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Ganymède

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Ganymède
Buste romain en marbre représentant Ganymède, IIe siècle ap. J.-C, musée du Louvre, Paris.
Biographie
Nom dans la langue maternelle
ΓανυμήδηςVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père
Mère
Fratrie
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Vénéré par

Dans la mythologie grecque, Ganymède (en grec ancien Γανυμήδης / Ganumếdês) est un jeune mortel qui succède à la déesse Hébé dans la fonction d'échanson des dieux[1].

Il est aussi considéré communément comme un amant de Zeus[2]. Sa beauté est devenue proverbiale[3].

Généalogie et famille

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Ganymède est le fils de Tros, roi de Dardanie[4],[5],[6] (qui aurait donné son nom à la cité de Troie), soit par son épouse Callirrhoé, fille du dieu-fleuve Scamandre[7],[8],[9], soit par Acallaris, fille d'Eumedes[10]. Selon l'auteur, il est le frère d'Ilos[11].

Cependant les traditions au sujet de Ganymède diffèrent considérablement dans leurs détails : certaines en font un fils de Laomédon[12],[13], d'autres un fils d'Ilos[14], un fils de Dardanos[15], un fils d'Érichthonios[16] ou d'Assaracos[17].

Lucien de Samosate raconte que Ganymède était berger en Phrygie[18]. Il le met en scène, en échanson, dans plusieurs ouvrages : Icaroménippe, Jugement des voyelles[19], Assemblée des dieux[20]. Lucien représente l'aigle ravisseur comme une métamorphose de Zeus lui-même[21] et implique Hermès[22].

Homère (Iliade) relate que Ganymède est réputé être le plus beau des mortels[23] et qu'il est enlevé par « des dieux »[24].

Alors que le jeune prince fait paître le troupeau familial sur le mont Ida de Troade[réf. nécessaire], Zeus l'aperçoit et se métamorphose en aigle afin de l'enlever et l'installer dans l'Olympe. Ganymède devient ainsi l'échanson des dieux et son amant[25].

En compensation de la perte de son fils, Tros reçoit de Zeus quatre chevaux qu'il tenait de Poséidon. Ceux-ci figurent dans le mythe d'Héraclès : Laomédon, père de Ganymède selon certaines versions[réf. nécessaire], les avait promis à Héraclès s’il sauvait sa fille Hésione. Dans une autre tradition, Zeus offre une coupe en or, œuvre d’Héphaïstos[réf. nécessaire].

Héra est jalouse de ce nouvel amant, et de sa fonction d’échanson que Zeus a enlevé à Hébé, sa fille. Elle tente de forcer son époux à renvoyer Ganymède chez les mortels mais au lieu de cela, Zeus l'élève alors au ciel sous la forme de la constellation du Verseau[réf. nécessaire]. Dans une version tardive, c’est Éos qui enlève Ganymède et Tithon. Zeus, apercevant Ganymède, le réclame à la déesse, et l’obtient à condition qu’il exauce un vœu[réf. nécessaire].

Le Ganymède de Platon

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Au livre I, 636b-c[26] de ses Livres des Lois, Platon attribue aux Crétois l'invention du mythe des rapports de Zeus avec Ganymède afin de justifier leurs propres amours et les mettre en accord avec celles des dieux : « Tout le monde accuse les Crétois d'avoir inventé la fable de Ganymède. Persuadés que leurs lois venaient de Zeus, ils ont imaginé cette fable sur son compte afin de pouvoir eux aussi goûter ce plaisir à l'exemple du dieu »[27].

Dans le Phèdre de Platon (qui parle d'éthique), les sentiments de Zeus pour Ganymède sont décrits comme du « désir » (himéros)[28].

Le Ganymède de Xénophon

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Au chapitre VIII de son Banquet, Xénophon fait dire à Socrate que Zeus a enlevé Ganymède pour son âme et sa sagesse (amour spirituel) et non par amour pour son corps (amour physique)[29].

Dans les arts

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Le mythe de Ganymède apparaît dans la vie quotidienne, justifiant des objets votifs ou funéraires.

Sculpture 

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En sculpture, l'une des plus célèbres représentations de Ganymède est le groupe sculpté par Léocharès au IVe siècle avant notre ère, admiré par Pline l'Ancien[30].
« Léocharès [a réalisé] un aigle conscient de ce qu'il enlève en Ganymède et pour qui. Il épargne l'adolescent en plantant ses serres dans son vêtement »[31].
Cette délicatesse de l'aigle fut souvent louée par la suite : Straton de Sardes l'évoque dans l'une de ses épigrammes[32], de même que Martial[33].

La légende de Ganymède a également inspiré le groupe de Zeus enlevant Ganymède en terre cuite, probablement d'origine corinthienne, conservé au musée archéologique d'Olympie : c'est l'un des rares exemples de grande sculpture en terre cuite, et une très rare représentation sculpturale du couple où Zeus figure sous forme humaine[réf. nécessaire].

Mosaïque 

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Mosaïque romaine au musée lapidaire de Vienne

L'enlèvement de Ganymède est également présent sur certaines mosaïques romaines, dont la « Mosaïque des divinités » qui décore une pièce de la villa gallo-romaine d'Orbe-Boscéaz[34], celle de Vienne[35], ou celles du IIIe siècle trouvées à Sousse en Tunisie au XIXe siècle[36].

Céramique 

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En céramique, le thème de Ganymède est fréquemment repris, le plus souvent sur des cratères, ces vases dans lesquels on mélangeait l'eau et le vin à l'occasion des banquets (symposia), tenus entre hommes, au cours desquels les convives auraient rivalisé d'imagination pour célébrer les mérites de leurs éromènes respectifs.
Parmi les plus célèbres figure le cratère à figures rouges du Peintre de Berlin : d'un côté, Zeus est figuré en pleine poursuite ; de l'autre, Ganymède joue avec un cerceau, symbole de sa jeunesse. « Par ailleurs, la présence d'un coq dans sa main représente le cadeau amoureux que se font les couples figurant sur les vases et exprime le jeu de séduction naissant entre Zeus et Ganymède. »[37].

Le motif du coq est repris sur le tondo d'une célèbre kylix du Peintre de Penthésilée, conservé au musée archéologique national de Ferrare : Ganymède, en train de s'enfuir, se retourne vers Zeus, qui vient de se saisir de lui[réf. nécessaire].

Représentations ultérieures

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Au Moyen Âge, le Débat de Ganymède et d'Hélène, poème latin anonyme du XIIe siècle, va susciter intérêt et discussions[38].

La Renaissance voit resurgir de nombreuses représentations de ce mythe : citons Michel-Ange[39], Benvenuto Cellini, Antonio Allegri, Le Corrège avec L'Enlèvement de Ganymède (vers 1531-1532) ou encore Damiano Mazza (vers 1575).

Au XVIIe siècle, Le Rapt de Ganymène (1635) par Rembrandt et Le Viol de Ganymède (1638-1639) par Rubens sont notables.

Au XIXe siècle, notons, en 1817 la composition du Ganymed, un lied pour une voix et piano, de Franz Schubert, sur un poème de Goethe et l'œuvre de Thorvaldsen qui sculpte le groupe « Ganymède et l'aigle, dans la veine du néoclassicisme.

En 1883, une représentation, fort éloignée de la culture d'origine[C'est-à-dire ?], est visible à la Bibliothèque du Congrès de Washington.

En 2001, les artistes Pierre et Gilles ont réalisé un triptyque intitulé « Ganymède »[40],[41],[42],[43].

En 2007, après avoir écrit l'essai Le Rapt de Ganymède (1989), l'écrivain académicien Dominique Fernandez a fait figurer Ganymède sur le pommeau de son épée[44].

En 1613, le philosophe-médecin Michaël Maïer propose plusieurs interprétations du mythe de Ganymède, parmi lesquelles il préfère l'alchimique : « Les faits qui concernent Ganymède ont trait aux hiéroglyphes chimiques. Dans ceux-ci, en effet, Ganymède s'explique, non par l'hiver qui envoie les pluies tel un « échanson » de Jupiter, c'est-à-dire de l'air, ni par le signe céleste du Verseau, mais bien par ce qui est emporté par l'aigle. C'est le fixe amené par le volatil à la plus haute dignité. »[45].

Astrologie et astronomie

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Ganymède, en tant qu'échanson des dieux, a été associé à la constellation du Verseau.

Au XVIIe siècle, les quatre plus gros satellites de la planète Jupiter ont été nommés du nom de trois amantes du dieu (Io, Callisto, Europe) et de Ganymède.

  • En 1610, Galilée (1564-1642), grâce à sa célèbre lunette, fut le premier à observer les quatre plus gros satellites de Jupiter. Il les appela « lunes médicéennes » en hommage aux Médicis.
  • En 1614, son rival Simon Marius, proposa plutôt de donner à chacune le nom d'une aventure amoureuse de Zeus.

Culture populaire

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Littérature

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  • Le manga Olympos (2008) de l'autrice AKI explore l'histoire de Ganymède[46].

Jeux vidéo

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Ganymède est présent dans les jeux :

Sur les autres projets Wikimedia :

Sources antiques

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Bibliographie

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  • 1985 : (en) Eva C. Keuls, The Reign of the Phallus. Sexual Politics in Ancient Athens, Berkeley, University of California Press, , 477 p. (ISBN 0-520-07929-9, lire en ligne), p. 285-287. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • 1986 : (en) James M. Saslow, Ganymede in the Renaissance: homosexuality in art and society, New Haven (Conn.) : Yale University Press, 1986.
  • 1996 : Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Paris, Payot, coll. « Histoire », (ISBN 2-228-89052-9), p. 239-249.
  • 2008 : V. Gély (dir.), Ganymède ou l'échanson. Rapt, ravissement et ivresse poétique, Presses universitaires de Paris 10, 2008 (ISBN 978-2-84016-010-6).

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Lucien de Samosate 2015, p. 715.
  2. Lucien de Samosate 2015, p. 238.
  3. Maxime de Tyr, Dissertation XXVI.
  4. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [1].
  5. Homère, Iliade 20.230-240.
  6. Suda v.s. Minos.
  7. Jean Tzétzès dans Lycophron, 29.
  8. Scholiast on Homer's Iliad 20.231 who refers to Hellanicus as his authority.
  9. Pseudo-Apollodorus, Bibliotheca 3.12.2.
  10. Dionysius of Halicarnassus, Antiquitates Romanae 1.62.2.
  11. Dictys Cretensis, Trojan War Chronicle 4.22.
  12. Cicero, Tusculanae Disputationes 1.65.
  13. Euripides, Troad 822.
  14. Tzetzes ad Lycophron 34.
  15. Clement of Alexandria, Recognitions 22.
  16. Hyginus, Fabulae 224.
  17. Hyginus, Fabulae 271.
  18. Lucien de Samosate 2015, p. 286, 487.
  19. Lucien de Samosate 2015, p. 863.
  20. Lucien de Samosate 2015, p. 767.
  21. Lucien de Samosate 2015, p. 1146.
  22. Lucien de Samosate 2015, p. 489, 714.
  23. Homère et Flacelière 1955, p. 447.
  24. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (XX, 232-233).
  25. Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 12, 2).
  26. Platon, Les Lois [détail des éditions] [lire en ligne], Livre I (636b-c).
  27. Brisson 2008, p. 694.
  28. Platon, Phèdre [détail des éditions] [lire en ligne] 255c.
  29. 30.
  30. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXIV, 29).
  31. Extrait de la traduction de Marion Muller-Dufeu in La Sculpture grecque. Sources littéraire et épigraphiques, éditions de l'École nationale supérieure des beaux-arts, 2002, page 525}.
  32. Anthologie grecque, XII, 221.
  33. Martial, Épigrammes [détail des éditions] [lire en ligne], I, 7.
  34. « Mosaïques », sur pro-urba (consulté le ).
  35. Louis Foucher, « L'enlèvement de Ganymède figuré sur les mosaïques », Antiquités africaines, no 14,‎ , p. 155-168 (lire en ligne)
  36. « musée de Sousse », sur www.sousse1881-1956.com (consulté le ).
  37. Louvre, notices : Cratère en cloche attique à figures rouges.
  38. Ganymède et l'échanson dans la littérature et dans les arts, colloque de l'Université Paris X en 2006.
  39. Notice œuvre dessinée, musée du Louvre.
  40. (es) « Pierre et Gilles / Clair-obscur », sur DXI magazine, (consulté le ).
  41. Ŧhe ₵oincidental Ðandy, Pierre & Gilles : "Ganymède" (Frédéric Lenfant) - 2001, (lire en ligne).
  42. Ŧhe ₵oincidental Ðandy, Pierre & Gilles : "Ganymède" (Frédéric Lenfant) - 2001, (lire en ligne).
  43. Ŧhe ₵oincidental Ðandy, Pierre & Gilles : "Ganymède" (Frédéric Lenfant) - 2001, (lire en ligne).
  44. « Vous m'en direz des nouvelles ! - Dominique Fernandez, le gay savoir », sur RFI, (consulté le ).
  45. (la) Michaël Maïer, Arcana arcanissima, S.l., , 285 p., p. 259.
  46. Olympos sur AniList
  47. (en) « [Ganymede] Wind Fairy King | Summoners War Wiki Guide: Tips and Strategy », sur summonerswarskyarena.info (consulté le ).