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Omnes homines liberi aequique dignitate atque juribus nascuntur. Ratione conscientiaque praediti sunt et alii erga alios cum fraternitate se gerere debent. |
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Le '''latin''' est une [[langue italique]] de la famille des [[langues indo-européennes]] |
Le '''latin''' est une [[langue italique]] de la famille des [[langues indo-européennes]] qui comprend les [[langues romanes]]. Depuis l'époque de la Révolution française, il est souvent qualifié de « langue morte », une étiquette parfois encouragée par les nationalismes mais erronée dans la mesure où son usage écrit comme parlé s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui – et pas seulement dans le domaine religieux. |
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[[Langue flexionnelle]], elle comporte sept [[cas grammatical|cas]] pour deux [[nombre (grammaire)|nombres]] et trois [[genre (grammaire)|genres]]. Munie d'un alphabet propre de 24 lettres, elle possède 6 voyelles et 18 consonnes. Son lexique, d'origine [[indo-européen commun|indo-européenne]], comporte de nombreux emprunts au [[grec ancien|grec]] et, éventuellement, à d'autres langues (par exemple le [[Gaulois (langue)|gaulois]]). |
[[Langue flexionnelle]], elle comporte sept [[cas grammatical|cas]] pour deux [[nombre (grammaire)|nombres]] et trois [[genre (grammaire)|genres]]. Munie d'un alphabet propre de 24 lettres, elle possède 6 voyelles et 18 consonnes. Son lexique, d'origine [[indo-européen commun|indo-européenne]], comporte de nombreux emprunts au [[grec ancien|grec]] et, éventuellement, à d'autres langues (par exemple le [[Gaulois (langue)|gaulois]]). |
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==Histoire de la langue latine== |
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Le latin acquiert une importance croissante avec l'expansion de l'État romain du {{IIe av}} au {{IIe siècle}}. Langue officielle de l'[[Empire romain|Empire]], elle se répand dans la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord et de l'Asie Mineure. Lors de la chute de l'Empire d'Occident au {{Ve siècle}}, les envahisseurs adoptent le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Tout au long du haut [[Moyen Âge]], bien qu'il ne soit pas une langue vernaculaire, le latin reste la langue des actes officiels, de la diplomatie, de la liturgie et de la littérature savante (théologie, philosophie, sciences). Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment au plan littéraire et intérieur, et tandis |
Le latin acquiert une importance croissante avec l'expansion de l'État romain du {{IIe av}} au {{IIe siècle}}. Langue officielle de l'[[Empire romain|Empire]], elle se répand dans la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord et de l'Asie Mineure. Lors de la chute de l'Empire d'Occident au {{Ve siècle}}, les envahisseurs adoptent le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Tout au long du haut [[Moyen Âge]], bien qu'il ne soit pas une langue vernaculaire, le latin reste la langue des actes officiels, de la diplomatie, de la liturgie et de la littérature savante (théologie, philosophie, sciences). Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment au plan littéraire et intérieur, et tandis que de nombreuses langues vernaculaires parentes(les [[langues romanes]]) et que des langues non romanes (comme l'[[anglais]] ou le [[gotique]]) lui empruntent du vocabulaire, le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique. |
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Le latin est réformé vers 800 puis au {{XIe siècle}} sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les langues vernaculaires qui en étaient issues. À la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique (Edit de Villers-Cotterêts, 1539). Cela n'empêchera pas Érasme de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche. Dans la partie germanique de l'Europe, le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec [[Louis XIV]]) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la [[langue]] [[liturgie|liturgique]] et officielle du catholicisme (textes [[doctrine|doctrinaux]] ou [[discipline ecclésiastique|disciplinaires]], [[droit]], etc.). |
Le latin est réformé vers 800 puis au {{XIe siècle}} sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les langues vernaculaires qui en étaient issues. À la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique (Edit de Villers-Cotterêts, 1539). Cela n'empêchera pas Érasme de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche. Dans la partie germanique de l'Europe, le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec [[Louis XIV]]) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la [[langue]] [[liturgie|liturgique]] et officielle du catholicisme (textes [[doctrine|doctrinaux]] ou [[discipline ecclésiastique|disciplinaires]], [[droit]], etc.). |
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=== Langues dérivées === |
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Les [[langues romanes]] (principalement l'[[espagnol]], les [[langue d'oil|langues d'oil]] et le [[français]], l'[[italien]], la [[langue d'oc]], le [[catalan]], le [[portugais]], le [[romanche]] et le [[roumain]]) sont considérées comme dérivées du latin par les linguistes classiques. L'[[interlingua]] est une synthèse de ces langues romanes. Ses partisans mettent en avant son identité latine et son vocabulaire directement accessible par les 900 millions de locuteurs romans. Un de ses courants, qui se dénomme justement "latin moderne", propose même son emploi direct à destination du public roman de toutes langues, après quelques réformes (orthographe phonétique, élimination des mots antiques sans postérité, modernisation des formes lexicales), la compréhension étant alors immédiate, à condition d'avoir appris environ 50 mots sur un vocabulaire usuel de 5000. A ne pas confondre avec le « [[latin contemporain]] » (encore appelé le « latin vivant ») : il ne s'agit pas là d'une nouvelle langue, mais de promouvoir le latin classique comme une véritable langue moderne grâce aux ajouts de vocabulaire. |
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Attention: la filiation des langues romanes au latin décrite ci-dessus est une opinion sérieusement battue en brèche dans l'ouvrage de Yves Cortez "Le français ne vient pas du latin!" qui documente de manière approfondie d'une part les similitudes syntaxiques et lexicales entre les langues romanes et d'autre part leur différences communes profondes vis-à-vis du latin. Ce parallèle très convaincant induit l'auteur à avancer et à étayer l'hypothèse que la plèbe et les soldats envahisseurs Romains parlaient plutôt un "italien ancien", langue non-écrite qui se serait répandue et ramifiée en Europe, et que le latin était essentiellement pratiqué par les "élites", et gardait l'exclusivité pour les communications écrites. |
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== Écriture == |
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* [http://bcs.fltr.ucl.ac.be/gramm/001.tabgram.html Grammaire latine] réalisée par Anne-Marie Boxus |
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* [http://www.prima-elementa.fr/index.html Latin pour tout débutant]- Site web de Gérard Jeanneau |
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* [http://yvescortez.canalblog.com/ Etymologie des langues indo-européennes]- Site web de feu Yves Cortez |
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=== Notes et références === |
=== Notes et références === |
Version du 17 février 2010 à 01:21
Latin lingua Latina | |
Langues filles | langues romanes |
---|---|
Pays | Vatican |
Typologie | SOV flexionnelle |
Classification par famille | |
Statut officiel | |
Langue officielle | Vatican |
Codes de langue | |
IETF | la
|
ISO 639-1 | la
|
ISO 639-2 | lat
|
ISO 639-3 | Modèle:Doc ISO3 Modèle:Doc ISO3
|
Étendue | I (langue individuelle) |
Type | ancienne |
Échantillon | |
Article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 (voir le texte en français) I |
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Le latin est une langue italique de la famille des langues indo-européennes qui comprend les langues romanes. Depuis l'époque de la Révolution française, il est souvent qualifié de « langue morte », une étiquette parfois encouragée par les nationalismes mais erronée dans la mesure où son usage écrit comme parlé s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui – et pas seulement dans le domaine religieux.
Langue flexionnelle, elle comporte sept cas pour deux nombres et trois genres. Munie d'un alphabet propre de 24 lettres, elle possède 6 voyelles et 18 consonnes. Son lexique, d'origine indo-européenne, comporte de nombreux emprunts au grec et, éventuellement, à d'autres langues (par exemple le gaulois).
Classification
Le latin est une langue indo-européenne appartenant au groupe italique, même si cette appartenance a été contestée par certains linguistes. Plus précisément, on classe le latin parmi les langues italo-falisques.
Histoire de la langue latine
Le latin acquiert une importance croissante avec l'expansion de l'État romain du Modèle:IIe av au IIe siècle. Langue officielle de l'Empire, elle se répand dans la majeure partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord et de l'Asie Mineure. Lors de la chute de l'Empire d'Occident au Ve siècle, les envahisseurs adoptent le mode de pensée romain et la langue latine afin d'asseoir leur légitimité. Tout au long du haut Moyen Âge, bien qu'il ne soit pas une langue vernaculaire, le latin reste la langue des actes officiels, de la diplomatie, de la liturgie et de la littérature savante (théologie, philosophie, sciences). Durant la suite du Moyen Âge, les langues locales s'affirment au plan littéraire et intérieur, et tandis que de nombreuses langues vernaculaires parentes(les langues romanes) et que des langues non romanes (comme l'anglais ou le gotique) lui empruntent du vocabulaire, le latin reste influent aux plans diplomatique, juridique, scientifique et philosophique.
Le latin est réformé vers 800 puis au XIe siècle sur le modèle du latin classique, afin d'éviter une dérive vers les langues vernaculaires qui en étaient issues. À la Renaissance, la fonction scientifique et philosophique de la langue latine commence à décliner, tout comme sa fonction diplomatique (Edit de Villers-Cotterêts, 1539). Cela n'empêchera pas Érasme de publier une quantité de textes en un latin redevenu classique et très riche. Dans la partie germanique de l'Europe, le latin restera plus longtemps la langue des publications importantes ou scientifiques, tandis que du côté français, d'énormes efforts sont accomplis (surtout avec Louis XIV) pour le remplacer par un français châtié et remanié. Le latin reste toutefois la langue liturgique et officielle du catholicisme (textes doctrinaux ou disciplinaires, droit, etc.).
Au XIXe siècle, le latin est une langue privilégiée dans l'enseignement tant ouest-européen (heures de cours, rédaction des thèses) que dans l'est, bien qu'il ne soit guère plus utilisé que par les commentateurs et éditeurs de textes antiques. En Belgique, on a "toléré" l'usage de la langue vulgaire dans les universités vers 1835. Au XXe siècle, c'est avant tout une langue de culture, qui reste revendiquée par l'Église catholique romaine depuis l'époque de l'Empire romain, bien que seuls quelques cardinaux et théologiens la parlent réellement. C'est l'une des quatre langues officielles de l'État du Vatican, et partiellement langue d'enseignement dans les universités pontificales romaines. Des publications latines profanes sont également réalisées tout au long du XXe siècle, comme celles des communistes russes qui publient tous leurs ouvrages de botanique en latin pendant la période de la guerre froide. De nos jours, de nombreux mouvements prônent son maintien comme langue de communication européenne, et l'utilisent notamment lors de congrès (voir Latin contemporain). Des revues et des sites Web sont édités en latin, tandis que la radio finlandaise émet en latin trois fois par semaine depuis plus de vingt ans. La prononciation contemporaine qui semble s'imposer est celle du pronuntiatus restitutus.
Répartition géographique
Statut officiel
Le latin est toujours aujourd'hui la langue officielle de l'Église catholique. La langue officielle de la diplomatie du Vatican est quant à elle le français mais l'usage sur le territoire consacre, de facto, la domination de l'italien.
Langues dérivées
Les langues romanes (principalement l'espagnol, les langues d'oil et le français, l'italien, la langue d'oc, le catalan, le portugais, le romanche et le roumain) sont considérées comme dérivées du latin par les linguistes classiques. L'interlingua est une synthèse de ces langues romanes. Ses partisans mettent en avant son identité latine et son vocabulaire directement accessible par les 900 millions de locuteurs romans. Un de ses courants, qui se dénomme justement "latin moderne", propose même son emploi direct à destination du public roman de toutes langues, après quelques réformes (orthographe phonétique, élimination des mots antiques sans postérité, modernisation des formes lexicales), la compréhension étant alors immédiate, à condition d'avoir appris environ 50 mots sur un vocabulaire usuel de 5000. A ne pas confondre avec le « latin contemporain » (encore appelé le « latin vivant ») : il ne s'agit pas là d'une nouvelle langue, mais de promouvoir le latin classique comme une véritable langue moderne grâce aux ajouts de vocabulaire.
Attention: la filiation des langues romanes au latin décrite ci-dessus est une opinion sérieusement battue en brèche dans l'ouvrage de Yves Cortez "Le français ne vient pas du latin!" qui documente de manière approfondie d'une part les similitudes syntaxiques et lexicales entre les langues romanes et d'autre part leur différences communes profondes vis-à-vis du latin. Ce parallèle très convaincant induit l'auteur à avancer et à étayer l'hypothèse que la plèbe et les soldats envahisseurs Romains parlaient plutôt un "italien ancien", langue non-écrite qui se serait répandue et ramifiée en Europe, et que le latin était essentiellement pratiqué par les "élites", et gardait l'exclusivité pour les communications écrites.
Écriture
Les Romains sont les créateurs de l'alphabet latin, qui comportait, à l'époque classique, les lettres suivantes :
A | B | C | D | E | F | G | H | I | L | M | N | O | P | Q(V) | R | S | T | V | X |
a | b | c | d | e | f | g | h | i | l | m | n | o | p | q(u) | r | s | t | u | x |
[a] | [b] | [k] | [d] | [e] | [f] | [g] | [h] | [i] ou [j] | [l] | [m] | [n] | [o] | [p] | [kʷ] | [r] | [s] | [t] | [u] ou [w] | [ks] |
Les lettres K, Y et Z sont rares : K était initialement utilisé pour C devant A et les consonnes, mais était pratiquement éliminé au profit de C à l'époque classique ; Y et Z ont été ajoutées pour transcrire les mots grecs à partir de l'époque classique.
Prononciation
Prononciation médiévale
- æ et œ, donnent [e] ; ex : (cælum, class. ['kælum] ; med. ['tselum] ; le ciel).
- h : initialement [h] (comme en anglais ou en allemand) puis très rapidement simple légère aspiration (dès les premiers textes littéraires) ;
- c se prononce [ts] devant les voyelles e et i et devant les diphtongues œ et æ: « Caesar » ['tsesar], « Cicero » ['tsitsero], etc.;
- g : [g] (toujours dur): « Graecia » ['gretsia], « genus » ['genus], etc. ;
- r : [r] (roulé) ;
- sc se prononce [sts] devant les voyelles e et i et devant les diphtongues œ et æ: « scientia » [stsi'entsia] ;
- le digramme ph se prononce [f] (philosophia [filo'zofia]) ;
- ti se prononce devant les voyelles [tsi] : « ratio » (« la raison »), en latin class. [ratio], en latin med. ['ratsio];
- sti, tti, xti toujours [sti], [tti], [ksti], : « mixtio » ['mixtio] « Attius » ['attius];
- x se prononce [ks] ; ex : (ex, [ɛks] ; de).
Prononciation ancienne restituée
On connaît avec précision la prononciation du latin classique, grâce aux nombreux témoignages laissés par les auteurs latins et au moyen de la méthode comparatiste. L'une des modifications les plus importantes depuis l'indo-européen est le rhotacisme (passage de [s] à [r] dans certaines conditions ; principalement entre voyelles). La prononciation d'une langue n'étant pas figée, tant que le latin a été parlé, ses phonèmes ont évolué. Les évolutions les plus flagrantes ont été :
- æ (diphtongue) : initialement [ae̯] puis [ɛː] (à partir du IIe siècle av. J.-C.) ;
- au (diphtongue) : [au̯] ; cette diphtongue, hormis dans certaines prononciations dialectales, s'est conservée tout au long du latin ;
- c : [k] (toujours dur) ; dans les inscriptions archaïques (et, à l'époque classique, dans les prénoms Gaius et Gnaeus), c pouvait servir à noter [g] ;
- ch : [kʰ] (aspiré, comme en grec ancien) ;
- g : [g] (toujours dur) ;
- h : initialement [h] (comme en anglais ou en allemand) puis très rapidement simple légère aspiration (dès les premiers textes littéraires) ;
- i : note à la fois la voyelle [i], longue ou brève, et la spirante [j] ([jj] entre deux voyelles) ; dans les éditions scolaires, quand i vaut [j], il est souvent écrit j, distinction que les Romains ne pratiquaient pas (pour cause : la lettre j n'est apparue que bien après) : ils écrivaient I en toute position ;
- m : [m] ; très rapidement muet en fin de mot (avec vraisemblablement une nasalisation de la voyelle précédente ; ce traitement est survenu avant la période littéraire) ;
- œ (diphtongue) : [oe̯] puis [eː] (à partir du IIe siècle) ;
- ph: [pʰ] (aspiré ; emprunté du grec ancien) ;
- qu : [kʷ] ;
- r : [r] (roulé) ;
- s : toujours [s] ; le latin ne connaissait pas le son [z], remplacé par [r] (rhotacisme) ;
- th : [tʰ] (aspiré ; emprunté du grec ancien) ;
- u : note à la fois la voyelle [u] et la spirante [w] ; la distinction entre u et v en minuscules est relativement récente et ne s'emploie plus que dans les éditions scolaires. Les Romains écrivaient V en toute position ;
- y : [u] (emprunté au grec ancien mais le latin prononce [u] et non [y] ; par exemple Ganymedis se lit « Ganumédis ») ;
- z : [zz] (long ; emprunté au grec).
Chaque voyelle (a, e, i, o, u, y) peut être brève ou longue (distinguées aujourd'hui par le diacritique ˘ ou ¯). Le latin antique était une langue à accent de hauteur aussi dotée d'un accent d'intensité secondaire.
Le latin enseigné actuellement en France (et dans beaucoup de pays à travers le monde) correspond la plupart du temps à cette prononciation restituée du Ier siècle av. J.-C.: c'est cette prononciation qu'il faut pratiquer pour lire à peu près convenablement un texte latin.
Prononciation ecclésiastique
Une autre prononciation du latin est celle du « latin ecclésiastique », ou « latin d'église », qui est assez proche de l'italien, avec quelques exceptions. Cette prononciation du latin, fondée sur aucune base philologique sérieuse, est celle définie par Érasme dans son De recta Latini Graecique Sermonis Pronunciatione écrit en 1528.
- æ et œ, donnent [e] ; ex : (cælum, class. [kælum] ; eccl. [tʃelum] ; le ciel).
- h est généralement ignoré ;
- c se prononce t͡ʃ devant les voyelles e et i et devant les diphtongues œ et æ ;
- g se prononce d͡ʒ devant les voyelles e et i et devant les diphtongues œ et æ ;
- sc se prononce ʃ devant les voyelles e et i et devant les diphtongues œ et æ ;
- le digramme ph se prononce [f] (philosophia [filosofia]) ;
- tio se prononce [tsio] : « ratio » (« la raison »), en latin class. [ratio], en latin eccl. [ratsio]) ;
- x se prononce [ks] ; ex : (ex, [ɛks] ; de).
Grammaire
Morphologie
La morphologie du latin est celle d'une langue hautement flexionnelle.
Système nominal
On compte dans le système nominal autant les noms que les adjectifs, qui suivent des flexions proches, sinon similaires. La flexion nominale comporte :
- deux nombres : singulier et pluriel, avec des survivances de duel (dans les formes de l'adjectif numéral duo, duæ, duo) ;
- trois genres : masculin, féminin et neutre ;
- cinq types de déclinaisons[note 1] pour le nom. Ces cinq types, que tous les livres de grammaire latine distinguent classiquement, ne sont en fait que des catégories qui elles-mêmes se subdivisent en différentes sous-catégories avec pour chacune un tableau de déclinaisons associé. Ainsi, dans la 3e déclinaison, on distingue les thèmes consonantiques (leo, leonis, m., « le lion » a pour thème leon-) des thèmes en -i (civis, -is, m., « le citoyen » a pour thème civi-), etc. ; en outre, pour les 3 premières déclinaisons, il existe des variantes pour les noms d'origine grecque. La déclinaison offrant le plus d'irrégularités est de loin la 3e déclinaison (rete, -is, n., « le filet, le piège » ; os, ossis, n., « le visage » ; securis, -is, f. « la hache », etc.). Quelques noms, typiquement d'origine étrangère, sont indéclinables ou ont une déclinaison qui leur est propre, comme « Iesus » ;
- deux classes d'adjectifs : la première correspond aux deux premières déclinaisons du nom, la seconde à la troisième déclinaison du nom. La classe offrant le plus d'irrégularités est la 2e classe. Certains adjectifs tels « nequam », « frugi » sont indéclinables ;
- trois degrés de l'adjectif : positif, comparatif (de supériorité, ainsi qu'à valeur intensive ou excessive) et superlatif (à valeur à la fois relative et absolue), marqués par des suffixes. Il y a des exceptions pour certains adjectifs courants, comme « bonus », « bon » qui donne « melior » au comparatif et « optimus » au superlatif.
- sept cas : nominatif, vocatif, accusatif, génitif, datif, ablatif, locatif. Ces six premiers cas existent pour la quasi-totalité des noms à quelques noms défectifs près tels « vicis » (« tour, retour ») ; quant au locatif, il est limité aux noms propres de villes et de petites îles des deux premières déclinaisons (« Romae » : « À Rome ») et à quelques noms communs isolés tels que « domi » (« à la maison »), « vesperi » (« le soir »).
Pronoms personnels
Lexique
Lexique hérité, lexique emprunté
Comme toute langue indo-européenne, le latin possède un grand nombre de termes hérités du lexique indo-européen commun. Ainsi, à agnus, « agneau », correspondent le vieux slave agnę, le russe ягнёнок yagnyonok, le grec ancien ἀμνός / amnós, le breton oan, etc.
Quant aux emprunts, ils se font aux langues locales, l'étrusque – pour des mots comme kalendæ, « calendes » (d'où calendrier), ou uerna, « esclave né à la maison » (d'où vernaculaire) – dans le lexique courant et religieux, l'osque, l'ombrien, voire d'autres langues méditerranéennes plus éloignées. C'est surtout le grec ancien qui a fourni, tout au long de l'histoire de la langue latine, le plus d'emprunts, dans tous les domaines de la vie.
Évolution du lexique latin vers le lexique français
Un mot latin peut avoir engendré un mot français qui est son direct descendant ; c'est le cas pour ala, « aile », qui devient aile, amare / aimer, barba / barbe, carpa / carpe, etc.
Dans d'autres cas, la situation n'est pas si simple et le mot a évolué d'une manière moins linéaire : aqua, « eau », donne eau mais après une autre évolution phonétique, le même étymon aqua a donné le doublet ève, encore présent dans le doublet populaire évier de aquarium. Fagus, « hêtre », se voit évincé par un mot germanique et crus, « jambe », ne se retrouve qu'indirectement dans crural.
Exemples
Mot | Traduction | Etymologie | Prononciation restituée | Prononciation médiévale |
---|---|---|---|---|
humus | humus (terre, sol) | idem | oumousse | houmousse |
terre | terra (terre en tant qu'élément) | idem | terra | terra |
ciel | cælum | idem | kaeloum | tseloum |
soleil | sol | soliculus, « petit soleil » | solikoulous | solikoulous |
eau | aqua | ève (ewe) forme intermédiaire | akoua | akoua |
feu | ignis | focus, « foyer » | fokous | fokous |
homme | homo | idem | omo | homo |
femme | femina | idem | femina | femina |
manger | edere | manducare | edɛre | edɛre |
boire | bibere | idem | bibere | bibere |
grand | magnus | grandis | magnous | magnous |
petit | paruus | putitus, « petiot » | putitous | putitous |
nuit | nox | idem | noks | noks |
jour | dies | diurnus, « du jour » | diès | diès |
Annexes
Voir aussi
- linguistique
- Déclinaisons et Conjugaisons latines
- Liste des pronoms en latin
- Étymologie latine
- Expression latine et Liste des proverbes latins
- Ablatif absolu
- Liste des noms latins des villes européennes
- Racines latinesModèle:Périodes de latin
Liens externes
- Gaffiot : Dictionnaire latin-français sur DicFro
- Sententiae- site web des phrases cultes traduites en latin -- Original, Divertissant et Amusant.
- http://www.dmoz.org/World/Fran%c3%a7ais/R%c3%a9f%c3%a9rences/Langues/Latin/ sur Curlie
- COL, sur le site d'An Drouizig- Correcteur Orthographique Latin, pour Microsoft Office et OpenOffice.org 2.x et 3.0
- GaffiotEdic- Dictionnaire électronique de latin-français gratuit
- Grammaire latine réalisée par Anne-Marie Boxus
- Latin pour tout débutant- Site web de Gérard Jeanneau
- Etymologie des langues indo-européennes- Site web de feu Yves Cortez
Notes et références
Notes
- Traditionnellement, on dit simplement « déclinaisons » pour « types de déclinaisons »