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« Film policier » : différence entre les versions

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{{ébauche|cinéma}}
{{ébauche|cinéma|polar}}
{{Infobox Cinéma (genre)
'''Film policier''' désigne un [[genre cinématographique]] qui met en scène généralement la résolution d'une [[Enquête de police|enquête]] par un [[policier]] ou un [[détective]], en mettant souvent en avant de manière prononcée les rôles de criminels ou de délinquants. Traditionnellement, il se distingue du [[film de gangster]] où le voyou joue le premier rôle (''[[Scarface]]'', ''[[Bonnie and Clyde]]''). Le genre s'est popularisé à partir du [[cinéma américain]] des [[années 1940]], adoptant souvent l'esthétique du [[film noir]].
| genre = Film policier
| langue du genre =
| image = Les exploits de Nick Carter.jpg
| légende = Affiche de ''[[Nick Carter, le roi des détectives]]'' (1908).
| alternative =
| catégorie =
| genre parent = dans les pays anglo-saxons et au Québec : [[film criminel]]
| genre enfant = en France : [[film de gangsters]], [[film noir]], [[film de casse]]
| début genre =
| pays origine =
| genre littéraire = [[genre policier]]
}}


Le '''film policier''' est un [[Cinéma|film]] relevant du [[genre policier]] et, par extension, le [[genre cinématographique]] qui regroupe de telles œuvres qui mettent en scène le milieu du [[crime]] ou de la [[Police (institution)|police]]. Le film policier est parfois appelé « '''polar''' », par dérivation du surnom initialement adopté pour le [[roman policier]].
Il est connexe à d'autres genres comme le [[film d'espionnage]] ou d'autres qui ont hérité de lui comme le [[Thriller (cinéma)|thriller]] qui joue sur le temps et la peur.


La plupart des films policiers sont construits autour de la résolution d'une [[Enquête de police|enquête]] par un [[policier]] ou un [[détective privé|détective]], en mettant souvent en avant de manière prononcée les rôles de criminels ou délinquants. Cependant, en France, la locution englobe une grande variété de genres comme le [[film de gangsters]] où le criminel joue le premier rôle. Dans la pays anglo-saxons et au Québec, on parlera plus volontiers de [[film criminel]], le genre policier étant en sous-genre mettant en avant l'institution policière et ses enquêteurs.
==Films policiers français==


Le genre s'est popularisé à partir du [[cinéma américain]] des [[années 1940]], adoptant souvent l'esthétique du [[film noir]]. Il est connexe à d'autres genres comme le [[film d'espionnage]] et le [[film d'action]] qui ont hérité de beaucoup de ses éléments, ainsi que le [[Thriller (genre)#Cinéma|thriller]] qui joue sur le temps et la peur.
===1910 à 1944===


== Dénomination ==
Les films policiers entre [[1910 au cinéma|1910]] et [[1939 au cinéma|1939]] ont été influencés par les [[Roman policier|romans policiers]]. Les influences ont été réciproques, aussi, parce que les films policiers influencent aussi les romans policiers. Pendant cette période, les films à épisodes de [[Victorin Jasset]], comme ''[[Les Aventures de Nick Carter]]'' pour les fims [[Laboratoires Éclair|Éclair]] [[1908 au cinéma|1908]] (influencé par les [[pulp (magazine)]]s américains). Les autres cinéastes de cette période étaient [[Louis Feuillade]] (e.g. ''[[Le Proscrit]]'' de [[1912 au cinéma|1912]]), [[Maurice Tourneur]] (e.g. ''[[Le Mystère de la chambre jaune (1913)|Le Mystère de la chambre jaune]]'' de [[1914 au cinéma|1913]]), [[Abel Gance]] (e.g. ''[[L'Énigme de dix heures]]'' de [[1915 au cinéma|1915]]), et [[Henri Fescourt]] (e.g. ''[[Rouletabille chez les comédiens]]'' de [[1922 au cinéma|1922]]).
En France, la locution « film policier » se confond souvent avec la locution « [[film criminel]] »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Raphaëlle |nom1=Moine |titre=Policiers et criminels, un genre populaire européen sur grand et petit écrans
|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |lieu=Paris |année=2006 |pages totales=323 |passage=12 |isbn=978-2-29608192-5 }}</ref>. Celle-ci, dans le monde anglo-saxon et au Québec, décrit un genre-chapeau regroupant films policiers, [[film de gangsters]] ou encore [[film de casse]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=André |nom1=Roy |lien auteur1=André Roy (écrivain) |titre=Dictionnaire général du cinéma |éditeur=[[Groupe Fides|Les Éditions Fides]] |lieu=Montréal |année=2007 |pages totales=517 |isbn=978-2-76-212787-4 |titre chapitre=Cinéma criminel}}</ref>.
{{voir aussi|film criminel}}


== Les débuts du genre ==
Après [[1930 au cinéma|1930]], le [[cinéma muet]] devient sonore et parlant et le cinéma a pris de nouvelles voies. Les films policiers montrent bas-fonds, la nuit, la pluie, la campagne frileuse, un « romantisme de la pègre », comme ''[[La Tête d'un homme]]'' de [[1933 au cinéma|1933]] (d'après [[Georges Simenon]]) par [[Julien Duvivier]]. [[Pierre Chenal]] avait fait plusieurs films, comme ''[[L' Affaire Lafargue]]'', ''[[La Maison du Maltais]]'', ''[[L'Alibi]]'', et ''[[Le Dernier tournant]]''. Vers la fin des [[années 1930]], les films policiers utilisent le [[réalisme poétique]] et la critique sociale. (e.g. ''[[Le jour se lève]]'' de [[1939 au cinéma|1939]], par [[Marcel Carné]], et ''[[Le Crime de Monsieur Lange]]'')


Très tôt, et notamment avec l’avènement des courses-poursuites, policiers et voleurs sont apparus sur la pellicule.
Pendant l'[[Europe sous domination nazie|Occupation]] les films policiers deviennent sombres et pessimistes, souvent avec des sujets qui feignent de s'éloigner de l'actualité pour échapper à la [[censure]] des [[Nazisme|Nazis]]. Plusieurs films ont été tournés d’après les romans de Georges Simeon, comme ''[[Le Voyageur de la Toussaint]]'' ([[1942 au cinéma|1942]]) par [[Louis Daquin]]; ''[[Monsieur la souris]]'' ([[1943 au cinéma|1943]]) par [[Georges Lacombe (1902-1990)|Georges Lacombe]]; ''[[L'Homme de Londres]]'' (1943) par [[Henri Decoin]]; ''[[Picpus (film)|Picpus]]'' (1943) par [[Richard Pottier]]; ''[[Cécile est morte]]'' ([[1944 au cinéma|1944]]) par Maurice Tourneur; et ''[[Les Caves du Majestic]]'' (1944) par Richard Pottier.<ref>Cinema policier d’expression francais...http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html</ref>


Aux États-Unis, en 1912, la société [[Keystone]] s'en est fait une spécialité, avec l'utilisation récurrente des [[Keystone Cops]], une équipe de policiers bondissants mais totalement inefficaces.
===1945 à 1968===


Dès la fin des années 1910, des personnalités célèbres du roman policier, genre pourtant récent en littérature, sont apparus comme héros de séries. On suit alors les aventures de policiers, comme Nick Carter ou Sherlock Holmes, mais aussi celles de criminels, comme [[Fantômas]].
De [[1945 au cinéma|1945]] à [[1954 au cinéma|1954]] très peu de films prennent comme toile de fond la période de l'[[Europe sous domination nazie|Occupation des Nazis]]. Les auteurs des adaptations étaient toujours [[Georges Simenon]], [[Stanislas-André Steeman]] et [[Pierre Véry]] . Les films cités comme classiques sont: ''[[Panique (film)|Panique]]'', ''[[Dédée d'Anvers]]'', ''[[Une si jolie petite plage]]'' et ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''. Quelques films de cette période sont ''[[120, rue de la gare]]'' (1945) par [[Jacques Daniel-Norman]], d'après le roman de [[Léo Malet]]; ''[[Copie conforme]]'' ([[1947 au cinéma|1947]]) par Jean Dréville; ''[[Le Mystérieux Docteur Sylvain]]'' (1947) par [[Jean Stelli]]; ''[[Méfiez-vous des blondes]]'' ([[1950 au cinéma|1950]]) par [[André Hunebelle]]; et ''[[Les Diaboliques]]'' (1954) par [[Henri-Georges Clouzot]] d'après le roman de [[Boileau-Narcejac]]. Le film ''[[Mission à Tanger]]'' mélange les styles des [[Film d'action|films d'action]], le style [[Film noir|noir]], et un style plutôt [[Parodie|parodique]].

== Allemagne ==
Dès 1913, influencés par le cinéma français ''(Fantômas, Nick Carter…)'' apparaissent des [[Film à épisodes|sérials]] allemands (films de [[Joe May]]…). Par la suite de nombreux réalisateurs reprennent le thème en développant des créations originales. Dans les années 1920, [[Fritz Lang]] intègre le genre au [[cinéma expressionniste]] allemand et livre quelques films fantastico-policiers (''[[Docteur Mabuse le joueur]]''). Avec l'avènement du parlant, il réalise [[M le maudit]] en [[1931 au cinéma|1931]]. {{...}}

== France ==

=== 1910 à 1944 ===

Les films policiers entre [[1910 au cinéma|1910]] et [[1939 au cinéma|1939]] ont été influencés par les [[Roman policier|romans policiers]]. Les influences ont été réciproques, aussi, parce que les films policiers influencent aussi les romans policiers. Pendant cette période, les films à épisodes de [[Victorin Jasset]], comme ''[[Nick Carter, le roi des détectives]]'', pour les films [[Laboratoires Éclair|Éclair]] [[1908 au cinéma|1908]] (influencé par les [[pulp (magazine)]]s américains). Les autres cinéastes de cette période étaient [[Louis Feuillade]] (par exemple ''[[Le Proscrit (film, 1912)|Le Proscrit]]'' de [[1912 au cinéma|1912]]), [[Maurice Tourneur]] (par exemple ''[[Le Mystère de la chambre jaune (film, 1913)|Le Mystère de la chambre jaune]]'' de [[1913 au cinéma|1913]]), [[Abel Gance]] (par exemple ''[[L'Énigme de dix heures]]'' de [[1915 au cinéma|1915]]), et [[Henri Fescourt]] (par exemple ''[[Rouletabille chez les bohémiens (film)|Rouletabille chez les bohémiens]]'' de [[1922 au cinéma|1922]]). En 1924, le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] conclu à la légalité des [[arrêté préfectoral|arrêtés préfectoraux]] interdisant la projection de films représentant des actes criminels<ref> CE, Chambre syndicale de la cinématographie, 25 janvier 1924 </ref>.

Après [[1930 au cinéma|1930]], le [[cinéma muet]] devient sonore et parlant et le cinéma a pris de nouvelles voies. Les films policiers montrent bas-fonds, la nuit, la pluie, la campagne frileuse, un « romantisme de la pègre », comme ''[[La Tête d'un homme (film)|La Tête d'un homme]]'' de [[1933 au cinéma|1933]] (d'après [[Georges Simenon]]) par [[Julien Duvivier]]. [[Pierre Chenal]] avait fait plusieurs films, comme ''[[L'Affaire Lafarge (film)|L'Affaire Lafarge]]'', ''[[La Maison du Maltais]]'', ''[[L'Alibi (film, 1937)|L'Alibi]]'', et ''[[Le Dernier Tournant]]''. Vers la fin des [[années 1930]], les films policiers utilisent le [[réalisme poétique]] et la critique sociale. (par exemple ''[[Le jour se lève (film)|Le jour se lève]]'' de [[1939 au cinéma|1939]], par [[Marcel Carné]], et ''[[Le Crime de Monsieur Lange]]'').

Pendant l'[[Europe sous domination nazie|Occupation]] les films policiers deviennent sombres et pessimistes, souvent avec des sujets qui feignent de s'éloigner de l'actualité pour échapper à la [[censure]] des [[Nazisme|Nazis]]. Plusieurs films ont été tournés d’après les romans de Georges Simenon, comme ''[[Le Voyageur de la Toussaint (film)|Le Voyageur de la Toussaint]]'' ([[1942 au cinéma|1942]]) par [[Louis Daquin]], ''[[Monsieur La Souris]]'' ([[1943 au cinéma|1943]]) par [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]], ''[[L'Homme de Londres (film, 1943)|L'Homme de Londres]]'' (1943) par [[Henri Decoin]], ''[[Picpus (film)|Picpus]]'' (1943) par [[Richard Pottier]], ''[[Cécile est morte (film)|Cécile est morte]]'' ([[1944 au cinéma|1944]]) par Maurice Tourneur, et ''[[Les Caves du Majestic (film)|Les Caves du Majestic]]'' (1944) par Richard Pottier<ref>Cinema policier d’expression français...http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html</ref>.

=== 1945 à 1968 ===

De [[1945 au cinéma|1945]] à [[1954 au cinéma|1954]] très peu de films prennent comme toile de fond la période de l'[[Europe sous domination nazie|Occupation des Nazis]]. Les auteurs des adaptations étaient toujours [[Georges Simenon]], [[Stanislas-André Steeman]] et [[Pierre Véry]]. Les films cités comme classiques sont : ''[[Panique (film, 1946)|Panique]]'', ''[[Dédée d'Anvers]]'', ''[[Une si jolie petite plage]]'' et ''[[Quai des Orfèvres (film)|Quai des Orfèvres]]''. Quelques films de cette période sont ''[[120, rue de la Gare (film)|120, rue de la gare]]'' (1945) par [[Jacques Daniel-Norman]], d'après le roman de [[Léo Malet]] ; ''[[Copie conforme (film, 1947)|Copie conforme]]'' ([[1947 au cinéma|1947]]) par Jean Dréville; ''[[Le Mystérieux Monsieur Sylvain]]'' (1947) par [[Jean Stelli]] ; ''[[Méfiez-vous des blondes]]'' ([[1950 au cinéma|1950]]) par [[André Hunebelle]] ; et ''[[Les Diaboliques (film)|Les Diaboliques]]'' (1954) par [[Henri-Georges Clouzot]] d'après le roman de [[Boileau-Narcejac]]. Le film ''[[Mission à Tanger]]'' mélange les styles des [[Film d'action|films d'action]], le style [[Film noir|noir]], et un style plutôt [[Parodie|parodique]].
Entre [[1955 au cinéma|1955]] et [[1960 au cinéma|1960]] les ''[[Série noire]]'' apportent au cinéma un personnage des romans noirs : le [[Détective|privé]] (ou le [[journaliste]]) amateur de bars, femmes, charmeur, et seduisant. C'est la grande époque des films souriants et pas très sérieux qui utilisent la farce parodique. Les autres, comme [[André Cayatte]] démontrent les imperfections de la [[Code pénal (France)|loi pénale]] et du [[Organisation juridictionnelle (France)|système judiciaire]] (''[[Justice est faite]]'', ''[[Nous sommes tous des assassins]]'', ''[[Le Dossier noir]]''...). Les adaptations de romans purement français sur le milieu des truands violents et pervers, sans règles de conduite (''[[Touchez pas au grisbi]]'', ''[[Du rififi chez les hommes]]'', ''[[Bob le flambeur]]''...). Simenon étaient encore adapté, comme pour ''[[En cas de malheur]]'' ([[1958 au cinéma|1958]]'') par [[Claude Autant-Lara]] et ''[[Maigret tend un piège]]'' (1958) par [[Jean Delannoy]].
Entre [[1955 au cinéma|1955]] et [[1960 au cinéma|1960]] la ''[[Série noire]]'' apporte au cinéma un personnage des romans noirs : le [[détective privé]] (ou le [[journaliste]]) amateur de bars, femmes, charmeur, et séduisant. C'est la grande époque des films souriants et pas très sérieux qui utilisent la farce parodique. Les autres, comme [[André Cayatte]] démontrent les imperfections de la [[Code pénal (France)|loi pénale]] et du [[Organisation juridictionnelle en France|système judiciaire]] (''[[Justice est faite]]'', ''[[Nous sommes tous des assassins]]'', ''[[Le Dossier noir]]''...). Les adaptations de romans purement français sur le milieu des truands violents et pervers, sans règles de conduite (''[[Touchez pas au grisbi]]'', ''[[Du rififi chez les hommes]]'', ''[[Razzia sur la chnouf]]'', ''[[Bob le flambeur]]''...). Simenon étaient encore adapté, comme pour ''[[En cas de malheur (film)|En cas de malheur]]'' ([[1958 au cinéma|1958]]) par [[Claude Autant-Lara]] et ''[[Maigret tend un piège (film)|Maigret tend un piège]]'' (1958) par [[Jean Delannoy]].


Entre [[1960 au cinéma|1960]] et [[1968 au cinéma|1968]], la [[Nouvelle Vague]] a commencé. Plusieurs films policiers dépassent les {{formatnum:500000}} entrées et le style série noire continue. [[Jean Gabin]], [[Lino Ventura]], [[Jean-Paul Belmondo]] et [[Alain Delon]] étaient les vedettes de cette période.<!-- Gabin, Ventura et Delon stars de la Nouvelle Vague ? --> Les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague comme [[François Truffaut]] ont voulu changer le cinéma. Quelques films de cette période étaient ''[[À bout de souffle]]'' ([[1959 au cinéma|1959]]), ''[[Alphaville]]'', ''[[Bande à part (film)|Bande à part]]'' ([[1964 au cinéma|1964]]), et ''[[Pierrot le fou]]'' ([[1965 au cinéma|1965]]) de [[Jean-Luc Godard]]; ''[[À double tour]]'' (1959), ''[[Le Tigre se parfume à la dynamite]]'' ([[1964 au cinéma|1964]]), ''[[La Femme infidèle]]'' et ''[[Que la bête meure]]'' (1968) de [[Claude Chabrol]]; ''[[Le Deuxième Souffle]]'' ([[1966 au cinéma|1966]]) de [[Jean-Pierre Melville]]; ''[[La mariée était en noir]]'' ([[1967 au cinéma|1967]]) de François Truffaut.<ref>[http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html Cinéma policier d’expression francaise...]</ref>
Entre [[1960 au cinéma|1960]] et [[1968 au cinéma|1968]], la [[Nouvelle Vague]] a commencé. Plusieurs films policiers dépassent les {{nombre|500000|entrées}} et le style série noire continue. [[Jean Gabin]], [[Lino Ventura]], [[Jean-Paul Belmondo]] et [[Alain Delon]] étaient les vedettes de cette période.<!-- Gabin, Ventura et Delon stars de la Nouvelle Vague ? --> Les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague comme [[François Truffaut]] ont voulu changer le cinéma. Quelques films de cette période étaient ''[[À bout de souffle]]'' ([[1959 au cinéma|1959]]), ''[[Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution]]'', ''[[Bande à part (film)|Bande à part]]'' ([[1964 au cinéma|1964]]), et ''[[Pierrot le fou]]'' ([[1965 au cinéma|1965]]) de [[Jean-Luc Godard]]; ''[[À double tour]]'' (1959), ''[[Le Tigre se parfume à la dynamite]]'' ([[1964 au cinéma|1964]]), ''[[La Femme infidèle]]'' et ''[[Que la bête meure (film, 1969)|Que la bête meure]]'' (1968) de [[Claude Chabrol]]; ''[[Le Doulos]]'' ([[1962 au cinéma|1962]]), ''[[Le Deuxième Souffle]]'' ([[1966 au cinéma|1966]]) et ''[[Le Samouraï]]'' (1967) de [[Jean-Pierre Melville]]; ''[[La mariée était en noir (film)|La mariée était en noir]]'' ([[1967 au cinéma|1967]]) de François Truffaut<ref>[http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html Cinéma policier d’expression française...]</ref> et ''[[Classe tous risques (film)|Classe tous risques]]'' ([[1960 au cinéma|1960]]) de [[Claude Sautet]].


===1969 à 1988===


=== 1969 à 1988 ===
Entre [[1969 au cinéma|1969]] et [[1981 au cinéma|1981]], les pays industrialisés ont eu des [[Choc pétrolier|chocs pétroliers]] et des problèmes structurels. Après les bagarres de [[mai 1968]], les films deviennent plus politique et contestataires ( ''[[Z (film, 1969)|Z]]'', ''[[Solo]]'', ''[[Adieu poulet]]'', ''[[Nada]]''...), et les films dénoncent des inégalités sociales comme le [[racisme]], la [[corruption]] et l’injustice. Quelques films policiers de cette période étaient ''[[Solo]]'' (1969) de [[Jean-Pierre Mocky]]; ''[[La Course du lièvre à travers les champs]]'' ([[1972 au cinéma|1972]]) de [[René Clément]]; ''[[Folle à tuer]]'' ([[1975 au cinéma|1975]]) d'[[Yves Boisset]]; ''[[Série noire (film)|Série noire]]'' ([[1978 au cinéma|1978]]) d'[[Alain Corneau]]; et ''[[Diva (film)|Diva]]'' (1981) de [[Jean-Jacques Beineix]].


Entre [[1969 au cinéma|1969]] et [[1981 au cinéma|1981]], les pays industrialisés ont subi des [[Choc pétrolier|chocs pétroliers]] et des problèmes structurels. Après les bagarres de [[mai 1968]], les films deviennent plus politiques et contestataires (''[[Z (film, 1969)|Z]]'', ''[[Solo (film, 1970)|Solo]]'', ''[[L'Attentat (film, 1972)|L'Attentat]]'', ''[[Adieu poulet]]'', ''[[Nada (film, 1974)|Nada]]''…), et les films dénoncent des inégalités sociales comme le [[racisme]], la [[corruption]] et l’injustice. Quelques films policiers de cette période étaient :
Entre [[1982 au cinéma|1982]] et [[1988 au cinéma|1988]], les films policiers sont devenus plus calmes que les films de la période « révolutionnaire ». Néanmoins, il y avait encore des films qui discutent de problèmes comme la [[drogue]] et le [[chômage]]. Pendant cette période, les différents [[Genre cinématographique|genres]], comme le [[drame (cinéma)|drame]] psychologique, [[film noir]], ou les [[Film d'action|films d’action]] ou d’[[Film d'espionnage|espionnage]] tendent à se mélanger avec les films policiers. Quelques films policiers de cette période étaient ''[[Balles perdues]]'' (1982) de [[Jean-Louis Comolli]]; ''[[Le Ruffian]]'' (1982) de [[José Giovanni]]; ''[[Mortelle randonnée]]'' ([[1983 au cinéma|1983]]) de [[Claude Miller]]; ''[[Dernier été à Tanger]]'' ([[1986 au cinéma|1986]]) d'[[Alexandre Arcady]]; et ''[[Juillet en septembre]]'' (1988) de [[Sébastien Japrisot]].<ref>[http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html Cinema policier d’expression francais...]</ref>
* ''[[Solo (film, 1970)|Solo]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]] en 1969
* ''[[La Course du lièvre à travers les champs]]'' de [[René Clément]] en [[1972 au cinéma|1972]]
* ''[[Folle à tuer]]'' d'[[Yves Boisset]] en [[1975 au cinéma|1975]]
* ''[[Série noire (film, 1979)|Série noire]]'' d'[[Alain Corneau]] en [[1978 au cinéma|1978]]
* ''[[Diva (film)|Diva]]'' de [[Jean-Jacques Beineix]] en 1981


Entre [[1982 au cinéma|1982]] et [[1988 au cinéma|1988]], les films policiers sont devenus plus calmes que les films de la période « révolutionnaire ». Néanmoins, il y avait encore des films qui discutent de problèmes comme la [[drogue]] et le [[chômage]]. Pendant cette période, les différents [[Genre cinématographique|genres]], comme le [[drame (cinéma)|drame]] psychologique, [[film noir]], ou les [[Film d'action|films d’action]] ou d’[[Film d'espionnage|espionnage]] tendent à se mélanger avec les films policiers. Quelques films policiers de cette période étaient :
===Depuis 1990===
* ''[[Balles perdues (film)|Balles perdues]]'' de [[Jean-Louis Comolli]] en 1982
* ''[[Le Ruffian]]'' de [[José Giovanni]] en 1982
* ''[[Mortelle Randonnée (film)|Mortelle randonnée]]'' de [[Claude Miller]] en [[1983 au cinéma|1983]]
* ''[[Dernier été à Tanger]]'' d'[[Alexandre Arcady]] en [[1986 au cinéma|1986]]
* ''[[Juillet en septembre]]'' de [[Sébastien Japrisot]] en 1988


=== Depuis 1990 ===
Lors des [[années 1990]], on a vu ''[[Nikita (film)|Nikita]]'' ([[1990 au cinéma|1990]]) et ''[[Léon (film, 1994)|Léon]] ([[1994 au cinéma|1994]]) de [[Luc Besson]].
Lors des [[années 1990]], [[Luc Besson]] réalise ''[[Nikita (film)|Nikita]]'' en [[1990 au cinéma|1990]] et ''[[Léon (film)|Léon]]'' en [[1994 au cinéma|1994]].
En [[2006]] a été tourné [[Vous êtes de la police ?]] de [[Romuald Beugnon]].


==Bibliographie==
=== Festival ===
* [[Festival du film policier de Cognac]]
* [[Festival international du film policier de Beaune]]
* [[Festival du film noir de Courmayeur]]
* [[Festival international du film policier de Liège]]


== Italie ==
*Huret, Romain. ''Le Crime organisé à la ville et à l'écran: 1929-1951'', Neuilly: Atlande, 2002, 256 p.
{{loupe|Poliziottesco}}
*Philippe, Olivier. ''Le Film policier français contemporain''. Paris: Cerf, 1996, 263 p.
Dans le contexte politique tendu des [[Années de plomb (Italie)|années de plomb]] où les attentats, les rapts et les crimes étaient monnaie courante, est né le genre italien du poliziottesco. Ce genre, descendant du [[néoréalisme italien]], est à la croisée du film policier et de gangsters, lorgnant souvent sur le film de justiciers à la ''[[L'Inspecteur Harry (série de films)|L'Inspecteur Harry]]'' voire sur le [[giallo]] et la [[série B]]. Comme [[Jean-Baptiste Thoret]] le remarque, « Outre son originalité formelle, sa puissance tient d’abord dans la vision hyper réaliste et brutale qu’il délivre de l’Italie des années de plomb, dont il a saisi l’humeur dépressive »<ref>{{lien web|url=https://www.italieaparis.net/actualite/news/italie-a-main-armee-thoret-12629/|titre=L'Italie à main armée|auteur=Francesco Romanello|date=31 octobre 2012}}</ref>. Les films précurseurs du poliziotteschi sont ''[[Au nom de la loi (film, 1949)|Au nom de la loi]]'' (''In nome della legge'') en 1949 ou ''[[Meurtre à l'italienne (film, 1959)|Meurtre à l'italienne]]'' (''Un maledetto imbroglio'') en 1959 de [[Pietro Germi]], ''[[Le Roi des truands]]'' (''Il Re di Poggioreale'') ainsi que le polar plus politique ''[[Salvatore Giuliano (film)|Salvatore Giuliano]]'' en 1962.


{{colonnes|nombre=2|
==Références==
* [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[Bandits à Milan]]'' (''Banditi a Milano'')
<references/>
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Exécutions]]'' (''Un detective'')
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[La Cité de la violence]]'' (''Città violenta'')
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon]]'' (''Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto'')
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Société anonyme anti-crime]]'' (''La Polizia ringrazia'')
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Milan calibre 9]]'' (''Milano Calibro 9'')
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[La Vengeance du Sicilien]]'' (''Torino nera'')
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[L'Empire du crime]]'' (''La mala ordina'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Les Grands Fusils]]'' (''Tony Arzenta'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Le Témoin à abattre]]'' (''La Polizia incrimina la legge assolve'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Rue de la violence]]'' ''(Milano trema: la polizia vuole giustizia)''
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La Poursuite implacable]]'' (''Revolver'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Le Grand Kidnapping]]'' (''La polizia sta a guardare'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Le Boss (film, 1973)|Le Boss]]'' (''Il boss'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[L'onorata famiglia - Uccidere è cosa nostra]]''
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Un flic hors-la-loi (film, 1973)|Un flic hors-la-loi]]'' (''Piedone lo sbirro'')
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La Guerre des gangs (film, 1973)|La Guerre des gangs]]'' (''Milano rovente'')
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Brigade volante (film, 1974)|Brigade volante]]'' (''Squadra volante'')
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Un citoyen se rebelle]]'' (''Il cittadino si ribella'')
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[La Rançon de la peur (film, 1974)|La Rançon de la peur]]'' (''Milano odia: la polizia non può sparare'')
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[La Lame infernale]]'' (''La polizia chiede aiuto'')
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Fatevi vivi, la polizia non interverrà]]''
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Milano: il clan dei calabresi]]''
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Lucky Luciano (film)|Lucky Luciano]]''
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Salut les pourris]]'' (''Il poliziotto è marcio'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[La police a les mains liées]]'' (''La polizia ha le mani legate'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Un flic hors-la-loi (film, 1975)|Un flic hors-la-loi]]'' (''L'uomo della strada fa giustizia'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Un flic voit rouge]]'' (''Mark il poliziotto'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Marc la gâchette]]'' (''Mark il poliziotto spara per primo'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Le Parfum du diable]]'' (''La città gioca d'azzardo'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Colère noire (film, 1975)|Colère noire]]'' (''La città sconvolta: caccia spietata ai rapitori'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Bracelets de sang]]'' (''Il giustiziere sfida la città'')
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Rome violente]]'' (''Roma violenta'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Opération Casseurs]]'' (''Napoli violenta'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Opération Jaguar]]'' (''Italia a mano armata'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Cadavres exquis]]'' (''Cadaveri eccellenti'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Mister Scarface]]'' (''I padroni della città'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Flics en jeans]]'' (''Squadra antiscippo'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[La peur règne sur la ville]]'' (''Paura in città'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Big Racket]]'' (''Il grande racket'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Spécial Magnum]]'' (''Una magnum special per Tony Saitta'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Deux Flics à abattre]]'' (''Uomini si nasce poliziotti si muore'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Brigade spéciale (film, 1976)|Brigade spéciale]]'' (''Roma a mano armata'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[La Mort en sursis (film, 1976)|La Mort en sursis]]'' (''Il trucido e lo sbirro'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Section de choc]]'' (''Quelli della Calibro 38'')
* [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Commando terreur]]'' (''Milano violenta'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Le Cynique, l'Infâme et le Violent]]'' (''Il cinico, l'infame, il violento'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Assaut sur la ville]]'' (''Napoli spara!'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Action immédiate (film, 1977)|Action immédiate]]'' (''La via della droga'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Antigang (film, 1977)|Antigang]]'' (''La malavita attacca... la polizia risponde!'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Calibre magnum pour l'inspecteur]]'' (''Napoli si ribella'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Le Justicier défie la ville]]'' (''Torino violenta'')
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Ultime violence]]'' (''La belva col mitra'')
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Un flic explosif]]'' (''Un poliziotto scomodo'')
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Échec au gang]]'' (''La banda del gobbo'')
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Il commissario di ferro]]''
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Diamants de sang (film)|Diamants de sang]]'' (''Diamanti sporchi di sangue'')
* [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[Corléone à Brooklyn]]'' (''Da Corleone a Brooklyn'')
* [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[La Cité du crime]]'' (''Sbirro, la tua legge è lenta... la mia no!'')
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Un flic rebelle]]'' (''Poliziotto solitudine e rabbia'')
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[La Guerre des gangs (film, 1980)|La Guerre des gangs]]'' (''Luca il contrabbandiere'')
}}


== Voir aussi ==
{{Portail cinéma}}
* [[Film de gangsters]]

== Bibliographie ==
* [[Romain Huret]] : ''Le Crime organisé à la ville et à l'écran : 1929-1951'', Neuilly, Atlande, 2002, 256 p.
* Philippe, Olivier : ''Le Film policier français contemporain''. Paris: Cerf, 1996, 263 p.
* Matthieu Letourneux, Alain Carou : ''Cinéma, premiers crimes'', Paris Bibliothèque, 2015, 240 p.
* [[Patrick Brion]] : ''Encyclopédie du film policier français'', Télémaque, 2020.

== Notes et références ==
{{Références}}

{{Palette|Cinéma}}
{{Portail|cinéma|police|criminologie}}


[[Catégorie:Genre cinématographique]]
[[Catégorie:Genre cinématographique]]
[[Catégorie:Film policier|*]]
[[Catégorie:Film policier|*]]

[[da:Kriminalfilm]]
[[de:Kriminalfilm]]
[[en:Crime film]]
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[[ru:Детективный фильм]]
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Dernière version du 24 août 2024 à 13:52

Film policier
Description de cette image, également commentée ci-après

Rattaché au genre dans les pays anglo-saxons et au Québec : film criminel
Genre(s) rattaché(s) et sous-genre(s) en France : film de gangsters, film noir, film de casse
Genre littéraire connexe genre policier

Pour plus de détails, voir le corps de l'article.

Le film policier est un film relevant du genre policier et, par extension, le genre cinématographique qui regroupe de telles œuvres qui mettent en scène le milieu du crime ou de la police. Le film policier est parfois appelé « polar », par dérivation du surnom initialement adopté pour le roman policier.

La plupart des films policiers sont construits autour de la résolution d'une enquête par un policier ou un détective, en mettant souvent en avant de manière prononcée les rôles de criminels ou délinquants. Cependant, en France, la locution englobe une grande variété de genres comme le film de gangsters où le criminel joue le premier rôle. Dans la pays anglo-saxons et au Québec, on parlera plus volontiers de film criminel, le genre policier étant en sous-genre mettant en avant l'institution policière et ses enquêteurs.

Le genre s'est popularisé à partir du cinéma américain des années 1940, adoptant souvent l'esthétique du film noir. Il est connexe à d'autres genres comme le film d'espionnage et le film d'action qui ont hérité de beaucoup de ses éléments, ainsi que le thriller qui joue sur le temps et la peur.

Dénomination

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En France, la locution « film policier » se confond souvent avec la locution « film criminel »[1]. Celle-ci, dans le monde anglo-saxon et au Québec, décrit un genre-chapeau regroupant films policiers, film de gangsters ou encore film de casse[2].

Les débuts du genre

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Très tôt, et notamment avec l’avènement des courses-poursuites, policiers et voleurs sont apparus sur la pellicule.

Aux États-Unis, en 1912, la société Keystone s'en est fait une spécialité, avec l'utilisation récurrente des Keystone Cops, une équipe de policiers bondissants mais totalement inefficaces.

Dès la fin des années 1910, des personnalités célèbres du roman policier, genre pourtant récent en littérature, sont apparus comme héros de séries. On suit alors les aventures de policiers, comme Nick Carter ou Sherlock Holmes, mais aussi celles de criminels, comme Fantômas.

Dès 1913, influencés par le cinéma français (Fantômas, Nick Carter…) apparaissent des sérials allemands (films de Joe May…). Par la suite de nombreux réalisateurs reprennent le thème en développant des créations originales. Dans les années 1920, Fritz Lang intègre le genre au cinéma expressionniste allemand et livre quelques films fantastico-policiers (Docteur Mabuse le joueur). Avec l'avènement du parlant, il réalise M le maudit en 1931.

1910 à 1944

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Les films policiers entre 1910 et 1939 ont été influencés par les romans policiers. Les influences ont été réciproques, aussi, parce que les films policiers influencent aussi les romans policiers. Pendant cette période, les films à épisodes de Victorin Jasset, comme Nick Carter, le roi des détectives, pour les films Éclair 1908 (influencé par les pulp (magazine)s américains). Les autres cinéastes de cette période étaient Louis Feuillade (par exemple Le Proscrit de 1912), Maurice Tourneur (par exemple Le Mystère de la chambre jaune de 1913), Abel Gance (par exemple L'Énigme de dix heures de 1915), et Henri Fescourt (par exemple Rouletabille chez les bohémiens de 1922). En 1924, le Conseil d'État conclu à la légalité des arrêtés préfectoraux interdisant la projection de films représentant des actes criminels[3].

Après 1930, le cinéma muet devient sonore et parlant et le cinéma a pris de nouvelles voies. Les films policiers montrent bas-fonds, la nuit, la pluie, la campagne frileuse, un « romantisme de la pègre », comme La Tête d'un homme de 1933 (d'après Georges Simenon) par Julien Duvivier. Pierre Chenal avait fait plusieurs films, comme L'Affaire Lafarge, La Maison du Maltais, L'Alibi, et Le Dernier Tournant. Vers la fin des années 1930, les films policiers utilisent le réalisme poétique et la critique sociale. (par exemple Le jour se lève de 1939, par Marcel Carné, et Le Crime de Monsieur Lange).

Pendant l'Occupation les films policiers deviennent sombres et pessimistes, souvent avec des sujets qui feignent de s'éloigner de l'actualité pour échapper à la censure des Nazis. Plusieurs films ont été tournés d’après les romans de Georges Simenon, comme Le Voyageur de la Toussaint (1942) par Louis Daquin, Monsieur La Souris (1943) par Georges Lacombe, L'Homme de Londres (1943) par Henri Decoin, Picpus (1943) par Richard Pottier, Cécile est morte (1944) par Maurice Tourneur, et Les Caves du Majestic (1944) par Richard Pottier[4].

1945 à 1968

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De 1945 à 1954 très peu de films prennent comme toile de fond la période de l'Occupation des Nazis. Les auteurs des adaptations étaient toujours Georges Simenon, Stanislas-André Steeman et Pierre Véry. Les films cités comme classiques sont : Panique, Dédée d'Anvers, Une si jolie petite plage et Quai des Orfèvres. Quelques films de cette période sont 120, rue de la gare (1945) par Jacques Daniel-Norman, d'après le roman de Léo Malet ; Copie conforme (1947) par Jean Dréville; Le Mystérieux Monsieur Sylvain (1947) par Jean Stelli ; Méfiez-vous des blondes (1950) par André Hunebelle ; et Les Diaboliques (1954) par Henri-Georges Clouzot d'après le roman de Boileau-Narcejac. Le film Mission à Tanger mélange les styles des films d'action, le style noir, et un style plutôt parodique.

Entre 1955 et 1960 la Série noire apporte au cinéma un personnage des romans noirs : le détective privé (ou le journaliste) amateur de bars, femmes, charmeur, et séduisant. C'est la grande époque des films souriants et pas très sérieux qui utilisent la farce parodique. Les autres, comme André Cayatte démontrent les imperfections de la loi pénale et du système judiciaire (Justice est faite, Nous sommes tous des assassins, Le Dossier noir...). Les adaptations de romans purement français sur le milieu des truands violents et pervers, sans règles de conduite (Touchez pas au grisbi, Du rififi chez les hommes, Razzia sur la chnouf, Bob le flambeur...). Simenon étaient encore adapté, comme pour En cas de malheur (1958) par Claude Autant-Lara et Maigret tend un piège (1958) par Jean Delannoy.

Entre 1960 et 1968, la Nouvelle Vague a commencé. Plusieurs films policiers dépassent les 500 000 entrées et le style série noire continue. Jean Gabin, Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon étaient les vedettes de cette période. Les jeunes cinéastes de la Nouvelle Vague comme François Truffaut ont voulu changer le cinéma. Quelques films de cette période étaient À bout de souffle (1959), Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, Bande à part (1964), et Pierrot le fou (1965) de Jean-Luc Godard; À double tour (1959), Le Tigre se parfume à la dynamite (1964), La Femme infidèle et Que la bête meure (1968) de Claude Chabrol; Le Doulos (1962), Le Deuxième Souffle (1966) et Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville; La mariée était en noir (1967) de François Truffaut[5] et Classe tous risques (1960) de Claude Sautet.


1969 à 1988

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Entre 1969 et 1981, les pays industrialisés ont subi des chocs pétroliers et des problèmes structurels. Après les bagarres de mai 1968, les films deviennent plus politiques et contestataires (Z, Solo, L'Attentat, Adieu poulet, Nada…), et les films dénoncent des inégalités sociales comme le racisme, la corruption et l’injustice. Quelques films policiers de cette période étaient :

Entre 1982 et 1988, les films policiers sont devenus plus calmes que les films de la période « révolutionnaire ». Néanmoins, il y avait encore des films qui discutent de problèmes comme la drogue et le chômage. Pendant cette période, les différents genres, comme le drame psychologique, film noir, ou les films d’action ou d’espionnage tendent à se mélanger avec les films policiers. Quelques films policiers de cette période étaient :

Depuis 1990

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Lors des années 1990, Luc Besson réalise Nikita en 1990 et Léon en 1994.

Dans le contexte politique tendu des années de plomb où les attentats, les rapts et les crimes étaient monnaie courante, est né le genre italien du poliziottesco. Ce genre, descendant du néoréalisme italien, est à la croisée du film policier et de gangsters, lorgnant souvent sur le film de justiciers à la L'Inspecteur Harry voire sur le giallo et la série B. Comme Jean-Baptiste Thoret le remarque, « Outre son originalité formelle, sa puissance tient d’abord dans la vision hyper réaliste et brutale qu’il délivre de l’Italie des années de plomb, dont il a saisi l’humeur dépressive »[6]. Les films précurseurs du poliziotteschi sont Au nom de la loi (In nome della legge) en 1949 ou Meurtre à l'italienne (Un maledetto imbroglio) en 1959 de Pietro Germi, Le Roi des truands (Il Re di Poggioreale) ainsi que le polar plus politique Salvatore Giuliano en 1962.

Bibliographie

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  • Romain Huret : Le Crime organisé à la ville et à l'écran : 1929-1951, Neuilly, Atlande, 2002, 256 p.
  • Philippe, Olivier : Le Film policier français contemporain. Paris: Cerf, 1996, 263 p.
  • Matthieu Letourneux, Alain Carou : Cinéma, premiers crimes, Paris Bibliothèque, 2015, 240 p.
  • Patrick Brion : Encyclopédie du film policier français, Télémaque, 2020.

Notes et références

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  1. Raphaëlle Moine, Policiers et criminels, un genre populaire européen sur grand et petit écrans, Paris, L'Harmattan, , 323 p. (ISBN 978-2-29608192-5), p. 12
  2. André Roy, Dictionnaire général du cinéma, Montréal, Les Éditions Fides, , 517 p. (ISBN 978-2-76-212787-4), « Cinéma criminel »
  3. CE, Chambre syndicale de la cinématographie, 25 janvier 1924
  4. Cinema policier d’expression français...http://membres.lycos.fr/bernadac/cine.html
  5. Cinéma policier d’expression française...
  6. Francesco Romanello, « L'Italie à main armée »,