« Ange » : différence entre les versions
Ligne 2 : | Ligne 2 : | ||
[[File:Filippino Lippi - anjos sala degli Otto 2-1.jpg|thumb|Détail de la fresque ''Madone et les saints (Madonna degli Otto)'' par [[Filippino Lippi]] (circa XVe siècle), [[Galerie des Offices]].]] |
[[File:Filippino Lippi - anjos sala degli Otto 2-1.jpg|thumb|Détail de la fresque ''Madone et les saints (Madonna degli Otto)'' par [[Filippino Lippi]] (circa XVe siècle), [[Galerie des Offices]].]] |
||
'''Ange''' (du [[latin]] ''[[wikt:angelus#Latin|angelus]]'', du [[grec ancien|grec]] [[wikt:ἄγγελος|{{grec ancien|ἄγγελος}}]], ''ángelos'', « messager », en [[hébreu]] ''מלאך'', ''malakh'', « messager », en [[arabe]] ''malak'') est, dans de nombreuses traditions religieuses (notamment dans les trois religions dites « [[Religion abrahamique|abrahamiques]] »), un terme qui désigne un messager de [[Dieu]], c'est-à-dire un intermédiaire entre Dieu et les hommes. |
'''Ange''' (du [[latin]] ''[[wikt:angelus#Latin|angelus]]'', du [[grec ancien|grec]] [[wikt:ἄγγελος|{{grec ancien|ἄγγελος}}]], ''ángelos'', « messager », en [[hébreu]] ''מלאך'', ''malakh'', « messager », en [[arabe]] ''malak'') est, dans de nombreuses traditions religieuses (notamment dans les trois religions dites « [[Religion abrahamique|abrahamiques]] »), un terme qui désigne un messager de [[Dieu]], c'est-à-dire un intermédiaire entre les hommes et Dieu. Mais il peut aussi avoir un sens différent de celui d'intermédiaire entre ''Dieu'' et les hommes. |
||
==Les anges dans le judaïsme== |
==Les anges dans le judaïsme== |
Version du 2 octobre 2009 à 21:51
Ange (du latin angelus, du grec ἄγγελος, ángelos, « messager », en hébreu מלאך, malakh, « messager », en arabe malak) est, dans de nombreuses traditions religieuses (notamment dans les trois religions dites « abrahamiques »), un terme qui désigne un messager de Dieu, c'est-à-dire un intermédiaire entre les hommes et Dieu. Mais il peut aussi avoir un sens différent de celui d'intermédiaire entre Dieu et les hommes.
Les anges dans le judaïsme
Les anges dans la tradition chrétienne
Présentation
Selon la Bible, Hébreux 1:14 : « Ne sont-ils pas tous des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut ? » Ésotériques, les neuf hiérarchies sont de nature différente et s'élèvent graduellement de l'homme vers Dieu. Selon Denys l'Aréopagite, les neuf chœurs sont regroupés en trois hiérarchies. La première hiérarchie est constituée par les Séraphins, les Chérubins et les Trônes. Viennent ensuite les Dominations, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Archanges[1] et finalement les Anges. La Divinité se trouvant au-delà de la première hiérarchie et est elle-même ternaire.
Anges
Les anges sont les messagers de Dieu. Saint Basile Le grand dit que chaque personne vivante possède un ange gardien. La représentation des anges ailés n'apparait qu'au IVe siècle (abside de l'église Sainte-Prudentienne à Rome). L'ange décrit dans le livre de Daniel 3:25, quant à lui, ne porte pas d'aile. Mais son pouvoir sur le feu permet de sauver Schadrac, Méschac et Abed Nego de la fournaise. La Bible ne parle pas de la nécessité pour les anges de manger pour se maintenir en vie. Elle dit pourtant qu'à certaines occasions les anges, sous forme humaine, ont mangé de la nourriture (Gn 18.1-5 et Gn 19.3).
- Ils sont nombreux :
- Apocalypse 5.11 décrit la louange de nombreux anges devant le trône de l'Agneau de Dieu :
- « leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers ».
- Douze légions d'anges étaient à la disposition du Seigneur (Matt 26.53).
- Hébreux 12.22 parle aussi de myriades d'anges.
- À la fin des temps, le Seigneur apparaîtra au milieu de ses saintes myriades (Jude 14).
- Daniel 7.10 nous dit que « mille milliers servaient l'ancien des jours et que des myriades de myriades se tenaient devant lui ».
- Luc 2.13 nous parle de la « multitude de l'armée céleste ».
- La Bible parle d'eux comme d'une armée (Ps 148.2), mais ni ils se marient, ni ne sont même sexués, ni ne meurent (Mt 22.30 ; :Marc 12.25 ; Luc 20.34-36).
- Ils sont plus puissants que les hommes :
- Paul parle des anges et de la puissance de Dieu (2 Th 1.7) et Pierre dit qu'ils sont supérieurs aux hommes en force et en puissance (2 Pe 2.11). Le mot grec utilisé dans ce texte est celui dont nous avons tiré le nom d'un explosif : la dynamite. En quelque sorte, les anges sont la dynamite de Dieu (du Grec Dunamos). Un seul ange extermina tous les hommes forts et vaillants de l'armée de Syrie, assemblée contre Ezéchias (2 Chr 32.21). Un seul ferma la gueule des lions au temps de Daniel (Dan 6.22). Un ange roule la pierre du sépulcre de Jésus sans difficulté (Mt 28.2). Un ange ouvre les portes des prisons et libère les apôtres (Ac 5.19) et Pierre (Ac 12.7). Un seul ange prendra Satan et l'enfermera dans l'abîme (Ap 20.2).
- Ils sont comparables à des esprits :
« Est-ce que tous (les anges), ne sont-ils pas des esprits chargés d'un ministère ? » (Hébreux 1 : 13-14). « Pour les anges, il a cette parole : celui qui fait de ses anges des esprits et de serviteurs une flamme de feu » (Hébreux 1 : 6-7). « L'ange du Seigneur s'adressa à Philippe ... L'esprit dit à Philippe : avance et rattrape ce char » (Actes 8 : 26-29).
- Ils ne sont pas omnipotents :
- Ni Michel (Jude 1.9), ni Satan (Job 1.12 ; 2.6) n'ont une puissance illimitée.
- Le chef de Perse résiste 21 jours à l'envoyé de Dieu qui doit être aidé par Michaël (Dan 10.13).
- En Apocalypse 12, il y a un combat entre les bons et les mauvais anges.
- Ils ne sont pas Dieu :
- Nous n'avons jamais le droit d'adorer un ange ; ce serait adorer la créature au lieu du Créateur. (Ro 1.24-25).
Hiérarchies angéliques
La tradition catholique à la suite du Pseudo-Denys l'Aréopagite reconnait neuf choeurs des anges divisés en trois hiérachies. Ils sont souvent representés habillés en flammes rouges sur les enluminures médiévales.
- Séraphins - Chérubins - Trônes
- Dominations - Vertus - Puissances
- Principautés - Archanges - Anges
Archanges
Un archange est L'ange chargé des nouvelles de plus haute importance comme l'Annonciation, ou comme chef des armées (Apocalypse 12.7). Dans la Bible, il n'est évoqué qu'un seul archange, Michel (ou Michaël), mais Daniel 10.13 dit : « Je suis Raphaël, l'un des sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur et pénètrent en sa présence » (12.15 ; cf Ap 8.2).
Le terme archange ne se trouve que deux fois dans le Nouveau Testament :
- Michel מיכאל (celui qui chassera Satan dans l'Apocalypse), Jude 9 : "Michel l'archange" ; 1 Thessaloniciens 4.16 : une voix d'Archange : une voix de chef d'armée.
- Raphaël, רפאל (qui apparaît dans le livre de Tobie ; c'est lui qui indique à Tobie l'existence de sept archanges)
Également appelés kéroubim ou autres variantes. L'imagerie populaire les représente sous les traits de bébés ailés. Toutefois, la Bible donne aux chérubins une position élevée différente des Séraphins. D'après le livre de la Genèse, Les chérubins, avec « la lame flamboyante d’une épée », après le péché d’Adam interdirent à l’homme l’accès « à l’arbre de vie ».
Beaucoup de textes relatant de telles visions sont aujourd'hui commentés ainsi : à prendre au niveau symbolique. Ce fut également le cas du livre d'angéologie Sepher ha-Razim, renormalisé en SepherRaziel.
Pour les références concernant les sarafim, le Shiour Qomah, le SepherHaRazim et le reste, voir l'ouvrage « Vie mystique et kabbale pratique » de Georges Lahy, dit Virya. Y sont exposés les chœurs d'anges en littérature prékabbalistique (système des hekhaloth), différents de la Shemamphorash à neuf chœurs d'anges.
Ange gardien
L'ange gardien est un esprit pur créé par Dieu, qui nous est spécialement attaché pour veiller sur nous en permanence et nous protéger du mal. « La présence invisible de ces esprits bienheureux nous est une grande aide, et d'un grand réconfort : ils marchent à côté de nous, ils nous protègent, en toute circonstance, ils nous défendent dans les dangers, et nous pouvons avoir recours à eux à tout moment. » (Benoît XVI)
Depuis le 13 septembre 1670, le pape Clément X, a fixé la fête des Saints Anges Gardiens au 2 octobre. [2] Saint Bernard exprimait une dévotion « pour ces princes du Royaume de Dieu qui sont assidûment autour de nous. Nous leur devons beaucoup d'affection pour leur bienveillance et les faveurs que nous recevons de leur charité. Nous leur devons aussi beaucoup de docilité à mettre en pratique les avis qu'ils nous donnent. » (Sermon XI sur les psaumes).
Langue des anges
La langue des anges est évoquée par Saint Paul dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens :
- « Quand je parlerai les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. »
Les anges, étant de purs esprits, n'ont pas besoin de langage pour communiquer les uns avec les autres. Les êtres humains communiquent avec des mots, qui sont des représentations symboliques de la pensée. Les êtres purement spirituels peuvent transmettre leurs pensées dans un état pur, sans besoin de médiation ou de signes (Saint Thomas d'Aquin, Somme Théologique, I. Frédérique Von Lama: Les Anges).
Les anges dans la kabbale de la Renaissance
La kabbale de la Renaissance commence avec Jean Pic de la Mirandole en 1486. Un auteur mérite l'attention : Johannes Reuchlin, dans son De arte cabalistica (1517), trad. F. Secret : La kabbale ; ce livre influencera le fameux De la philosophie occulte en son deuxième édition (1533), de Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim. Le monde divin est le premier degré de l'être ; il est constitué par ce que les kabbalistes juifs appellent Ein-Soph (Infini), et par les dix sephiroth de l'arbre kabbalistique, hypostases engendrées par l'Infini. Le monde angélique est le deuxième degré de l'être ; il est gradué en dix degrés ou Intelligences : les Haioth, les Ophanim, les Aralim, les Hasmalim, les Séraphim, les Malachim, les Elohim, les Bene Helohim, les Cherubim, les Issim. Le monde céleste est le troisième degré de l'être ; il comprend - influencés par les Intelligences du monde angélique - dix degrés, qui sont dix sphères : Saturne ou Sabbathai, Jupiter ou Zedeq, Mars ou Madim, le Soleil ou Semes, Vénus ou Noga, Mercure ou Cocab, la Lune ou Iarcah, l'Âme intellectuelle, l'Âme des Esprits animaux. Enfin, le monde matériel, le macrocosme, avec l'homme (le microcosme) est le quatrième et dernier degré de l'être ; ce monde, influencé par le monde céleste, est celui des Éléments, il contient le microcosme.
Chez les zoroastriens
Gabriel, signifie force de Dieu; Faheriel, pureté de Dieu; Adariel, grandeur de Dieu; Kadochiel, sainteté de Dieu; Rehuniel, miséricorde de Dieu.; quelques autres ont des noms dont on trouverait l'explication dans le zend ou dans le pelvi, comme Sandalpos, Jorkomi; tous ont des attributions différentes.
Gabriel est le chef du feu; Jorkomi celui de la grêle, et Michel celui de la mer; Samenil est le chef des reptiles; Daliel celui des poissons; Anafil celui des oiseaux; Maktogil, celui des pierres; Alefil, celui des arbres fruitiers, et Charoel celui des arbresqui ne portent pas de fruits; Sandalpos celui des hommes; cet ange a les pieds fixés sur la Terre et la tête dans les Cieux; Suriel se tient continuellement devant le trône de Dieu. Dans le Zend Avesta, 2, 57, 58, on parle de Bahman, chef des bestiaux, Ardibehescht, chef du feu, Schahriver, chef des métaux, Sapandomad, chef de la terre, Khordad, chef de l'eau, Amerdad, chef des arbres. (M. P., 1836).
Les anges chez les Grecs
Côté grec, les anges sont mentionnés pour la première fois chez les néoplatoniciens, Porphyre de Tyr (vers 260) et Jamblique de Chalcis (vers 320).[3] La hiérarchie est : dieux, archanges, anges, démons, héros, archontes du cosmos ou de la matière, âmes.
- "Tu [toi, Porphyre de Tyr] t'enquiers de ce qui manifeste la présence d'un dieu, d'un ange, d'un archange, d'un démon ou de quelque archonte [gouverneur de planète] ou d'une âme. D'un mot, je prononce que les manifestations s'accordent à leurs essences, puissances et activités... D'une seul espèce sont les apparitions des dieux ; celles des démons variées ; celles des anges, plus simples que celles des démons, mais inférieures à celles des dieux ; celles des archanges, plus proches des causes divines ; quant à celles des archontes, si tu entends par là les maîtres du monde qui administrent les éléments sublunaires, elles sont variées, mais rangées en ordre..."[4]
Les anges et archanges païens sont perses d'origine.[réf. nécessaire]
Les anges dans la tradition islamique
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Gustav Davidson, Dictionnaire des Anges, Le Jardin des Livres 2005, Paris, (ISBN 2-914569-38-6)
- Emmanuelle Morgane, Dictionnaire pratique des anges, les invoquer pour obtenir leurs bienfaits, leurs prières, leurs fonctions, Ed. Exclusif 2004, (ISBN 2-8489-1036-4)
- Émilie Bonvin, Encyclopédie des anges, véritable histoire et origines des anges, Ed. Exclusif 2005, (ISBN 2-8489-1040-2)
- Pierre Jovanovic, Enquête sur l'existence des Anges Gardiens, Ed. jardin des Livres paris, 2005, j'ai lu 1994
- Hans-Werner Schroeder, L'homme et les Anges, Ed. Iona, Paris 1986
- Édouard Brasey, Enquête sur l'existence des anges rebelles, Ed. J'ai Lu, 1997
- Burnham Sophy, Le livre des Anges, Marabout, 1994
- Gitta Mallasz, Dialogues avec l'ange, Aubier, Paris, 1990 (ISBN 2-7007-2833-5)
- Rudolf Steiner, De la Nature des anges, Ed. Anthroposophiques Romandes, Genève 2004
- Henry Corbin, L'homme et son ange, Ed. Fayard, 1983
- Anne Bernet, Enquête sur les anges, Ed. Perrin, 1997
- pseudo-Denys l'Aréopagite, La Hiérarchie céleste.
- Thomas d'Aquin, Somme théologique, Ière partie, questions 50 à 64.
- Jacques de Voragine, La Légende dorée, XIIIe siècle, Édouard Rouveyre Éditeur, Paris, 1902
- Isabelle Padovani, La Voie des Anges, Editions de Mortagne, Québec, 1995
- fr. Serge-Thomas Bonino o.p., Les anges et les démons Quatorze leçons de théologie, Parole et silence, Bibliothèque de la Revue thomiste n° 3, février 2007, 351 p.
Littérature
- Valérie Bonnier, Toutes les blondes ne sont pas des anges, roman français,(2008)
- Michel Serres : La Légende des Anges, Éditions Flammarion, Paris, 1993 - isbn : 2-08-035192-3
Art
Certains peintres commeFra Angelico ou Hans Memling ont excellé dans la représentation des anges. Un motif fréquent de vitraux ( St Etienne du Mont, Cathédrale de Sens) , ou de peinture murale de églises , de toiles de maîtres ( Van Eyck, Gérard David ) de sculpture ( chapiteaux de la Chaise-Dieu ) est celui des anges musiciens jouant de la cornemuse, du biniou, des cymbales, de labombarde , de la harpe , de l' orgue portatif[5], par exemple ceux de Melozzo de Forli.
Lien externe
- [2] Un site extrêment détaillé sur les anges : définition, textes, catéchismes, iconographie, prières, poésies etc...
- [3] 1.Iconographie; Anges musciens
- [4] 2.Iconographie; Anges musciens de Rouen
Notes et références
- Pseudo-Denys l'Aréopagite, La Hiérarchie céleste.
- [1]
- Franz Cumont, "Les anges du paganisme", Revue de l'histoire des religions, 72 (1915), p. 159-182
- Jamblique, Les Mystères d'Égypte (vers 320), II, 3, Les Belles Lettres, 1966, p. 79-80.
- Lire « Les Anges musiciens de la cathédrale du Mans »[réf. incomplète]