« Alain Finkielkraut » : différence entre les versions
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Il s'est à plusieurs reprises positionné comme prenant la défense de l'école de la République contre des réformes [[pédagogique]]s qu'il juge assez néfastes; en ceci il s'inscrit dans la lignée de [[Hannah Arendt]], qui s'attaque dans un essai devenu célèbre, au contexte éducatif américain des [[années 1960]], qui organise selon elle, l'échec de l'apprentissage des enfants grâce à des méthodes pédagogiques qu'elle critique très vivement et dont elle démonte les fautes de raisonnement sur lesquelles reposent ces méthodes.<ref>Arendt, Hannah, ''La crise de l’éducation'', in ''La crise de la culture'', ed. Gallimard (Bibliothèque des idées), [[1972]].</ref> Ce sont ces critiques qu'Alain Finkielkraut partage et qu'il cite, pour lutter contre des réformes en France qu’il juge susceptibles de produire les mêmes effets. Il est consulté par les gouvernements sur les questions scolaires, par exemple la Commission Thélot. Sa position sur ce sujet est celle de la défense de la ''valeur de l'étude'', contre les théories pédagogiques, qu'il dénonce comme jouant un rôle dans l'aggravation des inégalités. |
Il s'est à plusieurs reprises positionné comme prenant la défense de l'école de la République contre des réformes [[pédagogique]]s qu'il juge assez néfastes; en ceci il s'inscrit dans la lignée de [[Hannah Arendt]], qui s'attaque dans un essai devenu célèbre, au contexte éducatif américain des [[années 1960]], qui organise selon elle, l'échec de l'apprentissage des enfants grâce à des méthodes pédagogiques qu'elle critique très vivement et dont elle démonte les fautes de raisonnement sur lesquelles reposent ces méthodes.<ref>Arendt, Hannah, ''La crise de l’éducation'', in ''La crise de la culture'', ed. Gallimard (Bibliothèque des idées), [[1972]].</ref> Ce sont ces critiques qu'Alain Finkielkraut partage et qu'il cite, pour lutter contre des réformes en France qu’il juge susceptibles de produire les mêmes effets. Il est consulté par les gouvernements sur les questions scolaires, par exemple la Commission Thélot. Sa position sur ce sujet est celle de la défense de la ''valeur de l'étude'', contre les théories pédagogiques, qu'il dénonce comme jouant un rôle dans l'aggravation des inégalités. |
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En 2003 il a consacré aux questions de l'enseignement actuel un ouvrage : ''Enseigner les lettres aujourd'hui'' où l'on constate sa défense de l'idée républicaine, égalitaire et émancipatrice, à l'origine de l'école et dans lequel on trouve ses analyses des causes qui mettent en crise l'enseignement, en particulier la cuistrerie d'un certain langage hyper-techjnique, qui rend l'école inégalitaire et l'éloigne de ses objectifs. |
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Sa position sur l'école est ainsi résumée par Elisabeth de Fontenay, philosophe (Le Monde 3 Fevrier 2006) |
Sa position sur l'école est ainsi résumée par Elisabeth de Fontenay, philosophe (Le Monde 3 Fevrier 2006) |
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« une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois. » |
« une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois. » |
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==émissions radiophoniques== |
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Alain Finkielkraut tient régulièrement une émission sur Franc-Culture, Répliques, dans la quelle il reçoit des invités qu'il fait dialoguer et au sein du dialogue, présentant souvent des oppositions marquées, il introduit une 3° voix, en réplique. L'émission a donné lieu à diverses publications : de Alain Finkielkraut, avec Mona Ozouf, Pierre Manent, Suzanne Julliard (collectif), ''Ce que peut la littérature'', éd. Stock, coll. « Les Essais », octobre 2006, 295 p., ISBN : 2-234-05914-3, 18.50 € |
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Premier volume d’une série, Ce que peut la littérature regroupe une sélection des meilleures émissions « Répliques » de France-Culture parmi celles consacrées à la littérature. Elles sont rassemblées par la thématique du pouvoir de la littérature : en quel sens les écrivains changent-ils le monde, non plus comme l’entendait Sartre au sens de l’engagement politique, mais au sens où ils réorganisent notre perception du monde, des êtres, des valeurs, du présent ou de l’avenir ? À travers la littérature, c’est notre existence qui est changée. |
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Ou encore, ''Enseigner les Lettres aujourd'hui'', reprenant les émissions sur les questions d'enseignement pour en garder trace, et par ailleurs travail en complément de celui du collectif "Sauver les Lettres" , un des plus importants défenseurs, avec "Sauver les mathématiques" |
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d'une école égalitaire dont la principale valeur serait l'étude. |
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== Controverses == |
== Controverses == |
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En 2002, Alain Finkielkraut tient ces propos : « Le voilà le vrai choc des civilisations : l'Occident vit sous le régime de la critique, et le monde musulman - élites laïques comprises - sous celui de la paranoïa. ».<ref>« Jamais les juifs ne se sont sentis aussi seuls », propos recueillis par Élisabeth Lévy dans ''Marianne'', 12 au 18 août 2002</ref> La même année, il est accusé par le sociologue [[Daniel Lindenberg]] d'être un « néo-réactionnaire »<ref>Daniel Lindenberg, ''Le rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires'', éd. Le Seuil</ref>. L'ouvrage de Daniel Lindenberg est vivement dénoncé par les personnes qu'il vise<ref>Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Philippe Muray, Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Paul Yonnet, L'Express, 28/11/2002</ref> ainsi que de nombreux intellectuels qui pointent le manque de rigueur de la notion de "nouveaux réactionnaires" elle-même. |
En 2002, Alain Finkielkraut tient ces propos : « Le voilà le vrai choc des civilisations : l'Occident vit sous le régime de la critique, et le monde musulman - élites laïques comprises - sous celui de la paranoïa. ».<ref>« Jamais les juifs ne se sont sentis aussi seuls », propos recueillis par Élisabeth Lévy dans ''Marianne'', 12 au 18 août 2002</ref> La même année, il est accusé par le sociologue [[Daniel Lindenberg]] d'être un « néo-réactionnaire »<ref>Daniel Lindenberg, ''Le rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires'', éd. Le Seuil</ref>. L'ouvrage de Daniel Lindenberg est vivement dénoncé par les personnes qu'il vise<ref>Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Philippe Muray, Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Paul Yonnet, L'Express, 28/11/2002</ref> ainsi que de nombreux intellectuels qui pointent le manque de rigueur de la notion de "nouveaux réactionnaires" elle-même. |
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Certains médias et intellectuels critiquent ce que dit Alain Finkielkraut à l'endroit du métissage<ref>http://multitudes.samizdat.net/Un-ecrivain-antillais-repond-a.html Un écrivain antillais répond à Finkielkraut</ref>, |
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Dans l'Entretien avec l'ethnologue Jeanne Favret-Saada [http://terrain.revues.org/document3013.html] il exprime pourquoi il ne participe pas de l'enthousiasme pour le multiculturalisme qui lui paraît relever du relativisme. En revanche, sa position consiste à défendre le bien-fondé de l'universalisme, qui n'a rien d'incompatible avec la reconnaissance de la diversité culturelle, tout au contraire, les droits de l'homme doivent pouvoir protéger, ce qui, de la différence culturelle, révèle le génie de l'humanité, pourtant une et la même à travers ses civilisations, aussi diverses soient-elles "C'est ... à cette tare-là du relativisme culturel qu'il faudrait s'attaquer, et non pas, au nom des Droits de l'homme, à tout ce que d'autres sociétés ont pu produire un jour. D'éprouver un attachement viscéral et politique aux Droits de l'homme, ne devrait pas nous rendre incapables de comprendre les sociétés qui ne les ont ni inventés ni pratiqués." |
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En 2003, Alain Finkielkraut a été accusé par [[Tariq Ramadan]] de faire preuve de [[Communautarisme identitaire]]. <ref>Tarik Ramadan, ''[http://agircontrelaguerre.free.fr/article.php3?id_article=32 Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires]'', publié par le collectif Agir Contre la Guerre</ref> D'après Tariq Ramadan, Alain Finkielkraut ne serait plus un intellectuel [[universalisme|universaliste]] défendant les droits de l'homme universels, mais développerait des analyses communautaristes, ce qui l'amènerait à prendre des positions contestables, comme, d'après lui, le soutien à [[Ariel Sharon]]. Tandis que Finkielkraut considère précisément Tariq Ramadan comme le type même du représentant du communautarisme. Pour sa part, Tariq Ramadan a été accusé pour ce texte, d'avoir une conception aux relents antisémites par Alain Finkielkraut (in ''Le Figaro'', 31 octobre 2003), Bernard-Henri Lévy (Voir l'article dans ''Le Point'', 10 octobre 2003<ref>http://www.lepoint.fr/edito/document.html?did=136023</ref>) et André Glucksmann (in ''Le Nouvel Observateur'', 9 octobre 2003<ref> Ce qui est étonnant, ce n’est pas que Monsieur Ramadan soit antisémite, mais qu’il ose désormais se revendiquer comme tel.»</ref>). Accusé de faire des listes de juifs, son article fut refusé par la presse (Le Monde, Libération)<ref>http://www.droitshumains.org/dial_rel/tr.htm</ref>. Ramadan s'étonnait toutefois qu'on demande aux intellectuels musulmans de condamner les violences d'états comme l'Arabie Saoudite et le Pakistan, sans qu'on demande aux intellectuels juifs d'en faire de même avec Israël. A l'inverse, d'autre intellectuels peu favorables à la politique d'Israël, (Eric Hazan, Rony Brauman dans l’ouvrage collectif "Antisémitisme, l’intolérable chantage, Israël-Palestine, une affaire française", La Découverte 2003) classent Alain Finkielkraut parmi les intellectuels communautaristes et estiment qu'il représente à lui tout seul « la Star Academy du sionisme français ». |
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Certains médias et intellectuels soulignent ainsi ce qui serait une obsession d'Alain Finkielkraut à l'endroit du métissage<ref>http://multitudes.samizdat.net/Un-ecrivain-antillais-repond-a.html Un écrivain antillais répond à Finkielkraut</ref>, opposant Israël au cosmopolitisme qu'il présente comme néfaste<ref>http://www.collectifdom.com/article.php3?id_article=403</ref> : la "créolité" et le multiculturalisme seraient selon Alain Finkielkraut un danger pour les juifs ainsi qu'un vecteur de haine anti-israélienne,Israël étant selon lui un "état non-métissé". Certains de ses détracteurs comptabilisent également une prolifération d'amalgames et de dérapages<ref>http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2005-11-23-Qui-a-dit Article du ''Monde Diplomatique'' du 23 novembre 2005</ref> : ses propos sur l'équipe de France de football, raillée parce que présentant plusieurs noirs, ses propos sur les émeutes urbaines de novembre 2005<ref>http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2007-01-08-Alain-Finkielkraut Article du ''Monde Diplomatique'' du 8 janvier 2007</ref>, présentées comme une « révolte à caractère ethnico-religieux », ou encore ses récents propos sur les juifs et le multiculturalisme (''il n'y a pas d'avenir pour les juifs dans une société multiculturelle'')<ref>http://www.haaretz.com/hasen/spages/842795.html</ref>, jettent le trouble sur une démarche intellectuelle que d'aucuns qualifient aujourd'hui de communautariste, voire de raciste<ref>[http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=16 L’UJFP répond au racisme d'Alain Finkielkraut]</ref>. |
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=== Propos sur les émeutes dans les banlieues en 2005 === |
=== Propos sur les émeutes dans les banlieues en 2005 === |
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* ''Comment peut-on être Croate ?'' (Gallimard, 1992) : L'auteur tente de répondre à une question politique et philosophique : « Pourquoi le cauchemar du {{s-|XX|e}} a-t-il survécu à la chute du Mur de Berlin ? » |
* ''Comment peut-on être Croate ?'' (Gallimard, 1992) : L'auteur tente de répondre à une question politique et philosophique : « Pourquoi le cauchemar du {{s-|XX|e}} a-t-il survécu à la chute du Mur de Berlin ? » |
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* ''Une voix qui vient de l'autre rive''. Paris, Gallimard, 2000. Coll. « Blanche ». |
* ''Une voix qui vient de l'autre rive''. Paris, Gallimard, 2000. Coll. « Blanche ». |
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* '' |
* ''La mémoire vaine : du crime contre l'humanité'' , Gallimard, 1992 |
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* ''Penser le XXe siècle'' , Ecole polytechnique, 2000 |
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* ''Des hommes et des bêtes'' , Tricorne, 2000 |
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* ''L'imparfait du présent. Pièces brèves''. Paris, Gallimard, 2002. |
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* ''Enseigner les lettres aujourd'hui'' , Tricorne , 2003 |
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* ''Les battements du monde. En collab. avec Peter Sloterdijk''. Paris, Pauvert, 2003. |
* ''Les battements du monde. En collab. avec Peter Sloterdijk''. Paris, Pauvert, 2003. |
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* ''Au nom de l'Autre. Réflexions sur l'antisémitisme qui vient''. Paris, Gallimard, 2003. : essai sur la montée d’une nouvelle forme d’antisémitisme. |
* ''Au nom de l'Autre. Réflexions sur l'antisémitisme qui vient''. Paris, Gallimard, 2003. : essai sur la montée d’une nouvelle forme d’antisémitisme. |
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* ''Nous autres, modernes'' : Quatre leçons'' (Ellipse, 2005) |
* ''Nous autres, modernes'' : Quatre leçons'' (Ellipse, 2005) |
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* ''Ce que peut la littérature''de Alain Finkielkraut, avec Mona Ozouf, Pierre Manent, Suzanne Julliard (collectif), éd. Stock, coll. « Les Essais », octobre 2006, 295 p., ISBN : 2-234-05914-3 |
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* ''Entretiens sur la laïcité. Avec Benny Lévy'' (Verdier, 2006) |
* ''Entretiens sur la laïcité. Avec Benny Lévy'' (Verdier, 2006) |
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* ''Ce que peut la littérature'' (Stock, 2006) |
* ''Ce que peut la littérature'' (Stock, 2006) |
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* ''Petit fictionnaire illustré : les mots qui manquent au dico'' , Points Seuil, 2006 |
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* ''Qu'est-ce que la France'' (Stock, 2007) : une série d'entretiens avec des intellectuels français sur la France, l'identité française, la question de la nation et de post-national, etc... |
* ''Qu'est-ce que la France'' (Stock, 2007) : une série d'entretiens avec des intellectuels français sur la France, l'identité française, la question de la nation et de post-national, etc... |
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* Entretien avec Jeanne Favret-Saada : http://terrain.revues.org/document3013.html |
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=== Articles === |
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Version du 22 mai 2007 à 13:37
Alain Finkielkraut est un intellectuel français, écrivain et auteur de nombreux essais, né à Paris le 30 juin 1949.
Biographie
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud (où il est entré en 1969), agrégé de Lettres modernes et titulaire d'une maîtrise en philosophie, il est le fils unique d'un maroquinier juif polonais déporté à Auschwitz. Dans Le juif imaginaire (1981), il interroge cette identité des juifs de sa génération, athées et nés après la guerre, ainsi que l'histoire de cette mémoire qui implique toujours de garder une distance, sans identification, sans appropriation. En 1987, La Défaite de la pensée marque le début de sa critique de la « barbarie du monde moderne », qui prend forme à la suite de Hannah Arendt à laquelle il ne cesse de se référer.
Il est intervenu à l'occasion de nombreux événements contemporains.
Il a été un des premiers (Comment peut-on être croate ?, 1992) à s'opposer à la renaissance du rêve d'une Grande Serbie sur les ruines de l'ex-Yougoslavie et ce dans un climat plutôt hostile, la position officielle de la France et de son président François Mitterrand étant à l'époque nettement pro-serbe.
Alain Finkielkraut est aussi auteur de nombreux ouvrages sur la culture et la modernité dans lesquels il dénonce les effets négatifs de la culture de masse ainsi que ceux d'un art « d’État » (La Défaite de la pensée, 1987).
Membre fondateur, avec Benny Lévy et Bernard-Henri Lévy, de l'Institut d'Études Lévinassiennes à Jérusalem.
Il enseigne la culture générale et l'« histoire des idées » à l'École polytechnique, où il est professeur au département Humanités et Sciences Sociales (HSS).
Il présente une émission radiophonique d'entretiens, Réplique(s) à France-Culture et une émission d'opinion, Qui Vive, sur la Radio de la Communauté Juive (RCJ) jusqu'en juin 2006 pour cette derniere.
En 1994, il a été nommé chevalier de la Légion d'honneur.[1]
Travaux
La critique de la modernité est le fil qui parcourt son oeuvre.
Alain Finkielkraut définit ainsi ses travaux : « je cherche d'abord à tirer au clair la métaphysique, c'est-à-dire le rapport fondamental à l'être qui se manifeste dans la sensibilité, les façons d'agir, de faire, les mœurs, les habitudes caractéristiques de notre temps. »
Le Nouveau désordre amoureux
- L'ouvrage qui l'a rendu célèbre Le Nouveau désordre amoureux écrit en 1977 avec Pascal Bruckner s'attaque au « mythe de la Révolution sexuelle » qui serait issu de mai 1968 et des théories de Gilles Deleuze et Guattari, de Debord et des situationnistes. Contre Gilles Deleuze et Guattari, qui selon la lecture de Finkielkraut et Bruckner, nient l'amour ou, en tout cas, affirment que l'amour, en tant que valeur abstraite, serait une chose ignoble (in Le Nouveau désordre amoureux ), Finkielkraut et Bruckner affirment a contrario l'existence de l'amour et son impossible réforme : l'amour ne se prête pas à la révolution. Ils voient les femmes comme les victimes de cette idéologie.
- Dans La sagesse de l'amour (1984) il s'inspire de l'œuvre d'Emmanuel Lévinas et interroge les expériences collectives de notre temps et le rapport à l'Autre dans la vie individuelle.
Réhabilitation de Péguy
- Le Mécontemporain, Charles Péguy, lecteur du monde moderne (1992) se veut une réhabilitation de Péguy, dont l'œuvre selon Finkielkraut est trop souvent jugée inutile parce que conservatrice. « L'heure est venue, si nous voulons comprendre notre temps, de lever la quarantaine, de lire Péguy, de réintégrer dans la cité intellectuelle la grande pensée poétique et critique qui annonce "une panmuflerie sans limites" et voit poindre "un monde non seulement qui fait des blagues, mais qui ne fait que des blagues, et qui fait toutes les blagues, qui fait blague de tout." » (l'auteur). En effet Péguy Péguy, aux antipodes de cet « universalisme facile » dont parle Jean Claude Milner, écrit « Je ne veux pas que l'autre soit le même, je veux que l'autre soit autre. C'est à Babel qu'était la confusion, dit Dieu, cette fois que l'homme voulut faire le malin ».
Critique de la modernité
- La Défaite de la pensée (1987) : Après Freud sous les auspices de qui est écrit ce livre, il s'agit d'analyser le malaise dans la culture, qui va grandissant. Car la culture, c'est la vie associée à la pensée. Mais aujourd'hui il est courant de nommer culturelles des activités d'où la pensée est absente. Alors que Freud voyait dans les contradictions de la civilisation les causes de cet inévitable malaise qui s'abat sur les hommes, Finkielkraut, lui, dénonce l'impasse du « tout culturel » qui confond selon lui toute activité avec un fait de culture et la politique du « tout culturel » du Ministre de la culture de l'époque (Jack Lang). En correspondance il considère que l'École suit cette même pente, qui la détruit.
- L'Ingratitude, conversation sur notre temps (1999), dialogue avec Antoine Robitaille. « À délier l'être de l'héritage, est-on, comme le croit notre temps, plus lucide, plus ouvert et plus libre ? Voilà la question à laquelle s'efforce de répondre cette conversation silencieuse. » Les thèmes du livre : « les petites nations, le destin des langues, la transmission, l'amour du monde, le multiculturalisme, la mort de l'admiration - et son sujet : l'art d'hériter ou ce qu'il en reste à l'âge ingrat de la démocratie radicale. » (extraits de la présentation de l'auteur)
Dans une époque d'ingratitude comme la nôtre où « Ce qui caractérise notre temps, c'est, comme l'a noté profondément Hans Jonas, la nature quasiment compulsive du progrès. », Alain Finkielkraut considère que, obnubilés par l'idéologie du changement, du mouvement, et animés par le fantasme d'une modernité enfin libre et autonome parce que débarrassée du fardeau de ses morts encombrants, les contemporains auraient perdu tout rapport à la tradition, toute notion d'héritage.
Depuis vingt ans, Alain Finkielkraut, ne cesse d’approfondir la même question, philosophique et politique, de la mémoire et du rapport entre tradition et modernité. Entre l’impossible oubli et l’injonction de commémorer, il se refuse toujours à choisir. (L'Humanité)
- Dans L'Imparfait du présent on a affaire encore à un échange entre l'observation des événements et la poursuite des préoccupations qu’on sait être celles d'Alain Finkielkraut : la défense de la laïcité ; la défense d'une École républicaine ; une certaine idée de l'école et de la culture où l’idéal de transmission générationnelle, dans le temps, devrait prévaloir sur celui de communication entre contemporains, dans le présent et puis aussi, l’inquiétude – reprise d’un des thèmes-clés de la pensée heideggérienne – suscitée par la prolifération de la technique. Le privilège du présent qui caractérise les sociétés modernes, aussi bien que leur légèreté à ne pas vouloir s'interroger sur les questions de la technique, retrouvent l'interrogation de Finkielkraut sur l'héritage, la transmission, le rapport à la tradition.
- Nous autres, modernes : Quatre leçons (2005). Le livre est ainsi présenté par l'auteur :
A quoi Descartes nous détermine-t-il ? Hier encore, il était possible de répondre : à nous rendre méthodiquement, polytechniquement maîtres de toutes choses pour soulager le sort des hommes et rendre leur vie plus agréable. Mais voici que les réalités nées de la philosophie de l'homme moderne s'ingénient à contredire les ambitions de cette philosophie, à transformer ses promesses en menaces, à fonctionner pour elles-mêmes. Il est devenu difficile d'opposer, sans autre forme de procès, les calculs de la raison aux ténèbres de la superstition car les processus que la raison déchaîne n'ont rien de raisonnable. C'est ce paradoxe, c'est cette surprise philosophique réservée à la philosophie, c'est cet ébranlement de la modernité par elle-même que j'ai voulu inlassablement explorer et interroger dans les leçons qu'on va lire.
Nous autres, modernes se veut une mise au point sur différents problèmes de l'époque. Dans ces quatre leçons, il examine les divers aspects, positifs ou critiquables, de la modernité. Il met l'accent sur les contradictions de la rationalité technique et de la raison moderne, en tant qu'elles aboutissent à créer « des processus qui n'ont rien de raisonnable ».
Finkielkraut s'est intéressé au retournement intérieur de personnalités très différentes, Roland Barthes ou Vassili Grossman. Chacun dans son époque et son histoire, soit la France des Trente Glorieuses, pour l'un ou l'Union soviétique stalinienne, pour l'autre, a vécu un moment paradigmatique de la modernité et a fait une expérience de vie également exemplaire. Ce sont ces expériences douloureuses, et singulières, -car pour Barthes ce fut celle de la mort de sa mère, et pour Grossman, la découverte des camps-, qui les ont, à travers le traumatisme et la perte, libérés du devoir d'être modernes. Finkielkraut montre comment ils ont été, à travers des expériences de deuil, rendus à la vérité de leur condition d'êtres humains, par delà la présomption de la modernité à l'égard du passé et par delà la croyance de devoir adhérer à leur temps. Prenant conscience qu'ils étaient des survivants, ils ont ainsi découvert leur responsabilité à l'égard du futur, à travers la prise en charge du passé. Contre la tendance compulsive et si moderne à la liquidation du passé, c'est de sa conservation qu'il en va pour essayer de faire en sorte que les humains que nous sommes puissent encore avoir un monde. Cette notion de monde qui vient de Heidegger, via Hannah Arendt, est synonyme d'un monde vivable pour les humains et afin qu'il ne soit pas l'"immonde" que redoutait et dont parlait Lacan.
En somme, après les théoriciens de l'École de Francfort auxquels il se rattache par la critique de la raison en tant qu'elle produit de la déraison, après Heidegger et Hannah Arendt dont il reprend les mises en garde au sujet de la destruction du monde, après Leo Strauss retournant aux Anciens, après Nietzsche aussi, dont il partage la critique du nihilisme contemporain, Finkielkraut se classe parmi les penseurs qui poursuivent la "critique de la modernité". Il a été considéré comme un défenseur de la république, adoptant de ce point de vue la critique de la démocratie de masse, et sa pensée définie comme conservatrice des valeurs de la tradition, comme Hannah Arendt. Les débats à son propos portent sur ce point de savoir comment considérer le rapport entre les deux pôles, soit la critique de la modernité et une position qui pourrait être dite conservatrice.
Le fil qui parcourt toute l'œuvre de Finkielkraut est la critique de la modernité.
Il critique également ce qu'il considère être des illusions de « la pensée issue de 68 » et l'accompagnant. Ainsi Guy Debord et les situationnistes, Gilles Deleuze et Guattari, et plus généralement le progressisme qui façonnerait la vision de la politique et de l'histoire, lointain dérivé de Hegel.
Cette critique de la modernité se double toujours chez lui d'une défense de la culture, d'une défense de la liberté et de la pensée libre, constitutives de la démocratie et inspirées par la philosophie (Spinoza, Locke, plus particulièrement) ainsi que de certaines valeurs politiques, républicaines, issues de la tradition philosophique, celle de Jean-Jacques Rousseau en particulier, contre celles de la société de masse en tant qu'elles menacent la démocratie, comme d'autres avant lui l'ont développé de Nietzsche à Leo Strauss et Heidegger en passant par Jacob Talmon etc. Sa référence à Tocqueville est sur ce point explicite. Sa critique de la modernité s'inscrit dans l'héritage des travaux de Leo Strauss, lui-même élève de Heidegger, comme le fut Hannah Arendt.
Il s'est opposé avec constance à la « pensée de la période 68 », pour son aspect libertaire, et également aux versions évolutionniste et économiste du marxisme, ainsiqu'à l'idéologie du progressisme dans laquelle il décèle une illusion. Alain Finkielkraut veut mettre en lumière ce qu'il considère comme des idées reçues et des fausses croyances, sur lesquelles repose selon lui la modernité et dont il entend dénoncer les dangers.
Le progressisme, c'est l'idée que tout est politique, et qu'en effet on peut accéder à un monde meilleur par un bouleversement radical des institutions, par la révolution ou l'élimination des méchants. La phrase inaugurale du progressisme a été écrite par Jean-Jacques Rousseau: « Je hais la servitude comme la source de tous les maux du genre humain. » Le mal est donc une réalité politique ou économique, ce n'est plus un fait de nature. D'où cette mission inouïe assignée à la politique: en finir avec le mal. Nourrie de cette espérance, la gauche progressiste ne voulait pas voir les horreurs commises en son nom. Et quand elle les voyait et finissait par condamner le communisme soviétique, c'était pour reporter aussitôt son impatience messianique sur Cuba ou sur la Chine. La gauche antitotalitaire, à l'inverse, s'est inspirée de Soljenitsyne et des dissidents pour dénoncer non seulement l'écart entre l'idéal communiste et la réalité, mais aussi le danger d'un idéal d'éradication définitive du mal. On pourrait croire que le mur de Berlin a entraîné dans sa chute les illusions du progressisme. C'est le contraire qui est vrai. L'antitotalitarisme a disparu en même temps que le système totalitaire[2].
Alain Finkielkraut critique certaines illusions de gauche, c'est-à-dire d'une gauche révolutionnaire avec ce qu'il juge être ses dérives (tiers-mondisme et multiculturalisme menant au relativisme) du point de vue d'une position qui serait celle de la gauche antitotalitaire.
Comme Leo Strauss en effet, il pense que le relativisme mène au nihilisme. Et, avec Péguy et Arendt, il pense que la destruction de la tradition mène à la destruction de la culture. Or selon lui, de notre héritage, nous sommes redevables et responsables pour les générations futures, comme l'a également théorisé Hans Jonas. Et si nous n'avons pas le droit de le détruire, c'est parce que nous n'en sommes que les détenteurs, non les propriétaires.
Inspiré par les écrits de Hannah Arendt, Emmanuel Lévinas mais aussi Charles Péguy, Vladimir Jankélévitch, Philippe Muray et Milan Kundera, il analyse les illusions de la modernité et la fragilisation du lien social. Il s'en prend régulièrement, notamment dans La défaite de la pensée, au "relativisme" culturel, selon lequel toutes les croyances, mœurs et inventions culturelles se valent.
Comment peut-on être Croate ?
- Comment peut-on être Croate ? (1992) : L'auteur tente de répondre à une question politique et philosophique : « Pourquoi le cauchemar du XXe siècle a-t-il survécu à la chute du Mur de Berlin ? »
Il collabore à de nombreuses revues dont les revues Argument et Égards. Il est parmi les premiers intellectuels à s'engager pour une intervention occidentale en ex-Yougoslavie. Il a défendu également le droit de la Croatie à la sécession contre la Grande Serbie, au nom du principe de la défense des "petites nations" qui sont un gage de liberté.
Travaux sur l'antisémitisme
- Après "le juif imaginaire" où il explique que les descendants des victimes n'ont aucun titre à se présenter eux-mêmes comme des victimes qu'ils ne sont pas, et dans lequel il analyse le problème que constitue la tentation de l'identification, il écrit encore
- Une voix vient de l'autre rive (2000) : « Que faire, maintenant que la mémoire d'Auschwitz n'a plus d'ennemis déclarés, pour en soustraire l'exercice à ses amis désinvoltes ou inquiétants ? Que faire pour éviter à la fois la crispation et la manipulation ? » un texte sur la mémoire, dans le fil du Juif imaginaire: comment ne pas oublier, alors que personne n'a le droit de s'identifier (aux victimes), comment transmettre sans s'approprier une tradition qui, universelle, n'appartient à personne en particulier ?
- Au nom de l'autre, réflexion sur l'antisémitisme qui vient (2003) est un essai ce qu'il perçoit comme la montée d'une nouvelle forme d'antisémitisme. Au nom de l'autre est un appel à la responsabilité et à la prise de conscience de la réalité : selon Finkielkraut, les insultes antisémites ne sont pas des faits isolés. Mais l'analyse de l'auteur porte avant tout sur l'évolution de l'antisémitisme : hier, Céline ou Drumont reprochaient aux Juifs leur cosmopolitisme, leur manque de patrie; aujourd'hui, c'est leur trop-plein de patrie que les antisémites leur reprochent, leur attachement à une communauté et à un pays.
Citation extraite de l'ouvrage : « Il faut du courage pour porter une kippa dans ces lieux féroces qu'on appelle cités sensibles et dans le métro parisien : le sionisme est criminalisé par toujours plus d'intellectuels, l'enseignement de la Shoah se révèle impossible à l'instant même où il devient obligatoire, la découverte de l'Antiquité livre les Hébreux au chahut des enfants, l'injure "sale juif" a fait sa réapparition (en verlan) dans presque toutes les cours d'école. Les Juifs ont le cœur lourd et, pour la première fois depuis la guerre, ils ont peur ».
Dans Au nom de l'Autre. Réflexions sur l'antisémitisme qui vient il s'inquiète de la résurgence en France d'un antisémitisme « de gauche » et « progressiste ». Ce qui ne l'empêche pas de critiquer les juifs français qui ne se sentent pas français à part entière et n'acceptent pas les règles du jeu républicain.
Après la série d'actes révélant la résurgence d'une nouvelle vague d'antisémitisme et d'anti-républicanisme, notamment en 2000-2001, Alain Finkielkraut écrit :
« Cette fois, ce sont les victimes potentielles de l’exclusion et du racisme qui sont les fers de lance de cet antisémitisme violent. […] Pour la première fois, nous sommes dans le même bateau. C’est une judéophobie qui emprunte son argumentaire à l'antisémitisme apocalyptique de l’Europe des années trente mais qui se nourrit de l’exploitation du conflit israélo-palestinien, comme on l’a vu à Durban. Nous subissons les retombées de ce phénomène dans certaines banlieues dont Ben Laden est explicitement le héros. […] Les professeurs - en tant que représentants de la République, de la France dans ce qu’elle a de meilleur - et les Juifs sont visés en même temps. Il y a une guerre contre les pompiers, une guerre contre les professeurs, une guerre contre les Juifs. Quand il y a un professeur juif, c’est une circonstance aggravante ; il porte deux étoiles jaunes. Mais n’oublions pas qu’il y a une étoile jaune du professeur. Le gouvernement est très coupable de ne pas défendre la République quand elle est attaquée, sous prétexte qu’elle l’est par d’autres gens que ceux dont on a l’habitude. Mais on aurait tort d’isoler complètement les manifestations antisémites d’un mouvement plus vaste dont les Juifs ne sont pas les seules cibles. Ce n’est pas le moment de nous désolidariser de la France en l’accusant puisque la haine dont nous sommes l’objet vise aussi la France. »[3]
autour de l'école
Il s'est à plusieurs reprises positionné comme prenant la défense de l'école de la République contre des réformes pédagogiques qu'il juge assez néfastes; en ceci il s'inscrit dans la lignée de Hannah Arendt, qui s'attaque dans un essai devenu célèbre, au contexte éducatif américain des années 1960, qui organise selon elle, l'échec de l'apprentissage des enfants grâce à des méthodes pédagogiques qu'elle critique très vivement et dont elle démonte les fautes de raisonnement sur lesquelles reposent ces méthodes.[4] Ce sont ces critiques qu'Alain Finkielkraut partage et qu'il cite, pour lutter contre des réformes en France qu’il juge susceptibles de produire les mêmes effets. Il est consulté par les gouvernements sur les questions scolaires, par exemple la Commission Thélot. Sa position sur ce sujet est celle de la défense de la valeur de l'étude, contre les théories pédagogiques, qu'il dénonce comme jouant un rôle dans l'aggravation des inégalités.
En 2003 il a consacré aux questions de l'enseignement actuel un ouvrage : Enseigner les lettres aujourd'hui où l'on constate sa défense de l'idée républicaine, égalitaire et émancipatrice, à l'origine de l'école et dans lequel on trouve ses analyses des causes qui mettent en crise l'enseignement, en particulier la cuistrerie d'un certain langage hyper-techjnique, qui rend l'école inégalitaire et l'éloigne de ses objectifs.
Sa position sur l'école est ainsi résumée par Elisabeth de Fontenay, philosophe (Le Monde 3 Fevrier 2006)
« une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois. »
émissions radiophoniques
Alain Finkielkraut tient régulièrement une émission sur Franc-Culture, Répliques, dans la quelle il reçoit des invités qu'il fait dialoguer et au sein du dialogue, présentant souvent des oppositions marquées, il introduit une 3° voix, en réplique. L'émission a donné lieu à diverses publications : de Alain Finkielkraut, avec Mona Ozouf, Pierre Manent, Suzanne Julliard (collectif), Ce que peut la littérature, éd. Stock, coll. « Les Essais », octobre 2006, 295 p., ISBN : 2-234-05914-3, 18.50 €
Premier volume d’une série, Ce que peut la littérature regroupe une sélection des meilleures émissions « Répliques » de France-Culture parmi celles consacrées à la littérature. Elles sont rassemblées par la thématique du pouvoir de la littérature : en quel sens les écrivains changent-ils le monde, non plus comme l’entendait Sartre au sens de l’engagement politique, mais au sens où ils réorganisent notre perception du monde, des êtres, des valeurs, du présent ou de l’avenir ? À travers la littérature, c’est notre existence qui est changée.
Ou encore, Enseigner les Lettres aujourd'hui, reprenant les émissions sur les questions d'enseignement pour en garder trace, et par ailleurs travail en complément de celui du collectif "Sauver les Lettres" , un des plus importants défenseurs, avec "Sauver les mathématiques" d'une école égalitaire dont la principale valeur serait l'étude.
Controverses
Polémiques autour de la guerre en Yougoslavie
Pendant les guerres de Yougoslavie, aux côtés de Bernard-Henri Lévy, il est à l'avant-garde d'un front de défense des Croates puis des Bosniaques, sensibilisant l'opinion publique française à leur sort.[5] Il critique, sans l'avoir vu, le film Underground d'Emir Kusturica, lorsque celui-ci reçoit la palme d’or à Cannes. Il dénonce une œuvre pro-serbe et accuse son auteur d'être nostalgique de la Grande Serbie.[6] Il écrit ainsi : « En récompensant Underground, le jury de Cannes a cru distinguer un créateur à l'imagination foisonnante. En fait, il a honoré un illustrateur servile et tape-à-l'œil de clichés criminels ; il a porté aux nues la version rock, postmoderne, décoiffante, branchée, américanisée, et tournée à Belgrade, de la propagande serbe la plus radoteuse et la plus mensongère ». On apprendra plus tard qu’il n’avait pas vu le film[7], qu’il critiquait pourtant tant sur le fond que sur la forme.
Finkielkraut qualifie sa position et ses thèses d’anti-modernes, à cause de sa critique du progressisme, du droit-de-l'hommisme et de ce qu'il appelle, à la suite d'Emile Durkheim, la religion de l'humanité, pour laquelle il estime que la compassion immodérée de l'autre altère la réflexion politique.
Finkielkraut et le communautarisme
En 2002, Alain Finkielkraut tient ces propos : « Le voilà le vrai choc des civilisations : l'Occident vit sous le régime de la critique, et le monde musulman - élites laïques comprises - sous celui de la paranoïa. ».[8] La même année, il est accusé par le sociologue Daniel Lindenberg d'être un « néo-réactionnaire »[9]. L'ouvrage de Daniel Lindenberg est vivement dénoncé par les personnes qu'il vise[10] ainsi que de nombreux intellectuels qui pointent le manque de rigueur de la notion de "nouveaux réactionnaires" elle-même. Certains médias et intellectuels critiquent ce que dit Alain Finkielkraut à l'endroit du métissage[11], Dans l'Entretien avec l'ethnologue Jeanne Favret-Saada [3] il exprime pourquoi il ne participe pas de l'enthousiasme pour le multiculturalisme qui lui paraît relever du relativisme. En revanche, sa position consiste à défendre le bien-fondé de l'universalisme, qui n'a rien d'incompatible avec la reconnaissance de la diversité culturelle, tout au contraire, les droits de l'homme doivent pouvoir protéger, ce qui, de la différence culturelle, révèle le génie de l'humanité, pourtant une et la même à travers ses civilisations, aussi diverses soient-elles "C'est ... à cette tare-là du relativisme culturel qu'il faudrait s'attaquer, et non pas, au nom des Droits de l'homme, à tout ce que d'autres sociétés ont pu produire un jour. D'éprouver un attachement viscéral et politique aux Droits de l'homme, ne devrait pas nous rendre incapables de comprendre les sociétés qui ne les ont ni inventés ni pratiqués."
Propos sur les émeutes dans les banlieues en 2005
À la suite des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Alain Finkielkraut, donne une interview au quotidien israélien Haaretz qui y présente Alain Finkielkraut comme étant « une voix déviante, même très déviante. Principalement parce qu'elle n'émane pas de la bouche d'un membre du Front national de Jean-Marie Le Pen, mais de celle d'un philosophe autrefois considéré comme un des porte-parole les plus éminents de la gauche française » Modèle:Bibliol[12]. Alain Finkielkraut a a tenu des propos qui ont été considérés racistes, par le Mrap du moins[13].
Alain Finkielkraut a énoncé le montage de cette interview par "des journalistes qui voulaient lui nuire".
La philosophe Elisabeth de Fontenay prend alors sa défense avec des arguments témoignant de son indignation devant ce qu'elle considère comme une calomnie[14] :
« Devant un tel déchaînement de haine, on ne peut que s’inquiéter et demander comment quelques faiseurs d’opinion ont pu en venir à cette terrifiante réduction, à cette promotion d’un choix de paroles fiévreusement prononcées et parfois falsifiées au statut de révélation définitive sur la vérité profonde d’un homme. Sans doute cela tient-il à la place qu’occupe Finkielkraut dans le monde intellectuel. Car cette campagne aura fait éclater le paradoxe permanent qui le constitue. Comment nier en effet que sa capacité à s’émouvoir et à se battre sur tous les fronts, sa manière parfois terrassante d’exposer son point de vue, de brandir sans prudence la dissension, passionnent et épuisent les uns, antagonisent les autres ? A quoi s’ajoute, bien sûr, la réputation de philosophe médiatique qu’on lui a faite. Pourtant, cette trop facile désignation traduit une méconnaissance du lieu philosophique et politique où il se situe. Ce lecteur d’Hannah Arendt, qui s’attache à penser l’événement, ne dédaigne pas d’utiliser, chaque fois qu’il en a la possibilité, les médias de son temps. Mais ce qu’il y apporte, c’est tout sauf un désir de séduire, puisque, développant des thèses aussi hétérodoxes que longuement méditées, il ne craint pas d’affronter l’isolement et la réprobation. »
Les passages ayant porté à controverse sont notamment :
- En France, on aimerait bien réduire ces émeutes à leur dimension sociale, les voir comme une révolte des jeunes des banlieues contre leur situation, contre la discrimination dont ils souffrent, contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont des Noirs ou des Arabes avec une identité musulmane. Regardez ! En France il y a aussi des immigrés dont la situation est difficile — des Chinois, des Vietnamiens, des Portugais — et ils ne prennent pas part aux émeutes. C'est pourquoi il est clair que cette révolte a un caractère ethnique et religieux.
- Les gens disent que l'équipe nationale française est admirée par tous parce qu'elle est black-blanc-beur. En fait, l'équipe de France est aujourd'hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l'Europe.
Alain Finkielkraut dit "n'avoir pas contrôlé la formulation de l'article" non plus que sa traduction et affirme que ses propos ont été "déformés par le journaliste"[15]. Au début de l'année 2007, Alain Finkielkraut a accordé un long entretien[16] à la rédaction du site Grioo.com, site communautaire noir, dans lequel il s'explique sur sa pensée et tente de clarifier cette polémique.
Quant à la dénonciation de l'effondrement de l'école elle est une des causes principales de ce qui a semblé être un trait des émeutes, soit leur caractère ethnique : les pauvres étant massivement les enfants issus de l'immigration, ils sont la manifestation d'un échec de l'école de la République. E. de Fontenay encore l'explique[14] : « Pour lui, en effet, ce que les émeutes des banlieues ont d’abord manifesté, est l’effondrement de la mission d’égalisation des chances, impartie à l’éducation nationale. Et même si on peut lui reprocher de ne pas rappeler que des diplômés de l’enseignement supérieur trouvent d’autant moins de travail qu’ils sont issus de l’immigration, il aura vraiment fallu une bonne dose de mauvaise foi pour rattacher la brutalité des propos tenus à autre chose qu’à une passion de cette école à la française, dont il constate avec désespoir qu’elle n’a pas su être offerte aux enfants défavorisés comme une chance réelle d’intégration, et qu’elle ne fonctionne plus correctement que pour les enfants des bourgeois.»
Il a présenté ses explications et ses excuses à ceux qu'il aurait pu blesser : « je présente des excuses à ceux que ce personnage que je ne suis pas a blessé. (...) La leçon, c'est qu'en effet je ne dois plus donner d'interview, notamment à des journaux dont je ne contrôle pas ou je ne peux pas contrôler le destin ou la traduction, a déclaré le philosophe sur Europe 1. Je n'ai en moi aucun mépris ou de haine à l'égard de quelque collectivité que ce soit. Je me sens solidaire par vocation des nouveaux immigrés en France et notamment des immigrés de la deuxième ou troisième génération »[17]
Ses détracteurs soulignent alors la propension d'Alain Finkielkraut à tenir des propos "douteux" puis à s'en excuser au motif de déformations et de maladresses.[18]
Il a par ailleurs épinglé ce qu'il considère être l'antisémitisme de Dieudonné, qui illustre selon lui un nouvel antisémitisme proféré au nom de l'antiracisme. Finkielkraut jugeant Dieudonné plus dangereux que le FN pour cette raison :
« le principal porte-parole de cette théologie [l'antisémitisme] en France c’est Dieudonné, c’est lui qui est aujourd’hui le vrai patron de l’antisémitisme en France, et non le Front National. Mais en France, au lieu de combattre son discours, on fait précisément ce qu’il demande : on change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. On y enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale comme une histoire uniquement négative. On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. On ne parle que des tentatives d’exploitation, de domination, et de pillage. Mais en fait qu’est ce que veut Dieudonné ? Il exige une «shoah» et pour les Arabes et pour les Noirs, mais si l’on met la shoah et l’esclavage sur le même plan alors on est obligé de mentir, car ce n’était pas une shoah. Et ce n’était pas un crime contre l’humanité parce que ce n’était pas seulement un crime. C’était quelque chose d’ambivalent. Ainsi en est-il également de l’esclavage. Il a commencé bien avant l’Occident. ».
Il dénonce l'antisémitisme nouveau, qu'il considère un antisémitisme islamo-progressiste, et affirme que le front antiraciste a explosé en France : le Mrap ne lutte plus contre l'antisémitisme, et Dieudonné prône un antisémitisme au nom d'une supposée défense des Noirs[19].
Références
- Décret du 13 juillet 1994 portant promotion et nomination
- l'Express (30/8/2004), à propos de son livre Au nom de l'Autre
- Revue L’Arche. Le mensuel du judaïsme français, N° 527-528, janvier-février 2002, page 36.
- Arendt, Hannah, La crise de l’éducation, in La crise de la culture, ed. Gallimard (Bibliothèque des idées), 1972.
- Alain Finkielkraut, Articles sur les balkans parus dans Le Monde: Les mots et la guerre, 4 octobre 1991; La fiction, 23 novembre 1991; Crime parfait, 14 octobre 1992; Révisionnisme, 15 janvier 1993; L'inutilité du XXe siècle, 18 mars 1993; L'inavouable frontière, 18 mars 1993; L'injonction de Buchenwald, 15 décembre 1993; Les intellectuels, la politique et la guerre, 16 septembre 1994; L'affaire de tous, 29 novembre 1994; Des anges et des hommes, 21 août 1995; L'amour selon Slobodan Milosevic (avec Antoine Garapon), 4 août 1998; Mgr Stepinac et les deux douleurs de l'Europe, 7 octobre 1998
- Alain Finkielkraut, "L’imposture Kusturica", Le Monde, 2 juin 1995
- « En 1995, il se ridiculisa en attaquant Underground d’Emir Kusturica... sans avoir vu le film comme il dut l’admettre quelques mois plus tard. », [1]
- « Jamais les juifs ne se sont sentis aussi seuls », propos recueillis par Élisabeth Lévy dans Marianne, 12 au 18 août 2002
- Daniel Lindenberg, Le rappel à l'ordre : enquête sur les nouveaux réactionnaires, éd. Le Seuil
- Alain Finkielkraut, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Philippe Muray, Pierre-André Taguieff, Shmuel Trigano et Paul Yonnet, L'Express, 28/11/2002
- http://multitudes.samizdat.net/Un-ecrivain-antillais-repond-a.html Un écrivain antillais répond à Finkielkraut
- Haaretz, Interview par Dror Mishani et Aurélia Samothraiz, 18 novembre 2005
- Le Mrap annonce vouloir porter plainte contre Finkielkraut pour incitation à la haine raciale avant de renoncer; L’Union Juive Française pour la Paix répond au racisme d’Alain Finkielkraut ; Finkielkraut n’est qu’un symptôme ; Finkielkraut s’abîme dans une diatribe raciste; Lettre d'enseignants et chercheurs de l'École polytechnique réagissant aux propos d'Alain Finkielkraut dans le journal Haaretz
- Elisabeth de Fontenay dans Le Monde du 3 février 2006
- Alain Finkielkraut, « Un certain sens de l’honneur » dans L’Arche n° 573, janvier 2006 (lire en ligne
- Entretien avec la rédaction du site Grioo.com
- Finkielkraut s'excuse dans L'Express du 25 novembre 2005
- http://www.acrimed.org/article2208.html
- voir par exemple [2] où il s'explique sur la nation et le multiculturalisme
Œuvres
Livres
- Ralentir, mots-valises ! (1979), Seuil.
- Le nouveau désordre amoureux (en collaboration avec Pascal Bruckner) 1977
- Le juif imaginaire 1981, Seuil
- La sagesse de l'amour (1984), Gallimard.
- La Défaite de la pensée. Paris, Gallimard, 1987. Coll. « Blanche ».
- La Mémoire Vaine, du Crime Contre l'Humanité (1989),
- Comment peut-on être croate? (1992)
- L'humanité perdue (1996). Paris, Seuil.
- Le Mécontemporain. Charles Péguy, lecteur du monde moderne. Paris, Gallimard, 1992. Coll. « Blanche ».
- L'Ingratitude. Conversation sur notre temps avec Antoine Robitaille. Paris, Gallimard, 1999. Coll. « Blanche ».
- Une voix vient de l'autre rive (Gallimard, 2000)
- Internet, l’inquiétante extase (Mille et une nuits, 2001) : Écrit avec Paul Soriano.
- Comment peut-on être Croate ? (Gallimard, 1992) : L'auteur tente de répondre à une question politique et philosophique : « Pourquoi le cauchemar du XXe siècle a-t-il survécu à la chute du Mur de Berlin ? »
- Une voix qui vient de l'autre rive. Paris, Gallimard, 2000. Coll. « Blanche ».
- La mémoire vaine : du crime contre l'humanité , Gallimard, 1992
- Penser le XXe siècle , Ecole polytechnique, 2000
- Des hommes et des bêtes , Tricorne, 2000
- L'imparfait du présent. Pièces brèves. Paris, Gallimard, 2002.
- Enseigner les lettres aujourd'hui , Tricorne , 2003
- Les battements du monde. En collab. avec Peter Sloterdijk. Paris, Pauvert, 2003.
- Au nom de l'Autre. Réflexions sur l'antisémitisme qui vient. Paris, Gallimard, 2003. : essai sur la montée d’une nouvelle forme d’antisémitisme.
- Nous autres, modernes : Quatre leçons (Ellipse, 2005)
- Ce que peut la littératurede Alain Finkielkraut, avec Mona Ozouf, Pierre Manent, Suzanne Julliard (collectif), éd. Stock, coll. « Les Essais », octobre 2006, 295 p., ISBN : 2-234-05914-3
- Entretiens sur la laïcité. Avec Benny Lévy (Verdier, 2006)
- Ce que peut la littérature (Stock, 2006)
- Petit fictionnaire illustré : les mots qui manquent au dico , Points Seuil, 2006
- Qu'est-ce que la France (Stock, 2007) : une série d'entretiens avec des intellectuels français sur la France, l'identité française, la question de la nation et de post-national, etc...
- Entretien avec Jeanne Favret-Saada : http://terrain.revues.org/document3013.html
Articles
- Les juifs face à la religion de l'humanité. Le Débat.
- Amour et utopie. Entrevue réalisée par Andrée Fortin (Nuit blanche, no 12, février-mars 1984, p. 46)
- Le sens de l'héritage. Entretien avec Alain Finkielkraut. Label France, no 38, janvier 2000
- Promesses et menaces de la science. « Répliques », France-Culture. Transcription de l'émission du 17 février 1996. Alain Finkielkraut reçoit Claude Allègre et François Lurçat (Alliage, no 27, 1996)
- Hystérie et héritage (Libération, 22-23 février 1997): réflexion à propos de l'affaire des « sans papiers » en France
- La politique est un risque à courir. Entretien avec Alain Finkielkraut. Réalisée par Valérie Lanctuit. Regards, no 30, décembre 1997
- Le monde de la haine et des slogans, Le Monde, 12 décembre 1997
- En finir avec les postures morales. Entretien. Le Figaro Magazine, 10 avril 1998
- La révolution cuculturelle à l'école, Le Monde, 18 mai 2000
- La mémoire et son double. Entretien avec Stéphane Floccari. L'Humanité, 18 mai 2000
- La France grégaire, Le Monde, 6 juin 2000
- J'avoue tout [à propos de l'« affaire Renaud Camus »], Le Monde, 7 juillet 2000
- « Esprit Saint contre esprit du temps: un hommage à Joseph Ratzinger », Égards, numéro IX, automne 2005, pp. 15-18.
- J'assume (propos recueillis Sylvain Cypel et Sylvie Kauffmann) Le Monde, 27 novembre 2005
Sur Finkielkraut :
- Christian Authier, « Alain Finkielkraut ou ce présent qui ne passe pas », L'Opinion indépendante, no 2510, 10 mai 2002
Voir aussi
Liens externes
- Institut d'études lévinasiennes, fondé par Alain Finkielkraut avec Benny Lévy et Bernard-Henri Lévy
- Transcriptions retravaillées de l'émission « Qui vive » initialement publiées dans la revue L'Arche
- démenti des accusations portées contre lui : Site de l'émission Répliques
- Amérique-Europe, quel dialogue après la faille atlantique ? Vidéo en ligne d'un débat Finkielkraut/John MacArthur, éditeur de Harper's, organisé à Montréal en 2005
- "Alain Finkielkraut, bouffon du roi"
Critiques de ses livres
- par le magazine Lire
- Le mécontemporain
- L’Ingratitude
- L’Humanité perdue
- Nous autres modernes