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« Pat Nixon » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2012}}
{{Voir homonymes|Nixon (homonymie)}}
{{Voir homonymes|Nixon}}
{{Infobox Conjoint politique
{{Infobox Personnalité politique
| charte = Conjoint politique
| nom = Pat Nixon
| nom = Pat Nixon
| image = [[Fichier:PatNixon.jpg|200px|alt=Portrait de Pat Nixon]]
| image = PatNixon.jpg
| légende = Photographie de Pat Nixon
| légende = Pat Nixon en 1972.
| statut = {{37e}} [[Première dame des États-Unis]]
| fonction1 = [[Première dame des États-Unis]]
| début = {{date|20|janvier|1969}}
| à partir du fonction1 = 20 janvier 1969
| fin = {{date|9|août|1974}}
| jusqu'au fonction1 = 9 août 1974<br /><small>({{durée|20|1|1969|9|8|1974}})</small>
| président 1 = [[Richard Nixon]]
| prédécesseur 1 = [[Lady Bird Johnson]]
| successeur 1 = [[Betty Ford]]
| fonction2 = [[Deuxième dame des États-Unis]]
| à partir du fonction2 = 20 janvier 1953
| jusqu'au fonction2 = 20 janvier 1961<br /><small>({{durée|20|1|1953|20|1|1961}})</small>
| vice-président 2 = [[Richard Nixon]]
| prédécesseur 2 = [[Jane Hadley Barkley]]
| successeur 2 = [[Lady Bird Johnson]]
| nom de naissance = Thelma Catherine Ryan
| date de naissance = 16 mars 1912
| lieu de naissance = [[Ely (Nevada)|Ely]], [[Nevada]] ([[États-Unis]])
| date de décès = {{date de décès|22|juin|1993|16|mars|1912}}
| lieu de décès = [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]], [[New Jersey]] ([[États-Unis]])
| conjoint = [[Richard Nixon]]
| conjoint = [[Richard Nixon]]
| enfants = Tricia Nixon Cox <small>(1946)</small><br />[[Julie Nixon Eisenhower]] <small>(1948)</small>
| prédécesseur = [[Lady Bird Johnson]]
| successeur = [[Betty Ford]]
| université = [[Université du Sud de la Californie]]
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| nom de naissance = Thelma Catherine Ryan Nixon
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| date de naissance = {{date de naissance|16|mars|1912}}
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| mère = <!--facultatif-->
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}}
}}


'''Thelma Catherine Ryan Nixon'''<ref name="First Lady Pat Nixon">{{en}} {{Lien web|url=http://www.firstladies.org/biographies/firstladies.aspx?biography=38|titre=First Lady Biography : Pat Nixon|site=http://www.firstladies.org/|éditeur=|consulté le=15 août 2007}}</ref>, née le {{Date|16|mars|1912}} et morte le {{date|22|juin|1993}}, est l'épouse de [[Richard Nixon]], {{37e}} [[président des États-Unis]], entre le {{Date|20|janvier|1969}} et le {{Date|8|août|1974}}. Elle est davantage connue sous les prénoms de '''Patricia''' ou '''Pat'''.
'''Thelma Catherine Ryan Nixon'''<ref name="First Lady Pat Nixon">{{Lien web|langue=en|url=http://www.firstladies.org/biographies/firstladies.aspx?biography=38|titre=First Lady Biography : Pat Nixon|site=firstladies.org|consulté le=15 août 2007|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>, née le {{Date de naissance-|16|mars|1912}} à [[Ely (Nevada)|Ely]] ([[Nevada]]) et morte le {{date de décès-|22|juin|1993}} à [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]] ([[New Jersey]]), est l'épouse de [[Richard Nixon]], {{37e}} [[président des États-Unis]] entre le {{Date-|20|janvier|1969}} et le {{Date-|8|août|1974}}. Elle est davantage connue sous son surnom de '''Pat Nixon''', voire '''Patricia Nixon'''.

Née dans l'État du [[Nevada]], Pat Ryan grandit à [[Los Angeles]] en [[Californie]], finit ses études secondaires en [[1929]], intègre le ''Fullerton Junior College'' puis l'[[université de Californie du Sud]]. Elle finance ses études en travaillant comme gestionnaire de pharmacie, dactylographe, technicienne et boutiquière. En [[1940]], elle épouse l'avocat Richard Nixon, qui lui donne deux filles. Elle soutient son mari lors de ses victorieuses campagnes électorales pour le [[Congrès des États-Unis|Congrès]], en [[1946]] et [[1948]]. Celui-ci est élu [[vice-président des États-Unis]], et fait partie de l'[[administration Eisenhower]]. Pat Nixon gagne de son côté une visibilité médiatique appréciée ; elle soutient son époux lors de sa candidature malheureuse à l'[[Élection présidentielle américaine de 1960|élection présidentielle de 1960]] et de celle, victorieuse, à l'[[Élection présidentielle américaine de 1968|élection de 1968]].


En tant que [[Première dame des États-Unis]], elle promeut un certain nombre de causes caritatives. Elle acquiert 600 objets de mobilier et d'art pour la [[Maison-Blanche]], soit plus qu'aucune Première dame avant elle. Elle est alors aussi la première à effectuer autant de voyages officiels, visitant près de 80 pays ; elle est également la première à se rendre dans une zone de combat. Ces déplacements résonnent favorablement dans les médias, l'opinion publique et dans les pays-hôtes. Richard Nixon est réélu en 1972, mais doit quitter ses fonctions deux ans plus tard, après la révélation du [[scandale du Watergate]].
En tant que [[première dame des États-Unis]], elle promeut un certain nombre de causes caritatives. Elle acquiert {{nobr|600 objets}} de mobilier et d'art pour la [[Maison-Blanche]], soit plus qu'aucune première dame avant elle. Elle effectue des voyages officiels dans près de {{nobr|80 pays}} différents, un record à l'époque, et elle est également la première à se rendre dans une zone de combat. Ces déplacements sont bien accueillis par les médias, l'opinion publique et les pays-hôtes.


Ses apparitions publiques se font dès lors moins fréquentes. Elle retourne avec son époux vivre en Californie, puis dans le [[New Jersey]]. Elle subit deux [[accident vasculaire cérébral|accidents vasculaires cérébraux]] (en 1976 et 1983) et apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon, en [[1992]]. Elle décède un an plus tard, à l'âge de 81 ans.
Après la démission de son époux, elle retourne vivre avec lui en Californie, puis dans le [[New Jersey]]. Elle subit deux [[accident vasculaire cérébral|accidents vasculaires cérébraux]] (en 1976 et 1983) et apprend qu'elle est atteinte d'un [[cancer du poumon]], en [[1992]]. Elle meurt un an plus tard, à l'âge de {{nobr|81 ans}}.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Origines ===
=== Origines ===
Thelma Catherine Ryan naît le {{date|16|mars|1912}} dans la petite ville minière d'[[Ely (Nevada)|Ely]], dans le [[Nevada]], un jour avant la [[fête de la Saint-Patrick]]. Son père, William M. Ryan Sr., est un marin, mineur et maraîcher d'origine irlandaise. Sa mère, Katherine Halberstadt, descend d'immigrés allemands<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle a deux frères aînés, William Jr. (1910-1997) et Thomas (1911-1992), un demi-frère, Matthew Bender (né en 1907), issu du premier mariage de sa mère (son premier époux est mort pendant la crue d’un fleuve, dans le [[Dakota du Sud]])<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.
[[Thelma (prénom)|Thelma]] Catherine Ryan naît dans la petite ville minière du [[Nevada]], un jour avant la [[fête de la Saint-Patrick]]. Son père, William M. Ryan Sr., est un marin, mineur et maraîcher d'origine irlandaise. Sa mère, Katherine Halberstadt, descend d'immigrés allemands<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle a deux frères aînés, William Jr. (1910-1997) et Thomas (1911-1992), un demi-frère, Matthew Bender (1907-1973) une demi sœur, Neva Bender (1909-1981) issu du premier mariage de sa mère (son premier époux est mort pendant la crue d’un fleuve, dans le [[Dakota du Sud]])<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.


« Pat » est un surnom donné par son père, en référence à sa date de naissance, et à l'importance de la fête qui a lieu le jour suivant, importante chez les [[Irlando-Américains|Américains d'ascendance irlandaise]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Lors de son inscription à l'université, en 1931, elle abandonne son prénom officiel « Thelma » pour le remplacer par « Pat » ou, plus occasionnellement, « Patricia ». Elle n'engage cependant pas de procédure juridique pour officialiser ce changement ; cela n'apparaît donc pas sur son état-civil<ref>{{en}} {{Article|nom1=Halloran|prénom1=Richard|titre=First Lady of the Land at 60: Thelma Catherine Ryan Nixon, Woman in the News|périodique=The New York Times|date=16 mars 1972}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Article|nom1=Kinnard|prénom1=Judith M.|titre=Thelma Ryan's Rise: From White Frame to White House|périodique=The New York Times|date=20 août 1971}}</ref>{{,}}<ref>Adolescente, elle se fait également appeler « Buddy ». Le ''yearbook'' de son lycée mentionne ainsi ce surnom. La page idoine est reproduite en tant qu'illustration dans l'article suivant : Kinnard, Judith M., « Thelma Ryan's Rise: From White Frame to White House », ''The New York Times'', 20 août 1971.</ref>.
« Pat » est un surnom donné par son père, en référence à sa date de naissance, et à l'importance de la fête qui a lieu le jour suivant, importante chez les [[Irlando-Américains|Américains d'ascendance irlandaise]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Lors de son inscription à l'université, en 1931, elle abandonne son prénom officiel « [[Thelma (prénom)|Thelma]] » pour le remplacer par « Pat » ou, plus occasionnellement, « Patricia ». Elle n'engage cependant pas de procédure juridique pour officialiser ce changement ; cela n'apparaît donc pas sur son état-civil<ref>{{en}} {{Article|nom1=Halloran|prénom1=Richard|titre=First Lady of the Land at 60: Thelma Catherine Ryan Nixon, Woman in the News|périodique=The New York Times|date=16 mars 1972}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Article|nom1=Kinnard|prénom1=Judith M.|titre=Thelma Ryan's Rise: From White Frame to White House|périodique=The New York Times|date=20 août 1971}}.</ref>{{,}}<ref>Adolescente, elle se fait également appeler « Buddy ». Le ''yearbook'' de son lycée mentionne ainsi ce surnom. La page idoine est reproduite en tant qu'illustration dans l'article suivant : Kinnard, Judith M., « Thelma Ryan's Rise: From White Frame to White House », ''The New York Times'', 20 août 1971.</ref>.


En [[1914]], la famille Ryan déménage près de [[Los Angeles]], en [[Californie]]. Elle élit domicile dans une petite ferme à [[Artesia (Californie)|Artesia]] (de nos jours [[Cerritos (Californie)|Cerritos]])<ref>{{en}} {{Article|titre=First Lady Hailed on Return 'Home'|périodique=The New York Times|date=6 septembre 1969|page=18}}</ref>. Thelma Ryan travaille au sein de l’exploitation familiale ; elle officie aussi comme aide-comptable dans une banque. Sa mère meurt d'un cancer en [[1924]]<ref name="nyt-obit">{{en}} {{Lien web|titre=Pat Nixon, Former First Lady, Dies at 81|éditeur=The New York Times|date=23 juillet 1993|page=D22|consulté le=9 novembre 2007|url=http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE5D7113AF930A15755C0A965958260&sec=&spon=&pagewanted=2}}</ref>. La jeune fille, alors âgée de douze ans, assume alors toutes les tâches ménagères. Son père meurt en mai [[1930]] de la [[silicose]]<ref name="FLO">{{en}} {{Lien web|url=http://www.firstladies.org/biographies/firstladies.aspx?biography=38|site=http://www.firstladies.org/|titre=Pat Nixon|éditeur=|consulté le=24 décembre 2011}}</ref>.
En [[1914]], la famille Ryan déménage près de [[Los Angeles]], en [[Californie]]. Elle élit domicile dans une petite ferme à [[Artesia (Californie)|Artesia]] (de nos jours [[Cerritos (Californie)|Cerritos]])<ref>{{en}} {{Article|titre=First Lady Hailed on Return 'Home'|périodique=The New York Times|date=6 septembre 1969|page=18}}.</ref>. Thelma Ryan travaille au sein de l’exploitation familiale ; elle officie aussi comme aide-comptable dans une banque. Sa mère meurt d'un cancer en 1924<ref name="nyt-obit">{{Lien web|langue=en|titre=Pat Nixon, Former First Lady, Dies at 81|éditeur=The New York Times|date=23 juillet 1993|page=D22|consulté le=9 novembre 2007|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9F0CE5D7113AF930A15755C0A965958260&sec=&spon=&pagewanted=2}}.</ref>. La jeune fille, alors âgée de douze ans, assume alors toutes les tâches ménagères. Son père meurt en {{date-|mai 1930}} de la [[silicose]]<ref name="FLO">{{Lien web|langue=en|url=http://www.firstladies.org/biographies/firstladies.aspx?biography=38|site=firstladies.org|titre=Pat Nixon|consulté le=24 décembre 2011|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>.


=== Éducation et carrière ===
=== Éducation et carrière ===
Il a souvent été avancé qu’aucune Première dame avant Pat Nixon n’avait véritablement exercé un emploi<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle déclare ainsi à la journaliste [[Gloria Steinem]], pendant la [[Élection présidentielle américaine de 1968|campagne présidentielle de 1968]] : {{Citation|Je n’ai jamais eu le temps de penser à de telles choses – qui je voulais être, qui j’admirais, quelles idées j’avais. Je n'ai jamais eu le temps de rêver d'être quelqu’un d’autre. Je devais travailler}}<ref name="steinem">{{en}} {{Lien web | url=http://nymag.com/news/politics/45934/index11.html | titre=In Your Heart You Know He's Nixon | auteur=Steinem, Gloria | éditeur=''[[New York (magazine)|New York]]'' | date=28 octobre 1968 | consulté le=16 mai 2009 | lien auteur1=Gloria Steinem}}</ref>.
Il a souvent été avancé qu’aucune Première dame avant Pat Nixon n’avait véritablement exercé un emploi<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle déclare ainsi à la journaliste [[Gloria Steinem]], pendant la [[Élection présidentielle américaine de 1968|campagne présidentielle de 1968]] : {{Citation|Je n’ai jamais eu le temps de penser à de telles choses – qui je voulais être, qui j’admirais, quelles idées j’avais. Je n'ai jamais eu le temps de rêver d'être quelqu’un d’autre. Je devais travailler<ref name="steinem">{{Lien web |langue=en |url=http://nymag.com/news/politics/45934/index11.html |titre=In Your Heart You Know He's Nixon |éditeur=''[[New York (magazine)|New York]]'' |date=28 octobre 1968 |consulté le=16 mai 2009 |auteur1=[[Gloria Steinem]]}}.</ref>}}.


Après l'obtention de son diplôme de fin d'études secondaires à l’''Excelsior High School'', en [[1929]], Pat Ryan intègre le ''Fullerton Junior College''. Elle paie sa scolarité grâce à des petits boulots : elle exerce notamment les professions de chauffeur, gérante de pharmacie, opératrice téléphonique et dactylographe<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle est aussi femme de ménage dans une banque<ref name="First Lady Pat Nixon"/> et, de 1930 à 1932, elle travaille à [[New York]] en tant que secrétaire et technicienne en [[Radiographie|radiologie]]<ref name="nyt-obit"/>. Déterminée à {{Citation|faire quelque chose de [sa] vie}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport">{{en}} {{Article|nom1=Viorst|prénom1=Judith|titre=Pat Nixon Is the Ultimate Good Sport|périodique=The New York Times|date=13 septembre 1970|page=SM13}}</ref>, elle s’inscrit, en 1931, à l’[[université de Californie du Sud]] (USC). Elle se spécialise dans le [[merchandising]] et continue à travailler, sur le campus : elle est vendeuse dans un magasin à Bullock's-Wilshire<ref name="Roderick75">{{en}} {{Ouvrage |titre=Wilshire Boulevard: Grand Concourse of Los Angeles |nom1=Roderick |prénom1=Kevin |nom2=Lynxwiler |prénom2=J. Eric |année= |éditeur=Angel City Press |lieu= |isbn=1-883318-55-6 |page=75 |pages= |url= |consulté le=}}</ref> et enseigne la dactylographie et la sténographie dans une école secondaire<ref name="nyt-obit"/>. Elle travaille brièvement dans l’industrie cinématographique<ref name="wh">{{en}} {{Lien web|url=http://www.whitehouse.gov/history/firstladies/pn37.html|titre=Patricia Ryan Nixon|consulté le=1{{er}} août 2008|éditeur=The White House}}</ref> : elle apparaît dans de petits rôles, non crédités, dans les films ''[[Becky Sharp]]'' ([[1935 au cinéma|1935]]) et ''[[Le Grand Ziegfeld]]'' ([[1936 au cinéma|1936]])<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.imdb.com/title/tt0027698/fullcredits|titre=The Great Ziegfeld (1936)|consulté le=2 octobre 2007|année= 2007|éditeur=Internet Movie Database, Inc}}</ref>. En 1937, elle obtient un ''[[Baccalauréat dans les systèmes universitaires anglo-saxons#Baccalauréat en sciences|{{lang|en|bachelor of science}}]]'' en merchandising à l’USC<ref name="First Lady Pat Nixon"/> ; elle a alors également un certificat (délivré par l'USC et équivalent à une [[maîtrise]]<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=48}}.</ref>) qui lui permet d’enseigner au niveau secondaire. Elle devient professeur dans un lycée de [[Whittier (Californie)|Whittier]], toujours en Californie<ref name="wh"/>.
Après l'obtention de son diplôme de fin d'études secondaires à l’''Excelsior High School'', en 1929, Pat Ryan intègre le ''Fullerton Junior College''. Elle paie sa scolarité grâce à des petits boulots : elle exerce notamment les professions de chauffeur, gérante de pharmacie, opératrice téléphonique et dactylographe<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle est aussi femme de ménage dans une banque<ref name="First Lady Pat Nixon"/> et, de 1930 à 1932, elle travaille à [[New York]] en tant que secrétaire et technicienne en [[Radiographie|radiologie]]<ref name="nyt-obit"/>. Déterminée à {{Citation|faire quelque chose de [sa] vie<ref name="PN is the Ultimate Good Sport">{{en}} {{Article |nom1=Viorst |prénom1=Judith |titre=Pat Nixon Is the Ultimate Good Sport |périodique=The New York Times |date=13 septembre 1970 |page=SM13}}.</ref>}}, elle s’inscrit, en 1931, à l’[[université du Sud de la Californie]] (USC). Elle se spécialise dans le [[merchandising]] et continue à travailler, sur le campus : elle est vendeuse dans un magasin à Bullock's-Wilshire<ref name="Roderick75">{{en}} {{Ouvrage |titre=Wilshire Boulevard: Grand Concourse of Los Angeles |nom1=Roderick |prénom1=Kevin |nom2=Lynxwiler |prénom2=J. Eric |année= |éditeur=Angel City Press |isbn=1-883318-55-6 |page=75 |pages= }}.</ref> et enseigne la dactylographie et la sténographie dans une école secondaire<ref name="nyt-obit"/>. Elle travaille brièvement dans l’industrie cinématographique<ref name="wh">{{Lien web|langue=en|url=http://www.whitehouse.gov/history/firstladies/pn37.html|titre=Patricia Ryan Nixon|consulté le=1{{er}} août 2008|éditeur=The White House|brisé le = 2023-11-27}}.</ref> : elle apparaît dans de petits rôles, non crédités, dans les films ''[[Becky Sharp]]'' ([[1935 au cinéma|1935]]) et ''[[Le Grand Ziegfeld]]'' ([[1936 au cinéma|1936]])<ref>{{Lien web|langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0027698/fullcredits|titre=The Great Ziegfeld (1936)|consulté le=2 octobre 2007|année= 2007|éditeur=Internet Movie Database, Inc}}.</ref>. En 1937, elle obtient un ''[[Baccalauréat universitaire#Baccalauréat en sciences|{{langue|en|Bachelor of science}}]]'' en merchandising à l’USC<ref name="First Lady Pat Nixon"/> ; elle a alors également un certificat (délivré par l'USC et équivalent à une [[maîtrise universitaire|maîtrise]]{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=48}}) qui lui permet d’enseigner au niveau secondaire. Elle devient professeur dans un lycée de [[Whittier (Californie)|Whittier]], toujours en Californie<ref name="wh"/>.


=== Mariage et vie conjugale ===
=== Mariage et vie conjugale ===
Pendant ce séjour à Whittier, Pat Ryan fait la connaissance de [[Richard Nixon|Richard Milhous Nixon]], un jeune avocat diplômé de l’[[université Duke]]. Ils se rencontrent au sein d’un petit groupe de théâtre, où ils passaient chacun une audition pour jouer dans la pièce ''[[The Dark Tower (théâtre)|The Dark Tower]]'' de [[George S. Kaufman]]<ref name="nyt-obit"/>. Elle le connaît alors sous le surnom de « Dick ». Le soir de leur premier rendez-vous, il la demande en mariage. Plus tard, elle déclare à propos de cet évènement : {{Citation|J’ai pensé qu’il était fou !}}<ref>{{en}} {{Article|titre=Diplomat in High Heels: Thelma Ryan Nixon|périodique=The New York Times|date=28 juillet 1959|page=11}}</ref>. Pendant deux ans, il la surnomme sa {{Citation|Tsigane sauvage irlandaise}}<ref>{{en}} {{harvsp|Marton|2001|p=173}}.</ref>, alors même qu'il la conduit à des rendez-vous galants avec d’autres hommes. Pat Ryan épouse Richard Nixon le [[21 juin]] [[1940]], à l’hôtel [[Mission Inn]] de [[Riverside (Californie)|Riverside]], en Californie. Elle affirme qu’elle avait été attirée par le jeune homme car {{Citation|il avait de la vitalité et de l’ambition}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/> ; plus tard, elle poursuit : {{Citation|Oh, mais vous ne réalisez pas à quel point il est amusant !}}<ref name="os234">{{en}} {{harvsp|O'Brien|Suteski|2005|p=234}}.</ref>. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], alors que son époux sert à l’[[United States Navy]], Pat Nixon travaille comme économiste auprès du gouvernement ; elle vit alors à [[San Francisco]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.
Pendant ce séjour à Whittier, Pat Ryan fait la connaissance de [[Richard Nixon|Richard Milhous Nixon]], un jeune avocat diplômé de l’[[université Duke]]. Ils se rencontrent au sein d’un petit groupe de théâtre, où ils passaient chacun une audition pour jouer dans la pièce ''[[The Dark Tower (pièce de théâtre)|The Dark Tower]]'' de [[George S. Kaufman]]<ref name="nyt-obit"/>. Elle le connaît alors sous le surnom de « Dick ». Le soir de leur premier rendez-vous, il la demande en mariage. Plus tard, elle déclare à propos de cet évènement : {{Citation|J’ai pensé qu’il était fou<ref>{{en}} {{Article |titre=Diplomat in High Heels: Thelma Ryan Nixon |périodique=The New York Times |date=28 juillet 1959 |page=11}}.</ref> !}}. Pendant deux ans, il la surnomme sa {{Citation|Tsigane sauvage irlandaise{{sfn|Marton|2001|p=173}}}}, alors même qu'il la conduit à des rendez-vous galants avec d’autres hommes. Pat Ryan épouse Richard Nixon le {{date-|21|juin|1940}}, à l’hôtel [[Mission Inn]] de [[Riverside (Californie)|Riverside]], en Californie. Elle affirme qu’elle avait été attirée par le jeune homme car {{Citation|il avait de la vitalité et de l’ambition<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>}} ; plus tard, elle poursuit : {{Citation|Oh, mais vous ne réalisez pas à quel point il est amusant{{sfn|O'Brien|Suteski|2005|p=234}} !}} Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], alors que son époux sert à l’[[United States Navy]], Pat Nixon travaille comme économiste auprès du gouvernement ; elle vit alors à [[San Francisco]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.


Dans sa vie privée, Richard Nixon est décrit comme un homme proche de son épouse, la félicitant pour son travail, lui souhaitant son anniversaire et lui offrant assez fréquemment des cadeaux<ref name="csa172">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=172}}.</ref>. Lors des dîners officiels présidentiels, il modifiera ainsi le protocole en place, afin qu’elle soit parmi les premiers servis<ref name="csa173">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=173}}.</ref>. De son côté, Pat Nixon considère son mari comme un homme vulnérable et cherche à le protéger<ref name="csa173"/>. Aux critiques qu’il subissait, elle répondait : {{Citation|Lincoln recevait encore plus de critiques. Il était assez grand pour qu'il ne s’en soucie pas. Mon mari suit le même chemin}}<ref name="csa173"/>.
Dans sa vie privée, Richard Nixon est décrit comme un homme proche de son épouse, la félicitant pour son travail, lui souhaitant son anniversaire et lui offrant assez fréquemment des cadeaux{{sfn|Anthony|1991|p=172}}. Lors des dîners officiels présidentiels, il modifiera ainsi le protocole en place, afin qu’elle soit parmi les premiers servis{{sfn|Anthony|1991|p=173}}. De son côté, Pat Nixon considère son mari comme un homme vulnérable et cherche à le protéger{{sfn|Anthony|1991|p=173}}. Aux critiques qu’il subissait, elle répondait : {{Citation|Lincoln recevait encore plus de critiques. Il était assez grand pour qu'il ne s’en soucie pas. Mon mari suit le même chemin{{sfn|Anthony|1991|p=173}}}}.


=== Premières campagnes politiques ===
=== Premières campagnes politiques ===
Lorsque son époux entre en politique, en 1946, afin de briguer un siège à la [[Chambre des représentants des États-Unis]] (pour le {{12e}} district de Californie), Pat Nixon fait campagne à ses côtés. La même année, elle donne naissance à leur premier enfant, une fille, nommée Patricia mais souvent surnommée « Tricia ». En 1948, Julia, leur seconde et dernière fille vient au monde. Quand on l’interroge sur la carrière de son mari, Pat Nixon déclare : {{Citation|La seule chose que je pouvais faire, c’était l’aider ; mais je n’aurais pas choisi la politique comme vie}}<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,942982,00.html|titre=Pat Nixon: Steel and Sorrow|consulté le=18 août 2008|éditeur=Time|date=19 août 2008}}</ref>. Elle participe à la campagne, notamment en faisant des recherches sur l’adversaire de Richard Nixon, [[Jerry Voorhis]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>, le représentant en fonction, et en écrivant et distribuant des fascicules de campagne<ref name="Encyclopedia Brittanica">{{en}} {{cite encyclopedia| title =The American Presidency| encyclopedia = Encyclopædia Britannica | éditeur=Encyclopædia Britannica| année= 2007}}</ref>. Pendant les six années qui suivent, elle voit son mari déménager à [[Washington (District de Columbia)|Washington]] puis être choisi pour être le [[Liste des candidats républicains à la vice-présidence des États-Unis|candidat à la vice-présidence républicaine]], pour l’[[élection présidentielle américaine de 1952|élection présidentielle de 1952]]<ref name="ViceP">{{en}} {{Lien web|url=http://www.nixonlibrary.gov/thelife/apolitician/thevicepresident.php|site=http://www.nixonlibrary.gov/|titre=The Vice President|éditeur=|consulté le=24 décembre 2011}}</ref>.
Lorsque son époux entre en politique, en 1946, afin de briguer un siège à la [[Chambre des représentants des États-Unis]] (pour le {{12e|district}} de Californie), Pat Nixon fait campagne à ses côtés. La même année, elle donne naissance à leur premier enfant, une fille, nommée Patricia mais souvent surnommée « Tricia ». En 1948, Julia, leur seconde et dernière fille vient au monde. Quand on l’interroge sur la carrière de son mari, Pat Nixon déclare : {{Citation|La seule chose que je pouvais faire, c’était l’aider ; mais je n’aurais pas choisi la politique comme vie<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,942982,00.html |titre=Pat Nixon: Steel and Sorrow |consulté le=18 août 2008 |éditeur=Time |date=19 août 2008|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>}}. Elle participe à la campagne, notamment en faisant des recherches sur l’adversaire de Richard Nixon, [[Jerry Voorhis]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>, le représentant en fonction, et en écrivant et distribuant des fascicules de campagne<ref name="Encyclopedia Brittanica">{{Ouvrage|langue=en|titre=The American Presidency|éditeur=Encyclopædia Britannica|année=2007|isbn=}}.</ref>. Pendant les six années qui suivent, elle voit son mari déménager à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] puis être choisi pour être le [[Liste des candidats républicains à la vice-présidence des États-Unis|candidat à la vice-présidence républicaine]], pour l’[[élection présidentielle américaine de 1952|élection présidentielle de 1952]]<ref name="ViceP">{{Lien web|langue=en|url=http://www.nixonlibrary.gov/thelife/apolitician/thevicepresident.php|site=nixonlibrary.gov|titre=The Vice President|consulté le=24 décembre 2011|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>.


Bien que de confession [[méthodisme|méthodiste]], elle et son mari suivent régulièrement les offices d'autres églises protestantes proches de leur domicile, surtout après leur déménagement à Washington. Ils sont ainsi des paroissiens de la ''Metropolitan Memorial Methodist Church'' et occasionnellement d'une église [[baptisme|baptiste]] où officie le révérend [[Billy Graham]], et la ''Marble Collegiate Church'' du pasteur [[Norman Vincent Peale]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,844670-2,00.html|titre=A Worshiper in the White House|consulté le= 8 octobre 2007|date= 6 décembre 1968 |éditeur=Time|pages=1–2}}</ref>.
Bien que de confession [[méthodisme|méthodiste]], elle et son mari suivent régulièrement les offices d'autres églises protestantes proches de leur domicile, surtout après leur déménagement à Washington. Ils sont ainsi des paroissiens de la ''Metropolitan Memorial Methodist Church'' et occasionnellement d'une église [[baptisme|baptiste]] où officie le révérend [[Billy Graham]], et la ''Marble Collegiate Church'' du pasteur [[Norman Vincent Peale]]<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,844670-2,00.html|titre=A Worshiper in the White House|consulté le= 8 octobre 2007|date= 6 décembre 1968 |éditeur=Time|pages=1–2|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>.


===Épouse du vice-président des États-Unis, « Seconde dame » : 1953-1961===
=== Deuxième dame des États-Unis : 1953-1961 ===
[[Fichier:Nixons in Ghana 1957.jpg|thumb|Le vice-président des États-Unis Richard Nixon, et son épouse Pat, pendant leur visite d’État au [[Ghana]], en 1957.|alt=Richard et Pat Nixon assis entre trois Ghanéens pendant leur visite d'État de 1957.]]
[[Fichier:Nixons in Ghana 1957.jpg|vignette|Avec son mari, alors vice-président des États-Unis, pendant leur visite d’État au [[Ghana]], en 1957.|alt=Richard et Pat Nixon assis entre trois Ghanéens pendant leur visite d'État de 1957.]]


Lors de la [[Élection présidentielle américaine de 1952|campagne présidentielle de 1952]], l’attitude de Pat Nixon à l’égard de la politique change, quand son mari est soupçonné de financements frauduleux. Elle l’encourage à se battre contre ces accusations, notamment en prononçant son discours dit du « [[Discours de Richard Nixon du 23 septembre 1952|Checkers Speech]] », dans lequel il rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés, admettant n'avoir accepté qu'un seul don, le cadeau par ses enfants d'un chien du nom de « Checkers ». Il s’agit de la première apparition de Pat Nixon à la télévision nationale ; ses filles et ledit chien sont également présents. Se défendant avec conviction, il souligne les qualités de sa femme, faisant état de l'ancien emploi de sténographe de cette dernière<ref name="steinem"/>. Il ajoute : {{Citation|Je dois vous dire que Pat n’a jamais possédé de manteau en vison. Mais elle porte un respectable manteau de Républicain ; et je lui ai toujours dit qu’elle aurait une belle apparence avec presque rien}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.pbs.org/wgbh/amex/presidents/34_eisenhower/psources/ps_checkers.html|titre=Richard Nixon's Checkers Speech|consulté le=5 novembre 2007|année=2002–2003|éditeur=PBS}}</ref>{{,}}<ref>Cependant, en 1968, une journaliste de mode du ''The New York Times'' révèle que Pat Nixon a acheté un manteau de vison blond et un autre en [[karakul]] brun et noir au fourreur Sidney Fink de Blum & Fink. {{en}} {{Article|nom1=Curtis|prénom1=Charlotte|titre=Fashion Spotlight Turns to New First Family|périodique=The New York Times|date=21 décembre 1968}}</ref>.
Lors de la [[Élection présidentielle américaine de 1952|campagne présidentielle de 1952]], l’attitude de Pat Nixon à l’égard de la politique change, quand son mari est soupçonné de financements frauduleux. Elle l’encourage à se battre contre ces accusations, notamment en prononçant son discours dit du « [[Discours de Richard Nixon du 23 septembre 1952|Checkers Speech]] », dans lequel il rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés, admettant n'avoir accepté qu'un seul don, le cadeau par ses enfants d'un chien du nom de « Checkers ». Il s’agit de la première apparition de Pat Nixon à la télévision nationale ; ses filles et ledit chien sont également présents. Se défendant avec conviction, il souligne les qualités de sa femme, faisant état de l'ancien emploi de sténographe de cette dernière<ref name="steinem"/>. Il ajoute : {{Citation|Je dois vous dire que Pat n’a jamais possédé de manteau en vison. Mais elle porte un respectable manteau de Républicain ; et je lui ai toujours dit qu’elle aurait une belle apparence avec presque rien<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.pbs.org/wgbh/amex/presidents/34_eisenhower/psources/ps_checkers.html |titre=Richard Nixon's Checkers Speech |consulté le=5 novembre 2007 |année=2002–2003 |éditeur=PBS|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>{{,}}<ref>Cependant, en 1968, une journaliste de mode du ''The New York Times'' révèle que Pat Nixon a acheté un manteau de vison blond et un autre en [[karakul]] brun et noir au fourreur Sidney Fink de Blum & Fink. {{en}} {{Article |nom1=Curtis |prénom1=Charlotte |titre=Fashion Spotlight Turns to New First Family |périodique=The New York Times |date=21 décembre 1968}}.</ref>}}.


Pat Nixon accompagne son mari à l'étranger pendant ses années de vice-présidence. Elle visite alors 53 pays, souvent en contournant les déjeuners officiels pour visiter des hôpitaux, des orphelinats, et même une [[léproserie]] au [[Panama]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Lors d’un voyage au [[Venezuela]], la limousine du couple Nixon est victime de jets de pierres, et ils sont conspués comme représentants du gouvernement américain<ref>{{en}} {{Lien web|titre=The Silent Partner|éditeur=Time|date=29 février 1960|consulté le=9 novembre 2007|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,873226-1,00.html}}</ref>.
Pat Nixon accompagne son mari à l'étranger pendant ses années de [[Vice-président des États-Unis|vice-présidence]]. Elle visite alors 53 pays, souvent en contournant les déjeuners officiels pour visiter des hôpitaux, des orphelinats, et même une [[léproserie]] au [[Panama]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Lors d’un voyage au [[Venezuela]], la limousine du couple Nixon est victime de jets de pierres, et ils sont conspués comme représentants du gouvernement américain<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Silent Partner|éditeur=Time|date=29 février 1960|consulté le=9 novembre 2007|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,873226-1,00.html|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>.


Un article publié le {{1er novembre}} 1958 dans le ''[[The Seattle Times|Seattle Times]]'' est révélateur de la forte tendance médiatique de l'époque à se montrer favorable à la future Première Dame. On peut y lire : {{Citation|On dit toujours de M{{me}} Nixon qu’elle est gracieuse et chaleureuse. Et il est bien évident qu’elle est chaleureuse. Elle accueille n'importe quel inconnu comme un ami. Elle ne se contente pas de donner une poignée de main, mais elle serre la main du visiteur entre les siennes. Ses manières sont directes… M{{me}} Nixon confirme également sa réputation d'être une femme soignée, qu’importe la longueur de la journée}}. Un an et demi plus tard, pendant la campagne présidentielle de son époux, ''[[The New York Times]]'' note qu’elle est {{Citation|un parangon des vertus de l’épouse}} dont {{Citation|l’efficacité ferait passer bien d'autres femmes pour paresseuses et sans talents}}<ref>{{en}} {{Article|nom1=Bender|prénom1=Marylin|titre=Pat Nixon: A Diplomat in High Heels|périodique=The New York Times|date=28 juillet 1960|page=31}}</ref>.
Un article publié le {{date-|1er novembre 1958}} dans le ''[[The Seattle Times|Seattle Times]]'' est révélateur de la forte tendance médiatique de l'époque à se montrer favorable à la future Première Dame. On peut y lire : {{Citation|On dit toujours de {{Mme|Nixon}} qu’elle est gracieuse et chaleureuse. Et il est bien évident qu’elle est chaleureuse. Elle accueille n'importe quel inconnu comme un ami. Elle ne se contente pas de donner une poignée de main, mais elle serre la main du visiteur entre les siennes. Ses manières sont directes… {{Mme|Nixon}} confirme également sa réputation d'être une femme soignée, qu’importe la longueur de la journée}}. Un an et demi plus tard, pendant la campagne présidentielle de son époux, ''[[The New York Times]]'' note qu’elle est {{Citation|un parangon des vertus de l’épouse}} dont {{Citation|l’efficacité ferait passer bien d'autres femmes pour paresseuses et sans talents<ref>{{en}} {{Article |nom1=Bender |prénom1=Marilyn |titre=Pat Nixon: A Diplomat in High Heels |périodique=The New York Times |date=28 juillet 1960 |page=31}}.</ref>}}.


Pat Nixon est nommée {{citation|Femme au foyer exceptionnelle de l'année}} (1953), {{citation|Mère de l'Année}} (1955) et {{citation|Maîtresse de maison idéale de la Nation}} (1957)<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>.
Pat Nixon est nommée {{citation|Femme au foyer exceptionnelle de l'année}} (1953), {{citation|Mère de l'Année}} (1955) et {{citation|Maîtresse de maison idéale de la Nation}} (1957)<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>.


===Les campagnes de son mari : 1960, 1962 et 1968===
=== Les campagnes de son mari : 1960, 1962 et 1968 ===
Le vice-président Nixon participe à l’[[élection présidentielle américaine de 1960]] comme candidat du [[Parti républicain (États-Unis)|Parti républicain]], contre le sénateur [[John Fitzgerald Kennedy]], candidat du [[Parti démocrate (États-Unis)|Parti démocrate]]. Pat Nixon participe activement à la campagne de son mari, notamment par le biais d'une campagne de presse qui la met résolument en avant avec le slogan « ''Pat for First Lady'' » (« Pat comme Première dame »)<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Battu, Richard Nixon accepte sa défaite malgré des scores assez serrés pour le choix des grands électeurs (49,55 % à Nixon contre 49,72 % à Kennedy) et des soupçons de fraude électorale<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.museum.tv/archives/etv/K/htmlK/kennedy-nixon/kennedy-nixon.htm|titre=Kennedy-Nixon Presidential Debates, 1960|consulté le= 8 octobre 2007|auteur= Allen, Erika Tyner|éditeur= Museum of Broadcast Communications}}</ref>. Pat Nixon plaide auprès de son mari pour qu’il demande un recomptage des voix, en vain<ref name="os234"/>. Elle apparaît bouleversée aux caméras de télévision lorsqu’elle apprend la défaite du Parti républicain. Un journaliste déclare : {{Citation|des millions de téléspectateurs ont pu assister à son combat désespéré pour maintenir un sourire à ses lèvres [...] alors que des larmes amères coulaient de ses yeux}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>.
Le vice-président Nixon participe à l’[[élection présidentielle américaine de 1960]] comme candidat du [[Parti républicain (États-Unis)|Parti républicain]], contre le sénateur [[John Fitzgerald Kennedy]], candidat du [[Parti démocrate (États-Unis)|Parti démocrate]]. Pat Nixon participe activement à la campagne de son mari, notamment par le biais d'une campagne de presse qui la met résolument en avant avec le slogan « ''Pat for First Lady'' » (« Pat comme Première dame »)<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Battu, Richard Nixon accepte sa défaite malgré des scores assez serrés pour le choix des grands électeurs (49,55 % à Nixon contre 49,72 % à Kennedy) et des soupçons de fraude électorale<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.museum.tv/archives/etv/K/htmlK/kennedy-nixon/kennedy-nixon.htm|titre=Kennedy-Nixon Presidential Debates, 1960|consulté le= 8 octobre 2007|auteur= Allen, Erika Tyner|éditeur= Museum of Broadcast Communications|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>. Pat Nixon plaide auprès de son mari pour qu’il demande un recomptage des voix, en vain{{sfn|O'Brien|Suteski|2005|p=234}}. Elle apparaît bouleversée aux caméras de télévision lorsqu’elle apprend la défaite du Parti républicain. Un journaliste déclare : {{Citation|des millions de téléspectateurs ont pu assister à son combat désespéré pour maintenir un sourire à ses lèvres [] alors que des larmes amères coulaient de ses yeux<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>}}.


En 1962, le couple se lance dans une nouvelle campagne électorale, Richard Nixon briguant cette fois-ci le poste de [[gouverneur de Californie]]. Pourtant, il échoue face au gouverneur démocrate sortant, [[Pat Brown]]<ref name="ViceP"></ref>.
En 1962, le couple se lance dans une nouvelle campagne électorale, Richard Nixon briguant cette fois-ci le poste de [[gouverneur de Californie]]. Pourtant, il échoue face au gouverneur démocrate sortant, [[Pat Brown]]<ref name="ViceP" />.


Six ans plus tard, Richard Nixon se présente à nouveau à la présidence, lors des [[élection présidentielle américaine de 1968|élections de 1968]]. Pat Nixon est pourtant réticente à affronter une nouvelle campagne, la huitième depuis 1946<ref name="jne235237">{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=235, 237}}.</ref>. Son mari est alors un personnage très controversé dans la vie politique américaine<ref>{{en}} {{Ouvrage|nom1=Mason|prénom1=Robert|titre=Richard Nixon and the Quest for a New Majority|éditeur=UNC Press|année=2004|isbn=0-8078-2905-6|page=25}}</ref>, et elle partage avec la même intensité les critiques et les louanges dont il est la cible ou le bénéficiaire : elle n’a pas réussi à établir une identité publique indépendante de ce dernier<ref name="steinem"/>. Même si elle le soutient avec conviction, elle craint un « nouveau 1960 », lorsque Nixon avait perdu face à Kennedy<ref name="jne235237"/>. Elle s'investit pourtant dans la campagne, participant notamment à de nombreux déplacements<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=236}}.</ref>. Richard Nixon remporte l’élection face au vice-président démocrate sortant [[Hubert Humphrey]], et Pat Nixon devient alors [[Première dame des États-Unis]].
Six ans plus tard, Richard Nixon se présente à nouveau à la présidence, lors des [[élection présidentielle américaine de 1968|élections de 1968]]. Pat Nixon est pourtant réticente à affronter une nouvelle campagne, la huitième depuis 1946{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=235 et 237}}. Son mari est alors un personnage très controversé dans la vie politique américaine<ref>{{en}} {{Ouvrage |auteur1=Robert Mason |titre=Richard Nixon and the Quest for a New Majority |éditeur=UNC Press |année=2004 |isbn=0-8078-2905-6 |page=25}}.</ref>, et elle partage avec la même intensité les critiques et les louanges dont il est la cible ou le bénéficiaire : elle n’a pas réussi à établir une identité publique indépendante de ce dernier<ref name="steinem"/>. Même si elle le soutient avec conviction, elle craint un « nouveau 1960 », lorsque Nixon avait perdu face à Kennedy{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=235 et 237}}. Elle s'investit pourtant dans la campagne, participant notamment à de nombreux déplacements{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=236}}. Richard Nixon remporte l’élection face au vice-président démocrate sortant [[Hubert Humphrey]], et Pat Nixon devient alors [[Première dame des États-Unis]].


===Première dame des États-Unis : 1969-1974===
=== Première dame des États-Unis : 1969-1974 ===
====Principales initiatives====
==== Principales initiatives ====
[[Fichier:Richard Nixon 1969 inauguration.png|thumb|left|Pat Nixon tenant les Bibles des familles Ryan et Nixon, lors de la cérémonie d'investiture de son mari, le [[20 janvier]] [[1969]].|alt=Richard Nixon prêtant serment, assisté de sa femme, autour d'une assemblée assise sur des gradins.]]
[[Fichier:Richard Nixon 1969 inauguration.png|vignette|gauche|upright=1.0|Pat Nixon tenant les Bibles des familles Ryan et Nixon, lors de la cérémonie d'investiture de son mari, le {{date-|20|janvier|1969}}.|alt=Richard Nixon prêtant serment, assisté de sa femme, autour d'une assemblée assise sur des gradins.]]


Pat Nixon estimait que la Première dame devait toujours être un exemple de vertu et de dignité pour le peuple américain<ref name="csa165">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=165}}.</ref>. Alors, lorsqu’on lui demande comment elle entrevoit son nouveau rôle, elle dit ne pas vouloir se contenter d’imiter sa prédécesseur, [[Lady Bird Johnson]]<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=168}}.</ref>. Elle décide de poursuivre ce qu’elle appelle la « diplomatie personnelle », c’est-à-dire rendre visite aux populations des États américains ou à celles d’autres pays<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=254}}.</ref>.
Pat Nixon estimait que la Première dame devait toujours être un exemple de vertu et de dignité pour le [[Américains (peuple)|peuple américain]]{{sfn|Anthony|1991|p=165}}. Alors, lorsqu’on lui demande comment elle entrevoit son nouveau rôle, elle dit ne pas vouloir se contenter d’imiter sa prédécesseur, [[Lady Bird Johnson]]{{sfn|Anthony|1991|p=168}}. Elle décide de poursuivre ce qu’elle appelle la « diplomatie personnelle », c’est-à-dire rendre visite aux populations des États américains ou à celles d’autres pays{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=254}}.


En tant que Première dame, une de ses principales initiatives est la promotion du volontariat et du bénévolat dans les hôpitaux, les organisations civiques et les centres de réadaptation<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library">{{en}} {{Lien web |url=http://firstlady.nixonfoundation.org/2010/04/02/the-white-house-years-3/|titre=Biography of First Lady Pat Nixon|consulté le=24 décembre 2011|année=2010|éditeur= Richard Nixon Library & Birthplace Foundation}}</ref>. Elle déclare ainsi : {{Citation|Notre réussite en tant que nation dépend de notre volonté à donner généreusement de nous-mêmes, pour le bien-être et l'enrichissement de la vie d’autrui}}<ref name="csa177">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=177}}.</ref>. Par exemple, elle entreprend un voyage dans le pays sur le thème ''Vest Pockets for Volunteerism'', où elle rend visite à plusieurs programmes de bénévolat<ref name="csa177"/>. Susan Porter, qui organise alors les déplacements de la Première dame, note qu’elle les considérait comme {{Citation|des héros méconnus}}<ref name="csa177"/>. Un second tour des États-Unis pour la promotion de ces œuvres de charité a pour but de montrer que les étudiants ne sont pas tous opposés à la [[guerre du Viêt Nam]]<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=181}}.</ref>. Pat Nixon elle-même fait partie d'organisations bénévoles, notamment la ''Women in Community Services'' et l'''Urban Services League''<ref name="csa177"/>. En 1973, elle défend la Loi du service volontaire national, qui encourage le bénévolat tout en offrant certaines subventions à des organismes caritatifs<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.presidency.ucsb.edu/ws/index.php?pid=3984|titre=Richard Nixon: Statement on Signing the Domestic Volunteer Service Act of 1973|date=1{{er}} octobre 1973|consulté le=19 août 2008|éditeur=The American Presidency Project}}</ref><ref name="PN Biography: Richard Nixon Library"></ref>. Certains journalistes considèrent néanmoins cet engagement associatif comme assez terne en comparaison avec les initiatives prises par les anciennes Premières dames [[Lady Bird Johnson]] et [[Jacqueline Kennedy-Onassis|Jacqueline Kennedy]]<ref name="burns-125">{{en}} {{harvsp|Burns|2008|p=125}}.</ref>.
En tant que Première dame, une de ses principales initiatives est la promotion du volontariat et du [[bénévolat]] dans les hôpitaux, les organisations civiques et les centres de réadaptation<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library">{{Lien web|langue=en |url=http://firstlady.nixonfoundation.org/2010/04/02/the-white-house-years-3/|titre=Biography of First Lady Pat Nixon|consulté le=24 décembre 2011|année=2010|éditeur= Richard Nixon Library & Birthplace Foundation|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>. Elle déclare ainsi : {{Citation|Notre réussite en tant que nation dépend de notre volonté à donner généreusement de nous-mêmes, pour le bien-être et l'enrichissement de la vie d’autrui{{sfn|Anthony|1991|p=177}}}}. Par exemple, elle entreprend un voyage dans le pays sur le thème ''Vest Pockets for Volunteerism'', où elle rend visite à plusieurs programmes de bénévolat{{sfn|Anthony|1991|p=177}}. Susan Porter, qui organise alors les déplacements de la Première dame, note qu’elle les considérait comme {{Citation|des héros méconnus{{sfn|Anthony|1991|p=177}}}}. Un second tour des États-Unis pour la promotion de ces œuvres de charité a pour but de montrer que les étudiants ne sont pas tous opposés à la [[guerre du Viêt Nam]]{{sfn|Anthony|1991|p=181}}. Pat Nixon elle-même fait partie d'organisations bénévoles, notamment la ''Women in Community Services'' et l’''Urban Services League''{{sfn|Anthony|1991|p=177}}. En 1973, elle défend la Loi du service volontaire national, qui encourage le bénévolat tout en offrant certaines subventions à des organismes caritatifs<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.presidency.ucsb.edu/ws/index.php?pid=3984|titre=Richard Nixon: Statement on Signing the Domestic Volunteer Service Act of 1973|date=1er octobre 1973|consulté le=19 août 2008|éditeur=The American Presidency Project}}.</ref>{{,}}<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library" />. Certains journalistes considèrent néanmoins cet engagement associatif comme assez terne en comparaison avec les initiatives prises par les anciennes Premières dames [[Lady Bird Johnson]] et [[Jacqueline Kennedy-Onassis|Jacqueline Kennedy]]{{sfn|Burns|2008|p=125}}.


Pat Nixon s'implique également dans le développement des zones de loisirs et de parcs naturels. Elle est membre du Comité présidentiel pour l'emploi des handicapés, et apporte son soutien aux organisations dédiées à l'amélioration de la vie de ces derniers. Pour le premier [[Action de grâce (Thanksgiving)|Thanksgiving]] organisé durant la présidence de son époux, à la Maison-Blanche, elle organise un repas pour des personnes âgées sans famille<ref name="csa178">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=178}}</ref>. L'année suivante, elle y invite des blessés de guerre<ref name="csa178"/>. Elle est enfin la seule Première dame à prononcer le discours de [[Thanksgiving]], privilège réservé aux présidents depuis [[George Washington]]<ref name="csa178"/>.
Pat Nixon s'implique également dans le développement des zones de loisirs et de parcs naturels. Elle est membre du Comité présidentiel pour l'emploi des handicapés, et apporte son soutien aux organisations dédiées à l'amélioration de la vie de ces derniers. Pour le premier [[Thanksgiving]] organisé durant la présidence de son époux, [[à la Maison-Blanche]], elle organise un repas pour des personnes âgées sans famille{{sfn|Anthony|1991|p=178}}. L'année suivante, elle y invite des blessés de guerre{{sfn|Anthony|1991|p=178}}. Elle est enfin la seule Première dame à prononcer le discours de [[Thanksgiving]], privilège réservé aux présidents depuis [[George Washington]]{{sfn|Anthony|1991|p=178}}.


====Vie à la Maison-Blanche====
==== Vie à la Maison-Blanche ====
[[Fichier:Pat Nixon greets White House visitors 1969.jpg|thumb|Pat Nixon saluant de jeunes visiteurs de la Maison-Blanche, en 1969.|alt=Pat Nixon tenant une enfant dans ses bras, au milieu d'autres et de visiteurs à la Maison-Blanche.]]
[[Fichier:Pat Nixon greets White House visitors 1969.jpg|vignette|Saluant de jeunes visiteurs de la Maison-Blanche, en 1969.|alt=Pat Nixon tenant une enfant dans ses bras, au milieu d'autres et de visiteurs à la Maison-Blanche.]]
[[Fichier:Pat Nixon flowers.jpg|thumb|Pat Nixon pratiquant un exercice floral, en décembre 1970.|alt=Pat Nixon composant un bouquet de fleurs, assistée d'un homme.]]
[[Fichier:Pat Nixon flowers.jpg|vignette|Pratiquant un exercice floral, en {{date-|décembre 1970}}.|alt=Pat Nixon composant un bouquet de fleurs, assistée d'un homme.]]
[[Fichier:Pat Nixon speaking at Republican National Convention.jpg|thumb|Pat Nixon s’adressant à la [[convention républicaine nationale de 1972]]. Elle est alors la seule Première dame depuis [[Eleanor Roosevelt]] à s’adresser lors d’une telle convention politique, et globalement la première Républicaine.|alt=Pat Nixon à la tribune de la convention républicaine de 1972, (deux hommes et une affiche sont au second plan).]]
[[Fichier:Pat Nixon speaking at Republican National Convention.jpg|vignette|Pat Nixon s’adressant à la [[convention nationale républicaine de 1972]] : elle est alors la seule Première dame depuis [[Eleanor Roosevelt]] à tenir un discours lors d’une telle convention politique, et globalement la première Républicaine.|alt=Pat Nixon à la tribune de la convention républicaine de 1972, (deux hommes et une affiche sont au second plan).]]


Le 12 décembre 1968, une fois son mari élu à la présidence, Pat Nixon rencontre la Première dame sortante, Lady Bird Johnson, qui l’invite à visiter les appartements privés de la [[Maison-Blanche]]<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=260, 264}}.</ref>. Elle fait ensuite appel aux services de la décoratrice d’intérieur Sarah Jackson Doyle, qui travaille pour le couple Nixon depuis 1965 (elle s’est notamment occupée des dix pièces de l’appartement familial new-yorkais, sur la [[Cinquième Avenue]])<ref>{{en}} {{Article|nom1=Reif|prénom1=Rita|titre=A Decorator for Nixons Gives Julie A Bit of Help|périodique=The New York Times|date=30 novembre 1968}}</ref>. Elle promeut Clement Conger, travaillant auparavant au [[Département d'État des États-Unis|Département d’État]], en le nommant [[Bureau du conservateur de la Maison Blanche|conservateur en chef de la Maison-Blanche]], à la place de James Ketchum, en place depuis Jacqueline Kennedy<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=261, 263}}.</ref>.
Le {{date-|12 décembre 1968}}, une fois son mari élu à la présidence, Pat Nixon rencontre la Première dame sortante, Lady Bird Johnson, qui l’invite à visiter les appartements privés de la [[Maison-Blanche]]{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=260 et 264}}. Elle fait ensuite appel aux services de la décoratrice d’intérieur Sarah Jackson Doyle, qui travaille pour le couple Nixon depuis 1965 (elle s’est notamment occupée des dix pièces de l’appartement familial new-yorkais, sur la [[Cinquième Avenue|Cinquième avenue]])<ref>{{en}} {{Article|nom1=Reif|prénom1=Rita|titre=A Decorator for Nixons Gives Julie A Bit of Help|périodique=The New York Times|date=30 novembre 1968}}.</ref>. Elle promeut Clement Conger, travaillant auparavant au [[Département d'État des États-Unis|Département d’État]], en le nommant [[Bureau du conservateur de la Maison-Blanche|conservateur en chef de la Maison-Blanche]], à la place de James Ketchum, en place depuis Jacqueline Kennedy{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=261 et 263}}.


Pat Nixon témoigne de l’intérêt au choix et au changement du mobilier, décisions qu’elle médiatise davantage que sous Jackie Kennedy. Elle fait l’acquisition pour les collections de la Maison-Blanche de plus de 600 peintures et objets de mobilier, soit davantage que sous tout autre administration<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle crée la [[Map Room|Salle des cartes]], réorganise la [[Salle des porcelaines]] et en rénove neuf autres<ref name="csa188">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=188}}.</ref>. Elle travaille en collaboration avec des ingénieurs pour installer un système d’éclairage nocturne extérieur pour toute la Maison-Blanche, afin de lui donner une teinte douce et blanche<ref name="csa188"/>. Elle donne également l’ordre de laisser flotter le [[Drapeau des États-Unis|drapeau américain]] jour et nuit, même lorsque le président n’est pas là<ref name="csa188"/>.
Pat Nixon témoigne de l’intérêt au choix et au changement du mobilier, décisions qu’elle médiatise davantage que sous Jackie Kennedy. Elle fait l’acquisition pour les collections de la Maison-Blanche de plus de 600 peintures et objets de mobilier, soit davantage que sous tout autre administration<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle crée la [[Map Room|Salle des cartes]], réorganise la [[Salle des porcelaines]] et en rénove neuf autres{{sfn|Anthony|1991|p=188}}. Elle travaille en collaboration avec des ingénieurs pour installer un système d’éclairage nocturne extérieur pour toute la Maison-Blanche, afin de lui donner une teinte douce et blanche{{sfn|Anthony|1991|p=188}}. Elle donne également l’ordre de laisser flotter le [[Drapeau des États-Unis|drapeau américain]] jour et nuit, même lorsque le président n’est pas là{{sfn|Anthony|1991|p=188}}.


Pour les touristes, elle fait éditer des brochures décrivant les pièces de la Maison-Blanche, en anglais mais aussi en traduction espagnole, française, italienne et russe<ref name="csa188"/>. Elle fait également installer des rampes pour les handicapés. Elle fait suivre des stages aux services de sécurité qui officiaient aussi comme guides<ref name="csa188"/> : elle leur fait porter des uniformes moins menaçants, cacher leur armes, apprendre à parler lentement aux visiteurs sourds et même apprendre à lire sur les lèvres ; elle permet aussi aux aveugles de pouvoir toucher les antiquités<ref name="csa188"/>.
Pour les touristes, elle fait éditer des brochures décrivant les pièces de la Maison-Blanche, en anglais mais aussi en traduction espagnole, française, italienne et russe{{sfn|Anthony|1991|p=188}}. Elle fait également installer des rampes pour les handicapés. Elle fait suivre des stages aux services de sécurité qui officiaient aussi comme guides{{sfn|Anthony|1991|p=188}} : elle leur fait porter des uniformes moins menaçants, cacher leur armes, apprendre à parler lentement aux visiteurs sourds et même apprendre à lire sur les lèvres ; elle permet aussi aux aveugles de pouvoir toucher les antiquités{{sfn|Anthony|1991|p=188}}.


La Première dame a longtemps été irritée par la perception qu’avait le public de la Maison-Blanche, comme un lieu exclusivement réservé à des personnalités riches et célèbres<ref name="csa188"/>. Elle rejoint ainsi régulièrement les touristes pour les saluer, leur serrer la main, signer des autographes ou poser pour des photographies<ref name="csa187">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=187}}</ref>. Sa fille, [[Julie Nixon Eisenhower|Julie Eisenhower]], témoigne : {{Citation|elle a invité tellement d’organisations à la Maison-Blanche, afin de leur offrir une certaine audience ; pas de grosses organisations, mais de peu connues}}<ref>{{en}} {{harvsp|David|1978|p=128}}.</ref>.
La Première dame a longtemps été irritée par la perception qu’avait le public de la Maison-Blanche, comme un lieu exclusivement réservé à des personnalités riches et célèbres{{sfn|Anthony|1991|p=188}}. Elle rejoint ainsi régulièrement les touristes pour les saluer, leur serrer la main, signer des autographes ou poser pour des photographies{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. Sa fille, [[Julie Nixon Eisenhower|Julie Eisenhower]], témoigne : {{Citation|elle a invité tellement d’organisations à la Maison-Blanche, afin de leur offrir une certaine audience ; pas de grosses organisations, mais de peu connues{{sfn|David|1978|p=128}}}}.


Elle organise des visites tardives afin que le public puisse voir le travail des « petites mains », notamment en décembre, pour la décoration de [[Noël]] de la Maison-Blanche. En outre, elle instaure une série de spectacles, allant de l'opéra au [[bluegrass]] ; on peut par exemple citer [[The Carpenters]], en 1972<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>. En 1969, lorsqu’ils accèdent à la Maison-Blanche, les Nixon invitent le dimanche des familles à des services religieux dans l'[[East Room]]<ref name="csa188"/>. Toujours à la Maison-Blanche, en 1971, elle supervise le mariage de sa fille, Tricia, avec Edward Cox Ridley Finch<ref>{{en}} {{Article|nom1=Krebs|prénom1=Alvin|titre=More on the Wedding|périodique=The New York Times|date=11 mai 1972}}</ref>.
Elle organise des visites tardives afin que le public puisse voir le travail des « petites mains », notamment en décembre, pour la décoration de [[Noël]] de la Maison-Blanche. En outre, elle instaure une série de spectacles, allant de l'opéra au [[bluegrass]] ; on peut par exemple citer [[The Carpenters]], en 1972<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>. En 1969, lorsqu’ils accèdent à la Maison-Blanche, les Nixon invitent le dimanche des familles à des services religieux dans l'[[East Room]]{{sfn|Anthony|1991|p=188}}. Toujours à la Maison-Blanche, en 1971, elle supervise le mariage de sa fille, Tricia, avec Edward Cox Ridley Finch<ref>{{en}} {{Article|nom1=Krebs|prénom1=Alvin|titre=More on the Wedding|périodique=The New York Times|date=11 mai 1972}}.</ref>.


Elle est favorable à l'accession des femmes à des postes politiques, et encourage son mari à nommer une femme à la [[Cour suprême des États-Unis|Cour suprême]], en déclarant : {{Citation|le pouvoir des femmes est imbattable, je l'ai vu partout dans le pays}}<ref name="cc-nyt">{{en}} {{Article|nom1=Curtis|prénom1=Charlotte|titre=Pat Nixon: 'Creature Comforts Don't Matter'|périodique=The New York Times|date=3 juillet 1968}}</ref>. Elle est la première Première dame à soutenir publiquement l'[[Equal Rights Amendment]]<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=194}}.</ref>. Après l’arrêt [[Roe v. Wade]] de 1973, elle affirme être [[pro-choix]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>, bien que, en 1972, elle disait : {{Citation|Je ne suis vraiment pas pour l'avortement}}<ref>{{en}} {{Article|titre=Mrs. Nixon Asserts Jane Fonda Should Bid Hanoi End War|périodique=The New York Times|date=9 août 1972}}</ref>.
Elle est favorable à l'accession des femmes à des postes politiques, et encourage son mari à nommer une femme à la [[Cour suprême des États-Unis|Cour suprême]], en déclarant : {{Citation|le pouvoir des femmes est imbattable, je l'ai vu partout dans le pays<ref name="cc-nyt">{{en}} {{Article |nom1=Curtis |prénom1=Charlotte |titre=Pat Nixon: 'Creature Comforts Don't Matter' |périodique=The New York Times |date=3 juillet 1968}}.</ref>}}. Elle est la première Première dame à soutenir publiquement l'[[Equal Rights Amendment]]{{sfn|Anthony|1991|p=194}}. Après l’arrêt [[Roe v. Wade]] de 1973, elle affirme être [[Mouvement pro-choix|pro-choix]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>, bien que, en 1972, elle disait : {{Citation|Je ne suis vraiment pas pour l'avortement<ref>{{en}} {{Article |titre=Mrs. Nixon Asserts Jane Fonda Should Bid Hanoi End War |périodique=The New York Times |date=9 août 1972}}.</ref>}}.


En [[1972]], Pat Nixon devient la première Première dame républicaine à prendre la parole lors [[convention républicaine nationale de 1972|d’un congrès national]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Ses efforts dans la réélection de son époux lors de la [[élection présidentielle américaine de 1972|campagne présidentielle de 1972]], voyageant à travers le pays et parlant au nom de son mari, ont été imités par les épouses des futurs candidats à la présidence des États-Unis<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.
En 1972, Pat Nixon devient la première Première dame républicaine à prendre la parole lors [[Convention nationale républicaine de 1972|d’un congrès national]]<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Ses efforts dans la réélection de son époux lors de la [[élection présidentielle américaine de 1972|campagne présidentielle de 1972]], voyageant à travers le pays et parlant au nom de son mari, ont été imités par les épouses des futurs candidats à la présidence des États-Unis<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.


====Voyages====
==== Voyages ====
[[Fichier:Pat Nixon in combat zone.jpg|vignette|upright=1.0|Le {{date-|31|juillet|1969}}, [[Hô Chi Minh-Ville|Saïgon]] : à sa descente d'hélicoptère au palais présidentiel. Le pilote, le colonel Gene Boyer, l'éloigne du rotor de queue.]]
[[Fichier:Pat Nixon in combat zone.jpg|thumb|Escortée par des soldats, Pat Nixon (à droite) descend d’un hélicoptère en [[République du Viêt Nam]], après avoir survolé une zone de combat.|alt=Pat Nixon sortant d'un hélicoptère, suivie par un soldat en uniforme et le pilote.]]
[[Fichier:President Richard and Pat Nixon on Great Wall.png|thumb|Les Nixon sur la [[Grande Muraille]] de Chine pendant le voyage diplomatique de 1972.|alt=Richard et Pat Nixon sur la Grande Muraille de Chine entourés de Chinois. Au second plan, la Muraille.]]
[[Fichier:President Richard and Pat Nixon on Great Wall.png|vignette|upright=1.0|Les Nixon sur la [[Grande Muraille]] de Chine pendant le voyage diplomatique {{nobr|de 1972}}.|alt=Richard et Pat Nixon sur la Grande Muraille de Chine entourés de Chinois. Au second plan, la Muraille.]]


Jusqu'à [[Hillary Rodham Clinton|Hillary Clinton]], Pat Nixon reste la Première dame ayant effectué le plus de [[mission diplomatique|voyages diplomatiques]] et humanitaires durant la présidence de son mari<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Pendant le premier mandat du président Nixon, elle visite ainsi 39 des 50 [[États des États-Unis|États américains]] et, la première année, serre la main d’environ {{formatnum:250000}} personnes<ref>{{en}} {{harvsp|O'Brien|Sutreski|2005|p=239}}.</ref>. Ses premiers déplacements se font à [[Guam]], en [[Inde]], aux [[Philippines]], en [[Indonésie]], en [[Thaïlande]], au [[Pakistan]], en [[République socialiste de Roumanie|Roumanie]] et au [[Royaume-Uni]]<ref name="csa171">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=171}}.</ref>. Elle refuse d’en faire profiter son entourage, ne voyant pas pourquoi leur prise en charge financière incomberait aux contribuables américains<ref name="csa171"/>. Peu de temps après, lors d'un voyage en [[République du Viêt Nam]], elle devient la première Première dame à pénétrer dans un territoire en guerre<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle prend alors le thé dans un palais avec l'épouse du président [[Nguyễn Văn Thiệu]], visite un orphelinat, et participe à un vol en hélicoptère, portes ouvertes avec des soldats armés de mitraillettes, au-dessus d’une zone de combat où les forces armées américaines livrent bataille<ref name="csa171"/>. Par la suite, elle visite un hôpital militaire et s’entretient avec chaque patient blessé<ref name="csa172">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=172}}</ref>. La Première dame sud-vietnamienne, Madame Thieu, déclare alors que la venue de Pat Nixon a {{Citation|intensifié [leur] moral}}<ref name="csa172"/>.
Jusqu'à [[Hillary Clinton]], Pat Nixon reste la Première dame ayant effectué le plus de [[mission diplomatique|voyages diplomatiques]] et humanitaires durant la présidence de son mari<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Pendant le premier mandat du président Nixon, elle visite ainsi 39 des {{nobr|50 [[États des États-Unis|États américains]]}} et, la première année, serre la main d’environ {{unité|250000 personnes}}{{sfn|O'Brien|Suteski|2005|p=239}}. Ses premiers déplacements se font à [[Guam]], en [[Inde]], aux [[Philippines]], en [[Indonésie]], en [[Thaïlande]], au [[Pakistan]], en [[République socialiste de Roumanie|Roumanie]] et au [[Royaume-Uni]]{{sfn|Anthony|1991|p=171}}. Elle refuse d’en faire profiter son entourage, ne voyant pas pourquoi leur prise en charge financière incomberait aux contribuables américains{{sfn|Anthony|1991|p=171}}. Peu de temps après, lors d'un voyage en [[République du Viêt Nam]], elle devient la première Première dame à pénétrer dans un territoire en guerre<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle prend alors le thé dans un palais avec l'épouse du président [[Nguyễn Văn Thiệu]], visite un orphelinat, et participe à un vol en hélicoptère, portes ouvertes avec des soldats armés de mitraillettes, au-dessus d’une zone de combat où les forces armées américaines livrent bataille{{sfn|Anthony|1991|p=171}}. Par la suite, elle visite un hôpital militaire et s’entretient avec chaque patient blessé{{sfn|Anthony|1991|p=172}}. La Première dame sud-vietnamienne, Madame Thieu, déclare alors que la venue de Pat Nixon a {{Citation|intensifié [leur] moral{{sfn|Anthony|1991|p=172}}}}.


Après le [[séisme péruvien de 1970]], Pat Nixon lance une opération humanitaire et se déplace personnellement dans ce pays, aide à fournir des secours, visite les zones touchées et s’entretient avec les victimes<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=185-186}}.</ref>. Allant jusqu’à mettre sa sécurité personnelle en danger<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>, au vu de l’instabilité des décombres, elle participe à la mobilisation de l'opinion publique mondiale, qui vient alors en aide aux démunis. Une personnalité politique péruvienne déclare ainsi : {{Citation|sa venue ici a plus de valeur que tout ce que le président Nixon aurait pu faire}}<ref name="csa187"/>. Un éditorial du journal ''Lima Prensa'' note même que les Péruviens ne pourraient dès lors jamais oublier Pat Nixon<ref name="csa187"/>. [[Frances Lewine]], journaliste accréditée auprès de la Maison-Blanche, écrit aussi qu’aucune Première dame n’avait encore effectué une action avec de telles conséquences diplomatiques<ref name="csa187"/>. Le gouvernement péruvien lui remet par ailleurs la Grand Croix de l’[[ordre du Soleil]], la plus haute distinction du Pérou et la plus ancienne du continent américain<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.
Après le [[Séisme de 1970 à Ancash|séisme péruvien de 1970]], Pat Nixon lance une opération humanitaire et se déplace personnellement dans ce pays, aide à fournir des secours, visite les zones touchées et s’entretient avec les victimes{{sfn|Anthony|1991|p=185-186}}. Allant jusqu’à mettre sa sécurité personnelle en danger<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>, au vu de l’instabilité des décombres, elle participe à la mobilisation de l'opinion publique mondiale, qui vient alors en aide aux démunis. Une personnalité politique péruvienne déclare ainsi : {{Citation|sa venue ici a plus de valeur que tout ce que le président Nixon aurait pu faire{{sfn|Anthony|1991|p=187}}}}. Un éditorial du journal ''Lima Prensa'' note même que les Péruviens ne pourraient dès lors jamais oublier Pat Nixon{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. [[Frances Lewine]], journaliste accréditée auprès de la Maison-Blanche, écrit aussi qu’aucune Première dame n’avait encore effectué une action avec de telles conséquences diplomatiques{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. Le gouvernement péruvien lui remet par ailleurs la Grand Croix de l’[[ordre du Soleil]], la plus haute distinction du Pérou et la plus ancienne du continent américain<ref name="First Lady Pat Nixon"/>.


Elle 1972, elle devient la première Première dame des États-Unis à visiter un État africain, le [[Ghana]], pendant huit jours, après un voyage de {{unité|16093|km}} ; elle se rend également au [[Liberia]] et en [[Côte d'Ivoire]]<ref name="csa196">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=196}}</ref>. À son arrivée au Liberia, elle est honorée de 19 coups de canon, un hommage réservé habituellement aux seuls chefs de gouvernement ; elle passe également les troupes en revue<ref name="csa196"/>. Plus tard, elle revêt un costume traditionnel indigène et danse avec les habitants. Elle reçoit le Grand Cordon de l'Ordre très vénérable de Chevalerie, la plus haute distinction du Liberia<ref name="csa196"/>. Au Ghana, elle danse également avec des autochtones, et prononce un discours au [[Parlement du Ghana|Parlement]] de la nation<ref name="csa196"/>. En Côte d'Ivoire, elle est accueillie par {{formatnum:250000}} personnes sous les cris de {{Citation|Vive M{{me}} Nixon !}}<ref name="csa196"/>. Elle s’entretient avec les dirigeants de ces trois pays<ref name="csa196"/>.
En 1972, elle devient la première Première dame des États-Unis à visiter un État africain, le [[Ghana]], pendant huit jours, après un voyage de {{unité|16093|km}} ; elle se rend également au [[Liberia]] et en [[Côte d'Ivoire]]{{sfn|Anthony|1991|p=196}}. À son arrivée au Liberia, elle est honorée de {{nobr|19 coups}} de canon, un hommage réservé habituellement aux seuls chefs de gouvernement ; elle passe également les troupes en revue{{sfn|Anthony|1991|p=196}}. Plus tard, elle revêt un costume traditionnel indigène et danse avec les habitants. Elle reçoit le Grand Cordon de l'Ordre très vénérable de Chevalerie, la plus haute distinction du Liberia{{sfn|Anthony|1991|p=196}}. Au Ghana, elle danse également avec des autochtones, et prononce un discours au [[Parlement du Ghana|Parlement]] de la nation{{sfn|Anthony|1991|p=196}}. En Côte d'Ivoire, elle est accueillie par {{unité|250000 personnes}} sous les cris de {{Citation|Vive {{Mme}} Nixon{{sfn|Anthony|1991|p=196}} !}} Elle s’entretient avec les dirigeants de ces trois pays{{sfn|Anthony|1991|p=196}}.


Un des autres grands voyages de Pat Nixon est celui où elle accompagne son époux en [[République populaire de Chine]], en 1972. Elle le suit également à des réunions internationales, comme le sommet Nixon-[[Léonid Brejnev|Brejnev]] en Union soviétique, la même année. Bien que les contraintes de sécurité lui interdisent de marcher librement dans les rues comme elle le fit en Chine, Pat Nixon effectue des visites avec des enfants et se promène bras-dessus bras-dessous avec la [[Première dame d’URSS|Première dame soviétique]], [[Viktoria Brejneva]]<ref name="csa199200">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=199–200}}</ref>. En 1974, elle se rend au [[Brésil]] et au [[Venezuela]] avec le statut diplomatique unique de représentant personnel du président et enfin, en juin 1974, en [[Autriche]], en [[Égypte]], en [[Arabie saoudite]], en [[Syrie]], en [[Israël]] et en [[Jordanie]]<ref name="csa215">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=215}}</ref>.
Un des autres grands voyages de Pat Nixon est celui où elle accompagne son époux en république populaire de [[Chine]], en 1972. Elle le suit également à des réunions internationales, comme le sommet Nixon-[[Léonid Brejnev|Brejnev]] en Union soviétique, la même année. Bien que les contraintes de sécurité lui interdisent de marcher librement dans les rues comme elle le fit en Chine, Pat Nixon effectue des visites avec des enfants et se promène bras-dessus bras-dessous avec la [[Liste des épouses des chefs d'État soviétiques|Première dame soviétique]], [[Viktoria Brejneva]]{{sfn|Anthony|1991|p=199–200}}. En 1974, elle se rend au [[Brésil]] et au [[Venezuela]] avec le statut diplomatique unique de représentant personnel du président et enfin, en {{date-|juin 1974}}, en [[Autriche]], en [[Égypte]], en [[Arabie saoudite]], en [[Syrie]], en [[Israël]] et en [[Jordanie]]{{sfn|Anthony|1991|p=215}}.


====Mode et style====
==== Mode et style ====
[[Fichier:Pat Nixon poses 1970.jpg|thumb|Pat Nixon posant à la Maison-Blanche, en 1970.|alt=Pat Nixon posant dans une robe jaune, dans un salon de la Maison-Blanche.]]
[[Fichier:Pat Nixon poses 1970.jpg|vignette|Posant à la Maison-Blanche, {{nobr|en 1970}}.|alt=Pat Nixon posant dans une robe jaune, dans un salon de la Maison-Blanche.]]


La presse de mode féminine a souvent porté un intérêt particulier au style vestimentaire des Premières dames, notamment de par leur statut d’« hôtesse de la nation ». Le magazine ''[[Women's Wear Daily]]'' déclare que Pat Nixon avait une {{Citation|bonne silhouette et une bonne posture}}, ainsi que {{Citation|de plus belles jambes que n’importe quelle femme publique actuelle}}<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,900581,00.html|titre=Redoing Pat|consulté le=2008-07-25|éditeur=Time|date=24 janvier 1969}}</ref>. Certains spécialistes de la mode ont néanmoins tendance à critiquer son goût vestimentaire. Pat Nixon elle-même déclare : {{Citation|Je considère comme un devoir de porter des pièces de couturiers américains}}<ref>{{en}} {{Article|nom1=Weinman|prénom1=Martha|titre=First Ladies—In Fashion, Too?|périodique=The New York Times|date=11 septembre 1960}}</ref>, ne cachant pas qu’elle cherche à les favoriser, car elle juge que le choix de la matière des vêtements est parfaite pour effectuer de longs voyages<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=192}}.</ref>. {{Citation|Je fais une taille 10}}, affirme-t-elle au ''[[The New York Times|New York Times]]''. {{Citation|J'ai acheté des choses dans plusieurs magasins de villes différentes. Seuls quelques-uns de mes vêtements ont été faits par des couturiers}}<ref name="cc-nyt"/>. Sur les conseils de Clara Treyz, chargée de l’aider à acheter des vêtements, elle se repose notamment sur le couturier [[Geoffrey Beene]]<ref name="cc-nyt"/>. Plusieurs spécialistes de la mode ont conclu que Pat Nixon n'a pas grandement fait avancer la cause de la mode américaine pendant son office de Première dame. Une robe de satin jaune dessinée par Harvey Berin et portée lors d'un évènement officiel a été critiquée comme étant {{Citation|la tenue de soirée d’une institutrice}}, mais Treyz a défendu ce choix en affirmant que {{Citation|M{{me}} Nixon doit être distinguée}}<ref>{{en}} {{Lien web|titre=Pat's Wardrobe Mistress|éditeur=Time|date=12 janvier 1970|consulté le=9 novembre 2007|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,942153-2,00.html}}</ref>{{,}}<ref>Elle portait parfois des perruques reproduisant fidèlement sa courte coiffure blonde, lors de voyages où l’accès à un salon de coiffure n’était pas évident. {{en}} {{Article|nom1=Curtis|prénom1=Charlotte|titre=Pat Nixon: 'Creature Comforts Don't Matter'|périodique=The New York Times|date=3 juillet 1968}}</ref>.
La presse de mode féminine a souvent porté un intérêt particulier au style vestimentaire des Premières dames, notamment de par leur statut d’« hôtesse de la nation ». Le magazine ''[[Women's Wear Daily]]'' déclare que Pat Nixon avait une {{Citation|bonne silhouette et une bonne posture}}, ainsi que {{Citation|de plus belles jambes que n’importe quelle femme publique actuelle<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,900581,00.html |titre=Redoing Pat |consulté le=25 juillet 2008 |éditeur=Time |date=24 janvier 1969|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>}}. Certains spécialistes de la mode ont néanmoins tendance à critiquer son goût vestimentaire. Pat Nixon elle-même déclare : {{Citation|Je considère comme un devoir de porter des pièces de couturiers américains<ref>{{en}} {{Article |nom1=Weinman |prénom1=Martha |titre=First Ladies—In Fashion, Too? |périodique=The New York Times |date=11 septembre 1960}}.</ref>}}, ne cachant pas qu’elle cherche à les favoriser, car elle juge que le choix de la matière des vêtements est parfaite pour effectuer de longs voyages{{sfn|Anthony|1991|p=192}}. {{Citation|Je fais une taille 10}}, affirme-t-elle au ''[[The New York Times|New York Times]]''. {{Citation|J'ai acheté des choses dans plusieurs magasins de villes différentes. Seuls quelques-uns de mes vêtements ont été faits par des couturiers<ref name="cc-nyt"/>}}. Sur les conseils de Clara Treyz, chargée de l’aider à acheter des vêtements, elle se repose notamment sur le couturier [[Geoffrey Beene]]<ref name="cc-nyt"/>. Plusieurs spécialistes de la mode ont conclu que Pat Nixon n'a pas grandement fait avancer la cause de la mode américaine pendant son office de Première dame. Une robe de satin jaune dessinée par Harvey Berin et portée lors d'un évènement officiel a été critiquée comme étant {{Citation|la tenue de soirée d’une institutrice}}, mais Treyz a défendu ce choix en affirmant que {{Citation|{{Mme|Nixon}} doit être distinguée<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Pat's Wardrobe Mistress |éditeur=Time |date=12 janvier 1970 |consulté le=9 novembre 2007 |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,942153-2,00.html|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>{{,}}<ref>Elle portait parfois des perruques reproduisant fidèlement sa courte coiffure blonde, lors de voyages où l’accès à un salon de coiffure n’était pas évident. {{en}} {{Article |nom1=Curtis |prénom1=Charlotte |titre=Pat Nixon: 'Creature Comforts Don't Matter' |périodique=The New York Times |date=3 juillet 1968}}.</ref>}}.


Pat Nixon n'a jamais approché la mode « scandaleuse » des années 1970, affichant au contraire un style vestimentaire conservateur. Elle affirme ainsi : {{Citation|J'évite le spectaculaire}}<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=187}}.</ref>.
Pat Nixon n'a jamais approché la mode « scandaleuse » des années 1970, affichant au contraire un style vestimentaire conservateur. Elle affirme ainsi : {{Citation|J'évite le spectaculaire{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=187}}}}.


====Scandale du Watergate====
==== Scandale du Watergate ====
{{Article détaillé|Scandale du Watergate}}
{{Article détaillé|Scandale du Watergate}}


Lorsque le scandale du Watergate éclate dans les médias, Pat Nixon ne cherche pas à s’intéresser particulièrement à l’effraction du siège du Comité national démocrate<ref name="csa201">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=201}}.</ref>. Plus tard, interrogée par la presse à ce propos, elle répond sèchement : {{Citation|Je sais seulement ce que j'ai lu dans les journaux}}<ref name="csa203">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=203}}.</ref>. En 1974, quand un journaliste lui demande : {{Citation|Est-ce la presse qui est la cause des problèmes du président ?}}, Pat Nixon lui tourne le dos puis lui rétorque {{Citation|Quels problèmes ?}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=210}}.</ref>. En privé, elle estime que le pouvoir de l’administration présidentielle était en perpétuelle augmentation, et que le président Nixon perdait de plus en plus son droit de regard sur ce qui se passait<ref name="csa203"/>.
Lorsque le [[scandale du Watergate]] éclate dans les médias, Pat Nixon ne cherche pas à s’intéresser particulièrement à l’effraction du siège du [[Comité national démocrate]]{{sfn|Anthony|1991|p=201}}. Plus tard, interrogée par la presse à ce propos, elle répond sèchement : {{Citation|Je sais seulement ce que j'ai lu dans les journaux{{sfn|Anthony|1991|p=203}}}}. En 1974, quand un journaliste lui demande : {{Citation|Est-ce la presse qui est la cause des problèmes du président ?}}, Pat Nixon lui tourne le dos puis lui rétorque {{Citation|Quels problèmes{{sfn|Anthony|1991|p=210}} ?}} En privé, elle estime que le pouvoir de l’administration présidentielle était en perpétuelle augmentation, et que le président Nixon perdait de plus en plus son droit de regard sur ce qui se passait{{sfn|Anthony|1991|p=203}}.


Pat Nixon dit ne pas avoir eu connaissance des enregistrements secrets faits dans le bureau de son époux. [[Julie Nixon Eisenhower]] déclare plus tard que la Première dame aurait ordonné la destruction immédiate de ces bandes si elle avait eu connaissance de leur existence. Une fois mise au courant, elle s’oppose vigoureusement à les rendre publiques, allant jusqu’à les comparer avec la confidentialité que peuvent avoir {{Citation|des lettres d’amour privées}}. Convaincue de l'innocence de son mari, elle l’encourage à ne pas démissionner et à lutter contre toutes les accusations et [[impeachment|menaces de destitution]] portées contre lui. Elle déclare à son amie Hélène Drown : {{Citation|Dick a tant fait pour le pays. Pourquoi cela arrive-t-il ?}}<ref name="csa215"/>.
Pat Nixon dit ne pas avoir eu connaissance des enregistrements secrets faits dans le bureau de son époux. [[Julie Nixon Eisenhower]] déclare plus tard que la Première dame aurait ordonné la destruction immédiate de ces bandes si elle avait eu connaissance de leur existence. Une fois mise au courant, elle s’oppose vigoureusement à les rendre publiques, allant jusqu’à les comparer avec la confidentialité que peuvent avoir {{Citation|des lettres d’amour privées}}. Convaincue de l'innocence de son mari, elle l’encourage à ne pas démissionner et à lutter contre toutes les accusations et menaces de [[Impeachment (États-Unis)|destitution]] portées contre lui. Elle déclare à son amie Hélène Drown : {{Citation|Dick a tant fait pour le pays. Pourquoi cela arrive-t-il{{sfn|Anthony|1991|p=215}} ?}}


[[Fichier:NIXONSandFORDS.jpg|thumb|left|Le couple Ford accompagne le couple Nixon jusqu’à l’hélicoptère [[Marine One]] lors du dernier jour de la présidence de Richard Nixon, le 9 août 1974.|alt=Gerald et Betty Ford, Pat et Richard Nixon sur un tapis rouge, entre des Marines, devant la Maison-Blanche.]]
[[Fichier:NIXONSandFORDS.jpg|vignette|gauche|Le couple Ford accompagne le couple Nixon jusqu’à l’hélicoptère [[Marine One]] le dernier jour de la présidence de Richard Nixon, le {{date-|9 août 1974}}.|alt=Gerald et Betty Ford, Pat et Richard Nixon sur un tapis rouge, entre des Marines, devant la Maison-Blanche.]]
Après que le président Nixon a annoncé à sa famille son intention de démissionner, son épouse lui dit : {{Citation|Mais pourquoi ?}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=216}}.</ref>. Elle prend alors contact avec le conservateur de la Maison-Blanche, Clement Conger, afin d'annuler la poursuite du développement d’un nouveau modèle de vaisselle en porcelaine chinoise, par la Lenox China Company, et commence à superviser l'emballage des effets personnels de la famille<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=417–419}}.</ref>. Le 7 août 1974, la famille prend son dernier dîner à la Maison-Blanche. Assise sur le bord d'un canapé, Pat Nixon est anxieuse, jusqu’à ce que son époux entre dans la pièce, qu’elle se jette dans ses bras, l'embrasse, et lui dit : {{Citation|Nous sommes tous très fier de toi, papa}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=217}}.</ref>. Plus tard, Pat Nixon a dit des photos prises ce soir-là : {{Citation|Nos cœurs étaient brisés, et nous souriions}}<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=424}}.</ref>.
Après que le président Nixon a annoncé à sa famille son intention de démissionner, son épouse lui dit : {{Citation|Mais pourquoi{{sfn|Anthony|1991|p=216}} ?}} Elle prend alors contact avec le conservateur de la Maison-Blanche, Clement Conger, afin d'annuler la poursuite du développement d’un nouveau modèle de vaisselle en porcelaine chinoise, par la Lenox China Company, et commence à superviser l'emballage des effets personnels de la famille{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=417–419}}. Le {{date-|7 août 1974}}, la famille prend son dernier dîner à la Maison-Blanche. Assise sur le bord d'un canapé, Pat Nixon est anxieuse, jusqu’à ce que son époux entre dans la pièce, qu’elle se jette dans ses bras, l'embrasse, et lui dise : {{Citation|Nous sommes tous très fiers de toi, papa{{sfn|Anthony|1991|p=217}}}}. Plus tard, Pat Nixon a dit des photos prises ce soir-là : {{Citation|Nos cœurs étaient brisés, et nous souriions{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=424}}}}.


Le lendemain matin, le discours d’adieu de vingt minutes au personnel de la Maison-Blanche, retransmis par la télévision, a lieu dans l’[[East Room]] ; Richard Nixon y lit des extraits de la biographie de l’ancien président [[Theodore Roosevelt]] et remercie ses propres parents<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.historyplace.com/speeches/nixon-farewell.htm|titre= Richard M. Nixon: White House Farewell|consulté le=23 septembre 2007|éditeur=The History Place}}</ref>. La Première dame peine à contenir ses larmes : les caméras enregistrent alors son angoisse, comme lors de la défaite électorale de 1960. Le couple Nixon est reconduit sur la pelouse sud, jusqu’à l’hélicoptère [[Marine One]], par le vice-président [[Gerald Ford]] et son épouse [[Betty Ford|Betty]]. Alors qu’ils avancent, Pat Nixon passe un bras autour de la taille de son mari et l’autre autour de [[Betty Ford]]. Elle lui dit : {{Citation|Vous allez en voir beaucoup de ces tapis rouges}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=218}}.</ref>. L’appareil les transporte jusqu’à l’[[Andrews Air Force Base]], d’où ils s’envolent pour la Californie<ref>{{en}} {{Lien web|éditeur=CNN|url=http://www.cnn.com/ALLPOLITICS/stories/1999/08/06/nixon.resigns/|titre=Nixon's resignation changed American politics forever|date=9 août 1999|consulté le=18 août 2008|archiveurl = http://web.archive.org/web/20070829175425/http://www.cnn.com/ALLPOLITICS/stories/1999/08/06/nixon.resigns/ |archivedate = 29 août 2007|deadurl=yes}}</ref><ref name="PN Biography: Richard Nixon Library"></ref>.
Le lendemain matin, le discours d’adieu de vingt minutes au personnel de la Maison-Blanche, retransmis par la télévision, a lieu dans l’[[East Room]] ; Richard Nixon y lit des extraits de la biographie de l’ancien président [[Theodore Roosevelt]] et remercie ses propres parents<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.historyplace.com/speeches/nixon-farewell.htm|titre= Richard M. Nixon: White House Farewell|consulté le=23 septembre 2007|éditeur=The History Place}}.</ref>. La Première dame peine à contenir ses larmes : les caméras enregistrent alors son angoisse, comme lors de la défaite électorale de 1960. Le couple Nixon est reconduit sur la pelouse sud, jusqu’à l’hélicoptère [[Marine One]], par le vice-président [[Gerald Ford]] et son épouse [[Betty Ford|Betty]]. Alors qu’ils avancent, Pat Nixon passe un bras autour de la taille de son mari et l’autre autour de [[Betty Ford]]. Elle lui dit : {{Citation|Vous allez en voir beaucoup de ces tapis rouges{{sfn|Anthony|1991|p=218}}}}. L’appareil les transporte jusqu’à l’[[Andrews Air Force Base]], d’où ils s’envolent pour la Californie<ref>{{Lien web |langue=en |éditeur=CNN |url=http://www.cnn.com/ALLPOLITICS/stories/1999/08/06/nixon.resigns/ |titre=Nixon's resignation changed American politics forever |date=9 août 1999 |consulté le=18 août 2008|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>{{,}}<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library"/>.


====Image médiatique====
==== Image médiatique ====
[[Fichier:Pat Nixon reaches out to young girl.jpg|thumb|right|Pat Nixon tendant sa main à une petite fille, hors de la limousine, pendant la campagne d'octobre 1972, à [[Atlanta]].|alt=Pat Nixon tend la main à une petite fille de sa voiture, au milieu d'une foule, de drapeaux et de cotillons.]]
[[Fichier:Pat Nixon reaches out to young girl.jpg|vignette|upright=1.0|Tendant sa main à une petite fille, hors de la limousine, pendant la campagne d'{{date-|octobre 1972}}, à [[Atlanta]].|alt=Pat Nixon tend la main à une petite fille de sa voiture, au milieu d'une foule, de drapeaux et de cotillons.]]


L'historien Carl Sferrazza Anthony note que les citoyens américains ordinaires se reconnaissaient en Pat Nixon<ref name="csa187"/>. Alors que des visiteurs originaires d'un milieu rural visitaient la Maison-Blanche et paraissaient tétanisés de rencontrer la Première dame, celle-ci les prit entre ses bras afin de dissiper la tension ambiante<ref name="csa187"/>. Quand un jeune homme émit des doutes sur le fait que le bâtiment présidentiel était bien un lieu de vie alors qu'il ne voyait pas de machine à laver, elle le conduisit à travers les salles, jusqu'à un ascenseur, pour lui montrer les appartements privés et la buanderie<ref name="csa187"/>. Pendant le voyage des Nixon en Chine, en 1972, le ministre des Affaires étrangères [[Zhou Enlai]] a été si sensible à son charme qu'il a offert deux rares [[panda géant|pandas géants]] à l'ambassadeur américain, comme un cadeau de son pays<ref name="csa199200">{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=199–200}}.</ref>.
L'historien Carl Sferrazza Anthony note que les citoyens américains ordinaires se reconnaissaient en Pat Nixon{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. Alors que des visiteurs originaires d'un milieu rural visitaient la Maison-Blanche et paraissaient tétanisés de rencontrer la Première dame, celle-ci les prit entre ses bras afin de dissiper la tension ambiante{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. Quand un jeune homme émit des doutes sur le fait que le bâtiment présidentiel était bien un lieu de vie alors qu'il ne voyait pas de machine à laver, elle le conduisit à travers les salles, jusqu'à un ascenseur, pour lui montrer les appartements privés et la buanderie{{sfn|Anthony|1991|p=187}}. Pendant le voyage des Nixon en Chine, en 1972, le ministre des Affaires étrangères [[Zhou Enlai]] a été si sensible à son charme qu'il a offert deux rares [[panda géant|pandas géants]] à l'ambassadeur américain, comme un cadeau de son pays{{sfn|Anthony|1991|p=199–200}}.


Pat Nixon a été inscrite quatorze fois par la [[The Gallup Organization|Gallup Organization]] sur sa liste annuelle de dix femmes les plus admirées, entre 1959 et 1962 puis entre 1968 et 1979<ref name="gallup 10">{{en}} {{Lien web|url=http://www.gallup.com/poll/3415/Most-Admired-Men-Women-19481998.aspx|titre=Most Admired Men and Women: 1948–1998|date=13 décembre 1999|consulté le=12 octobre 2008|éditeur=Gallup Organization|auteur=Newport, Frank; David W. Moore and Lydia Saad}}</ref>. Elle est ainsi troisième en 1969, et demeure à la deuxième place jusqu'en 1972, date à laquelle elle prend la première place. Elle reste sur cette liste jusqu'en 1979, cinq ans après que son mari a quitté le pouvoir<ref name="gallup 10"/>. Pour beaucoup, elle est alors considérée comme un exemple du « [[rêve américain]] », issue d'un milieu pauvre et ayant gravi l'échelle sociale ; elle a ainsi une grande popularité parmi la « grande [[majorité silencieuse]] » des électeurs<ref name="csa201"/>. Mary Brooks, directrice de la [[United States Mint|Monnaie des États-Unis]] décrit la Première dame comme {{Citation|un bon exemple pour les femmes de ce pays, si elles ne font pas partie de groupes d'émancipation féminine}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>. Pour la journaliste [[Helen Thomas]], Pat Nixon a été {{Citation|la Première dame la plus chaleureuse que j'ai couverte, et celle qui aimait le plus les gens. Je pense que les journalistes qui l'ont couverte ont vu en elle une femme forte, responsable et sensible}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=167}}.</ref>.
Pat Nixon a été inscrite quatorze fois par la [[The Gallup Organization|Gallup Organization]] sur sa liste annuelle de dix femmes les plus admirées, entre 1959 et 1962 puis entre 1968 et 1979<ref name="gallup 10">{{Lien web|langue=en|url=http://www.gallup.com/poll/3415/Most-Admired-Men-Women-19481998.aspx|titre=Most Admired Men and Women: 1948–1998|date=13 décembre 1999|consulté le=12 octobre 2008|éditeur=Gallup Organization|auteur=Newport, Frank; David W. Moore and Lydia Saad}}.</ref>. Elle est ainsi troisième en 1969, et demeure à la deuxième place jusqu'en 1972, date à laquelle elle prend la première place. Elle reste sur cette liste jusqu'en 1979, cinq ans après que son mari a quitté le pouvoir<ref name="gallup 10"/>. Pour beaucoup, elle est alors considérée comme un exemple du « [[rêve américain]] », issue d'un milieu pauvre et ayant gravi l'échelle sociale ; elle a ainsi une grande popularité parmi la « grande [[majorité silencieuse]] » des électeurs{{sfn|Anthony|1991|p=201}}. Mary Brooks, directrice de la [[United States Mint|Monnaie des États-Unis]] décrit la Première dame comme {{Citation|un bon exemple pour les femmes de ce pays, si elles ne font pas partie de groupes d'émancipation féminine<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>}}. Pour la journaliste [[Helen Thomas]], Pat Nixon a été {{Citation|la Première dame la plus chaleureuse que j'ai couverte, et celle qui aimait le plus les gens. Je pense que les journalistes qui l'ont couverte ont vu en elle une femme forte, responsable et sensible{{sfn|Anthony|1991|p=167}}}}.


L'image de Pat Nixon est en conformité avec celle de la femme au foyer de la Guerre froide, en contraste assez frappant avec la deuxième vague de féminisme qui se répand alors<ref>{{en}} {{harvsp|Burns|2008|p=107–108}}.</ref>. Les journalistes la dépeignent souvent comme une femme dévouée et désintéressée<ref name="burns-110">{{en}} {{harvsp|Burns|2008|p=110–111}}.</ref>, la présentant plus comme une épouse que comme un individu à part entière<ref name="burns-125">{{en}} {{harvsp|Burns|2008|p=125}}.</ref>. Le magazine ''[[Time (magazine)|Time]]'' l'a décrite comme {{Citation|la femme parfaite qui repasse les pantalons [de son mari], coud les robes de ses filles Tricia et Julie et faisant elle-même son ménage tout en étant l'épouse du vice-président}}<ref>{{en}} {{Lien web|titre=The Woman in the Cloth Coat|auteur=Angelo, Bonnie|consulté le=22 août 2008|date=5 juillet 1993|url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,978822,00.html|éditeur=Time}}</ref>. Dans les premières années de sa fonction de Première dame, elle a été surnommée « Plastic Pat », dénomination péjorative à cause, selon ses détracteurs, de sa réserve et de son visage qui exprimait rarement une émotion<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://millercenter.org/academic/americanpresident/nixon/essays/firstlady|titre=Thelma Nixon|consulté le=25 juillet 2008|éditeur=Miller Center of Public Affairs|année=2008}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://media.www.theracquet.net/media/storage/paper978/news/2008/03/12/Spotlight/Secrets.Will.Be.Shared.In.OneWoman.Show.Lady.Bird.Pat.Betty.Tea.For.Three.At.To-3263920.shtml|titre=Secrets will be shared in one-woman show, Lady Bird, Pat & Betty: Tea for Three at Toland theatre|auteur=Schmitz, Justin|éditeur=University of Wisconsin|consulté le=25 juillet 2008|date=12 mars 2008}}</ref>. Certains observateurs décrivaient Pat Nixon comme {{Citation|une poupée de papier, une [[poupée Barbie]] en plastique, aseptisée, inhumaine}}, affirmant qu'elle {{Citation|avait mis toute son énergie et le dynamisme de sa jeunesse à jouer un rôle, chose qu'elle ne pouvait plus reconnaître désormais comme une chose vraie}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>.
L'image de Pat Nixon est en conformité avec celle de la femme au foyer de la Guerre froide, en contraste assez frappant avec la deuxième vague de féminisme qui se répand alors{{sfn|Burns|2008|p=107–108}}. Les journalistes la dépeignent souvent comme une femme dévouée et désintéressée{{sfn|Burns|2008|p=110–111}}, la présentant plus comme une épouse que comme un individu à part entière{{sfn|Burns|2008|p=125}}. Le magazine ''[[Time (magazine)|Time]]'' l'a décrite comme {{Citation|la femme parfaite qui repasse les pantalons [de son mari], coud les robes de ses filles Tricia et Julie et faisant elle-même son ménage tout en étant l'épouse du vice-président<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Woman in the Cloth Coat |auteur=Angelo, Bonnie |consulté le=22 août 2008 |date=5 juillet 1993 |url=http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,978822,00.html |éditeur=Time|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>}}. Dans les premières années de sa fonction de Première dame, elle a été surnommée « Plastic Pat », dénomination péjorative à cause, selon ses détracteurs, de sa réserve et de son visage qui exprimait rarement une émotion<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://millercenter.org/academic/americanpresident/nixon/essays/firstlady|titre=Thelma Nixon|consulté le=25 juillet 2008|éditeur=Miller Center of Public Affairs|année=2008|brisé le = 2023-11-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://media.www.theracquet.net/media/storage/paper978/news/2008/03/12/Spotlight/Secrets.Will.Be.Shared.In.OneWoman.Show.Lady.Bird.Pat.Betty.Tea.For.Three.At.To-3263920.shtml|titre=Secrets will be shared in one-woman show, Lady Bird, Pat & Betty: Tea for Three at Toland theatre|auteur=Schmitz, Justin|éditeur=University of Wisconsin|consulté le=25 juillet 2008|date=12 mars 2008}}.</ref>. Certains observateurs décrivaient Pat Nixon comme {{Citation|une [[Poupée en papier|poupée de papier]], une [[poupée Barbie]] en plastique, aseptisée, inhumaine}}, affirmant qu'elle {{Citation|avait mis toute son énergie et le dynamisme de sa jeunesse à jouer un rôle, chose qu'elle ne pouvait plus reconnaître désormais comme une chose vraie<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>}}.


À ces critiques, elle répondait : {{Citation|Je suis qui je suis et je vais continuer à l'être}}<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>. En 1968, elle exprime ainsi sa conception de la vie lors d'un entretien à bord d'un avion de campagne, avec [[Gloria Steinem]] : {{Citation|Maintenant, j'ai des amis dans tous les pays du monde. Je n'ai pas assez de recul sur moi-même, ou sur mes idées, ou sur ce que je voudrais faire. Oh non, je suis restée passionnée par les gens. J'ai continué à travailler. À ma droite, dans cet avion, je conserve cette mallette avec moi, et à la minute où je m'assois, j'écris mes messages de remerciement. Tout le monde a le droit à une réponse personnalisée. Je n'ai pas le temps de me demander qui j’admire où à qui je m'identifie. Je n'ai jamais eu la vie facile. Je ne suis pas comme vous tous… tous ces gens pour qui ça a été facile}}<ref name="steinem"/>.
À ces critiques, elle répondait : {{Citation|Je suis qui je suis et je vais continuer à l'être<ref name="PN is the Ultimate Good Sport"/>}}. En 1968, elle exprime ainsi sa conception de la vie lors d'un entretien à bord d'un avion de campagne, avec [[Gloria Steinem]] : {{Citation|Maintenant, j'ai des amis dans tous les pays du monde. Je n'ai pas assez de recul sur moi-même, ou sur mes idées, ou sur ce que je voudrais faire. Oh non, je suis restée passionnée par les gens. J'ai continué à travailler. À ma droite, dans cet avion, je conserve cette mallette avec moi, et à la minute où je m'assois, j'écris mes messages de remerciement. Tout le monde a le droit à une réponse personnalisée. Je n'ai pas le temps de me demander qui j’admire où à qui je m'identifie. Je n'ai jamais eu la vie facile. Je ne suis pas comme vous tous… tous ces gens pour qui ça a été facile<ref name="steinem"/>}}.


Malgré son personnage public très sage de femme au foyer traditionnelle, Pat Nixon n'a pas été aussi effacée et timide que certains critiques ont voulu le souligner. Certains journalistes, comme le correspondant accrédité auprès de la Maison-Blanche [[Robert Thompson]] a estimé qu'elle représentait un équilibre idéal pour les années 1970. Thompson a ainsi écrit qu'elle a prouvé que {{Citation|les femmes peuvent jouer un rôle vital dans les affaires du monde}} tout en conservant des {{Citation|manières féminines}}<ref name="csa201"/>. D'autres journalistes ont estimé qu'elle représentait {{Citation|les défaillances de la mystique féminine}}, et l'ont dépeinte comme étant en décalage avec son temps<ref name="burns-110"/>. Ceux qui s'opposaient à la [[guerre du Viêt Nam]] l'ont identifiée comme faisant partie du même bord que les personnalités politiques de l'[[administration Nixon]], et, en conséquence ont parfois manifesté lors des discours qu'elle prononçait lors de ses déplacements. Après avoir parlé à certains d'entre eux, un étudiant a cependant déclaré à la presse qu'{{Citation|elle avait voulu nous écouter. J'ai ressenti cela comme une femme qui se soucie vraiment de ce que nous faisons. J'ai été surpris}}<ref>{{en}} {{harvsp|Anthony|1991|p=182}}.</ref>. Le journaliste de [[Columbia Broadcasting System|CBS]] [[Mike Wallace (journaliste)|Mike Wallace]] exprima le regret de n’avoir jamais pu réaliser l’interview qu'il aurait considérée comme la plus importante de sa carrière, celle de Pat Nixon<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.usatoday.com/life/people/2006-03-22-wallace-press-club_x.htm|titre=The one big interview Mike Wallace never landed|agency=Associated Press|consulté le=12 novembre 2009|date=22 mars 2006|éditeur=USA Today}}</ref>.
Malgré son personnage public très sage de femme au foyer traditionnelle, Pat Nixon n'a pas été aussi effacée et timide que certains critiques ont voulu le souligner. Certains journalistes, comme le correspondant accrédité auprès de la Maison-Blanche [[Robert Thompson]] a estimé qu'elle représentait un équilibre idéal pour les années 1970. Thompson a ainsi écrit qu'elle a prouvé que {{Citation|les femmes peuvent jouer un rôle vital dans les affaires du monde}} tout en conservant des {{Citation|manières féminines{{sfn|Anthony|1991|p=201}}}}. D'autres journalistes ont estimé qu'elle représentait {{Citation|les défaillances de la mystique féminine}}, et l'ont dépeinte comme étant en décalage avec son temps{{sfn|Burns|2008|p=110–111}}. Ceux qui s'opposaient à la [[guerre du Viêt Nam]] l'ont identifiée comme faisant partie du même bord que les personnalités politiques de l'[[Présidence de Richard Nixon|administration Nixon]] et, en conséquence, ont parfois manifesté lors des discours qu'elle prononçait lors de ses déplacements{{sfn|Anthony|1991|p=182}}. Le journaliste de [[Columbia Broadcasting System|CBS]] [[Mike Wallace (journaliste)|Mike Wallace]] exprima le regret de n’avoir jamais pu réaliser l’interview qu'il aurait considérée comme la plus importante de sa carrière, celle de Pat Nixon<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.usatoday.com/life/people/2006-03-22-wallace-press-club_x.htm|titre=The one big interview Mike Wallace never landed<!--| éditeur=Associated Press-->|consulté le=12 novembre 2009|date=22 mars 2006|éditeur=USA Today}}.</ref>.


===La vie après la présidence===
=== La vie après la présidence ===
[[Fichier:Pat nixon.jpg|thumb|Le portrait officiel de Pat Nixon à la Maison-Blanche, peint en [[1978]] par [[Henriette Wyeth|Henriette Wyeth Hurd]].|alt=Portait de Pat Nixon, posant dans une robe bleue.]]
[[Fichier:Pat nixon.jpg|vignette|[[Portrait officiel du président des États-Unis|Portrait officiel]] à la Maison-Blanche, peint en 1978 par [[Henriette Wyeth]].|alt=Portait de Pat Nixon, posant dans une robe bleue.]]


Après le retour du couple à [[San Clemente (Californie)|San Clemente]] en Californie, en 1974, et leur installation dans la maison familiale ''[[La Casa Pacifica]]'' (achetée en 1969), Pat Nixon apparaît rarement en public et n’accorde à la presse que des entretiens occasionnels. Fin mai 1975, à [[Artesia (Californie)|Artesia]], dans le village où elle a passé son enfance, elle inaugure une école à son nom, la ''Patricia Nixon Elementary School''<ref name="Eisenhower, Julie Nixon (1986), p. 441">{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=441}}</ref>. Dans son allocution, elle déclare : {{Citation|Je suis fière de voir cette école porter mon nom. J'ai toujours pensé que seuls ceux qui avaient quitté ce monde pouvaient voir leur nom donné à une école. Je suis heureuse de vous dire que je ne vous ai pas quittés ; enfin, pas complètement}}<ref name="Eisenhower, Julie Nixon (1986), p. 441"/>. Il s’agit de sa seule apparition publique en Californie pendant ses cinq ans et demi de séjour<ref name="Eisenhower, Julie Nixon (1986), p. 441"/>.
Après le retour du couple à [[San Clemente (Californie)|San Clemente]] en Californie, en 1974, et leur installation dans la maison familiale ''[[La Casa Pacifica]]'' (achetée en 1969), Pat Nixon apparaît rarement en public et n’accorde à la presse que des entretiens occasionnels. Fin {{date-|mai 1975}}, à [[Artesia (Californie)|Artesia]], dans le village où elle a passé son enfance, elle inaugure une école à son nom, la ''Patricia Nixon Elementary School''{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=441}}. Dans son allocution, elle déclare : {{Citation|Je suis fière de voir cette école porter mon nom. J'ai toujours pensé que seuls ceux qui avaient quitté ce monde pouvaient voir leur nom donné à une école. Je suis heureuse de vous dire que je ne vous ai pas quittés ; enfin, pas complètement{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=441}}}}. Il s’agit de sa seule apparition publique en Californie pendant ses cinq ans et demi de séjour{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=441}}.


Le 7 juillet 1976, à ''La Casa Pacifica'', Pat Nixon est victime d’un [[accident vasculaire cérébral]] qui entraîne la paralysie de tout son côté gauche. Une [[kinésithérapie]] lui permet cependant de retrouver l’usage de son corps<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle déclare que son rétablissement a été {{Citation|la chose la plus dure que j'aie jamais faite physiquement}}<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=451}}.</ref>. En 1979, elle et son mari déménagent sur la {{65e}} rue Est de [[Manhattan]], à [[New York]]<ref name="houses">{{en}} {{Lien web|url=http://www.nytimes.com/2007/05/06/nyregion/nyregionspecial2/06colnj.html?n=Top/Reference/Times%20Topics/People/N/Nixon,%20Richard%20Milhous|titre=Final Days for a Moldy Nixon Retreat|consulté le=2 août 2008|date=6 mai 2007|auteur=Coyne, Kevin|éditeur=The New York Times}}</ref>. Ils vivent là quelque temps et, en 1981, déménagent à nouveau, dans une vaste maison à [[Saddle River (New Jersey)|Saddle River]] dans le [[New Jersey]]<ref name="houses"/>. La grande superficie de la bâtisse leur permet d'accueillir leurs enfants et petits-enfants<ref name="houses"/>. Cependant, Pat Nixon est à nouveau victime d’une attaque en [[1983]]<ref>{{en}} {{harvsp|Eisenhower|1986|p=458}}.</ref> et de deux infections pulmonaires l'année suivante<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9A01E5DC1039F935A35752C1A962948260&scp=6&sq=pat%20nixon&st=cse|titre=Pat Nixon Is Hospitalized|agency=Associated Press|éditeur=The New York Times|consulté le=17 août 2008|date=6 novembre 1984}}</ref>.
Le {{date-|7 juillet 1976}}, à ''La Casa Pacifica'', Pat Nixon est victime d’un [[accident vasculaire cérébral]] qui entraîne la paralysie de tout son côté gauche. Une [[kinésithérapie]] lui permet cependant de retrouver l’usage de son corps<ref name="First Lady Pat Nixon"/>. Elle déclare que son rétablissement a été {{Citation|la chose la plus dure que j'aie jamais faite physiquement{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=451}}}}. En 1979, elle et son mari déménagent sur la {{65e|rue}} Est de [[Manhattan]], à [[New York]]<ref name="houses">{{Lien web|langue=en|url=https://www.nytimes.com/2007/05/06/nyregion/nyregionspecial2/06colnj.html?n=Top/Reference/Times%20Topics/People/N/Nixon,%20Richard%20Milhous|titre=Final Days for a Moldy Nixon Retreat|consulté le=2 août 2008|date=6 mai 2007|auteur=Coyne, Kevin|éditeur=The New York Times}}.</ref>. Ils vivent là quelque temps et, en 1981, déménagent à nouveau, dans une vaste maison à [[Saddle River (New Jersey)|Saddle River]] dans le [[New Jersey]]<ref name="houses"/>. La grande superficie de la bâtisse leur permet d'accueillir leurs enfants et petits-enfants<ref name="houses"/>. Cependant, Pat Nixon est à nouveau victime d’une attaque en 1983{{sfn|Nixon Eisenhower|1986|p=458}} et de deux infections pulmonaires l'année suivante<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9A01E5DC1039F935A35752C1A962948260&scp=6&sq=pat%20nixon&st=cse |titre=Pat Nixon Is Hospitalized |éditeur=The New York Times |consulté le=17 août 2008 |date=6 novembre 1984}}.</ref>.


[[Fichier:First Ladies at Ronald Reagan Presidential Library.jpg|thumb|left|Photographie de six Premières dames des États-Unis avant l’ouverture de la bibliothèque présidentielle Reagan, en novembre 1991. Assises, de gauche à droite : [[Lady Bird Johnson]], Pat Nixon, [[Rosalynn Carter]] et [[Betty Ford]] : debout, de gauche à droite : [[Nancy Reagan]] et [[Barbara Bush]].|alt=Photo en noir et blanc de six Premières dames des États-Unis.]]
[[Fichier:First Ladies at Ronald Reagan Presidential Library.jpg|vignette|gauche|upright=1.0|Photographie de six Premières dames des États-Unis avant l’ouverture de la [[bibliothèque présidentielle Ronald Reagan]], en {{date-|novembre 1991}}. Assises, de gauche à droite : [[Lady Bird Johnson]], Pat Nixon, [[Rosalynn Carter]] et [[Betty Ford]] : debout, de gauche à droite : [[Nancy Reagan]] et [[Barbara Bush]].|alt=Photo en noir et blanc de six Premières dames des États-Unis.]]
Elle apparaît en public « frêle et légèrement courbée »<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C0CE0D61631F933A15754C0A966958260|auteur=Apple, R. W. Jr.|titre=Another Nixon Summit, At His Library|éditeur=The New York Times|date=20 juillet 1990|consulté le=9 novembre 2007}}</ref>, lors de l'inauguration de la bibliothèque Richard Nixon (de nos jours la [[Richard Nixon Presidential Library and Museum]]) à [[Yorba Linda]], en Californie, le [[19 juillet]] [[1990]]. La cérémonie de dédicace rassemble {{formatnum:50000}} amis et sympathisants, ainsi que les anciens présidents [[Gerald Ford|Ford]] et [[Ronald Reagan|Reagan]] et le président en exercice [[George H. W. Bush|Bush père]], ainsi que toutes leurs épouses respectives<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.nixonlibraryfoundation.org/index.php?link=MuseumTour&src=gendocs&submenu=museum|éditeur=Richard Nixon Library Foundation|consulté le=23 juillet 2008|titre=Museum Tour: The Museum}}</ref><ref>{{en}} {{Lien web|url=http://nixonfoundation.org/president-richard-nixon/|éditeur=Richard Nixon Library Foundation|consulté le=1{{er}} janvier 2012|titre=President Richard Nixon}}</ref>. La bibliothèque comprend une « salle Pat Nixon », un « amphithéâtre Pat Nixon » ainsi qu’une roseraie plantée de « roses Pat Nixon » rouge-noir, créées par une société française en 1972, alors qu’elle était Première dame<ref name="lat-obit">{{en}} {{Lien web|url=http://articles.latimes.com/1993-06-23/news/mn-6290_1_pat-nixon|titre=Pat Nixon Dies; Model Political Wife Was 81|consulté le=16 décembre 2010|date=23 juin 1993|newspaper=The Los Angeles Times}}</ref>. Pat Nixon assiste également à l'inauguration de la [[Ronald Reagan Presidential Library]] à Simi Valley, en Californie, en novembre 1991. L'ancienne Première dame [[Barbara Bush]] affirme : {{Citation|J'aimais Pat Nixon, qui était une Première dame sensationnelle, gracieuse et réfléchie}}<ref>{{en}} {{harvsp|Bush|1994|p=97}}.</ref> ; lors de la dédicace de cette bibliothèque, elle se souvient également : {{Citation|Il y avait une chose triste. Pat Nixon n'avait pas l'air bien du tout. À la vue de son sourire, vous pouviez voir qu'elle était dans une grande douleur et avait des difficultés à faire entrer de l'air dans ses poumons}}<ref>{{en}} {{harvsp|Bush|1994|p=441}}.</ref>.
Elle apparaît en public « frêle et légèrement courbée »<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C0CE0D61631F933A15754C0A966958260|auteur=Apple, R. W. Jr.|titre=Another Nixon Summit, At His Library|éditeur=The New York Times|date=20 juillet 1990|consulté le=9 novembre 2007}}.</ref>, lors de l'inauguration de la bibliothèque Richard Nixon (de nos jours la [[Richard Nixon Presidential Library and Museum]]) à [[Yorba Linda]], en Californie, le {{date-|19|juillet|1990}}. La cérémonie de dédicace rassemble {{unité|50000|amis}} et sympathisants, ainsi que les anciens présidents [[Gerald Ford|Ford]] et [[Ronald Reagan|Reagan]] et le président en exercice [[George H. W. Bush|Bush père]], ainsi que toutes leurs épouses respectives<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.nixonlibraryfoundation.org/index.php?link=MuseumTour&src=gendocs&submenu=museum|éditeur=Richard Nixon Library Foundation|consulté le=23 juillet 2008|titre=Museum Tour: The Museum}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://nixonfoundation.org/president-richard-nixon/|éditeur=Richard Nixon Library Foundation|consulté le=1{{er}} janvier 2012|titre=President Richard Nixon}}.</ref>. La bibliothèque comprend une « salle Pat Nixon », un « amphithéâtre Pat Nixon » ainsi qu’une roseraie plantée de roses ‘[[Pat Nixon (rose)|Pat Nixon]]’ rouge-noir, créées par une société française en 1972, alors qu’elle était Première dame<ref name="lat-obit">{{Lien web|langue=en|url=http://articles.latimes.com/1993-06-23/news/mn-6290_1_pat-nixon|titre=Pat Nixon Dies; Model Political Wife Was 81|consulté le=16 décembre 2010|date=23 juin 1993|site=The Los Angeles Times}}.</ref>. Pat Nixon assiste également à l'inauguration de la [[bibliothèque présidentielle Ronald Reagan]] à Simi Valley, en Californie, en {{date-|novembre 1991}}. L'ancienne Première dame [[Barbara Bush]] affirme : {{Citation|J'aimais Pat Nixon, qui était une Première dame sensationnelle, gracieuse et réfléchie{{sfn|Bush|1994|p=97}}}} ; lors de la dédicace de cette bibliothèque, elle se souvient également : {{Citation|Il y avait une chose triste. Pat Nixon n'avait pas l'air bien du tout. À la vue de son sourire, vous pouviez voir qu'elle était dans une grande douleur et avait des difficultés à faire entrer de l'air dans ses poumons{{sfn|Bush|1994|p=441}}}}.


Les Nixon déménagent pour une dernière fois en 1991, à [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]] dans le New Jersey. La santé de Pat Nixon est défaillante, et la maison, plus petite, comprend un ascenseur<ref name="houses"/>. Grande fumeuse qui ne se montra jamais en public avec une cigarette à la bouche<ref name="lat-obit"/>, elle est finalement atteinte d'un [[cancer de la bouche]]<ref>{{en}} {{Lien web|titre=Pat Nixon Released From Hospital|éditeur=The New York Times|date=13 février 1987|consulté le=9 novembre 2007|url=http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B0DE2DC103FF930A25751C0A961948260}}</ref>, d’un [[emphysème]] et enfin d’un [[cancer du poumon]], lequel est diagnostiqué en décembre 1992, alors qu’elle est hospitalisée pour des problèmes respiratoires<ref name="nyt-obit"/>.
Les Nixon déménagent pour une dernière fois en 1991, à [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]] dans le New Jersey. La santé de Pat Nixon est défaillante, et la maison, plus petite, comprend un ascenseur<ref name="houses"/>. Grande fumeuse qui ne se montra jamais en public avec une cigarette à la bouche<ref name="lat-obit"/>, elle est finalement atteinte d'un [[cancer de la bouche]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Pat Nixon Released From Hospital|éditeur=The New York Times|date=13 février 1987|consulté le=9 novembre 2007|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B0DE2DC103FF930A25751C0A961948260}}.</ref>, d’un [[emphysème pulmonaire]] et enfin d’un [[cancer du poumon]], lequel est diagnostiqué en {{date-|décembre 1992}}, alors qu’elle est hospitalisée pour des problèmes respiratoires<ref name="nyt-obit"/>.
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=== Décès et funérailles ===
=== Décès et funérailles ===
Elle meurt le {{Date|22|juin|1993}}, à 5 heures 45 du matin dans sa maison de [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]], à l'âge de 81 ans, le lendemain de son {{53e}} anniversaire de mariage. Ses filles et son mari sont à ses côtés<ref name="FLO"></ref>.
Elle meurt le {{date-|22|juin|1993}}, à {{heure|5|45}} du matin dans sa maison de [[Park Ridge (New Jersey)|Park Ridge]], à l'âge de {{nobr|81 ans}}, le lendemain de son {{53e|anniversaire}} de mariage. Ses filles et son mari sont à ses côtés<ref name="FLO" />.


Le service funèbre a lieu dans l'enceinte de la [[Richard Nixon Presidential Library and Museum|bibliothèque présidentielle Richard Nixon]], le 26 juin 1993. Parmi ceux qui prononcent un discours en l'honneur de l'ancienne Première dame, on note les noms du gouverneur de Californie [[Pete Wilson]], du sénateur du Kansas [[Bob Dole]] et du révérend [[Billy Graham]]. En plus de son mari et sa famille immédiate, les anciens présidents [[Ronald Reagan]] et [[Gerald Ford]] et leurs épouses, [[Nancy Reagan|Nancy]] et [[Betty Ford|Betty]] sont également présents<ref name="PN funeral">{{en}} {{Lien web |url=http://www.nixonfoundation.org/index.php?src=gendocs&link=PNfuneral|titre=Funeral Services of Mrs. Nixon|consulté le=2 octobre 2007|année=2005|éditeur= Richard Nixon Library & Birthplace Foundation}}</ref>. [[Lady Bird Johnson]] est indisposée, hospitalisée pour se remettre d'un accident vasculaire cérébral ; [[Jacqueline Kennedy-Onassis]] n'y assiste pas non plus<ref name="PN funeral"/>. Le président Nixon sanglote pendant la cérémonie, sans se cacher, et cela de façon parfois incontrôlable<ref>{{en}} {{harvsp|Thomas|1999|p=258}}.</ref>.
Le service funèbre a lieu dans l'enceinte de la [[Richard Nixon Presidential Library and Museum|bibliothèque présidentielle Richard Nixon]], le {{date-|26 juin 1993}}. Parmi ceux qui prononcent un discours en l'honneur de l'ancienne Première dame, on note les noms du gouverneur de Californie [[Pete Wilson]], du sénateur du Kansas [[Bob Dole]] et du révérend [[Billy Graham]]. En plus de son mari et sa famille immédiate, les anciens présidents [[Ronald Reagan]] et [[Gerald Ford]] et leurs épouses, [[Nancy Reagan|Nancy]] et [[Betty Ford|Betty]] sont également présents<ref name="PN funeral">{{Lien web|langue=en |url=http://www.nixonfoundation.org/index.php?src=gendocs&link=PNfuneral|titre=Funeral Services of Mrs. Nixon|consulté le=2 octobre 2007|année=2005|éditeur= Richard Nixon Library & Birthplace Foundation}}.</ref>. [[Lady Bird Johnson]] est indisposée, hospitalisée pour se remettre d'un accident vasculaire cérébral ; [[Jacqueline Kennedy-Onassis]] n'y assiste pas non plus<ref name="PN funeral"/>. Le président Nixon sanglote pendant la cérémonie, sans se cacher, et cela de façon parfois incontrôlable{{sfn|Thomas|1999|p=258}}.


L’[[épitaphe]] de Pat Nixon est « Patricia Nixon », le nom par lequel le peuple américain la connaissait. L’ancien président Nixon lui survit dix mois, et meurt le 22 avril 1994 ; il est également enterré dans sa bibliothèque présidentielle. Son épitaphe est {{Citation|Même quand les gens ne peuvent pas parler votre langue, ils peuvent dire si vous avez de l'amour dans votre cœur}}. En 1994, le [[parc Pat Nixon]] est créé à Cerritos, en Californie, sur le site où s'élevait la maison où elle avait vécu son adolescence<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library"/> Le conseil municipal de Cerritos vote, en avril 1996 l’édification d’une statue à son effigie, honneur rare pour une Première dame américaine<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.ci.cerritos.ca.us/gallery/nixonfact.html|titre=Pat Nixon Statue at the Cerritos Senior Center|année=2000|éditeur=City of Cerritos|consulté le=2 août 2008}}</ref>.
L’[[épitaphe]] de Pat Nixon est « Patricia Nixon », le nom par lequel le peuple américain la connaissait. L’ancien président Nixon lui survit dix mois et meurt le {{date-|22 avril 1994}} ; il est également enterré dans l'enceinte de la bibliothèque présidentielle. Son épitaphe est {{Citation|Même quand les gens ne connaissent pas votre langue, ils peuvent dire si vous avez de l'amour dans votre cœur}}. En 1994, le [[parc Pat Nixon]] est créé à Cerritos, en Californie, sur le site où s'élevait la maison où elle avait vécu adolescente<ref name="PN Biography: Richard Nixon Library"/> Le conseil municipal de Cerritos vote, en {{date-|avril 1996}} l’édification d’une statue à son effigie, honneur rare pour une Première dame américaine<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ci.cerritos.ca.us/gallery/nixonfact.html|titre=Pat Nixon Statue at the Cerritos Senior Center|année=2000|éditeur=City of Cerritos|consulté le=2 août 2008}}.</ref>.


== Dans la culture populaire ==
== Dans la culture populaire ==
Le rôle de Pat Nixon est joué par [[Joan Allen]] dans le film de [[1995 au cinéma|1995]] ''[[Nixon (film)|Nixon]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.imdb.fr/title/tt0113987/|titre=Nixon|site=http://www.imdb.fr/|éditeur=|consulté le=22 décembre 2011}}</ref>, par [[Patty McCormack]] dans le film de [[2008 au cinéma|2008]] ''[[Frost/Nixon]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.imdb.com/title/tt0870111/|titre=Frost/Nixon, l'heure de vérité|site=http://www.imdb.fr/|éditeur=|consulté le=22 décembre 2011}}</ref> et par [[Nicole Sullivan]] dans le film de [[2009 au cinéma|2009]] ''[[Black Dynamite]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.imdb.fr/title/tt1190536/fullcredits#cast|titre=Black Dynamite|site=http://www.imdb.fr/|éditeur=|consulté le=22 décembre 2011}}</ref>. La soprano Carolann Page interprète son personnage dans l'opéra ''[[Nixon in China]]'', à sa création en 1987<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.carolannpage.com/biography.html|titre=Carolann Page|site=http://www.carolannpage.com/|éditeur=|consulté le=22 décembre 2011}}</ref><ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.operatoday.com/content/2011/05/john_adams_nixo.php|titre=John Adams: Nixon in China|site=http://www.operatoday.com/|éditeur=|consulté le=23 décembre 2011}}</ref>.
Le rôle de Pat Nixon est joué par [[Joan Allen]] dans le film de [[1995 au cinéma|1995]] ''[[Nixon (film)|Nixon]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.imdb.fr/title/tt0113987/|titre=Nixon|site=imdb.fr|consulté le=22 décembre 2011}}.</ref>, par [[Patty McCormack]] dans le film de [[2008 au cinéma|2008]] ''[[Frost/Nixon, l'heure de vérité]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=https://www.imdb.com/title/tt0870111/|titre=Frost/Nixon, l'heure de vérité|site=imdb.fr|consulté le=22 décembre 2011}}.</ref> et par [[Nicole Sullivan]] dans le film de [[2009 au cinéma|2009]] ''[[Black Dynamite]]''<ref>{{fr}} {{Lien web|url=http://www.imdb.fr/title/tt1190536/fullcredits#cast|titre=Black Dynamite|site=imdb.fr|consulté le=22 décembre 2011}}.</ref>. La soprano Carolann Page interprète son personnage dans l'opéra ''[[Nixon in China]]'', à sa création, en 1987<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.carolannpage.com/biography.html|titre=Carolann Page|site=carolannpage.com|consulté le=22 décembre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.operatoday.com/content/2011/05/john_adams_nixo.php|titre=John Adams: Nixon in China|site=operatoday.com|consulté le=23 décembre 2011}}.</ref>.


== Sources ==
== Sources ==
{{Traduction/Référence|en|Pat Nixon}}
{{Traduction/Référence|en|Pat Nixon|3=455165016}}


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Anthony|prénom1=Carl Sferrazza|titre=First Ladies: The Saga of the Presidents' Wives and Their Power; 1961–1990 (Volume II)|année=1991|éditeur=William Morrow and Co|lieu=New York}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl Sferrazza|nom1=Anthony|titre=First Ladies : The Saga of the Presidents' Wives and Their Power; 1961–1990 (Volume II)|lieu=New York|éditeur=William Morrow and Co|année=1991|isbn=}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Burns|prénom1=Lisa M.|titre=First Ladies and the Fourth Estate: Press Framing of Presidential Wives | éditeur=Northern Illinois University Press|lieu=DeKalb, Illinois|année=2008|isbn=0-87580-391-3}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lisa M.|nom1=Burns|titre=First Ladies and the Fourth Estate|sous-titre=Press Framing of Presidential Wives|lieu=DeKalb, Illinois|éditeur=Northern Illinois University Press|année=2008|pages totales=205|isbn=978-0-87580-391-3|isbn2=0-87580-391-1|oclc=226304761}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Bush|prénom1=Barbara|lien auteur1=Barbara Bush|titre=A Memoir|année=1994|lieu=New York|éditeur=Scribner}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Barbara Bush]]|titre=A Memoir|lieu=New York|éditeur=Scribner|année=1994|isbn=}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=David|prénom1=Lester|titre= The Lonely Lady of San Clemente: The Story of Pat Nixon|consulté le= 18 août 2008|année=1978|éditeur=Crowell|isbn=0-690-01688-3}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lester|nom1=David|titre=Lady Revanche of San Clemente|sous-titre=The Story of Pat Nixon|éditeur=Crowell|année=1978|pages totales=235|isbn=0-690-01688-3|consulté le=18 août 2008}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Eisenhower|prénom1=Julie Nixon|lien auteur1=Julie Nixon Eisenhower|titre=Pat Nixon: The Untold Story|consulté le=24 septembre 2007|année= 1986|éditeur=Simon & Schuster|lieu= New York|isbn=0-671-24424-8}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Julie Nixon Eisenhower]]|titre=Pat Nixon|sous-titre=The Untold Story|lieu=New York|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1986|isbn=0-671-24424-8|consulté le=24 septembre 2007}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Marton|prénom1= Kati|lien auteur1=Kati Marton|titre=Hidden Power: Presidential Marriages That Shaped Our History|consulté le=19 novembre 2007|année= 2001|éditeur= Pantheon|lieu= New York|isbn=0-375-40106-7}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Kati Marton]]|titre=Hidden Power : Presidential Marriages That Shaped Our History|lieu=New York|éditeur=Pantheon|année=2001|pages totales=414|isbn=0-375-40106-7|consulté le=19 novembre 2007}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Montgomery|prénom1= Helen M.|titre= Partners-in-Crisis: the Untold Story of Pat and Richard Nixon: People of Courage|consulté le=21 août 2008|année= 2003|éditeur= Xlibris Corporation|isbn=1-4134-0431-6}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helen M.|nom1=Montgomery|titre=Partners-in-Crisis : the Untold Story of Pat and Richard Nixon : People of Courage|éditeur=Xlibris Corporation|année=2003|isbn=1-4134-0431-6|consulté le=21 août 2008}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=O'Brien|prénom1=Cormac|titre=Secret Lives of the First Ladies: What Your Teachers Never Told You About the Women of the White House|consulté le=18 août 2008|année=2005|éditeur=Quirk Books|isbn=1-59474-014-3|nom2=Suteski|prénom2=Monika}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Cormac|nom1=O'Brien|prénom2=Monika|nom2=Suteski|titre=Secret Lives of the First Ladies : What Your Teachers Never Told You About the Women of the White House|éditeur=Quirk Books|année=2005|isbn=1-59474-014-3|consulté le=18 août 2008}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1=Thomas|prénom1=Helen|titre=Front Row at the White House: My Life and Times|année=1999|éditeur=Scribner|lieu=New York|isbn=05992550}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Helen|nom1=Thomas|titre=Front Row at the White House|sous-titre=My Life and Times|lieu=New York|éditeur=Scribner|année=1999|pages totales=415|isbn=978-0-684-84911-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=jiQJ_PjPPQgC&printsec=frontcover}}
* {{en}} {{Ouvrage|nom1= Truman|prénom1=Margaret|lien auteur1=Margaret Truman|titre= First Ladies|consulté le=20 août 2008|année=1999|éditeur=Random House|isbn=0-679-43439-9|lieu=New York}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Margaret Truman]]|titre=First Ladies|lieu=New York|éditeur=[[Random House]]|année=1999|pages totales=368|isbn=0-679-43439-9|consulté le=20 août 2008}}


==Notes et références==
== Notes et références ==
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Pat Nixon
Illustration.
Pat Nixon en 1972.
Fonctions
Première dame des États-Unis

(5 ans, 6 mois et 20 jours)
Président Richard Nixon
Prédécesseur Lady Bird Johnson
Successeur Betty Ford
Deuxième dame des États-Unis

(8 ans)
Vice-président Richard Nixon
Prédécesseur Jane Hadley Barkley
Successeur Lady Bird Johnson
Biographie
Nom de naissance Thelma Catherine Ryan
Date de naissance
Lieu de naissance Ely, Nevada (États-Unis)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Park Ridge, New Jersey (États-Unis)
Conjoint Richard Nixon
Enfants Tricia Nixon Cox (1946)
Julie Nixon Eisenhower (1948)
Diplômé de Université du Sud de la Californie

Signature de Pat Nixon

Thelma Catherine Ryan Nixon[1], née le à Ely (Nevada) et morte le à Park Ridge (New Jersey), est l'épouse de Richard Nixon, 37e président des États-Unis entre le et le . Elle est davantage connue sous son surnom de Pat Nixon, voire Patricia Nixon.

En tant que première dame des États-Unis, elle promeut un certain nombre de causes caritatives. Elle acquiert 600 objets de mobilier et d'art pour la Maison-Blanche, soit plus qu'aucune première dame avant elle. Elle effectue des voyages officiels dans près de 80 pays différents, un record à l'époque, et elle est également la première à se rendre dans une zone de combat. Ces déplacements sont bien accueillis par les médias, l'opinion publique et les pays-hôtes.

Après la démission de son époux, elle retourne vivre avec lui en Californie, puis dans le New Jersey. Elle subit deux accidents vasculaires cérébraux (en 1976 et 1983) et apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du poumon, en 1992. Elle meurt un an plus tard, à l'âge de 81 ans.

Thelma Catherine Ryan naît dans la petite ville minière du Nevada, un jour avant la fête de la Saint-Patrick. Son père, William M. Ryan Sr., est un marin, mineur et maraîcher d'origine irlandaise. Sa mère, Katherine Halberstadt, descend d'immigrés allemands[1]. Elle a deux frères aînés, William Jr. (1910-1997) et Thomas (1911-1992), un demi-frère, Matthew Bender (1907-1973) une demi sœur, Neva Bender (1909-1981) issu du premier mariage de sa mère (son premier époux est mort pendant la crue d’un fleuve, dans le Dakota du Sud)[1].

« Pat » est un surnom donné par son père, en référence à sa date de naissance, et à l'importance de la fête qui a lieu le jour suivant, importante chez les Américains d'ascendance irlandaise[1]. Lors de son inscription à l'université, en 1931, elle abandonne son prénom officiel « Thelma » pour le remplacer par « Pat » ou, plus occasionnellement, « Patricia ». Elle n'engage cependant pas de procédure juridique pour officialiser ce changement ; cela n'apparaît donc pas sur son état-civil[2],[3],[4].

En 1914, la famille Ryan déménage près de Los Angeles, en Californie. Elle élit domicile dans une petite ferme à Artesia (de nos jours Cerritos)[5]. Thelma Ryan travaille au sein de l’exploitation familiale ; elle officie aussi comme aide-comptable dans une banque. Sa mère meurt d'un cancer en 1924[6]. La jeune fille, alors âgée de douze ans, assume alors toutes les tâches ménagères. Son père meurt en de la silicose[7].

Éducation et carrière

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Il a souvent été avancé qu’aucune Première dame avant Pat Nixon n’avait véritablement exercé un emploi[1]. Elle déclare ainsi à la journaliste Gloria Steinem, pendant la campagne présidentielle de 1968 : « Je n’ai jamais eu le temps de penser à de telles choses – qui je voulais être, qui j’admirais, quelles idées j’avais. Je n'ai jamais eu le temps de rêver d'être quelqu’un d’autre. Je devais travailler[8] ».

Après l'obtention de son diplôme de fin d'études secondaires à l’Excelsior High School, en 1929, Pat Ryan intègre le Fullerton Junior College. Elle paie sa scolarité grâce à des petits boulots : elle exerce notamment les professions de chauffeur, gérante de pharmacie, opératrice téléphonique et dactylographe[1]. Elle est aussi femme de ménage dans une banque[1] et, de 1930 à 1932, elle travaille à New York en tant que secrétaire et technicienne en radiologie[6]. Déterminée à « faire quelque chose de [sa] vie[9] », elle s’inscrit, en 1931, à l’université du Sud de la Californie (USC). Elle se spécialise dans le merchandising et continue à travailler, sur le campus : elle est vendeuse dans un magasin à Bullock's-Wilshire[10] et enseigne la dactylographie et la sténographie dans une école secondaire[6]. Elle travaille brièvement dans l’industrie cinématographique[11] : elle apparaît dans de petits rôles, non crédités, dans les films Becky Sharp (1935) et Le Grand Ziegfeld (1936)[12]. En 1937, elle obtient un Bachelor of science en merchandising à l’USC[1] ; elle a alors également un certificat (délivré par l'USC et équivalent à une maîtrise[13]) qui lui permet d’enseigner au niveau secondaire. Elle devient professeur dans un lycée de Whittier, toujours en Californie[11].

Mariage et vie conjugale

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Pendant ce séjour à Whittier, Pat Ryan fait la connaissance de Richard Milhous Nixon, un jeune avocat diplômé de l’université Duke. Ils se rencontrent au sein d’un petit groupe de théâtre, où ils passaient chacun une audition pour jouer dans la pièce The Dark Tower de George S. Kaufman[6]. Elle le connaît alors sous le surnom de « Dick ». Le soir de leur premier rendez-vous, il la demande en mariage. Plus tard, elle déclare à propos de cet évènement : « J’ai pensé qu’il était fou[14] ! ». Pendant deux ans, il la surnomme sa « Tsigane sauvage irlandaise[15] », alors même qu'il la conduit à des rendez-vous galants avec d’autres hommes. Pat Ryan épouse Richard Nixon le , à l’hôtel Mission Inn de Riverside, en Californie. Elle affirme qu’elle avait été attirée par le jeune homme car « il avait de la vitalité et de l’ambition[9] » ; plus tard, elle poursuit : « Oh, mais vous ne réalisez pas à quel point il est amusant[16] ! » Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que son époux sert à l’United States Navy, Pat Nixon travaille comme économiste auprès du gouvernement ; elle vit alors à San Francisco[1].

Dans sa vie privée, Richard Nixon est décrit comme un homme proche de son épouse, la félicitant pour son travail, lui souhaitant son anniversaire et lui offrant assez fréquemment des cadeaux[17]. Lors des dîners officiels présidentiels, il modifiera ainsi le protocole en place, afin qu’elle soit parmi les premiers servis[18]. De son côté, Pat Nixon considère son mari comme un homme vulnérable et cherche à le protéger[18]. Aux critiques qu’il subissait, elle répondait : « Lincoln recevait encore plus de critiques. Il était assez grand pour qu'il ne s’en soucie pas. Mon mari suit le même chemin[18] ».

Premières campagnes politiques

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Lorsque son époux entre en politique, en 1946, afin de briguer un siège à la Chambre des représentants des États-Unis (pour le 12e district de Californie), Pat Nixon fait campagne à ses côtés. La même année, elle donne naissance à leur premier enfant, une fille, nommée Patricia mais souvent surnommée « Tricia ». En 1948, Julia, leur seconde et dernière fille vient au monde. Quand on l’interroge sur la carrière de son mari, Pat Nixon déclare : « La seule chose que je pouvais faire, c’était l’aider ; mais je n’aurais pas choisi la politique comme vie[19] ». Elle participe à la campagne, notamment en faisant des recherches sur l’adversaire de Richard Nixon, Jerry Voorhis[1], le représentant en fonction, et en écrivant et distribuant des fascicules de campagne[20]. Pendant les six années qui suivent, elle voit son mari déménager à Washington puis être choisi pour être le candidat à la vice-présidence républicaine, pour l’élection présidentielle de 1952[21].

Bien que de confession méthodiste, elle et son mari suivent régulièrement les offices d'autres églises protestantes proches de leur domicile, surtout après leur déménagement à Washington. Ils sont ainsi des paroissiens de la Metropolitan Memorial Methodist Church et occasionnellement d'une église baptiste où officie le révérend Billy Graham, et la Marble Collegiate Church du pasteur Norman Vincent Peale[22].

Deuxième dame des États-Unis : 1953-1961

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Richard et Pat Nixon assis entre trois Ghanéens pendant leur visite d'État de 1957.
Avec son mari, alors vice-président des États-Unis, pendant leur visite d’État au Ghana, en 1957.

Lors de la campagne présidentielle de 1952, l’attitude de Pat Nixon à l’égard de la politique change, quand son mari est soupçonné de financements frauduleux. Elle l’encourage à se battre contre ces accusations, notamment en prononçant son discours dit du « Checkers Speech », dans lequel il rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés, admettant n'avoir accepté qu'un seul don, le cadeau par ses enfants d'un chien du nom de « Checkers ». Il s’agit de la première apparition de Pat Nixon à la télévision nationale ; ses filles et ledit chien sont également présents. Se défendant avec conviction, il souligne les qualités de sa femme, faisant état de l'ancien emploi de sténographe de cette dernière[8]. Il ajoute : « Je dois vous dire que Pat n’a jamais possédé de manteau en vison. Mais elle porte un respectable manteau de Républicain ; et je lui ai toujours dit qu’elle aurait une belle apparence avec presque rien[23],[24] ».

Pat Nixon accompagne son mari à l'étranger pendant ses années de vice-présidence. Elle visite alors 53 pays, souvent en contournant les déjeuners officiels pour visiter des hôpitaux, des orphelinats, et même une léproserie au Panama[1]. Lors d’un voyage au Venezuela, la limousine du couple Nixon est victime de jets de pierres, et ils sont conspués comme représentants du gouvernement américain[25].

Un article publié le dans le Seattle Times est révélateur de la forte tendance médiatique de l'époque à se montrer favorable à la future Première Dame. On peut y lire : « On dit toujours de Mme Nixon qu’elle est gracieuse et chaleureuse. Et il est bien évident qu’elle est chaleureuse. Elle accueille n'importe quel inconnu comme un ami. Elle ne se contente pas de donner une poignée de main, mais elle serre la main du visiteur entre les siennes. Ses manières sont directes… Mme Nixon confirme également sa réputation d'être une femme soignée, qu’importe la longueur de la journée ». Un an et demi plus tard, pendant la campagne présidentielle de son époux, The New York Times note qu’elle est « un parangon des vertus de l’épouse » dont « l’efficacité ferait passer bien d'autres femmes pour paresseuses et sans talents[26] ».

Pat Nixon est nommée « Femme au foyer exceptionnelle de l'année » (1953), « Mère de l'Année » (1955) et « Maîtresse de maison idéale de la Nation » (1957)[9].

Les campagnes de son mari : 1960, 1962 et 1968

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Le vice-président Nixon participe à l’élection présidentielle américaine de 1960 comme candidat du Parti républicain, contre le sénateur John Fitzgerald Kennedy, candidat du Parti démocrate. Pat Nixon participe activement à la campagne de son mari, notamment par le biais d'une campagne de presse qui la met résolument en avant avec le slogan « Pat for First Lady » (« Pat comme Première dame »)[1]. Battu, Richard Nixon accepte sa défaite malgré des scores assez serrés pour le choix des grands électeurs (49,55 % à Nixon contre 49,72 % à Kennedy) et des soupçons de fraude électorale[27]. Pat Nixon plaide auprès de son mari pour qu’il demande un recomptage des voix, en vain[16]. Elle apparaît bouleversée aux caméras de télévision lorsqu’elle apprend la défaite du Parti républicain. Un journaliste déclare : « des millions de téléspectateurs ont pu assister à son combat désespéré pour maintenir un sourire à ses lèvres […] alors que des larmes amères coulaient de ses yeux[9] ».

En 1962, le couple se lance dans une nouvelle campagne électorale, Richard Nixon briguant cette fois-ci le poste de gouverneur de Californie. Pourtant, il échoue face au gouverneur démocrate sortant, Pat Brown[21].

Six ans plus tard, Richard Nixon se présente à nouveau à la présidence, lors des élections de 1968. Pat Nixon est pourtant réticente à affronter une nouvelle campagne, la huitième depuis 1946[28]. Son mari est alors un personnage très controversé dans la vie politique américaine[29], et elle partage avec la même intensité les critiques et les louanges dont il est la cible ou le bénéficiaire : elle n’a pas réussi à établir une identité publique indépendante de ce dernier[8]. Même si elle le soutient avec conviction, elle craint un « nouveau 1960 », lorsque Nixon avait perdu face à Kennedy[28]. Elle s'investit pourtant dans la campagne, participant notamment à de nombreux déplacements[30]. Richard Nixon remporte l’élection face au vice-président démocrate sortant Hubert Humphrey, et Pat Nixon devient alors Première dame des États-Unis.

Première dame des États-Unis : 1969-1974

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Principales initiatives

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Richard Nixon prêtant serment, assisté de sa femme, autour d'une assemblée assise sur des gradins.
Pat Nixon tenant les Bibles des familles Ryan et Nixon, lors de la cérémonie d'investiture de son mari, le .

Pat Nixon estimait que la Première dame devait toujours être un exemple de vertu et de dignité pour le peuple américain[31]. Alors, lorsqu’on lui demande comment elle entrevoit son nouveau rôle, elle dit ne pas vouloir se contenter d’imiter sa prédécesseur, Lady Bird Johnson[32]. Elle décide de poursuivre ce qu’elle appelle la « diplomatie personnelle », c’est-à-dire rendre visite aux populations des États américains ou à celles d’autres pays[33].

En tant que Première dame, une de ses principales initiatives est la promotion du volontariat et du bénévolat dans les hôpitaux, les organisations civiques et les centres de réadaptation[34]. Elle déclare ainsi : « Notre réussite en tant que nation dépend de notre volonté à donner généreusement de nous-mêmes, pour le bien-être et l'enrichissement de la vie d’autrui[35] ». Par exemple, elle entreprend un voyage dans le pays sur le thème Vest Pockets for Volunteerism, où elle rend visite à plusieurs programmes de bénévolat[35]. Susan Porter, qui organise alors les déplacements de la Première dame, note qu’elle les considérait comme « des héros méconnus[35] ». Un second tour des États-Unis pour la promotion de ces œuvres de charité a pour but de montrer que les étudiants ne sont pas tous opposés à la guerre du Viêt Nam[36]. Pat Nixon elle-même fait partie d'organisations bénévoles, notamment la Women in Community Services et l’Urban Services League[35]. En 1973, elle défend la Loi du service volontaire national, qui encourage le bénévolat tout en offrant certaines subventions à des organismes caritatifs[37],[34]. Certains journalistes considèrent néanmoins cet engagement associatif comme assez terne en comparaison avec les initiatives prises par les anciennes Premières dames Lady Bird Johnson et Jacqueline Kennedy[38].

Pat Nixon s'implique également dans le développement des zones de loisirs et de parcs naturels. Elle est membre du Comité présidentiel pour l'emploi des handicapés, et apporte son soutien aux organisations dédiées à l'amélioration de la vie de ces derniers. Pour le premier Thanksgiving organisé durant la présidence de son époux, à la Maison-Blanche, elle organise un repas pour des personnes âgées sans famille[39]. L'année suivante, elle y invite des blessés de guerre[39]. Elle est enfin la seule Première dame à prononcer le discours de Thanksgiving, privilège réservé aux présidents depuis George Washington[39].

Vie à la Maison-Blanche

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Pat Nixon tenant une enfant dans ses bras, au milieu d'autres et de visiteurs à la Maison-Blanche.
Saluant de jeunes visiteurs de la Maison-Blanche, en 1969.
Pat Nixon composant un bouquet de fleurs, assistée d'un homme.
Pratiquant un exercice floral, en .
Pat Nixon à la tribune de la convention républicaine de 1972, (deux hommes et une affiche sont au second plan).
Pat Nixon s’adressant à la convention nationale républicaine de 1972 : elle est alors la seule Première dame depuis Eleanor Roosevelt à tenir un discours lors d’une telle convention politique, et globalement la première Républicaine.

Le , une fois son mari élu à la présidence, Pat Nixon rencontre la Première dame sortante, Lady Bird Johnson, qui l’invite à visiter les appartements privés de la Maison-Blanche[40]. Elle fait ensuite appel aux services de la décoratrice d’intérieur Sarah Jackson Doyle, qui travaille pour le couple Nixon depuis 1965 (elle s’est notamment occupée des dix pièces de l’appartement familial new-yorkais, sur la Cinquième avenue)[41]. Elle promeut Clement Conger, travaillant auparavant au Département d’État, en le nommant conservateur en chef de la Maison-Blanche, à la place de James Ketchum, en place depuis Jacqueline Kennedy[42].

Pat Nixon témoigne de l’intérêt au choix et au changement du mobilier, décisions qu’elle médiatise davantage que sous Jackie Kennedy. Elle fait l’acquisition pour les collections de la Maison-Blanche de plus de 600 peintures et objets de mobilier, soit davantage que sous tout autre administration[1]. Elle crée la Salle des cartes, réorganise la Salle des porcelaines et en rénove neuf autres[43]. Elle travaille en collaboration avec des ingénieurs pour installer un système d’éclairage nocturne extérieur pour toute la Maison-Blanche, afin de lui donner une teinte douce et blanche[43]. Elle donne également l’ordre de laisser flotter le drapeau américain jour et nuit, même lorsque le président n’est pas là[43].

Pour les touristes, elle fait éditer des brochures décrivant les pièces de la Maison-Blanche, en anglais mais aussi en traduction espagnole, française, italienne et russe[43]. Elle fait également installer des rampes pour les handicapés. Elle fait suivre des stages aux services de sécurité qui officiaient aussi comme guides[43] : elle leur fait porter des uniformes moins menaçants, cacher leur armes, apprendre à parler lentement aux visiteurs sourds et même apprendre à lire sur les lèvres ; elle permet aussi aux aveugles de pouvoir toucher les antiquités[43].

La Première dame a longtemps été irritée par la perception qu’avait le public de la Maison-Blanche, comme un lieu exclusivement réservé à des personnalités riches et célèbres[43]. Elle rejoint ainsi régulièrement les touristes pour les saluer, leur serrer la main, signer des autographes ou poser pour des photographies[44]. Sa fille, Julie Eisenhower, témoigne : « elle a invité tellement d’organisations à la Maison-Blanche, afin de leur offrir une certaine audience ; pas de grosses organisations, mais de peu connues[45] ».

Elle organise des visites tardives afin que le public puisse voir le travail des « petites mains », notamment en décembre, pour la décoration de Noël de la Maison-Blanche. En outre, elle instaure une série de spectacles, allant de l'opéra au bluegrass ; on peut par exemple citer The Carpenters, en 1972[9]. En 1969, lorsqu’ils accèdent à la Maison-Blanche, les Nixon invitent le dimanche des familles à des services religieux dans l'East Room[43]. Toujours à la Maison-Blanche, en 1971, elle supervise le mariage de sa fille, Tricia, avec Edward Cox Ridley Finch[46].

Elle est favorable à l'accession des femmes à des postes politiques, et encourage son mari à nommer une femme à la Cour suprême, en déclarant : « le pouvoir des femmes est imbattable, je l'ai vu partout dans le pays[47] ». Elle est la première Première dame à soutenir publiquement l'Equal Rights Amendment[48]. Après l’arrêt Roe v. Wade de 1973, elle affirme être pro-choix[1], bien que, en 1972, elle disait : « Je ne suis vraiment pas pour l'avortement[49] ».

En 1972, Pat Nixon devient la première Première dame républicaine à prendre la parole lors d’un congrès national[1]. Ses efforts dans la réélection de son époux lors de la campagne présidentielle de 1972, voyageant à travers le pays et parlant au nom de son mari, ont été imités par les épouses des futurs candidats à la présidence des États-Unis[1].

Le , Saïgon : à sa descente d'hélicoptère au palais présidentiel. Le pilote, le colonel Gene Boyer, l'éloigne du rotor de queue.
Richard et Pat Nixon sur la Grande Muraille de Chine entourés de Chinois. Au second plan, la Muraille.
Les Nixon sur la Grande Muraille de Chine pendant le voyage diplomatique de 1972.

Jusqu'à Hillary Clinton, Pat Nixon reste la Première dame ayant effectué le plus de voyages diplomatiques et humanitaires durant la présidence de son mari[1]. Pendant le premier mandat du président Nixon, elle visite ainsi 39 des 50 États américains et, la première année, serre la main d’environ 250 000 personnes[50]. Ses premiers déplacements se font à Guam, en Inde, aux Philippines, en Indonésie, en Thaïlande, au Pakistan, en Roumanie et au Royaume-Uni[51]. Elle refuse d’en faire profiter son entourage, ne voyant pas pourquoi leur prise en charge financière incomberait aux contribuables américains[51]. Peu de temps après, lors d'un voyage en République du Viêt Nam, elle devient la première Première dame à pénétrer dans un territoire en guerre[1]. Elle prend alors le thé dans un palais avec l'épouse du président Nguyễn Văn Thiệu, visite un orphelinat, et participe à un vol en hélicoptère, portes ouvertes avec des soldats armés de mitraillettes, au-dessus d’une zone de combat où les forces armées américaines livrent bataille[51]. Par la suite, elle visite un hôpital militaire et s’entretient avec chaque patient blessé[17]. La Première dame sud-vietnamienne, Madame Thieu, déclare alors que la venue de Pat Nixon a « intensifié [leur] moral[17] ».

Après le séisme péruvien de 1970, Pat Nixon lance une opération humanitaire et se déplace personnellement dans ce pays, aide à fournir des secours, visite les zones touchées et s’entretient avec les victimes[52]. Allant jusqu’à mettre sa sécurité personnelle en danger[9], au vu de l’instabilité des décombres, elle participe à la mobilisation de l'opinion publique mondiale, qui vient alors en aide aux démunis. Une personnalité politique péruvienne déclare ainsi : « sa venue ici a plus de valeur que tout ce que le président Nixon aurait pu faire[44] ». Un éditorial du journal Lima Prensa note même que les Péruviens ne pourraient dès lors jamais oublier Pat Nixon[44]. Frances Lewine, journaliste accréditée auprès de la Maison-Blanche, écrit aussi qu’aucune Première dame n’avait encore effectué une action avec de telles conséquences diplomatiques[44]. Le gouvernement péruvien lui remet par ailleurs la Grand Croix de l’ordre du Soleil, la plus haute distinction du Pérou et la plus ancienne du continent américain[1].

En 1972, elle devient la première Première dame des États-Unis à visiter un État africain, le Ghana, pendant huit jours, après un voyage de 16 093 km ; elle se rend également au Liberia et en Côte d'Ivoire[53]. À son arrivée au Liberia, elle est honorée de 19 coups de canon, un hommage réservé habituellement aux seuls chefs de gouvernement ; elle passe également les troupes en revue[53]. Plus tard, elle revêt un costume traditionnel indigène et danse avec les habitants. Elle reçoit le Grand Cordon de l'Ordre très vénérable de Chevalerie, la plus haute distinction du Liberia[53]. Au Ghana, elle danse également avec des autochtones, et prononce un discours au Parlement de la nation[53]. En Côte d'Ivoire, elle est accueillie par 250 000 personnes sous les cris de « Vive Mme Nixon[53] ! » Elle s’entretient avec les dirigeants de ces trois pays[53].

Un des autres grands voyages de Pat Nixon est celui où elle accompagne son époux en république populaire de Chine, en 1972. Elle le suit également à des réunions internationales, comme le sommet Nixon-Brejnev en Union soviétique, la même année. Bien que les contraintes de sécurité lui interdisent de marcher librement dans les rues comme elle le fit en Chine, Pat Nixon effectue des visites avec des enfants et se promène bras-dessus bras-dessous avec la Première dame soviétique, Viktoria Brejneva[54]. En 1974, elle se rend au Brésil et au Venezuela avec le statut diplomatique unique de représentant personnel du président et enfin, en , en Autriche, en Égypte, en Arabie saoudite, en Syrie, en Israël et en Jordanie[55].

Mode et style

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Pat Nixon posant dans une robe jaune, dans un salon de la Maison-Blanche.
Posant à la Maison-Blanche, en 1970.

La presse de mode féminine a souvent porté un intérêt particulier au style vestimentaire des Premières dames, notamment de par leur statut d’« hôtesse de la nation ». Le magazine Women's Wear Daily déclare que Pat Nixon avait une « bonne silhouette et une bonne posture », ainsi que « de plus belles jambes que n’importe quelle femme publique actuelle[56] ». Certains spécialistes de la mode ont néanmoins tendance à critiquer son goût vestimentaire. Pat Nixon elle-même déclare : « Je considère comme un devoir de porter des pièces de couturiers américains[57] », ne cachant pas qu’elle cherche à les favoriser, car elle juge que le choix de la matière des vêtements est parfaite pour effectuer de longs voyages[58]. « Je fais une taille 10 », affirme-t-elle au New York Times. « J'ai acheté des choses dans plusieurs magasins de villes différentes. Seuls quelques-uns de mes vêtements ont été faits par des couturiers[47] ». Sur les conseils de Clara Treyz, chargée de l’aider à acheter des vêtements, elle se repose notamment sur le couturier Geoffrey Beene[47]. Plusieurs spécialistes de la mode ont conclu que Pat Nixon n'a pas grandement fait avancer la cause de la mode américaine pendant son office de Première dame. Une robe de satin jaune dessinée par Harvey Berin et portée lors d'un évènement officiel a été critiquée comme étant « la tenue de soirée d’une institutrice », mais Treyz a défendu ce choix en affirmant que « Mme Nixon doit être distinguée[59],[60] ».

Pat Nixon n'a jamais approché la mode « scandaleuse » des années 1970, affichant au contraire un style vestimentaire conservateur. Elle affirme ainsi : « J'évite le spectaculaire[61] ».

Scandale du Watergate

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Lorsque le scandale du Watergate éclate dans les médias, Pat Nixon ne cherche pas à s’intéresser particulièrement à l’effraction du siège du Comité national démocrate[62]. Plus tard, interrogée par la presse à ce propos, elle répond sèchement : « Je sais seulement ce que j'ai lu dans les journaux[63] ». En 1974, quand un journaliste lui demande : « Est-ce la presse qui est la cause des problèmes du président ? », Pat Nixon lui tourne le dos puis lui rétorque « Quels problèmes[64] ? » En privé, elle estime que le pouvoir de l’administration présidentielle était en perpétuelle augmentation, et que le président Nixon perdait de plus en plus son droit de regard sur ce qui se passait[63].

Pat Nixon dit ne pas avoir eu connaissance des enregistrements secrets faits dans le bureau de son époux. Julie Nixon Eisenhower déclare plus tard que la Première dame aurait ordonné la destruction immédiate de ces bandes si elle avait eu connaissance de leur existence. Une fois mise au courant, elle s’oppose vigoureusement à les rendre publiques, allant jusqu’à les comparer avec la confidentialité que peuvent avoir « des lettres d’amour privées ». Convaincue de l'innocence de son mari, elle l’encourage à ne pas démissionner et à lutter contre toutes les accusations et menaces de destitution portées contre lui. Elle déclare à son amie Hélène Drown : « Dick a tant fait pour le pays. Pourquoi cela arrive-t-il[55] ? »

Gerald et Betty Ford, Pat et Richard Nixon sur un tapis rouge, entre des Marines, devant la Maison-Blanche.
Le couple Ford accompagne le couple Nixon jusqu’à l’hélicoptère Marine One le dernier jour de la présidence de Richard Nixon, le .

Après que le président Nixon a annoncé à sa famille son intention de démissionner, son épouse lui dit : « Mais pourquoi[65] ? » Elle prend alors contact avec le conservateur de la Maison-Blanche, Clement Conger, afin d'annuler la poursuite du développement d’un nouveau modèle de vaisselle en porcelaine chinoise, par la Lenox China Company, et commence à superviser l'emballage des effets personnels de la famille[66]. Le , la famille prend son dernier dîner à la Maison-Blanche. Assise sur le bord d'un canapé, Pat Nixon est anxieuse, jusqu’à ce que son époux entre dans la pièce, qu’elle se jette dans ses bras, l'embrasse, et lui dise : « Nous sommes tous très fiers de toi, papa[67] ». Plus tard, Pat Nixon a dit des photos prises ce soir-là : « Nos cœurs étaient brisés, et nous souriions[68] ».

Le lendemain matin, le discours d’adieu de vingt minutes au personnel de la Maison-Blanche, retransmis par la télévision, a lieu dans l’East Room ; Richard Nixon y lit des extraits de la biographie de l’ancien président Theodore Roosevelt et remercie ses propres parents[69]. La Première dame peine à contenir ses larmes : les caméras enregistrent alors son angoisse, comme lors de la défaite électorale de 1960. Le couple Nixon est reconduit sur la pelouse sud, jusqu’à l’hélicoptère Marine One, par le vice-président Gerald Ford et son épouse Betty. Alors qu’ils avancent, Pat Nixon passe un bras autour de la taille de son mari et l’autre autour de Betty Ford. Elle lui dit : « Vous allez en voir beaucoup de ces tapis rouges[70] ». L’appareil les transporte jusqu’à l’Andrews Air Force Base, d’où ils s’envolent pour la Californie[71],[34].

Image médiatique

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Pat Nixon tend la main à une petite fille de sa voiture, au milieu d'une foule, de drapeaux et de cotillons.
Tendant sa main à une petite fille, hors de la limousine, pendant la campagne d', à Atlanta.

L'historien Carl Sferrazza Anthony note que les citoyens américains ordinaires se reconnaissaient en Pat Nixon[44]. Alors que des visiteurs originaires d'un milieu rural visitaient la Maison-Blanche et paraissaient tétanisés de rencontrer la Première dame, celle-ci les prit entre ses bras afin de dissiper la tension ambiante[44]. Quand un jeune homme émit des doutes sur le fait que le bâtiment présidentiel était bien un lieu de vie alors qu'il ne voyait pas de machine à laver, elle le conduisit à travers les salles, jusqu'à un ascenseur, pour lui montrer les appartements privés et la buanderie[44]. Pendant le voyage des Nixon en Chine, en 1972, le ministre des Affaires étrangères Zhou Enlai a été si sensible à son charme qu'il a offert deux rares pandas géants à l'ambassadeur américain, comme un cadeau de son pays[54].

Pat Nixon a été inscrite quatorze fois par la Gallup Organization sur sa liste annuelle de dix femmes les plus admirées, entre 1959 et 1962 puis entre 1968 et 1979[72]. Elle est ainsi troisième en 1969, et demeure à la deuxième place jusqu'en 1972, date à laquelle elle prend la première place. Elle reste sur cette liste jusqu'en 1979, cinq ans après que son mari a quitté le pouvoir[72]. Pour beaucoup, elle est alors considérée comme un exemple du « rêve américain », issue d'un milieu pauvre et ayant gravi l'échelle sociale ; elle a ainsi une grande popularité parmi la « grande majorité silencieuse » des électeurs[62]. Mary Brooks, directrice de la Monnaie des États-Unis décrit la Première dame comme « un bon exemple pour les femmes de ce pays, si elles ne font pas partie de groupes d'émancipation féminine[9] ». Pour la journaliste Helen Thomas, Pat Nixon a été « la Première dame la plus chaleureuse que j'ai couverte, et celle qui aimait le plus les gens. Je pense que les journalistes qui l'ont couverte ont vu en elle une femme forte, responsable et sensible[73] ».

L'image de Pat Nixon est en conformité avec celle de la femme au foyer de la Guerre froide, en contraste assez frappant avec la deuxième vague de féminisme qui se répand alors[74]. Les journalistes la dépeignent souvent comme une femme dévouée et désintéressée[75], la présentant plus comme une épouse que comme un individu à part entière[38]. Le magazine Time l'a décrite comme « la femme parfaite qui repasse les pantalons [de son mari], coud les robes de ses filles Tricia et Julie et faisant elle-même son ménage tout en étant l'épouse du vice-président[76] ». Dans les premières années de sa fonction de Première dame, elle a été surnommée « Plastic Pat », dénomination péjorative à cause, selon ses détracteurs, de sa réserve et de son visage qui exprimait rarement une émotion[77],[78]. Certains observateurs décrivaient Pat Nixon comme « une poupée de papier, une poupée Barbie en plastique, aseptisée, inhumaine », affirmant qu'elle « avait mis toute son énergie et le dynamisme de sa jeunesse à jouer un rôle, chose qu'elle ne pouvait plus reconnaître désormais comme une chose vraie[9] ».

À ces critiques, elle répondait : « Je suis qui je suis et je vais continuer à l'être[9] ». En 1968, elle exprime ainsi sa conception de la vie lors d'un entretien à bord d'un avion de campagne, avec Gloria Steinem : « Maintenant, j'ai des amis dans tous les pays du monde. Je n'ai pas assez de recul sur moi-même, ou sur mes idées, ou sur ce que je voudrais faire. Oh non, je suis restée passionnée par les gens. J'ai continué à travailler. À ma droite, dans cet avion, je conserve cette mallette avec moi, et à la minute où je m'assois, j'écris mes messages de remerciement. Tout le monde a le droit à une réponse personnalisée. Je n'ai pas le temps de me demander qui j’admire où à qui je m'identifie. Je n'ai jamais eu la vie facile. Je ne suis pas comme vous tous… tous ces gens pour qui ça a été facile[8] ».

Malgré son personnage public très sage de femme au foyer traditionnelle, Pat Nixon n'a pas été aussi effacée et timide que certains critiques ont voulu le souligner. Certains journalistes, comme le correspondant accrédité auprès de la Maison-Blanche Robert Thompson a estimé qu'elle représentait un équilibre idéal pour les années 1970. Thompson a ainsi écrit qu'elle a prouvé que « les femmes peuvent jouer un rôle vital dans les affaires du monde » tout en conservant des « manières féminines[62] ». D'autres journalistes ont estimé qu'elle représentait « les défaillances de la mystique féminine », et l'ont dépeinte comme étant en décalage avec son temps[75]. Ceux qui s'opposaient à la guerre du Viêt Nam l'ont identifiée comme faisant partie du même bord que les personnalités politiques de l'administration Nixon et, en conséquence, ont parfois manifesté lors des discours qu'elle prononçait lors de ses déplacements[79]. Le journaliste de CBS Mike Wallace exprima le regret de n’avoir jamais pu réaliser l’interview qu'il aurait considérée comme la plus importante de sa carrière, celle de Pat Nixon[80].

La vie après la présidence

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Portait de Pat Nixon, posant dans une robe bleue.
Portrait officiel à la Maison-Blanche, peint en 1978 par Henriette Wyeth.

Après le retour du couple à San Clemente en Californie, en 1974, et leur installation dans la maison familiale La Casa Pacifica (achetée en 1969), Pat Nixon apparaît rarement en public et n’accorde à la presse que des entretiens occasionnels. Fin , à Artesia, dans le village où elle a passé son enfance, elle inaugure une école à son nom, la Patricia Nixon Elementary School[81]. Dans son allocution, elle déclare : « Je suis fière de voir cette école porter mon nom. J'ai toujours pensé que seuls ceux qui avaient quitté ce monde pouvaient voir leur nom donné à une école. Je suis heureuse de vous dire que je ne vous ai pas quittés ; enfin, pas complètement[81] ». Il s’agit de sa seule apparition publique en Californie pendant ses cinq ans et demi de séjour[81].

Le , à La Casa Pacifica, Pat Nixon est victime d’un accident vasculaire cérébral qui entraîne la paralysie de tout son côté gauche. Une kinésithérapie lui permet cependant de retrouver l’usage de son corps[1]. Elle déclare que son rétablissement a été « la chose la plus dure que j'aie jamais faite physiquement[82] ». En 1979, elle et son mari déménagent sur la 65e rue Est de Manhattan, à New York[83]. Ils vivent là quelque temps et, en 1981, déménagent à nouveau, dans une vaste maison à Saddle River dans le New Jersey[83]. La grande superficie de la bâtisse leur permet d'accueillir leurs enfants et petits-enfants[83]. Cependant, Pat Nixon est à nouveau victime d’une attaque en 1983[84] et de deux infections pulmonaires l'année suivante[85].

Photo en noir et blanc de six Premières dames des États-Unis.
Photographie de six Premières dames des États-Unis avant l’ouverture de la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, en . Assises, de gauche à droite : Lady Bird Johnson, Pat Nixon, Rosalynn Carter et Betty Ford : debout, de gauche à droite : Nancy Reagan et Barbara Bush.

Elle apparaît en public « frêle et légèrement courbée »[86], lors de l'inauguration de la bibliothèque Richard Nixon (de nos jours la Richard Nixon Presidential Library and Museum) à Yorba Linda, en Californie, le . La cérémonie de dédicace rassemble 50 000 amis et sympathisants, ainsi que les anciens présidents Ford et Reagan et le président en exercice Bush père, ainsi que toutes leurs épouses respectives[87],[88]. La bibliothèque comprend une « salle Pat Nixon », un « amphithéâtre Pat Nixon » ainsi qu’une roseraie plantée de roses ‘Pat Nixon’ rouge-noir, créées par une société française en 1972, alors qu’elle était Première dame[89]. Pat Nixon assiste également à l'inauguration de la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan à Simi Valley, en Californie, en . L'ancienne Première dame Barbara Bush affirme : « J'aimais Pat Nixon, qui était une Première dame sensationnelle, gracieuse et réfléchie[90] » ; lors de la dédicace de cette bibliothèque, elle se souvient également : « Il y avait une chose triste. Pat Nixon n'avait pas l'air bien du tout. À la vue de son sourire, vous pouviez voir qu'elle était dans une grande douleur et avait des difficultés à faire entrer de l'air dans ses poumons[91] ».

Les Nixon déménagent pour une dernière fois en 1991, à Park Ridge dans le New Jersey. La santé de Pat Nixon est défaillante, et la maison, plus petite, comprend un ascenseur[83]. Grande fumeuse qui ne se montra jamais en public avec une cigarette à la bouche[89], elle est finalement atteinte d'un cancer de la bouche[92], d’un emphysème pulmonaire et enfin d’un cancer du poumon, lequel est diagnostiqué en , alors qu’elle est hospitalisée pour des problèmes respiratoires[6].

Décès et funérailles

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Elle meurt le , à h 45 du matin dans sa maison de Park Ridge, à l'âge de 81 ans, le lendemain de son 53e anniversaire de mariage. Ses filles et son mari sont à ses côtés[7].

Le service funèbre a lieu dans l'enceinte de la bibliothèque présidentielle Richard Nixon, le . Parmi ceux qui prononcent un discours en l'honneur de l'ancienne Première dame, on note les noms du gouverneur de Californie Pete Wilson, du sénateur du Kansas Bob Dole et du révérend Billy Graham. En plus de son mari et sa famille immédiate, les anciens présidents Ronald Reagan et Gerald Ford et leurs épouses, Nancy et Betty sont également présents[93]. Lady Bird Johnson est indisposée, hospitalisée pour se remettre d'un accident vasculaire cérébral ; Jacqueline Kennedy-Onassis n'y assiste pas non plus[93]. Le président Nixon sanglote pendant la cérémonie, sans se cacher, et cela de façon parfois incontrôlable[94].

L’épitaphe de Pat Nixon est « Patricia Nixon », le nom par lequel le peuple américain la connaissait. L’ancien président Nixon lui survit dix mois et meurt le  ; il est également enterré dans l'enceinte de la bibliothèque présidentielle. Son épitaphe est « Même quand les gens ne connaissent pas votre langue, ils peuvent dire si vous avez de l'amour dans votre cœur ». En 1994, le parc Pat Nixon est créé à Cerritos, en Californie, sur le site où s'élevait la maison où elle avait vécu adolescente[34] Le conseil municipal de Cerritos vote, en l’édification d’une statue à son effigie, honneur rare pour une Première dame américaine[95].

Dans la culture populaire

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Le rôle de Pat Nixon est joué par Joan Allen dans le film de 1995 Nixon[96], par Patty McCormack dans le film de 2008 Frost/Nixon, l'heure de vérité[97] et par Nicole Sullivan dans le film de 2009 Black Dynamite[98]. La soprano Carolann Page interprète son personnage dans l'opéra Nixon in China, à sa création, en 1987[99],[100].

Bibliographie

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Liens externes

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