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« Maestri comacini » : différence entre les versions

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Les '''maestri comacini''' sont une corporation itinérante de constructeurs, de maçons, de sculpteurs et d'artistes italiens actifs à partir du {{sp-|VII|-|VIII}}. Ces artistes anonymes furent parmi les premiers maîtres du [[Art roman lombard|roman lombard]] et exportèrent leur art partout en [[Europe]].
{{Ébauche|métier|Moyen Âge|Italie}}
[[Fichier:Isolacomacina.jpg|vignette|L'[[île Comacina]].]]
Les '''maestri comacini''' sont une corporation itinérante de constructeurs, de maçons, de sculpteurs et d'artistes italiens actifs dès le {{s|VII|e}} {{s|VIII|e}}.
Ces artistes anonymes furent parmi les premiers maîtres du [[Art roman lombard|roman lombard]] et exportèrent leur art partout en [[Europe]].
[[File:Isolacomacina.jpg|thumb|right|220px|<center>''Insula comacina''.]]
==Origine==
Avec comme centre géographique l'[[île Comacina]], leur zone d'origine rayonne entre le [[lac de Côme]], le [[canton du Tessin]] et plus généralement la [[Lombardie]]. Puis au cours des siècles, il s'agira de la plus grande et durable migration de masse de spécialistes que l'histoire rappelle. <ref>Eugenio Battisti, « Problemi di metodo: indicazioni per organizzare un repertorio delle opere e degli artisti della Valle Intelvi », ''in Arte Lombarda, XI.'' 1966.</ref>
== Étymologie==
Probablement le nom de comacini dérive de Côme, lieu d'origine de ces maîtres, tout comme l' [[Itinéraire d'Antonin]] qui mentionnait déjà cet adjectif en référence au lac de Côme. D'autres lui préfèrent l'origine de ''cum machinis o cum macinis'' se référant aux outils que ses artisans utilisaient dans la construction de leurs œuvres. <ref>Friedrich Bluhme, ''Edictus Langobardorum'', 1868.</ref>


==Chronologie==
== Origine ==
Avec comme centre géographique l'[[île Comacina]], leur zone d'origine rayonne entre le [[lac de Côme]], le [[canton du Tessin]] et plus généralement la [[Lombardie]]. Puis au cours des siècles, il s'agira de la plus grande et durable migration de masse de spécialistes que l'histoire rappelle<ref>Eugenio Battisti, « Problemi di metodo: indicazioni per organizzare un repertorio delle opere e degli artisti della Valle Intelvi », ''in Arte Lombarda, XI.'' 1966.</ref>.
[[File:Como, basilica di sant'abbondio, esterno 09.JPG|thumb|right|<center>Détails de la façade de ''Sant'Abbondio''.]]
[[File:Como, san fedele, retro 01.JPG|thumb|right|<center>Ornementation caratéristique.]]


== Étymologie ==
Déjà, à l'époque du haut [[Moyen Âge]], la population locale du lac de Côme au contact de riches zones forestières (châtaigneraies) et de différents types de roches comme le calcaire de [[Moltrasio]], la [[dolomie]], le marbre d' [[Colico|Olgiasca]]...etc devait, sans doute, se spécialiser dans l'art d'extraire la pierre et le façonnage des matériaux de constructions.
Probablement le nom de comacini dérive de Côme, lieu d'origine de ces maîtres, tout comme l'[[Itinéraire d'Antonin]] qui mentionnait déjà cet adjectif en référence au lac de Côme. D'autres lui préfèrent l'origine de ''cum machinis o cum macinis'' se référant aux outils que ses artisans utilisaient dans la construction de leurs œuvres<ref>Friedrich Bluhme, « Edictus Langobardorum », 1868.</ref>.
Au {{VIIIe}}, l' [[Édit de Rothari]] le {{date|22|novembre|643}}, leur accorde des privilèges juridiques à caractère territorial devenant ainsi, probablement, la main d'œuvre officielle du [[Royaume lombard]]. L' Édit de [[Liutprand]] du {{date|28|février|713}} rapporte, aussi leur entreprise, dans un appendice nommé ''un memoratorium de mercedibus commacinorum'', qui est un véritable devis technique. Ces privilèges accordés aux commacini ont été favorisés, du moins au début, par des liens religieux: en effet le [[diocèse]] de Côme, au {{VIIe}}, était jumelé avec le [[Patriarcat d'Aquilée]], fidèle au ''{{lien|Scisma tricapitolino|lang=it}}'' et ardemment soutenu par la reine [[Théodelinde de Bavière|Théodelinde]]. À l' [[Carolingiens|époque carolingienne]] et [[Ottoniens|ottonienne]], la main d'œuvre des lacs se déplace de l'autre côté des Alpes.
Au {{s|XI|e}} et {{s|XII|e}}, le premier age roman de style lombard se diffuse en Europe.


== Chronologie ==
Dans diverses parties de l'Italie et de l'Europe, les Comacini sont souvent reconnus juridiquement, outre les ''magestri Antelami'' établis à [[Gênes]] au {{s-|XII|e}}, nous trouvons à [[Sienne]] une colonie d'ouvriers lombards au {{s|XV|e}}, pendant qu'en [[1520]] existait encore à [[Lucca]] l' ''Università dei muratori lombardi''.<ref>F. Macchi, ''I maestri comacini'', 1965.</ref>. La raison de leur succès résulte d'un mode opératoire basé sur la mobilité de puissantes colonies linguistiques (même dialecte), tous liés par des liens de parenté, capable d'offrir aux commanditaires un chantier clé en main et en un temps record ainsi qu'à un prix compétitif.
[[Fichier:Como, basilica di sant'abbondio, esterno 09.JPG|vignette|Détails de la façade de ''Sant'Abbondio'' à Côme.]]
[[Fichier:Como, san fedele, retro 01.JPG|vignette|Ornementation caractéristique. San Fedele, Côme.]]


Déjà, à l'époque du [[haut Moyen Âge]], la population locale du lac de Côme au contact de riches zones forestières (châtaigneraies) et de différents types de roches comme le calcaire de [[Moltrasio]], la [[dolomie]], le marbre d'[[Colico|Olgiasca]] ... devait, sans doute, se spécialiser dans l'art d'extraire la pierre et le façonnage des matériaux de constructions.
L'extérieur de la basilique de ''sant'Abondio'' à Côme ou bien le chœur de l'église ''San Fedele'', toujours à Côme, présente une décoration sculpturale caractéristique de cette école faite de figures [[zoomorphe]]s, monstres, [[griffon]]s, [[rinceau]]x et frises aux motifs géométriques entrelacés.
Au {{s-|VII}}, l'[[Édit de Rothari|Édit]] de [[Rothari]], roi des [[Lombards]], leur accorde des privilèges juridiques à caractère territorial devenant, vraisemblablement, la main d'œuvre officielle du [[royaume lombard]]. L'Édit du roi lombard [[Liutprand]] du {{date-|28|février|713}} rapporte, aussi leur entreprise, dans un appendice nommé ''un memoratorium de mercedibus commacinorum'', véritable devis technique. Ces privilèges accordés aux commacini ont été favorisés, du moins au début, par des liens religieux : en effet le [[diocèse]] de Côme, au {{s-|VII}}, était administré par le [[Patriarcat d'Aquilée]], fidèle au ''[[Scisma tricapitolino]]'' et ardemment soutenu par la reine [[Théodelinde de Bavière|Théodelinde]]. À l'[[Carolingiens|époque carolingienne]] et [[Ottoniens|ottonienne]], la main d'œuvre des lacs se déplace de l'autre côté des Alpes. Au {{s2-|XI|XII}}, le premier âge roman de style lombard se diffuse en Europe.
==Voir ausssi==

===Liens internes===
Dans diverses parties de l'Italie et de l'Europe, les Comacini sont souvent reconnus juridiquement, outre les {{Lien|langue=it|trad=Magistri Antelami|fr=Magistri Antelami|texte=''magistri Antelami''}} établis à [[Gênes]] au {{s-|XII}}, nous trouvons à [[Sienne]] une colonie d'ouvriers lombards au {{s-|XV}}, pendant qu'en [[1520]] existait encore à [[Lucques]] l{{'}}''Università dei muratori lombardi''<ref>F. Macchi, « I maestri comacini », 1965.</ref>. La raison de leur succès résulte d'un mode opératoire basé sur la mobilité d'importantes colonies linguistiques (même dialecte), tous liés par des liens de parenté, capable d'offrir aux commanditaires un chantier clé en main, en un temps record ainsi qu'à un prix compétitif.
*[[Art roman lombard]]

*[[Maîtres anonymes]]
L'extérieur de la basilique de ''sant'Abondio'', ainsi que le chœur de l'église ''San Fedele'', à Côme, présentent une décoration sculpturale caractéristique de cette école faite de figures [[zoomorphe]]s, monstres, [[griffon (mythologie)|griffons]], [[rinceau]]x et frises aux motifs géométriques entrelacés.
*[[Maestri campionesi]]

*[[Bonino da Campione]]
== Voir aussi ==
*[[Giovanni da Campione]]
=== Liens internes ===
* [[Art roman lombard]]
* [[Maîtres anonymes]]
* [[Maestri campionesi]]
* [[Bonino da Campione]]
* [[Giovanni da Campione]]

== Sources ==
* {{it}} [http://www.lazzatim.net/miofolder/PDF/Comacini.pdf ] Marco Lazzati, ''I maestri Comacini tra mito e storia,'' 2008.
{{Traduction/Référence|it|Maestri comacini|27954684}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />


{{Portail|travail et métiers|sculpture|Italie|Haut Moyen Âge}}
==Sources==
{{it}}[http://www.lazzatim.net/miofolder/PDF/Comacini.pdf ] Marco Lazzati, ''I maestri Comacini tra mito e storia,'' 2008.
* {{Traduction/Référence|it|Maestri comacini}}


[[Catégorie:Maître anonyme italien|Comacini]]
{{Portail|travail et métiers|Moyen Âge|Italie}}
[[Catégorie:Sculpteur du haut Moyen Âge]]
[[de:Magistri Comacini]]
[[en:Comacine masters]]
[[es:Magistri Comacini]]
[[it:Maestri comacini]]
[[pl:Komaskowie]]

Dernière version du 30 novembre 2024 à 10:03

Les maestri comacini sont une corporation itinérante de constructeurs, de maçons, de sculpteurs et d'artistes italiens actifs à partir du VIIe – VIIIe siècle. Ces artistes anonymes furent parmi les premiers maîtres du roman lombard et exportèrent leur art partout en Europe.

L'île Comacina.

Avec comme centre géographique l'île Comacina, leur zone d'origine rayonne entre le lac de Côme, le canton du Tessin et plus généralement la Lombardie. Puis au cours des siècles, il s'agira de la plus grande et durable migration de masse de spécialistes que l'histoire rappelle[1].

Étymologie

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Probablement le nom de comacini dérive de Côme, lieu d'origine de ces maîtres, tout comme l'Itinéraire d'Antonin qui mentionnait déjà cet adjectif en référence au lac de Côme. D'autres lui préfèrent l'origine de cum machinis o cum macinis se référant aux outils que ses artisans utilisaient dans la construction de leurs œuvres[2].

Chronologie

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Détails de la façade de Sant'Abbondio à Côme.
Ornementation caractéristique. San Fedele, Côme.

Déjà, à l'époque du haut Moyen Âge, la population locale du lac de Côme au contact de riches zones forestières (châtaigneraies) et de différents types de roches comme le calcaire de Moltrasio, la dolomie, le marbre d'Olgiasca ... devait, sans doute, se spécialiser dans l'art d'extraire la pierre et le façonnage des matériaux de constructions. Au VIIe siècle, l'Édit de Rothari, roi des Lombards, leur accorde des privilèges juridiques à caractère territorial devenant, vraisemblablement, la main d'œuvre officielle du royaume lombard. L'Édit du roi lombard Liutprand du rapporte, aussi leur entreprise, dans un appendice nommé un memoratorium de mercedibus commacinorum, véritable devis technique. Ces privilèges accordés aux commacini ont été favorisés, du moins au début, par des liens religieux : en effet le diocèse de Côme, au VIIe siècle, était administré par le Patriarcat d'Aquilée, fidèle au Scisma tricapitolino et ardemment soutenu par la reine Théodelinde. À l'époque carolingienne et ottonienne, la main d'œuvre des lacs se déplace de l'autre côté des Alpes. Au XIe et XIIe siècles, le premier âge roman de style lombard se diffuse en Europe.

Dans diverses parties de l'Italie et de l'Europe, les Comacini sont souvent reconnus juridiquement, outre les magistri Antelami (it) établis à Gênes au XIIe siècle, nous trouvons à Sienne une colonie d'ouvriers lombards au XVe siècle, pendant qu'en 1520 existait encore à Lucques l'Università dei muratori lombardi[3]. La raison de leur succès résulte d'un mode opératoire basé sur la mobilité d'importantes colonies linguistiques (même dialecte), tous liés par des liens de parenté, capable d'offrir aux commanditaires un chantier clé en main, en un temps record ainsi qu'à un prix compétitif.

L'extérieur de la basilique de sant'Abondio, ainsi que le chœur de l'église San Fedele, à Côme, présentent une décoration sculpturale caractéristique de cette école faite de figures zoomorphes, monstres, griffons, rinceaux et frises aux motifs géométriques entrelacés.

Liens internes

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  • (it) [1] Marco Lazzati, I maestri Comacini tra mito e storia, 2008.

Notes et références

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  1. Eugenio Battisti, « Problemi di metodo: indicazioni per organizzare un repertorio delle opere e degli artisti della Valle Intelvi », in Arte Lombarda, XI. 1966.
  2. Friedrich Bluhme, « Edictus Langobardorum », 1868.
  3. F. Macchi, « I maestri comacini », 1965.