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En mathématiques, plus précisément en analyse réelle, les limites inférieures et supérieures sont des outils d'étude des suites de nombres réels. Une telle suite n'est en général ni monotone, ni convergente.
L'introduction des limites supérieure et inférieure permet de retrouver, partiellement, de telles propriétés. Il s'agit d'un cas particulier de valeurs d'adhérence de la suite.
Les limites inférieure et supérieure d'une suite u à valeurs dans le compactℝ sont respectivement sa plus petite et sa plus grande valeur d'adhérence, autrement dit[3], par exemple pour la limite supérieure L de u :
Pour tout L' > L, il n'y a qu'un nombre fini de k tels que uk ≥ L'. En effet, la convergence vers L de la suite v montre que vn < L' pour n assez grand, et pour un tel n on a :.
Pour tout L" < L, il y a une infinité de k tels que uk > L". En effet, pour tout n, L" < vn. D'après la définition même de la borne supérieure (plus petit des majorants), il existe k ≥ n tel que L" < uk.
D'après le point précédent, les limites inférieure et supérieure d'une suite sont égales si et seulement si la suite admet une limite (finie ou infinie), et la limite est alors cette valeur commune.
Produit pour des suites réelles positives à partir d'un certain rang
Produit par un réel .
Si , et .
Si , et .
(Plus généralement) : composition par une fonction continue monotone .
Si est croissante alors et .
Si est décroissante alors et .
En effet, si est continue croissante alors elle commute aux bornes supérieure et inférieure[5], et si est décroissante, alors est croissante, or le passage aux opposés intervertit bornes supérieure et inférieure.
On peut généraliser la notion de suite numérique et de ses limites supérieure et inférieure dans deux directions : en modifiant l'ensemble ℝ dans lequel la suite prend ses valeurs ou l'ensemble ℕ des indices.
On peut remarquer que la fonction indicatrice de la limite supérieure de la suite est égale à la limite supérieure de la suite des fonctions indicatrices des , et de même pour les limites inférieures.
est l'ensemble des qui appartiennent à pour une infinité d'indices , et est l'ensemble des qui appartiennent à tous les à partir d'un certain rang. Ces notions jouent un rôle important en calcul des probabilités, dans la démonstration de la loi forte des grands nombres. Voir par exemple le lemme de Borel-Cantelli.
La définition des limites supérieure et inférieure d'une suite (à valeurs dans ℝ) s'étend telle quelle à une suite généralisée, c'est-à-dire à une famille (ui)i∈I d'éléments de ℝ indexée par un ensemble ordonné filtrant qui n'est plus nécessairement l'ensemble des entiers naturels :
Plus généralement, si est un ensemble muni d'un filtre ℱ, les limites supérieure et inférieure suivant ce filtre[6] d'une fonction de dans ℝ sont définies par :
et l'on peut, dans les seconds membres, remplacer le filtre ℱ par l'une quelconque de ses bases.