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« Proto-élamite » : différence entre les versions

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Quelques signes proto-élamites semblent être soit des emprunts de signes proto-[[cunéiforme]]s ([[période d'Uruk]]), soit partager une origine commune avec le cunéiforme, origine à rechercher au IV<sup>e</sup> millénaire av. J.-C. dans une zone Mésopotamie-Zagros. Les deux systèmes partagent quelques signes, notamment liés aux chiffres et aux entités qu'ils décomptent (comme les esclaves, les femmes, les pots). Du reste, les deux scripts sont assez différents par les signes qu'ils utilisent mais aussi le style d'écriture : alors que le proto-cunéiforme est écrit dans un système de boîtes, le proto-élamite est écrit dans un style en ligne, généralement de droite à gauche. En proto-élamite, les signes numériques suivent les objets qu'ils comptent ; certains signes non-numériques sont des « images » des objets qu'ils représentent, bien que la plupart soient entièrement abstraits.
Quelques signes proto-élamites semblent être soit des emprunts de signes proto-[[cunéiforme]]s ([[période d'Uruk]]), soit partager une origine commune avec le cunéiforme, origine à rechercher au IV<sup>e</sup> millénaire av. J.-C. dans une zone Mésopotamie-Zagros<ref name = "Desset_BNU">{{Youtube|langue = fr|titre = Aux origines de l'écriture : le système proto-élamite |id = 3gXPdSANGFc|chaîne = [[Bibliothèque nationale et universitaire (Strasbourg)|Bibliothèque nationale et universitaire]]}}, captation d'une conférence de François Desset.</ref>. Les deux systèmes partagent quelques signes, notamment liés aux chiffres et aux entités qu'ils décomptent (comme les esclaves, les femmes, les pots)<ref name = "Desset_BNU"/>. Du reste, les deux scripts sont assez différents par les signes qu'ils utilisent mais aussi le style d'écriture : alors que le proto-cunéiforme est écrit dans un système de boîtes, le proto-élamite est écrit dans un style en ligne, généralement de droite à gauche<ref name = "Desset_BNU"/>. En proto-élamite, les signes numériques suivent les objets qu'ils comptent ; certains signes non-numériques sont des « images » des objets qu'ils représentent, bien que la plupart soient entièrement abstraits.


Le nombre de signes de l'écriture proto-élamite, beaucoup plus faible que celui de l'écriture cunéiforme, laisse penser qu'il s'agit d'un système [[syllabe|syllabaire]]. Les symboles proto-élamites se retrouvent, à peu de chose près, dans l'écriture [[élamite linéaire]] qui en dériverait.
Le nombre de signes de l'écriture proto-élamite est beaucoup plus faible que celui de l'écriture cunéiforme. Des symboles proto-élamites se retrouvent, à peu de chose près, dans l'écriture [[élamite linéaire]] qui pourrait en dériver, mais il est aussi possible que les scribes ayant développé l'élamite linéaire se soient inspirés des symboles utilisés sur les anciennes tablettes proto-élamite sans qu'il n'y ait de continuité<ref>{{Lien web|langue = en|auteur = Jacob Dahl|url = https://ora.ox.ac.uk/objects/uuid:51adb1c2-61de-438c-9b29-125addf3d2a1/files/r6w924c626|titre = Proto-Elamite and Linear Elamite, a Misunderstood Relationship? |site = [[Université d'Oxford|Oxford University Research Archive]]|année = 2023}}.</ref>.


D'autre part, il est établi grâce au déchiffrement de l'écriture dite [[élamite cunéiforme]] que celle-ci transcrit la langue [[élamite]], isolat linguistique. Les inscriptions bi-textuelles en élamite cunéiforme et [[élamite linéaire]], inscriptions relevées sur des vases appelés « Gunagi », indiquent que ces deux systèmes d'écriture transcrivent la même langue, l'[[élamite]]. Ainsi les symboles notant les noms de rois tels que [[Puzur-Inshushinak]], et de déités telles que [[Inshushinak]] et [[Napirisha]], ont pu être décryptés dans les deux systèmes d'écriture. Il en ressort que l'élamite linéaire est bien différent de l'[[élamite cunéiforme]] dans sa structure, le premier étant purement [[Phonème|phonétique]] et le deuxième à la fois [[Logogramme|logographique]] et phonétique (à la manière d'un [[rébus]]). Ce résultat permet de remonter au proto-élamite, en supposant qu'il est l'ancêtre direct de l'élamite linéaire, comme système d'écriture notant une langue de type [[élamite]] parlée au 4e millénaire av. J.-C.
D'autre part, il est établi grâce au déchiffrement de l'écriture dite [[élamite cunéiforme]] que celle-ci transcrit la langue [[élamite]], isolat linguistique. Les inscriptions bi-textuelles en élamite cunéiforme et [[élamite linéaire]], inscriptions relevées sur des vases appelés « Gunagi », indiquent que ces deux systèmes d'écriture transcrivent la même langue, l'[[élamite]]. Ainsi les symboles notant les noms de rois tels que [[Puzur-Inshushinak]], et de déités telles que [[Inshushinak]] et [[Napirisha]], ont pu être décryptés dans les deux systèmes d'écriture. Il en ressort que l'élamite linéaire est bien différent de l'[[élamite cunéiforme]] dans sa structure, le premier étant purement [[Phonème|phonétique]] et le deuxième à la fois [[Logogramme|logographique]] et phonétique (à la manière d'un [[rébus]]). Ce résultat permet de remonter au proto-élamite, en supposant qu'il est l'ancêtre direct de l'élamite linéaire, comme système d'écriture notant une langue de type [[élamite]] parlée au 4e millénaire av. J.-C.

Version du 21 août 2024 à 21:38

Proto-élamite
Image illustrative de l’article Proto-élamite
Tablette de comptabilité en proto-élamite.
Caractéristiques
Type Phonogrammes (écriture syllabique)
Langue(s) Élamite
Direction Droite à gauche
Historique
Époque Environ 3300 à 2800 av. J.-C.
(période proto-élamite)
Système(s) dérivé(s) Élamite linéaire

Le proto-élamite, ou l'écriture proto-élamite, est un système d'écriture associé à l'Élam antique (sud-ouest de l'Iran actuel), plus précisément la période proto-élamite vers 3300 à 2800 av. J.-C.

Même avant son récent déchiffrement, il était déjà considéré qu'elle transcrivait la langue élamite et qu'elle était l'ancêtre directe de l'écriture dite élamite linéaire, de nombreux signes se ressemblant.

En 2020, le chercheur François Desset annonce avoir déchiffré complètement l'élamite linéaire et être en train de déchiffrer l'écriture proto-élamite, qu'il considère comme l'ancêtre de l'élamite linéaire, une écriture à phonogrammes de type syllabaire.

De plus, selon François Desset, le proto-élamite serait aussi ancien que l'écriture hiéroglyphique égyptienne et que l'écriture cunéiforme notant le sumérien, ce qui en ferait une des trois plus anciennes écritures de l'histoire[1]. D'autre part, par son système purement phonographique, le proto-élamite n'est pas une création dérivée du cunéiforme voisin mais une création propre.

Toutefois, il existe des symboles communs entre les deux systèmes d'écriture (proto-élamite et cunéiforme) et ce depuis le début, notamment certains symboles de numération et de désignation ; cela suggère que les deux systèmes pourraient dériver d'un système plus ancien contenant des symboles communs, certains numériques et d'autres scripturaux[1].

Historique des recherches

Caractéristiques

Quelques signes proto-élamites semblent être soit des emprunts de signes proto-cunéiformes (période d'Uruk), soit partager une origine commune avec le cunéiforme, origine à rechercher au IVe millénaire av. J.-C. dans une zone Mésopotamie-Zagros[2]. Les deux systèmes partagent quelques signes, notamment liés aux chiffres et aux entités qu'ils décomptent (comme les esclaves, les femmes, les pots)[2]. Du reste, les deux scripts sont assez différents par les signes qu'ils utilisent mais aussi le style d'écriture : alors que le proto-cunéiforme est écrit dans un système de boîtes, le proto-élamite est écrit dans un style en ligne, généralement de droite à gauche[2]. En proto-élamite, les signes numériques suivent les objets qu'ils comptent ; certains signes non-numériques sont des « images » des objets qu'ils représentent, bien que la plupart soient entièrement abstraits.

Le nombre de signes de l'écriture proto-élamite est beaucoup plus faible que celui de l'écriture cunéiforme. Des symboles proto-élamites se retrouvent, à peu de chose près, dans l'écriture élamite linéaire qui pourrait en dériver, mais il est aussi possible que les scribes ayant développé l'élamite linéaire se soient inspirés des symboles utilisés sur les anciennes tablettes proto-élamite sans qu'il n'y ait de continuité[3].

D'autre part, il est établi grâce au déchiffrement de l'écriture dite élamite cunéiforme que celle-ci transcrit la langue élamite, isolat linguistique. Les inscriptions bi-textuelles en élamite cunéiforme et élamite linéaire, inscriptions relevées sur des vases appelés « Gunagi », indiquent que ces deux systèmes d'écriture transcrivent la même langue, l'élamite. Ainsi les symboles notant les noms de rois tels que Puzur-Inshushinak, et de déités telles que Inshushinak et Napirisha, ont pu être décryptés dans les deux systèmes d'écriture. Il en ressort que l'élamite linéaire est bien différent de l'élamite cunéiforme dans sa structure, le premier étant purement phonétique et le deuxième à la fois logographique et phonétique (à la manière d'un rébus). Ce résultat permet de remonter au proto-élamite, en supposant qu'il est l'ancêtre direct de l'élamite linéaire, comme système d'écriture notant une langue de type élamite parlée au 4e millénaire av. J.-C.

Tablettes

Postérité

L'élamite linéaire semble dériver du proto-élamite[1] même si un hiatus de 500 ans les sépare.

Bibliographie

  • (en) Robert K. Englund, « The state of decipherment of proto-Elamite », dans Steven D. Houston (dir.), The First Writing: Script Invention as History and Process, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 100-149
  • (en) Jacob Dahl, Cameron A. Petrie et D. T. Potts, « Chronological parameters of the earliest writing system in Iran », dans Cameron A. Petrie (éd.), Ancient Iran and its neighbours: Local developments and long-range interactions in the fourth millennium BC, Oxford, Oxbow, , p. 353–378
  • (en) Jacob L. Dahl, « Early Writing in Iran », dans Daniel T. Potts (dir.), The Oxford Handbook of Ancient Iran, Oxford, Oxford University Press, , p. 233-262
  • (en) François Desset, « Proto-Elamite Writing in Iran », Archéo-Nil. Revue de la société pour l'étude des cultures prépharaoniques de la vallée du Nil, no 26 « Naissance de l'état, naissance de l’administration : le rôle de l'écriture en Égypte, au Proche-Orient et en Chine / Emergence of the state and development of the administration: the role of writing in Egypt, Near East and China »,‎ , p. 67-104 (lire en ligne)

Notes et références

  1. a b et c (en) François Desset, « A New History of Writing on the Iranian Plateau », Youtube (consulté le ).
  2. a b et c [vidéo] Bibliothèque nationale et universitaire, « Aux origines de l'écriture : le système proto-élamite », sur YouTube, captation d'une conférence de François Desset.
  3. (en) Jacob Dahl, « Proto-Elamite and Linear Elamite, a Misunderstood Relationship? », sur Oxford University Research Archive, .

Voir aussi

Articles connexes