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« Socialisme » : différence entre les versions

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**[[Lionel Jospin]]
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**[[André Renard]]
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===Les autres socialismes===
====Le socialisme de la chaire====
====Les socialismes du Tiers-Monde====

[[Walter Lini]], un [[pasteur]] [[Anglicanisme|anglican]] [[Vanuatu|ni-vanuatu]], fut le principal penseur du [[socialisme mélanésien]], approche qui tenta de combiner socialisme, [[Christianisme]], traditions [[mélanésie]]nnes et solidarité des pays du [[Tiers-Monde]] (notamment de Mélanésie). Ainsi le socialisme mélanésien doit aussi se concevoir comme une forme de [[socialisme chrétien]] (voir ci-dessous).

En [[Afrique]], de nombreux penseurs - tels [[Julius Nyerere]] en [[Tanzanie]] - élaborèrent et mirent en pratiquent des théories socialistes qui s'appuyaient sur des traditions des peuples africains.

====Le socialisme chrétien====

Deux citations d'[[Hugo Chavez]], sur le socialisme chrétien :

« Parmi les éléments qui pourraient définir le socialisme du {{XXIe}} siècle, je dirais que la première caractéristique est l’élément moral. Il faut commencer par cela, par la conscience, par l’éthique. Le Che a beaucoup écrit sur la morale socialiste. Quelle que soit la vision du monde que l’on a, il faut nous réapproprier le sens éthique de la vie. Ce que je dis là tient sans doute beaucoup du christianisme : « Aimez-vous les uns les autres » ou « Aimez votre prochain comme vous même ». En réalité, il s’agit de ceci : de la solidarité avec le frère. Il s’agit de la lutte contre les démons que le capitalisme a semés : l’individualisme, l’égoïsme, la haine, les privilèges. »

« Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme. »


===Le [[National-socialisme]]===
===Le [[National-socialisme]]===
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Von Kuehnelt-Leddihn et William Brustein soulignent la dimension socialiste du programme économique nazi, notamment l'institution du droit au travail, d'une législation du travail, du partage des profits, la confiscation des profits liés à la Première Guerre mondiale, la nationalisation des ''Trusts'', l'extension du système des retraites, la création d'une Éducation nationale, et la poursuite en justice des créanciers, des profiteurs et de la domination des placements/investissements<ref>''Liberty or Equality'', von Kuehnelt-Leddihn, Christendom Press, Front Royal, VA, 1952, 1993. pg 257</ref><ref>''The Logic of Evil, The Social Origins of the Nazi Party'', 1925-1933, William Brustein, Yale University Press, New Haven, CT, 1996. pg 141.</ref>.
Von Kuehnelt-Leddihn et William Brustein soulignent la dimension socialiste du programme économique nazi, notamment l'institution du droit au travail, d'une législation du travail, du partage des profits, la confiscation des profits liés à la Première Guerre mondiale, la nationalisation des ''Trusts'', l'extension du système des retraites, la création d'une Éducation nationale, et la poursuite en justice des créanciers, des profiteurs et de la domination des placements/investissements<ref>''Liberty or Equality'', von Kuehnelt-Leddihn, Christendom Press, Front Royal, VA, 1952, 1993. pg 257</ref><ref>''The Logic of Evil, The Social Origins of the Nazi Party'', 1925-1933, William Brustein, Yale University Press, New Haven, CT, 1996. pg 141.</ref>.
{{référence nécessaire|Il est d'emblée évident que le NSDAP ne put implémenter la totalité des [[Deutsche Arbeiterpartei|vingt-cinq points]], vagues, ambitieux et irréalistes après la prise du pouvoir en [[1933]]. De plus, les mesures concernant la législation du travail et la législation anti-trusts auraient brimé les interêts des grands industriels allemands que courtisaient [[Hitler]] pour leur soutien financier du [[NSDAP]].}} {{référence nécessaire|L'accession de Gottfried Feder au conseil économique du parti en 1931 et sa ligne politique dure, anti-capitaliste et socialisante se traduisit par une baisse du soutien financier des industriels, et, par la suite (avec l'écartement de Feder), à une réorientation de la politique économique nazie.}} Le programme fut donc maintenu intégralement pour ne pas contrarier la base populaire et socialisante du NSDAP, mais relativement peu discuté (voire interdite après [[1925]]) pour maintenir de bonnes relations avec les créanciers industriels<ref>Henry A. Turner, "German Big Business and the Rise of Hitler", Oxford University Press, 1985. p.82</ref>. Ernst Röhm et Gregor Strasser ont été assasinés en 1934 lors de la [[Nuit_des_Longs_Couteaux_(Allemagne)|Nuit des longs couteaux]]. Lors de cet épisode Hitler a éliminé l'aile de gauche du parti nazi. Otto Strasser avait fui l'Allemagne dès 1933.
{{référence nécessaire|Il est d'emblée évident que le NSDAP ne put implémenter la totalité des [[Deutsche Arbeiterpartei|vingt-cinq points]], vagues, ambitieux et irréalistes après la prise du pouvoir en [[1933]]. De plus, les mesures concernant la législation du travail et la législation anti-trusts auraient brimé les interêts des grands industriels allemands que courtisaient [[Hitler]] pour leur soutien financier du [[NSDAP]].}} {{référence nécessaire|L'accession de Gottfried Feder au conseil économique du parti en 1931 et sa ligne politique dure, anti-capitaliste et socialisante se traduisit par une baisse du soutien financier des industriels, et, par la suite (avec l'écartement de Feder), à une réorientation de la politique économique nazie.}} Le programme fut donc maintenu intégralement pour ne pas contrarier la base populaire et socialisante du NSDAP, mais relativement peu discuté (voire interdite après [[1925]]) pour maintenir de bonnes relations avec les créanciers industriels<ref>Henry A. Turner, "German Big Business and the Rise of Hitler", Oxford University Press, 1985. p.82</ref>. Ernst Röhm et Gregor Strasser ont été assasinés en 1934 lors de la [[Nuit_des_Longs_Couteaux_(Allemagne)|Nuit des longs couteaux]]. Lors de cet épisode Hitler a éliminé l'aile revolutionnaire du parti nazi. Otto Strasser avait fui l'Allemagne dès 1933.


{{référence nécessaire|Néanmoins, sur les dix mesures préconisées par [[Karl Marx]] et [[Friedrich Engels]] dans le [[Manifeste du Parti communiste]], pour l’instauration d'une économie socialiste, huit étaient adoptées en [[1940]], à savoir :}}
Néanmoins, sur les dix mesures préconisées par [[Karl Marx]] et [[Friedrich Engels]] dans le [[Manifeste du Parti communiste]], pour l’instauration d'une économie socialiste, huit étaient adoptées en [[1940]], à savoir :


''Mesure 2. Impôt fortement progressif.
''Mesure 2. Impôt fortement progressif.
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''Mesure 10. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.''
''Mesure 10. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.''


{{référence nécessaire|Seuls les mesures 1 (Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat) et 3 (Abolition de l'héritage) ne étaient pas encore mis en oeuvre à la chute du National Socialisme.}}
Seuls les mesures 1 (Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat) et 3 (Abolition de l'héritage) ne étaient pas encore mis en oeuvre à la chute du National Socialisme.


{{référence nécessaire|Encore aujourd hui, spécialement dans les pays d'[[Europe Centrale]] ([[Slovaquie]], [[Russie]]<ref>Voir [http://www.cyberpresse.ca/article/20070415/CPMONDE/70415077/5281/CPMONDE]</ref>, etc.), de nombreux mouvements et partis [[Nationalisme|nationalistes]] sont considérés d'[[extrême gauche]], ce qui a facilité des coalitions [[rouge-brun]]es, comme en Slovaquie sous l'actuel gouvernement de [[Robert Fico]] ([[Direction - Social-démocratie]] et [[SNS]]). Ensemble, les partis de cette coalition, rouge-brune ont obtenu 85 des 150 sièges au Parlement -ce qui lui a d'ailleurs valu son exclusion du [[Parti socialiste européen]] (PSE) [[http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/07/ligne_rouge.html]].}}
{{référence nécessaire|Encore aujourd hui, spécialement dans les pays d'[[Europe Centrale]] ([[Slovaquie]], [[Russie]]<ref>Voir [http://www.cyberpresse.ca/article/20070415/CPMONDE/70415077/5281/CPMONDE]</ref>, etc.), de nombreux mouvements et partis [[Nationalisme|nationalistes]] sont considérés d'[[extrême gauche]], ce qui a facilité des coalitions [[rouge-brun]]es, comme en Slovaquie sous l'actuel gouvernement de [[Robert Fico]] ([[Direction - Social-démocratie]] et [[SNS]]). Ensemble, les partis de cette coalition, rouge-brune ont obtenu 85 des 150 sièges au Parlement -ce qui lui a d'ailleurs valu son exclusion du [[Parti socialiste européen]] (PSE) [[http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2006/07/ligne_rouge.html]].}}
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*[[Gregor Strasser]]
*[[Gregor Strasser]]
*[[Otto Strasser]]
*[[Otto Strasser]]

===Les autres socialismes===
====Le socialisme de la chaire====
====Les socialismes du Tiers-Monde====

[[Walter Lini]], un [[pasteur]] [[Anglicanisme|anglican]] [[Vanuatu|ni-vanuatu]], fut le principal penseur du [[socialisme mélanésien]], approche qui tenta de combiner socialisme, [[Christianisme]], traditions [[mélanésie]]nnes et solidarité des pays du [[Tiers-Monde]] (notamment de Mélanésie). Ainsi le socialisme mélanésien doit aussi se concevoir comme une forme de [[socialisme chrétien]] (voir ci-dessous).

En [[Afrique]], de nombreux penseurs - tels [[Julius Nyerere]] en [[Tanzanie]] - élaborèrent et mirent en pratiquent des théories socialistes qui s'appuyaient sur des traditions des peuples africains.

====Le socialisme chrétien====

Deux citations d'[[Hugo Chavez]], sur le socialisme chrétien :

« Parmi les éléments qui pourraient définir le socialisme du {{XXIe}} siècle, je dirais que la première caractéristique est l’élément moral. Il faut commencer par cela, par la conscience, par l’éthique. Le Che a beaucoup écrit sur la morale socialiste. Quelle que soit la vision du monde que l’on a, il faut nous réapproprier le sens éthique de la vie. Ce que je dis là tient sans doute beaucoup du christianisme : « Aimez-vous les uns les autres » ou « Aimez votre prochain comme vous même ». En réalité, il s’agit de ceci : de la solidarité avec le frère. Il s’agit de la lutte contre les démons que le capitalisme a semés : l’individualisme, l’égoïsme, la haine, les privilèges. »

« Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme. »






Version du 4 mai 2007 à 12:21

Le socialisme est un ensemble de courants, dont les premiers sont apparus au cours du XIXe siècle. Ils combattent l'individualisme ; défendent les notions d'égalité, d'égalitarisme et de solidarité. Il s'agit selon ses tenants de procéder à « l'abolition du gouvernement politique des hommes par d'autres hommes » et de « passer à une administration des choses par les hommes eux mêmes ». Le socialisme est ainsi un projet à la fois économique (collectivisme économique, autogestion, économie mixte), social (égalité), et politique (démocratie).

Aujourd'hui, le socialisme désigne de manière très vaste et très générale tous ceux qui prônent le changement de l'organisation sociale dans une perspective de justice sociale : ce sont aussi bien les marxistes, que les anarchistes et que les sociaux-démocrates. Ces courants sont opposés sur des sujets fondamentaux (pour ou contre l’État, pour le parlementarisme ou la démocratie directe, etc).

Étymologie

Du mot latin socius (associé, compagnon), le mot socius désignait ceux qui vivent ou aiment vivre avec les autres. Il dérive du verbe 'sequi' : 'suivre'. Le socialisme se définit alors comme un système « où l'on met tout en commun ». Saint-Simon l'utilise pour la première fois en 1827[4]. Pierre Leroux emploie le néologisme en mars 1834 dans un texte intitulé De l'individualisme et du socialisme, publié dans La Revue encyclopédique.

La recherche permanente du collectif, cette emphase sur la solidarité par opposition à l'individualisme, restent des éléments fondamentaux encore aujourd'hui. Pierre Leroux revendique son « invention », qu'il définit aussi comme « la doctrine qui ne sacrifiera aucun des termes de la formule Liberté, Égalité, Fraternité ».

Introduction

D'après la définition de Bertrand Russell, « L'essence du socialisme est par définition la revendication de la propriété commune de la terre et du capital. La propriété commune peut signifier la propriété par un État démocratique, mais n'inclut pas la propriété par quelconque État qui ne serait pas démocratique. » Modèle:Bibliol

Dans la pensée philosophique, la plupart des courants socialistes se réclame du matérialisme, par opposition à l'idéalisme. Actuellement, le terme « socialisme » évoque des réalités différentes selon les pays. Ainsi, le terme « socialisme » désigne à la fois en Europe méditerranéenne et méridionale ce qui correspondrait dans les pays de culture allemande ou scandinave à la social-démocratie tout comme il peut designer les communistes dans ces même pays scandinaves ou anglo-saxons.

Les origines du socialisme font l'objet d'un débat qui lient les différentes thèses à la manière d'aborder le sujet. Tandis que certains s'attacheront à dater l'origine de l'idée socialiste d'un point de vue philosophique, d'autres chercheront les manifestations concrètes d'un mouvement identifié comme socialiste.

Du point de vue idéologique, la dialectique matérialiste situe le socialisme dans une perspective historique du rapport du dominé à l'exploiteur et se place implicitement dans la lignée de la plupart des luttes d'émancipation depuis l'Antiquité : héritage revendiqué notamment par les spartakistes de Rosa Luxemburg. Les intellectuels français rationalistes de l'entre-deux-guerres comme Paul Valéry se référèrent parcontre davantage à René Descartes, en tant que « chef des conjurés », c'est-à-dire selon la formule de d'Alembert et la vision des Lumières, en tant que premier penseur laïc.

Du point de vue historique, un consensus général distingue deux phases dans la genèse du socialisme. Tout d'abord la première qui définit les premiers penseurs comme Proudhon, Saint-Simon ou Fourier. Puis la seconde qui tient compte de la naissance du terme « socialisme », ainsi que de l'apparition d'un mouvement, certes divisé, mais qui partage de grands points d'analyse. Ce mouvement nouveau a ainsi fait son apparition à l'époque des Révolutions industrielles du XIXe siècle et a trouvé un terrain de lutte intimement lié à la société moderne de classe (par opposition à la société des ordres), et notamment à la classe ouvrière. La constitution des puissants États-nations à partir de la fin du XVIIIe siècle ont également été un élément d'analyse et de réflexion.

Le mouvement socialiste est donc divisé dès son apparition : les uns estiment que l'état est un ennemi par sa nature même, dont rien de bon ne peut sortir ; d'autres estiment qu'il est un outil dangereux mais utile, pourvu que l'on puisse en prendre le contrôle, avec là encore des divergences sur la méthode. De manière générale, l'on peut distinguer trois courants de pensée :

  1. Les partisans d'une disparition de l'État à long terme, mais partisans de s'en servir pendant la phase de transition. Afin d'organiser cette disparition, ceux que l'on a désigné au début du XXe siècle par communistes marxistes prônent ainsi l'accaparation des leviers de pouvoir de l'État par les prolétaires organisés, de manière violente s'il le faut, afin d'instituer la dictature du prolétariat. Les représentants de ce courant ont longtemps été les partis communistes affiliés à la IIIe Internationale. L'application revendiquée du communisme dans les pays du bloc soviétique après la Seconde guerre mondiale a été violemment critiquée par d'autres groupes communistes, de type trotskistes ou appartenant à la gauche communiste. Actuellement, les partisans de cette idéologie se retrouvent davantage dans les mouvements d'extrêmes-gauche que dans les anciens partis staliniens, bien souvent associés au pouvoir « bourgeois ».
  2. Les partisans d'une transformation sociale s'appuyant sur l'état, par principe par des moyens non-violents (élections, groupe parlementaire socialiste). La violence est rejetée car inutile, tant que l'application progressive du socialisme ne produit que des bons effets qui contribuent au mouvement. Ce courant, un temps socialiste réformiste (où le mot « réforme » est à opposer à « révolution », mais encore dans une analyse marxiste) donna naissance aux partis socialistes de gouvernement, qualifiés selon les pays et les traditions de partis « socialistes », « travaillistes » ou « sociaux-démocrates ». Ils sont héritiers de la IIe internationale, reconduite après la guerre en IIe Internationale-bis puis refondée en Internationale socialiste. Les partis se réclamant de ce courant constituent actuellement en Europe l'une des deux principales forces politiques, et dirigent plusieurs pays. Ils sont la principale force politique de gauche au Parlement européen.
  3. Les partisans de l'abolition immédiate de l'État (sous forme de l'autonomie ouvrière par exemple), libertaires et minorité des marxistes, refusant l'utilisation d’un appareil d’oppression (l’État). Les libertaires défendent le fédéralisme au sein de la classe ouvrière. Le syndicalisme ou le communalisme était l'un des moyens pratiqués vers l'union des travailleurs, avant qu'il ne devienne subventionné par l'État « bourgeois » au cours du XXe siècle. Le conseillisme constitue quant à lui un autre mode d'action vers cette autonomie. Cette troisième voie ne réussit jamais à réellement peser sur les vies politiques nationales, à quelques rares et très transitoires exceptions près, toujours dans des contextes particuliers.

Par ailleurs, des militants ont tenté des expériences concrètes de socialisme utopique, notamment dans le cadre des colonisations. Les résultats pratiques de ces expériences ne furent guère convaincants, mais contribuèrent à nourrir la réflexion.

Les clivages initiaux de la pensée socialiste évoluèrent littéralement vers son éclatement en multitudes d'idéologies et de conceptions de la société souvent bien distinctes et qui recouvrent désormais aussi bien l'extrême-gauche que la gauche gouvernementale.

Les courants politiques se revendiquant aujourd'hui du socialisme sont : le socialisme marxiste, la social-démocratie (soit le socialisme tel qu'employé couramment), et les socialismes autogestionnaire ou libertaire (Cf. anarchisme). Le socialisme utopique dans sa manière d'envisager la société et le rapport à l'économie n'a pas connu de filiation politique claire et revendiquée ; cependant, l'on peut émettre l'hypothèse qu'il a influencé plus ou moins la constitution de certains systèmes de pensée à gauche, non marxistes et en rupture avec la social-démocratie. La pensée écologiste notamment, dans un certain aspect peut se situer dans cette filiation.


Modèle:Biblioa « the essence of Socialism by defining it as the advocacy of communal ownership of land and capital. Communal ownership may mean ownership by a democratic State, but cannot be held to include ownership by any State which is not democratic. » in Bertrand Russell, Socialism, Anarchism and Syndicalism, Cornwall Press, Inc, Cornwall NY, 1918


Les différentes théories socialistes

Le socialisme utopique

Origines et affiliations

Le socialisme est né aussi dans les années 1820-1830 avec des penseurs – les précurseurs – comme Saint-Simon (Comte de, à ne pas confondre avec le duc de Saint-Simon auteur des célèbres mémoires), qui s'inscrivit dans la lignée de l'école des idéologues.

D'autres penseurs comme Fourier, Proudhon, et Louis Blanc en France ou encore Robert Owen au Royaume-Uni.

Ces premiers socialistes, ainsi que Saint-Simon furent qualifiés par la suite d'utopiques par Friedrich Engels.

Ce dernier leur reprochait de négliger beaucoup trop la réalité sociale, l'existence du prolétariat et l'importance de la lutte des classes.

Les écrits de Saint-Simon ont été repris après sa mort en 1825 par Barthélemy Prosper Enfantin (polytechnicien), pour engendrer le courant du saint-simonisme. Ce courant a subi assez rapidement un « schisme » entre les partisans d'Enfantin, plutôt libéraux (Prosper Barthélemy Enfantin, et Michel Chevalier), et les partisans d'Armand Bazard (polytechnicien également), qui ont initié un socialisme scientifique.

Armand Bazard peut être considéré comme l'un des précurseurs du marxisme. Les héritiers libéraux d'Enfantin se sont alors opposés au socialisme scientifique d'Armand Bazard et au marxisme.

Les socialismes utopiques n'ont jamais connu d'unification aboutie et cohérente de leurs théories : ils regroupaient plusieurs penseurs aux analyses divergentes. Pourtant, des caractéristiques ont pu être identifiées pour qualifier ce qui fut l'embryon de la pensée socialiste ou en tout cas la première réflexion réelle et localisée sur la société proto-industrielle et la montée du capitalisme.

Aujourd'hui, le socialisme utopique n'existe plus en tant que théorie revendiquée, sauf peut-être implicitement par le groupe « Utopia », nouveau courant interne au Parti socialiste français. Aussi, la démarche analytique et certaines propositions peuvent rappeler parfois certains traits de la pensée écologiste.

Analyse et philosophie

Le socialisme utopique prône la transformation sociale et l'édification d'une société idéale, fondée sur l'abondance et l'égalité.

Le socialisme utopique n'entend pas fonder de distinction entre les différentes classes sociales ; elle s'adresse à tous, qu'ils soient riches ou pauvres, exploiteurs ou exploités et ne projette pas de s'appuyer sur un groupe humain, plus que sur un autre dans sa stratégie de transformation de la société. Philanthropes, les socialistes utopiques tournent l'ensemble de leurs critiques du capitalisme autour de ses conséquences néfastes sur le développement de l'homme.

L'homme est avant tout le produit de ses conditions familiales et sociales, mais aussi de son environnement : la société fait l'homme. Malgré l'édification théorique de sociétés idéales fondées sur des systèmes économiques et sociaux aboutis (le phalanstère de Fourrier, le communisme colonial d'Owen), ils considèrent de façon pragmatique comme prioritaire la lutte contre les conséquences les plus dures de l'économie capitaliste. Ils pronent entre autres la réduction du temps de travail. De manière générale, l'amélioration des conditions de vie des travailleurs est le meilleur moyen de lutter contre des maux sociaux tels que l'ivrognerie ou le besoin de charité privée. Dans une société idéale, la police, la prison, les procès, l'assistance publique n'ont ainsi plus lieu d'être. Cette élévation du prolétariat au niveau de la dignité humaine passe notamment pour les plus petits par l'existence de crèche et d'un système éducatif efficace.

Le socialisme utopique repose sur une vision très optimiste de l'homme : l'homme est bon par nature, ce qui implique qu'on peut largement faire confiance en sa raison pour faire évoluer la société et aboutir à une civilisation de la Raison et du bien-être. Comme évoqué plus haut, l'édification sur papier de ces sociétés idéales a aboutit à des constructions intellectuelles complexes et complètes. Des expériences de « communisme primitif », c'est-à-dire de communauté alliant une organisation sociale harmonieuse et la mise en commun des richesses et des moyens de production ont été menées et expérimentées dans quelques colonies du nord de l'Amérique. Ce type d'organisation sociale n'a pas connu de suite réelle, sauf peut-être sous une forme un peu différente par le biais des kiboutz juifs du Proche-Orient. Cette vision de petites communautés en copropriété et cogestion rappelle également une autre réaction face à l'industrialisation : un certain retour à la terre et à une volonté d'harmonie avec la nature.

Quelques théoriciens

Le socialisme marxiste

Origines et affiliations

Le socialisme marxiste est une théorie politique basée sur la conception matérialiste de l’Histoire, et caractérisée par l’objectif de la mise en commun des moyens de production et d'échanges ainsi que par la répartition des biens équitablement à tous. Ce courant a été principalement marqué par la pensée de Karl Marx, d'où le terme « marxisme ». Il lutte pour un monde sans classes sociales et sans oppression.

Analyse et philosophie

Voir aussi les article: pensée de Karl Marx, théorie de la valeur (marxisme), plus-value (marxisme) et la Catégorie:Marxisme

Les marxistes défendent l'édification d'une société égalitaire où les hommes vivraient heureux, sans la présence d'un système économique exploiteur, ni d'un État autoritaire et « bourgeois ». Les marxistes s'appuient largement sur les sciences humaines, notamment l'Histoire pour fonder leurs théories. Ils pensent que dans l'Histoire, les forces économiques et politiques déterminent les idées, plus que l'inverse.

Pour Karl Marx, le travail permet à l'homme de transformer profondément la nature. Le travail est ainsi source de progrès, mais devient, sous la forme de l’esclavage, du servage et du salariat, une source profonde d'injustices. Le travail est alors pénible et abrutissant. Cette « aliénation », au sens marxiste, désigne le fait que le prolétaire produit les richesses économiques mais ne les possède pas, et qu'elles se retourneraient contre lui sous la forme du mépris et de la violence affichés des bourgeois possédants. Pour le marxisme, la source principale de cette aliénation à l’époque contemporaine réside dans le capitalisme, caractérisé par la propriété privée des moyens de production (les machines, les entreprises, les usines et les capitaux), le salariat, la domination d'une classe sociale sur les autres. Le prolétaire désigne ainsi le travailleur qui est obligé de se salarier pour vivre.

Dans tous les régimes utilisant la monnaie, le travail contribue (avec les autres facteurs de production) à fournir des produits et services, qui constituent l'essentiel des valeurs économiques. Les marxistes désignent ces diverses productions du nom de marchandises : ces marchandises contiennent à la fois une valeur d'usage (l'utilité pratique de la marchandise : une paire de chaussures sert à marcher avec) et une valeur d'échange (quantité de richesse que la marchandise représente sur le marché : autrement dit le prix). Alors que pour les libéraux, la valeur des choses équivaut à leur prix, lui-même déterminé en fonction de la loi de l'offre et de la demande, les marxistes estiment qu'elle réside dans la quantité du travail socialement nécessaire à la production : c'est la théorie de la valeur-travail.

Cette théorie remet en cause les origines de la richesse, sa légitimité et la légitimité de la propriété des capitaux. Pour Karl Marx, la disproportion entre la bourgeoisie riche et le prolétariat pauvre réside dans un « vol institutionnalisé » par le capitalisme. C'est l'exploitation de l'homme par l'homme : le bourgeois verse un salaire prélevé sur le prix de la marchandise au prolétaire largement inférieur à la valeur d'échange produite par ce dernier. La différence entre la valeur d'échange de la marchandise et le salaire versé à l'ouvrier est la « plus-value », c'est-à-dire les profits, qui vont exclusivement au patron ou aux actionnaires, ce qui est jugé infondé et injuste.

La concurrence va également forcer à maintenir des prix bas tout en gardant une forte marge de profit. Cette logique aboutit à un affaiblissement de la part des salaires et à une accélération des cadences de travail. Toujours selon Marx, les capitalistes sont amenés à exploiter de façon croissante l'ouvrier, afin d'augmenter leurs propres revenus (profit). La part de celui-ci se calcule grâce au taux d'exploitation.

Enfin pour Marx, le système capitaliste s'engorge irrémédiablement et génère de plus en plus de biens qu'il ne peut plus écouler. Les solutions de la bourgeoisie étant la publicité (dont le coût est supporté par les acheteurs), la création de faux besoins, l'inflation ou encore la guerre. Aussi, l'altération sur le long terme du capitalisme (entre autres la baisse tendancielle du taux de profit) ainsi que l'exploitation de l'homme par l'homme conduisent les marxistes à imaginer une société avec une propriété collective des moyens de production.

Selon l’analyse marxiste, la classe dominante organise la société en protégeant du mieux possible ses privilèges. Pour cela, elle instaure l'État, l'instrument politique de sa domination : une police et une armée chargées de maintenir la sécurité et l'ordre public, l'ordre « bourgeois ». Marx parle également de « l'idéologie dominante ». Dans toute société, il y a certaines idées, certaines croyances et certaines valeurs qui dominent la vie sociale et culturelle. Ces idées dominantes sont produites pour l'essentiel par la classe dominante. Dès lors, ces idées expriment majoritairement la domination de cette classe, c'est-à-dire la justifient et s'efforcent de la pérenniser. Ces idées dominantes imprègnent les esprits, et ainsi les exploités ont souvent une vision du monde allant contre leurs intérêts réels. Pendant l'Antiquité, la majorité était persuadée de l'inégalité naturelle des hommes, d'où l'esclavage. Au Moyen-Âge, la majorité pensait que l'ordre aristocratique était voulu par Dieu et indépassable. En extrapolant à l'époque moderne, la majorité pense que les inégalités et la propriété privée des moyens de production sont naturelles.

Si l'État est une machine répressive qui va à l’encontre des libertés, il faut la suppression de l’État, qui serait une condition incontournable pour l'avènement d'une société égalitaire et juste. Le dépérissement de l'État devant passer par plusieurs étapes:

  • Prise du pouvoir par le prolétariat : celui-ci soit s'empare des principaux leviers de commande de l'État (armée, police, administration, capitaux, banques), soit supprime l'État (divergence au sein des marxismes sur ce point).
  • Ensuite, il faut passer par une phase où les travailleurs détiennent l'ensemble du pouvoir (parfois appelée dictature du prolétariat). Cette dictature du prolétariat est doublement légitime d'après le marxisme, parce qu'elle est le pouvoir des anciennes masses exploitées, et qu’elle permet de mettre fin à la division de la société en différentes classes sociales (permettant ainsi une véritable égalité).
  • Dans l'hypothèse léniniste de « l'État prolétarien », il faut que ce dernier disparaisse peu à peu. Seulement, on rencontre là un problème très difficile : comment gérer la vie sociale sans dominer, comment organiser sans exploiter ? Au fond, comment réaliser une vraie démocratie ? Pour cela, Lénine disait s'inspirer des mesures prises par la Commune de Paris en 1871 qui étaient les suivantes : tous les représentants politiques de la collectivité étaient élus au suffrage universel direct (moins de représentativité politique), étaient révocables à tout instant (les mandats politiques étant les plus courts possibles) et considérés comme personnellement responsables de leurs actions. Leurs charges politiques ne leur apportaient aucun avantage particulier : le ministre ayant le même salaire qu'un ouvrier.
  • Le but final est de parvenir à une société libre, égalitaire et fraternelle, débarrassée des rapports de hiérarchie, du travail salarié, des États et des frontières, et de toute forme d’aliénation.

Quelques théoriciens

Sens actuel du mot "socialiste" au Royaume-Uni

Le terme "socialist" en anglais, a gardé un sens très radical. Il est utilisé par l'extrême-gauche et a pratiquement le sens de "communiste" sans pour autant se référer à l'histoire de l'URSS stalinienne. Ainsi, par exemple, en Écosse, le parti Solidarity (Scotland's Socialist Movement), Solidarité (Mouvement socialiste d'Écosse), est-il un parti d'extrême-gauche issu du trotskisme.

Origines et affiliations

L'anarchisme a été pendant longtemps une partie intégrante du mouvement socialiste international (voir première internationale), dont il incarnait la tendance libertaire. Les penseurs principaux de cette tendance seront Pierre Joseph Proudhon et Michel Bakounine, d'autres penseurs de cette tendance suivront par la suite.

À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur, œuvre largement inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de toutes les formes de gouvernements qui empêchent l'épanouissement des individus, et qui les mènent à leur corruption. Les travaux de Bakounine sont aujourd’hui une référence importante du socialisme libertaire.

Analyse et philosophie

Quelques théoriciens

Le socialisme réformiste et la social-démocratie

Origines et affiliations

La social-démocratie est historiquement issue du marxisme, même si les affiliations philosophiques et idéologiques avec ce courant ont été rompues. La social-démocratie se reconnaît dans le parlementarisme et propose des candidats aux élections.

La social-démocratie a dans un premier temps, à l'époque de la première guerre mondiale, renoncé au socialisme révolutionnaire pour se convertir au "socialisme réformiste". Elle a ensuite progressivement, des années 1950 à 1980, renoncé également à ce socialisme dit réformiste, qui gardait l'objectif du dépassement du capitalisme, de l'avènement d'une société socialiste et de l'appropriation collective des moyens de production. Ce socialisme réformiste était à opposer aux révolutionnaires, partisans d'une prise du pouvoir par le prolétariat organisé. Les réformistes défendaient l'appui sur les groupes parlementaires organisés et sur la démocratie représentative (cf. en France Jean Jaurès). L'existence progressive d'institutions libérales et démocratiques voulues par les forces du centre-gauche (démocrates, libéraux et radicaux-socialistes) a largement influencé ses orientations. L'avènement de la social-démocratie en tant qu'idéologie identifiée s'est fait réellement avec la première guerre mondiale et la scission avec les adversaires de la guerre, désormais dénommés « communistes », qui se sont regroupés pour la majorité au sein de la Troisième Internationale de Lénine à partir de 1919.

La social-démocratie se revendique des principes du « socialisme démocratique » telles que fixés par l'Internationale socialiste rétablie en 1951 au Congrès de Francfort. Les modes différents d'organisation du parti et les traditions politiques propres à chaque pays ou zone géographique font que ces partis prennent le nom de travaillistes dans les régions à dominante anglo-saxonne, où ce sont les groupements ouvriers qui ont fondé le parti qui les représenterait au parlement, de sociaux-démocrates dans les pays de tradition scandinave ou germanique, où le parti s'est érigé en centre de gravité d'une véritable contre-société ouvrière et de socialistes dans les régions à culture latine ou à majorité rurale. Il est très important de noter que l'évolution sémantique fait que l'on utilise de plus en plus le terme social-démocratie pour dénommer le socialisme majoritaire. Cette modification de l'appellation surgit à l'heure de la construction européenne et d'une volonté pour les partis socialistes européens de se forger une identité commune, démarche très largement influencée par les modèles allemands et suédois. Le terme social-démocratie s'accompagne souvent d'une certaine connotation "moderniste" qui vise à rompre définitivement tout lien avec le marxisme et à mener une politique dite réaliste ou d'accompagnement. Cette connotation est davantage vraie pour la France où le terme social-démocrate a toujours désigné couramment la gauche non-marxiste et pour quelques pays d'Europe centrale où le mot « socialiste » a tendance à rappeler les anciennes républiques dites communistes. L'emploi du terme « social-démocrate » doit être cependant manipulé avec précaution, d'autant plus qu'il désigne toujours en Italie ou au Portugal des forces politiques de centre-droit.

En Belgique, le syndicaliste André Renard a donné son nom à une pratique singulière et radicale du socialisme et de l'action syndicale liée au régionalisme wallon mais qu'il subordonne au combat syndical, appelé renardisme.

Analyse et philosophie

La social-démocratie déclare se fixer pour objectif la formation d'une société fondée sur les idéaux démocratiques et sur l'égalité de tous les citoyens.

Chaque individu doit pouvoir être libre dans son épanouissement, dans ses choix, dans ses décisions tout comme il doit impérativement pouvoir peser à tous les niveaux de la société dans laquelle il vit. La liberté conjugue deux aspect : celui de ne subir aucune oppression et contrainte extérieure comme la faim, l'ignorance et la peur de l'avenir et celui de pouvoir s'engager et participer aux prises de décisions qui engagent la collectivité. La liberté des citoyens suppose leur égalité. L'égalité impliquant que chaque personne peut justement s'impliquer dans les choix de la société et décider de sa propre vie en dépit des conditions sociales et familiales dont il est issu. L'égalité suppose le droit de faire des choix et de suivre des trajectoires différentes, sans que ces différences ne mènent à une subordination dans la vie quotidienne et dans la société.

La liberté et l'égalité sont à la fois liées aux droits des individus et aux solutions collectives de réalisation d'objectifs conformes à l'intérêt général. L'homme est un être social qui se développe et s'épanouit au contact d'autrui, et des pans entiers de ce qui détermine le bien-être individuel ne peuvent être créés que dans le cadre d'une action commune. Cet intérêt commun supposant la solidarité, sentiment communautaire découlant de la prise de conscience de notre interdépendance.

La société que visent les sociaux-démocrates est une société fondée sur l'action commune, dans le respect et le souci des autres. Tout citoyen doit avoir les mêmes droits et les mêmes possibilités de contribuer aux solutions, tout citoyen a le même devoir d'en assumer la responsabilité. La solidarité n'exclut pas l'épanouissement individuel mais est profondément incompatible avec l'égoïsme qui permet d'exploiter les autres au nom d'un intérêt personnel.

Pour eux, tout pouvoir doit se fonder sur la communauté des personnes qui constitue la société, les intérêts économiques n'ayant pas à poser des limites à la démocratie : la démocratie a toujours le droit de tracer le cadre économique et de fixer les limites du marché. Les sociaux-démocrates doivent mettre en place une organisation sociale où citoyens et individus doivent pouvoir peser sur les décisions collectives. Chaque citoyen, en tant que salarié ou consommateur doit avoir le droit d'exercer une influence sur l'agencement et la répartition de la production, l'organisation et les conditions du travail. Ces valeurs démocratiques doivent ainsi régir tous les niveaux de la société pour que celle-ci soit organisée sans rapport de domination ou de soumission, sans différences de classes, sans préjugés ou discriminations.

Quelques théoriciens

Origine et affiliations

Modèle:Page en travaux

Le National-socialisme regroupe un ensemble de mouvements politiques hétéroclites qui prirent leur plein essor dans la tumultueuse période de l'entre-deux-guerres, notamment sous l'Allemagne nazie avec le NSDAP. Le terme « socialisme national » avait déjà été lancé en France par Maurice Barrès, pour définir sa position politique (nationalisme, socialisme et antisémitisme), équivalente à celle des nazis dans ses principes, mais n'ayant pas été traduite en actes.[1]

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Le parti national-socialiste était à l'origine un parti révolutionnaire voulant imposer des réformes sociales en faveur des classes populaires. Nombreux parmi ses fondateurs comme Ernst Röhm, Otto Strasser et Gregor Strasser (au milieu de la photo) étaient à la fois socialistes, marxistes et révolutionnaires.

Analyse et philosophie

La parenté socialiste du national-socialisme allemand est ambiguë et contestée - les socialistes rejetant en bloc toute association avec un régime totalitaire et fasciste. De surcroît, le Parti socialiste allemand (SPD) fut pourchassé et persécuté en Allemagne après 1933, lorsque le parti fut aboli par le nouveau gouvernement nazi et que de nombreux adhérents socialistes furent emprisonnés et déportés vers des camps de concentration.

Au niveau idéologique, cependant, il est important de noter que certains auteurs, tels Fichte, Robertus et Lassalle, qui exercèrent une forte influence sur la pensée national-socialiste allemande sont également perçus comme des pères fondateurs du socialisme[2]. De nombreux auteurs libéraux dont F. A. Hayek ont également souligné la dimension collectiviste du national-socialisme et ses instincts anti-capitalistes qui plongent leurs racines dans le ressentiment des classes populaires allemandes. Ainsi, la genèse du NSDAP remonte au Parti ouvrier allemand, le DAP (Deutsche Arbeiter Partei) d'orientation socialiste : fondé par Anton Drexler en 1919, le DAP était l'un des nombreux mouvements populistes (völkisch) et ouvriers qui émergèrent en Allemagne après la défaite du pays à la fin de la Première Guerre mondiale. En 1921, Adolf Hitler évinca Anton Drexler et prit la tête du parti - il le réorganisa totalement pour en faire un parti de masse, recrutant des cadres, rachetant un journal (le Völkischer Beobachter), et surtout en formant avec Ernst Röhm des sections d'assaut, les Sturmabteilungen ou SA, soit de véritables milices chargées d'assurer l'ordre dans les meetings et dans la rue. Toutefois, le parti nazi conserve encore de nombreux cadres d'extrême gauche dans ses rangs. Ernst Röhm, Otto Strasser, Gregor Strasser, tous étaient socialistes, tous également marxistes et ils reprochaient à Adolf Hitler d'être trop modéré dans ses convictions.

Pour s'imposer sur la scène politique, le NSDAP intensifia ses attaques non seulement envers le SPD, le Parti communiste (KPD) et la communauté juive, mais également envers la bourgeoisie et le système capitaliste dans son ensemble. Ainsi, les critiques libérales soulignent que ce n'est pas tant les éléments socialistes du Marxisme que rejetèrent le NSDAP, mais plutot ses éléments libéraux - son internationalisme, par exemple, et ses aspects démocratiques/progressistes[3].

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Gottfried Feder, théoricien économique du parti nazi.

Le programme politique du DAP, proclamé par Hitler lui-même lors d'un rassemblement à Munich le 25 Fevrier 1920, demeura le programme politique officiel du parti nazi jusqu'en 1945. Ce programme, qui sera résumé en vingt-cinq points, associe des revendications nationalistes et des idées socialistes imprégnées de doctrines racistes et antisémites, et fut largement inspiré par les deux premiers intellectuels du parti, le journaliste Dietrich Eckart et l’ingénieur Gottfried Feder. Théoricien économique du parti nazi, Feder inspira à Hitler son opposition au « Capitalisme Financier de la Juiverie Internationale »[4], et l'anti-capitalisme manifeste des "25 points". Ainsi, dans un discours prononcé le 1er mai 1927, Hitler soulignera de nouveau la « dimension socialiste » du programme du NSDAP:

« Nous sommes socialistes, nous sommes les ennemis du système économique capitaliste actuel d'oppression des économiquement faibles, avec ses salaires injustes, avec son évaluation inconvenante de l'être humain par sa richesse et sa propriété au lieu de la responsabilité et la performance, et nous sommes tous déterminés à détruire ce système coûte que coûte[5]. »

Von Kuehnelt-Leddihn et William Brustein soulignent la dimension socialiste du programme économique nazi, notamment l'institution du droit au travail, d'une législation du travail, du partage des profits, la confiscation des profits liés à la Première Guerre mondiale, la nationalisation des Trusts, l'extension du système des retraites, la création d'une Éducation nationale, et la poursuite en justice des créanciers, des profiteurs et de la domination des placements/investissements[6][7].

Il est d'emblée évident que le NSDAP ne put implémenter la totalité des vingt-cinq points, vagues, ambitieux et irréalistes après la prise du pouvoir en 1933. De plus, les mesures concernant la législation du travail et la législation anti-trusts auraient brimé les interêts des grands industriels allemands que courtisaient Hitler pour leur soutien financier du NSDAP.[réf. nécessaire] L'accession de Gottfried Feder au conseil économique du parti en 1931 et sa ligne politique dure, anti-capitaliste et socialisante se traduisit par une baisse du soutien financier des industriels, et, par la suite (avec l'écartement de Feder), à une réorientation de la politique économique nazie.[réf. nécessaire] Le programme fut donc maintenu intégralement pour ne pas contrarier la base populaire et socialisante du NSDAP, mais relativement peu discuté (voire interdite après 1925) pour maintenir de bonnes relations avec les créanciers industriels[8]. Ernst Röhm et Gregor Strasser ont été assasinés en 1934 lors de la Nuit des longs couteaux. Lors de cet épisode Hitler a éliminé l'aile revolutionnaire du parti nazi. Otto Strasser avait fui l'Allemagne dès 1933.

Néanmoins, sur les dix mesures préconisées par Karl Marx et Friedrich Engels dans le Manifeste du Parti communiste, pour l’instauration d'une économie socialiste, huit étaient adoptées en 1940, à savoir :

Mesure 2. Impôt fortement progressif.

Mesure 4. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles.

Mesure 5. Centralisation du crédit entre les mains de l'Etat, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'Etat et qui jouira d'un monopole exclusif.

Mesure 6. Centralisation entre les mains de l'Etat de tous les moyens de transport.

Mesure 7. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production ; défrichement des terrains incultes et amélioration des terres cultivées, d'après un plan d'ensemble.

Mesure 8. Travail obligatoire pour tous ; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture.

Mesure 9. Combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître l'antagonisme entre la ville et la campagne.

Mesure 10. Education publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.

Seuls les mesures 1 (Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'Etat) et 3 (Abolition de l'héritage) ne étaient pas encore mis en oeuvre à la chute du National Socialisme.

Encore aujourd hui, spécialement dans les pays d'Europe Centrale (Slovaquie, Russie[9], etc.), de nombreux mouvements et partis nationalistes sont considérés d'extrême gauche, ce qui a facilité des coalitions rouge-brunes, comme en Slovaquie sous l'actuel gouvernement de Robert Fico (Direction - Social-démocratie et SNS). Ensemble, les partis de cette coalition, rouge-brune ont obtenu 85 des 150 sièges au Parlement -ce qui lui a d'ailleurs valu son exclusion du Parti socialiste européen (PSE) [[5]].[réf. nécessaire]

Quelques théoriciens

Les autres socialismes

Le socialisme de la chaire

Les socialismes du Tiers-Monde

Walter Lini, un pasteur anglican ni-vanuatu, fut le principal penseur du socialisme mélanésien, approche qui tenta de combiner socialisme, Christianisme, traditions mélanésiennes et solidarité des pays du Tiers-Monde (notamment de Mélanésie). Ainsi le socialisme mélanésien doit aussi se concevoir comme une forme de socialisme chrétien (voir ci-dessous).

En Afrique, de nombreux penseurs - tels Julius Nyerere en Tanzanie - élaborèrent et mirent en pratiquent des théories socialistes qui s'appuyaient sur des traditions des peuples africains.

Le socialisme chrétien

Deux citations d'Hugo Chavez, sur le socialisme chrétien :

« Parmi les éléments qui pourraient définir le socialisme du XXIe siècle, je dirais que la première caractéristique est l’élément moral. Il faut commencer par cela, par la conscience, par l’éthique. Le Che a beaucoup écrit sur la morale socialiste. Quelle que soit la vision du monde que l’on a, il faut nous réapproprier le sens éthique de la vie. Ce que je dis là tient sans doute beaucoup du christianisme : « Aimez-vous les uns les autres » ou « Aimez votre prochain comme vous même ». En réalité, il s’agit de ceci : de la solidarité avec le frère. Il s’agit de la lutte contre les démons que le capitalisme a semés : l’individualisme, l’égoïsme, la haine, les privilèges. »

« Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme. »


Critiques

Modèle:Idéologies Ces points sont détaillés dans l'article Critiques du socialisme

Sources et Notes

  1. Zeev Sternhell: Maurice Barrès et le nationalisme français. – Bruxelles : Editions Complexe, 1985,
  2. Voir [1]
  3. Voir [2]
  4. Ian Kershaw, Hitler: A Profile in Power, Chapter I (London, 1991, rev. 2001)
  5. John Toland, Adolf Hitler, Pygmalion, 1997. ISBN-10: 2857040393
  6. Liberty or Equality, von Kuehnelt-Leddihn, Christendom Press, Front Royal, VA, 1952, 1993. pg 257
  7. The Logic of Evil, The Social Origins of the Nazi Party, 1925-1933, William Brustein, Yale University Press, New Haven, CT, 1996. pg 141.
  8. Henry A. Turner, "German Big Business and the Rise of Hitler", Oxford University Press, 1985. p.82
  9. Voir [3]

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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