Guanahani
Guanahani était le nom donné par les indigènes à l'île que Christophe Colomb baptisa San Salvador quand il débarqua en Amérique le avec deux caravelles (La Pinta et La Niña) et une nef (La Santa Maria).
Localisation
modifierLa localisation de Guanahani dans cette île des Bahamas, dans les années 1940, est due à l'historien Samuel Eliot Morison. C'est aujourd'hui l'hypothèse majoritairement retenue par l'ensemble de la communauté scientifique spécialisé dans l'histoire de la « découverte de l'Amérique » même si, comme l'écrit l'historien Denis Crouzet, « aucun historien n'a été en mesure de déterminer exactement où se trouvait Guanahani : l'atterrissage put se faire à El Cayo Samana, à Grand Turk Island, à Cat Island, à Gran Caico, et surtout à Watlings Island »[1].
Pour Denis Crouzet, qui analyse les ressorts chrétiens de l'action de Colomb, « Guanahani, en devenant San Salvador, sonne comme un point de commencement signifiant que tout doit se cristalliser désormais à partir de ce rivage qui authentifie et révèle la Majesté divine et où Dieu est présent comme il le sera plus loin lors d'autres jonctions entre terre et mer. Un Dieu qui, à chaque rivage atteint, sera ici et nulle part, dans l'attente eschatologique du dévoilement imminent et nécessaire de nouvelles terres et de nouveaux peuples »[1].
Autres îles suggérées
modifierOutre San Salvador, d'autres points de l'archipel bahaméen furent également cités :
- Samana Cay par le capitaine l'US Navy Gustavus Fox en 1825 ;
- Plana Cays par Ramon Juan Didiez Burgos en 1974, et Keith A. Pickering en 1994 ;
Ainsi que la plus grande île de l'archipel des îles Turques-et-Caïques :
- Grand Turk par Martín Fernández de Navarrete en 1824, et Robert Power en 1983.
Notons aussi celles de :
- Mayaguana, en 1825 par Francisco Adolfo de Varnhagen ;
- Conception Island, par R.T. Gould en 1943 ;
- East Caicos, par Pieter Verhoog en 1947 ;
- Île Cat, fut longtemps considérée comme étant Guanahani, jusqu'à la redécouverte du journal de Colomb en 1791 et sa publication dans les années 1875-1876. Jusque-là, Alexander Slidell Mackenzie sera l'un des plus fervents défenseurs de cette option. Ses arguments étaient qu'il se basait sur des cartes anciennes.
- Royal Island, par Arne Molander en 1981 ;
- Lignum Vitae Cay, par John Winslow en 1989.
Histoire
modifierLe , comme l'équipage de La Niña a aperçu des oiseaux venant du sud-ouest, Colomb décide de changer de cap. Les sources rapportent que les premiers signes tangibles de l'approche de la terre ferme furent constatés le , et que Colomb aurait même aperçu, le soir, avec un certain Pedro Gutiérrez, tapissier du roi, la lumière d'un feu[2].
Selon les mêmes sources, c'est le matelot Rodrigo de Triana, à bord de La Pinta, qui a crié « ¡Tierra! » (« terre ! ») le premier, le à deux heures du matin.
Bibliographie
modifier- Louis Lefebvre, Guanahani, Boréal, 1992. Fiction.
Notes et références
modifier- Denis Crouzet, Christophe Colomb. Héraut de l'Apocalypse, Payot, 2006, p. 104.
- Joseph et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, éd. Desplaces, 1854, page 628 : « A dix heures du soir, Colomb, étant sur le gaillard de poupe, vit un feu, mais au travers d'une masse si obscure qu'il ne voulut pas affirmer que ce fût la terre. Il le fit néanmoins remarquer à Pedro Gutiérrez, tapissier du roi, et celui-ci vit effectivement une lumière ; mais Rodrigo Sanchez de Ségovie, que le roi et la reine avaient envoyé sur la flotte en qualité de contrôleur, ne la vit pas, probablement parce qu'elle avait disparu. On la revit cependant une ou deux fois encore, ce qui fit juger à Colomb qu'on était près de terre. »