Petit Trianon

1769, la princesse Adélaïde déménagea et son appartement fut réuni à celui de Louis XV. Les deux pièces importantes de l’appartement intérieur étaient la nouvelle chambre du roi et son cabinet intérieur (cette dernière formant la plaque tournante entre les anciens salons et les « Salles Neuves » de l’appartement d’Adélaïde.

Dans la seconde partie du règne de Louis XV des projets de reconstruction des façades en regard de la ville vont prendre corps. On reprochait aux murs de Le Vau leurs matériaux et leur disposition.

1770, le 16 mai, mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette de Lorraine, archiduchesse d’Autriche, célébré dans la chapelle royale. Dans un même temps aura lieu l’inauguration de l’Opéra Royal à l’occasion du festin royal, elle marque le sommet de l’art de Gabriel.

1771 Gabriel présenta au roi son « Grand Projet » de reconstruction de toutes les façades côté ville. Seule l’aile droite, qui menaçait ruine, fut édifiée. Avec son pavillon à colonnes, les règles de l’architecture classique furent respectées. Le roi donna son agrément à ce projet. Comme l’argent manquait dans les caisses royales, Madame du Barry se chargea de réunir les fonds à cette opération.

1772, Les travaux du « Grand Projet » débutèrent et ne furent jamais achevés mais donnèrent naissance à l’Aile Louis XV. À l’intérieur de l’aile, les travaux du grand escalier dit Grand Degré débutent, mais ne seront achevés qu’en 1785. À la fin de l’Ancien Régime, le palais sera la résidence royale la plus luxueuse de toute l’Europe.

Pendant que Gabriel poursuivait son œuvre la vie de la cour continuait, toujours brillante et luxueuse, émaillée de bals et de fêtes. La distraction favorite de ce siècle fut le théâtre. On appréciait Voltaire pour ses tragédies et sa prose. Madame de Pompadour donnera une grande impulsion à ce mouvement.

Louis XV fut responsable de la destruction d’ensembles splendides du temps de Louis XIV, mais il avait su créer à l’intérieur du palais de magnifiques décorations. Les jardins et en particulier Trianon s’étaient enrichis du Pavillon Français et du Petit Trianon.

1729-1736 : le salon d’Hercule

L'apothéose d'Hercule, plafond du salon d'Hercule par François Lemoyne.

La décoration de ce nouveau salon débuta, dès 1712. Il se trouve à l'emplacement de l'ancienne chapelle, détruite en 1710. Le chantier est placé sous la direction de Robert de Cotte, le décorateur de la nouvelle chapelle royale. Cependant la mort du roi Louis XIV, en 1715 interrompt le chantier. Celui-ci ne reprit qu'après le retour de Louis XV au château, en 1729. Le plafond de la pièce fut décoré entre 1733 et 1736 par François Lemoyne. Il y représente l'Apothéose d'Hercule. Sur le mur du fond est exposée une immense toile de Véronèse offerte par la République de Venise au roi Louis XIV en 1664, Le Repas chez Simon. L'aménagement de la pièce fut terminé en 1736. Mais l'inauguration n'eut lieu que le 26 janvier 1739, par un « bal paré » donné à l'occasion du mariage de la fille aînée de Louis XV avec l'Infant d'Espagne. Le salon d'Hercule servit de cadre à d'exceptionnels « grands couverts » (en 1769, pour le mariage du duc de Chartres ou en 1782 pour la naissance du Dauphin) ou à des audiences extraordinaires (avec le sultan du Mysore, en 1788).

1758-1770 : l'Opéra royal

Louis XVI

Sous Louis XVI, la vie de cour à Versailles continua à décliner, en devenant une coquille vide de sens, et fuie par les courtisans aussi bien que par la famille royale. De plus, le château se révéla un gouffre financier. L’absence de commodités (salle de bains, chauffage) dans les appartements rendit de plus en plus sensible la nécessité d’une rénovation profonde des bâtiments. Mais le manque d’argent fit remettre le projet jusqu’à la Révolution française. Marie-Antoinette imposa d'importantes dépenses pour l'aménagement du Petit Trianon, ce qui contribua grandement à la rendre impopulaire. On ne s'y réunit plus que pour de grandes circonstances, comme le 15 août, fête de l'Assomption, commémorée par une grande procession à laquelle doivent assister tous les courtisans. Celle-ci rappelle la consécration de la France à Marie, décrétée par Louis XIII. C'est au cours de la cérémonie du 15 août 1785 que le roi fait arrêter, dans la Galerie des glaces pleine de monde, son grand aumônier, le prince-cardinal Louis de Rohan, compromis dans l'affaire dite du Collier de la reine.

La bibliothèque de Louis XVI

À son avènement en 1774, Louis XVI veut faire concevoir pour lui une pièce dédiée à sa détente. Le choix se porte sur une bibliothèque. Elle est commencée dès le début de son règne. Le décor, dessiné par Ange-Jacques Gabriel, est sculpté par Jules Antoine Rousseau. Jean-Claude Quervelle réalise une grande table à plateau monoxyle pour permettre à Louis XVI d'exposer ses biscuits de Sèvres[46]. Deux globes, un terrestre et un céleste, complètent ce décor en 1777. C'est dans cette bibliothèque que Louis XVI décide de l'arrestation de son grand aumônier le 15 août 1785, après avoir été mal conseillé par le baron de Breteuil et son Garde des Sceaux Armand Thomas Hue de Miromesnil.

1783 : le cabinet doré

Cette pièce fut créé pour abriter une partie des collections de Louis XIV. Sous Louis XV, elle prit diverses affectations. Ainsi, elle servit au roi de pièce d'exposition pour son service de vaisselle d'or, d'où l'un de ses noms cabinet de la Vaisselle d'or. Elle fut ensuite rattachée aux appartements de Madame Adélaïde, fille de Louis XV. Cette pièce devient dès lors son cabinet de musique où Adélaïde reçut des leçons de Harpes de Beaumarchais. Mozart y aurait joué pour la famille royale, en 1763. Sous Louis XVI, cette pièce redevient une pièce d'exposition. En 1788, Louis XVI y expose l'un de ses achats personnel, le cabinet des papillons.

Versailles depuis la Révolution

La Révolution

1789-1796 : dans la tourmente

Carte de Versailles en 1789.

Versailles vit l’apogée de la France des Bourbons, mais aussi sa chute : c’est à Versailles que se tinrent les États généraux de 1789.

Le , malgré la pluie, le peuple de Paris conduit par des femmes marche sur Versailles, ou il se heurte aux grilles du château. Une fusillade éclate. Le peuple envahit le château, et ramène la famille royale à Paris. Abandonné après le départ de la famille royale pour Paris , le château ne retrouvera jamais ses fastes. Il est néanmoins préservé dans le but de le mettre à la disposition des citoyens pour en faire, comme il est prévu pour tous les châteaux royaux, un lycée, un gymnase, un musée du Génie[47].

Le mobilier du château est transporté dans des gardes meubles. Ainsi, le fameux secrétaire à cylindre de Louis XV par Oeben et Riesener, après avoir subi des modifications de son décor et ornement (suppression de tout ce qui rappelait la royauté) est affecté à l'hôtel de la Marine[réf. nécessaire], place de la Concorde.

Au début de 1791, les tableaux, les glaces et tous les emblèmes trop explicites de la royauté sont décrochés des murs et des plafonds. Les œuvres d'art sont envoyées au Louvre, devenu le Musée Central des Arts en 1792.

La Convention, le , après la chute de la monarchie, vend à l'encan le mobilier du château : 17 182 lots, étalés sur les années 1793-1796. Les plus belles pièces partent pour l'Angleterre, achetées par des mandataires du roi Georges III, et meublent ou décorent le Palais de Buckingham ou le Château de Windsor. En 1792, lors de la chute de la monarchie, il fut pillé[réf. souhaitée]. Charles-François Delacroix, le père du peintre Eugène Delacroix pense qu'il faudrait le démolir et y passer la charrue[réf. souhaitée].

De Napoléon à Louis XVIII

Napoléon songea un temps à en faire son palais impérial, mais Versailles resta inutilisé jusqu’au retour de la monarchie. Enfin, Louis-Philippe confia à son ministre Camille Bachasson, comte de Montalivet la tâche de transformer le château en musée : c’est de cette époque que date la dédicace « À toutes les gloires de la France ».

Sous la Restauration

En 1815, Philippe Louis Marc Antoine de Noailles, prince de Poix devient gouverneur de la Maison royale de Versailles et de Trianon, lieutenant général, marguillier d'honneur de la paroisse et secrétaire général du gouvernement de Versailles. À ce titre, il représente le roi à Versailles et a en plus le soin de tout ce qui regarde la fabrique et l'œuvre de la paroisse Saint-Louis. Auguste de Rambaud, fils de son amie Agathe de Rambaud, ancien commissaire des guerres, est son secrétaire intime.

Philippe Louis Marc Antoine de Noailles meurt le 15 février 1819 à Paris. Son éloge est prononcé à la Chambre des pairs par Armand Maximilien François Olivier de Saint-Georges, marquis de Vérac (†1858), mari d'une de ses nièces, qui lui succède dans le gouvernement de Versailles.

Retour à la Couronne

En 1833, Louis-Philippe Ier, roi des Français, décide, pour sauver Versailles de la ruine, de le transformer en un musée de l'histoire de France célébrant les conquêtes militaires de l'Ancien Régime, de la Révolution française, de l'Empire et même de la Restauration. Très attaché à ce projet destiné à marquer l'entreprise de réconciliation nationale menée par la monarchie de Juillet, le roi surveille de très près l'exécution des travaux et les commandes des tableaux.

La restauration du château est dirigée par l'architecte Pierre-François-Léonard Fontaine. Les travaux, payés sur la cassette personnelle du roi, s'élèvent à plus de 23 millions de francs.

Louis-Philippe fait également restaurer le Grand Trianon pour son usage personnel. En octobre 1837, il y célèbre le mariage de sa fille, la princesse Marie avec le duc de Wurtemberg.

Installée dans l'aile du Midi, à la place des appartements des princes, la galerie des batailles a été conçue personnellement par Louis-Philippe. Elle surprend par ses vastes dimensions (120 mètres de long sur 13 mètres de large). Elle est ornée de trente-deux tableaux de grandes dimensions célébrant les actions militaires glorieuses de l'histoire de France depuis la bataille de Tolbiac en 496 jusqu'à celle de Wagram en 1809. Le peintre le plus sollicité a été Horace Vernet.

1837 : « À toutes les Gloires de la France »

Hameau de la Reine.

Le musée de l'histoire de France du château de Versailles, dédié « à toutes les Gloires de la France », est inauguré officiellement par Louis-Philippe le , dans le cadre des festivités qui marquent le mariage du prince royal avec la princesse Hélène de Mecklembourg. Il comprend notamment la Salles des Croisades dont les frises portent les armes et les noms des chevaliers croisés ouverte au public en 1843.

Le musée rencontre un très grand succès. Victor Hugo comment :

« Ce que le roi Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. Avoir accompli cette œuvre, c'est avoir été grand comme roi et impartial comme philosophe ; c'est avoir fait un monument national d'un monument monarchique ; c'est avoir mis une idée immense dans un immense édifice ; c'est avoir installé le présent dans le passé, 1789 vis-à-vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez Louis XIV ; en un mot, c'est avoir donné à ce livre magnifique qu'on appelle l'histoire de France cette magnifique reliure qu'on appelle Versailles[48]. »

Napoléon III

Sous le Second Empire, on assiste seulement à la « mise en place d'une salle commémorant les victoires de Crimée et d'Italie. Toutefois Napoléon III s'attache à conserver le Château et ses dehors dans les meilleures conditions possibles[49][réf. incomplète]

L'impératrice Eugénie, qui vouait un culte à Marie Antoinette, fut à l'origine d'un regain d'intérêt pour le château de Versailles. C'est sous son influence que lors de l'Exposition universelle de 1867, des meubles prestigieux furent réintégrés dans le Patrimoine du château. Ainsi, le grand serre-bijoux de Schwerdfeger ou le bureau de Roentgen.

Occupation du château et création de l'empire Allemand

la proclamation du roi de Prusse Guillaume Ier comme empereur d'Allemagne à Versailles.

La France est vaincue et le château devient le quartier général de l’armée prussienne lors du siège de Paris, pendant la guerre de 1870. L’Empire allemand fut proclamé dans la galerie des Glaces, le avec l'union décidée entre la confédération de l'Allemagne du Nord et les états du Sud sous l'égide du chancelier Otto von Bismarck.

Sous les Républiques

Le Président Reagan et sa femme, au château de Versailles en 1982.

Durant la Commune, Thiers et son gouvernement s’y réfugièrent. Ils y restèrent dans le gigantesque hémicycle aux fauteuils couleur bordeaux jusqu’en 1879, puis ce fut le cadre de l’élection des présidents de la IIIe et IVe République. Il est décoré de grandes fresques allégoriques évoquant la guerre, l’agriculture, le commerce, l’industrie et la paix.

Le , signature du traité de Versailles : Lloyd George, Georges Clemenceau, et Woodrow Wilson, sont réunis dans la galerie des Glaces aux côtés des représentant Allemands afin de ratifier un traité prévoyants plusieurs points, les 14 points de Wilson, dont la démilitarisation de la Rhénanie et la reprise française de l'Alsace-Lorraine.

Versailles a servi de palais national à la disposition de la présidence de la république. Il sert à accueillir des chefs d’État étrangers, comme Élisabeth II en 1972, le shah d’Iran en 1974, Mikhaïl Gorbatchev en 1985 ou Boris Eltsine en 1992.

Lieu symbolique, le château de Versailles est l’objet d’un attentat dans la nuit du 25 au 26 juin 1978[50]. La bombe à retardement posée par deux nationalistes bretons endommage une dizaine de salles dont la galerie des batailles, faisant pour trois millions de francs de dégâts.

En 1982, du 4 au 6 juin, il abrita le « sommet de Versailles», la 8e réunion du G7 avec les dirigeants des sept pays démocratiques les plus industrialisés.

D’autre part, depuis la IIIe République, Versailles sert de lieu de réunion du Congrès du Parlement. Les Assemblées disposent d’une trentaine d’appartements de fonction représentant une surface de près de 7 000 m² dans l’aile du Midi.

Galerie des batailles, château de Versailles.

Par le décret no 95-463 du 27 avril 1995, le gouvernement a procédé à la création de l'Établissement public du musée et du domaine national de Versailles. Il y a alors d'un côté le musée national du château de Versailles et d'autre part le Domaine national de Versailles. Parfois le musée est intitulé Musée national des châteaux de Versailles et des Trianons. En 2010, l'établissement public englobe le château sous le nom d'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.

Depuis 1875, environ 25 000 m² de locaux, situés principalement dans l’aile du Midi (y compris la galerie des Batailles), sont affectés au Parlement, les deux tiers à l’Assemblée nationale et un tiers au Sénat. Cette affectation a été formalisée par une loi du 22 juillet 1879 relative au siège du pouvoir exécutif et des chambres à Paris, puis par l’ordonnance no 58-1100 du 17 novembre 1958. En mai 2005, une proposition de loi émise par Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale, propose la restitution de ces locaux à l’établissement public du musée et du domaine National de Versailles. Cette réaffectation est cohérente avec le programme en cours de rénovation du château dit « projet du Grand Versailles ». Toutefois le Sénat a refusé par amendement la restitution de la salle des séances du Congrès, considérée comme un « lieu de mémoire de l’histoire parlementaire de notre pays ».

Depuis septembre 2005, l'Établissement public de Versailles a lancé le projet « Grand Versailles numérique » qui consiste à faire de Versailles le laboratoire du numérique culturel. L'objectif de ce programme, soutenu par le ministère de la culture et de la communication, est d'imaginer, tester et déployer des outils numériques d'enrichissement de la visite réelle ou virtuelle du château et du domaine. Les premières expérimentations numériques ont été lancées en juin 2006.

Le château fait également partie du réseau des résidences royales européennes[51].

Jardins de Versailles

Cette section est une description des jardins du Petit Parc de Versailles.

Parcs de Versailles

Cette section est une description des parcs de Versailles.

Structures subsidiaires

Six structures subsidiaires sont situées aux alentours du château de Versailles comptent dans l’histoire et dans l’évolution du château : la Ménagerie, le Trianon de porcelaine, le Grand Trianon – dit également Trianon de Marbre, le Petit Trianon, le Hameau de la Reine et le Pavillon de la Lanterne.

Versailles Intime

Appartement du roi

Article sur l'évolution historique de l'appartement du roi.

Petit appartement du roi

Article sur l'évolution historique du petit appartement du roi.

Petit appartement de la reine

Article sur l'évolution historique du petit appartement de la reine.

Chapelle

Article sur l’évolution historique de la chapelle du château.

Images de Versailles contemporain

Le Grand Trianon, dans le parc de Versailles Le Petit Trianon Château de Versailles, côté jardin
Orangerie, parc du château de Versailles Bassin d’Apollon, jardins du château de Versailles Pièce d'eau des Suisses
Galerie des Glaces, Grands Appartements Galerie des Glaces, les miroirs
Chapelle royale Chapelle royale, tribune Chambre de la Reine
Chambre du Roi Chambre du Roi Galerie des Glaces, les croisées

Objectifs et rôle du château

Le château de Versailles est un cas typique de décor monumental, où le massif est préféré à la recherche architecturale pour impressionner et contribuer à la mise en scène du pouvoir[réf. nécessaire]. Cette lecture du monument, dépassant la traditionnelle analyse artistique, a été proposée par des historiens comme Joël Cornette.

La glorification du roi

Heurté par sa visite du château de Vaux-le-Vicomte, magnifique résidence de son ministre Nicolas Fouquet, Louis XIV entend créer à Versailles un palais qui n'a pas de comparaison dans le royaume et même en Europe. Le bâtiment doit consacrer la grandeur du roi et de son règne[réf. souhaitée].

Le plan du château est étudié pour mettre en valeur le souverain. La chambre royale se situe au centre du palais et sur un grand axe qui part de la statue du roi dans la cour d'accès et qui se prolonge par le Tapis vert et le Grand Canal. Louis XIV se fait représenter en divinité dans plusieurs compositions sculptées[réf. souhaitée].

En outre, le château apparaît comme une œuvre de « propagande » pour reprendre le mot de Joël Cornette[réf. souhaitée]. À travers la décoration, le roi fait passer quelques messages. Peints après la guerre de Hollande, les plafonds de la galerie des Glaces renvoient une image glorieuse du prince, destinée à amplifier une victoire militaire finalement assez limitée[réf. souhaitée]. Louis XIV y apparaît représenté en roi de guerre et de triomphe qui écrase tous ses ennemis.

Le château s'anime de splendides fêtes que l'invitation des plus grands musiciens (Jean-Baptiste Lully) et des plus grands auteurs (Molière) rehaussent[réf. souhaitée]. Autant d'occasions de divertir la noblesse présente et de glorifier le propriétaire des lieux[réf. souhaitée]. Ce mécénat fait de Versailles le creuset du classicisme[réf. nécessaire]. Par certains aspects, Versailles se présente aussi comme le siège d'un « culte monarchique »[52]. S'y élabore une sorte de liturgie, avec ses grands moments (les levers du roi, les repas du roi, la visite des jardins, les couchers du roi…), ses fidèles (les grands seigneurs et les serviteurs) et ses règles (l'Étiquette).

Étiquette à la Cour de Louis XIV

L’étiquette de la cour de Versailles comporte une étude particulière ; mais quelques précisions méritent d’être mise au jour, comme exemple, l’étiquette de présence. Le tableau suivant présent l’ordre de présence à la cour et quelques unes des complexités qui y se sont trouvées.

Ordre de présence à la cour sous Louis XIV[53]
Dauphin, dauphine ou enfants de France Petits-enfants de France Princesses du sang Princes du sang Cardinaux Duchesses et princesses des maisons étrangères ; Grands d'Espagne Ducs, princes ou Grands d'Espagne Femmes de qualité Hommes de qualité
En présence du roi ou de la reine Tabouret Tabouret Tabouret Se tenir débout Avec le roi : Se tenir débout ; avec la reine : tabouret Tabouret Se tenir débout Se tenir débout Se tenir débout
En présence du dauphin, de la dauphine ou des enfants de France Fauteuil Tabouret Tabouret Se tenir débout et puis tabouret Tabouret Tabouret Se tenir débout Se tenir débout Se tenir débout
En présence des petits-enfants de France Fauteuil Chaise à dos Chaise à dos Chaise à dos Tabouret Tabouret Tabouret Se tenir débout
En présence des princes du sang ou des princesses du sang Fauteuil Fauteuil Fauteuil Fauteuil Fauteuil Fauteuil Fauteuil Se tenir débout Se tenir débout

Le roi établit des règles d’étiquette rigoureuses et complexes, qui transformaient tous ses actes, même les plus quotidiens, en un cérémonial quasi sacré.

Le roi et la reine avaient leur Grand et leur Petit Lever, leur Grand et leur Petit Coucher. Certaines personnes y étaient admises. Aux plus favorisés revenait l’honneur d’entourer le roi, derrière la balustrade qui isolait le lit du reste de la pièce, et de lui prêter rituellement assistance en lui présentant un vêtement. Toutes les circonstances de la vie étaient ainsi réglées, depuis la naissance des princes, qui avait lieu en public (ce qui évitait toute contestation de légitimité), jusqu’aux obsèques du roi régies par des coutumes immuables.

Les rapports du roi avec les personnes admises à l’approcher connaissaient les mêmes solennités, qu’il s’agisse des réceptions d’ambassadeurs, des présentations de gentilshommes et de dames titrées ou de la réception des vœux et des félicitations. Pour rompre avec ce protocole, Louis XIV institua les « Jours d’Appartement » où trois fois par semaine, de 19 à 22 heures, les courtisans étaient admis dans le Grand Appartement. Dans différents salons étaient répartis des buffets, des tables de jeu, on pouvait écouter de la musique ou danser. Le roi s’y promenait sans que les seigneurs et les dames dussent se déranger de leur jeu pour le saluer. C’était un grand honneur, envié et disputé, que d’y être admis.

C’est dans le même esprit que Louis XIV voulut se réserver, en faisant aménager les Petits appartements, une vie plus intime dans la seule compagnie de ses familiers, tels ses compagnons de chasse qu’il retenait souvent à dîner. Pour l’Europe, Versailles fut un témoignage de la puissance de la France et de Louis XIV.

Versailles, nouvelle capitale du royaume

Avec l'installation de Louis XIV en 1682, Versailles devient le siège du gouvernement même si plusieurs des grandes institutions de l'État restent à Paris[réf. souhaitée]. Le roi y dirige les affaires au sein de ses conseils et dans les entretiens avec ses ministres. En conséquence, la Cour s'installe aussi au château. Louis XIV rompt donc avec la tradition itinérante du roi de France[réf. souhaitée] et de son entourage qui allaient de château en château pour de plus ou moins longues étapes. L'enracinement du gouvernement n'est toutefois pas total puisqu'il arrive parfois à Louis XIV de fréquenter d'autres résidences (Fontainebleau par exemple)[réf. souhaitée].

Tenant d'une centralisation[réf. souhaitée], le roi aurait pu choisir Paris pour se fixer mais sa crainte des Parisiens[réf. souhaitée] l'orienta vers un autre choix. Il se souvenait sans doute que son grand-père Henri IV fut assassiné dans une rue de Paris et qu'en 1648, pendant la Fronde, le peuple avait érigé des barricades et envahi le Palais-Royal. Versailles était un lieu plus tranquille[Interprétation personnelle ?].

La domestication de la noblesse

En demandant à la noblesse de le rejoindre dans sa résidence, Louis XIV crée une nouvelle fonction pour le site versaillais : celle d'une prison dorée[réf. souhaitée]. En effet, les grands seigneurs comprenant que leur présence à la Cour est une condition indispensable pour bénéficier de la faveur royale[réf. souhaitée] répondent à l'invitation. Ils s'installent notamment dans les grandes ailes nord et sud construites par l'architecte Jules Hardouin-Mansart[réf. souhaitée]. Nourris, logés, divertis aux frais de la Couronne[réf. nécessaire], les nobles perdent par la même occasion leur liberté. Le roi les a désormais sous les yeux et peut les transformer en dociles serviteurs par la distribution d'offices ou par la menace d'une disgrâce[réf. souhaitée].

La victoire de l’homme sur la nature

Le château de Versailles est établi sur une terre plutôt inhospitalière[réf. souhaitée]. Le sol présente des dénivelés. Il est forestier et par endroit sableux ou marécageux. Louis XIV lance donc un défi à l'architecte Le Vau et au jardinier André Le Nôtre quand il leur demande d'y édifier la plus belle résidence royale[Interprétation personnelle ?]. Mais le souverain est convaincu que le génie humain peut domestiquer la nature[réf. nécessaire]. Le projet versaillais constitue donc un exemple d'aménagement du territoire[Interprétation personnelle ?]. Il faut assécher le terrain, l'aplanir et même raser un village (Trianon Ce lien renvoie vers une page d'homonymie).Au bout de plusieurs dizaines d'années, s'élève un palais majestueux où la symétrie et la ligne droite triomphent d'un terrain inégal et irrégulier[Interprétation personnelle ?].

Aujourd'hui

Présentation architecturale et artistique

Statue équestre de Louis XIV.

Le château de Versailles témoigne de l'art français aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Pour cela, le château fait l'objet de plusieurs protections au titre des monuments historiques[54] et est inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO.

L'architecture reprend les canons du classicisme[réf. nécessaire] : la symétrie du plan, les façades à colonnades, l'inspiration antique ou mythologique dans le choix des sujets sculptés. Quelques touches baroques apportent un peu de fantaisie à cette rigueur classique[réf. nécessaire].

L'implantation de ce monumental ensemble architectural crée une barrière entre la ville et le domaine. Selon le souhait de André Le Nôtre[réf. nécessaire], jardinier du roi, afin de ménager ses effets, on ne devait rien voir de la ville depuis les jardins et rien deviner des jardins depuis la ville.

Le château reste attaché à la figure de Louis XIV (1638-1715) mais ce fait ne doit pas occulter que sa construction et ses aménagements dépassent largement le cadre du règne du « Roi-Soleil ».

Le cœur du château est formé par l'édifice primitif qui remonte au temps de Louis XIII, père de Louis XIV. Il tranche avec les autres parties par ses murs bicolores (brique et pierre) et son haut toit d'ardoises. Ce « château vieux[réf. souhaitée] » est en partie enveloppé dans une construction plus récente, édifiée par les architectes Louis Le Vau et d'Orbay sur l'ordre de Louis XIV en 1668[réf. nécessaire].

Côté jardins, cette partie présente une façade à l'ordonnance classique à trois étages. Le deuxième niveau (occupé par la galerie des Glaces) est éclairé par de hautes fenêtres encadrées par des colonnes engagées ou des pilastres. Des pilastres que l'on retrouve au dernier étage, de hauteur moindre. Au sommet du bâtiment, une balustrade cache le toit très aplati (toit à la Mansart). Le « château vieux » et le « château neuf » forment un plan grossièrement en U. Deux longues ailes prolongent au nord et au sud ce premier ensemble. Construites par un autre architecte, Jules Hardouin-Mansart[réf. souhaitée], elles reprennent pourtant les grandes lignes de l'enveloppe de Le Vau[réf. souhaitée].

L'intérieur du château est notamment occupé par les grands appartements. Ceux-ci comprennent le grand appartement du Roi, le grand appartement de la Reine et la galerie des Glaces. Les appartements correspondent à des enfilades de salons décorés jusqu'aux plafonds par les artisans de Charles Le Brun[réf. souhaitée]. Longue de 73 mètres, la galerie des Glaces se veut la salle la plus majestueuse du château. Elle s'ouvre d'un côté sur le jardin tandis que l'autre est couvert de dix-sept panneaux[réf. souhaitée] de miroirs.

Aux Grands appartements répondent les Petits appartements. On y trouve des pièces plus intimes[réf. souhaitée] que les grandes salles d'apparat. Louis XV y conviait à souper ses proches[réf. nécessaire] et Louis XVI y installa sa petite forge de serrurier[réf. nécessaire]. Les appartements ne sont pas toujours dans leur configuration d'origine, c'est-à-dire du temps de Louis XIV. L'appartement de la reine se présente par exemple dans son état de 1787 quand Marie-Antoinette l'habitait[réf. souhaitée].

En plus de ces bâtiments résidentiels, le château est complété par la chapelle et l'opéra. Dans la chapelle, élevée entre 1689 et 1710[réf. souhaitée], les rois assistaient à la messe quotidienne. L'opéra, inauguré en 1770[réf. souhaitée], est l'un des derniers édifices construits du château.

De par cette importance architecturale, le château a fait l'objet de plusieurs protections successives au titre des monuments historiques[54]. Après une première mention sur la liste des monuments historiques de 1862, un arrêté détaillé est pris le 31 octobre 1906. Il concerne le palais et ses dépendances, le petit parc et ses dépendances, les deux Trianon avec leurs parcs respectifs et dépendances (dont la ferme de Gally), ainsi que le grand parc[54]. Un périmètre de protection étendu, en lieu et place des 500 mètres habituellement créés autour des monuments historiques est créé par décret du 15 octobre 1964. Il concerne une zone de cinq kilomètres de rayon autour de la Chambre du Roi[54] et d'un quadrilatère dans le prolongement du grand canal, de six kilomètres de long et de 2 à 3,5 kilomètres de large suivant les endroits[54].

Quelques chiffres

Le château de Versailles est géré depuis 1995 par l’établissement public du musée et du domaine de Versailles, devenu en 2010 établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, dont le président actuel est Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture. Cet établissement public emploie environ 900 personnes, dont environ 600 affectées à la surveillance[55]. Il reçoit 3 millions de visiteurs par an dans le château et 7 millions dans le parc[réf. souhaitée]. 70% des visiteurs sont des étrangers[réf. souhaitée].

Bassin de Latone.

Il comprend trois châteaux, Versailles, Grand Trianon et Petit Trianon, ainsi que plusieurs bâtiments situés en ville : grande et petite écuries, Hôtel des Menus Plaisirs, Salle du Jeu de paume, le Grand Commun.

Le château de Versailles compte 2300 pièces, 2 513 fenêtres, 352 cheminées (1 252 sous l’ancien régime), 67 escaliers, 483 miroirs (répartis dans la Galerie des Glaces, le salon de la Guerre et le salon de la Paix) et 13 hectares de toitures[réf. souhaitée]. La superficie totale est de 67 121 m2 dont 50 000 m2 sont ouverts au public[réf. souhaitée]. Le château compte aussi 51 210 m2 de planchers[réf. souhaitée].

Le parc couvre 817 hectares, dont 300 hectares de forêt[réf. souhaitée], et deux jardins à la française : le Petit Parc (80 hectares[réf. souhaitée]) et les jardins de Trianon (50 hectares[réf. souhaitée]). Il compte 20 kilomètres de murs de clôture et 42 kilomètres d’allées[réf. souhaitée], ainsi que 372 statues[réf. souhaitée].

Parmi les 55 bassins, les plus grands sont le Grand Canal (23 hectares et 500 000 mètres cubes d'eau[réf. souhaitée]), et la pièce d'eau des Suisses (180 000 mètres-cubes[réf. souhaitée]). On compte 600 jets d’eau et 35 kilomètres de canalisations[réf. souhaitée].

Sa construction au temps de Louis XIV nécessita des milliers d'ouvriers (un maximum de 36 000 sur une année). Il coûta un peu moins de 100 millions de livres[56][source insuffisante]. Cette dépense, très importante, est à mettre en perspective avec le coût d'une campagne militaire de l'époque, beaucoup plus onéreuse[évasif].

Les programmes de restauration

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Un programme de rénovation, le « projet du Grand Versailles », a été lancé le [57]. Doté d’une subvention de l’État de 360 millions d’euros pour les sept premières années[réf. nécessaire], il s’étalera sur 17 ans[réf. souhaitée] et concernera l’ensemble du domaine, château et parc. Les trois objectifs principaux sont de sécuriser le château, poursuivre les restaurations et créer de nouveaux espaces pour l’accueil du public[réf. souhaitée].

À côté de l’État, de nombreux mécènes financent les restaurations. Leurs contributions représentent 5% du budget de l’établissement public[réf. nécessaire]. Ainsi la fondation « American Friends of Versailles » vient de donner[Quand ?] 4 millions de dollars (soit les 2/3 du coût total) pour la restauration du « bosquet des Trois-Fontaines », inauguré en juin 2004[réf. nécessaire]. La société Vinci finance celle de la galerie des Glaces à hauteur de 12 millions d’euros[58]. Les travaux ont commencé en 2004 et se sont terminés en 2007[58]

La Grille Royale reconstituée.

Les restaurations entreprises depuis 2003 créent parfois des polémiques. Certains amoureux du château[évasif] reprochent à l'administration de l'établissement public et aux architectes en chef des monuments historiques de vouloir gommer les ajouts et les aménagements de Louis-Philippe au XIXe siècle[59], tel que la reconstitution de la « grille royale » qui séparait la Cour d'honneur de la Cour royale (inaugurée le 9 juillet 2008 ; restauration financée en totalité par le Groupe Monnoyeur[60]). Cette reconstitution a nécessité la dépose de la statue équestre de Louis XIV qui ornait la cour d'honneur. Cette dernière a fait l'objet d'une restauration (2006-2009) financée par la Française des jeux. Elle a été remontée sur la place d'Armes, en face du château.

Les musées

Le château vu du sud-ouest.

Les musées du château de Versailles furent créés en 1837 par Camille Bachasson, comte de Montalivet sur ordre de Louis-Philippe sous le nom de « Musée de l'Histoire de France »[réf. nécessaire].

Ils constituent, avec leurs 18 000 m2[réf. souhaitée] le plus grand musée d’histoire du monde[réf. nécessaire]. Le musée contient une collection de tableaux rassemblés ou commandés par Louis-Philippe, et organisés en séries historiques. Pour les exposer, certains appartements ont été transformés en salles de musée.

À l’heure actuelle[Quand ?], le musée d’histoire de France se situe dans les ailes[réf. souhaitée], tandis que la partie centrale (à l’exception du rez-de-chaussée), contenant les Grands appartements, les appartements privés et ceux de la famille royale ont été restaurés tels qu’ils étaient lorsqu’ils étaient occupés.

Spectacles

Tous les 10 ans, durant l'été dans les jardins du château, de nombreux spectacles sont organisés comme : les Grandes Eaux Nocturnes ainsi que les Fêtes de Versailles.

Événements

La « fête nationale » de l'Ordre de Malte se déroule le jour de la Saint Jean Baptiste, c'est-à-dire le 24 juin[62]. À cette occasion en France, les membres de l'OHFOM se réunissent tous les ans au château de Versailles[62].

Sous la direction de Jean-Jacques Aillagon sont présentées des expositions d'artistes contemporains. Une exposition de l'artiste Jeff Koons a été organisée du 10 septembre 2008 au 4 janvier 2009 dans les Grands appartements et la galerie des Glaces. C'est la première rétrospective consacrée en France à cet artiste américain[63]. Cette exposition a été critiquée en raison de son aspect moderne et parce que jugé incongrue par rapport au cadre du château[réf. nécessaire]. Du 13 septembre au 13 décembre 2009, c'est Xavier Veilhan qui expose ses œuvres lors de l'exposition Veilhan Versailles[64]. Du 14 septembre au 12 décembre 2010, c'est au tour de Takashi Murakami d'être exposé dans les Grands appartements et la Galerie des Glaces[65].

Direction de l'établissement

Jusqu'en 1995[Depuis quand ?], le domaine de Versailles est dirigé par un membre du corps des conservateurs du patrimoine. Le château est érigé en établissement public en 1995[66] : il est dès lors présidé par une personnalité non scientifique, assistée d'un directeur général de l'établissement public, statutairement conservateur général du patrimoine, numéro deux de l'établissement, et d'un administrateur général, numéro trois de l'établissement[67]. Depuis novembre 2010, le directeur général de l'établissement public est remplacé par le directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon[68].

Versailles dans la culture

Le château au cinéma

Fichier:Marie Antoinette 2006.jpg
Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Kirsten Dunst (au centre) tient le rôle titre.

Le domaine est le cadre de nombreux films, et ce dès le début du XXe siècle[69]. Certains films ont marqué le château.

En 1954, Sacha Guitry réalise l'histoire du château de Versailles à sa manière, au travers de quelques épisodes et portraits des personnalités qui y ont vécu. Si Versailles m'était conté... reste célèbre notamment par sa distribution prestigieuse, mais aussi par les qualités de narration propres à son auteur[réf. souhaitée].

En 2006, Sofia Coppola réalise Marie-Antoinette, qui reçoit l'Oscar des meilleurs costumes.

Bande dessinée et manga

Le château fut representé en 1979 dans la série animée Lady Oscar, créée d'après le manga shōjo de Riyoko Ikeda La Rose de Versailles paru en 1972.

Références et notes

  1. « Le Château », chateauversailles.fr (consulté le )
  2. Guérard (1840), p. 125
  3. a et b Pérouse de Montclos 1996, p. 22-24
  4. Blondel, vol 4, p. 92-93
  5. Petitot (1825), p. 78
  6. Blondel, vol 4, p. 93
  7. Verlet (1985), p. 15
  8. Dussieux (1881), p. 6
  9. a b c d et e Solnon 2003, p. 17
  10. a et b Blondel, vol. 4, p. 93
  11. a et b Batiffol (1909), p 841-869
  12. Solnon 2003, p. 18
  13. Batiffol (1913), p. 341–371
  14. Verlet (1985), p. 19
  15. a et b Dufour (18 septembre 2009)
  16. Solnon (2003), p.20
  17. a b et c Garrigues (2001), p. 35
  18. Arizzoli-Clémentel (2007)[précision nécessaire]
  19. Garrigues (2001), p. 40
  20. Garrigues (2001), p. 36
  21. Chérot (1901), p. 371
  22. De la mort de Louis XIII, en 1643, jusqu'à celle de Mazarin, en 1661, aucun travaux d'envergure n'est réalisé à Versailles : ce n'est qu'après la fête donnée à Vaux-le-Vicomte par Fouquet en 1661 que Louis XIV relance le chantier de Versailles : Jean-François Solnon, (2003), p. 28-29
  23. Solnon 2003, p. 26-27
  24. Levantal (2009), p. 93
  25. Bluche (2004), p. 80
  26. Solnon 2003, p. 29
  27. Verlet (1985), p. 46
  28. a b c et d Bluche 1986
  29. Bluche (2004), p. 288-289
  30. Dussieux (1881), p.11
  31. Rouvroy, Louis de, duc de Saint-Simon, (1856), Tome 12, chap. XIX, div. 42
  32. Clément, p. 37
  33. Anonyme (1673)
  34. a et b Félibien (1668), p. 4
  35. a b c d e f et g Nolhac (1899), p. 161-171
  36. a et b Clément (1868), p. 282-284
  37. Dussieux (1881), p. 41
  38. Félibien (1674), p. 12
  39. Dussieux (1881), p. 21
  40. Nolhac (1913), p. 116-117
  41. Félibien (1668)
  42. Marie (1972), p. ? ; Verlet (1985), p. ?
  43. Clément (1868), p. 226
  44. Verlet (1985)
  45. Nolhac (1911) ; Verlet (1985)
  46. Meyer (2002) p. 132-133
  47. Louis XIV et Versailles, revue GéoHistoire, hors-série n°14, janvier 2011[réf. incomplète]
  48. Hugo (1954), p. 33 cité par Antonetti (2002), p. 784
  49. Caffin-Carcy (1991)
  50. Journal télévisé d'antenne 2, 30 juin 1978, INA
  51. Association des Résidences Royales Européennes ARRE - Réseau des Résidences Royales Européennes - Château de Versailles, France
  52. Lebrun (2005), p.240
  53. Brocher (1934), p. 101
  54. a b c d et e « Domaine national », notice no PA00087673, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  55. Établissement public du musée et du domaine national de Versailles (2009), p. 214
  56. Ce qui équivaut à 1 milliard d'euros en 2010[réf. nécessaire]
  57. Établissement public du musée et du domaine national du Château de Versailles (2003)
  58. a et b Leloup (2006)
  59. Le Figaro (17 juillet 2007)
  60. Ministère de la culture et de la commuication (30 juin 2008)
  61. En coulisses : Les noces d'Alfredo ; L'Express (Laurence Liban) ; 28 juillet 2001 (article en ligne)
  62. a et b « fête nationale » de l'Ordre
  63. Site officiel de l'exposition consacrée à Jeff Koons
  64. veilan-versailles.com
  65. www.chateauversailles.fr
  66. Décret n° 95-463 du 27 avril 1995 portant création de l' Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles : voir le décret
  67. Articles 18-1, 18-2, 19 et 20 du décret n° 95-463 du 27 avril 1995 portant création de l' Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles : voir le décret
  68. Article 18, décret n° 2010-1367 du 11 novembre 2010 relatif à l'Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles : voir le décret
  69. « Liste des films tournés à Versailles entre 1904 et 2011 », sur chateauversailles.fr (consulté le )

Bibliographie

Ouvrages utilisés pour rédiger cet article

Livres

  • Anonyme, Les Plaisirs de l'Isle enchantée. : Course de bague, collation ornée de machines ; comédie, meslée de danse et de musique ; ballet du Palais d'Alcine ; feu d'artifice ; et autres festes galantes et magnifiques, faites par le Roy à Versailles le VII may M.D.LXIV et continuées plusieurs autres jours., Paris : Imprimérie royale, 1673.
  • Blondel, Jacque-François., Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, maisons royales, palais, hôtels & édifices les plus considérables de Paris., vol. 4, Paris : Charles-Antoine Jombert, 1752-1756.
  • Bluche, François., Louis XIV., Paris : Arthème Fayard, 1986.
  • Bluche, François., Louis XIV., Paris : Hachette, coll. « Pluriel », 2004.
  • Brocher, Henri., À la cour de Louis XIV : Le rang et l'étiquette sous l'ancien régime., Évreux : Imprimerie Hériseey, 1934.
  • Caffin-Carcy, Odile et Jacques Villard., Versailles - Le château, la ville, ses monuments., Paris : Picard éditeurs, 1991.
  • Dusieux, Louis., Le Château de Versailles : Histoire de Description, Versailles: L. Bernard, 1881.
  • Clément, Pierre., Lettres, instructions et mémoires de Colbert., vol. V, Paris : Imprimerie impériale, 1868.
  • Félibien, André., Relation sur la feste de Versailles du dix-huitième Juillet mil six cens soixant-huit., Paris : P. Le Petit, 1668.
  • Félibien, André., Description sommaire du chasteau de Versailles., Paris, 1674.
  • Garrigues, Dominique., Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle., Seyssel : Éditions Champ Vallon, 2001.
  • Guérard, Benjamin., Cartulaire de l'abbaye Saint-Père de Chartres., vol. 1-2, Paris : Imprimerie de Crapelet, 1840.
  • Hugo, Victor. (préf. Henri Guillemin), Journal, 1830-1848., Paris : Librairie Gallimard, 1954.
  • Lebrun, François (Alain Corbin éd.), 1515 et les grandes dates de l'histoire de France., vol. « 1682. Le Palais de Versailles devient la résidence de Louis XIV », Paris : Le Seuil, 2005.
  • Levanthal, Christophe., Louis XIV : chronographie d'un règne., Paris : Infolio, coll. « Pluriel », 2009.
  • Marie, Alfred and Jeanne., Mansart à Versailles., Paris : Editions Jacques Freal, 1972.
  • Meyer, Danile., Le mobilier de Versailles., Dijon : Faton, 2002.
  • Nolhac, Pierre de., Histoire de Versailles., Paris, 1911.
  • Nolhac, Pierre de., Les Jardins de Versailles., Paris : Goupil & Cie, 1913.
  • Pérouse de Montclos, Jean-Marie et Robert Polidori, Versailles, Cologne : Könemann,
  • Rouvroy, Louis de, duc de Saint-Simon., Mémoires de Saint-Simon, Paris : Édition Cheruel, 1856. (lire en ligne)
  • Solnon, Jean-François., Histoire de Versailles., Paris : Éditions Tempus,
  • Verlet, Pierre., Le château de Versailles., Paris : Librairie Arthème Fayard, 1985.

Revues, articles et divers

* Batiffol, Louis, « Origine du château de Versailles », La Revue de Paris,‎ , p. 841–869. * Chérot, S.J., Henri, « Bulletin d'Histoire », Études publiées par des pèresde Compagnie de Jésus, vol. 87,‎ 1901 (avril-mai-juin), p. 371. * Établissement public du musée et du domaine national du Château de Versailles, « Un grand projet pour Versailles », Grand Versailles numérique,‎ (lire en ligne) * Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, « Rapport d'activité - 2009 », (consulté le ) * Le Figaro, « La restauration de Versailles et le contresens des dévots culturels », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ) * Leloup, Michèle, « Versailles en grande toilette », L'Express,‎ (lire en ligne) * Ministère de la culture et de la communication et Groupe Monnoyeur, « Restitution de la grille royale du château de Versailles », Mission du mécénat (version électronique),‎ (lire en ligne, consulté le )

Autres ouvrages

Articles connexes

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