« Abbé Pierre » : différence entre les versions
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{{Infobox Biographie2 |
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== Biographie == |
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| charte = prêtre catholique |
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Il est gentil |
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| nom = Abbé Pierre |
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'''Henri Grouès''', [[Pseudonyme|dit]] l’'''abbé Pierre''', né le {{Date de naissance|5 août 1912}} à {{arrondissement|4|Lyon}} et mort le {{Date de décès|22 janvier 2007}} à {{arrondissement|5|Paris}}, est un [[prêtre catholique]] [[France|français]]. |
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Vicaire du [[Diocèse de Grenoble-Vienne|diocèse de Grenoble]] en 1939, il est mobilisé pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], puis [[Résistance intérieure française|résistant]]. À la [[Libération de la France|Libération]], il est élu [[Député français|député]] ([[Mouvement républicain populaire|MRP]]) de [[Meurthe-et-Moselle]]. |
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Il est connu pour être le cofondateur du [[mouvement Emmaüs]], une organisation non confessionnelle de lutte contre l'exclusion comprenant la [[Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés]] et de nombreuses autres associations, fondations et entreprises de l'[[économie sociale et solidaire]] en France. |
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== Biographie == |
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=== L'abbé Pierre === |
=== L'abbé Pierre === |
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Marie Joseph Henry Grouès<ref name="matchid">{{Lien web|auteur institutionnel=[[Insee]]|titre=Extrait de l'acte de décès de de Marie Joseph Henry Grouès| url=https://deces.matchid.io/id/hJNaMNvRSci3| site=[[Fichier des personnes décédées#MatchID|MatchID]]}}.</ref> naît le 5 août 1912 au domicile de ses parents : petite-rue des Gloriettes<ref>Renommée rue Louis Thévenet en 1937</ref> à [[4e arrondissement de Lyon|Lyon ({{4e}})]]<ref>{{Lien web|auteur=Archives municipales de Lyon|titre=Registre des naissances 01/01/1912 - 31/12/1912 |sous-titre=Cote 2E2981 |url=http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/v2/ark:/18811/0t7v42j63vhk0537 |site=fondsenligne.archives-lyon.fr |consulté le=2023-10-14 |page=84}}</ref>. Issu d'une famille [[bourgeoisie|bourgeoise]] aisée et pieuse de négociants en [[soie]] lyonnais, originaire, du côté paternel, du [[hameau]] de [[Fouillouse (hameau)|Fouillouse]] à [[Saint-Paul-sur-Ubaye]] (son père y est négociant, son grand-père marchand toilier et son arrière-grand-père propriétaire-cultivateur-colporteur<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Louis Beaucarnot]]|titre=Quand nos ancêtres partaient pour l'aventure|éditeur=JC Lattès|date=1997|passage=107}}.</ref>), et de [[Tarare (Rhône)|Tarare]] dans le [[Rhône (département)|Rhône]] du côté maternel. Il est le cinquième de huit enfants. Il est baptisé à l'[[Église Saint-Eucher de Lyon|église Saint-Eucher]], dans le {{4e|arrondissement}} de [[Lyon]]. Il passe son enfance à [[Irigny]], une commune au sud-ouest de Lyon. Dès l'âge de six ans, il accompagne son père [[Catholicisme|catholique]] actif et pieux qui, chaque dimanche matin, s'occupe des sans-abris et mendiants aux alentours du [[Quais de Lyon|quai Rambaud]]<ref>{{ouvrage|auteur=André Bonnet, Michel Bolasell|titre=Les insurgés de la pauvreté|éditeur=Philippe Rey|date=2016|passage=83}}.</ref>. À douze ans, il accompagne son père à la [[confrérie]] séculaire des [[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|hospitaliers veilleurs]] où, le dimanche, les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les [[pauvreté|pauvres]]. |
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lkopù |
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Élève des [[Compagnie de Jésus|Jésuites]] à l'internat Saint-Joseph (actuel [[lycée Saint-Marc de Lyon|lycée Saint-Marc]]), il est [[scouts de France|scout de France]], y recevant le [[Totem (scoutisme)|totem]] de « Castor méditatif ». Il se lie alors d'amitié avec [[François Garbit]]<ref>{{Lien web|titre=François GARBIT |url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/francois-garbit |site=Musée de l'Ordre de la Libération|consulté le=2023-11-20}}</ref>. Il connaît, à cette époque ce qu'il appelle des « illuminations » qui orientent sa vie. En [[1928]] à 16 ans, à l'occasion d'un [[Pèlerinage de Rome|pèlerinage à Rome]], il est frappé d'un {{Citation|coup de foudre avec [[Dieu]]}} selon ses propres mots, à la suite duquel il souhaite entrer chez les [[Ordre des frères mineurs|franciscains]]. Cependant, vu son âge, 17 ans, il doit attendre<ref>{{ouvrage|auteur=Denis Lefevre|titre=Les combats de l'Abbé Pierre|éditeur=Le Cherche Midi|date=2011|passage=15}}.</ref>. |
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==== Entrée dans les ordres ==== |
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En 1931, il fait sa [[profession religieuse]] chez les [[Frères mineurs capucins|capucins]] où il prononce ses [[Vœux religieux|vœux]]. Par [[vœu de pauvreté]] il renonce à sa part du patrimoine familial, et donne tout ce qu'il possède à des [[Association caritative|œuvres caritatives]]. En religion, il devient ''frère Philippe''. En 1932, il termine la période de [[noviciat]] et est transféré au [[couvent des Capucins de Crest]] ([[Drôme (département)|Drôme]]), où il passe sept années de formation intellectuelle et religieuse dans une grande austérité de vie. Il est particulièrement marqué par l'[[Adoration eucharistique|adoration]] quotidienne nocturne<ref>{{ouvrage|auteur=[[Denis Lefèvre]]|titre=Les combats de l'Abbé Pierre|éditeur=Le Cherche Midi|date=2011|passage=27}}.</ref>. |
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Le {{date|18 décembre 1937}}, Henri Grouès est ordonné [[Diacre (catholicisme)|diacre]] par [[Camille Pic]], [[Liste des évêques de Valence (France)|évêque]] de [[Diocèse de Valence|Valence]] (Drôme), dans la [[chapelle]] du [[Séminaire (catholique)|Grand Séminaire]] qui abrite aujourd'hui le [[lycée privé catholique Montplaisir]]. |
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Il est ordonné [[Prêtre catholique|prêtre]] le {{date|24 août 1938}} en la chapelle de son ancien collège, le [[lycée Saint-Marc de Lyon|lycée Saint-Marc]], en même temps que le [[Compagnie de Jésus|jésuite]] [[Jean Daniélou]], futur [[Cardinal (religion)|cardinal]]. En accord avec ses supérieurs, à cause de sa santé fragile, il quitte l'[[ordre des Capucins]] le {{date|18 avril 1939}}. Le [[cardinal Gerlier]] l'invite alors à intégrer le [[diocèse de Grenoble]] où il est [[Incardination|incardiné]] le {{date|2 mai 1939}} et nommé le {{date|14 mai}} suivant [[vicaire]] à la [[basilique Saint-Joseph de Grenoble]] par l'évêque [[Alexandre Caillot]]<ref>{{ouvrage|auteur=Gilles-Marie Moreau|titre=La cathédrale Notre-Dame de Grenoble|éditeur=L'Harmattan|date=2012|passage=227}}.</ref>. |
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==== Seconde Guerre mondiale ==== |
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Il est mobilisé comme [[sous-officier]] dans un [[Régiment du train français|régiment du train des équipages]], en {{date||décembre|1939}}, au début de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Mais il souffre de [[pleurésie]] et passe la totalité de la [[Drôle de guerre]] à l'hôpital. En {{Date||10|1940}}, il est nommé aumônier de l'hôpital de [[La Mure]] (Isère) puis de l'orphelinat de [[La Côte-Saint-André]]<ref>{{Ouvrage|auteur=Julien Arbois|titre=Histoires insolites de la Résistance française|éditeur=City|date=2015|pages totales=230|isbn=978-2-8246-0625-5|isbn2=2-8246-0625-8|oclc=920031841}}.</ref>. |
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Selon sa biographie officielle issue des archives du ministère de la Défense nationale<ref>[http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/07autredossiers/abbepierre/central.htm voir].</ref>, « vicaire à la [[cathédrale Notre-Dame de Grenoble]]<ref>Sur cette période de la vie de l'abbé Pierre, voir Gilles-Marie Moreau, ''La cathédrale Notre-Dame de Grenoble'', L'Harmattan, 360{{nb p.}}, 2012 {{ISBN|978-2-336-00250-7}}.</ref>, il recueille des enfants [[juifs]] dont les familles ont été arrêtées lors des rafles des Juifs étrangers en [[zone libre|zone sud]], en {{date|août 1942}} »<ref>l’abbé Pierre a livré son récit, très tôt, dans une conférence donnée le 23 avril 1945, dans le cadre des « conférences de l’information », au palais de Chaillot.</ref>. |
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En {{date|novembre 1943}}, il fait passer en [[Suisse]] le plus jeune frère du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], [[Jacques de Gaulle|Jacques]], ainsi que son épouse qu’il confie au réseau de l’abbé [[Marius Jolivet]], curé de [[Collonges-sous-Salève]]<ref>[[Christian Sorrel]], ''La Savoie'', éd. Beauchesne, 1996, 441 p.</ref>. Il participe à la création de [[Maquis (résistance)|maquis]] dont il est un des chefs dans le [[massif du Vercors]] et le [[massif de la Chartreuse]]. C’est à cette époque qu’il rencontre [[Lucie Coutaz]], qui le cache sous un faux nom, et devient sa secrétaire particulière (elle l'est jusqu’à sa mort en 1982). Elle est considérée comme la cofondatrice du [[mouvement Emmaüs]]. |
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Il aide les réfractaires au [[Service du travail obligatoire (France)|service du travail obligatoire]] (STO). Dans la clandestinité il adopte le nom d’''[[abbé]] [[Pierre (prénom)|Pierre]]'' qui lui reste jusqu'à la fin de sa vie. En 1944, il est arrêté par l’[[Wehrmacht|armée allemande]] à [[Cambo-les-Bains]], dans les [[Pyrénées-Atlantiques]], mais est relâché. Il passe en [[Espagne]] et rejoint ''via'' [[Gibraltar]] le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] à [[Alger]] en [[Algérie]]<ref>[http://www.fondation-abbe-pierre.fr/ La vie de l’abbé Pierre sur le site de la Fondation Abbé-Pierre].</ref>. Il devient [[aumônier]] de la [[Marine nationale (France)|Marine]] sur le cuirassé [[Jean Bart (cuirassé, 1940)|Jean Bart]] à [[Casablanca]] ([[Maroc]]). Toute sa vie il porte la croix d'aumônier de la marine sur la poitrine. |
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À la [[Libération de la France|Libération]], ses actions dans la Résistance lui valent la [[croix de guerre 1939-1945]] avec palme. À son expérience passée et aux drames dont il a été témoin, il doit, comme bien d’autres [[Résistance française intérieure|résistants]] de tout bord qui l'ont côtoyé, son engagement politique pour restaurer une société digne fondée sur les droits humains fondamentaux, mais aussi sa profonde détermination à agir pour des causes qu'il croit justes, y compris parfois dans l'[[illégalité]], et à mobiliser autour de lui pour faire changer les [[loi]]s établies et les regards indifférents. |
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==== Parcours politique ==== |
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{{Infobox Personnalité politique |
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| charte = |
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| nom = Henri Grouès |
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| image = Wereldunie Conferentie Vredesorganisatie op Pieterberg Abbe Pierre, Bestanddeelnr 907-2974.jpg |
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| légende = Henri Grouès en 1955 |
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| fonction1 = [[Député français]] |
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| à partir du fonction2 = 6 novembre [[1945]] |
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| jusqu'au fonction2 = 3 juillet [[1951]]<br/><small>({{durée|6|11|1945|3|07|1951}})</small> |
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| circonscription 2 = [[Meurthe-et-Moselle]] |
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| élection2 = [[Élections constituantes françaises de 1945|21 octobre 1945]] |
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| réélection2 = [[Élections constituantes françaises de juin 1946|2 juin 1946]]<br/>[[Élections législatives françaises de novembre 1946|10 novembre 1946]] |
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| législature 2 = [[Assemblée constituante de 1945|I{{re}}]], [[Assemblée constituante de 1946|II{{e}}]] <small>([[Gouvernement provisoire de la République française|GPRF]])</small><br/>[[Ire législature de la Quatrième République française|I{{re}}]] <small>([[Quatrième République (France)|{{IVe|République}}]])</small> |
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| groupe parlementaire 2 = [[Mouvement républicain populaire|MRP]] <small>(1945-1950)</small><br>Gauche indépendante <small>(1950-1951)</small> |
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| parti = [[Mouvement républicain populaire|MRP]] <small>(1946-1950)</small><br>[[Ligue de la jeune République|JR]] <small>(1950-1951)</small> |
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Après la guerre, sur les conseils de l’entourage du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], et l’approbation de l'[[archevêque de Paris]], il se présente aux élections législatives et est élu par trois fois [[Député français|député]] en [[Meurthe-et-Moselle]] comme indépendant apparenté au [[Mouvement républicain populaire]] (MRP) : le [[Élections constituantes françaises de 1945|21 octobre 1945]] puis le [[Élections constituantes françaises de 1946|2 juin 1946]], dans les deux {{page h'|Assemblée constituante|assemblées nationales constituantes}} successives ; puis à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], de 1946 à 1951, où il siège d’abord au sein du groupe MRP<ref name="EstRépublicain">{{Article|titre=Région Lorraine / Il y a 70 ans, l'abbé Pierre était élu député de Meurthe-et-Moselle |périodique=[[L'Est républicain]] |date=18-10-2015 |lire en ligne=https://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/10/18/un-abbe-en-campagne|consulté le=07-08-2020}}.</ref>. Sa profession de foi affiche un programme dit de troisième force (« ni capitaliste, ni collectiviste »)<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/abbe-pierre/profession_foi.asp Sa profession de foi de juin 1946].</ref>. Il siège sous le nom de Grouès (M. l'abbé Pierre) puis, à partir du {{date|13 juin 1946}}, est enregistré au nom de Pierre-Grouès (M. l'abbé)<ref>{{Lien web|titre=Assemblée Nationale - archives député Henri Pierre Grouès (Abbé Pierre)|url=http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/tables_archives/abbe-pierre.asp|site=assemblee-nationale.fr|date=11 octobre 2016|consulté le=11 octobre 2016}}.</ref>. |
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Il fonde, le {{date|19 juin 1947}}, le groupe parlementaire fédéraliste français, avec 80 autres députés<ref>{{Lien web|titre=« Frère des pauvres, provocateur de paix » |url=https://www.emmaus-international.org/fr/preserver-la-memoire/biographie-abbe-pierre/frere-pauvre-provocateur-paix.html |site=emmaus-international.org |consulté le=2019-08-31 }}.</ref>. Il participe ensuite au Congrès de Montreux des 27-{{date-|31 août 1947}} à la fondation du [[mouvement fédéraliste mondial]]<ref>{{Lien web|titre=L'Abbé Pierre, fédéraliste européen et mondial |url=https://www.uef.fr/l-abbe-pierre-federaliste-europeen-et-mondial|site=uef.fr|consulté le=2019-08-31 }}.</ref>, mouvement fédéraliste mondialiste. Il en devient le vice-président. Avec [[Albert Camus]] et [[André Gide]], il fonde en 1948 le comité de soutien à [[Garry Davis]], fondateur d'un autre mouvement mondialiste, celui des [[Citoyens du Monde (association)|Citoyens du monde]], qui s'oppose à la remontée rapide des égoïsmes nationaux et déchire son passeport devant l’ambassade américaine. En 1966, il lance avec des personnalités internationales un appel à s'inscrire dans le registre international des citoyens du monde<ref>{{Article|titre=Plusieurs personnalités internationales lancent un appel en faveur de la citoyenneté mondiale|périodique=Le Monde|date=4 mars 1966}}.</ref>. |
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Il se désolidarise du parti politique après l'incident sanglant de [[Brest]], en {{date|avril 1950}}, qui provoque la mort d'un ouvrier, [[Édouard Mazé]]. Dans sa lettre de démission du {{date|28 avril 1950}}, ''Pourquoi je quitte le MRP'', il dénonce les positions politiques et sociales du mouvement. Il rejoint ensuite la [[Ligue de la jeune République]], mouvement [[christianisme|chrétien]] [[Socialisme|socialiste]], ainsi que le groupe de la [[Gauche indépendante]]<ref name="EstRépublicain"/>. |
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Il se présente aux [[Élections législatives françaises de 1951|élections législatives de 1951]], à la tête d’une liste de Défense des intérêts démocratiques et populaires composée de gens humbles et dépourvus de toute notoriété, sans le soutien du MRP ni celui de la hiérarchie catholique. Il n'est pas réélu<ref name="EstRépublicain"/>. |
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L'abbé Pierre retourne à sa vocation première de prêtre-[[aumônier]] et s'investit, avec sa petite rente d’ex-député, dans ses actions caritatives. Il dit plus tard qu'il est plus intéressant d'être « ex-député » que député<ref>Abbé Pierre et Bernard Kouchner, ''Dieu et les hommes'' (dialogues), Paris, Robert Laffont, 1993.</ref>. Il participe néanmoins à certaines campagnes, en parrainant par exemple, lors de la [[guerre d'Algérie]], le Comité pour la défense du droit à l'[[objection de conscience]] créé par [[Louis Lecoin]], aux côtés d'[[André Breton]], Albert Camus, [[Jean Cocteau]] et [[Jean Giono]]. Ce comité obtient un statut, restreint, en {{date|décembre 1963}} pour les objecteurs. |
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=== L'abbé Pierre et Emmaüs === |
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==== Fondation d’Emmaüs ==== |
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{{article détaillé|Mouvement Emmaüs}} |
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Il fonde en [[1949]] le [[mouvement Emmaüs]] (en référence à [[Emmaüs (Bible)|Emmaüs]], village de [[Judée (province romaine)|Judée]] apparaissant dans un épisode du dernier chapitre de l'[[Évangile selon Luc|Évangile selon saint Luc]]). Ce mouvement est une organisation [[Laïcité|laïque]] de lutte contre l'exclusion. Il commence ainsi dès l'été [[1949]] par fonder la [[communauté Emmaüs]] de [[Neuilly-Plaisance]], au 38 avenue Paul-Doumer, au départ une [[auberge de jeunesse]]<ref>[[Axelle Brodiez-Dolino]], ''Emmaüs et l'abbé Pierre'', Presses de Sciences-Po, 2008, {{p.|39}}.</ref>. |
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La rencontre avec un certain George, homme désespéré qui a perdu toute raison de vivre, et à qui l'abbé Pierre demande « Viens m'aider à aider », marque le véritable acte fondateur du mouvement Emmaüs<ref>''Ibid.'', {{p.|40}}.</ref>. |
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Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériel et d'objets de récupération et construisent des logements<ref>C'est la même démarche qu'a utilisée l'abbé [[Édouard Froidure]], onze années auparavant en Belgique.</ref> : {{début citation}}Emmaüs, c'est un peu la brouette, les pelles et les pioches avant les bannières. Une espèce de carburant social à base de récupération d'hommes broyés<ref>Albine Novarino, ''l'abbé Pierre'', Éditions du Huitième Jour, Paris, 2007 {{ISBN|978-2-914119-88-7}}.</ref>.{{fin citation}} |
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Non réélu en 1951 en raison du système des [[apparentement]]s, il perd ses {{unité|12000|[[Franc français|FF]]}} d'indemnités de député et est réduit à mendier ou vendre des publications à la dérobée pour subvenir aux besoins d'Emmaüs. Dans le même temps, les compagnons d'Emmaüs systématisent la [[Brocante|chine]] qui est complétée à partir de février [[1952]] par la « [[Chiffonnier (métier)|biffe]] sur le tas »<ref>{{ouvrage|auteur=[[Axelle Brodiez-Dolino]]|titre=Emmaüs et l'abbé Pierre|éditeur=Les Presses de Sciences Po|date=2008|passage=67}}.</ref>. |
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Le {{date|29 mars 1952}}, il participe au jeu [[Quitte ou double (émission)|''Quitte ou double'']] animé par [[Zappy Max]] sur [[Radio Luxembourg]] pour alimenter financièrement son combat, où il gagne {{unité|256000|[[franc français|francs]]}} de l'époque<ref>Il s'agit bien sûr d'[[Franc français#Nouveau franc|anciens francs]].</ref> (ce qui correspond à près de {{unité|6 148|€}} en 2022<ref>{{Lien web|titre=Convertisseur franc-euro|url=https://www.insee.fr/fr/information/2417794|site=insee.fr|consulté le=2023-08-11}}</ref>). |
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En 1954, il reçoit sa fameuse cape de la part du lieutenant-colonel Sarniguet, pompier de Paris, qu'il porte jusqu'à la fin de sa vie. Il considère ce don comme un simple prêt et la restitue à sa mort à la [[brigade de sapeurs-pompiers de Paris]], par disposition testamentaire<ref>[https://aaspp91.net/2019/09/01/le-saviez-vous/ Site aaspp91.net, page "La Cape de l'Abbé Pierre…"].</ref>. |
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==== Hiver 1954 : l'insurrection de la bonté ==== |
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{{article connexe|Histoire des luttes pour le logement en France}} |
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[[Fichier:Abbé Pierre (1955).jpg|vignette|L'abbé Pierre en 1955.]] |
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La notoriété de l’abbé Pierre croît à partir de l'[[Vague de froid de l'hiver 1954 en France|hiver de 1954]], particulièrement froid et meurtrier pour les [[Sans domicile fixe|sans-abri]]. Il lance le {{date|1|février|1954}} un appel mémorable sur les antennes de Radio-Luxembourg (future [[RTL]])<ref>[http://www.association.emmaus.fr/media/pdf/Appel_du_1er_fevrier_1954.pdf Appel de l’abbé Pierre du {{1er}} février 1954] - Site officiel d'[[Emmaüs France]] {{pdf}}.</ref>, qui devient célèbre sous le nom d'« [[Hiver_54,_l'abbé_Pierre#Texte_de_l'appel_de_l'Abbé_Pierre_sur_Radio_Luxembourg|Appel de l'abbé Pierre]] ». |
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Le lendemain, la presse titre sur {{Citation|l’insurrection de la bonté}}. L’appel rapporte {{unité|500|millions}} de francs<ref>Soit {{unité|12162261|euros}} de 2022</ref> en [[Donation en droit français|dons]] (dont {{unité|2|millions}} par [[Charlie Chaplin]] qui dit à cette occasion : {{citation|Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné.}})<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/01/22/l-abbe-pierre-fondateur-d-emmaus-est-mort_857943_3382.html « L'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, est mort »], ''[[Le Monde]]'', 22 janvier 2007.</ref>, une somme énorme pour l’époque et complètement inattendue, des appels et courriers qui submergent complètement le standard téléphonique de la radio, et des dons en nature d’un volume si immense qu’il faut des semaines pour simplement les trier, les répartir et trouver des dépôts pour les stocker convenablement un peu partout en France. |
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Avec l'argent rassemblé à la suite de son appel à la radio, il fait construire des [[Cité d'urgence|cités d'urgence]] (dont celle de Noisy-le-Grand, qui ressemble à un bidonville car elle s'inspire du projet de l'architecte américain Martin Wagner, les bâtiments sont en forme de demi-bidon métallique<ref>[http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2012/12/emmaus-societe-anonyme.html EMMAÜS Société Anonyme] - Blog : Laboratoire urbanisme insurrectionnel.</ref>). Ces cités appelées à être provisoires se transformèrent progressivement, dans le meilleur des cas, en cités HLM. |
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Le combat de l’abbé Pierre permet aussi l'écriture et l'adoption d’une loi qui interdit l’expulsion de locataires pendant la période hivernale. |
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Bien plus tard, en 1989, les événements de l'hiver 1954 sont l'objet d'un film réalisé par [[Denis Amar]], ''[[Hiver 54, l'abbé Pierre]]'', avec [[Claudia Cardinale]] et [[Lambert Wilson]]. |
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==== Développement d'Emmaüs ==== |
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L’appel de [[1954]] attire des bénévoles de toute la France pour aider d’abord à la redistribution, mais aussi fonder les premiers groupes se réclamant de cet appel. Rapidement, il doit organiser cet élan inespéré de générosité, et le {{date-|23 mars 1954}} il fonde, avec ces dons, l'[[Emmaüs Solidarité|association Emmaüs]], ayant pour objectif de regrouper l'ensemble des [[Communauté Emmaüs|communautés Emmaüs]]. Avec le temps, l'association Emmaüs se concentre sur la gestion des centres d'hébergement et d'accueil Emmaüs de Paris et sa région. |
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À l'époque, ces communautés construisent des logements pour les [[sans domicile fixe|sans-abri]], et les accueillent en leur procurant non seulement toit et couvert en [[situation d’urgence]] mais aussi un travail digne. Nombre de compagnons d’Emmaüs seront ainsi d’anciens sans-abri, de tous âges, genres et origines sociales, sauvés de la déchéance sociale ou parfois d’une mort certaine et rétablis dans leurs droits fondamentaux, par les communautés issues de cet élan de générosité à qui ils retournent leurs remerciements par leur propre engagement caritatif. |
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Le [[mouvement Emmaüs]] se développe ensuite rapidement dans le monde entier, au gré des voyages de l'abbé Pierre, principalement en France et en Amérique latine. |
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En [[1963]], il est victime d'un naufrage dans le [[Río de la Plata]] (Argentine). Annoncé mort pendant quelques jours, l'abbé Pierre prend alors conscience que sa mort signifierait la disparition du seul lien entre les groupes Emmaüs du monde, ce qui aurait pu mener à la disparition du mouvement. C'est donc à la suite de cet événement que l'abbé Pierre décide de préparer la fondation d'[[Emmaüs International]], qui verra le jour en 1971. |
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Ainsi, d'abord très désorganisé et très spontané, le mouvement Emmaüs se structure progressivement jusqu'à acquérir sa forme actuelle. En 1985 est créée l'association [[Emmaüs France]], qui regroupe alors tous les groupes Emmaüs français, alors que l'[[Emmaüs Solidarité|association Emmaüs]] se focalise sur Paris et ne joue plus son rôle initial de fédération. |
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Plus tard, en 1988, l'abbé Pierre crée avec son ami [[Raymond Étienne]] la [[Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés|Fondation Abbé-Pierre]], chargée de poursuivre son combat. Reconnue d'[[Déclaration d'utilité publique|utilité publique]] en 1992, la Fondation Abbé-Pierre a pour objet la lutte contre le mal-logement. |
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==== Rôle au sein d'Emmaüs ==== |
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L'abbé Pierre est, avec sa secrétaire [[Lucie Coutaz]], à l'origine d'Emmaüs. Cependant, il n'en a jamais été un dirigeant opérationnel. D'un caractère spontané, il est peu porté vers l'organisation. Ainsi, il préférera toujours créer de nouvelles structures, initier de nouveaux projets, que de gérer celles qui existent<ref name="emmausbro">[[Axelle Brodiez-Dolino]], ''Emmaüs et l'abbé Pierre'', Presses de Sciences-Po, Paris, 2008 {{ISBN|978-2-7246-1094-9}}.</ref>. |
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Par exemple, il marquera à plusieurs reprises son opposition à la création de l'[[Union centrale de communautés Emmaüs]], qui en 1958 se donne pour objet de professionnaliser la gestion des communautés Emmaüs, et qui selon l'abbé Pierre voulait donner une {{Citation|trop rigide définition de tout}}<ref name="emmausbro"/>. |
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Cependant, l'abbé Pierre a bien conscience de la nécessité d'une telle structuration, même si elle ne correspond pas à son penchant naturel. Il encouragera ainsi la fondation d'[[Emmaüs International]] en 1971 (voir la section [[#Développement d'Emmaüs|Développement d'Emmaüs]]). |
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=== Mort === |
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L’abbé Pierre meurt le {{Date|22|janvier|2007}}, tôt le matin ({{heure|5|25}} heure locale), à l’[[hôpital]] du [[Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce|Val-de-Grâce]] à Paris, des suites d’une [[Maladie infectieuse|infection]] du [[poumon]] droit consécutive à une bronchite. Il était âgé de {{nobr|94 ans}}<ref>{{Article|auteur institutionnel=AFP|titre=L'abbé Pierre est mort|périodique=Le Monde|date=22 janvier 2007|e-issn=2262-4694|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/01/22/l-abbe-pierre-fondateur-d-emmaus-est-mort_857897_3382.html|archiveurl=https://web.archive.org/web/20130216160820/https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/01/22/l-abbe-pierre-fondateur-d-emmaus-est-mort_857897_3382.html|archivedate=2013-02-16|consulté le=23 avril 2022|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La mort de l'abbé Pierre : "hommage national" vendredi, DECES |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070122.OBS7991/labbe_pierre_est_decedea_lage_de_94_ans.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2024-01-19}}</ref>. |
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Il affirmait : {{Citation|J'ai passé ma vie à prier [[Dieu]] pour mourir jeune}}, et ajoutait : {{Citation|Vous voyez, c’est raté !}}. L'abbé Pierre faisait également régulièrement allusion à sa [[mort]] en évoquant son départ en « grandes vacances ». |
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==== Obsèques ==== |
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À la suite de la demande de la famille, les drapeaux français ne sont pas mis en berne lors de l’[[hommage national]]. Les [[obsèques nationales|obsèques]] se déroulent le [[26 janvier]] à {{heures|11}} dans la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]], en présence de la famille, de nombreux membres du [[mouvement Emmaüs]], ainsi que de diverses personnalités de tous bords [[Jacques Chirac]], [[Valéry Giscard d'Estaing]], [[Dominique de Villepin]], [[Nicolas Sarkozy]], [[Bertrand Delanoë]], [[Jack Lang]], [[François Bayrou]], de nombreux [[ministre]]s français, des artistes… et d’une immense foule anonyme<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/societe/funerailles-de-l-abbe-pierre-a-notre-dame_462539.html Funérailles de l'abbé Pierre à Notre-Dame, Lexpress.fr, 26 janvier 2007]</ref>. |
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Durant la cérémonie sont aussi présents le président du Conseil français du culte musulman [[Dalil Boubakeur]], un dignitaire orthodoxe et un moine bouddhiste<ref>{{Article|langue=fr|titre=Funérailles de l'abbé Pierre à Notre-Dame|périodique=LExpress.fr|date=2007-01-26|lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualite/societe/funerailles-de-l-abbe-pierre-a-notre-dame_462539.html|consulté le=2017-07-25}}</ref> qui lui remettent symboliquement des cadeaux placés sur son cercueil, posé à même le sol. Le cortège funéraire est applaudi par le public, ainsi que dans la cathédrale<ref>[https://www.nouvelobs.com/societe/20070126.OBS8848/hommage-nationala-l-abbe-pierre.html Hommage national à l'abbé Pierre, L’Obs, 26 janvier 2007]</ref>. |
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Son cercueil est transféré vers le village d’[[Esteville]] dans la [[Seine-Maritime]], à « La Halte d’Emmaüs » (maison de repos, foyer de vacances pour personnes âgées, principalement du [[mouvement Emmaüs]]) où l’abbé Pierre a résidé pendant plusieurs années, et où se trouve désormais un lieu de mémoire, le [[centre abbé Pierre Emmaüs|centre Abbé-Pierre-Emmaüs]], propriété de la Fondation Abbé-Pierre<ref>[https://centreabbepierreemmausesteville.wordpress.com/2011/01/12/lieu-de-memoire/ Centre abbé Pierre Emmaüs – Esteville].</ref>. Son enterrement se déroule dans la plus stricte intimité<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2007/01/25/l-abbe-pierre-a-ete-inhume-dans-l-intimite_859915_3382.html L'abbé Pierre inhumé dans l'intimité, Le Monde avec AFP, 25 janvier 2007]</ref>. |
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Plusieurs personnalités politiques se prononcent en faveur d'un transfert de sa tombe au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]]<ref>[http://jean-jacques-aillagon.typepad.fr/le_blog_de_jeanjacques_ai/2009/11/camus-au-panth%C3%A9on.html « Camus au Panthéon »], sur le site de Jean-Jacques-Aillagon, consulté le 27 mars 2010.</ref>, contre le souhait de l’abbé. |
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==== Hommages ==== |
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L’ensemble de la classe politique française ne tarit pas d’éloges et reconnaît le travail réalisé par l’abbé Pierre, notamment le président de la République [[Jacques Chirac]], le [[Premier ministre]] [[Dominique de Villepin]], la candidate [[Parti socialiste (France)|socialiste]] [[Ségolène Royal]] et le candidat de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] [[Nicolas Sarkozy]]. |
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De très nombreuses associations et fondations françaises ou internationales qui ont milité avec l’abbé Pierre dans des causes communes en faveur des plus démunis lui rendent le jour même un vibrant hommage par des communiqués officiels. |
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L’ancien président de la République [[Valéry Giscard d'Estaing]] demande que soient célébrées « des [[Obsèques nationales en France|obsèques nationales]] » en l’honneur de l’abbé Pierre. La présidence de la République se prononce le jour de sa mort pour savoir si un « hommage national » ou un « deuil national » (la plus haute distinction funéraire française) serait rendu. Conformément aux souhaits de la Fondation Abbé-Pierre et de la famille qui semble s’opposer à la seconde option, c’est la première option qui est choisie (réservée tout de même à des personnalités telles que [[Jean-Paul II]] et le [[Jacques-Yves Cousteau|Commandant Cousteau]]), plus conforme au testament de l’abbé qui préférait que tout l’argent serve plutôt à la collecte au profit des œuvres de sa fondation, à laquelle il a donné tout au long de sa vie l’ensemble de ses droits ainsi que les dons personnels faits à son nom. |
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Une [[chapelle ardente]] est ouverte à tous, les [[24 janvier|24]] et {{date|25 janvier 2007}}, toute la journée, à l'église du Val-de-Grâce à Paris, où son cercueil simplement surmonté de sa canne et de son béret est exposé aux remerciements du public. Un hommage populaire à l’abbé Pierre est organisé par le [[mouvement Emmaüs]] le [[25 janvier]] au [[palais omnisports de Paris-Bercy]], de 19 à {{heures|23}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lefigaro.fr/actualite/2007/01/26/01001-20070126ARTFIG90208-tous_unis_pour_chanter_l_abbe_pierre_a_bercy.php|titre= Tous unis pour chanter l'abbé Pierre à Bercy|site= Le Figaro|date= 26-01-2007}}</ref>. Par ailleurs, des livres d’or collectent les hommages populaires à Paris, Metz et dans plusieurs communautés Emmaüs du sud de la France. Face aux demandes, d’autres communautés Emmaüs en France ou dans le monde recueillent aussi les hommages du public. |
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À [[Lyon]], sa ville de naissance, une messe commémorative est dite par l'[[archevêque de Lyon]] et [[primat des Gaules]], le [[cardinal (religion)|cardinal]] [[Philippe Barbarin]] en la [[Primatiale Saint-Jean de Lyon|primatiale Saint-Jean]] (l'église Saint-François de Sales, associée à l'abbé Pierre, a d'abord été envisagée, mais sa taille n'aurait pas permis d'accueillir le public dans des conditions de sécurité suffisantes). Lors de cette messe, l'évangile est proclamé par un [[Diacre (catholicisme)|diacre]] neveu de l'abbé Pierre. |
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En 2021, l'artiste [[Hom Nguyen]], {{Citation|s’inspirant de nombreuses citations et notamment de l’appel de l’hiver 54}}, réalise un portrait de l'abbé Pierre et en fait don à sa fondation éponyme<!--, pour rendre hommage à l'homme et à son combat--><ref name="portrait-coup-de-poing">{{Lien web |langue=fr |titre="Ce portrait, c'est un coup de poing." |url=https://www.fondation-abbe-pierre.fr/actualites/ce-portrait-cest-un-coup-de-poing |site=Fondation Abbé Pierre |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. |
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== Rencontres et actions internationales == |
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=== Rencontres avec les représentants de l'Église catholique === |
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L’abbé Pierre a rencontré au cours de sa vie les [[pape]]s [[Pie XI|Pie {{XI}}]], [[Pie XII|Pie {{XII}}]], [[Jean XXIII|Jean {{XXIII}}]] et à plusieurs reprises [[Jean-Paul II|Jean-Paul {{II}}]] ; trop fatigué pour voyager, il n’a pas pu rencontrer directement le nouveau pape de l'époque [[Benoît XVI|Benoît {{XVI}}]], mais il a noué des contacts épistolaires. |
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=== Autres rencontres et actions internationales === |
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Refusant toute montée en responsabilité au sein de l’Église pour pouvoir se consacrer à ses missions au plus près du peuple, il a su cependant rencontrer les plus grands, et il a rencontré des membres éminents de la communauté [[science|scientifique]], [[politique]] ou religieuse internationale notamment : |
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* [[1944]] : le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] à [[Alger]] en [[Algérie]] [[France|française]], après son arrestation par l’[[Nazisme|armée allemande]] et son évasion via l’[[Espagne]]. |
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* [[1945]] : le [[prêtre catholique|père]] [[Pierre Teilhard de Chardin|Teilhard de Chardin]] et le [[philosophe]] [[Nicolas Berdiaev|Nicolas Berdiaëff]], chez lui, deux hommes que l’abbé Pierre tentera vainement de concilier et de faire se comprendre l'un l'autre. |
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* [[1948]] : [[Albert Einstein]] à l’[[université de Princeton]] aux [[États-Unis]], pour discuter avec lui des « [[Explosion atomique|trois explosions atomiques]] » et appeler avec lui de ses vœux à la fondation d’un mouvement international pour le désarmement et la paix dans le monde. |
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* [[1956]] : le futur président [[tunisie]]n [[Habib Bourguiba]] pour le convaincre de parvenir à l’indépendance de la [[Tunisie]] sans violence. |
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* [[1955]] : le président [[États-Unis|américain]] [[Dwight David Eisenhower]] dans le [[Bureau ovale]], à qui il remet un exemplaire de son livre ''Les chiffonniers d’Emmaüs''. |
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* Le roi du [[Maroc]], [[Mohammed V (Maroc)|Mohammed V]], à qui il dépêche deux missionnaires pour l'exhorter à trouver des solutions aux [[bidonville]]s en favorisant le logement [[Campagne|rural]]. |
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* [[1956]] : de nombreuses rencontres internationales, aux [[Pays-Bas]], [[Portugal]], [[Autriche]], [[Inde]], [[Suisse]], [[Maroc]]. Il rencontre le [[Premier ministre]] [[Inde|indien]] [[Jawaharlal Nehru|Nehru]], avec [[Indira Gandhi]], et le sage indien [[Vinoba Vabe]] pour soutenir sa marche agraire [[Pacifisme|non violente]]. |
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* [[1958]]-[[1959]] : conférences dans les [[Scandinavie|pays scandinaves]] et d’[[Amérique du Sud]]. Le ministre de l’Éducation nationale du [[Pérou]] fait appel à lui pour développer l’[[éducation]] des populations [[pauvre]]s. Le père [[Camilo Torres Restrepo|Camillo Tores]] en [[Colombie]] lui demande conseil sur la position de l’[[Église catholique romaine|Église]] [[colombie]]nne qui renie l’action des [[Prêtre catholique|prêtres]] [[ouvrier]]s. Il rencontre l’[[évêque]] des [[Peuples indigènes d'Amérique du Sud|indiens]] en [[Équateur (pays)|Équateur]] pour lui demander de freiner la construction de lieux de cultes somptueux dans des quartiers déshérités. |
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* [[1959]] : au [[Liban]], il crée à [[Beyrouth]] la première [[compagnon d'Emmaüs|communauté d’Emmaüs]] multiconfessionnelle, l'Oasis de l'espérance, fondée par un [[Islam|musulman]] [[sunnisme|sunnite]], un [[archevêque]] [[christianisme|chrétien]] [[Église grecque-catholique melkite|melkite]] et un [[écrivain]] [[maronites|maronite]]. |
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* [[1962]] : il est reçu dans l’[[Ermite|ermitage]] du père [[Charles de Foucauld]] à [[Béni Abbès|Béni Abbés]] en [[Algérie]] où il réside pendant plusieurs mois. |
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* [[1963]] : on le presse lors de sa convalescence en [[Argentine]], de fédérer les [[Communauté Emmaüs|communautés Emmaüs]] du monde dans [[Emmaüs International]], qui se réunira en [[1969]] à [[Berne]] en [[Suisse]], et en [[1971]] à [[Montréal]] au [[Québec]] au [[Canada]] (date de création officielle de l'association Emmaüs International). |
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* [[1971]] : il est appelé en [[Inde]] par [[Jayaprakash Narayan]] pour représenter avec la [[Ligue internationale des droits de l'homme|Ligue des droits de l'homme]] la [[France]] dans la question du règlement des [[réfugié]]s. [[Indira Gandhi]] l’invite à son tour pour traiter des [[réfugié]]s [[Bangladesh|bengalis]]. L’abbé Pierre s’engage en fondant des [[communauté Emmaüs|communautés Emmaüs]] au [[Bangladesh]]. |
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* [[1985]] : il apporte son soutien au [[comique]] [[Coluche]] qui, comme lui avant, fait un appel le [[26 septembre]] sur les ondes pour venir en aide aux [[pauvre|affamés]]. Là encore la réponse publique à cette idée est inespérée, et [[Coluche]] avec le soutien des [[association caritative|associations caritatives]] et de nombreuses personnalités, lance le mouvement des [[Les Restos du Cœur|Restos du Cœur]] (Coluche offrira 1 million de francs à Emmaüs quelques mois avant sa mort en {{date-|mars 1986}}). L’abbé qui apporte son soutien y voit la preuve que son combat lancé en [[1954]] peut être repris aussi efficacement par d’autres après lui, et il se convainc à nouveau de l’utilité des [[média]]s pour soutenir ses propres actions dans les [[Compagnons d'Emmaüs|communautés d’Emmaüs]]. Dès lors, il se fera plus visible et fera appel aux personnalités<ref>https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-grands-discours/coluche-et-l-abbe-pierre-deux-appels-a-la-solidarite-8522743</ref>. La [[Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés|Fondation Abbé-Pierre]] bénéficiera de la [[loi Coluche]] votée après sa mort, peu après ce lancement. La mort de son ami Coluche le marquera durement lorsque l’abbé Pierre célèbrera ses obsèques, pour reprendre ensuite son combat médiatique avec le soutien de nombreuses personnalités du spectacle et anonymes. |
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* [[1988]] : lancement d'une association pour la Création de la Fondation Abbé-Pierre. L'abbé Pierre rencontre les représentants du [[Fonds monétaire international]] pour trouver une solution à la [[dette]] extérieure des pays du [[tiers monde]]. |
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* [[1990]] : il voyage aux [[États-Unis]] et au [[Brésil]] pour accompagner la sortie du film biographique ''[[Hiver 54, l'abbé Pierre]]'' de [[Denis Amar]] avec [[Lambert Wilson]] dans son rôle et [[Claudia Cardinale]]. Film qui retrace une partie de son action et la [[média]]tisation de son combat contre la [[pauvre]]té avec les [[communautés d’Emmaüs]]. |
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* [[1991]] : il s’adresse directement aux présidents [[George H. W. Bush]] et [[Saddam Hussein]], lors de la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|Première Guerre du Golfe]]. Il exhorte le [[gouvernement français]] à prendre des initiatives pour répartir la charge des [[réfugié]]s dans le monde, par un organisme disposant de plus de moyens que le [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés|HCR]] actuel des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] avec le bon vouloir des [[nation]]s. Il rencontre le [[Tenzin Gyatso|dalaï-lama]] lors des journées interreligieuses pour la [[paix]]. |
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* [[1992]] : naissance de la Fondation Abbé-Pierre, reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir les dons des particuliers et mécènes (avec lesquels elle finance ses actions au profit des mal-logés et sans-domicile fixe). |
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* [[1994]] : l’abbé Pierre devient propriétaire de la [[vigne à Farinet]], la plus petite [[vigne]] cadastrée du monde, créée par [[Jean-Louis Barrault]], et dont le vin est vendu au profit d’une œuvre humanitaire. En {{date-|août 1999}}, à l'occasion d'une visite conjointe dans la commune suisse de [[Saillon]] à proximité, l’abbé Pierre remit la vigne au [[Tenzin Gyatso|dalaï-lama]], qui en est actuellement le propriétaire<ref>[http://www.saillon.ch/fr/index.php?option=com_content&task=view&id=43&Itemid=99 Dalaï-lama], Site web de Saillon.</ref>{{,}}<ref>[http://www.tibet.ca/en/newsroom/wtn/archive/old?y=1999&m=8&p=8_2 « His holiness the dalai lama to visit switzerland Bestows Two Public Talks to the People of Geneva »], [[Bureau du Tibet]].</ref>. L'abbé Pierre souhaita revoir cette vigne avant de mourir, et un survol en hélicoptère en était prévu avec [[Bruno Bagnoud]], patron d'Air Glaciers, mais le fondateur d'[[Mouvement Emmaüs|Emmaüs]] quitta ce monde quelques jours avant<ref>[http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2007/01/labb_pierre_est.html « L’Abbé Pierre est mort »].</ref>. |
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* [[1995]] : à [[Sarajevo]] ([[Bosnie-Herzégovine]]), sous les bombardements de la [[Siège de Sarajevo|ville assiégée]] depuis 3 ans par les forces serbes, il exhorte les nations du monde à intervenir d’urgence pour faire cesser les massacres. |
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* [[1999]] : il signe l'Appel à la Fraternité, en soutien au collectif du même nom ([[Collectif Appel à la fraternité]]), lancé par [[Jean-Louis Sanchez]]<ref>{{lien web |titre=L'Appel à la Fraternité - Ateliers Du Vivre Ensemble |url=http://www.ateliersduvivreensemble.fr/la-fraternite/appel-fraternite |site=Ateliers Du Vivre Ensemble |date=24-04-2020 |consulté le=07-08-2020}}.</ref>. |
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* [[2000]] : il a été parrain de l'EICD 3A à [[Lyon]]. |
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* [[2001]] : le président [[Jacques Chirac]] lui remet les insignes de [[Ordre national de la Légion d'honneur|grand officier de la Légion d’honneur]], avant de l’élever à la dignité de [[Ordre national de la Légion d'honneur|grand-croix]], la plus haute distinction [[France|française]], pour ses services rendus à la [[Nation]]. |
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* [[2004]] : il se rend en [[Algérie]] pour l’inauguration de maisons reconstruites par la [[Fondation Abbé-Pierre]], après le [[tremblement de terre]] ayant frappé le pays l’année précédente. |
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* [[2006]] : dernier grand combat politique, avec la Fondation Abbé-Pierre, lorsqu'il se rend à l’Assemblée nationale pour y défendre la loi solidarité et renouvellement urbain ». |
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== Image et polémiques == |
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=== Image publique === |
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==== Mythe de l'abbé Pierre selon Roland Barthes ==== |
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L’image du grand barbu en [[soutane]], en grosse pèlerine élimée avec une canne, un béret et des [[wikt:godillot|godillots]] que lui a un jour offerts un [[sapeur-pompier]], forge vite son statut de « [[héroïsme|héros]] [[légende|légendaire]] », de « [[justice|juste]] » (d'après son testament évoqué par les membres du [[mouvement Emmaüs]], cette pèlerine emblématique reviendra au musée des pompiers de Paris). |
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Après l’appel de 1954 et la sortie du film ''[[Les Chiffonniers d'Emmaüs (film)|Les Chiffonniers d'Emmaüs]]'' consacré à l’abbé Pierre, [[Roland Barthes]] a analysé, dès 1957, son visage {{Citation|qui présente clairement tous les signes de l’[[apôtre|apostolat]] : le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complété par la canadienne du prêtre-ouvrier et la canne du pèlerin. Ainsi sont réunis les chiffres de la légende et ceux de la modernité.}}<ref>« Iconographie de l'abbé Pierre » dans ''Mythologies'', Roland Barthes, [[Éditions du Seuil]], Paris, 1957.</ref> Sa coupe, {{Citation|équilibre neutre entre le cheveu court […] et le cheveu négligé}}, approche selon le sémiologue l’intemporalité de la sainteté, et l’identifie à [[Saint François d'Assise|saint François d’Assise]]. La barbe, celle du [[Frères mineurs capucins|capucin]] et du [[missionnaire (chrétien)|missionnaire]], symbolise quant à elle la pauvreté et la vocation apostolique comme pour le [[Charles de Foucauld|père de Foucauld]]. Son visage évoque donc à la fois la spiritualité de l’Homme, le combat de son sacerdoce, et sa liberté vis-à-vis de sa hiérarchie. Pour [[Pierre Bourdieu]], l’abbé est même un prophète, {{Citation|surgi[ssant] en temps de disette, de crise}}, {{Citation|pren[ant] la parole avec véhémence et indignation}}<ref>Luc Le Vaillant, [https://www.liberation.fr/portrait/2002/09/25/l-abbe-ne-fait-pas-le-moine_416436/ « L’abbé ne fait pas le moine »], 25 septembre 2002.</ref>. |
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Mais Barthes se demande aussi si {{Citation|la belle et touchante iconographie de l’abbé Pierre n’est pas l’alibi dont une bonne partie de la nation s’autorise, une fois de plus, pour substituer impunément les signes de la charité à la réalité de la justice.}} Cette grande popularité en France ne s’est jamais démentie, les enquêtes d’opinion de la presse le plaçant pendant une dizaine d’années (un record inégalé, après avoir succédé au commandant [[Jacques-Yves Cousteau]], à peine éclipsé durant un an par une seconde place temporaire imputée à l’[[#Affaire_Roger_Garaudy|affaire Garaudy]]) en tête des [[Personnalité préférée des Français|personnalités préférées des Français]], comme celles du ''[[Le Journal du dimanche|Journal du dimanche]]'' publiées plusieurs fois par an, jusqu’à ce qu’il demande à en être retiré au début de 2004. {{citation|C’est à la fois une arme et une croix}}, dit-il, pour laisser la place des honneurs aux plus jeunes. |
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==== Une image de miraculé ==== |
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L'abbé Pierre a été régulièrement malade, notamment des [[poumon]]s quand il était jeune. Il s’est sorti indemne de situations dangereuses : |
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* tombé dans une profonde crevasse quand il aidait des gens à s’enfuir pendant la guerre ; |
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* rescapé quand l’[[avion]] dans lequel il se trouve réussit un atterrissage d’urgence, sans moteur, dans les [[années 1950]] en [[Inde]] ; |
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* et surtout, naufragé miraculé en [[1963]], au [[Fleuve d'Argent|Rio de la Plata]] entre l’[[Argentine]] et l’[[Uruguay]] (voir la partie [[#Développement d'Emmaüs|Développement d'Emmaüs]]). |
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Tous ces accidents vont contribuer à lui forger une image de [[Miracle|miraculé]]. |
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==== Présence dans les médias ==== |
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L’abbé Pierre s’est toujours appuyé sur son image diffusée par les médias, depuis son appel sur [[RTL (France)|Radio Luxembourg]] en 1954 jusqu’à sa présence à l’[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] en {{date-|janvier 2006}}, en faveur de la loi SRU sur le logement social. Selon [[Bernard Kouchner]], fondateur de [[Médecins sans frontières]], il est ainsi l’inventeur de la loi du tapage médiatique<ref>{{Citation|C’était ta grande découverte : autant qu’aider, il faut témoigner. Sans paroles, sans images, pas d’indignation}}, Bernard Kouchner à l’abbé Pierre, ''Dieu et les Hommes'', Éd. Robert Laffont, 1993.</ref>. |
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Même pendant les dernières années de sa vie, malgré la maladie et l’âge, il est descendu dans la rue pour soutenir la cause des [[pauvre]]s. Il a soutenu l’[[Droit au logement (association)|association Droit au logement (DAL)]]. Un dernier combat qui fait encore l’actualité politique en pleine campagne présidentielle 2007, où les candidats se pressent pour défendre une future loi sur le logement opposable poussée par l’action médiatique d’associations de sans-logis, un texte qu’ils veulent maintenant nommer « loi abbé Pierre », comme avant lui son ami [[Coluche]] à qui on a attribué la loi sur les dons aux œuvres caritatives, une autre icône populaire et médiatique de la fin du {{XXe siècle}} restée dans le cœur des Français et que l’abbé Pierre avait soutenu avant de devoir, lui le vieil homme, lui succéder dans son combat inachevé pour les « exclus du partage ». |
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Enfin, la marionnette de l'abbé Pierre dans l'émission télévisée satirique [[Liste des marionnettes des Guignols de l'info|''Les Guignols de l'Info'']] contribue également au façonnement de son image publique et médiatique. À l'instar d'un Johnny Hallyday, il fait ou faisait aussi les choux gras de nombreux imitateurs de la scène francophone tels [[Laurent Gerra]] ou Bernard Castaing. La Fondation Abbé-Pierre a su, à sa suite, s'installer médiatiquement dans le paysage humanitaire français. |
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=== Affaire Roger Garaudy === |
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En {{date||avril|1996}}, son ami de longue date [[Roger Garaudy]] (penseur marxiste et ancien responsable politique communiste converti au catholicisme et ensuite à l'islam) est mis en accusation puis en procès pour [[négationnisme]] à la suite de la publication de son livre ''Les mythes fondateurs de la politique israélienne''. Un des points de départ de l'auteur est le marxisme anti-israélien. Au cours de ce procès, l'abbé Pierre lui apporte son soutien, ce qui lui vaudra d’être exclu du comité d’honneur de la [[Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme|LICRA]]. Dans une lettre de soutien à l'auteur rendue publique le {{date-|18 avril 1996}}, l'abbé Pierre écrit tout le respect que lui inspire {{Citation|l'énorme travail}} réalisé par Roger Garaudy pour l'écriture du livre, et son {{Citation|éclatante érudition, rigoureuse}}. Il ajoute qu'accuser Roger Garaudy de « révisionnisme » (ce qui veut dire remise en cause de la réalité de la Shoah) est une {{Citation|imposture}}, une {{Citation|véritable calomnie}}<ref>Cité dans Michaël Prazan & Adrien Minard, ''Roger Garaudy, itinéraire d'une négation'', février 2007, Calmann-Lévy.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Annette Lévy-Willard|url=https://www.liberation.fr/france-archive/1996/06/07/l-abbe-pierre-un-antijudaisme-qui-date_175116|titre=L'abbé Pierre, un antijudaïsme qui date|site=[[Libération (journal)|Libération]]|date=7 juin 1996}}</ref>. |
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Il expliquera néanmoins par la suite avoir agi {{Citation|à titre amical<ref>L’abbé Pierre s’explique à ce sujet dans le documentaire ''Un abbé nommé Pierre, une vie au service des autres'', documentaire télévisé de Claude Pinoteau, en précisant le soutien « à titre amical apporté à la personne de [[Roger Garaudy]] et non aux propos qu’il a tenus dans son livre, dont il n’avait pas pris connaissance.</ref>}} et se démarquera des tentatives pour {{citation|nier, banaliser ou falsifier la [[Shoah]]}} dont il avait été lui-même témoin. Mais, selon les termes du quotidien ''[[L'Humanité]]'', {{citation|ce revirement tardif ne dissipe cependant pas le malaise.}}<ref>[https://www.humanite.fr/node/130125 « L’abbé Pierre exclu de la LICRA, »], ''L’Humanité'', 2 mai 1996.</ref>. L’historien [[Pierre Vidal-Naquet]] déclara pour sa part : {{citation|Je crains que la prise de position de l’abbé Pierre ouvre les vannes d’une poussée antisémite.}}<ref>[http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet96a/ Pierre Vidal-Naquet]. Analyse des relais dont disposent les négationnistes sur les juifs et le judaïsme.</ref> |
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Certains ont critiqué les propos de l’abbé Pierre sur l’idée de la [[terre d'Israël|terre promise]] dans l’[[Ancien Testament]]. En effet, il dénonçait la prise très violente de cette terre par les Israélites, telle qu’elle est décrite dans la Bible : {{Citation|Que reste-t-il d’une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu’ils y entrent}}, dira-t-il à [[Bernard Kouchner]]<ref name="BurnierEtRomane">Passage censuré dans ''Dieu et les Hommes'', publié dans ''Le secret de l’abbé Pierre'' de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, éd. Mille et une nuits, Paris 1996, {{p.|11}}. 10.</ref>. Il n’hésitera pas à en déduire une véritable vocation à l’exil de ce peuple : {{Citation|Je crois que — c’est ça que j’ai au fond de mon cœur — que votre mission a été — ce qui, en fait, s’est accompli partiellement — la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu’alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient}}<ref name="BurnierEtRomane" />. |
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Certains ont vu dans ces déclarations une reprise tout juste voilée de l'ancienne thématique chrétienne de l'auto-malédiction d'un peuple juif {{Citation|avatar de Caïn<ref>[http://www.rivtsion.org/f/index.php?sujet_id=1265 « Chrétiens et Juifs - 4. juifs déicides, maudits, etc. »], sur rivtsion.org.</ref>}} (thématique désavouée par l'Église à l'occasion de la déclaration ''Nostra Ætate'' issue de [[IIe concile œcuménique du Vatican|Vatican II]]<ref name="Site officiel du Vatican">[http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651028_nostra-aetate_fr.html Site officiel du Vatican].</ref>) et, finalement, {{Citation|une lecture de la Bible très conforme à l'antijudaïsme de certains catholiques avant Vatican II<ref name="révisionniste">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070122.OBS8073/lami_du_revisionniste_garaudy.html « La mort de l'Abbé Pierre »] sur ''Le Nouvel Observateur'' consulté le 27 mars 2010.</ref>{{,}}<ref name="Site officiel du Vatican"/>}}. |
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L'abbé Pierre considère que le débat sur la [[Shoah]] reste ouvert : {{Citation|ils [la LICRA] n’acceptent absolument pas le dialogue, contrairement à Garaudy. Ils considèrent que le débat (sur le génocide des juifs) est clos. Qu’oser le rouvrir n’est pas possible. Par exemple sur la question des chambres à gaz, il est vraisemblable que la totalité de celles projetées par les nazis n’ont pas été construites}}<ref name="humanite960430">[http://www.humanite.presse.fr/journal/1996-04-30/1996-04-30-751021 ''L'Humanité''].</ref>, propos auquel l’abbé Pierre ajoute toutefois : {{Citation|Mais mes amis de la LICRA me disent qu’avancer de telles affirmations, c’est contester la Shoah. Ce n’est pas sérieux}}<ref name="humanite960430" /> (Roger Garaudy sera finalement condamné pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine raciale). |
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Cette controverse ne doit toutefois pas masquer les faits qui plaident pour l'abbé Pierre, notamment son combat pendant la Seconde Guerre mondiale pour sauver des Juifs<ref>Voir à cet égard la tribune [https://www.liberation.fr/societe/2007/01/22/il-aurait-merite-dix-fois-d-etre-fait-juste-parmi-les-nations_9036/ « Il aurait mérité dix fois d'être fait Juste parmi les nations »], publiée par Jean-Claude Duclos, conservateur du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, évoquant l’hommage national rendu aux Justes français au Panthéon, quelques jours avant la mort de l’abbé Pierre. Duclos rappelle que l’abbé Pierre n’a jamais prononcé de propos antisémites, ni pendant, ni après la guerre, et a sauvé des Juifs pendant la guerre au péril de sa vie.</ref>. Son engagement profond contre l'antisémitisme est en particulier attesté par le fait qu'il ait lui-même toujours souligné<ref>Avril 1945, conférence de Chaillot.</ref> que ses actions contre les persécutions anti-juives avaient précédé et motivé son entrée dans la Résistance. Ses positions politiques sont sans ambiguïtés quand il dénonce le fait que ces rafles anti-juives ont été conduites par la police française en un temps (été 1942) et un lieu (Grenoble, en zone non occupée) qui ne permettent pas d'invoquer le prétexte de la contrainte allemande. |
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La polémique, qui meurtrira durablement l’abbé Pierre, lui valut le désaveu de certains de ses amis. [[Bernard Kouchner]] lui reprocha {{Citation|d'absoudre l’intolérable<ref name="humanite960430"/>}}. L'abbé est publiquement fustigé par le cardinal [[Jean-Marie Lustiger]]<ref name="révisionniste"/>. L'abbé Pierre est alors sommé par sa hiérarchie de prendre une retraite médiatique temporaire<ref>[http://www.col.fr/breve-2722.html col.fr | Mort de l’abbé Pierre<!-- Titre généré automatiquement -->].</ref> et part quelque temps en séminaire en Italie. Il y a déclaré au ''[[Corriere della Sera]]'' que la presse française était {{Citation|inspirée par un [[Lobby juif|lobby sioniste]] international<ref>''Libération'' daté du 23 janvier 2007, {{p.|4}}.</ref>}}. L'affaire ne reçut cependant que peu d’écho auprès de l'opinion française<ref>En 1996 l’abbé Pierre perd une place au classement de la personnalité des français de l'institut de sondage IFOP, conservant tout de même la deuxième place. Cette chute de popularité dans l'opinion publique a été analysé comme une réaction à son soutien de Garaudy (''Le Figaro'' 24/01/07, {{p.|9}}).</ref>, qui lui renouvela sa confiance pendant de nombreuses années<ref name="top50personnalites" />, le classant en tête des personnalités françaises les plus aimées (jusqu’à ce que l’abbé retirât lui-même son nom du classement). |
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=== L'abbé Pierre et les Brigades rouges === |
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L'abbé Pierre a spontanément témoigné dans les [[années 1980]] en faveur d'un groupe d'Italiens résidant à Paris et animant l'école de langues Hypérion. Le directeur de cette école, [[Vanni Mulinaris]], avait été arrêté et emprisonné le {{date|2|février|1982}}, lors d'une visite en [[Italie]]. Il était accusé d'être membre des [[Brigades rouges]] (BR). Il sera par la suite [[Relaxe en France|relaxé]], totalement blanchi de cette accusation<ref>Tribunal de Venise {{date|21|décembre|1990}} et de Rome en {{date||décembre|1989}}.</ref> et même dédommagé par l'État italien pour trois ans de détention injustifiée<ref>Bernard Langlois (dir.), ''L'Abbé Pierre plaide le Dossier Mulinaris'', collection ''Résistance'', Éditions du Centurion, 1985.</ref>. |
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L'abbé Pierre se rend plusieurs fois en Italie pour protester contre les conditions de détention sans motivations et sans procès de Vanni Mulinaris, il rencontre le président [[Sandro Pertini]], les juges, les avocats, plusieurs autorités morales, qui constitueront un comité italien demandant justice pour Vanni Mulinaris (le [[Carlo Maria Martini|cardinal Martini]], le sénateur et philosophe [[Norberto Bobbio]], Giuseppe Branca ancien président de la Cour constitutionnelle, bientôt rejoints par 75 autres personnalités dont le journaliste [[Giorgio Bocca]] et le cinéaste [[Luigi Comencini]]). |
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L'abbé Pierre effectue également, pour réclamer justice, une [[grève de la faim]] durant {{DATEDIFF|1984|5|26|1984|6|3}} jours du {{date|26|mai|1984}} au {{date|3|juin|1984}}, dans la [[cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin|cathédrale de Turin]]. |
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Il témoigne alors de son expérience personnelle des dérives de la justice italienne de l'époque. [[François Mitterrand]] décidera à partir de {{date|||1982}} d'accorder l'asile aux [[réfugiés politiques]] italiens, pour ceux qui auraient clairement rompu avec la violence<ref>D'après le ''[[Corriere della Sera]]'' cité dans [https://www.courrierinternational.com/article.asp?prec=0,4764&page=1&obj_id=70131 « La presse étrangère dénonce l'« indécente récupération » de son combat »], courrierinternational.com, 23 janvier 2007.</ref>{{,}}<ref>{{it}} [http://archivio.corriere.it/archiveDocumentServlet.jsp?url=/documenti_globnet/corsera/2007/01/co_9_070123006.xml « Abbé Pierre, il frate ribelle che scelse gli emarginati »], ''[[Corriere della Sera]]'', 23 janvier 2007.</ref>{{,}}<ref>[[Agence France-Presse|AFP]] : « Rome, 23 janvier 2007 (AFP) - l'abbé Pierre et les Brigades rouges italiennes : un épisode méconnu » (23 janvier 2007), sur le site de ''[[La Croix]]'' [http://www.la-croix.com/afp.static/pages/070123152331.3hduui9h.htm lire en ligne] ; [https://www.liberation.fr/france/2007/01/24/d-inattendues-amities-brigadistes_82841/ D'inattendues amitiés brigadistes], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 24 janvier 2007 ; [http://archivio.corriere.it/archiveDocumentServlet.jsp?url=/documenti_globnet/corsera/2007/01/co_9_070123007.xml « Quel giorno in Tribunale con lui Difese i terroristi rossi e l'Hyperion »], ''[[Corriere della Sera]]'', 23 janvier 2007 {{it}}.</ref>. |
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=== Prises de position quant à la question de l'ordination des hommes mariés et des femmes === |
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En [[2005]], dans son livre ''Mon Dieu… pourquoi ?'', rédigé avec [[Frédéric Lenoir]], il déclare qu’il a été attiré par des jeunes filles, étant lui-même jeune homme et avant d’entrer dans les ordres. À ce sujet, il invite les dirigeants d'Église à réfléchir sur une éventuelle réforme de la discipline de l’[[Église catholique romaine|Église]] en faveur de l’ordination des hommes mariés. Et ne comprend pas l’opposition des [[pape]]s [[Jean-Paul II]] et [[Benoît XVI]], l’ordination des hommes mariés étant autorisée par l’[[Église catholique romaine|Église]] dans certains rites catholiques [[Proche-Orient|orient]]aux. En outre, il voit dans cette autorisation un moyen de lutter contre la pénurie de nouveaux ministres du culte de l’Église. Il incite également à réfléchir à l’[[Ordination des femmes dans l'Église catholique|ordination des femmes]]<ref>{{Citation|Son incompréhension était la même à l'égard des positions du magistère sur l'ordination des femmes : ''Quelles que soient leurs éminentes fonctions, ceux qui prennent de telles positions, estime le fondateur d'Emmaüs, n'ont jamais avancé un seul argument théologique décisif qui démontre que l'accès des femmes au sacerdoce serait contraire à la foi.''}} Lettre du {{1er}} novembre 2005 à Benoît XVI, citée par Jean-Claude Lacaze, ''Le christianisme face à la crise écologique mondiale'', L'Harmattan, 2009, {{p.|109-110}}.</ref>. |
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Il a déclaré avoir connu le sexe et souhaiter l'ordination des femmes<ref>Henri Tincq, [https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/10/28/l-abbe-pierre-revele-qu-il-a-commis-le-peche-de-chair_704359_3224.html « L'abbé Pierre révèle qu'il a commis le « péché de chair » »], ''Le Monde'', 28 octobre 2005, mis à jour le 24 janvier 2007 (consulté le 6 août 2014).</ref>. |
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== Distinctions et hommages == |
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=== Décorations === |
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==== Françaises ==== |
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* {{Déco GCLH}} le {{date-|13|juillet|2004}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/imagesJOE/2004/0714/joe_20040714_0162_0001.pdf ''Journal officiel''].</ref> |
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** Grand officier en 1992 (remis neuf ans plus tard, le {{date-|19|avril|2001}}). Il refuse initialement de la porter pour protester contre le refus de l’[[État en France|État français]] d’attribuer des logements vides à des [[Sans domicile fixe|SDF]]. |
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** Commandeur en 1987 pour son action pour le logement des défavorisés. |
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** Officier en 1981 au titre des droits de l'homme |
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** Chevalier à titre militaire le {{date-|19|décembre|1946}} |
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* [[File:Ruban de la croix de guerre 1939-1945 2 palmes.png|50px]] [[Croix de guerre 1939-1945]] avec deux palmes (citations des {{date-|12|février|1945}} et {{date-|19|décembre|1946}}) |
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* {{Déco MR}} (décret du {{date-|5|juin|1945}})<ref>{{Lien web |auteur=Ordre de la Libération - Base des Médaillés de la Résistance française |titre=Fiche Pierre Henri Grouès |url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/medailles?fulltext=Grou%C3%A8s&items_per_page=10&sort_bef_combine=nom_ASC#resultats-medailles |consulté le=29 juillet 2023}}</ref> |
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* {{Déco ME}} |
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* {{Déco CCV39}} (1946) |
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* {{Déco CC}} |
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* {{Déco MC39}} avec agrafes « France » et « Libération » |
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==== Étrangères ==== |
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* [[Fichier:BEL Médaille de la Résistance 1940–1945 ribbon.png|50px]] [[Médaille de la résistance armée 1940-1945|Médaille de la Résistance belge]] ({{date-|14|juillet|1947}}, {{Belgique}}) |
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* {{Déco Grand officier de l'Ordre national du Québec}} lors de la visite officielle à Paris du premier ministre de la province du Québec [[Jacques Parizeau]] en {{date-|janvier 1995}}<ref>[http://www.ordre-national.gouv.qc.ca/membres/membre.asp?id=395 Page de l'abbé Pierre, sur le site officiel de l'ordre national du Québec].</ref> ({{Québec}}) |
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* {{Déco OONC}} ({{Liban}}) |
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=== Récompenses diverses === |
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* Médaille d’or [[Albert Schweitzer]] de la Fondation Goethe (à [[Bâle]], [[Suisse]]) en [[1975]], remise par [[René Lenoir (1927-2017)|René Lenoir]], secrétaire d’État français. |
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* L'Abbé Pierre fut proposé à plusieurs reprises comme lauréat du [[Prix Nobel de la paix]]. Un sondage indique que 77 % des français trouveraient la récompense méritée<ref>Base de donnée des prix Nobel. Les nominations sont secrètes durant 50 ans. Ainsi, il est dans les listes de 1967, 1970 et 1989 (nomination publique du parlement suisse).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lexpress.fr/societe/l-abb-eacute-pierre-un-sacr-eacute-destin_478750.html|titre= Nobel de la Paix ? L'abbé Pierre: un sacré destin|site= L'Express|date= 17-01-2007}}. Article publié initialement en 1989</ref>. |
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* [[1991]], [[prix Balzan]] pour l’Humanité, la paix et la fraternité des peuples, {{Citation|pour son combat pour les droits de l’homme, la démocratie, la paix, pour la lutte contre les souffrances spirituelles et physiques, et pour la solidarité universelle au travers des communautés Emmaüs}}. |
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* En {{date-|décembre 2003}}, sur la proposition de Jean-Paul Carteron, président du Forum de Crans Montana, il reçoit le prix de la Fondation des mains du prince [[Albert II de Monaco]]. Il s'agira du seul prix « profane » accepté par l'abbé Pierre dans toute sa vie. Ainsi qu'il le déclara en recevant la modeste œuvre d'art symbolisant ce prix, {{Citation|je la mettrai sur la table où tous les jours je dis ma messe}}. |
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* Entre [[1989]] et [[2003]], nommé 17 fois ''[[Personnalité préférée des Français|personnalités les plus aimées des Français]]''<ref name="top50personnalites">[http://www.ifop.com/europe/docs/toppersonnalit%E9s.pdf « Le top 50 des personnalités »], 12/06, sondage [[Institut français d'opinion publique|IFOP]] pour ''[[le Journal du dimanche]]'' {{p.|12}} et suivantes.</ref>. En janvier [[2004]], il demande à ne plus y figurer afin de {{Citation|laisser cette place aux jeunes.}} |
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* Un [[école|Collège]] à son nom a été baptisée à [[Nueil-les-Aubiers]] ([[Deux-Sèvres]]) en 1993 et une école à [[Hédé-Bazouges|Hédé]] en [[Ille-et-Vilaine]] le {{Date|17|septembre|2005}}<ref>[http://www.ecoleabbepierre.fr École Abbé-Pierre de Hédé].</ref>. |
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==== Honneurs posthumes ==== |
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* {{Date|22|janvier|2008}} : à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, une plaque à la mémoire de l'abbé Pierre est symboliquement dévoilée par un compagnon d'Emmaüs et un SDF sur l'immeuble de la [[rue des Bourdonnais]] (Paris) où s'installa l'[[Emmaüs Solidarité|association Emmaüs]] après l'[[hiver 1954]] à Paris. |
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* Une plaque fut posée en son honneur sur le mur du lycée Saint-Marc et inaugurée le samedi {{date-|13 décembre 2008}} en présence de représentants de la famille Grouès, du [[mouvement Emmaüs]], de [[Philippe Barbarin]], Jean-Jack Queyranne, Michel Mercier, et de [[Gérard Collomb]]. Une célébration eucharistique présidée par le Cardinal Barbarin dans la chapelle du [[lycée Saint-Marc]] suivit l'inauguration. |
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* À l'occasion du troisième anniversaire de sa mort, [[La Poste (France)|La Poste française]] émet un [[timbre postal|timbre-poste]] au tarif le plus courant à son effigie, le [[Timbres de France 2010|22 janvier 2010]]. |
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* À l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, la [[Monnaie de Paris]] édite une [[Pièce de 2 euros|pièce de {{unité|2|€}}]] commémorative à son effigie en juillet [[2012]]. |
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* À l'occasion du sixième anniversaire de la mort de son fondateur, la [[Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés]] érige une statue à son effigie à l'entrée de sa Délégation générale à Paris<ref>[http://www.fondation-abbe-pierre.fr/la-fondation-abbe-pierre/la-vie-de-labbe-pierre/devoilement-de-la-statue-de-labbe-pierre-paris Dévoilement de la statue de l’abbé Pierre à la délégation générale de la Fondation Abbé-Pierre à Paris le 22 janvier 2013].</ref>. |
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* [[Toponymie|Toponymes]] : |
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** [[Jardins Abbé-Pierre - Grands-Moulins]] (Paris). |
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** Résidence Henri Grouès à [[Bezons]], rue [[Danièle Mitterrand]] |
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== Œuvres == |
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Les [[Droit d'auteur|droits d’auteur]] et autres droits dérivés provenant de la vente ou de la diffusion de ses livres, disques audio et vidéo ont été reversés par l’abbé Pierre tout au long de sa vie au [[mouvement Emmaüs]] puis à la [[Fondation Abbé-Pierre]] à partir de la création de celle-ci en 1988. Depuis sa mort, [[Emmaüs International]] est légataire universel de ces droits<ref name="fig label">[http://www.lefigaro.fr/actualite/2007/01/23/01001-20070123ARTWCP90228-emmas_un_label_mais_un_lourd_heritage.php « Emmaüs : un ''label'', mais un lourd héritage »], ''[[Le Figaro]]'', 15/10/2007.</ref>. |
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=== Ouvrages === |
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* 1954: ''Donnons-leur un toit aujourd’hui.'' Lettre de l'abbé Pierre au ministre de la reconstruction. Fac-similé ''Donnons-leur un toit aujourd’hui'', avec P.Dufau, R. Gid, R. Morel, G.-H. Pingusson et Fr. Spoerry, éditions du Linteau, 2011. |
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* 1988 : ''Cent poèmes contre la misère'', éd. Le Cherche-midi, Paris {{ISBN|978-2-86274-141-3}}. |
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* 1994 : ''Testament…'' {{ISBN|978-2-7242-8103-3}}. Réédition [[2005]], éd. Bayard/Centurion, Paris {{ISBN|978-2-227-47532-8}}. |
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* 1994 : ''Une terre et des hommes'', éd. Cerf, Paris. |
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* 1996 : ''Dieu merci'', éd. Fayard/Centurion, Paris. |
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* 1996 : ''Le bal des exclus'', éd. Fayard, Paris. |
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* 1997 : ''Mémoires d’un croyant'', éd. Fayard, Paris. |
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* 1999 : ''Fraternité'', éd. Fayard, Paris. |
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* 1999 : ''Paroles'', éd. Actes Sud, Paris. |
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* 1999 : ''C’est quoi la mort ?'', livre didactique destiné aux enfants, utilisé aussi dans l’apprentissage de la langue française, éd. Albin Michel, Paris. (Cet ouvrage bénéficie aussi de nombreuses traductions et rééditions dans divers pays). |
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* 1999 : ''J’attendrai le plaisir du Bon Dieu : l’intégrale des entretiens d’Edmond Blattchen'', éd. Alice, Paris. |
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* 2002 : ''Confessions'', éd. [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], Paris {{ISBN|978-2-226-13051-8}}. |
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* 2002 : ''Je voulais être marin, missionnaire ou brigand'', rédigé avec Denis Lefèvre, éd. Le Cherche-midi, Paris {{ISBN|978-2-7491-0015-9}}. Réédition en livre de poche, éd. J’ai lu, Paris {{ISBN|978-2-290-34221-3}}. |
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* 2004 : ''L’Abbé Pierre parle aux jeunes'', avec Pierre-Roland Saint-Dizier, éd. Du Signe, Paris {{ISBN|978-2-7468-1257-4}}. |
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* 2005 : ''Le sourire d’un ange'', éd. Elytis, Paris. |
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* 2005 : ''Mon Dieu… pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie'', recueil où il aborde également des sujets d’actualités comme le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, le fanatisme religieux, le désir et le sexe, le mariage homosexuel. Il a été rédigé avec [[Frédéric Lenoir]], éd. [[Plon]] {{ISBN|978-2-259-20140-7}}. |
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* 2006 : ''Servir : Paroles de vie'', avec Albine Navarino, éd. Presses du Châtelet, Paris {{ISBN|978-2-84592-186-3}}. |
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* 2007: Testament de 114 pages confié et publié dans la réédition de ''L’Abbé Pierre'', par [[Bernard Violet]], éd. Fayard. |
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* 2007 : ''Clandestin, 1942-1944'', éd. Vollodalen, Collection Citadelle, Paris {{ISBN|978-2-9522069-3-8}}. Cet ouvrage reprend le texte d'une conférence prononcée par l'abbé Pierre le {{date-|23 avril 1945}}. |
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* 2011 : ''Donnons-leur un toit aujourd’hui'', avec P.Dufau, R. Gid, R. Morel, G.-H. Pingusson et Fr. Spoerry, éditions du Linteau, 2011. Fac-similé du livret publié au printemps 1954. |
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* 2011 : ''Les combats de l'Abbé Pierre'', Denis Lefèvre, éd. Biography & Autobiography. |
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* 2012 : ''Abbé Pierre, Inédits. Textes de combat, écrits intimes, correspondances'', éd. Bayard. |
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* 2020 : ''Rien sauf l'essentiel : Coluche et l'Abbé Pierre, La rencontre qui décida du destin des Restos du Coeur'', L'Harmattan. |
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=== Livres d'entretiens === |
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* 1987 : ''Bernard Chevalier interroge l’abbé Pierre : Emmaüs ou venger l’homme'', avec Bernard Chevalier, Éditions Le Centurion, éd. LGF/Livre de poche, Paris {{ISBN|978-2-253-04151-1}}. |
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* 1994 : ''Absolu entretien avec Albert Jaccard'', éd. Seuil, Paris. (Réédition sous le titre ''En route vers l'absolu'', Flammarion, 2000) |
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* 1993 : ''Dieu et les hommes'', entretien avec Bernard Kouchner, éd. Robert Laffont {{ISBN|978-2-221-07618-7}}. |
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* 2004 : {{ouvrage|langue=fr |auteur1=|nom1=Abbé Pierre |lien auteur2=Pedro Opeka |nom2=Père Pedro |titre=Pour un monde de justice et de paix : Entretiens |lien éditeur=Presses de la Renaissance |éditeur=Presses de la Renaissance |lieu=Paris |année=2004 |mois=mai |jour=6 |date=|pages totales=230 |format=broché |isbn=978-2-7509-0044-1|lire en ligne=}} |
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* 2006 : ''L'abbé Pierre : Entretien et portrait'', par [[Ariane Laroux]] : ''Portraits Parlés'', éditions de l'Âge d'Homme. |
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=== Discographie === |
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* [[1989]] : ''Les Enfants sans Noël'', avec une chorale d'enfants et une pléiade d'artistes, au profit d'Emmaüs. |
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* [[2001]] : ''Radioscopie : Abbé Pierre - Entretien avec Jacques Chancel'', CD Audio, ASIN B00005NK45. |
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* [[1988]]-[[2003]] : ''Éclats de voix'', suite de CD Audio, Poèmes et réflexions, en quatre volumes : |
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** Vol. 1 : ''Le Temps des Catacombes'', rééd. label Celia, ASIN B00005R2LK, |
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** Vol. 2 : ''Hors de Soi'', rééd. label Celia, ASIN B00005R2LL, |
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** Vol. 3 : ''Corsaire de Dieu'', rééd. label Celia, ASIN B00005R2LM, |
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** Vol. 4 : ''L'éternel combat'', label Scalen, ASIN B00004VAP4. |
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* 2003 : Le CD ''merci l'abbé'' de Gérard Verchère. |
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* [[2004]] : ''Paroles de Paix de l’Abbé Pierre'', suivi l'appel de l'hiver 54 ré-enregistré par l'Abbé Pierre pour le {{50e}} anniversaire, CD audio, label Frémeaux & Associés, Créations pour la Paix, direction artistique : Christiane Gugger, ASIN B0001GLG2Y. |
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* [[2005]] : Le CD ''Testament…'', pour fêter le {{56e}} anniversaire de la fondation d'Emmaüs (réflexions personnelles, textes et paroles inspirées de la [[Bible]]) {{ISBN|978-2-227-47532-8}}. |
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* 2005 : ''Avant de partir…'', le testament audio de l’Abbé Pierre, CD audio et vidéos pour PC, prières et musiques de méditation, ASIN B000CCZ2PE. |
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* [[2006]] : ''L’Insurgé de l’amour'', label Revues Bayard, Paris, ASIN B000EQHSPU. |
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=== Archives === |
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Le [[fonds d'archives]] de l'abbé Pierre renfermant toute sa documentation ainsi que celle d'Emmaüs International, est conservé aux [[Archives nationales du monde du travail]]<ref>{{lien web|url= http://web.archive.org/web/20210107201152/http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/2010_018/2010_018_INV.pdf|titre= Fonds 2010 018. Abbé Pierre (1912-2007). Archives d'une vie : les sources écrites personnelles|sous-titre= Répertoire Numérique Détaillé|site= Archives nationales du monde du travail|date= 2010|format= pdf|description= lien Wayback Machine}}. Cet [[instrument de recherche]] n'est pas complet, d'autres entrées d'archives concernant Emmaüs furent effectuées aux ANMT.</ref>. |
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== Annexes == |
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{{Autres projets |
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| commons = Category:Abbé Pierre |
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| wikisource = Abbé Pierre |
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| wikiquote = Abbé Pierre |
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| wikinews = La communauté Emmaüs pleure son fondateur : l'abbé Pierre n'est plus |
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=== Bibliographie === |
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* [[1989]] : ''Abbé Pierre L'insurgé de Dieu''. Pierre Lunel. Édition°1, Paris, 1989 {{ISBN|978-2-863-91328-4}} |
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* [[1992]] : ''Les Chercheurs de Dieu'' ({{t.}}2 : L’Abbé Pierre, Pauline Jaricot, Xavier de Nicolo), BD de Lama Masudi (dessins), [[Hugues Labiano]] (dessins), Marc Malès (dessins), Jean-Louis Fonteneau (scénario), Thierry Lescuyer (scénario), [[Marie-Noëlle Pichard]] (scénario), éd. Bayard Jeunesse, Paris {{ISBN|978-2-227-61072-9}}. |
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* [[2006]] : ''Images d’une vie'', recueil de près de 200 photos de l’abbé Pierre, réalisées avec Laurent Desmard, éd. Hoebeke {{ISBN|978-2-84230-266-5}}. |
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* [[2007]] : ''N'oublions pas les jeunes''. Le dernier cri de l'abbé Pierre en faveur des jeunes, de l'éducation, du logement, en collaboration avec Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, et Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, livre, éd. DDB {{ISBN|978-2-220-05454-4}}. |
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* [[2008]] : {{Ouvrage |langue=fr|auteur1=[[Axelle Brodiez-Dolino]] |prénom1=Axelle|nom1= Brodiez-Dolino|titre=Emmaüs et l'abbé Pierre|éditeur= Presses de Sciences-Po|lieu=Paris |année=2008|isbn=978-2-7246-1094-9 |lire en ligne= }}. {{Commentaire biblio|1=Cet ouvrage est le premier véritable travail d'historien(ne) sur le mouvement Emmaüs et son fondateur.}} |
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* [[2009]] : ''Henri, Quelques pas avec l'Abbé Pierre'', album photographique de [[Claude Iverné]], Albin Michel {{ISBN|978-2-226-18174-9}}. |
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* [[2010]] : ''L'abbé Pierre et Jean Prouvé'', Bernard Marrey, Éditions du Linteau, 2010. |
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* [[2012]] : ''L'abbé Pierre, le roman de sa vie'', biographie pour enfants de Chloé Caffarel, Bayard Jeunesse {{ISBN|978-2-7470-4299-4}}. |
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* [[2013 en littérature|2013]] : ''Le secret spirituel de l'abbé Pierre'', [[Jean-Marie Viennet]] et René Poujol, [[Salvator (éditions)|Salvator]] {{ISBN|978-2-7067-1089-6}}. |
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* [[2016]] : ''L'abbé Pierre. Un bâtisseur d'humanité'', Frédérique Féron, Pascal Meynadier, Marc Brincourt, Éditions du Chêne {{ISBN|978-2-8123-1552-7}}. |
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==== Études sur l'Abbé Pierre et son œuvre ==== |
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* 2001 : ''La Planète des pauvres. Le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs'', de Louis Harenger, Louis Harenger, Michel Friedman, Emmaüs international, Abbé Pierre, éd. [[J'ai lu|J’ai lu]], Paris {{ISBN|978-2-290-30999-5}}. |
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* 2004 : ''L’Abbé Pierre'', par [[Bernard Violet]], éd. Fayard. Biographie réactualisée en {{date-|janvier 2007}} avec la reproduction intégrale du testament de 114 pages que l’Abbé Pierre avait confié à l’auteur. |
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* 2004 : ''L’Abbé Pierre, la construction d’une légende'', par Philippe Falcone, éd. Golias {{ISBN|978-2-914475-49-5}}. |
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=== Films === |
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==== Films documentaires, documents vidéos, entretiens filmés, etc. ==== |
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* ''Alain comme les autres, les chiffonniers Emmaüs'', [[docufiction]] de [[Denise Gilliand]], avec [[Jean-Quentin Châtelain]], production NAG Films, 1998 |
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* ''Vous direz à vos enfants… Le plus beau témoignage sur la beauté du don'', entretien avec l’abbé Pierre, studio LCJ Éditions, Paris, ASIN B000BU9OVA, DVD PAL (région 2), 2005 |
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* ''L'abbé Pierre, la voix des sans-voix'' d'Agnès Hubschman, 2005 |
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* ''[[Paroles, Abbé Pierre|Paroles - Abbé Pierre]]''. Série d'entretiens avec l'abbé Pierre. Rencontres avec [[Johnny Hallyday]], [[Zinédine Zidane]] et le [[Tenzin Gyatso|dalaï-lama]]. Édition Emmaüs Genève, Artémis Films Productions, 2 x DVD PAL, 2007 |
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* ''L'abbé Pierre, l'insurrection de la bonté'' de Diane Lisarreli (collection "D'après une histoire vraie"<ref>{{Lien web |langue=fr+de |auteur=Diane Lisarelli |titre=D'après une histoire vraie - L'abbé Pierre |url=https://www.arte.tv/fr/videos/097596-004-A/d-apres-une-histoire-vraie/ |site=ARTE |consulté le=27 juin 2021}}</ref> ; [[Arte|ARTE]] éditions, 2019 |
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==== Films de fiction ==== |
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* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les Chiffonniers d'Emmaüs (film)|Les Chiffonniers d'Emmaüs]]'' de [[Robert Darène]], avec [[André Reybaz]] dans le rôle de l'abbé Pierre. |
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* [[1989 au cinéma|1989]] : ''[[Hiver 54, l'abbé Pierre]]'' de [[Denis Amar]], avec [[Lambert Wilson]] dans le rôle de l'abbé Pierre. Film rediffusé le jour de sa mort, en son hommage, sur la chaîne de télévision publique [[France 2]]. |
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* [[2023 au cinéma|2023]] : ''[[L'Abbé Pierre (film)|L'Abbé Pierre : Une vie de combats]]'' de [[Frédéric Tellier]], avec [[Benjamin Lavernhe]] dans le rôle de l'abbé Pierre. |
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=== Articles connexes === |
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* [[Mouvement Emmaüs]] |
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* [[Emmaüs International]] |
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* [[Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés]] |
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* [[Étienne Pierre Morlanne]] (1772-1862) médecin-accoucheur de [[Metz]] qui fonda les sœurs de la Charité Maternelle pour venir en aide aux mères célibataires ou/et défavorisées. |
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* [[Héra Mirtel]] (1868-1931), née Louise Grouès, écrivaine et féministe, tante de l'abbé Pierre, sœur de son père Antoine. |
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* [[Sans domicile fixe en France]] |
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* [[Édouard Froidure|L'abbé Froidure]] (1899-1971) est un homologue belge de l'Abbé Pierre qui créa un mouvement similaire à Bruxelles dès 1937. |
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* [[Les Petits Riens (association)|Les Petits Riens (association créée par l'abbé Froidure)]] |
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* [[Poverello (association)|Association Poverello]] en Belgique |
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=== Liens externes === |
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* [http://www.emmaus-international.org/ Site officiel d'Emmaüs International, légataire universel de l'abbé Pierre]. |
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* {{pdf}} [http://emmaus-france.org/accueil/communique.pdf Hommage à l’abbé Pierre], communiqué de presse officiel par Emmaüs France. |
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* [http://www.fondation-abbe-pierre.fr/ Site officiel de la Fondation Abbé-Pierre]. |
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* [http://archives.tsr.ch/player/personnalite-abbepierre Vidéo de l’abbé Pierre] en [[1954]], après sa déclaration sur la [[pauvreté]], en visite à [[Genève]] (archive de la [[Télévision suisse romande|TSR]]). |
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* [http://archives.tsr.ch/player/personnalite-abbepierre2 Vidéo de l'Abbé Pierre] en [[1973]] (archive de la [[Télévision suisse romande|TSR]]). |
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* [https://www.liberation.fr/societe/2007/01/22/il-aurait-merite-dix-fois-d-etre-fait-juste-parmi-les-nations_9036/ Il aurait mérité dix fois d'être fait « Juste parmi les nations »], témoignage de Jean-Claude Duclos, conservateur du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, évoquant l’hommage national rendu aux Justes français au Panthéon, quelques jours avant la mort de l’abbé Pierre. |
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* [http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Documentaires-premium/Grands-temoins/L-Abbe-Pierre-aventurier-de-Dieu L'abbé Pierre, aventurier de Dieu], film documentaire de 25 min, réalisé par Jean-Claude Salou (diffusé en [[2007]] dans [[Le Jour du Seigneur (France)|''Le Jour du Seigneur'']] sur [[France 2]]). |
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Version du 27 février 2024 à 12:08
Député français Meurthe-et-Moselle | |
---|---|
- |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Henry Grouès |
Nom de naissance |
Marie Joseph Henry Grouès |
Surnoms |
Castor méditatif, Le père, l'Abbé Pierre |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Prêtre catholique (à partir du ), homme politique, résistant, aumônier catholique militaire |
Période d'activité |
- |
Nom en religion |
Frère Philippe |
---|---|
Ordre religieux | |
Parti politique | |
Membre de | |
Conflit | |
Personne liée | |
Distinctions | Liste détaillée Médaille de la Résistance () Croix du combattant volontaire de la Résistance () Médaille de la résistance armée () Grand prix de l'Académie des sciences morales et politiques () Prix Balzan () Grand officier de l'Ordre national du Québec () Grand-croix de la Légion d'honneur () Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 Officier de l'ordre national du Cèdre Croix de guerre 1939-1945 Médaille des Évadés Docteur honoris causa de l'Université Laval |
Archives conservées par |
Henri Grouès, dit l’abbé Pierre, né le à Lyon 4e et mort le à Paris 5e, est un prêtre catholique français.
Vicaire du diocèse de Grenoble en 1939, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, puis résistant. À la Libération, il est élu député (MRP) de Meurthe-et-Moselle.
Il est connu pour être le cofondateur du mouvement Emmaüs, une organisation non confessionnelle de lutte contre l'exclusion comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés et de nombreuses autres associations, fondations et entreprises de l'économie sociale et solidaire en France.
Biographie
L'abbé Pierre
Marie Joseph Henry Grouès[1] naît le 5 août 1912 au domicile de ses parents : petite-rue des Gloriettes[2] à Lyon (4e)[3]. Issu d'une famille bourgeoise aisée et pieuse de négociants en soie lyonnais, originaire, du côté paternel, du hameau de Fouillouse à Saint-Paul-sur-Ubaye (son père y est négociant, son grand-père marchand toilier et son arrière-grand-père propriétaire-cultivateur-colporteur[4]), et de Tarare dans le Rhône du côté maternel. Il est le cinquième de huit enfants. Il est baptisé à l'église Saint-Eucher, dans le 4e arrondissement de Lyon. Il passe son enfance à Irigny, une commune au sud-ouest de Lyon. Dès l'âge de six ans, il accompagne son père catholique actif et pieux qui, chaque dimanche matin, s'occupe des sans-abris et mendiants aux alentours du quai Rambaud[5]. À douze ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des hospitaliers veilleurs où, le dimanche, les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres.
Élève des Jésuites à l'internat Saint-Joseph (actuel lycée Saint-Marc), il est scout de France, y recevant le totem de « Castor méditatif ». Il se lie alors d'amitié avec François Garbit[6]. Il connaît, à cette époque ce qu'il appelle des « illuminations » qui orientent sa vie. En 1928 à 16 ans, à l'occasion d'un pèlerinage à Rome, il est frappé d'un « coup de foudre avec Dieu » selon ses propres mots, à la suite duquel il souhaite entrer chez les franciscains. Cependant, vu son âge, 17 ans, il doit attendre[7].
Entrée dans les ordres
En 1931, il fait sa profession religieuse chez les capucins où il prononce ses vœux. Par vœu de pauvreté il renonce à sa part du patrimoine familial, et donne tout ce qu'il possède à des œuvres caritatives. En religion, il devient frère Philippe. En 1932, il termine la période de noviciat et est transféré au couvent des Capucins de Crest (Drôme), où il passe sept années de formation intellectuelle et religieuse dans une grande austérité de vie. Il est particulièrement marqué par l'adoration quotidienne nocturne[8].
Le , Henri Grouès est ordonné diacre par Camille Pic, évêque de Valence (Drôme), dans la chapelle du Grand Séminaire qui abrite aujourd'hui le lycée privé catholique Montplaisir.
Il est ordonné prêtre le en la chapelle de son ancien collège, le lycée Saint-Marc, en même temps que le jésuite Jean Daniélou, futur cardinal. En accord avec ses supérieurs, à cause de sa santé fragile, il quitte l'ordre des Capucins le . Le cardinal Gerlier l'invite alors à intégrer le diocèse de Grenoble où il est incardiné le et nommé le suivant vicaire à la basilique Saint-Joseph de Grenoble par l'évêque Alexandre Caillot[9].
Seconde Guerre mondiale
Il est mobilisé comme sous-officier dans un régiment du train des équipages, en , au début de la Seconde Guerre mondiale. Mais il souffre de pleurésie et passe la totalité de la Drôle de guerre à l'hôpital. En , il est nommé aumônier de l'hôpital de La Mure (Isère) puis de l'orphelinat de La Côte-Saint-André[10].
Selon sa biographie officielle issue des archives du ministère de la Défense nationale[11], « vicaire à la cathédrale Notre-Dame de Grenoble[12], il recueille des enfants juifs dont les familles ont été arrêtées lors des rafles des Juifs étrangers en zone sud, en »[13].
En , il fait passer en Suisse le plus jeune frère du général de Gaulle, Jacques, ainsi que son épouse qu’il confie au réseau de l’abbé Marius Jolivet, curé de Collonges-sous-Salève[14]. Il participe à la création de maquis dont il est un des chefs dans le massif du Vercors et le massif de la Chartreuse. C’est à cette époque qu’il rencontre Lucie Coutaz, qui le cache sous un faux nom, et devient sa secrétaire particulière (elle l'est jusqu’à sa mort en 1982). Elle est considérée comme la cofondatrice du mouvement Emmaüs.
Il aide les réfractaires au service du travail obligatoire (STO). Dans la clandestinité il adopte le nom d’abbé Pierre qui lui reste jusqu'à la fin de sa vie. En 1944, il est arrêté par l’armée allemande à Cambo-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques, mais est relâché. Il passe en Espagne et rejoint via Gibraltar le général de Gaulle à Alger en Algérie[15]. Il devient aumônier de la Marine sur le cuirassé Jean Bart à Casablanca (Maroc). Toute sa vie il porte la croix d'aumônier de la marine sur la poitrine.
À la Libération, ses actions dans la Résistance lui valent la croix de guerre 1939-1945 avec palme. À son expérience passée et aux drames dont il a été témoin, il doit, comme bien d’autres résistants de tout bord qui l'ont côtoyé, son engagement politique pour restaurer une société digne fondée sur les droits humains fondamentaux, mais aussi sa profonde détermination à agir pour des causes qu'il croit justes, y compris parfois dans l'illégalité, et à mobiliser autour de lui pour faire changer les lois établies et les regards indifférents.
Parcours politique
Henri Grouès | |
Henri Grouès en 1955 | |
Fonctions | |
---|---|
Député français | |
– (5 ans, 7 mois et 27 jours) |
|
Élection | 21 octobre 1945 |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 |
Circonscription | Meurthe-et-Moselle |
Législature | Ire, IIe (GPRF) Ire (IVe République) |
Groupe politique | MRP (1945-1950) Gauche indépendante (1950-1951) |
Biographie | |
Parti politique | MRP (1946-1950) JR (1950-1951) |
modifier |
Après la guerre, sur les conseils de l’entourage du général de Gaulle, et l’approbation de l'archevêque de Paris, il se présente aux élections législatives et est élu par trois fois député en Meurthe-et-Moselle comme indépendant apparenté au Mouvement républicain populaire (MRP) : le 21 octobre 1945 puis le 2 juin 1946, dans les deux assemblées nationales constituantes successives ; puis à l'Assemblée nationale, de 1946 à 1951, où il siège d’abord au sein du groupe MRP[16]. Sa profession de foi affiche un programme dit de troisième force (« ni capitaliste, ni collectiviste »)[17]. Il siège sous le nom de Grouès (M. l'abbé Pierre) puis, à partir du , est enregistré au nom de Pierre-Grouès (M. l'abbé)[18].
Il fonde, le , le groupe parlementaire fédéraliste français, avec 80 autres députés[19]. Il participe ensuite au Congrès de Montreux des 27- à la fondation du mouvement fédéraliste mondial[20], mouvement fédéraliste mondialiste. Il en devient le vice-président. Avec Albert Camus et André Gide, il fonde en 1948 le comité de soutien à Garry Davis, fondateur d'un autre mouvement mondialiste, celui des Citoyens du monde, qui s'oppose à la remontée rapide des égoïsmes nationaux et déchire son passeport devant l’ambassade américaine. En 1966, il lance avec des personnalités internationales un appel à s'inscrire dans le registre international des citoyens du monde[21].
Il se désolidarise du parti politique après l'incident sanglant de Brest, en , qui provoque la mort d'un ouvrier, Édouard Mazé. Dans sa lettre de démission du , Pourquoi je quitte le MRP, il dénonce les positions politiques et sociales du mouvement. Il rejoint ensuite la Ligue de la jeune République, mouvement chrétien socialiste, ainsi que le groupe de la Gauche indépendante[16].
Il se présente aux élections législatives de 1951, à la tête d’une liste de Défense des intérêts démocratiques et populaires composée de gens humbles et dépourvus de toute notoriété, sans le soutien du MRP ni celui de la hiérarchie catholique. Il n'est pas réélu[16].
L'abbé Pierre retourne à sa vocation première de prêtre-aumônier et s'investit, avec sa petite rente d’ex-député, dans ses actions caritatives. Il dit plus tard qu'il est plus intéressant d'être « ex-député » que député[22]. Il participe néanmoins à certaines campagnes, en parrainant par exemple, lors de la guerre d'Algérie, le Comité pour la défense du droit à l'objection de conscience créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Cocteau et Jean Giono. Ce comité obtient un statut, restreint, en pour les objecteurs.
L'abbé Pierre et Emmaüs
Fondation d’Emmaüs
Il fonde en 1949 le mouvement Emmaüs (en référence à Emmaüs, village de Judée apparaissant dans un épisode du dernier chapitre de l'Évangile selon saint Luc). Ce mouvement est une organisation laïque de lutte contre l'exclusion. Il commence ainsi dès l'été 1949 par fonder la communauté Emmaüs de Neuilly-Plaisance, au 38 avenue Paul-Doumer, au départ une auberge de jeunesse[23].
La rencontre avec un certain George, homme désespéré qui a perdu toute raison de vivre, et à qui l'abbé Pierre demande « Viens m'aider à aider », marque le véritable acte fondateur du mouvement Emmaüs[24].
Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériel et d'objets de récupération et construisent des logements[25] :
« Emmaüs, c'est un peu la brouette, les pelles et les pioches avant les bannières. Une espèce de carburant social à base de récupération d'hommes broyés[26]. »
Non réélu en 1951 en raison du système des apparentements, il perd ses 12 000 FF d'indemnités de député et est réduit à mendier ou vendre des publications à la dérobée pour subvenir aux besoins d'Emmaüs. Dans le même temps, les compagnons d'Emmaüs systématisent la chine qui est complétée à partir de février 1952 par la « biffe sur le tas »[27].
Le , il participe au jeu Quitte ou double animé par Zappy Max sur Radio Luxembourg pour alimenter financièrement son combat, où il gagne 256 000 francs de l'époque[28] (ce qui correspond à près de 6 148 € en 2022[29]).
En 1954, il reçoit sa fameuse cape de la part du lieutenant-colonel Sarniguet, pompier de Paris, qu'il porte jusqu'à la fin de sa vie. Il considère ce don comme un simple prêt et la restitue à sa mort à la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, par disposition testamentaire[30].
Hiver 1954 : l'insurrection de la bonté
La notoriété de l’abbé Pierre croît à partir de l'hiver de 1954, particulièrement froid et meurtrier pour les sans-abri. Il lance le un appel mémorable sur les antennes de Radio-Luxembourg (future RTL)[31], qui devient célèbre sous le nom d'« Appel de l'abbé Pierre ».
Le lendemain, la presse titre sur « l’insurrection de la bonté ». L’appel rapporte 500 millions de francs[32] en dons (dont 2 millions par Charlie Chaplin qui dit à cette occasion : « Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné. »)[33], une somme énorme pour l’époque et complètement inattendue, des appels et courriers qui submergent complètement le standard téléphonique de la radio, et des dons en nature d’un volume si immense qu’il faut des semaines pour simplement les trier, les répartir et trouver des dépôts pour les stocker convenablement un peu partout en France.
Avec l'argent rassemblé à la suite de son appel à la radio, il fait construire des cités d'urgence (dont celle de Noisy-le-Grand, qui ressemble à un bidonville car elle s'inspire du projet de l'architecte américain Martin Wagner, les bâtiments sont en forme de demi-bidon métallique[34]). Ces cités appelées à être provisoires se transformèrent progressivement, dans le meilleur des cas, en cités HLM.
Le combat de l’abbé Pierre permet aussi l'écriture et l'adoption d’une loi qui interdit l’expulsion de locataires pendant la période hivernale.
Bien plus tard, en 1989, les événements de l'hiver 1954 sont l'objet d'un film réalisé par Denis Amar, Hiver 54, l'abbé Pierre, avec Claudia Cardinale et Lambert Wilson.
Développement d'Emmaüs
L’appel de 1954 attire des bénévoles de toute la France pour aider d’abord à la redistribution, mais aussi fonder les premiers groupes se réclamant de cet appel. Rapidement, il doit organiser cet élan inespéré de générosité, et le il fonde, avec ces dons, l'association Emmaüs, ayant pour objectif de regrouper l'ensemble des communautés Emmaüs. Avec le temps, l'association Emmaüs se concentre sur la gestion des centres d'hébergement et d'accueil Emmaüs de Paris et sa région.
À l'époque, ces communautés construisent des logements pour les sans-abri, et les accueillent en leur procurant non seulement toit et couvert en situation d’urgence mais aussi un travail digne. Nombre de compagnons d’Emmaüs seront ainsi d’anciens sans-abri, de tous âges, genres et origines sociales, sauvés de la déchéance sociale ou parfois d’une mort certaine et rétablis dans leurs droits fondamentaux, par les communautés issues de cet élan de générosité à qui ils retournent leurs remerciements par leur propre engagement caritatif.
Le mouvement Emmaüs se développe ensuite rapidement dans le monde entier, au gré des voyages de l'abbé Pierre, principalement en France et en Amérique latine.
En 1963, il est victime d'un naufrage dans le Río de la Plata (Argentine). Annoncé mort pendant quelques jours, l'abbé Pierre prend alors conscience que sa mort signifierait la disparition du seul lien entre les groupes Emmaüs du monde, ce qui aurait pu mener à la disparition du mouvement. C'est donc à la suite de cet événement que l'abbé Pierre décide de préparer la fondation d'Emmaüs International, qui verra le jour en 1971.
Ainsi, d'abord très désorganisé et très spontané, le mouvement Emmaüs se structure progressivement jusqu'à acquérir sa forme actuelle. En 1985 est créée l'association Emmaüs France, qui regroupe alors tous les groupes Emmaüs français, alors que l'association Emmaüs se focalise sur Paris et ne joue plus son rôle initial de fédération.
Plus tard, en 1988, l'abbé Pierre crée avec son ami Raymond Étienne la Fondation Abbé-Pierre, chargée de poursuivre son combat. Reconnue d'utilité publique en 1992, la Fondation Abbé-Pierre a pour objet la lutte contre le mal-logement.
Rôle au sein d'Emmaüs
L'abbé Pierre est, avec sa secrétaire Lucie Coutaz, à l'origine d'Emmaüs. Cependant, il n'en a jamais été un dirigeant opérationnel. D'un caractère spontané, il est peu porté vers l'organisation. Ainsi, il préférera toujours créer de nouvelles structures, initier de nouveaux projets, que de gérer celles qui existent[35].
Par exemple, il marquera à plusieurs reprises son opposition à la création de l'Union centrale de communautés Emmaüs, qui en 1958 se donne pour objet de professionnaliser la gestion des communautés Emmaüs, et qui selon l'abbé Pierre voulait donner une « trop rigide définition de tout »[35].
Cependant, l'abbé Pierre a bien conscience de la nécessité d'une telle structuration, même si elle ne correspond pas à son penchant naturel. Il encouragera ainsi la fondation d'Emmaüs International en 1971 (voir la section Développement d'Emmaüs).
Mort
L’abbé Pierre meurt le , tôt le matin (5 h 25 heure locale), à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, des suites d’une infection du poumon droit consécutive à une bronchite. Il était âgé de 94 ans[36],[37].
Il affirmait : « J'ai passé ma vie à prier Dieu pour mourir jeune », et ajoutait : « Vous voyez, c’est raté ! ». L'abbé Pierre faisait également régulièrement allusion à sa mort en évoquant son départ en « grandes vacances ».
Obsèques
À la suite de la demande de la famille, les drapeaux français ne sont pas mis en berne lors de l’hommage national. Les obsèques se déroulent le 26 janvier à 11 heures dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en présence de la famille, de nombreux membres du mouvement Emmaüs, ainsi que de diverses personnalités de tous bords Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, Bertrand Delanoë, Jack Lang, François Bayrou, de nombreux ministres français, des artistes… et d’une immense foule anonyme[38].
Durant la cérémonie sont aussi présents le président du Conseil français du culte musulman Dalil Boubakeur, un dignitaire orthodoxe et un moine bouddhiste[39] qui lui remettent symboliquement des cadeaux placés sur son cercueil, posé à même le sol. Le cortège funéraire est applaudi par le public, ainsi que dans la cathédrale[40].
Son cercueil est transféré vers le village d’Esteville dans la Seine-Maritime, à « La Halte d’Emmaüs » (maison de repos, foyer de vacances pour personnes âgées, principalement du mouvement Emmaüs) où l’abbé Pierre a résidé pendant plusieurs années, et où se trouve désormais un lieu de mémoire, le centre Abbé-Pierre-Emmaüs, propriété de la Fondation Abbé-Pierre[41]. Son enterrement se déroule dans la plus stricte intimité[42].
Plusieurs personnalités politiques se prononcent en faveur d'un transfert de sa tombe au Panthéon[43], contre le souhait de l’abbé.
Hommages
L’ensemble de la classe politique française ne tarit pas d’éloges et reconnaît le travail réalisé par l’abbé Pierre, notamment le président de la République Jacques Chirac, le Premier ministre Dominique de Villepin, la candidate socialiste Ségolène Royal et le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy.
De très nombreuses associations et fondations françaises ou internationales qui ont milité avec l’abbé Pierre dans des causes communes en faveur des plus démunis lui rendent le jour même un vibrant hommage par des communiqués officiels.
L’ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing demande que soient célébrées « des obsèques nationales » en l’honneur de l’abbé Pierre. La présidence de la République se prononce le jour de sa mort pour savoir si un « hommage national » ou un « deuil national » (la plus haute distinction funéraire française) serait rendu. Conformément aux souhaits de la Fondation Abbé-Pierre et de la famille qui semble s’opposer à la seconde option, c’est la première option qui est choisie (réservée tout de même à des personnalités telles que Jean-Paul II et le Commandant Cousteau), plus conforme au testament de l’abbé qui préférait que tout l’argent serve plutôt à la collecte au profit des œuvres de sa fondation, à laquelle il a donné tout au long de sa vie l’ensemble de ses droits ainsi que les dons personnels faits à son nom.
Une chapelle ardente est ouverte à tous, les 24 et , toute la journée, à l'église du Val-de-Grâce à Paris, où son cercueil simplement surmonté de sa canne et de son béret est exposé aux remerciements du public. Un hommage populaire à l’abbé Pierre est organisé par le mouvement Emmaüs le 25 janvier au palais omnisports de Paris-Bercy, de 19 à 23 heures[44]. Par ailleurs, des livres d’or collectent les hommages populaires à Paris, Metz et dans plusieurs communautés Emmaüs du sud de la France. Face aux demandes, d’autres communautés Emmaüs en France ou dans le monde recueillent aussi les hommages du public.
À Lyon, sa ville de naissance, une messe commémorative est dite par l'archevêque de Lyon et primat des Gaules, le cardinal Philippe Barbarin en la primatiale Saint-Jean (l'église Saint-François de Sales, associée à l'abbé Pierre, a d'abord été envisagée, mais sa taille n'aurait pas permis d'accueillir le public dans des conditions de sécurité suffisantes). Lors de cette messe, l'évangile est proclamé par un diacre neveu de l'abbé Pierre.
En 2021, l'artiste Hom Nguyen, « s’inspirant de nombreuses citations et notamment de l’appel de l’hiver 54 », réalise un portrait de l'abbé Pierre et en fait don à sa fondation éponyme[45].
Rencontres et actions internationales
Rencontres avec les représentants de l'Église catholique
L’abbé Pierre a rencontré au cours de sa vie les papes Pie XI, Pie XII, Jean XXIII et à plusieurs reprises Jean-Paul II ; trop fatigué pour voyager, il n’a pas pu rencontrer directement le nouveau pape de l'époque Benoît XVI, mais il a noué des contacts épistolaires.
Autres rencontres et actions internationales
Refusant toute montée en responsabilité au sein de l’Église pour pouvoir se consacrer à ses missions au plus près du peuple, il a su cependant rencontrer les plus grands, et il a rencontré des membres éminents de la communauté scientifique, politique ou religieuse internationale notamment :
- 1944 : le général de Gaulle à Alger en Algérie française, après son arrestation par l’armée allemande et son évasion via l’Espagne.
- 1945 : le père Teilhard de Chardin et le philosophe Nicolas Berdiaëff, chez lui, deux hommes que l’abbé Pierre tentera vainement de concilier et de faire se comprendre l'un l'autre.
- 1948 : Albert Einstein à l’université de Princeton aux États-Unis, pour discuter avec lui des « trois explosions atomiques » et appeler avec lui de ses vœux à la fondation d’un mouvement international pour le désarmement et la paix dans le monde.
- 1956 : le futur président tunisien Habib Bourguiba pour le convaincre de parvenir à l’indépendance de la Tunisie sans violence.
- 1955 : le président américain Dwight David Eisenhower dans le Bureau ovale, à qui il remet un exemplaire de son livre Les chiffonniers d’Emmaüs.
- Le roi du Maroc, Mohammed V, à qui il dépêche deux missionnaires pour l'exhorter à trouver des solutions aux bidonvilles en favorisant le logement rural.
- 1956 : de nombreuses rencontres internationales, aux Pays-Bas, Portugal, Autriche, Inde, Suisse, Maroc. Il rencontre le Premier ministre indien Nehru, avec Indira Gandhi, et le sage indien Vinoba Vabe pour soutenir sa marche agraire non violente.
- 1958-1959 : conférences dans les pays scandinaves et d’Amérique du Sud. Le ministre de l’Éducation nationale du Pérou fait appel à lui pour développer l’éducation des populations pauvres. Le père Camillo Tores en Colombie lui demande conseil sur la position de l’Église colombienne qui renie l’action des prêtres ouvriers. Il rencontre l’évêque des indiens en Équateur pour lui demander de freiner la construction de lieux de cultes somptueux dans des quartiers déshérités.
- 1959 : au Liban, il crée à Beyrouth la première communauté d’Emmaüs multiconfessionnelle, l'Oasis de l'espérance, fondée par un musulman sunnite, un archevêque chrétien melkite et un écrivain maronite.
- 1962 : il est reçu dans l’ermitage du père Charles de Foucauld à Béni Abbés en Algérie où il réside pendant plusieurs mois.
- 1963 : on le presse lors de sa convalescence en Argentine, de fédérer les communautés Emmaüs du monde dans Emmaüs International, qui se réunira en 1969 à Berne en Suisse, et en 1971 à Montréal au Québec au Canada (date de création officielle de l'association Emmaüs International).
- 1971 : il est appelé en Inde par Jayaprakash Narayan pour représenter avec la Ligue des droits de l'homme la France dans la question du règlement des réfugiés. Indira Gandhi l’invite à son tour pour traiter des réfugiés bengalis. L’abbé Pierre s’engage en fondant des communautés Emmaüs au Bangladesh.
- 1985 : il apporte son soutien au comique Coluche qui, comme lui avant, fait un appel le 26 septembre sur les ondes pour venir en aide aux affamés. Là encore la réponse publique à cette idée est inespérée, et Coluche avec le soutien des associations caritatives et de nombreuses personnalités, lance le mouvement des Restos du Cœur (Coluche offrira 1 million de francs à Emmaüs quelques mois avant sa mort en ). L’abbé qui apporte son soutien y voit la preuve que son combat lancé en 1954 peut être repris aussi efficacement par d’autres après lui, et il se convainc à nouveau de l’utilité des médias pour soutenir ses propres actions dans les communautés d’Emmaüs. Dès lors, il se fera plus visible et fera appel aux personnalités[46]. La Fondation Abbé-Pierre bénéficiera de la loi Coluche votée après sa mort, peu après ce lancement. La mort de son ami Coluche le marquera durement lorsque l’abbé Pierre célèbrera ses obsèques, pour reprendre ensuite son combat médiatique avec le soutien de nombreuses personnalités du spectacle et anonymes.
- 1988 : lancement d'une association pour la Création de la Fondation Abbé-Pierre. L'abbé Pierre rencontre les représentants du Fonds monétaire international pour trouver une solution à la dette extérieure des pays du tiers monde.
- 1990 : il voyage aux États-Unis et au Brésil pour accompagner la sortie du film biographique Hiver 54, l'abbé Pierre de Denis Amar avec Lambert Wilson dans son rôle et Claudia Cardinale. Film qui retrace une partie de son action et la médiatisation de son combat contre la pauvreté avec les communautés d’Emmaüs.
- 1991 : il s’adresse directement aux présidents George H. W. Bush et Saddam Hussein, lors de la Première Guerre du Golfe. Il exhorte le gouvernement français à prendre des initiatives pour répartir la charge des réfugiés dans le monde, par un organisme disposant de plus de moyens que le HCR actuel des Nations unies avec le bon vouloir des nations. Il rencontre le dalaï-lama lors des journées interreligieuses pour la paix.
- 1992 : naissance de la Fondation Abbé-Pierre, reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir les dons des particuliers et mécènes (avec lesquels elle finance ses actions au profit des mal-logés et sans-domicile fixe).
- 1994 : l’abbé Pierre devient propriétaire de la vigne à Farinet, la plus petite vigne cadastrée du monde, créée par Jean-Louis Barrault, et dont le vin est vendu au profit d’une œuvre humanitaire. En , à l'occasion d'une visite conjointe dans la commune suisse de Saillon à proximité, l’abbé Pierre remit la vigne au dalaï-lama, qui en est actuellement le propriétaire[47],[48]. L'abbé Pierre souhaita revoir cette vigne avant de mourir, et un survol en hélicoptère en était prévu avec Bruno Bagnoud, patron d'Air Glaciers, mais le fondateur d'Emmaüs quitta ce monde quelques jours avant[49].
- 1995 : à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), sous les bombardements de la ville assiégée depuis 3 ans par les forces serbes, il exhorte les nations du monde à intervenir d’urgence pour faire cesser les massacres.
- 1999 : il signe l'Appel à la Fraternité, en soutien au collectif du même nom (Collectif Appel à la fraternité), lancé par Jean-Louis Sanchez[50].
- 2000 : il a été parrain de l'EICD 3A à Lyon.
- 2001 : le président Jacques Chirac lui remet les insignes de grand officier de la Légion d’honneur, avant de l’élever à la dignité de grand-croix, la plus haute distinction française, pour ses services rendus à la Nation.
- 2004 : il se rend en Algérie pour l’inauguration de maisons reconstruites par la Fondation Abbé-Pierre, après le tremblement de terre ayant frappé le pays l’année précédente.
- 2006 : dernier grand combat politique, avec la Fondation Abbé-Pierre, lorsqu'il se rend à l’Assemblée nationale pour y défendre la loi solidarité et renouvellement urbain ».
Image et polémiques
Image publique
Mythe de l'abbé Pierre selon Roland Barthes
L’image du grand barbu en soutane, en grosse pèlerine élimée avec une canne, un béret et des godillots que lui a un jour offerts un sapeur-pompier, forge vite son statut de « héros légendaire », de « juste » (d'après son testament évoqué par les membres du mouvement Emmaüs, cette pèlerine emblématique reviendra au musée des pompiers de Paris).
Après l’appel de 1954 et la sortie du film Les Chiffonniers d'Emmaüs consacré à l’abbé Pierre, Roland Barthes a analysé, dès 1957, son visage « qui présente clairement tous les signes de l’apostolat : le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complété par la canadienne du prêtre-ouvrier et la canne du pèlerin. Ainsi sont réunis les chiffres de la légende et ceux de la modernité. »[51] Sa coupe, « équilibre neutre entre le cheveu court […] et le cheveu négligé », approche selon le sémiologue l’intemporalité de la sainteté, et l’identifie à saint François d’Assise. La barbe, celle du capucin et du missionnaire, symbolise quant à elle la pauvreté et la vocation apostolique comme pour le père de Foucauld. Son visage évoque donc à la fois la spiritualité de l’Homme, le combat de son sacerdoce, et sa liberté vis-à-vis de sa hiérarchie. Pour Pierre Bourdieu, l’abbé est même un prophète, « surgi[ssant] en temps de disette, de crise », « pren[ant] la parole avec véhémence et indignation »[52].
Mais Barthes se demande aussi si « la belle et touchante iconographie de l’abbé Pierre n’est pas l’alibi dont une bonne partie de la nation s’autorise, une fois de plus, pour substituer impunément les signes de la charité à la réalité de la justice. » Cette grande popularité en France ne s’est jamais démentie, les enquêtes d’opinion de la presse le plaçant pendant une dizaine d’années (un record inégalé, après avoir succédé au commandant Jacques-Yves Cousteau, à peine éclipsé durant un an par une seconde place temporaire imputée à l’affaire Garaudy) en tête des personnalités préférées des Français, comme celles du Journal du dimanche publiées plusieurs fois par an, jusqu’à ce qu’il demande à en être retiré au début de 2004. « C’est à la fois une arme et une croix », dit-il, pour laisser la place des honneurs aux plus jeunes.
Une image de miraculé
L'abbé Pierre a été régulièrement malade, notamment des poumons quand il était jeune. Il s’est sorti indemne de situations dangereuses :
- tombé dans une profonde crevasse quand il aidait des gens à s’enfuir pendant la guerre ;
- rescapé quand l’avion dans lequel il se trouve réussit un atterrissage d’urgence, sans moteur, dans les années 1950 en Inde ;
- et surtout, naufragé miraculé en 1963, au Rio de la Plata entre l’Argentine et l’Uruguay (voir la partie Développement d'Emmaüs).
Tous ces accidents vont contribuer à lui forger une image de miraculé.
Présence dans les médias
L’abbé Pierre s’est toujours appuyé sur son image diffusée par les médias, depuis son appel sur Radio Luxembourg en 1954 jusqu’à sa présence à l’Assemblée nationale en , en faveur de la loi SRU sur le logement social. Selon Bernard Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières, il est ainsi l’inventeur de la loi du tapage médiatique[53].
Même pendant les dernières années de sa vie, malgré la maladie et l’âge, il est descendu dans la rue pour soutenir la cause des pauvres. Il a soutenu l’association Droit au logement (DAL). Un dernier combat qui fait encore l’actualité politique en pleine campagne présidentielle 2007, où les candidats se pressent pour défendre une future loi sur le logement opposable poussée par l’action médiatique d’associations de sans-logis, un texte qu’ils veulent maintenant nommer « loi abbé Pierre », comme avant lui son ami Coluche à qui on a attribué la loi sur les dons aux œuvres caritatives, une autre icône populaire et médiatique de la fin du XXe siècle restée dans le cœur des Français et que l’abbé Pierre avait soutenu avant de devoir, lui le vieil homme, lui succéder dans son combat inachevé pour les « exclus du partage ».
Enfin, la marionnette de l'abbé Pierre dans l'émission télévisée satirique Les Guignols de l'Info contribue également au façonnement de son image publique et médiatique. À l'instar d'un Johnny Hallyday, il fait ou faisait aussi les choux gras de nombreux imitateurs de la scène francophone tels Laurent Gerra ou Bernard Castaing. La Fondation Abbé-Pierre a su, à sa suite, s'installer médiatiquement dans le paysage humanitaire français.
Affaire Roger Garaudy
En , son ami de longue date Roger Garaudy (penseur marxiste et ancien responsable politique communiste converti au catholicisme et ensuite à l'islam) est mis en accusation puis en procès pour négationnisme à la suite de la publication de son livre Les mythes fondateurs de la politique israélienne. Un des points de départ de l'auteur est le marxisme anti-israélien. Au cours de ce procès, l'abbé Pierre lui apporte son soutien, ce qui lui vaudra d’être exclu du comité d’honneur de la LICRA. Dans une lettre de soutien à l'auteur rendue publique le , l'abbé Pierre écrit tout le respect que lui inspire « l'énorme travail » réalisé par Roger Garaudy pour l'écriture du livre, et son « éclatante érudition, rigoureuse ». Il ajoute qu'accuser Roger Garaudy de « révisionnisme » (ce qui veut dire remise en cause de la réalité de la Shoah) est une « imposture », une « véritable calomnie »[54],[55].
Il expliquera néanmoins par la suite avoir agi « à titre amical[56] » et se démarquera des tentatives pour « nier, banaliser ou falsifier la Shoah » dont il avait été lui-même témoin. Mais, selon les termes du quotidien L'Humanité, « ce revirement tardif ne dissipe cependant pas le malaise. »[57]. L’historien Pierre Vidal-Naquet déclara pour sa part : « Je crains que la prise de position de l’abbé Pierre ouvre les vannes d’une poussée antisémite. »[58]
Certains ont critiqué les propos de l’abbé Pierre sur l’idée de la terre promise dans l’Ancien Testament. En effet, il dénonçait la prise très violente de cette terre par les Israélites, telle qu’elle est décrite dans la Bible : « Que reste-t-il d’une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu’ils y entrent », dira-t-il à Bernard Kouchner[59]. Il n’hésitera pas à en déduire une véritable vocation à l’exil de ce peuple : « Je crois que — c’est ça que j’ai au fond de mon cœur — que votre mission a été — ce qui, en fait, s’est accompli partiellement — la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu’alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient »[59].
Certains ont vu dans ces déclarations une reprise tout juste voilée de l'ancienne thématique chrétienne de l'auto-malédiction d'un peuple juif « avatar de Caïn[60] » (thématique désavouée par l'Église à l'occasion de la déclaration Nostra Ætate issue de Vatican II[61]) et, finalement, « une lecture de la Bible très conforme à l'antijudaïsme de certains catholiques avant Vatican II[62],[61] ».
L'abbé Pierre considère que le débat sur la Shoah reste ouvert : « ils [la LICRA] n’acceptent absolument pas le dialogue, contrairement à Garaudy. Ils considèrent que le débat (sur le génocide des juifs) est clos. Qu’oser le rouvrir n’est pas possible. Par exemple sur la question des chambres à gaz, il est vraisemblable que la totalité de celles projetées par les nazis n’ont pas été construites »[63], propos auquel l’abbé Pierre ajoute toutefois : « Mais mes amis de la LICRA me disent qu’avancer de telles affirmations, c’est contester la Shoah. Ce n’est pas sérieux »[63] (Roger Garaudy sera finalement condamné pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine raciale).
Cette controverse ne doit toutefois pas masquer les faits qui plaident pour l'abbé Pierre, notamment son combat pendant la Seconde Guerre mondiale pour sauver des Juifs[64]. Son engagement profond contre l'antisémitisme est en particulier attesté par le fait qu'il ait lui-même toujours souligné[65] que ses actions contre les persécutions anti-juives avaient précédé et motivé son entrée dans la Résistance. Ses positions politiques sont sans ambiguïtés quand il dénonce le fait que ces rafles anti-juives ont été conduites par la police française en un temps (été 1942) et un lieu (Grenoble, en zone non occupée) qui ne permettent pas d'invoquer le prétexte de la contrainte allemande.
La polémique, qui meurtrira durablement l’abbé Pierre, lui valut le désaveu de certains de ses amis. Bernard Kouchner lui reprocha « d'absoudre l’intolérable[63] ». L'abbé est publiquement fustigé par le cardinal Jean-Marie Lustiger[62]. L'abbé Pierre est alors sommé par sa hiérarchie de prendre une retraite médiatique temporaire[66] et part quelque temps en séminaire en Italie. Il y a déclaré au Corriere della Sera que la presse française était « inspirée par un lobby sioniste international[67] ». L'affaire ne reçut cependant que peu d’écho auprès de l'opinion française[68], qui lui renouvela sa confiance pendant de nombreuses années[69], le classant en tête des personnalités françaises les plus aimées (jusqu’à ce que l’abbé retirât lui-même son nom du classement).
L'abbé Pierre et les Brigades rouges
L'abbé Pierre a spontanément témoigné dans les années 1980 en faveur d'un groupe d'Italiens résidant à Paris et animant l'école de langues Hypérion. Le directeur de cette école, Vanni Mulinaris, avait été arrêté et emprisonné le , lors d'une visite en Italie. Il était accusé d'être membre des Brigades rouges (BR). Il sera par la suite relaxé, totalement blanchi de cette accusation[70] et même dédommagé par l'État italien pour trois ans de détention injustifiée[71].
L'abbé Pierre se rend plusieurs fois en Italie pour protester contre les conditions de détention sans motivations et sans procès de Vanni Mulinaris, il rencontre le président Sandro Pertini, les juges, les avocats, plusieurs autorités morales, qui constitueront un comité italien demandant justice pour Vanni Mulinaris (le cardinal Martini, le sénateur et philosophe Norberto Bobbio, Giuseppe Branca ancien président de la Cour constitutionnelle, bientôt rejoints par 75 autres personnalités dont le journaliste Giorgio Bocca et le cinéaste Luigi Comencini).
L'abbé Pierre effectue également, pour réclamer justice, une grève de la faim durant 8 jours du au , dans la cathédrale de Turin.
Il témoigne alors de son expérience personnelle des dérives de la justice italienne de l'époque. François Mitterrand décidera à partir de d'accorder l'asile aux réfugiés politiques italiens, pour ceux qui auraient clairement rompu avec la violence[72],[73],[74].
Prises de position quant à la question de l'ordination des hommes mariés et des femmes
En 2005, dans son livre Mon Dieu… pourquoi ?, rédigé avec Frédéric Lenoir, il déclare qu’il a été attiré par des jeunes filles, étant lui-même jeune homme et avant d’entrer dans les ordres. À ce sujet, il invite les dirigeants d'Église à réfléchir sur une éventuelle réforme de la discipline de l’Église en faveur de l’ordination des hommes mariés. Et ne comprend pas l’opposition des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, l’ordination des hommes mariés étant autorisée par l’Église dans certains rites catholiques orientaux. En outre, il voit dans cette autorisation un moyen de lutter contre la pénurie de nouveaux ministres du culte de l’Église. Il incite également à réfléchir à l’ordination des femmes[75].
Il a déclaré avoir connu le sexe et souhaiter l'ordination des femmes[76].
Distinctions et hommages
Décorations
Françaises
- Grand-croix de la Légion d'honneur le [77]
- Grand officier en 1992 (remis neuf ans plus tard, le ). Il refuse initialement de la porter pour protester contre le refus de l’État français d’attribuer des logements vides à des SDF.
- Commandeur en 1987 pour son action pour le logement des défavorisés.
- Officier en 1981 au titre des droits de l'homme
- Chevalier à titre militaire le
- Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes (citations des et )
- Médaille de la Résistance française (décret du )[78]
- Médaille des évadés
- Croix du combattant volontaire de la guerre de – (1946)
- Croix du combattant
- Médaille commémorative française de la guerre – avec agrafes « France » et « Libération »
Étrangères
- Médaille de la Résistance belge (, Belgique)
- Grand officier de l'Ordre national du Québec lors de la visite officielle à Paris du premier ministre de la province du Québec Jacques Parizeau en [79] ( Québec)
- Officier de l'ordre national du Cèdre ( Liban)
Récompenses diverses
- Médaille d’or Albert Schweitzer de la Fondation Goethe (à Bâle, Suisse) en 1975, remise par René Lenoir, secrétaire d’État français.
- L'Abbé Pierre fut proposé à plusieurs reprises comme lauréat du Prix Nobel de la paix. Un sondage indique que 77 % des français trouveraient la récompense méritée[80],[81].
- 1991, prix Balzan pour l’Humanité, la paix et la fraternité des peuples, « pour son combat pour les droits de l’homme, la démocratie, la paix, pour la lutte contre les souffrances spirituelles et physiques, et pour la solidarité universelle au travers des communautés Emmaüs ».
- En , sur la proposition de Jean-Paul Carteron, président du Forum de Crans Montana, il reçoit le prix de la Fondation des mains du prince Albert II de Monaco. Il s'agira du seul prix « profane » accepté par l'abbé Pierre dans toute sa vie. Ainsi qu'il le déclara en recevant la modeste œuvre d'art symbolisant ce prix, « je la mettrai sur la table où tous les jours je dis ma messe ».
- Entre 1989 et 2003, nommé 17 fois personnalités les plus aimées des Français[69]. En janvier 2004, il demande à ne plus y figurer afin de « laisser cette place aux jeunes. »
- Un Collège à son nom a été baptisée à Nueil-les-Aubiers (Deux-Sèvres) en 1993 et une école à Hédé en Ille-et-Vilaine le [82].
Honneurs posthumes
- : à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, une plaque à la mémoire de l'abbé Pierre est symboliquement dévoilée par un compagnon d'Emmaüs et un SDF sur l'immeuble de la rue des Bourdonnais (Paris) où s'installa l'association Emmaüs après l'hiver 1954 à Paris.
- Une plaque fut posée en son honneur sur le mur du lycée Saint-Marc et inaugurée le samedi en présence de représentants de la famille Grouès, du mouvement Emmaüs, de Philippe Barbarin, Jean-Jack Queyranne, Michel Mercier, et de Gérard Collomb. Une célébration eucharistique présidée par le Cardinal Barbarin dans la chapelle du lycée Saint-Marc suivit l'inauguration.
- À l'occasion du troisième anniversaire de sa mort, La Poste française émet un timbre-poste au tarif le plus courant à son effigie, le 22 janvier 2010.
- À l'occasion du centième anniversaire de sa naissance, la Monnaie de Paris édite une pièce de 2 € commémorative à son effigie en juillet 2012.
- À l'occasion du sixième anniversaire de la mort de son fondateur, la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés érige une statue à son effigie à l'entrée de sa Délégation générale à Paris[83].
- Toponymes :
- Jardins Abbé-Pierre - Grands-Moulins (Paris).
- Résidence Henri Grouès à Bezons, rue Danièle Mitterrand
Œuvres
Les droits d’auteur et autres droits dérivés provenant de la vente ou de la diffusion de ses livres, disques audio et vidéo ont été reversés par l’abbé Pierre tout au long de sa vie au mouvement Emmaüs puis à la Fondation Abbé-Pierre à partir de la création de celle-ci en 1988. Depuis sa mort, Emmaüs International est légataire universel de ces droits[84].
Ouvrages
- 1954: Donnons-leur un toit aujourd’hui. Lettre de l'abbé Pierre au ministre de la reconstruction. Fac-similé Donnons-leur un toit aujourd’hui, avec P.Dufau, R. Gid, R. Morel, G.-H. Pingusson et Fr. Spoerry, éditions du Linteau, 2011.
- 1988 : Cent poèmes contre la misère, éd. Le Cherche-midi, Paris (ISBN 978-2-86274-141-3).
- 1994 : Testament… (ISBN 978-2-7242-8103-3). Réédition 2005, éd. Bayard/Centurion, Paris (ISBN 978-2-227-47532-8).
- 1994 : Une terre et des hommes, éd. Cerf, Paris.
- 1996 : Dieu merci, éd. Fayard/Centurion, Paris.
- 1996 : Le bal des exclus, éd. Fayard, Paris.
- 1997 : Mémoires d’un croyant, éd. Fayard, Paris.
- 1999 : Fraternité, éd. Fayard, Paris.
- 1999 : Paroles, éd. Actes Sud, Paris.
- 1999 : C’est quoi la mort ?, livre didactique destiné aux enfants, utilisé aussi dans l’apprentissage de la langue française, éd. Albin Michel, Paris. (Cet ouvrage bénéficie aussi de nombreuses traductions et rééditions dans divers pays).
- 1999 : J’attendrai le plaisir du Bon Dieu : l’intégrale des entretiens d’Edmond Blattchen, éd. Alice, Paris.
- 2002 : Confessions, éd. Albin Michel, Paris (ISBN 978-2-226-13051-8).
- 2002 : Je voulais être marin, missionnaire ou brigand, rédigé avec Denis Lefèvre, éd. Le Cherche-midi, Paris (ISBN 978-2-7491-0015-9). Réédition en livre de poche, éd. J’ai lu, Paris (ISBN 978-2-290-34221-3).
- 2004 : L’Abbé Pierre parle aux jeunes, avec Pierre-Roland Saint-Dizier, éd. Du Signe, Paris (ISBN 978-2-7468-1257-4).
- 2005 : Le sourire d’un ange, éd. Elytis, Paris.
- 2005 : Mon Dieu… pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie, recueil où il aborde également des sujets d’actualités comme le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, le fanatisme religieux, le désir et le sexe, le mariage homosexuel. Il a été rédigé avec Frédéric Lenoir, éd. Plon (ISBN 978-2-259-20140-7).
- 2006 : Servir : Paroles de vie, avec Albine Navarino, éd. Presses du Châtelet, Paris (ISBN 978-2-84592-186-3).
- 2007: Testament de 114 pages confié et publié dans la réédition de L’Abbé Pierre, par Bernard Violet, éd. Fayard.
- 2007 : Clandestin, 1942-1944, éd. Vollodalen, Collection Citadelle, Paris (ISBN 978-2-9522069-3-8). Cet ouvrage reprend le texte d'une conférence prononcée par l'abbé Pierre le .
- 2011 : Donnons-leur un toit aujourd’hui, avec P.Dufau, R. Gid, R. Morel, G.-H. Pingusson et Fr. Spoerry, éditions du Linteau, 2011. Fac-similé du livret publié au printemps 1954.
- 2011 : Les combats de l'Abbé Pierre, Denis Lefèvre, éd. Biography & Autobiography.
- 2012 : Abbé Pierre, Inédits. Textes de combat, écrits intimes, correspondances, éd. Bayard.
- 2020 : Rien sauf l'essentiel : Coluche et l'Abbé Pierre, La rencontre qui décida du destin des Restos du Coeur, L'Harmattan.
Livres d'entretiens
- 1987 : Bernard Chevalier interroge l’abbé Pierre : Emmaüs ou venger l’homme, avec Bernard Chevalier, Éditions Le Centurion, éd. LGF/Livre de poche, Paris (ISBN 978-2-253-04151-1).
- 1994 : Absolu entretien avec Albert Jaccard, éd. Seuil, Paris. (Réédition sous le titre En route vers l'absolu, Flammarion, 2000)
- 1993 : Dieu et les hommes, entretien avec Bernard Kouchner, éd. Robert Laffont (ISBN 978-2-221-07618-7).
- 2004 : Abbé Pierre et Père Pedro, Pour un monde de justice et de paix : Entretiens, Paris, Presses de la Renaissance, , 230 p., broché (ISBN 978-2-7509-0044-1)
- 2006 : L'abbé Pierre : Entretien et portrait, par Ariane Laroux : Portraits Parlés, éditions de l'Âge d'Homme.
Discographie
- 1989 : Les Enfants sans Noël, avec une chorale d'enfants et une pléiade d'artistes, au profit d'Emmaüs.
- 2001 : Radioscopie : Abbé Pierre - Entretien avec Jacques Chancel, CD Audio, ASIN B00005NK45.
- 1988-2003 : Éclats de voix, suite de CD Audio, Poèmes et réflexions, en quatre volumes :
- Vol. 1 : Le Temps des Catacombes, rééd. label Celia, ASIN B00005R2LK,
- Vol. 2 : Hors de Soi, rééd. label Celia, ASIN B00005R2LL,
- Vol. 3 : Corsaire de Dieu, rééd. label Celia, ASIN B00005R2LM,
- Vol. 4 : L'éternel combat, label Scalen, ASIN B00004VAP4.
- 2003 : Le CD merci l'abbé de Gérard Verchère.
- 2004 : Paroles de Paix de l’Abbé Pierre, suivi l'appel de l'hiver 54 ré-enregistré par l'Abbé Pierre pour le 50e anniversaire, CD audio, label Frémeaux & Associés, Créations pour la Paix, direction artistique : Christiane Gugger, ASIN B0001GLG2Y.
- 2005 : Le CD Testament…, pour fêter le 56e anniversaire de la fondation d'Emmaüs (réflexions personnelles, textes et paroles inspirées de la Bible) (ISBN 978-2-227-47532-8).
- 2005 : Avant de partir…, le testament audio de l’Abbé Pierre, CD audio et vidéos pour PC, prières et musiques de méditation, ASIN B000CCZ2PE.
- 2006 : L’Insurgé de l’amour, label Revues Bayard, Paris, ASIN B000EQHSPU.
Archives
Le fonds d'archives de l'abbé Pierre renfermant toute sa documentation ainsi que celle d'Emmaüs International, est conservé aux Archives nationales du monde du travail[85].
Annexes
Bibliographie
- 1989 : Abbé Pierre L'insurgé de Dieu. Pierre Lunel. Édition°1, Paris, 1989 (ISBN 978-2-863-91328-4)
- 1992 : Les Chercheurs de Dieu (t. 2 : L’Abbé Pierre, Pauline Jaricot, Xavier de Nicolo), BD de Lama Masudi (dessins), Hugues Labiano (dessins), Marc Malès (dessins), Jean-Louis Fonteneau (scénario), Thierry Lescuyer (scénario), Marie-Noëlle Pichard (scénario), éd. Bayard Jeunesse, Paris (ISBN 978-2-227-61072-9).
- 2006 : Images d’une vie, recueil de près de 200 photos de l’abbé Pierre, réalisées avec Laurent Desmard, éd. Hoebeke (ISBN 978-2-84230-266-5).
- 2007 : N'oublions pas les jeunes. Le dernier cri de l'abbé Pierre en faveur des jeunes, de l'éducation, du logement, en collaboration avec Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, et Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, livre, éd. DDB (ISBN 978-2-220-05454-4).
- 2008 : Axelle Brodiez-Dolino, Emmaüs et l'abbé Pierre, Paris, Presses de Sciences-Po, (ISBN 978-2-7246-1094-9). Cet ouvrage est le premier véritable travail d'historien(ne) sur le mouvement Emmaüs et son fondateur.
- 2009 : Henri, Quelques pas avec l'Abbé Pierre, album photographique de Claude Iverné, Albin Michel (ISBN 978-2-226-18174-9).
- 2010 : L'abbé Pierre et Jean Prouvé, Bernard Marrey, Éditions du Linteau, 2010.
- 2012 : L'abbé Pierre, le roman de sa vie, biographie pour enfants de Chloé Caffarel, Bayard Jeunesse (ISBN 978-2-7470-4299-4).
- 2013 : Le secret spirituel de l'abbé Pierre, Jean-Marie Viennet et René Poujol, Salvator (ISBN 978-2-7067-1089-6).
- 2016 : L'abbé Pierre. Un bâtisseur d'humanité, Frédérique Féron, Pascal Meynadier, Marc Brincourt, Éditions du Chêne (ISBN 978-2-8123-1552-7).
Études sur l'Abbé Pierre et son œuvre
- 2001 : La Planète des pauvres. Le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs, de Louis Harenger, Louis Harenger, Michel Friedman, Emmaüs international, Abbé Pierre, éd. J’ai lu, Paris (ISBN 978-2-290-30999-5).
- 2004 : L’Abbé Pierre, par Bernard Violet, éd. Fayard. Biographie réactualisée en avec la reproduction intégrale du testament de 114 pages que l’Abbé Pierre avait confié à l’auteur.
- 2004 : L’Abbé Pierre, la construction d’une légende, par Philippe Falcone, éd. Golias (ISBN 978-2-914475-49-5).
Films
Films documentaires, documents vidéos, entretiens filmés, etc.
- Alain comme les autres, les chiffonniers Emmaüs, docufiction de Denise Gilliand, avec Jean-Quentin Châtelain, production NAG Films, 1998
- Vous direz à vos enfants… Le plus beau témoignage sur la beauté du don, entretien avec l’abbé Pierre, studio LCJ Éditions, Paris, ASIN B000BU9OVA, DVD PAL (région 2), 2005
- L'abbé Pierre, la voix des sans-voix d'Agnès Hubschman, 2005
- Paroles - Abbé Pierre. Série d'entretiens avec l'abbé Pierre. Rencontres avec Johnny Hallyday, Zinédine Zidane et le dalaï-lama. Édition Emmaüs Genève, Artémis Films Productions, 2 x DVD PAL, 2007
- L'abbé Pierre, l'insurrection de la bonté de Diane Lisarreli (collection "D'après une histoire vraie"[86] ; ARTE éditions, 2019
Films de fiction
- 1955 : Les Chiffonniers d'Emmaüs de Robert Darène, avec André Reybaz dans le rôle de l'abbé Pierre.
- 1989 : Hiver 54, l'abbé Pierre de Denis Amar, avec Lambert Wilson dans le rôle de l'abbé Pierre. Film rediffusé le jour de sa mort, en son hommage, sur la chaîne de télévision publique France 2.
- 2023 : L'Abbé Pierre : Une vie de combats de Frédéric Tellier, avec Benjamin Lavernhe dans le rôle de l'abbé Pierre.
Articles connexes
- Mouvement Emmaüs
- Emmaüs International
- Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés
- Étienne Pierre Morlanne (1772-1862) médecin-accoucheur de Metz qui fonda les sœurs de la Charité Maternelle pour venir en aide aux mères célibataires ou/et défavorisées.
- Héra Mirtel (1868-1931), née Louise Grouès, écrivaine et féministe, tante de l'abbé Pierre, sœur de son père Antoine.
- Sans domicile fixe en France
- L'abbé Froidure (1899-1971) est un homologue belge de l'Abbé Pierre qui créa un mouvement similaire à Bruxelles dès 1937.
- Les Petits Riens (association créée par l'abbé Froidure)
- Association Poverello en Belgique
Liens externes
- Site officiel d'Emmaüs International, légataire universel de l'abbé Pierre.
- [PDF] Hommage à l’abbé Pierre, communiqué de presse officiel par Emmaüs France.
- Site officiel de la Fondation Abbé-Pierre.
- Vidéo de l’abbé Pierre en 1954, après sa déclaration sur la pauvreté, en visite à Genève (archive de la TSR).
- Vidéo de l'Abbé Pierre en 1973 (archive de la TSR).
- Il aurait mérité dix fois d'être fait « Juste parmi les nations », témoignage de Jean-Claude Duclos, conservateur du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, évoquant l’hommage national rendu aux Justes français au Panthéon, quelques jours avant la mort de l’abbé Pierre.
- L'abbé Pierre, aventurier de Dieu, film documentaire de 25 min, réalisé par Jean-Claude Salou (diffusé en 2007 dans Le Jour du Seigneur sur France 2).
Bases de données et notices
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressources relatives à plusieurs domaines :
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative à la bande dessinée :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de de Marie Joseph Henry Grouès », sur MatchID.
- Renommée rue Louis Thévenet en 1937
- Archives municipales de Lyon, « Registre des naissances 01/01/1912 - 31/12/1912 : Cote 2E2981 », sur fondsenligne.archives-lyon.fr (consulté le ), p. 84
- Jean-Louis Beaucarnot, Quand nos ancêtres partaient pour l'aventure, JC Lattès, , p. 107.
- André Bonnet, Michel Bolasell, Les insurgés de la pauvreté, Philippe Rey, , p. 83.
- « François GARBIT », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
- Denis Lefevre, Les combats de l'Abbé Pierre, Le Cherche Midi, , p. 15.
- Denis Lefèvre, Les combats de l'Abbé Pierre, Le Cherche Midi, , p. 27.
- Gilles-Marie Moreau, La cathédrale Notre-Dame de Grenoble, L'Harmattan, , p. 227.
- Julien Arbois, Histoires insolites de la Résistance française, City, , 230 p. (ISBN 978-2-8246-0625-5 et 2-8246-0625-8, OCLC 920031841).
- voir.
- Sur cette période de la vie de l'abbé Pierre, voir Gilles-Marie Moreau, La cathédrale Notre-Dame de Grenoble, L'Harmattan, 360 p., 2012 (ISBN 978-2-336-00250-7).
- l’abbé Pierre a livré son récit, très tôt, dans une conférence donnée le 23 avril 1945, dans le cadre des « conférences de l’information », au palais de Chaillot.
- Christian Sorrel, La Savoie, éd. Beauchesne, 1996, 441 p.
- La vie de l’abbé Pierre sur le site de la Fondation Abbé-Pierre.
- « Région Lorraine / Il y a 70 ans, l'abbé Pierre était élu député de Meurthe-et-Moselle », L'Est républicain, (lire en ligne, consulté le ).
- Sa profession de foi de juin 1946.
- « Assemblée Nationale - archives député Henri Pierre Grouès (Abbé Pierre) », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le ).
- « Frère des pauvres, provocateur de paix », sur emmaus-international.org (consulté le ).
- « L'Abbé Pierre, fédéraliste européen et mondial », sur uef.fr (consulté le ).
- « Plusieurs personnalités internationales lancent un appel en faveur de la citoyenneté mondiale », Le Monde, .
- Abbé Pierre et Bernard Kouchner, Dieu et les hommes (dialogues), Paris, Robert Laffont, 1993.
- Axelle Brodiez-Dolino, Emmaüs et l'abbé Pierre, Presses de Sciences-Po, 2008, p. 39.
- Ibid., p. 40.
- C'est la même démarche qu'a utilisée l'abbé Édouard Froidure, onze années auparavant en Belgique.
- Albine Novarino, l'abbé Pierre, Éditions du Huitième Jour, Paris, 2007 (ISBN 978-2-914119-88-7).
- Axelle Brodiez-Dolino, Emmaüs et l'abbé Pierre, Les Presses de Sciences Po, , p. 67.
- Il s'agit bien sûr d'anciens francs.
- « Convertisseur franc-euro », sur insee.fr (consulté le )
- Site aaspp91.net, page "La Cape de l'Abbé Pierre…".
- Appel de l’abbé Pierre du 1er février 1954 - Site officiel d'Emmaüs France [PDF].
- Soit 12 162 261 euros de 2022
- « L'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, est mort », Le Monde, 22 janvier 2007.
- EMMAÜS Société Anonyme - Blog : Laboratoire urbanisme insurrectionnel.
- Axelle Brodiez-Dolino, Emmaüs et l'abbé Pierre, Presses de Sciences-Po, Paris, 2008 (ISBN 978-2-7246-1094-9).
- AFP, « L'abbé Pierre est mort », Le Monde, (e-ISSN 2262-4694, lire en ligne [archive du ] , consulté le )
- « La mort de l'abbé Pierre : "hommage national" vendredi, DECES », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
- Funérailles de l'abbé Pierre à Notre-Dame, Lexpress.fr, 26 janvier 2007
- « Funérailles de l'abbé Pierre à Notre-Dame », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Hommage national à l'abbé Pierre, L’Obs, 26 janvier 2007
- Centre abbé Pierre Emmaüs – Esteville.
- L'abbé Pierre inhumé dans l'intimité, Le Monde avec AFP, 25 janvier 2007
- « Camus au Panthéon », sur le site de Jean-Jacques-Aillagon, consulté le 27 mars 2010.
- « Tous unis pour chanter l'abbé Pierre à Bercy », sur Le Figaro,
- « "Ce portrait, c'est un coup de poing." », sur Fondation Abbé Pierre (consulté le ).
- https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-grands-discours/coluche-et-l-abbe-pierre-deux-appels-a-la-solidarite-8522743
- Dalaï-lama, Site web de Saillon.
- « His holiness the dalai lama to visit switzerland Bestows Two Public Talks to the People of Geneva », Bureau du Tibet.
- « L’Abbé Pierre est mort ».
- « L'Appel à la Fraternité - Ateliers Du Vivre Ensemble », sur Ateliers Du Vivre Ensemble, (consulté le ).
- « Iconographie de l'abbé Pierre » dans Mythologies, Roland Barthes, Éditions du Seuil, Paris, 1957.
- Luc Le Vaillant, « L’abbé ne fait pas le moine », 25 septembre 2002.
- « C’était ta grande découverte : autant qu’aider, il faut témoigner. Sans paroles, sans images, pas d’indignation », Bernard Kouchner à l’abbé Pierre, Dieu et les Hommes, Éd. Robert Laffont, 1993.
- Cité dans Michaël Prazan & Adrien Minard, Roger Garaudy, itinéraire d'une négation, février 2007, Calmann-Lévy.
- Annette Lévy-Willard, « L'abbé Pierre, un antijudaïsme qui date », sur Libération,
- L’abbé Pierre s’explique à ce sujet dans le documentaire Un abbé nommé Pierre, une vie au service des autres, documentaire télévisé de Claude Pinoteau, en précisant le soutien « à titre amical apporté à la personne de Roger Garaudy et non aux propos qu’il a tenus dans son livre, dont il n’avait pas pris connaissance.
- « L’abbé Pierre exclu de la LICRA, », L’Humanité, 2 mai 1996.
- Pierre Vidal-Naquet. Analyse des relais dont disposent les négationnistes sur les juifs et le judaïsme.
- Passage censuré dans Dieu et les Hommes, publié dans Le secret de l’abbé Pierre de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, éd. Mille et une nuits, Paris 1996, p. 11. 10.
- « Chrétiens et Juifs - 4. juifs déicides, maudits, etc. », sur rivtsion.org.
- Site officiel du Vatican.
- « La mort de l'Abbé Pierre » sur Le Nouvel Observateur consulté le 27 mars 2010.
- L'Humanité.
- Voir à cet égard la tribune « Il aurait mérité dix fois d'être fait Juste parmi les nations », publiée par Jean-Claude Duclos, conservateur du musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, évoquant l’hommage national rendu aux Justes français au Panthéon, quelques jours avant la mort de l’abbé Pierre. Duclos rappelle que l’abbé Pierre n’a jamais prononcé de propos antisémites, ni pendant, ni après la guerre, et a sauvé des Juifs pendant la guerre au péril de sa vie.
- Avril 1945, conférence de Chaillot.
- col.fr | Mort de l’abbé Pierre.
- Libération daté du 23 janvier 2007, p. 4.
- En 1996 l’abbé Pierre perd une place au classement de la personnalité des français de l'institut de sondage IFOP, conservant tout de même la deuxième place. Cette chute de popularité dans l'opinion publique a été analysé comme une réaction à son soutien de Garaudy (Le Figaro 24/01/07, p. 9).
- « Le top 50 des personnalités », 12/06, sondage IFOP pour le Journal du dimanche p. 12 et suivantes.
- Tribunal de Venise et de Rome en .
- Bernard Langlois (dir.), L'Abbé Pierre plaide le Dossier Mulinaris, collection Résistance, Éditions du Centurion, 1985.
- D'après le Corriere della Sera cité dans « La presse étrangère dénonce l'« indécente récupération » de son combat », courrierinternational.com, 23 janvier 2007.
- (it) « Abbé Pierre, il frate ribelle che scelse gli emarginati », Corriere della Sera, 23 janvier 2007.
- AFP : « Rome, 23 janvier 2007 (AFP) - l'abbé Pierre et les Brigades rouges italiennes : un épisode méconnu » (23 janvier 2007), sur le site de La Croix lire en ligne ; D'inattendues amitiés brigadistes, Libération, 24 janvier 2007 ; « Quel giorno in Tribunale con lui Difese i terroristi rossi e l'Hyperion », Corriere della Sera, 23 janvier 2007 (it).
- « Son incompréhension était la même à l'égard des positions du magistère sur l'ordination des femmes : Quelles que soient leurs éminentes fonctions, ceux qui prennent de telles positions, estime le fondateur d'Emmaüs, n'ont jamais avancé un seul argument théologique décisif qui démontre que l'accès des femmes au sacerdoce serait contraire à la foi. » Lettre du 1er novembre 2005 à Benoît XVI, citée par Jean-Claude Lacaze, Le christianisme face à la crise écologique mondiale, L'Harmattan, 2009, p. 109-110.
- Henri Tincq, « L'abbé Pierre révèle qu'il a commis le « péché de chair » », Le Monde, 28 octobre 2005, mis à jour le 24 janvier 2007 (consulté le 6 août 2014).
- Journal officiel.
- Ordre de la Libération - Base des Médaillés de la Résistance française, « Fiche Pierre Henri Grouès » (consulté le )
- Page de l'abbé Pierre, sur le site officiel de l'ordre national du Québec.
- Base de donnée des prix Nobel. Les nominations sont secrètes durant 50 ans. Ainsi, il est dans les listes de 1967, 1970 et 1989 (nomination publique du parlement suisse).
- « Nobel de la Paix ? L'abbé Pierre: un sacré destin », sur L'Express, . Article publié initialement en 1989
- École Abbé-Pierre de Hédé.
- Dévoilement de la statue de l’abbé Pierre à la délégation générale de la Fondation Abbé-Pierre à Paris le 22 janvier 2013.
- « Emmaüs : un label, mais un lourd héritage », Le Figaro, 15/10/2007.
- « Fonds 2010 018. Abbé Pierre (1912-2007). Archives d'une vie : les sources écrites personnelles : Répertoire Numérique Détaillé », lien Wayback Machine [PDF], sur Archives nationales du monde du travail, . Cet instrument de recherche n'est pas complet, d'autres entrées d'archives concernant Emmaüs furent effectuées aux ANMT.
- (fr + de) Diane Lisarelli, « D'après une histoire vraie - L'abbé Pierre », sur ARTE (consulté le )
- Religieux français
- Capucin français
- Prêtre catholique français du XXe siècle
- Prêtre de rue
- Résistant français
- Membre de l'Assemblée constituante de 1945
- Membre de l'Assemblée constituante de 1946
- Député de la première législature de la Quatrième République
- Député de Meurthe-et-Moselle
- Personnalité du Mouvement républicain populaire
- Personnalité de la Jeune République
- Personnalité liée au secteur de l'aide humanitaire
- Personnalité liée au Mouvement Emmaüs
- Personnalité liée à Lyon
- Personnalité humaniste
- Personnalité ayant eu des obsèques nationales en France
- Précarité
- Économie sociale en France
- Pauvreté en France
- Logement social en France
- Mouvement Emmaüs
- Nom de guerre
- Résistance spirituelle au nazisme
- Auteur publié par les éditions Robert Laffont
- Auteur publié par les éditions du Cerf
- Auteur publié par les éditions du Seuil
- Auteur publié par les éditions Fayard
- Auteur publié par Actes Sud
- Auteur publié par les éditions Flammarion
- Auteur publié par les éditions Albin Michel
- Auteur publié par les éditions Plon
- Auteur publié par les éditions L'Âge d'Homme
- Élève du lycée Saint-Marc de Lyon
- Docteur honoris causa de l'Université Laval
- Lauréat du prix Balzan
- Titulaire de la croix de guerre 1939-1945
- Titulaire de la médaille de la Résistance française
- Titulaire de la croix du combattant
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Grand officier de l'Ordre national du Québec
- Officier de l'ordre national du Cèdre
- Naissance en août 1912
- Naissance dans le 4e arrondissement de Lyon
- Décès en janvier 2007
- Décès à l'hôpital du Val-de-Grâce
- Décès à 94 ans
- Personnalité inhumée dans la Seine-Maritime