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« Tortue luth » : différence entre les versions

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{{En-tête label|AdQ|année=2007}}
{{Taxobox animal | Tortue luth |TortueLuth.jpg |''Dermochelys coriacea''<br/> après la ponte,<br/>sur une plage de [[Thaïlande]]}}
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{{sous-titre/Taxon|ns1=Dermochelys coriacea}}
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{{Taxobox phylum | Chordata }}

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{{taxobox binomial animal |Dermochelys coriacea | ([[Domenico Agostino Vandelli|Vandelli]], [[1761]]) }}
{{Taxobox taxon | animal | genre | Dermochelys | [[Henri-Marie Ducrotay de Blainville|Blainville]], [[1816]] }}
{{Taxobox répartition animal |Lieux pontes tortues luth.png}}
{{Taxobox IUCN | CR | A1abd | Révision de 2000 }}
{{Taxobox synonymes |
* ''Sphargis'' <small>Merrem, 1820</small>
{{taxobox CITES| I | 04-02-77 }}
* ''Coriudo'' <small>Fleming, 1822</small>
{{Taxobox commons|Dermochelys_coriacea}}
* ''Chelyra'' <small>Rafinesque, 1832</small>}}
{{Taxobox wikispecies | Dermochelys coriacea }}
{{Taxobox taxon | animal | espèce | Dermochelys coriacea | ([[Domenico Agostino Vandelli|Vandelli]], [[1761]]) }}
{{Taxobox synonymes |
* ''Testudo coriacea'' <small>Vandelli, 1761</small>
* ''Testudo arcuata'' <small>Catesby, 1771</small>
* ''Testudo lyra'' <small>Bonnaterre, 1789</small>
* ''Testudo marina'' <small>Wilhelm, 1794</small>
* ''Testudo tuberculata'' <small>Pennant ''in'' Schoepff, 1801</small>
* ''Testudo lutaria'' <small>Rafinesque, 1814</small>
* ''Dermatochelys porcata'' <small>Wagler, 1833</small>
* ''Dermochelys atlantica'' <small>Duméril & Bibron, 1835</small>
* ''Sphargis coriacea schlegelii'' <small>Garman, 1884</small>
* ''Sphargis angusta'' <small>Philippi, 1899</small>}}
{{Taxobox UICN | VU | A2bd }}
{{Taxobox CITES | I | 04/02/1977 }}
{{Taxobox fin}}
{{Taxobox fin}}


La '''Tortue luth''' (''Dermochelys coriacea'', [[Henri Marie Ducrotay de Blainville|Blainv.]], 1816) est la plus grande de toutes les [[espèce]]s actuelles de [[tortue marine|tortues marines]]<ref>{{fr}} « [http://www.ecofac.org/Tortues/TortuesPresentation/TortueLuth.htm Dermochelys coriacae, la tortue luth]'' », [http://www.ecofac.org/index.htm ECOFAC]</ref> et de [[Testudines|tortue]]s en général.
La '''Tortue luth''' (''Dermochelys coriacea''), unique représentant du [[genre (biologie)|genre]] '''''Dermochelys''''', est une [[espèce]] de [[tortue]]s de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Dermochelyidae]].


C'est la plus grande des sept espèces actuelles de [[tortue marine|tortues marines]] et la plus grande des tortues de manière générale.
Elle ne possède pas de véritable carapace, mais son dos est protégé par une cuirasse de peau épaisse et carénée. C'est le seul représentant contemporain du groupe des ''[[Dermochelyoidae]]'', le [[clade]] des tortues à dos cuirassé, connu aussi par diverses espèces fossiles, dont certaines géantes comme l'[[archelon]].


Elle ne possède pas d'[[écaille]]s [[kératine|kératinisées]] sur sa carapace, mais une peau sur des os dermiques. C'est le seul représentant contemporain de la famille des Dermochelyidae.
La tortue luth fréquente tous les [[océan]]s de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l'urbanisation du littoral. Elle figure sur la liste de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] des espèces en [[Extinction des espèces|voie de disparition]] et fait l'objet de [[conventions internationales|conventions]] et de programmes internationaux de protection et de conservation.

La Tortue luth fréquente tous les [[océan]]s de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le [[braconnage]], les [[Filet de pêche|filets de pêche]], la [[pollution]] et l'[[artificialisation du littoral]] et par le [[réchauffement climatique]] car la température du sable influence le sexe de la future tortue. Elle figure sur la [[liste rouge de l'UICN]] des espèces en [[Extinction des espèces|voie de disparition]] et fait l'objet de [[convention internationale|conventions]] et de programmes internationaux de protection et de conservation.


== Description ==
== Description ==
===Morphologie===
[[Image:CTdermochelys.jpg|thumb|left|200px|Squelette de tortue luth.]]
[[Image:Schema carene tortue luth.svg|thumb|left|200px|Disposition des carènes sur le dos de la tortue luth<br />En noir, la carène vertébrale,<br /> en bleu, vert et rouge, les carènes latérales]]


=== Morphologie ===
L’anatomie particulière de la tortue luth caractérise la famille des ''[[Dermochelyidae]]'' dont toutes les autres espèces ont disparu depuis l’ère tertiaire.


Le trait le plus remarquable de la tortue luth est sa silhouette en forme de [[Coque (bateau)|coque]] de [[navire]] renversé, traversée de sept [[Carène (bateau)|carènes]], avec son dos recouvert d'une carapace de peau, à l'aspect de cuir, de couleur bleue très foncé, moucheté de petits points blancs. La face ventrale de l'animal est de couleur rosé sombre, traversée par trois carènes peu marquées<ref name="Larousse" >{{Lien web|titre=Tortue luth|url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/tortue_luth/184824|site=[[Encyclopédie Larousse]] en ligne|Consulté le=18 février 2020}}</ref>. Par ailleurs, sa simple taille la distingue des autres tortues marines.
Le trait le plus remarquable est l’absence visible de carapace dure comme chez la plupart des autres tortues. Chez la tortue luth, la structure osseuse de la carapace est réduite à de petits osselets en forme d'étoiles imbriquées, insérées dans un tissu conjonctif et cartilagineux épais. Les plus gros de ces osselets sont tuberculés et disposés en lignes. Ces lignes, visibles sous la peau, forment des crêtes ondulées appelées carènes qui filent de la tête vers la queue de l'animal lui donnant un aspect profilé comme les [[Carène (bateau)|carènes]] de la [[coque (bateau)|coque]] d'un [[bateau]]. Le dos de l’animal présente sept carènes : celle du milieu est la « carène vertébrale », les six autres sont les « carènes latérales ». Sur le ventre, le plastron ne possède que trois carènes peu marquées.
<gallery>
Schema carene tortue luth.svg|Disposition des carènes sur le dos de la tortue luth ; en noir, la carène vertébrale, en bleu, vert et rouge, les carènes latérales
Leatherback sea turtle on the beach Tinglar (5839996429).jpg|Une tortue vue du dessus.
Close up of dermochelys coriacea leatherback turtle.jpg|Vue de face.
</gallery>
* La tête est très grande, ce qui contraste avec un museau peu développé. Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alain Diringer|préface=Marc Taquet|titre=Mammifères marins et reptiles marins de l'océan Indien et du Pacifique|passage=Tortue luth pages 173-175|éditeur=[[Éditions Orphie]]|date=2020|pages totales=272|isbn=979-10-298-0254-6}}</ref>. L'intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l'oxygénation{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}} que l'alimentation.
* Ses membres sont fortement aplatis et transformés en palettes natatoires appelées nageoire ou rames, ils sont dépourvus de griffes; ses nageoires antérieures sont en outre très longues en comparaison de celles des autres tortues de mer, elles font plus de la moitié de la longueur de la carapace.
* Un large cou relie la tête aux épaules. Il ne permet pas à cette espèce de rentrer complètement sa tête à l'intérieur de sa cuirasse.
* La queue est de forme conique ; elle est rehaussée par une base épaisse et possède parfois un pli qui prolonge la carène vertébrale de la carapace.


=== Couleurs ===
Cette carapace profondément transformée n’est pas attachée, fait unique chez les espèces de tortues encore vivantes, à la [[colonne vertébrale]] et aux [[Côte (anatomie)|côtes]] mais en est séparée par une couche adipeuse. Du côté externe elle est complètement dépourvue de toute couverture d’écailles. La protection du dos est en revanche assurée par un épaississement marqué de la peau, qui forme ainsi une pseudo-carapace lisse ayant l'aspect du [[cuir]].
La [[couleur]] de la [[peau]] de l'animal est d'un bleu très foncé. Elle est brillante et lisse, ce qui lui donne l'aspect du cuir. Les carènes de la dossière sont soulignées par un éclaircissement de la peau. Tout son corps est parsemé de petits points blanchâtres. Le plastron est rosé et plutôt sombre. La carène de la queue, quand elle existe, est également blanchâtre.


La tête de l'animal présente une tache, de couleur blanche à rosée, correspondant à un [[chanfrein]]. Cette tache a une forme unique pour chaque individu et permet leur identification sur photo<ref name="DORIS" >{{Lien web|auteur1=Serre-Collet Françoise|auteur2=Maran Vincent|auteur3=Fey Laurent|titre=Tortue luth - description|url=https://doris.ffessm.fr/Especes/Dermochelys-coriacea-Tortue-luth-1750|date=31 janvier 2018|site= DORIS Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques}}</ref> .
La dossière de la tortue luth peut peser jusqu'à 500 kilogrammes et mesurer jusqu'à 1 mètre 80<ref name="EcologieMartinique">{{fr}} « ''[http://www.martinique.ecologie.gouv.fr/telecharge/Rapport%20Tortues%202003.pdf Les tortues marines de Martinique]'' », [[Ministère de l'Écologie et du Développement durable (France)]].</ref>)


=== Taille et poids ===
Comme les autres tortues marines, la tortue luth est incapable de se replier à l'intérieur de sa carapace.


À l'éclosion les bébés tortues mesurent {{unité|7| à=8| cm}} et pèsent seulement quelques dizaines de grammes<ref name="ONCFS-Guyane" />.
Mais c'est aussi une tortue unique par bien des aspects :
* Ses nageoires (ou rames) sont dépourvues de griffes<ref name="PechesetoceansCanada">{{fr}} « ''[http://www.dfo-mpo.gc.ca/zone/underwater_sous-marin/turtle/turtle-tortue_f.htm Le monde sous-marin : la tortue luth]'' », [http://www.dfo-mpo.gc.ca/ Pêches et océans Canada en direct].</ref>&nbsp;; ses nageoires antérieures sont en outre très longues en comparaison de celles des autres tortues de mer.
* La tête est très grande, ce qui contraste avec un museau peu développé. Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches. L'intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l'oxygénation<ref name="TouteslesTortues"/> que l'alimentation.
* Un large cou relie la tête aux épaules.
* La queue est de forme conique ; elle est rehaussée par une base épaisse et possède parfois un pli qui prolonge la carène vertébrale de la carapace.


Le ministère [[Pêches et Océans Canada]] a mesuré un poids moyen de {{unité|400|kg}} pour une longueur courbe de la carapace de {{unité|1,50|mètre}}, pour les individus adultes dans les eaux nationales de l'[[océan Atlantique]]<ref name="canada1" >{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Pêches et Océans Canada|titre=Tortue luth (population de l'Atlantique)|url=https://www.dfo-mpo.gc.ca/species-especes/profiles-profils/leatherbackturtleatlantic-tortueluthatlantique-fra.html|date=22 août 2018|site= le site officiel Canada.ca|consulté le=20 février 2020}}</ref>. En [[Guyane]], sur les sites de pontes et dans les eaux françaises, l'[[Office français de la biodiversité]] indique une moyenne de {{unité|400|kg}} pour le poids et une longueur d'environ {{unité|1,60|m}}<ref name="ONCFS-Guyane" >{{Lien web|auteur institutionnel=[[ONCFS]]-[[Office français de la biodiversité|OFB]] de [[Guyane]]|titre=Tortue luth |url=https://guyane.oncfs.fr/especes/tortue-luth/|consulté le=20 février 2020}}</ref>. Le plus gros spécimen, mesuré au [[Pays de Galles]], pesait {{unité|915|kg}} et dépassait {{unité|2,20|m}} de longueur<ref name="delachaux1" >{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=J Speybroeck|auteur2=W Beukema|auteur3=B Bok|auteur4=J Van Der Voort|titre=Guide Delachaux des amphibiens et reptiles de France et d'Europe|lieu=Paris|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|date=février 2018|pages totales=432|isbn=978-2-603-02534-5}}</ref>.
===Performances===
La longévité totale peut surement dépasser 50 ans<ref name="UniversiteStrasbourg">{{fr}} « ''[http://suivi-animal.u-strasbg.fr/luth1.htm Tortue luth]'' », [[Université de Strasbourg]].</ref>.


=== Squelette ===
La tortue luth est une excellent plongeuse puisque des scientifiques ont relevé plusieurs observations de tortues luth jusqu'à 1300 mètres de profondeur pour des plongées de 4938 secondes<ref>{{fr}} {{lien web|titre=''Leatherback Sea Turtle''|url=http://polaris.nipr.ac.jp/~penguin/penguiness/turtles/dermochelyidae/leatherback.html|site=The Pinguiness book}}</ref> (soit plus de 80 min).
[[File:Hul - Dermochelys coriacea - 5.jpg|vignette|crâne de tortue luth]]
Le squelette des [[tortue]]s est caractérisé par un [[crâne]] [[Anapsida|anapside]] (avec une seule fosse pour les orbites)<ref name="veto" >{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christine, Marie-France de Matteis|titre=Carnet de clinique des reptiles|éditeur=faculté de médecine de Créteil|nature ouvrage=Thèse pour le doctorat vétérinaire|date=8 avril 2004|pages totales=31-169|isbn=|lire en ligne=http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=541}}</ref>. Les ceintures pelviennes et scapulaires sont positionnées à l’intérieur de la cage formée par les [[côte (anatomie)|côtes]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Guillaume Lecointre]]|auteur2=[[Hervé Le Guyader]]|titre=[[Classification phylogénétique de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader|Classification phylogénétique du vivant]]|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|année=2001|numéro d'édition=3|pages totales=560 + annexes|isbn=|passage=375-376 }}</ref>.


{{encadré texte
Adulte, elle mesure jusqu'à 2 mètres de long pour un poids variant de 450<ref>{{fr}} « ''[http://www.ifremer.fr/envlit/glossaire/index.php?p=definition&num=1717 Glossaire]'' », [[Ifremer]].</ref> à un record observé de 950 kilogrammes<ref>{{fr}} « ''[http://www.reseau-tortues-marines.org/Dermochelys-coriacea-tortue-luth.html Tortue luth]'' », RITMO (Réseau d'information sur les Tortues Marines d'Outre-mer).</ref>. Elle est ainsi la plus grande et la plus lourde des tortues vivantes. Elle fut cependant surpassée par des espèces anciennes, connues à l'état de fossiles, notamment l'[[archelon]] (''Archelon ischyros''). Elle est ce cependant moins longue et moins lourde que le crocodile marin (''[[Crocodylus porosus]]'').
|align= right
|width= 200px
|texte=La cuirasse dorsale est appelée « Dossière »<br/>
La partie ventrale de la carapace est appelée « plastron ». }}
Chez la tortue luth, la structure osseuse de la carapace est réduite à une mosaïque de petits osselets irréguliers<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jeffrey Beane|auteur2=Alvin L. Braswell|auteur3=Joseph C. Mitchell|auteur4=William Palmer|auteur5=Julian R Harrison III|titre=Amphibians & Reptiles of the Carolinas and Virginia|éditeur=[[University of North Carolina Press]]|date=mai 2010|numéro d'édition=2|pages totales=288|isbn=978-0-8078-7112-6|isbn2=978-0-8078-9825-3|présentation en ligne=https://flexpub.com/preview/amphibians-and-reptiles-of-the-carolinas-and-virginia-2nd-ed}}</ref>, insérées dans une plaque de tissu conjonctif épais<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guillaume Lecointre|auteur2=Corinne Fortin|auteur3=Marie-Laure Le Louarn Bonnet|titre=Guide critique de l'évolution|éditeur=[[Humensis]]|année=2015|pages totales=435-436|isbn=}}</ref>. Les plus gros de ces osselets sont tuberculés et disposés en lignes. Ces lignes, visibles sous la peau, forment les crêtes ondulées appelées carènes qui filent de la tête vers la queue de l'animal<ref name="Larousse" />.


[[File:Dermochelys coriacea (skeleton) at Göteborgs Naturhistoriska Museum 2334.jpg|vignette|squelette (vu de face), au [[Musée d'histoire naturelle de Göteborg]].]]
=== Couleurs ===
Cette carapace profondément transformée n’est pas attachée à la [[colonne vertébrale]] et aux [[Côte (anatomie)|côtes]] mais en est séparée par une couche adipeuse. Du côté externe elle est complètement dépourvue de toute couverture d’écailles. La protection du dos est en revanche assurée par un épaississement marqué de la peau, qui forme ainsi une pseudo-carapace lisse ayant l'aspect du [[cuir]]. C'est un caractère unique chez les tortues actuelles, toutes les autres espèces possédant des écailles kératinisées sur une carapace osseuse<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Museum d'histoire naturelle - Groupe tortues marines de France|titre=Les tortues marines - Espèces - Classification |url=http://gtmf.mnhn.fr/classification/|date=31 août 2015|site= le site officiel de l'équipe de recherche}}</ref>.

Les os des mains sont fins, on n'observe pas d'épaississement liés à l'adaptation à la vie aquatique.

== Physiologie ==

=== Longévité ===
Une tortue luth peut ''a priori'' vivre plus de 50 ans{{sfn|id=uStras|texte=Univ. Strasbourg}}.

=== Capacité de plongée ===
La tortue luth est une excellente plongeuse puisque des scientifiques ont relevé plusieurs observations de tortues luth jusqu'à {{unité|1300|m}} de profondeur pour des plongées de {{unité|4938|s}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=''Leatherback Sea Turtle''| url=http://polaris.nipr.ac.jp/~penguin/penguiness/turtles/dermochelyidae/leatherback.html |site=The Pinguiness book}}.</ref> (soit plus de {{unité|80|min}}).


La tortue luth peut rester jusqu'à quatre-vingts minutes en plongée, en partie grâce à l'extraction de l'oxygène de l'eau à l'aide de longues [[papille]]s situées dans sa [[Gorge (anatomie)|gorge]] et à la récupération d'oxygène dissous dans certains de ses tissus{{sfn|id=uStras|texte=Univ. Strasbourg}}.
La [[couleur]] de la [[peau]] de l'animal est d'un bleu très foncé. Elle est brillante et lisse, ce qui lui donne l'aspect du cuir. Les carènes de la dossière sont soulignées par un éclaircissement de la peau. Tout son corps est parsemé de petits points blanchâtres. Le crâne de l'animal présente une tache, de couleur blanche à rosée, correspondant à un [[chanfrein]]. Cette tache a une configuration unique pour chacune des tortues luth, et les scientifiques pensent qu'elle pourrait servir à détecter la lumière ou se repérer dans l'espace<ref name="PechesetoceansCanada"/>. Le plastron est rosé et plutôt sombre. La carène de la queue, quand elle existe, est également blanchâtre.


=== Résistance au froid ===
=== Résistance au froid ===
Avec un rythme métabolique trois fois supérieur à un reptile de cette dimension et l'isolation fournie par son corps massif et gras, la tortue luth peut supporter des eaux froides. La température de son corps peut être supérieure de {{unité|18|°C}}<ref name="FauneetfloreCanada">« ''[http://www.hww.ca/fr/faune/poissons-amphibiens-reptiles/la-tortue-luth.html Tortue luth]'' », site canadien Faune et flore du pays.</ref> à celle de l'eau dans laquelle elle évolue. Ses nageoires l'aident également à conserver la chaleur. Elles fonctionnent comme des échangeurs de chaleur à contre-courant, c'est-à-dire que les [[artère]]s chaudes réchauffent les [[veine]]s froides. Allié à sa carapace résistante à de fortes pressions{{sfn|id=uStras|texte=Univ. Strasbourg}}, cela lui permet de plonger à plus de {{unité|1200|m}} de profondeur<ref name="FauneetfloreCanada"/>.


== Éthologie et écologie ==
Avec un rythme métabolique trois fois supérieur à un reptile de cette dimension et l'isolation fournie par son corps massif et gras, la tortue luth peut supporter des eaux froides. La température de son corps peut dépasser de 18°C<ref name="FauneetfloreCanada">{{fr}} « ''[http://www.hww.ca/hww2_F.asp?id=33 Tortue luth]'' », site canadien Faune et flore du pays.</ref> celle de l'eau où elle évolue. Ses nageoires l'aident également à conserver la chaleur. Elles fonctionnent comme des échangeurs de chaleur à contre-courant<ref name="PechesetoceansCanada"/>, c'est-à-dire que les [[artère]]s chaudes réchauffent les [[veine]]s froides. Allié à sa carapace résistante à de fortes pressions<ref name="UniversiteStrasbourg"/>, cela lui permet de plonger à plus de {{formatnum:1200 mètres}} de profondeur<ref name="FauneetfloreCanada"/>, ce qui en fait le [[reptile]] pouvant plonger le plus profondément<ref name="WWF">{{en}} « ''[http://www.panda.org/about_wwf/what_we_do/species/about_species/species_factsheets/marine_turtles/leatherback_turtle/index.cfm Leatherback turtle]'' », [[World Wide Fund for Nature|WWF]].</ref>. Selon certaines théories<ref name="TouteslesTortues">{{fr}} « ''Toutes les tortues du monde'' » de Franck Bonin, Bernard Devaux et Alain Dupré, deuxième édition (1998), éditions Delachaux et Niestlé/WWF.</ref>, sa pseudo-carapace pourrait créer sa propre chaleur. Mais cette hypothèse est discutée, du fait que les reptiles, animaux à sang froid, sont censés être [[poïkilotherme]]s.


== Répartition ==
=== Migration ===
Plusieurs études de suivi par satellite pour connaître leur [[migration animale|migration]] furent effectuées notamment par le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et l'[[Institut polaire français Paul-Émile-Victor]] qui équipèrent des tortues luth de [[Système Argos|balises Argos]]<ref>{{lien web|titre=Le suivi par satellite|site=Satellite balise et petit chercheur|url=http://suivi-animal.u-strasbg.fr/luth2.htm|éditeur=[[université de Strasbourg]]}}.</ref>.


Le comportement de migration des tortues luth peut être découpé en deux périodes :
La tortue luth est observable dans tous les océans du monde, sous des latitudes observées allant de 71° au nord à 27° au sud, c'est-à-dire jusqu'au [[cercle polaire arctique]]<ref>{{en}} « ''Occurrence of the leathery turtle in the northern north sea and off western Norway'' » de J.F. Willgohs, [[Nature (journal)|Nature]] n°179 p163-164 (1957).</ref>.
* Pendant la saison de ponte, entre deux pontes les tortues luth migrent à faible distance généralement de façon passive et sans s'alimenter, pour réduire les dépenses en énergie. Ce comportement connaît une exception pour les individus se reproduisant en Guyane et sur l'île de Sainte-Croix dans les Caraïbes, qui se nourrissent de façon apparemment opportuniste, en plongée profonde et active. Une perte de poids d'environ 11% de la masse corporelle a lieu pendant cette période. Le domaine vital est plus grand que chez les autres espèces de tortues marines pendant cette période ''inter-ponte'', les femelles luth s'éloignent davantage des plages (entre {{unité|50|et=200|km}}, pour la population atlantique). Les plongées sont courtes et peu profondes, que ce soit dans l'Atlantique ou le Pacifique; cependant une grande variabilité de comportement a été observé selon les individus, dans plusieurs études<ref>{{Harv| Chambault|2017|loc=chapitre 4}}</ref>.
* Après la ponte vient une phase de transit, en passant par des zones pauvres en nourriture, pour rejoindre les zones d'alimentation dans des eaux tempérées, que ce soit dans l'Atlantique ou le Pacifique. Les tortues luth semblent privilégier des zones de fronts océanique, où des eaux aux caractéristiques contrastées se rencontrent, par exemple la zone de rencontre entre les eaux glaciales du [[courant du Labrador]] et les eaux chaudes du [[Gulf Stream]] dans l'Atlantique nord ou le long du [[Kuroshio|courant de Kuroshio]] dans le Pacifique<ref>{{Harv|Chambault|2017|loc=chapitre 6}}</ref>. Ce sont des zones où le [[zooplancton]] est susceptible de se concentrer en masse.


Cette espèce parcourt, ainsi, plusieurs milliers de kilomètres lors de ses voyages transocéaniques pour rejoindre ses aires d'alimentation en [[Méduse (animal)|méduses]]. Elles progressent en s'orientant à l'aide du [[champ magnétique terrestre]]<ref>{{Lien web|titre= L'influence de la météo sur la tortue luth| url= http://www.espacepourlesespeces.ca/poursuite_espece/tortue_luth/controle_des_missions/meteo/index.htm |site=site canadien « Espace pour les espèces »}}</ref>.
Comme la plupart des tortues marines, elle ne s'aventure sur la terre ferme que pour pondre.


=== Alimentation ===
[[Image:Lieux pontes tortues luth.png|thumb|600px|center|<center>'''Répartition des lieux de pontes de la tortue luth'''</center></br>

[[Image:Légendebleuciel.jpg|20px]] Fond bleu : présence de tortues luth</br>
La [[Méduse (animal)|méduse]] constitue la majeure partie de l'alimentation de la tortue luth{{sfn|id=ADW|texte=ADW, 2007}}, mais elle peut également se nourrir de [[Salpidae|salpes]], de [[poisson]]s, de [[crustacé]]s, de [[calmar]]s, d'[[Oursin (animal)|oursins]] et même de certains végétaux, dont des [[algue]]s (surtout consommées par les jeunes spécimens). Elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids<ref>« ''[http://www.espacepourlesespeces.ca/poursuite_espece/tortue_luth/a_propos/index.htm À propos de la tortue luth]'' », site canadien Espace pour les espèces.</ref>, soit jusqu’à 50 individus de grande méduse ''[[Rhizostoma pulmo]]''<ref>{{Ouvrage|auteurs=René Márquez M. et M.-L. Bauchot|titre=Les tortues|éditeur=[[Food and agriculture organization|FAO]]|année=|isbn=|lire en ligne=ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/009/x0170f/X0170F87.pdf}}</ref>. La tortue luth a donc un rôle crucial dans l'équilibre écologique mais aussi économique du fait de son alimentation{{sfn|id=wwf|texte=WWF}}. En effet, en consommant des méduses, elle réduit leur nombre et ces dernières consomment donc moins de poisson, ce qui laisse de nouvelles opportunités pour les pêcheurs. Elle aurait une influence positive sur les populations de poissons, les méduses étant d'importants prédateurs d'[[alevin]]s<ref name="NovaScotiaWorkingGroup">{{en}} « ''[http://www.seaturtle.ca/bioleath.htm Leatherback biology]'' », Nova Scotia Leatherback Turtle Working Group.</ref>.
[[Image:Pointjaune.JPG]] Point jaune : lieux de pontes secondaires</br>

[[Image:Pointrouge.JPG]] Point rouge : lieux de pontes principaux<ref name="TouteslesTortues"/> (listés ci-dessous)</br>
Les tortues n'ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé<ref name="Educnet">« ''[http://www.educnet.education.fr/localisation/pedago/argos1/luthbio.htm Biologie de la tortue luth]'' », Éducnet.</ref> comment les tortues luth pouvaient s'alimenter avec ces animaux. On a découvert que l'œsophage de la tortue luth, tapissé d'épines, avait pour fonction le dépeçage des proies.
- Australie ([[Queensland]])</br>

- [[Costa Rica]]</br>
=== Prédateurs ===
- États-Unis ([[Floride]])</br>

- [[Guyana]]</br>
{{Article détaillé|contenu=Voir aussi : [[Tortue marine#Prédateurs|Tortue marine : Prédateurs]]}}
- [[Guyane française]]</br>
[[Fichier:Baby-leatherback-1.jpg|thumb|left|Juvénile de tortue luth ([[Floride]]).]]
- [[Malaisie]]</br>
La [[prédation]] animale est importante lors de l'éclosion des œufs car le jeune animal de quelques centimètres à la naissance est menacé par les [[crabe]]s, [[caimaninae|caïmans]], [[oiseau]]x et [[mammifère]]s s'aventurant sur les plages (par exemple, les [[coati]]s<ref>« ''[http://www.terresdeguyane.fr/articles/CPO_0004/default.asp À la découverte des tortues marines...]'' », Terres de Guyane.</ref>). Mais, les œufs sont aussi directement menacés par les [[insecte]]s et, en Guyane française notamment, par la [[courtilière]]<ref name="RapportActivitéAmana">« ''[http://reserve.amana.free.fr/pages/bilan_activite_2003.pdf Rapport d'activité]'' » de la réserve naturelle de l'Amana de Noémi Morgensterne (2003).</ref>. Une fois arrivées à l'eau, les jeunes tortues luth ne sont pas encore en sécurité, elles deviennent les proies des [[pieuvre]]s et gros [[poisson]]s.
- [[Suriname]]</br>

- Trinidad et Tobago ([[Trinité (île)|Trinidad]])</br>
=== Reproduction ===
Comme les tortues luth ne s'approchent des côtes que pour pondre et préfèrent les grands fonds, elles sont qualifiées de [[pélagique]]s.

La maturité sexuelle de l'animal n'est pas bien définie, mais selon certains scientifiques elle pourrait être atteinte vers l'âge de {{unité|6|ans}}{{sfn|id=uStras|texte=Univ. Strasbourg}} ; pour d'autres, elle se situe entre 10 et {{unité|12|ans}}. Les jeunes spécimens sont très difficilement observables et aucun élevage en captivité n'a pu être réussi. En effet, les tortues luth ne peuvent nager à reculons, et en aquarium se heurtent donc sans cesse contre les parois. De plus les mâles ne retournent jamais sur leur lieu de naissance ce qui empêche un décompte de leur population. L'accouplement est également très délicat à observer, aucun scientifique n'en a eu l'occasion, on ignore même où il a lieu dans la majorité des cas. Il est admis, à partir de différents témoignages{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}}, que le mâle s'accroche au dos de la femelle avec ses nageoires souples. En cas d'alerte, l'accouplement s'arrête et les tortues se séparent, ce qui expliquerait aussi, en partie, les difficultés d'observation précédemment relevées.

Une seule fécondation pourrait suffire à 4 à 10 pontes. Le record observé par des scientifiques est de {{unité|17|pontes}}{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}}. Elles sont toujours espacées de 10 à {{unité|15|jours}}. Elles se déroulent de mars à juillet dans l'[[océan Atlantique]] et de septembre à mars dans l'[[océan Pacifique]]. Elles ont lieu en bas des plages, à marée haute, généralement de nuit. La nidification se déroule en sept phases<ref>« ''La nidification de la tortue luth'' » de Jacques Fretey et J. Lescure, étude en Guyane française, Revue de zoologie africaine n°2 p125-132 (1988).</ref> :
* L'ascension : la femelle rejoint le haut de la plage, à la lisière de la végétation, en 10 minutes environ.
* Le balayage : elle déblaie le sable avec ses pattes pendant un quart d'heure.
* Le creusement : elle creuse un trou jusqu'à {{unité|80|cm}} de profondeur avec ses pattes arrière ; l'opération prend environ 25 minutes.
* La ponte : cette étape est accompagnée de respirations rauques et s'effectue par salves ; elle dure une vingtaine de minutes ; la présence de l'homme ne peut plus la perturber ; les yeux de l'animal sécrètent une substance gélatineuse, ''a priori'', pour évacuer le sel accumulé par son organisme à cause de son mode d'alimentation.
* Le rebouchage : les pattes postérieures ramènent le sable sur les œufs et les nageoires postérieures le tassent pendant une petite dizaine de minutes.
* Le camouflage : pendant 20 minutes, la tortue pivote sur elle-même pour cacher les traces de son passage.
* Le retour à l'eau : parfois direct, parfois indirect, la tortue luth peut effectuer des boucles avant son départ.

{{Infobox Liste de fichiers
|titre01 = Sons émis par l'animal, sur la plage, en fin de ponte
|fichier01 = Dermochelys_coriacea_001.ogg
|type01 = ogg
}}
<gallery perrow="4" widths="165" heights="165">
Fichier:LeatherbackTurtle.jpg|Le creusement
Fichier:Ponteluth.jpg|La ponte
</gallery>

Une tortue luth peut pondre plus de {{unité|1000|[[oeuf (reptile)|œufs]]}} en une année. Ils sont de couleur blanche, mesurent environ {{unité|50|mm}} de diamètre et possèdent une membrane souple<ref name="NovaScotiaWorkingGroup"/>. Ils sont accompagnés d'œufs stériles sans jaune, de diamètre inférieur aux œufs viables. Les scientifiques ne s'accordent pas à comprendre leur utilité dans le nid, même s'ils représentent presque la moitié de la ponte.

L'incubation varie de 60 à {{unité|70|jours}} et a lieu à plus de {{unité|26|°C}}. En dessous de cette température, les œufs ne se développent pas. La détermination sexuelle dépend de la chaleur du nid<ref>« ''[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=7464305 Sensibilité à la température de la différenciation sexuelle chez la tortue luth - Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761)]'' » de F. Rimblot-Baly, J. Lescure, J. Fretey et C. Pieau, Ann. sci. nat. - Zool. biol. anim. volume 8 n°4 p277-290 (2p) (1986,1987).</ref>. Entre 26 et {{unité|30|°C}}, c'est l'incubation classique, produisant un mélange de mâles et femelles. Au-dessus de {{unité|30|°C}}, les tortues ne seront que des femelles.

À l'éclosion, le spécimen mesure de 7 à 8 centimètres de longueur<ref name="TortueFacile">« ''[http://www.latortuefacile.fr/fiche-11-tortue-luth.html Tortue luth]'' », [http://www.latortuefacile.fr/ La Tortue Facile].</ref>. Il possède des nageoires antérieures surdimensionnées<ref name="TortueFacile"/>. Il est alors une proie facile pour de nombreux prédateurs. Le premier instinct de la tortue luth est de se diriger vers le point le plus brillant à l'horizon : la mer (qui reflète les rayons solaires), où de nouveaux dangers l'attendent.

== Distribution et lieux de ponte ==
[[Image:Lieux pontes tortues luth.png|thumb|600px|center|<center>'''Répartition des lieux de ponte de la tortue luth'''</center><br />
[[Fichier:Repartition map - Where.PNG|20px]] Fond bleu : présence de tortues luth<br />
[[Fichier:Repartition map - Yellow point.png]] Point jaune : lieux de ponte secondaires<br />
[[Fichier:Repartition map - Red dot.png]] Point rouge : lieux de ponte principaux{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}} (listés ci-dessous)<br />
- Australie ([[Queensland]])<br />
- [[Costa Rica]]<br />
- États-Unis ([[Floride]])<br />
- [[Guyana]]<br />
- [[Guyane française]]<br />
- [[Malaisie]]<br />
- [[Suriname]]<br />
- Trinidad-et-Tobago ([[Trinité (île)|Trinidad]])
]]
]]
La tortue luth est observable dans tous les océans du monde, sous des latitudes observées à plus de 60° au nord<ref>{{article|langue=en|titre=Occurrence of the leathery turtle in the northern north sea and off western Norway|auteur=J.F. Willgohs|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|date=19 jan 1957|vol=179|pages=163-164 (1957)|résumé=http://www.nature.com/nature/journal/v179/n4551/abs/179163a0.html}}.</ref> c'est-à-dire jusqu'au [[cercle polaire arctique]]. Des études précises sont effectuées pour connaître précisément leurs migrations<ref>{{Article|langue=en|auteur1=James M |auteur2=Myers R |auteur3=Andrea Ottensmeyer C |titre=Behaviour of leatherback sea turtles, Dermochelys coriacea, during the migratory cycle|périodique=Proceeding of the royal society B|numéro=272|volume=1572|date=11 juillet 2005|doi=10.1098/rspb.2005.3110|lire en ligne = https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rspb.2005.3110}}.</ref>.


Comme la plupart des tortues marines, elle ne s'aventure sur la terre ferme que pour pondre ses œufs.
De nombreux lieux de pontes autrefois fréquentés par les tortues luth ne le sont presque plus ou plus du tout<ref name="TouteslesTortues"/>, comme la [[Sicile]], la [[Turquie]], la [[Libye]] ou [[Israël]].
Si la morphologie ou les couleurs des tortues luth ne permet pas de les différencier selon leurs groupes régionaux, des analyses [[ADN]] marquent des différences entre celles du Pacifique-ouest, du Pacifique-est et de l'Atlantique<ref name="WWF"/>.


De nombreux lieux de ponte autrefois fréquentés par les tortues luth ne le sont presque plus ou plus du tout{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}}, comme la [[Sicile]], la [[Turquie]], la [[Libye]] ou [[Israël]].<br />Si la morphologie ou les couleurs des tortues luth ne permet pas de les différencier selon leurs groupes régionaux, des [[Analyse de l'ADN|analyses ADN]] marquent des différences entre celles du Pacifique-ouest, du Pacifique-est et de l'Atlantique{{sfn|id=wwf|texte=WWF}}.
==Éthologie==
{{clr|left}}
Les modes de vie de la tortue luth sont mal connus par les scientifiques<ref name="TouteslesTortues"/>, en raison des difficultés d'observation de l'animal en pleine mer, dans les profondeurs. Par exemple, ni sa durée de vie ni le temps qu’il lui faut pour atteindre la maturité sexuelle ne sont connus à l'heure actuelle.


=== Migration et alimentation ===
== Systématique et taxonomie ==


=== Description originale ===
Cette espèce parcourt plusieurs milliers de kilomètres lors de ses voyages transocéaniques pour rejoindre ses aires d'alimentation en [[Méduse (animal)|méduses]]. Elles progressent en s'orientant à l'aide du [[champ magnétique terrestre]]<ref>{{fr}} « ''[http://www.espacepourlesespeces.ca/poursuite_espece/tortue_luth/controle_des_missions/meteo/index.htm L'influence de la météo sur la tortue luth]'' », site canadien Espace pour les espèces.</ref>. Elles quittent chaque année les eaux tropicales pour les eaux polaires en suivant le [[Gulf Stream]]. La tortue luth peut rester jusqu'à quatre-vingt minutes en plongée, en partie grâce à l'extraction de l'oxygène de l'eau à l'aide de longues [[papille]]s situées dans sa [[Gorge (anatomie)|gorge]] et à la récupération d'oxygène dissous dans certains de ses tissus <ref name="UniversiteStrasbourg"/>.
[[Fichier:Dermochelys coriacea Haeckel.png|vignette|Tortue luth par [[Ernst Haeckel]] dans ''[[Formes artistiques de la nature]]'' (1904).]]


* Vandelli, 1761 : ''Epistola de holothurio, et testudine coriacea ad celeberrimum Carolum Linnaeum equitem naturae curiosum Dioscoridem II.'' Conzatti, Padua.
La méduse constitue la majeure partie de l'alimentation de la tortue luth<ref name="ADW">{{en}} « ''[http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Dermochelys_coriacea.html Dermochelys coriacea]'', [http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/index.html ADW].</ref>, mais elle peut également se nourrir de [[salpe]]s, de [[poisson]]s, de [[crustacé]]s, de [[calmar]]s, d'[[oursin]]s et même de certains végétaux, dont des [[algue]]s (surtout consommées par les jeunes spécimens). Elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids<ref>{{fr}} « ''[http://www.espacepourlesespeces.ca/poursuite_espece/tortue_luth/a_propos/index.htm À propos de la tortue luth]'' », site canadien Espace pour les espèces.</ref>, soit jusqu’à 50 individus de grande méduse ''[[Rhizostoma pulmo]]''<ref>{{Ouvrage|titre=Les tortues|éditeur=[[FAO]]|auteurs=René Márquez M. et M.-L. Bauchot|lire en ligne=ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/009/x0170f/X0170F87.pdf}}</ref>. La tortue luth a donc un rôle crucial dans l'équilibre écologique mais aussi économique du fait de son alimentation<ref name="WWF"/>. En effet, en consommant des méduses, elle réduit leur nombre et ces dernières consomment donc moins de poisson, ce qui laisse de nouvelles opportunités pour les pêcheurs. Elle aurait une influence positive sur les populations de poissons, les méduses étant d'importants prédateurs d'[[alevin]]s<ref name="NovaScotiaWorkingGroup">{{en}} « ''[http://www.seaturtle.ca/bioleath.htm Leatherback biology]'' », Nova Scotia Leatherback Turtle Working Group.</ref>.
* Blainville, 1816 : ''Prodrome d'une nouvelle distribution systématique du règne animal.'' Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire Naturelle, {{vol.|83}}, {{p.|244-267}} ([https://archive.org/details/journaldephysiqu83pari texte intégral]).


=== Classification phylogénétique ===
Les tortues n'ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé<ref name="Educnet">{{fr}} « ''[http://www.educnet.education.fr/localisation/pedago/argos1/luthbio.htm Biologie de la tortue luth]'' », Éducnet.</ref> comment les tortues luth pouvaient s'alimenter avec ces animaux. On a découvert que l'œsophage de la tortue luth, tapissé d'épines, avait pour fonction le dépeçage des proies.
{{Article détaillé|Testudines (classification phylogénétique)}}
La tortue luth fait partie de l'ordre des ''[[Testudines]]'' et de la famille des ''[[Dermochelyidae]]'', c'est le seul représentant actuel de cette famille{{Bioref|TFTSG|afficher=ref}}. On pense que la différenciation qui allait donner naissance à la lignée des ''Dermochelyidae'' et des ''Cheloniidae'' s'est faite, dès le début de la colonisation marine par les tortues au [[Crétacé]] entre 100 et 150 Ma<ref name="SWOT">{{en}} {{lien web|url=http://www.seaturtlestatus.org/Main/Report/SwotReportDetail.aspx?page=swot_report#intro|titre=SWOT rapport}}.</ref>.


Les principaux groupes évolutifs relatifs sont décrits ci-dessous par [[Classification phylogénétique|phylogénie]]<ref>{{en}} ''[http://www.fmnh.helsinki.fi/users/haaramo/Metazoa/Deuterostoma/Chordata/Reptilia/Parareptilia/Chelonioidea/Dermochelyoidea.htm Dermochelyoidea - Leatherback turtles and relatives]'', Mikko's Phylogeny Archive.</ref> selon Hirayama (1997, 1998), Elliott, Irby et Hutchinson (1997), Moody (1997), Hooks (1998) et Lapparent de Broin (2000) :
=== Reproduction ===
[[Image:LeatherbackTurtle.jpg|right|thumb|Troisième étape de la nidification : le creusement|250px]]
{{Son|Sons émis par l'animal, sur la plage, en fin de ponte|Dermochelys_coriacea_001.ogg}}
[[Image:ponteluth.jpg|right|thumb|Tortue luth en train de pondre|250px]]
Comme les tortues luth ne s'approchent des côtes que pour pondre et préfèrent les grands fonds, elles sont qualifiées de [[pélagique]]s<ref name="EcologieMartinique"/>.


-o [[Chelonioidea]]
La maturité sexuelle de l'animal n'est pas bien définie, mais selon certains scientifiques elle pourrait être atteinte vers l'âge de 6 ans<ref name="UniversiteStrasbourg"/> ; pour d'autres, elle se situe entre 10 et 12 ans<ref name="EcologieMartinique"/>. Les jeunes spécimens sont très difficilement observables et aucun élevage en captivité n'a pu être réussi. En effet, en aquarium les tortues luth se heurtent sans cesse contre les parois ne pouvant nager à reculons<ref name="PechesetoceansCanada"/>. De plus les mâles ne retournent jamais sur leur lieu de naissance ce qui empêche un décompte de leur population. L'accouplement est également très délicat à observer, aucun scientifique n'en a eu l'occasion, on ignore même où il a lieu dans la majorité des cas. Il est admis, à partir de différents témoignages<ref name="TouteslesTortues"/>, que le mâle s'accroche au dos de la femelle avec ses nageoires souples. En cas d'alerte, l'accouplement s'arrête et les tortues se séparent, ce qui expliquerait aussi, en partie, les difficultés d'observation précédemment relevées.
|--o [[Cheloniidae]], les tortues marines
`--o Dermochelyoidea
|--o †[[Thalassemyidae]]
`—o
|--o [[Dermochelyidae]] Fitzinger, 1843
| `--o
| |--o ''†[[Cardiochelys]]''
| `—o
| |--o ''†[[Protosphargis]]'' Capellini, 1884
| `--o
| |--o ''†[[Eosphargis]]'' Lydekker, 1889
| `--o
| |--o ''†[[Psephophorus]]'' Meyer, 1847
| |--o ''†[[Mesodermochelys]]'' Hirayama & Chitoku, 1996
| `--o '''''Dermochelys''''' Blainville, 1816
`—o '''†'''[[Protostegidae]] Cope, 1872, au moins une quinzaine de taxons dont l'''[[Archelon]]''
<br />''Légende :'' '''†''' = éteint


La taxonomie de cette tortue a suivi l'évolution des connaissances sur la phylogénétique des tortues, qui a défini petit à petit des taxons plus précis. Cette espèce s'est donc retrouvée, tour à tour, classifiée dans les ''[[Testudines]]'', ''Testudinata'' et ''[[Chelonia]]''. Certains auteurs l'ont même classée dans le sous-ordre créé pour l'occasion des ''Athecae''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=K.P. Schmidt|titre=A check list of North American amphibians and Reptiles.|éditeur=Univ. of Chicago|année=1953|id=Schmidt}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=A.F. Carr|titre=Handbook of turtles : The turtles of the United States, Canada and Baja California.|éditeur=Comstock Publ. Assoc.|année=1952|id=Carr}}.</ref>. Mais il a été montré qu'elles étaient proches des autres tortues marines et placées dans la même super-famille{{sfn|Gaffney|1975||p=416-436}}.
Une seule fécondation pourrait suffire à 4 à 10 pontes<ref name="EcologieMartinique"/>. Le record observé par des scientifiques est de 17 pontes<ref name="TouteslesTortues"/>. Elles sont toujours espacées de 10 à 15 jours<ref name="EcologieMartinique"/>. Elles se déroulent de mars à juillet dans l'[[océan Atlantique]] et de septembre à mars dans l'[[océan Pacifique]]. Elles ont souvent lieu sur les plages, à marée haute, de nuit. La plage des Hattes ([[Awala-Yalimapo]] en [[Guyane française]]) est considérée comme la première plage de ponte au monde<ref name="TouteslesTortues"/>.
La nidification se déroule en 7 phases<ref>{{fr}} « ''La nidification de la tortue luth'' » de Jacques Fretey et J. Lescure, étude en Guyane française, Revue de zoologie africaine n°2 p125-132 (1988).</ref> :
* L'ascension : La femelle rejoint le haut de la plage, à la lisière de la végétation, en 10 minutes environ.
* Le balayage : Elle déblaie le sable avec ses pattes pendant un quart d'heure.
* Le creusement : Elle creuse un trou jusqu'à 80 centimètres de profondeur avec ses pattes arrière ; l'opération prend environ 25 minutes.
* La ponte : Cette étape est accompagnée de respirations rauques et s'effectue par salves ; elle dure une vingtaine de minutes ; la présence de l'homme ne peut plus la perturber ; les yeux de l'animal sécrètent une substance gélatineuse, ''a priori'', pour évacuer le sel accumulé par son organisme à cause de son mode d'alimentation.
* Le rebouchage : Les pattes postérieures ramènent le sable sur les œufs et les nageoires postérieures le tassent pendant une petite dizaine de minutes.
* Le camouflage : Pendant 20 minutes, la tortue pivote sur elle-même pour cacher les traces de son passage.
* Le retour à l'eau : Tantôt direct, tantôt indirect, la tortue luth peut effectuer des boucles avant son départ.


=== Noms vernaculaires ===
Une tortue luth peut pondre plus de {{formatnum:1000}} [[oeuf (reptile)|œufs]] en une année. Ils sont de couleur blanche, mesurent environ 50 millimètres de diamètre et possèdent une membrane souple<ref name="NovaScotiaWorkingGroup"/>. Ils sont accompagnés d'œufs stériles sans jaune, de diamètre inférieur aux œufs viables. Les scientifiques ne s'accordent pas à comprendre leur utilité dans le nid même s'ils représentent presque la moitié de la ponte.
[[Fichier:Averrhoa carambola2.jpg|thumb|right|La forme ressemblante du carambole donne à la tortue son nom malais.]]


La tortue luth porte des noms différents selon les pays du monde mais la plupart se rapporte à la forme particulière de sa [[carapace de tortue|carapace]]. Si l'on compare, dans la langue française et dans la langue italienne (''{{Lang-it|liuto}}''), la forme de la tortue à celle d'un [[luth]], c'est vraisemblablement à cause de son éperon supercodal très développé.
L'incubation varie de 60 à 70 jours<ref name="EcologieMartinique"/> et a lieu à plus de 26°C. En dessous de cette température, les œufs ne se développent pas. La détermination sexuelle dépend de la chaleur du nid<ref>{{fr}} « ''[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=7464305 Sensibilité à la température de la différenciation sexuelle chez la tortue luth - Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761)]'' » de F. Rimblot-Baly, J. Lescure, J. Fretey et C. Pieau, Ann. sci. nat. - Zool. biol. anim. volume 8 n°4 p277-290 (2p) (1986,1987).</ref>. Entre 26 et 30°C, c'est l'incubation classique, produisant un mélange de mâles et femelles. Au-dessus de 30°C, les tortues ne seront que des femelles.


En anglais (''{{langue|en|leatherback sea turtle}}'') et en allemand (''{{langue|de|Lederschildkröten}}''), c'est l'aspect de cuir qu'a sa peau qui lui a donné ses [[nom vernaculaire|noms vernaculaires]].
À l'éclosion, le spécimen mesure de 7 à 8 centimètres de longueur<ref name="TortueFacile">{{fr}} « ''[http://www.latortuefacile.fr/fiche-11-tortue-luth.html Tortue luth]'' », [http://www.latortuefacile.fr/ La Tortue Facile].</ref>. Il possède des nageoires antérieures surdimensionnées<ref name="TortueFacile"/>. Il est alors une proie facile pour de nombreux prédateurs. Le premier instinct de la tortue luth est de se diriger vers le point le plus brillant à l'horizon : la mer (qui reflète les rayons solaires), où de nouveaux dangers l'attendent et où les scientifiques perdent sa trace<ref name="PechesetoceansCanada"/>.
{{clr}}


En [[malais (langue)|malais]], c'est sa forme, à nouveau, qui lui vaut son nom de ''{{langue|ms|penyu belimbing}}'', soit en français : « tortue [[Carambolier|carambole]] ».
== Prédateurs et menaces ==


On retrouve de multiples dénominations de la tortue luth dans la langue [[créole guyanais]] :
La [[prédation]] animale est importante lors de l'éclosion des œufs car le jeune animal de quelques centimètres à la naissance est menacée par les [[crabe]]s, oiseaux et mammifères s'aventurant sur les plages (par exemple, les [[coati]]s<ref> {{fr}} « ''[http://www.terresdeguyane.fr/articles/CPO_0004/default.asp À la découverte des tortues marines...]'' », Terres de Guyane.</ref>). Mais, les œufs sont aussi directement menacés par les insectes et, en Guyane française notamment, par la [[courtilière]]<ref name="RapportActivitéAmana">{{fr}} « ''[http://reserve.amana.free.fr/pages/bilan_activite_2003.pdf Rapport d'activité]'' » de la [[Réserve Naturelle de l'Amana]] de Noémi Morgensterne (2003).</ref>. Une fois arrivées à l'eau, les jeunes tortues luth ne sont pas encore en sécurité, elles deviennent les proies des [[pieuvre]]s et gros poissons.
* ''{{langue|grc-Latn|toti cui}}'' (tortue cuir) ;
* ''{{langue|grc-Latn|toti fran}}'' (tortue franche) ;
* ''{{langue|grc-Latn|toti cerkeil}}'' (tortue cercueil).


Les habitants de la [[Guadeloupe]] la nomment aussi ''bataklin''<ref>« ''[http://www.ecofac.org/Tortues/TortuesPresentation/TortueLuth.htm La Guadeloupe, un archipel de contraste]'' », [http://www.onf.fr/ ONF].</ref>.
Mais, si la tortue luth est une espèce en voie de disparition, c'est majoritairement à cause de l'homme. La première raison est la pollution des eaux. À titre d'exemple, la tortue luth confond les sacs en [[polyéthylène]] rejetés dans la mer avec des méduses, les mange et ne peut les régurgiter, ce qui leur provoque une [[Occlusion digestive|occlusion gastrique ou intestinale]]. C'est la plus grande cause de mortalité de l'animal<ref name="TouteslesTortues"/>. Un autre facteur est la multiplication des filets de pêche<ref name="Educnet"/> qui piègent sous l'eau les tortues et provoquent leur mort par [[noyade]]. En effet, la tortue luth, étant incapable de nager à reculons, ne peut s'en libérer. On peut ajouter la réduction de son espace disponible, notamment la perturbation des lieux de ponte par les constructions littorales, par exemple.


En [[Kali'na (langue)|kali'na]], langue des amérindiens vivant près des grands sites de pontes en Guyane française et au Suriname, le nom de la tortue luth est ''{{langue|car|kawana}}''. Ce nom pourrait avoir été emprunté en français pour désigner la [[caouanne]], une autre tortue marine ''Caretta caretta''<ref>« ''[http://www.montraykreyol.org/IMG/pdf/Du_nom_indigene_des_iles_de_l_archipel_des_Antilles.pdf Du nom indigène des îles de l'archipel des Antilles]'' » de Thierry L'Étang, note (92).</ref>.
Enfin, la prédation humaine, en elle-même, est traditionnellement faible car la chair de l'animal n'est pas considérée comme comestible. Même si cela prête à controverse<ref name="ADW"/>, il semblerait que la tortue luth soit l'une des deux tortues dont la chair est toxique. Elle contiendrait de la chelonitoxine et les symptômes liés à sa consommation vont de la [[Nausée (médecine)|nausée]] ou du [[vomissement]] jusqu'au [[coma]] voire même à la mort. Pourtant, la prédation a tout de même augmenté puisque les œufs de l'animal, déjà utilisés traditionnellement dans l'alimentation des [[Kali'na]]s ou des [[Indonésie]]ns<ref name="RapportActivitéAmana"/>, sont devenus la cible de nombreux braconniers. En effet, les œufs de tortue luth sont considérés comme aphrodisiaques au [[Mexique]]<ref>{{es}} « ''La tortue luth'' » d'Ivan Trujillo Bolio, film mexicain (1982), 26 minutes.</ref>. La chasse de l'animal en lui-même est parfois même constatée. Au [[Togo]]<ref>{{fr}} « ''[http://www.xalima.com/La-tortue-luth-un-reptile La tortue luth, un reptile recherché pour ses vertus médicinales et sa chair]'' », xalima.com (site d'actualité sénégalais).</ref>, notamment, des féticheurs réduisent la carapace de l'animal en poudre, la mêlent à du miel et s'en servent comme remède contre les [[Syncope (médecine)|syncope]]s infantiles. La graisse est utilisée contre les [[rhumatisme]]s. Les carapaces, par ailleurs, sont aussi parfois utilisées dans l'art traditionnel local (une centaine d'entre elles est exposée au Musée de Géologie de l’Université de Togo). Dans certains pays, les femelles sont tuées et leur peau est transformée en bijoux et autres souvenirs touristiques <ref>Loi sur les espèces en péril : [http://www.dfo-mpo.gc.ca/species-especes/species/species_leatherbackturtle_f.asp Tortue luth] sur le site Pêche et océans Canada.</ref>.


== Régression et risque d'extinction ==
{{article détaillé|contenu=Voir aussi : [[Tortue marine#Prédateurs|Tortue marine : Prédateurs]]}}


=== Estimation de population et statut de conservation ===
==Protection==


L'institut « Pêche et Océan Canada » estimait, en 2004, que la population de tortue luth dépassait probablement les {{unité|100000|individus}} dans l'Atlantique<ref>{{Lien web|langue=fr|format=doc|auteur institutionnel=MPO|titre=Évaluation des dommages acceptables à la tortue luth dans les eaux canadiennes de l’Atlantique|url= http://www.dfo-mpo.gc.ca/csas/Csas/etat/2004/SSR2004_035_f.pdf|date=2004|consulté le=14/02/2020|citation=On ne sait pas quel est l’effectif de la population de tortue luth de l’Atlantique, mais il dépasse vraisemblablement plusieurs centaines de milliers d’animaux}}</ref>.
Il ne resterait plus qu'environ 100 000 tortues luth dans le monde<ref>{{fr}} « ''[http://www.dfo-mpo.gc.ca/csas/Csas/etat/2004/SSR2004_035_f.pdf Évaluation des dommages acceptables à la tortue luth dans les eaux canadiennes de l’Atlantique]'' », [http://www.dfo-mpo.gc.ca/ Pêches et océans Canada en direct].</ref>. Comme, de nombreuses populations de tortues luth sont en net déclin de plus plusieurs années et comme le nombre de lieux de ponte ont beaucoup diminué, la tortue luth est donc inscrite sur la [[liste rouge de l'UICN]] comme en « danger critique d'extinction »<ref name="WWF"/> <ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.iucnredlist.org/search/details.php/6494/summ|titre=Information de l'espèce : Dermochelys coriacea|éditeur=Liste rouge de l'IUCN|consulté le =17/06/2007}}</ref>.


L'espèce est classée Vulnérable au niveau mondial<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Wallace B|auteur2=Tiwari M|auteur3=Girondot M|titre=Dermochelys coriacea . The IUCN Red List of Threatened Species|url=https://www.iucnredlist.org/species/6494/43526147|date=21 juin 2013|site=[[Liste rouge de l'UICN]]}}</ref>, mais deux sous-populations sont en danger critique d'extinction, celle de l'ouest du [[Océan Pacifique|Pacifique]] avec 1438 individus, et en déclin<ref>{{Lien web|titre=Dermochelys coriacea (West Pacific Ocean subpopulation) | url=https://www.iucnredlist.org/species/46967817/46967821| date=24 juin 2013|site=[[Liste rouge de l'UICN]]}}</ref> et celle du sud-ouest de l'[[océan indien|océan Indien]] avec ses 148 individus<ref>{{Lien web|titre=Dermochelys coriacea (Southwest Indian Ocean subpopulation) |url=https://www.iucnredlist.org/species/46967863/46967866|date=24 juin 2013|site=[[Liste rouge de l'UICN]]}}</ref>.
Elle est également une espèce protégée par de nombreuses conventions internationales, notamment par son inscription à l'[[annexe I de la CITES]]<ref name="WWF"/>. Elle est aussi intégralement protégée (vente ou chasse) en France depuis l'[[arrêté en France|arrêté ministériel]] du 17 juillet 1991<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=ENVN9161226A|texte=Arrêté}} du {{date|17|juillet|1991}} fixant la liste des tortues marines protégées dans le département de la Guyane</ref>.


En Thaïlande, au sud-ouest de l'océan Indien dans la [[mer d'Andaman]], de {{date-|novembre 2019}} à {{date-|avril 2020}}, conséquence du [[Confinement (mesure sanitaire)|confinement]] lié à la [[pandémie de Covid-19]] et de la quasi-absence de touristes sur les plages, les tortues luths ont pondu dans 11 nids<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Reuters |titre=Des tortues rares viennent nicher sur les plages désertes de Thaïlande |url=https://lepetitjournal.com/bangkok/des-tortues-rares-viennent-nicher-sur-les-plages-desertes-de-thailande-278932 |site=lepetitjournal.com |périodique=Le petit journal de Bangkok |date=22 avril 2020 }}</ref> (événement qui ne s'était plus produit depuis 5 ans et nombre de nids le plus élevé de ces vingt dernières années)<ref>{{Lien web |auteur=Elsa P. |photographe=Cœurs de Nature / Jobard / Sipa |titre=Thaïlande : sur les plages désertées par les touristes, une espèce rare de tortue revit. |url=https://www.ladepeche.fr/2020/04/21/thailande-sur-les-plages-desertees-par-les-touristes-une-espece-rare-de-tortue-revit,8855934.php |site=ladepeche.fr |périodique=La Dépêche du Midi |date=21 avril 2020 }}</ref>.
Des mesures ont été prises pour mieux étudier l'animal et ainsi, le protéger, comme la mise en place de suivis par [[télémétrie]] et [[balise Argos|balises Argos]]<ref>{{fr}} On peut suivre des tracés de migration sur Internet présentés sous forme de course (« ''[http://www.20minutes.fr/article/152304/20070417-Sciences-A-fond-entre-Las-Baulas-et-les-Galapagos.php À fond entre Las Baulas et les Galapagos]'' », [[20 minutes]]).</ref>. De plus, la plage où a lieu le plus grand nombre de ponte en Afrique, au [[Gabon]], est officiellement protégée suite à la création du [[Parc national Mayumba]]<ref>{{en}} [http://mayumbanationalpark.com/welcome.htm Site officiel du Mayumba National Park].</ref>.
La [[World Wide Fund for Nature|WWF]] propose quatre mesures principales de protection de la tortue luth<ref name="WWF"/> :
* protéger les lieux de pontes en créant des zones protégées ;
* faire de la prévention près de ces lieux ;
* faire de la tortue luth un attrait touristique dans certaines régions ;
* limiter la présence de filets de pêche près de la côte.


En [[Guyane]], où se situe le principal site de ponte de l'espèce, le nombre d’événements de ponte par saison a chuté, passant de 50 000, dans les années 1990 à seulement 200 en 2018 selon un chercheur du CNRS, spécialiste de l'espèce<ref>{{Lien web|auteur=Fabrice Pouliquen|titre=Survivre plutôt que se reproduire… Les tortues luth face au dilemme du changement climatique ?|url=https://www.20minutes.fr/planete/2697003-20200117-survivre-plutot-reproduire-tortues-luth-face-dilemme-changement-climatique|date=17 février 2020|site= site d'information français}}</ref>
Parallèlement, des tentatives sont menées pour localiser les points de rencontre entre tortues luth et [[pêcherie]]s<ref>{{fr}} « ''[http://www.informationhospitaliere.com/voirDepeche.php?id=1036 La localisation des points de rencontre entre tortues luth et pêcheries : une stratégie innovante pour la mise en place de mesures de protection]'' », Information hospitalière.</ref> pour réduire les prises accidentelles de l'animal dans les filets des pêcheurs. Les chercheurs ont identifié des points de regroupement importants des tortues et tentent de réduire l'activité de [[pêche (halieutique)|pêche]] dans ces endroits.


=== Menaces anthropiques ===
==Classification et dénomination==
===Systématique===
{{loupe|Testudines (classification phylogénétique)}}
La tortue Luth fait partie de l'ordre des [[Testudines]] et de la famille des [[Dermochelyidae]]. On penses que la différentiation qui allait donner naissance à la lignée des ''Dermochelyidae'' et des ''Cheloniidae'' s'est faite, dès le début de la colonisation marine par les tortues au [[Crétacé]] entre 100 et 150 Ma<ref name="SWOT">{{en}}{{lien web|url=http://www.seaturtlestatus.org/Main/Report/SwotReportDetail.aspx?page=swot_report#intro|titre=SWOT rapport}}</ref>.


Les activités humaines sont responsables du fait que la tortue luth soit une [[espèce en danger de disparition]]. La première cause est la [[Pollution marine|pollution des océans]]. L'hypothèse principale est que les tortues luth confondent les sacs en [[polyéthylène]] avec des méduses. Elles les mangent et ne peuvent les régurgiter, ce qui leur provoque des [[Occlusion digestive|occlusions gastriques ou intestinales]]. C'est la plus grande cause de mortalité de l'animal{{sfn|id=bdd|texte=Bonin, Devaux, Dupré}}. Les déchets majoritairement ingurgités par les tortues luth sont les déchets flottants en plastique<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Anaëlle BERRE |titre=La tortue luth échouée sur une plage du Finistère avait ingéré beaucoup de déchets plastiques |url=https://www.msn.com/fr-fr/actualite/technologie-et-sciences/la-tortue-luth-%C3%A9chou%C3%A9e-sur-une-plage-du-finist%C3%A8re-avait-ing%C3%A9r%C3%A9-beaucoup-de-d%C3%A9chets-plastiques/ar-AAOi4hN?ocid=entnewsntp&pc=U531 |site=[[Ouest-France]] |date=2021-09-10 |consulté le=2021-09-11}}</ref>, suivi par les autres déchets plastiques et le matériel de pêche (bouts de cordage, de filets ou hameçons). Les quantités de plastique ingérées ont probablement rapidement augmenté entre 1960 et 1980 avant de se stabiliser. En 1987, 44 % des tortues luth adultes avait ingurgité du plastique, selon les estimations disponibles à cette date. L'ingestion de plus faibles quantités de plastique a également des effets sublétaux comme une perturbation générale du système digestif, une accumulation de gaz intestinaux liée à un dysfonctionnement de l’absorption des lipides, l'affaiblissement du système immunitaire, endocrinien et reproducteur à cause des polluants chimiques divers contenus dans les plastiques. Les tortues luth sont très susceptibles d'ingérer du plastique, car les déchets se concentrent dans les mêmes zones que leurs proies, zones privilégiées pour l'alimentation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Florence Dell’Amico|auteur2=Delphine Gambaiani|titre=Bases scientifiques et techniques en vue de l'élaboration d'un objectif de qualité environnemental pour l'impact des déchets sur les tortues marines en Europe|éditeur=[[IFREMER]]|nature ouvrage=rapport d'étude (et méta-étude)|date=décembre 2013|pages totales=53+annexes|isbn=|lire en ligne=http://www.cestmed.org/wp-content/uploads/2015/01/DellAmicoGambaiani_20131.pdf}}</ref> .
Les principaux groupes évolutifs relatifs sont décrites ci-dessous par [[Classification phylogénétique|philogénie]]<ref> {{en}} ''[http://www.fmnh.helsinki.fi/users/haaramo/Metazoa/Deuterostoma/Chordata/Reptilia/Parareptilia/Chelonioidea/Dermochelyoidea.htm Dermochelyoidea - Leatherback turtles and relatives]'', Mikko's Phylogeny Archive.</ref> selon Hirayama (1997, 1998), Elliott, Irby et Hutchinson (1997), Moody (1997), Hooks (1998) et Lapparent de Broin (2000) :


Un autre facteur est la multiplication des filets de pêche<ref name="Educnet"/> qui piègent sous l'eau les tortues et provoquent leur mort par [[noyade]]. En effet, la tortue luth, étant incapable de nager à reculons, ne peut s'en libérer. Cet autre facteur prend de plus en plus d'ampleur lorsque l'on sait qu'une bonne partie des déchets marins de nature anthropique sont aujourd'hui des filets usagés, des câbles et cordages, des anciennes lignes de pêche, etc. On pourra aussi noter que les tortues ont tendance à s'en rapprocher pour manger des proies déjà entravées dans ces obstacles ou juste par curiosité.
-o ''[[Chelonioidea]]''
|--o (...) ''[[Cheloniidae]]'', les autres tortues marines
`--o ''Dermochelyoidea'' (Gray, 1825)
|--o '''†'''''Thalassemyidae'', au moins cinq taxons
`--o ''Dermochelyoinea'' [Dermochelyoidea sensu Hirayama 1998]
|--o ''[[Dermochelyidae]]'' (Gray, 1825)
| `--o
| |--o '''†'''''Cardiochelys'' (au moins deux taxons)
| `--o
| |--o '''†'''''Protosphargis''
| `--o
| |--o '''†'''''Eosphargis'' (au moins 2 taxons)
| `--o ''Thalassochelys'' (Bergounioux, 1956)
| |--o '''†'''''Psephophorus'' (au moins 4 taxons)
| |--o '''†'''''Mesodermochelys''
| `--o ''Dermochelys'' (Blainville, 1816)
`--o '''†'''[[Protostegidae]] (Cope, 1872), au moins une quinzaine de taxons dont l'''[[Archelon]]''
<br/>''Légende :'' '''†''' = éteint


On peut ajouter la réduction de son espace disponible, notamment la perturbation des lieux de ponte par les constructions littorales, par exemple.
La taxonomie de cette tortue a suivie l'évolution des connaissances sur la phylogénétique des tortues, qui a défini petit à petit des taxons plus précis. Cette espèce s'est donc retrouvée, tour à tour, classifiée dans les ''[[Testudines]]'', ''Testudinata'' et ''[[Chelonia]]''. Certains auteurs l'ont même classé dans le sous ordre créé pour l'occasion des ''Athecae''<ref>{{ouvrage|lang=en|id=Schmidt|auteurs=K.P. Schmidt|année=1953|titre=A check list of North American amphibians and Reptiles.|éditeur=Univ. of Chicago}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|lang=en|id=Carr|auteurs=A.F. Carr|année=1952|titre=Handbook of turtles: The turtles of the United States, Canada and Baja California. |éditeur=Comstock Publ. Assoc.}}</ref>. Mais il a été montré qu'elles étaient proches des autres tortues marines et placées dans la même super-famille<ref>[[#Gafney|Gafney (1975), op. cit.]]</ref>.


Enfin, la prédation humaine, en elle-même, est traditionnellement faible car la chair de l'animal n'est pas considérée comme comestible. Même si cela prête à controverse{{sfn|id=ADW|texte=ADW, 2007}}, il semblerait que la tortue luth soit l'une des deux tortues dont la chair est toxique. Elle contiendrait de la chelonitoxine, et les symptômes liés à sa consommation vont de la [[Nausée (médecine)|nausée]] ou du [[vomissement]] jusqu'au [[coma]], voire à la mort. Pourtant, la prédation a tout de même augmenté puisque les œufs de l'animal, déjà utilisés traditionnellement dans l'alimentation des [[Kali'na]]s ou des [[Indonésie]]ns<ref name="RapportActivitéAmana"/>, sont devenus la cible de nombreux braconniers. En effet, les œufs de tortue luth sont considérés comme aphrodisiaques au [[Mexique]]<ref>{{es}} « ''La tortue luth'' » d'Ivan Trujillo Bolio, film mexicain (1982), 26 minutes.</ref>. La chasse de l'animal en lui-même est parfois même constatée. Au [[Togo]]<ref>« ''[http://www.xalima.com/La-tortue-luth-un-reptile La tortue luth, un reptile recherché pour ses vertus médicinales et sa chair]'' », xalima.com (site d'actualité sénégalais).</ref>, notamment, des féticheurs réduisent la carapace de l'animal en poudre, la mêlent à du miel et s'en servent comme remède contre les [[Syncope (médecine)|syncopes]] infantiles. La graisse est utilisée contre les [[rhumatisme]]s. Les carapaces, par ailleurs, sont aussi parfois utilisées dans l'art traditionnel local (une centaine d'entre elles sont exposées au Musée de Géologie de l’Université de Togo). Dans certains pays{{lesquels}}, les femelles sont tuées et leur peau est transformée en bijoux et autres souvenirs touristiques<ref>Loi sur les espèces en péril : [http://www.dfo-mpo.gc.ca/species-especes/species/species_leatherbackturtle_f.asp Tortue luth] sur le site Pêche et océans Canada.</ref>.
===Origine des noms vernaculaires===


== Protection ==
[[Image:Averrhoa carambola2.jpg|thumb|right|200px|La forme ressemblante du carambole donne à la tortue son nom malais]]
[[Fichier:Stralsund, Germany, Meeresmuseum, Risenschildkröte (2006-10-23).JPG|thumb|Représentation en trois dimensions de tortue luth au musée de [[Stralsund]].]]
La tortue Luth porte des noms différents selon les pays du monde mais la plupart se rapporte à la forme particulière de sa [[Carapace (tortue)|carapace]]. Si l'on compare, dans la langue française et dans la langue italienne (''liuto''), la forme de la tortue à celle d'un [[luth]], c'est vraisemblablement à cause de son éperon supercodal très développé.
La tortue luth est une espèce protégée par de nombreuses conventions internationales, notamment par son inscription à l'[[annexe I de la CITES]]{{sfn|id=wwf|texte=WWF}}.


En France, elle est intégralement protégée (vente ou chasse) depuis l'[[arrêté en France|arrêté ministériel]] du {{date-|17 juillet 1991}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=ENVN9161226A|texte=Arrêté}} du {{Date|17|juillet|1991}} fixant la liste des tortues marines protégées dans le département de la Guyane.</ref>. Malgré cette législation, le comité français de l'[[UICN]] n'a pu que déclarer la tortue luth au statut [[Liste rouge de l'UICN#Données insuffisantes (DD)|DD]] faute de données sur sa présence sur le territoire français métropolitain<ref>{{Pdf}} « ''[http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Dossier_presse_reptiles_amphibiens_metropole.pdf Une espèce de reptiles et une espèce d’amphibiens sur cinq risquent de disparaître de France métropolitaine selon la Liste rouge des espèces menacées]'' », [[Union internationale pour la conservation de la nature]].</ref>.
En anglais (''leatherback sea turtle'') et en allemand (''Lederschildkröten''), c'est l'aspect de cuir qu'a sa peau qui lui a donné ses [[nom vernaculaire|noms vernaculaires]].


Au Canada, elle est désignée depuis 1981 comme espèce [[en voie de disparition]] à cause de son déclin mondial très important (supérieur à 70 % en quinze ans selon le [[COSEPAC]])<ref name="COSEPAC">« ''[http://www.cosepac.gc.ca/fra/sct1/searchdetail_f.cfm?id=274&StartRow=1&boxStatus=All&boxTaxonomic=All&location=All&change=All&board=All&commonName=tortue&scienceName=&returnFlag=0&Page=1 Tortue luth]'' », [[Comité sur la situation des espèces en péril au Canada]].</ref>. Son déclin au Canada serait majoritairement dû aux prises accidentelles dans la pêche commerciale<ref name="COSEPAC"/>. Au Québec, la tortue luth obtient un statut de protection dû à sa présence dans le [[Golfe du Saint-Laurent]]. Elle est désignée comme espèce menacée puisque le gouvernement corrobore son danger de disparition à l'échelle mondiale. Il s'avance, en plus, en disant qu'à son rythme d'extinction, l'espèce sera éteinte d'ici 20 ans<ref>« ''[http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=73 Tortue luth]'' », site officiel du Ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec.</ref>.
En malais, c'est sa forme, à nouveau, qui lui vaut son nom de ''penyu belimbing'', soit en français : « tortue [[Carambolier|carambole]] ».


Aux États-Unis, le service de la faune et des poissons ([[United States Fish and Wildlife Service]]) désigne l'espèce comme [[en voie de disparition]] (''endangered'')<ref>{{en}} « ''[http://ecos.fws.gov/speciesProfile/profile/speciesProfile.action?spcode=C00F Leatherback Sea Turtle]'' », [[United States Fish and Wildlife Service]].</ref>.
On retrouve de multiples dénominations de la tortue luth dans la langue [[créole guyanais]]&nbsp;:
*''toti cui'' (tortue cuir)&nbsp;;
*''toti fran'' (tortue franche)&nbsp;;
*''toti cerkeil'' (tortue cercueil)<ref name="EcologieMartinique"/>&nbsp;.


Des mesures ont été prises pour mieux étudier l'animal et ainsi, le protéger, comme la mise en place de suivis par [[Radiotracking|télémétrie]] et [[balise Argos|balises Argos]]<ref>On peut suivre des tracés de migration sur Internet présentés sous forme de course (« ''[https://www.20minutes.fr/article/152304/20070417-Sciences-A-fond-entre-Las-Baulas-et-les-Galapagos.php À fond entre Las Baulas et les Galapagos]'' », [[20 minutes (France)|20 minutes]]).</ref>. De plus, la plage où a lieu le plus grand nombre de pontes en Afrique, au [[Gabon]], est officiellement protégée à la suite de la création du [[Parc national Mayumba]]<ref>{{en}} [http://mayumbanationalpark.com/welcome.htm Site officiel du Mayumba National Park].</ref>. Le [[World Wide Fund for Nature|WWF]] propose quatre mesures principales de protection de la tortue luth{{sfn|id=wwf|texte=WWF}} :
Les habitants de la [[Guadeloupe]] la nomment aussi ''bataklin''<ref>ONF [http://www.onf.fr/reg/Guadeloupe/faune_rep.htm La Guadeloupe, un archipel de contraste]</ref>.
* protéger les lieux de pontes en créant des zones protégées ;
{{clr}}
* faire de la prévention près de ces lieux ;
* faire de la tortue luth un attrait touristique dans certaines régions ;
* limiter la présence de filets de pêche près de la côte.

Parallèlement, des tentatives sont menées pour localiser les points de rencontre entre tortues luth et [[pêcherie]]s<ref>« ''[http://www.informationhospitaliere.com/voirDepeche.php?id=1036 La localisation des points de rencontre entre tortues luth et pêcheries : une stratégie innovante pour la mise en place de mesures de protection]'' », Information hospitalière.</ref> pour réduire les prises accidentelles de l'animal dans les filets des pêcheurs. Les chercheurs{{qui}} ont identifié des points de regroupement importants des tortues et tentent de réduire l'activité de [[pêche (halieutique)|pêche]] dans ces endroits{{où}}.


==Apparitions dans la culture historique et populaire==
== Tortue luth dans la culture ==
La forme particulière de la carapace de la tortue luth a influencé l'art populaire de certaines civilisations. Ainsi, les Indiens Seri, en [[Californie]], pensent que le monde avait commencé son développement sur le dos d'une tortue luth géante. Par coutume, ils peignent les squelettes des tortues luth retrouvées mortes{{sfn|id=uStras|texte=Univ. Strasbourg}}.


La tortue luth est un animal emblématique<ref>« ''[http://www.ese.u-psud.fr/conservation/arthropodes/index.html Dynamique des populations et des communautés d'arthropodes]'' », Écologie, Évolution et Systématique, [[Université Paris-Sud]].</ref> parmi les tortues marines et son image est souvent utilisée :
[[Image:Hans Holbein d. J. 030.jpg|thumb|right|Le [[luth]], instrument créé par [[Mercure (mythologie)|Mercure]] avec la carapace d'une tortue luth.|200px]]
* Le [[timbre commémoratif]] français le plus vendu de [[Timbres de France 2002|2002]] est celui représentant la tortue luth ({{unité|0.41|€}})<ref>« ''[http://www.coppoweb.com/timbres/fr.timbvis.php?id=646&annee=2002&t= La tortue luth]'' », Stamps on the web.</ref> ; il s'est écoulé à {{unité|19.95|millions}} d'exemplaires. Il est émis dans le cadre de la série annuelle ''Nature de France'' et est dessiné par [[Christian Broutin]]<ref>« ''[[Catalogue de timbres|Catalogue]] de cotations de timbres de France'' », page 482, éditions [[Dallay]] (2005-2006).</ref>.
La forme particulière de la carapace de la tortue Luth a influencé l'art populaire de certaines civilisations. Ainsi, les indiens Seri, en [[Californie]], pensent que le monde avait commencé son développement sur le dos d'une tortue luth géante. Par coutume, ils peignent les squelettes des tortues luth retrouvées mortes<ref name="UniversiteStrasbourg"/>. De même, dans la mythologie romaine, [[Mercure (mythologie)|Mercure]] se serait servi d'une carapace de tortue luth méditerranéenne comme caisse de résonance pour sa [[lyre]] mythique, créant ainsi le [[luth]]. Les Romains possédaient d'ailleurs une lyre particulière nommée la ''testudo'' (tortue). On retrouve également un instrument dont la légende de la création est ressemblante, dans la culture [[Inde|indienne]] : la ''catch'hapi'' (''tortue'', aujourd'hui nommé [[vinâ]], et nommé en français luth indien)<ref>{{fr}} « ''[http://www.metronimo.com/fr/argot-musical/815.htm Argot musical : Tortue luth]'' », metronimo.com.</ref>.
* Elle fait une apparition dans le jeu vidéo ''[[Sea Life Park Empire]]''<ref>[http://image.jeuxvideo.com/images/pc/m/a/mapepc010.jpg Une capture d'écran] sur [[Jeuxvideo.com]].</ref> ([[personnage caché|à débloquer]]) et dans l'[[Extension de jeu vidéo|add-on]] du [[jeu vidéo]] ''[[Extensions de Zoo Tycoon 2#Zoo Tycoon 2: Marine Mania|Zoo Tycoon 2: Marine Mania]]''<ref>{{en}} [http://img.clubic.com/photo/00C8000000367764.jpg Une capture d'écran] sur clubic.com.</ref> (elle fait partie des 20 nouveaux animaux ajoutés dans ce supplément, parmi lesquels il n'y a que deux tortues, l'autre étant la [[tortue verte]]).


== Notes et références ==
La tortue luth est un animal emblématique<ref>{{fr}} « ''[http://www.ese.u-psud.fr/conservation/arthropodes/index.html Dynamique des populations et des communautés d'arthropodes]'' », Écologie, Évolution et Systématique, [[Université Paris-Sud]].</ref> parmi les tortues marines et son image est souvent utilisée :
{{Références|taille=36}}
*Le [[timbre commémoratif]] français le plus vendu de [[Timbres de France 2002|2002]] est celui la représentant (0,41 €)<ref>{{fr}} « ''[http://www.coppoweb.com/timbres/fr.timbvis.php?id=646&annee=2002&t= La tortue luth]'' », Stamps on the web.</ref> ; il s'est écoulé à 19,95 millions d'exemplaires. Il est émis dans le cadre de la série annuelle ''Nature de France'' et est dessiné par [[Christian Broutin]].<ref>{{fr}} « ''[[Catalogue de timbres|Catalogue]] de cotations de timbres de France'' », page 482, éditions [[Dallay]] (2005-2006).</ref>
*Elle fait une apparition dans le jeu vidéo ''[[Sea Life Park Empire]]''<ref>{{fr}} [http://image.jeuxvideo.com/images/pc/m/a/mapepc010.jpg Une capture d'écran] sur [[jeuxvideo.com]].</ref> ([[personnage caché|à débloquer]]) et dans l'[[add-on]] du [[jeu vidéo]] ''[[Zoo Tycoon 2: Marine Mania]]''<ref>{{en}} [http://img.clubic.com/photo/00C8000000367764.jpg Une capture d'écran] sur clubic.com.</ref> (elle fait partie des 20 nouveaux animaux ajoutés dans ce supplément, parmi lesquels il n'y a que deux tortues, l'autre étant la [[tortue verte]]).
*Dans la série ''Sherlock Yack Zoo-Détective'' de Michel Amelin (éditions Milan), destinée aux enfants, le héros enquête sur des meurtres commis sur les animaux les plus emblématiques du zoo (tigre, pingouin...). Ainsi, une de ses aventures se nomme ''Qui a électrocuté la tortue luth ?''.


== Annexes ==
== Annexes ==
{{Autres projets
=== Notes et références ===
|commons=Category:Dermochelys coriacea
{{Références|colonnes=2}}
|wikispecies=Dermochelys coriacea
}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
De nombreux médias traitent exclusivement ou en partie de la tortue luth, en voici une liste non exhaustive (parmi lesquels ceux cités ci-dessus qui y sont reportés) :
De nombreux media traitent exclusivement ou en partie de la tortue luth, en voici une liste non exhaustive (parmi lesquels ceux cités ci-dessus qui y sont reportés) :
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippine|nom1=Chambault|titre=Distribution et comportement de plongée des tortues marines de Guyane française sous l’influence des structures océanographiques|éditeur=Université de Strasbourg|nature ouvrage=Thèse pour le grade de docteur en écologie / éthologie|date=16 juin 2017|pages totales=299|isbn=|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01727120|plume=oui}}
* Thèse :
* Études :
**{{fr}} {{pdf}} [http://eprints-scd-ulp.u-strasbg.fr:8080/55/01/FERRAROLI2004.pdf Etude des déplacements en mer des tortues luths nidifiant sur le plateau des Guyanes : contribution à leur conservation] de Sandra Ferraroli, 2004
**{{fr}} {{pdf}} [http://www.blada.com/data/File/071pdf/kwata06tort.pdf Tortues luth menacées lors de la saison de ponte en Guyane] de l'association Kwata, 2007
** {{Pdf}} [http://www.blada.com/data/File/071pdf/kwata06tort.pdf Tortues luth menacées lors de la saison de ponte en Guyane] de l'association Kwata, 2007
* Livres :
* Livres :
**{{fr}} {{Ouvrage|titre=Les tortues de Guyane française|éditeur=éditions Nature Guyanaise|auteurs=Jacques Fretey|langue=français|année=1987|isbn=2-906152-04-8}}
** {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=Jacques Fretey|titre=Les tortues de Guyane française|éditeur=éditions Nature Guyanaise|année=1987|isbn=2-906152-04-8}}
**{{en}} {{Ouvrage|titre=The leatherback: A peculiar sea turtle|éditeur=Winston-Derek Pub|auteurs=Bernice White|langue=anglais|mois=septembre|année=1997|isbn=1555237622}}
** {{Ouvrage|langue=en|auteurs=Bernice White|titre=The leatherback|sous-titre=A peculiar sea turtle|éditeur=Winston-Derek Pub|année=1997|mois=septembre|isbn=1-55523-762-2}}
**{{fr}} {{Ouvrage|titre=Toutes les tortues du monde|éditeur=éditions Delachaux et Niestlé/WWF|auteurs=Franck Bonin, Bernard Devaux et Alain Dupré|langue=français|année=deuxième édition (1998)|isbn=2603010247}}
** {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Franck Bonin|auteur2=Bernard Devaux|auteur3=Alain Dupré|titre=Toutes les tortues du monde|éditeur=éditions Delachaux et Niestlé/WWF|année=deuxième édition (1998)|pages totales=254|isbn=978-2-603-01024-2|isbn2=2-603-01024-7|id=bdd}}{{plume}}
**{{en}} {{Ouvrage|titre=Leatherback sea turtle|éditeur=Heinemann|auteurs=Rod Theodorou|langue=anglais|mois=mars|année=2001|isbn=1575722720}}
** {{Ouvrage|langue=en|auteurs=Rod Theodorou|titre=Leatherback sea turtle|éditeur=[[Heinemann (édition)|Heinemann]]|année=2001|mois=mars|isbn=1-57572-272-0}}
**{{en}} {{Ouvrage|titre=Leatherback turtles|éditeur=Raintree|auteurs=Melanie Watt|langue=anglais|mois=août|année=2001|isbn=0817245758}}
** {{Ouvrage|langue=en|auteurs=Melanie Watt|titre=Leatherback turtles|éditeur=Raintree|année=2001|mois=août|pages totales=64|isbn=0-8172-4575-8}}
**{{en}} {{ouvrage|id=Gafney|auteur=[[Eugene Gaffney]]|année=1975|titre=A phylogeny and classification of the higher categories of turtles.|éditeur=Bulletin of [[American Museum of Natural History]]|lang=en|vol=155|issue=5|pages=416-436}}
** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Eugene|nom1=Gaffney|lien auteur1=Eugene Gaffney|titre=A phylogeny and classification of the higher categories of turtles.|volume=155|éditeur=Bulletin of [[American Museum of Natural History]]|année=1975|isbn=|lire en ligne=https://pdfs.semanticscholar.org/dd9d/a1fc3f1aa33e68b495d378c02083d411d3d1.pdf}}
** {{chapitre|auteur1=Jean-François Trape|auteur2= Sébastien Trape|auteur3= {{Lien|langue=de|trad=Laurent Chirio}}|titre chapitre=Espèce ''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761)|titre ouvrage=Lézards, crocodiles et tortues d’Afrique occidentale et du Sahara|année=2020|438-440|url={{Google livres|GkIPEAAAQBAJ|page=438}} }}
* Articles :
* Articles :
**''Étude des écosystèmes guyanais VII : Mensurations de tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea) en Guyane française'' de Jacques Fretey, 1978, Bull. Soc. Zool. Fr., 103 (4) : 518-523.
**{{en}} ''Occurrence of the leathery turtle in the northern north sea and off western Norway'' de J.F. Willgohs, 1957, revue ''Nature'' n°179 (p163-164)
** ''Les pontes de la tortue luth (Dermochelys coriacea) en Guyane française'' de Jacques Fretey, 1988, Rev. Ecol. (Terre et Vie), 34 (4) : 649-654
**{{en}} ''Atlantic leatherback turtles in cold water off Newfoundland and Labrador'' de G.P. Goff et J. Lien, 1988, ''The Canadian Field-naturalist'' n°102 (p1-5)
**{{fr}} ''La nidification de la tortue luth'' de Jacques Fretey et N.Girardin, 1988, ''Revue de zoologie africaine'' n°2 (p125-132)
** ''Redécouverte du type de dermochelys coriacea'', de Jacques Fretey et Roger Bour, 1980, Boll. Zool. Padova, 47 : 193-205
** ''Premier suivi par satellite en Atlantique d'une tortue luth'' de M. Duron-Dufresne, 1987, ''Compte-rendu de l'Académie des Sciences de Paris'' {{n°|304}} ({{p.|399-402}})
**{{fr}} ''Étude des écosystèmes guyanais VII : Mensurations de tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea) en Guyane française'' de Jacques Fretey, 1978, Bull. Soc. Zool. Fr., 103 (4) : 518-523.
** {{en}} ''Movements and diving behavior of a leatherback turtle'' de J.A. Keinath et J.A. Musick, 1993, ''Copeia'' {{n°|4}} ({{p.|1010-1017}})
**{{fr}} ''Les pontes de la tortue luth (Dermochelys coriacea) en Guyane française'' de Jacques Fretey, 1988, Rev. Ecol. (Terre et Vie), 34 (4) : 649-654
**{{fr}} ''Redécouverte du type de dermochelys coriacea'', de Jacques Fretey et Roger Bour, 1980, Boll. Zool. Padova, 47 : 193-205
** ''Structures épithéliales d'existence temporaire portées par les arcs branchiaux chez les embryons de tortue luth (Dermochelys coriacea L.)'' de Albert Raynaud, Jacques Fretey et Monique Clergue-Gazeaun, 1980, Bull. Biol. Fr. Belg., 114 (1) : 71-99
** ''Note sur les traumas observés chez les tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea)'' de Jacques Fretey, 1980, Rev. fr. Aquar., 8 (4) : 119-128
**{{fr}} ''Premier suivi par satellite en Atlantique d'une tortue luth'' de M. Duron-Dufresne, 1987, ''Compte-rendu de l'Académie des Sciences de Paris'' n°304 (p399-402)
** ''Suivi de luths femelles à partir de la Guyane - Protocole expérimental'', de Jacques Fretey et Jean-Marc Bretnacher, 1984, Argos Newsletter, 19 : 8-9
**{{en}} ''Movements and diving behavior of a leatherback turtle'' de J.A. Keinath et J.A. Musick, 1993, ''Copeia'' n°4 (p1010-1017)
** ''Attaques diurnes et nocturnes de tortues luth par des tabanidés et autres diptères hématophages en Guyane française et au Surinam'' de Jacques Fretey, 1989, L'Entomologiste, 45 (4/5) : 237-244
**{{fr}} ''Structures épithéliales d'existence temporaire portées par les arcs branchiaux chez les embryons de tortue luth (Dermochelys coriacea L.)'' de Albert Raynaud, Jacques Fretey et Monique Clergue-Gazeaun, 1980, Bull. Biol. Fr. Belg., 114 (1) : 71-99
** ''Apports scientifiques à la stratégie de conservation des tortues luth en Guyane Française'' de J. Chevalier, B. Cazelles et M. Girondot, 1998, revue d'ethnobiologie ''JATB''A {{n°|40}} ({{p.|219-238}})
**{{fr}} ''Note sur les traumas observés chez les tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea)'' de Jacques Fretey, 1980, Rev. fr. Aquar., 8 (4) : 119-128
** {{en}} ''The 7000-km oceanic journey of a leatherback turtle tracked by satellite'' de G.R. Hughes, P. Luschi, R. Mencacci et F. Papi, 1998, ''J. Exp. Marine Biology and ecology'' {{n°|209}} ({{p.|209-217}})
**{{fr}} ''Suivi de luths femelles à partir de la Guyane - Protocole expérimental'', de Jacques Fretey et Jean-Marc Bretnacher, 1984, Argos Newsletter, 19 : 8-9
**{{fr}} ''Attaques diurnes et nocturnes de tortues luth par des tabanidés et autres diptères hématophages en Guyane française et au Surinam'' de Jacques Fretey, 1989, L'Entomologiste, 45 (4/5) : 237-244
**{{en}} ''Worldwide population decline of Dermochelys coriacea : are Leatherback Turtles going extinct ?'' de J.R. Spotila, A.E. Dunham, A.J. Leslie, A.C. Steyermark, P.T. Plotkin et F.V. Paladino, 1996, ''Chelonian conservation and biology'' n°2 (p209-222)
**{{fr}} ''Apports scientifiques à la stratégie de conservation des tortues luth en Guyane Française'' de J. Chevalier, B. Cazelles et M. Girondot, 1998, revue d'ethnobiologie ''JATB''A n°40 (p219-238)
**{{en}} ''The 7000-km oceanic journey of a leatherback turtle tracked by satellite'' de G.R. Hughes, P. Luschi, R. Mencacci et F. Papi, 1998, ''J. Exp. Marine Biology and ecology'' n°209 (p209-217)
* Documentaires :
* Documentaires :
** ''Les carnets de bord du commandant Cousteau'', épisode ''L'odyssée de la tortue luth'', dessin animé sorti en DVD en {{date-|janvier 2006}}, 45 minutes (destiné aux enfants)
** {{es}} ''La tortue luth'', film d'Ivan Trujillo Bolio, film mexicain de 1982, 26 minutes : mode de reproduction et causes de sa disparition
** {{fr}} ''Les carnets de bord du commandant Cousteau'', épisode ''L'odyssée de la tortue luth'', dessin animé sorti en DVD en janvier 2006, 45 minutes (destiné aux enfants)

===Pour aller plus loin===

====Articles connexes====
*[[Testudines|Tortues]], [[tortues marines]]
*[[Biodiversité]], [[conservation de la nature]]

==== Liens externes ====
[[Image:Tortue luthHaeckel.JPG|thumb|280px|Tortue luth par [[Ernst Haeckel]] dans ''Kunstformen der Natur'' (1904)]]
* {{fr}} [http://suivi-animal.u-strasbg.fr/luth2.htm Suivi par satellite des migrations des tortues luth par l'université de Strasbourg]
* {{fr}} [http://www.guadeloupe.environnement.gouv.fr/pagepnsp/page_marin/especesproteges/tortues/photos/identification.jpg Exemple de clé de détermination d'espèces de tortues sur ''guadeloupe.environnement.gouv.fr'']
* {{fr}} [http://www.guadeloupe.ecologie.gouv.fr/pagepnsp/page_marin/especesproteges/tortues.htm#luth descriptif de la tortue luth] sur ''guadeloupe.environnement.gouv.fr''
* {{en}} [http://www-comm.pac.dfo-mpo.gc.ca/pages/consultations/leatherback-turtles/documents/Leatherback_Strategy_FINAL(july4)aerial.htm Stratégie de rétablissement] et [http://www-comm.pac.dfo-mpo.gc.ca/pages/consultations/leatherback-turtles/documents/Leatherback_action%20plan_FINAL(aug15).htm plan d'action] mis en place par le [[Canada]] pour la protection des tortues luth.


* {{ADW|Dermochelys_coriacea|''Dermochelys coriacea''}}
* {{NCBI|27794|''Dermochelys coriacea''}}
* {{ITIS|173843|''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761)}}
* {{IUCN|6494|''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761) }}
* {{CITES espèce|animal|Dermochelys|coriacea|(Vandelli, 1761) }}


=== Articles connexes ===
* [[Testudines|Tortues]], [[tortues marines]]
* [[Biodiversité]], [[conservation de la nature]]


=== Liens externes ===
* {{ARKive GES|reptiles|Dermochelys|coriacea}}
* {{Autorité}}
*{{img}} [http://www.wwf.be/fr/juniors/img/visual/news/tortue_luth.jpg Photo de la naissance d'une tortue luth]
* Genre ''Dermochelys'' :
*{{vid}} [http://www.hww.ca/media_f.asp?id=33&cid=0 Introduction à la tortue luth pour adultes et jeunes sur le site canadien ''Faune et flore du pays'']
** {{ADW|Dermochelys|''Dermochelys''}}
** {{CatalogueofLife | 62PMJ | ''Dermochelys'' | consulté le=30 mars 2023 }}
** {{Faunaeur2 | 6e847938-b040-4695-aafb-777301a23114 | ''Dermochelys'' Blainville, 1816 | consulté le=22 mars 2023 }}
** {{ITIS|173842|''Dermochelys'' Blainville, 1816}}
** {{NCBI|27793|''Dermochelys''}}
** {{ReptileDB genre|Dermochelys}}
** {{TOTW genre|Dermochelys}}
** {{UICN taxons | 124181 | Dermochelys | consulté le=5 janvier 2023}}
** {{WRMS|137070|Dermochelys|Blainville, 1816}}
* Espèce ''Dermochelys coriacea'' :
** {{ADW|Dermochelys_coriacea|''Dermochelys coriacea''}}
** {{CITES fr|5409|''Dermochelys coriacea''|consulté le=4 juin 2015}}
** {{CatalogueofLife | 34XB9 | ''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761) | consulté le=15 décembre 2020 }}
** {{CITES species+|4062|Dermochelys coriacea|(Vandelli, 1761)|consulté le=4 juin 2015}}
** {{DORIS|1750|''Dermochelys coriacea''}}
** {{Faunaeur2 | 618f7f0e-1de7-4f15-91fd-d03bde3fd431 | ''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761) | consulté le=22 mars 2023 }}
** {{ITIS|173843|''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761)}}
** {{NCBI|27794|''Dermochelys coriacea''}}
** {{ReptileDB espèce|Dermochelys|coriacea|(VANDELLI, 1761)}}
** {{TFTSG}}
** {{TOTW espèce|Dermochelys coriacea}}
** {{UICN|6494|''Dermochelys coriacea''|consulté le=4 juin 2015}}
** {{WRMS espèce|137209|Dermochelys coriacea|(Vandelli, 1761)}}
* {{lien web| langue=fr |titre=La tortue luth|site=Satellites balises et petits chercheurs|url=http://suivi-animal.u-strasbg.fr/luth.htm|éditeur=[[université de Strasbourg]] |id=uStras}}
* {{Lien web |langue=en |titre=Leatherback turtle |url=http://www.panda.org/about_wwf/what_we_do/species/about_species/species_factsheets/marine_turtles/leatherback_turtle/index.cfm |site=[[World Wide Fund for Nature|WWF]] |consulté le=19 juin 2015 |id=wwf }}.
* {{lien web|url=http://www.guadeloupe.environnement.gouv.fr/pagepnsp/page_marin/especesproteges/tortues/photos/identification.jpg|titre=Exemple de clé de détermination d'espèces de tortues|site=guadeloupe.environnement.gouv.fr}}
* {{lien web|url=http://www.guadeloupe.ecologie.gouv.fr/pagepnsp/page_marin/especesproteges/tortues.htm#luth|titre=Descriptif de la tortue luth|site=guadeloupe.environnement.gouv.fr}}
* <!-- CES DEUX LIENS SEMBLENT MORTS -->{{lien web|langue=en|url=http://www-comm.pac.dfo-mpo.gc.ca/pages/consultations/leatherback-turtles/documents/Leatherback_Strategy_FINAL(july4)aerial.htm|titre=Stratégie de rétablissement}} et {{lien web|url=http://www-comm.pac.dfo-mpo.gc.ca/pages/consultations/leatherback-turtles/documents/Leatherback_action%20plan_FINAL(aug15).htm|titre=plan d'action}} mis en place par le [[Canada]] pour la protection des tortues luth.
* {{Img}} [http://www.wwf.be/fr/juniors/img/visual/news/tortue_luth.jpg Photo de la naissance d'une tortue luth]
* {{INPN|77367|''Dermochelys coriacea'' (Vandelli, 1761)}}
* {{fr}} [https://www.hww.ca/fr/faune/poissons-amphibiens-reptiles/la-tortue-luth.html La tortue luth dans Faune et flore du pays (Canada)]
* {{Vidéo}} [https://www.dailymotion.com/video/x5zjrc6 Les tortues Luth de Yalimapo] (en forte voie de régression), CNRS, sur dailymotion
* {{Vidéo}} [''2 minutes en Guyane : la tortue luth'', Dans les forêts de Guyane, 2019, 2 min 43 s ([https://www.youtube.com/watch?v=4mRreWtqY1M épisode sur youtube])


{{Palette|Tortue}}
{{Article potentiellement de qualité | oldid=16513696 | date=4 mai 2007 }}
{{Portail|herpétologie|biologie marine}}
[[Catégorie:Testudiné (nom vernaculaire)]]
{{Article de qualité|oldid=18115824|date=4 juillet 2007}}
[[Catégorie:Dermochélyidé]]
[[Catégorie:CITES annexe I]]


[[Catégorie:Tortue (nom vernaculaire)]]
[[bg:Кожеста костенурка]]
[[Catégorie:Dermochelyidae]]
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[[de:Lederschildkröte]]
[[en:Leatherback Sea Turtle]]
[[eo:Leddorsa kelonio]]
[[es:Dermochelys coriacea]]
[[fi:Merinahkakilpikonna]]
[[he:צב ים גילדי]]
[[it:Dermochelys coriacea]]
[[ms:Penyu Belimbing]]
[[nl:Lederschildpad]]
[[no:Havlærskilpadde]]
[[pl:Żółw skórzasty]]
[[pt:Tartaruga-de-couro]]
[[tr:Deri sırtlı deniz kaplumbağası]]

Dernière version du 16 décembre 2024 à 20:16

Dermochelys coriacea

Dermochelys coriacea
Description de cette image, également commentée ci-après
Tortue luth après la ponte.
Classification TFTSG
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Chelonii
Ordre Testudines
Sous-ordre Cryptodira
Famille Dermochelyidae

Genre

Dermochelys
Blainville, 1816

Synonymes

  • Sphargis Merrem, 1820
  • Coriudo Fleming, 1822
  • Chelyra Rafinesque, 1832

Espèce

Dermochelys coriacea
(Vandelli, 1761)

Synonymes

  • Testudo coriacea Vandelli, 1761
  • Testudo arcuata Catesby, 1771
  • Testudo lyra Bonnaterre, 1789
  • Testudo marina Wilhelm, 1794
  • Testudo tuberculata Pennant in Schoepff, 1801
  • Testudo lutaria Rafinesque, 1814
  • Dermatochelys porcata Wagler, 1833
  • Dermochelys atlantica Duméril & Bibron, 1835
  • Sphargis coriacea schlegelii Garman, 1884
  • Sphargis angusta Philippi, 1899

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A2bd : Vulnérable

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 04/02/1977

La Tortue luth (Dermochelys coriacea), unique représentant du genre Dermochelys, est une espèce de tortues de la famille des Dermochelyidae.

C'est la plus grande des sept espèces actuelles de tortues marines et la plus grande des tortues de manière générale.

Elle ne possède pas d'écailles kératinisées sur sa carapace, mais une peau sur des os dermiques. C'est le seul représentant contemporain de la famille des Dermochelyidae.

La Tortue luth fréquente tous les océans de la planète, mais sa survie est gravement menacée par le braconnage, les filets de pêche, la pollution et l'artificialisation du littoral et par le réchauffement climatique car la température du sable influence le sexe de la future tortue. Elle figure sur la liste rouge de l'UICN des espèces en voie de disparition et fait l'objet de conventions et de programmes internationaux de protection et de conservation.

Description

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Morphologie

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Le trait le plus remarquable de la tortue luth est sa silhouette en forme de coque de navire renversé, traversée de sept carènes, avec son dos recouvert d'une carapace de peau, à l'aspect de cuir, de couleur bleue très foncé, moucheté de petits points blancs. La face ventrale de l'animal est de couleur rosé sombre, traversée par trois carènes peu marquées[1]. Par ailleurs, sa simple taille la distingue des autres tortues marines.

  • La tête est très grande, ce qui contraste avec un museau peu développé. Sur le bec supérieur, on peut observer une pointe médiane très marquée entourée de deux grandes encoches[2]. L'intérieur de la bouche est occupé par une multitude de cônes, utilisés aussi bien pour l'oxygénation[3] que l'alimentation.
  • Ses membres sont fortement aplatis et transformés en palettes natatoires appelées nageoire ou rames, ils sont dépourvus de griffes; ses nageoires antérieures sont en outre très longues en comparaison de celles des autres tortues de mer, elles font plus de la moitié de la longueur de la carapace.
  • Un large cou relie la tête aux épaules. Il ne permet pas à cette espèce de rentrer complètement sa tête à l'intérieur de sa cuirasse.
  • La queue est de forme conique ; elle est rehaussée par une base épaisse et possède parfois un pli qui prolonge la carène vertébrale de la carapace.

La couleur de la peau de l'animal est d'un bleu très foncé. Elle est brillante et lisse, ce qui lui donne l'aspect du cuir. Les carènes de la dossière sont soulignées par un éclaircissement de la peau. Tout son corps est parsemé de petits points blanchâtres. Le plastron est rosé et plutôt sombre. La carène de la queue, quand elle existe, est également blanchâtre.

La tête de l'animal présente une tache, de couleur blanche à rosée, correspondant à un chanfrein. Cette tache a une forme unique pour chaque individu et permet leur identification sur photo[4] .

Taille et poids

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À l'éclosion les bébés tortues mesurent 7 à 8 cm et pèsent seulement quelques dizaines de grammes[5].

Le ministère Pêches et Océans Canada a mesuré un poids moyen de 400 kg pour une longueur courbe de la carapace de 1,50 mètre, pour les individus adultes dans les eaux nationales de l'océan Atlantique[6]. En Guyane, sur les sites de pontes et dans les eaux françaises, l'Office français de la biodiversité indique une moyenne de 400 kg pour le poids et une longueur d'environ 1,60 m[5]. Le plus gros spécimen, mesuré au Pays de Galles, pesait 915 kg et dépassait 2,20 m de longueur[7].

crâne de tortue luth

Le squelette des tortues est caractérisé par un crâne anapside (avec une seule fosse pour les orbites)[8]. Les ceintures pelviennes et scapulaires sont positionnées à l’intérieur de la cage formée par les côtes[9].

La cuirasse dorsale est appelée « Dossière »

La partie ventrale de la carapace est appelée « plastron ».

Chez la tortue luth, la structure osseuse de la carapace est réduite à une mosaïque de petits osselets irréguliers[10], insérées dans une plaque de tissu conjonctif épais[11]. Les plus gros de ces osselets sont tuberculés et disposés en lignes. Ces lignes, visibles sous la peau, forment les crêtes ondulées appelées carènes qui filent de la tête vers la queue de l'animal[1].

squelette (vu de face), au Musée d'histoire naturelle de Göteborg.

Cette carapace profondément transformée n’est pas attachée à la colonne vertébrale et aux côtes mais en est séparée par une couche adipeuse. Du côté externe elle est complètement dépourvue de toute couverture d’écailles. La protection du dos est en revanche assurée par un épaississement marqué de la peau, qui forme ainsi une pseudo-carapace lisse ayant l'aspect du cuir. C'est un caractère unique chez les tortues actuelles, toutes les autres espèces possédant des écailles kératinisées sur une carapace osseuse[12].

Les os des mains sont fins, on n'observe pas d'épaississement liés à l'adaptation à la vie aquatique.

Physiologie

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Longévité

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Une tortue luth peut a priori vivre plus de 50 ans[13].

Capacité de plongée

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La tortue luth est une excellente plongeuse puisque des scientifiques ont relevé plusieurs observations de tortues luth jusqu'à 1 300 m de profondeur pour des plongées de 4 938 s[14] (soit plus de 80 min).

La tortue luth peut rester jusqu'à quatre-vingts minutes en plongée, en partie grâce à l'extraction de l'oxygène de l'eau à l'aide de longues papilles situées dans sa gorge et à la récupération d'oxygène dissous dans certains de ses tissus[13].

Résistance au froid

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Avec un rythme métabolique trois fois supérieur à un reptile de cette dimension et l'isolation fournie par son corps massif et gras, la tortue luth peut supporter des eaux froides. La température de son corps peut être supérieure de 18 °C[15] à celle de l'eau dans laquelle elle évolue. Ses nageoires l'aident également à conserver la chaleur. Elles fonctionnent comme des échangeurs de chaleur à contre-courant, c'est-à-dire que les artères chaudes réchauffent les veines froides. Allié à sa carapace résistante à de fortes pressions[13], cela lui permet de plonger à plus de 1 200 m de profondeur[15].

Éthologie et écologie

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Plusieurs études de suivi par satellite pour connaître leur migration furent effectuées notamment par le CNRS et l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor qui équipèrent des tortues luth de balises Argos[16].

Le comportement de migration des tortues luth peut être découpé en deux périodes :

  • Pendant la saison de ponte, entre deux pontes les tortues luth migrent à faible distance généralement de façon passive et sans s'alimenter, pour réduire les dépenses en énergie. Ce comportement connaît une exception pour les individus se reproduisant en Guyane et sur l'île de Sainte-Croix dans les Caraïbes, qui se nourrissent de façon apparemment opportuniste, en plongée profonde et active. Une perte de poids d'environ 11% de la masse corporelle a lieu pendant cette période. Le domaine vital est plus grand que chez les autres espèces de tortues marines pendant cette période inter-ponte, les femelles luth s'éloignent davantage des plages (entre 50 et 200 km, pour la population atlantique). Les plongées sont courtes et peu profondes, que ce soit dans l'Atlantique ou le Pacifique; cependant une grande variabilité de comportement a été observé selon les individus, dans plusieurs études[17].
  • Après la ponte vient une phase de transit, en passant par des zones pauvres en nourriture, pour rejoindre les zones d'alimentation dans des eaux tempérées, que ce soit dans l'Atlantique ou le Pacifique. Les tortues luth semblent privilégier des zones de fronts océanique, où des eaux aux caractéristiques contrastées se rencontrent, par exemple la zone de rencontre entre les eaux glaciales du courant du Labrador et les eaux chaudes du Gulf Stream dans l'Atlantique nord ou le long du courant de Kuroshio dans le Pacifique[18]. Ce sont des zones où le zooplancton est susceptible de se concentrer en masse.

Cette espèce parcourt, ainsi, plusieurs milliers de kilomètres lors de ses voyages transocéaniques pour rejoindre ses aires d'alimentation en méduses. Elles progressent en s'orientant à l'aide du champ magnétique terrestre[19].

Alimentation

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La méduse constitue la majeure partie de l'alimentation de la tortue luth[20], mais elle peut également se nourrir de salpes, de poissons, de crustacés, de calmars, d'oursins et même de certains végétaux, dont des algues (surtout consommées par les jeunes spécimens). Elle peut consommer quotidiennement une quantité de méduses égale à son propre poids[21], soit jusqu’à 50 individus de grande méduse Rhizostoma pulmo[22]. La tortue luth a donc un rôle crucial dans l'équilibre écologique mais aussi économique du fait de son alimentation[23]. En effet, en consommant des méduses, elle réduit leur nombre et ces dernières consomment donc moins de poisson, ce qui laisse de nouvelles opportunités pour les pêcheurs. Elle aurait une influence positive sur les populations de poissons, les méduses étant d'importants prédateurs d'alevins[24].

Les tortues n'ayant pas de dents et les méduses étant difficiles à déchiqueter, les scientifiques se sont demandé[25] comment les tortues luth pouvaient s'alimenter avec ces animaux. On a découvert que l'œsophage de la tortue luth, tapissé d'épines, avait pour fonction le dépeçage des proies.

Prédateurs

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Juvénile de tortue luth (Floride).

La prédation animale est importante lors de l'éclosion des œufs car le jeune animal de quelques centimètres à la naissance est menacé par les crabes, caïmans, oiseaux et mammifères s'aventurant sur les plages (par exemple, les coatis[26]). Mais, les œufs sont aussi directement menacés par les insectes et, en Guyane française notamment, par la courtilière[27]. Une fois arrivées à l'eau, les jeunes tortues luth ne sont pas encore en sécurité, elles deviennent les proies des pieuvres et gros poissons.

Reproduction

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Comme les tortues luth ne s'approchent des côtes que pour pondre et préfèrent les grands fonds, elles sont qualifiées de pélagiques.

La maturité sexuelle de l'animal n'est pas bien définie, mais selon certains scientifiques elle pourrait être atteinte vers l'âge de 6 ans[13] ; pour d'autres, elle se situe entre 10 et 12 ans. Les jeunes spécimens sont très difficilement observables et aucun élevage en captivité n'a pu être réussi. En effet, les tortues luth ne peuvent nager à reculons, et en aquarium se heurtent donc sans cesse contre les parois. De plus les mâles ne retournent jamais sur leur lieu de naissance ce qui empêche un décompte de leur population. L'accouplement est également très délicat à observer, aucun scientifique n'en a eu l'occasion, on ignore même où il a lieu dans la majorité des cas. Il est admis, à partir de différents témoignages[3], que le mâle s'accroche au dos de la femelle avec ses nageoires souples. En cas d'alerte, l'accouplement s'arrête et les tortues se séparent, ce qui expliquerait aussi, en partie, les difficultés d'observation précédemment relevées.

Une seule fécondation pourrait suffire à 4 à 10 pontes. Le record observé par des scientifiques est de 17 pontes[3]. Elles sont toujours espacées de 10 à 15 jours. Elles se déroulent de mars à juillet dans l'océan Atlantique et de septembre à mars dans l'océan Pacifique. Elles ont lieu en bas des plages, à marée haute, généralement de nuit. La nidification se déroule en sept phases[28] :

  • L'ascension : la femelle rejoint le haut de la plage, à la lisière de la végétation, en 10 minutes environ.
  • Le balayage : elle déblaie le sable avec ses pattes pendant un quart d'heure.
  • Le creusement : elle creuse un trou jusqu'à 80 cm de profondeur avec ses pattes arrière ; l'opération prend environ 25 minutes.
  • La ponte : cette étape est accompagnée de respirations rauques et s'effectue par salves ; elle dure une vingtaine de minutes ; la présence de l'homme ne peut plus la perturber ; les yeux de l'animal sécrètent une substance gélatineuse, a priori, pour évacuer le sel accumulé par son organisme à cause de son mode d'alimentation.
  • Le rebouchage : les pattes postérieures ramènent le sable sur les œufs et les nageoires postérieures le tassent pendant une petite dizaine de minutes.
  • Le camouflage : pendant 20 minutes, la tortue pivote sur elle-même pour cacher les traces de son passage.
  • Le retour à l'eau : parfois direct, parfois indirect, la tortue luth peut effectuer des boucles avant son départ.

Fichier audio
Sons émis par l'animal, sur la plage, en fin de ponte
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Une tortue luth peut pondre plus de 1 000 œufs en une année. Ils sont de couleur blanche, mesurent environ 50 mm de diamètre et possèdent une membrane souple[24]. Ils sont accompagnés d'œufs stériles sans jaune, de diamètre inférieur aux œufs viables. Les scientifiques ne s'accordent pas à comprendre leur utilité dans le nid, même s'ils représentent presque la moitié de la ponte.

L'incubation varie de 60 à 70 jours et a lieu à plus de 26 °C. En dessous de cette température, les œufs ne se développent pas. La détermination sexuelle dépend de la chaleur du nid[29]. Entre 26 et 30 °C, c'est l'incubation classique, produisant un mélange de mâles et femelles. Au-dessus de 30 °C, les tortues ne seront que des femelles.

À l'éclosion, le spécimen mesure de 7 à 8 centimètres de longueur[30]. Il possède des nageoires antérieures surdimensionnées[30]. Il est alors une proie facile pour de nombreux prédateurs. Le premier instinct de la tortue luth est de se diriger vers le point le plus brillant à l'horizon : la mer (qui reflète les rayons solaires), où de nouveaux dangers l'attendent.

Distribution et lieux de ponte

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Répartition des lieux de ponte de la tortue luth

Fond bleu : présence de tortues luth
Point jaune : lieux de ponte secondaires
Point rouge : lieux de ponte principaux[3] (listés ci-dessous)
- Australie (Queensland)
- Costa Rica
- États-Unis (Floride)
- Guyana
- Guyane française
- Malaisie
- Suriname
- Trinidad-et-Tobago (Trinidad)

La tortue luth est observable dans tous les océans du monde, sous des latitudes observées à plus de 60° au nord[31] c'est-à-dire jusqu'au cercle polaire arctique. Des études précises sont effectuées pour connaître précisément leurs migrations[32].

Comme la plupart des tortues marines, elle ne s'aventure sur la terre ferme que pour pondre ses œufs.

De nombreux lieux de ponte autrefois fréquentés par les tortues luth ne le sont presque plus ou plus du tout[3], comme la Sicile, la Turquie, la Libye ou Israël.
Si la morphologie ou les couleurs des tortues luth ne permet pas de les différencier selon leurs groupes régionaux, des analyses ADN marquent des différences entre celles du Pacifique-ouest, du Pacifique-est et de l'Atlantique[23].

Systématique et taxonomie

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Description originale

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Tortue luth par Ernst Haeckel dans Formes artistiques de la nature (1904).
  • Vandelli, 1761 : Epistola de holothurio, et testudine coriacea ad celeberrimum Carolum Linnaeum equitem naturae curiosum Dioscoridem II. Conzatti, Padua.
  • Blainville, 1816 : Prodrome d'une nouvelle distribution systématique du règne animal. Journal de Physique, de Chimie et d'Histoire Naturelle, vol. 83, p. 244-267 (texte intégral).

Classification phylogénétique

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La tortue luth fait partie de l'ordre des Testudines et de la famille des Dermochelyidae, c'est le seul représentant actuel de cette famille[33]. On pense que la différenciation qui allait donner naissance à la lignée des Dermochelyidae et des Cheloniidae s'est faite, dès le début de la colonisation marine par les tortues au Crétacé entre 100 et 150 Ma[34].

Les principaux groupes évolutifs relatifs sont décrits ci-dessous par phylogénie[35] selon Hirayama (1997, 1998), Elliott, Irby et Hutchinson (1997), Moody (1997), Hooks (1998) et Lapparent de Broin (2000) :

-o Chelonioidea
 |--o Cheloniidae, les tortues marines
 `--o Dermochelyoidea
    |--o †Thalassemyidae 
    `—o 
       |--o Dermochelyidae Fitzinger, 1843
       |  `--o
       |     |--o Cardiochelys  
       |     `—o
       |        |--o Protosphargis Capellini, 1884
       |        `--o
       |           |--o Eosphargis Lydekker, 1889
       |           `--o  
       |              |--o Psephophorus Meyer, 1847
       |              |--o Mesodermochelys Hirayama & Chitoku, 1996
       |              `--o Dermochelys Blainville, 1816
       `—o Protostegidae Cope, 1872, au moins une quinzaine de taxons dont l'Archelon

Légende : = éteint

La taxonomie de cette tortue a suivi l'évolution des connaissances sur la phylogénétique des tortues, qui a défini petit à petit des taxons plus précis. Cette espèce s'est donc retrouvée, tour à tour, classifiée dans les Testudines, Testudinata et Chelonia. Certains auteurs l'ont même classée dans le sous-ordre créé pour l'occasion des Athecae[36],[37]. Mais il a été montré qu'elles étaient proches des autres tortues marines et placées dans la même super-famille[38].

Noms vernaculaires

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La forme ressemblante du carambole donne à la tortue son nom malais.

La tortue luth porte des noms différents selon les pays du monde mais la plupart se rapporte à la forme particulière de sa carapace. Si l'on compare, dans la langue française et dans la langue italienne (italien : liuto), la forme de la tortue à celle d'un luth, c'est vraisemblablement à cause de son éperon supercodal très développé.

En anglais (leatherback sea turtle) et en allemand (Lederschildkröten), c'est l'aspect de cuir qu'a sa peau qui lui a donné ses noms vernaculaires.

En malais, c'est sa forme, à nouveau, qui lui vaut son nom de penyu belimbing, soit en français : « tortue carambole ».

On retrouve de multiples dénominations de la tortue luth dans la langue créole guyanais :

  • toti cui (tortue cuir) ;
  • toti fran (tortue franche) ;
  • toti cerkeil (tortue cercueil).

Les habitants de la Guadeloupe la nomment aussi bataklin[39].

En kali'na, langue des amérindiens vivant près des grands sites de pontes en Guyane française et au Suriname, le nom de la tortue luth est kawana. Ce nom pourrait avoir été emprunté en français pour désigner la caouanne, une autre tortue marine Caretta caretta[40].

Régression et risque d'extinction

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Estimation de population et statut de conservation

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L'institut « Pêche et Océan Canada » estimait, en 2004, que la population de tortue luth dépassait probablement les 100 000 individus dans l'Atlantique[41].

L'espèce est classée Vulnérable au niveau mondial[42], mais deux sous-populations sont en danger critique d'extinction, celle de l'ouest du Pacifique avec 1438 individus, et en déclin[43] et celle du sud-ouest de l'océan Indien avec ses 148 individus[44].

En Thaïlande, au sud-ouest de l'océan Indien dans la mer d'Andaman, de à , conséquence du confinement lié à la pandémie de Covid-19 et de la quasi-absence de touristes sur les plages, les tortues luths ont pondu dans 11 nids[45] (événement qui ne s'était plus produit depuis 5 ans et nombre de nids le plus élevé de ces vingt dernières années)[46].

En Guyane, où se situe le principal site de ponte de l'espèce, le nombre d’événements de ponte par saison a chuté, passant de 50 000, dans les années 1990 à seulement 200 en 2018 selon un chercheur du CNRS, spécialiste de l'espèce[47]

Menaces anthropiques

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Les activités humaines sont responsables du fait que la tortue luth soit une espèce en danger de disparition. La première cause est la pollution des océans. L'hypothèse principale est que les tortues luth confondent les sacs en polyéthylène avec des méduses. Elles les mangent et ne peuvent les régurgiter, ce qui leur provoque des occlusions gastriques ou intestinales. C'est la plus grande cause de mortalité de l'animal[3]. Les déchets majoritairement ingurgités par les tortues luth sont les déchets flottants en plastique[48], suivi par les autres déchets plastiques et le matériel de pêche (bouts de cordage, de filets ou hameçons). Les quantités de plastique ingérées ont probablement rapidement augmenté entre 1960 et 1980 avant de se stabiliser. En 1987, 44 % des tortues luth adultes avait ingurgité du plastique, selon les estimations disponibles à cette date. L'ingestion de plus faibles quantités de plastique a également des effets sublétaux comme une perturbation générale du système digestif, une accumulation de gaz intestinaux liée à un dysfonctionnement de l’absorption des lipides, l'affaiblissement du système immunitaire, endocrinien et reproducteur à cause des polluants chimiques divers contenus dans les plastiques. Les tortues luth sont très susceptibles d'ingérer du plastique, car les déchets se concentrent dans les mêmes zones que leurs proies, zones privilégiées pour l'alimentation[49] .

Un autre facteur est la multiplication des filets de pêche[25] qui piègent sous l'eau les tortues et provoquent leur mort par noyade. En effet, la tortue luth, étant incapable de nager à reculons, ne peut s'en libérer. Cet autre facteur prend de plus en plus d'ampleur lorsque l'on sait qu'une bonne partie des déchets marins de nature anthropique sont aujourd'hui des filets usagés, des câbles et cordages, des anciennes lignes de pêche, etc. On pourra aussi noter que les tortues ont tendance à s'en rapprocher pour manger des proies déjà entravées dans ces obstacles ou juste par curiosité.

On peut ajouter la réduction de son espace disponible, notamment la perturbation des lieux de ponte par les constructions littorales, par exemple.

Enfin, la prédation humaine, en elle-même, est traditionnellement faible car la chair de l'animal n'est pas considérée comme comestible. Même si cela prête à controverse[20], il semblerait que la tortue luth soit l'une des deux tortues dont la chair est toxique. Elle contiendrait de la chelonitoxine, et les symptômes liés à sa consommation vont de la nausée ou du vomissement jusqu'au coma, voire à la mort. Pourtant, la prédation a tout de même augmenté puisque les œufs de l'animal, déjà utilisés traditionnellement dans l'alimentation des Kali'nas ou des Indonésiens[27], sont devenus la cible de nombreux braconniers. En effet, les œufs de tortue luth sont considérés comme aphrodisiaques au Mexique[50]. La chasse de l'animal en lui-même est parfois même constatée. Au Togo[51], notamment, des féticheurs réduisent la carapace de l'animal en poudre, la mêlent à du miel et s'en servent comme remède contre les syncopes infantiles. La graisse est utilisée contre les rhumatismes. Les carapaces, par ailleurs, sont aussi parfois utilisées dans l'art traditionnel local (une centaine d'entre elles sont exposées au Musée de Géologie de l’Université de Togo). Dans certains pays[Lesquels ?], les femelles sont tuées et leur peau est transformée en bijoux et autres souvenirs touristiques[52].

Représentation en trois dimensions de tortue luth au musée de Stralsund.

La tortue luth est une espèce protégée par de nombreuses conventions internationales, notamment par son inscription à l'annexe I de la CITES[23].

En France, elle est intégralement protégée (vente ou chasse) depuis l'arrêté ministériel du [53]. Malgré cette législation, le comité français de l'UICN n'a pu que déclarer la tortue luth au statut DD faute de données sur sa présence sur le territoire français métropolitain[54].

Au Canada, elle est désignée depuis 1981 comme espèce en voie de disparition à cause de son déclin mondial très important (supérieur à 70 % en quinze ans selon le COSEPAC)[55]. Son déclin au Canada serait majoritairement dû aux prises accidentelles dans la pêche commerciale[55]. Au Québec, la tortue luth obtient un statut de protection dû à sa présence dans le Golfe du Saint-Laurent. Elle est désignée comme espèce menacée puisque le gouvernement corrobore son danger de disparition à l'échelle mondiale. Il s'avance, en plus, en disant qu'à son rythme d'extinction, l'espèce sera éteinte d'ici 20 ans[56].

Aux États-Unis, le service de la faune et des poissons (United States Fish and Wildlife Service) désigne l'espèce comme en voie de disparition (endangered)[57].

Des mesures ont été prises pour mieux étudier l'animal et ainsi, le protéger, comme la mise en place de suivis par télémétrie et balises Argos[58]. De plus, la plage où a lieu le plus grand nombre de pontes en Afrique, au Gabon, est officiellement protégée à la suite de la création du Parc national Mayumba[59]. Le WWF propose quatre mesures principales de protection de la tortue luth[23] :

  • protéger les lieux de pontes en créant des zones protégées ;
  • faire de la prévention près de ces lieux ;
  • faire de la tortue luth un attrait touristique dans certaines régions ;
  • limiter la présence de filets de pêche près de la côte.

Parallèlement, des tentatives sont menées pour localiser les points de rencontre entre tortues luth et pêcheries[60] pour réduire les prises accidentelles de l'animal dans les filets des pêcheurs. Les chercheurs[Qui ?] ont identifié des points de regroupement importants des tortues et tentent de réduire l'activité de pêche dans ces endroits[Où ?].

Tortue luth dans la culture

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La forme particulière de la carapace de la tortue luth a influencé l'art populaire de certaines civilisations. Ainsi, les Indiens Seri, en Californie, pensent que le monde avait commencé son développement sur le dos d'une tortue luth géante. Par coutume, ils peignent les squelettes des tortues luth retrouvées mortes[13].

La tortue luth est un animal emblématique[61] parmi les tortues marines et son image est souvent utilisée :

Notes et références

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  1. a et b « Tortue luth », sur Encyclopédie Larousse en ligne (consulté le )
  2. Alain Diringer (préf. Marc Taquet), Mammifères marins et reptiles marins de l'océan Indien et du Pacifique, Éditions Orphie, , 272 p. (ISBN 979-10-298-0254-6), Tortue luth pages 173-175
  3. a b c d e et f Bonin, Devaux, Dupré.
  4. Serre-Collet Françoise, Maran Vincent et Fey Laurent, « Tortue luth - description », sur DORIS Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques,
  5. a et b ONCFS-OFB de Guyane, « Tortue luth » (consulté le )
  6. Pêches et Océans Canada, « Tortue luth (population de l'Atlantique) », sur le site officiel Canada.ca, (consulté le )
  7. J Speybroeck, W Beukema, B Bok et J Van Der Voort (trad. de l'anglais), Guide Delachaux des amphibiens et reptiles de France et d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 432 p. (ISBN 978-2-603-02534-5)
  8. Christine, Marie-France de Matteis, Carnet de clinique des reptiles (Thèse pour le doctorat vétérinaire), faculté de médecine de Créteil, , 31-169 p. (lire en ligne)
  9. Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, Belin, , 3e éd., 560 + annexes, p. 375-376
  10. (en) Jeffrey Beane, Alvin L. Braswell, Joseph C. Mitchell, William Palmer et Julian R Harrison III, Amphibians & Reptiles of the Carolinas and Virginia, University of North Carolina Press, , 2e éd., 288 p. (ISBN 978-0-8078-7112-6 et 978-0-8078-9825-3, présentation en ligne)
  11. Guillaume Lecointre, Corinne Fortin et Marie-Laure Le Louarn Bonnet, Guide critique de l'évolution, Humensis, , 435-436 p.
  12. Museum d'histoire naturelle - Groupe tortues marines de France, « Les tortues marines - Espèces - Classification », sur le site officiel de l'équipe de recherche,
  13. a b c d et e Univ. Strasbourg.
  14. (en) « Leatherback Sea Turtle », sur The Pinguiness book.
  15. a et b « Tortue luth », site canadien Faune et flore du pays.
  16. « Le suivi par satellite », sur Satellite balise et petit chercheur, université de Strasbourg.
  17. (Chambault 2017, chapitre 4)
  18. (Chambault 2017, chapitre 6)
  19. « L'influence de la météo sur la tortue luth », sur site canadien « Espace pour les espèces »
  20. a et b ADW, 2007.
  21. « À propos de la tortue luth », site canadien Espace pour les espèces.
  22. René Márquez M. et M.-L. Bauchot, Les tortues, FAO (lire en ligne)
  23. a b c et d WWF.
  24. a et b (en) « Leatherback biology », Nova Scotia Leatherback Turtle Working Group.
  25. a et b « Biologie de la tortue luth », Éducnet.
  26. « À la découverte des tortues marines... », Terres de Guyane.
  27. a et b « Rapport d'activité » de la réserve naturelle de l'Amana de Noémi Morgensterne (2003).
  28. « La nidification de la tortue luth » de Jacques Fretey et J. Lescure, étude en Guyane française, Revue de zoologie africaine n°2 p125-132 (1988).
  29. « Sensibilité à la température de la différenciation sexuelle chez la tortue luth - Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761) » de F. Rimblot-Baly, J. Lescure, J. Fretey et C. Pieau, Ann. sci. nat. - Zool. biol. anim. volume 8 n°4 p277-290 (2p) (1986,1987).
  30. a et b « Tortue luth », La Tortue Facile.
  31. (en) J.F. Willgohs, « Occurrence of the leathery turtle in the northern north sea and off western Norway », Nature, vol. 179,‎ , p. 163-164 (1957) (résumé).
  32. (en) James M, Myers R et Andrea Ottensmeyer C, « Behaviour of leatherback sea turtles, Dermochelys coriacea, during the migratory cycle », Proceeding of the royal society B, vol. 1572, no 272,‎ (DOI 10.1098/rspb.2005.3110, lire en ligne).
  33. TFTSG, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  34. (en) « SWOT rapport ».
  35. (en) Dermochelyoidea - Leatherback turtles and relatives, Mikko's Phylogeny Archive.
  36. (en) K.P. Schmidt, A check list of North American amphibians and Reptiles., Univ. of Chicago, .
  37. (en) A.F. Carr, Handbook of turtles : The turtles of the United States, Canada and Baja California., Comstock Publ. Assoc., .
  38. Gaffney 1975, p. 416-436.
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  40. « Du nom indigène des îles de l'archipel des Antilles » de Thierry L'Étang, note (92).
  41. MPO, « Évaluation des dommages acceptables à la tortue luth dans les eaux canadiennes de l’Atlantique » [doc], (consulté le ) : « On ne sait pas quel est l’effectif de la population de tortue luth de l’Atlantique, mais il dépasse vraisemblablement plusieurs centaines de milliers d’animaux »
  42. (en) Wallace B, Tiwari M et Girondot M, « Dermochelys coriacea . The IUCN Red List of Threatened Species », sur Liste rouge de l'UICN,
  43. « Dermochelys coriacea (West Pacific Ocean subpopulation) », sur Liste rouge de l'UICN,
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  45. Reuters, « Des tortues rares viennent nicher sur les plages désertes de Thaïlande », sur lepetitjournal.com, Le petit journal de Bangkok,
  46. Elsa P. (photogr. Cœurs de Nature / Jobard / Sipa), « Thaïlande : sur les plages désertées par les touristes, une espèce rare de tortue revit. », sur ladepeche.fr, La Dépêche du Midi,
  47. Fabrice Pouliquen, « Survivre plutôt que se reproduire… Les tortues luth face au dilemme du changement climatique ? », sur site d'information français,
  48. Anaëlle BERRE, « La tortue luth échouée sur une plage du Finistère avait ingéré beaucoup de déchets plastiques », sur Ouest-France, (consulté le )
  49. Florence Dell’Amico et Delphine Gambaiani, Bases scientifiques et techniques en vue de l'élaboration d'un objectif de qualité environnemental pour l'impact des déchets sur les tortues marines en Europe (rapport d'étude (et méta-étude)), IFREMER, , 53+annexes (lire en ligne)
  50. (es) « La tortue luth » d'Ivan Trujillo Bolio, film mexicain (1982), 26 minutes.
  51. « La tortue luth, un reptile recherché pour ses vertus médicinales et sa chair », xalima.com (site d'actualité sénégalais).
  52. Loi sur les espèces en péril : Tortue luth sur le site Pêche et océans Canada.
  53. Arrêté du fixant la liste des tortues marines protégées dans le département de la Guyane.
  54. [PDF] « Une espèce de reptiles et une espèce d’amphibiens sur cinq risquent de disparaître de France métropolitaine selon la Liste rouge des espèces menacées », Union internationale pour la conservation de la nature.
  55. a et b « Tortue luth », Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
  56. « Tortue luth », site officiel du Ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec.
  57. (en) « Leatherback Sea Turtle », United States Fish and Wildlife Service.
  58. On peut suivre des tracés de migration sur Internet présentés sous forme de course (« À fond entre Las Baulas et les Galapagos », 20 minutes).
  59. (en) Site officiel du Mayumba National Park.
  60. « La localisation des points de rencontre entre tortues luth et pêcheries : une stratégie innovante pour la mise en place de mesures de protection », Information hospitalière.
  61. « Dynamique des populations et des communautés d'arthropodes », Écologie, Évolution et Systématique, Université Paris-Sud.
  62. « La tortue luth », Stamps on the web.
  63. « Catalogue de cotations de timbres de France », page 482, éditions Dallay (2005-2006).
  64. Une capture d'écran sur Jeuxvideo.com.
  65. (en) Une capture d'écran sur clubic.com.

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Bibliographie

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De nombreux media traitent exclusivement ou en partie de la tortue luth, en voici une liste non exhaustive (parmi lesquels ceux cités ci-dessus qui y sont reportés) :

  • Philippine Chambault, Distribution et comportement de plongée des tortues marines de Guyane française sous l’influence des structures océanographiques (Thèse pour le grade de docteur en écologie / éthologie), Université de Strasbourg, , 299 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Études :
  • Livres :
  • Articles :
    • Étude des écosystèmes guyanais VII : Mensurations de tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea) en Guyane française de Jacques Fretey, 1978, Bull. Soc. Zool. Fr., 103 (4) : 518-523.
    • Les pontes de la tortue luth (Dermochelys coriacea) en Guyane française de Jacques Fretey, 1988, Rev. Ecol. (Terre et Vie), 34 (4) : 649-654
    • Redécouverte du type de dermochelys coriacea, de Jacques Fretey et Roger Bour, 1980, Boll. Zool. Padova, 47 : 193-205
    • Premier suivi par satellite en Atlantique d'une tortue luth de M. Duron-Dufresne, 1987, Compte-rendu de l'Académie des Sciences de Paris no 304 (p. 399-402)
    • (en) Movements and diving behavior of a leatherback turtle de J.A. Keinath et J.A. Musick, 1993, Copeia no 4 (p. 1010-1017)
    • Structures épithéliales d'existence temporaire portées par les arcs branchiaux chez les embryons de tortue luth (Dermochelys coriacea L.) de Albert Raynaud, Jacques Fretey et Monique Clergue-Gazeaun, 1980, Bull. Biol. Fr. Belg., 114 (1) : 71-99
    • Note sur les traumas observés chez les tortues luths femelles adultes (Dermochelys coriacea) de Jacques Fretey, 1980, Rev. fr. Aquar., 8 (4) : 119-128
    • Suivi de luths femelles à partir de la Guyane - Protocole expérimental, de Jacques Fretey et Jean-Marc Bretnacher, 1984, Argos Newsletter, 19 : 8-9
    • Attaques diurnes et nocturnes de tortues luth par des tabanidés et autres diptères hématophages en Guyane française et au Surinam de Jacques Fretey, 1989, L'Entomologiste, 45 (4/5) : 237-244
    • Apports scientifiques à la stratégie de conservation des tortues luth en Guyane Française de J. Chevalier, B. Cazelles et M. Girondot, 1998, revue d'ethnobiologie JATBA no 40 (p. 219-238)
    • (en) The 7000-km oceanic journey of a leatherback turtle tracked by satellite de G.R. Hughes, P. Luschi, R. Mencacci et F. Papi, 1998, J. Exp. Marine Biology and ecology no 209 (p. 209-217)
  • Documentaires :
    • Les carnets de bord du commandant Cousteau, épisode L'odyssée de la tortue luth, dessin animé sorti en DVD en , 45 minutes (destiné aux enfants)

Articles connexes

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Liens externes

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