Zigomar
Zigomar est un personnage de roman-feuilleton créé par Léon Sazie, dont les aventures littéraires débutèrent en 1909 dans le quotidien Le Matin. Criminel masquant son visage sous une cagoule rouge, il dirige une bande de malfaiteurs — « la bande des Z » — opérant dans Paris.
Zigomar | |
Personnage de fiction apparaissant dans Zigomar. |
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Affiche de Leonetto Cappiello pour la prépublication du roman Zigomar de Léon Sazie dans le journal Le Matin, 1909. | |
Sexe | Masculin |
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Espèce | Humain |
Activité | Criminel |
Caractéristique | Visage caché par une cagoule rouge |
Affiliation | Bande des Z |
Ennemi de | Paulin Broquet |
Créé par | Léon Sazie |
Interprété par | Alexandre Arquillière. |
Première apparition | 1909 |
Dernière apparition | 1938 |
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Face au succès, Léon Sazie publie six romans entre 1909 et 1924 et un recueil de nouvelles publiées en 1938. Le personnage est adapté au cinéma par Victorin Jasset dans une trilogie sortie entre 1911 et 1913.
Présentation du personnage
modifierChef du gang de « la bande des Z », Zigomar porte une cagoule rouge qui masque son visage. Ses aventures criminelles le confrontent à la police en la personne de Paulin Broquet[1]. Par ailleurs, totalement amoral, il va jusqu'à trahir la France durant des aventures allemandes[1].
Romans et nouvelles
modifierCertaines aventures de Zigomar ont été publiées dans le journal Le Matin en feuilleton :
- Zigomar, 1910Paru dans Le Matin du 7 décembre 1909 au 22 mai 1910 et annoncé le 3 décembre 1909. Réédité chez Ferenczi en fascicules illustrés par Georges Vallée avec les sous-titres Le maître invisible, Les lions et les tigres et L’heure de la justice, puis en 1916 en volume illustré par Gino Starace et enfin en 1922 tronqué en deux volumes illustrés par Henri Armengol sous les titres Zigomar et Riri la jolie.
- La Femme rousse, 1910Paru dans Le Matin du 12 juillet au 13 novembre 1910 et annoncé le 8 juillet. Réédité chez Ferenczi en fascicules illustrés par Georges Vallée avec les sous-titres Le bras marqué, Dans l’au-delà et My Darling puis tronqué en 1923 en deux volumes illustrés par Henri Armengol sous les titres La Femme rousse et My Darling.
- Peau d'anguille, 1912Paru dans Le Matin du 10 mai au 14 septembre 1912. Réédité chez Ferenczi en fascicules illustrés par Georges Vallée avec les sous-titres L’homme inattendu et Au plus fort ! puis en 1916 rallongé en volume illustré par Gino Starace sous le titre Zigomar au service de l'Allemagne
- Bouche-en-cœur, 1917Paru dans Le Petit Journal du 14 janvier au 20 juin 1917 et annoncé du 5 au 11 et le 13 janvier
- Zigomar contre Zigomar, Ferenczi, 1924Paru en fascicule
- Un nouveau coup de Zigomar, Jules Tallandier, 1939Recueil regroupant les nouvelles publiées dans Le Petit Parisien du 6 août au 2 octobre 1938.
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Couverture illustrée par Gino Starace pour le roman Zigomar (J. Ferenczi, 1916). -
Illustration de Gino Starace pour une réclame de Zigomar-bouche-en-cœur, roman-feuilleton publié dans Le Petit Journal (janvier-juin 1917). -
Illustration de Paul Balluriau dans le journal Le Matin. -
Couverture illustrée par Henri Armengol pour le roman Zigomar. La femme rousse. My darling (J. Ferenczi & fils, 1923). -
Couverture illustrée par Henri Armengol pour le roman Zigomar contre Zigomar (J. Ferenczi & fils, 1924).
Inspirations
modifierOn dit que Zigomar est devenu une grande source d'inspiration pour l'un des plus anciens super-vilains japonais, le Dr. Nazo, le principal méchant de la franchise Ōgon Bat qui a fait ses débuts en 1930, alors qu'il était à l'origine connu sous le nom de Black Bat dans l'histoire de Kamishibai du même nom. La franchise Zigomar, par ailleurs, est devenue un véritable engouement au Japon de la fin de la période Meiji à la période Taisho.
Adaptations cinématographiques
modifier- 1911 : Zigomar, roi des voleurs par Victorin Jasset, avec Alexandre Arquillière dans le rôle-titre.
- 1911 : Zigomar par Victorin Jasset, avec Alexandre Arquillière dans le rôle-titre.
- 1912 : Zigomar contre Nick Carter par Victorin Jasset, avec Alexandre Arquillière dans le rôle-titre.
- 1913 : Zigomar, peau d'anguille par Victorin Jasset, avec Alexandre Arquillière dans le rôle-titre.
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Affiche du film Zigomar (1911). -
Affiche du film Zigomar contre Nick Carter (1912). -
Affiche du film Zigomar, peau d'anguille (1913). -
Photogramme du film de Victorin Jasset. -
Durant la Grande Guerre, en 1917 ou 1918, des badauds (dont un soldat en uniforme bleu horizon) contemplent des affiches annonçant la ressortie de deux films Zigomar d'avant-guerre au « Grand Cinéma Plaisir » sis au 95 bis, rue de la Roquette à Paris 11e.
Autochrome d'Auguste Léon[2],[3].
En 1911, le premier film Zigomar, renommé Tantei Kitan Jigoma (探偵奇譚ジゴマ), est le premier succès étranger au Japon via Fukuhōdō. Il sera suivi de nombreux films japonais originaux jusqu'à une interdiction policière le [4].
Par la même société :
- 1911 : On'na Jigoma (女ジゴマ)
- 1912 : Jigoma Kōhen (ジゴマ後編), aussi appelé Jigoma Zokuhen (ジゴマ続編)
- 1912 : Akuma Batora (悪魔バトラ)
- 1912 : Soniya (ソニヤ)
- 1912 : Jigoma Dai Tantei (ジゴマ大探偵)
- 1912 : Zoku Jigoma Dai Tantei (続ジゴマ大探偵)
Yoshizawa Shōten réalisa aussi d'autres films Zigomar :
- 1912 : Nihon Jigoma (日本ジゴマ)
- 1912 : Jigoma Kaishin-roku (ジゴマ改心録)
- 1912 : Dai Akuma (大悪魔)
La société M. Pathe fit de même :
- 1912 : Shin Jigoma Dai Tantei (新ジゴマ大探偵)
Postérité
modifierÀ la suite du succès des aventures de Zigomar, Léon Sazie recycle le thème en proposant les aventures d'un équivalent allemand, Bochemar — parues dans Le Journal du 28 juin au 5 octobre 1916 — et celles de Tréflar, chef de malfaiteurs qui se font appeler « Les Trèfles Noirs » — parues dans Le Petit Journal du 4 mai au 20 juillet 1919[5].
Dans un magazine serbe de bande dessinée destiné à la jeunesse, le scénariste Branko Vidić et le dessinateur Nikola Navojev publient en 1939 les aventures d'un homme masqué appelé Zigomar. Cependant, dans cette version, il est devenu un justicier américain qui s'allie avec le Fantôme pour combattre le crime. Cette bande dessinée s'exporte dans de nombreux pays, mais, sans doute pour des raisons de droits, Zigomar est rebaptisé « Masque Rouge » en France[6].
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Affiche publicitaire de Poulbot pour la publication en feuilleton de Bochemar dans le quotidien Le Journal. -
Zingomar el bandido (« Zingomar le bandit »), vignette d'une série éditée par les chocolats Palancino en Espagne. -
Le héros serbe Zigomar pourrait avoir été inspiré par le criminel homonyme.
Références
modifier- Bleton 2013.
- Virginie Chardin, Paris en couleurs de 1907 à nos jours, Paris, Seuil, , 215 p. (ISBN 978-2-02-096640-5), p. 59.
- (en) Paula Amad, Counter-Archive : Film, the Everyday, and Albert Kahn's Archives de la Planète, New York, Columbia University Press, coll. « Film & Culture Series », , XIII-408 p. (ISBN 978-0-2311-3500-9 et 978-0-2311-3501-6), p. 204.
- 田中純一郎, 日本映画発達史 1,
- Fournier 2014, p. 61.
- Fournier 2014, p. 62.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Paul Bleton, « S/Z (Les impressions du Zigomar de Léon Sazie) », Belphégor « Fantômas dans le siècle », (DOI 10.4000/belphegor.157, lire en ligne).
- Xavier Fournier, Super-héros : une histoire française, Paris, Huginn & Muninn, , 240 p. (ISBN 978-2-36480-127-1, présentation en ligne).
- George Fronval, « Un maître du crime, Zigomar », Le Chasseur d'illustrés, no 16, , p. 7-10.
- Alain Fuzellier (Alfu), Léon Sazie. Zigomar & Cie : criminels et policiers modernes dans le roman populaire, 1906-1938, Amiens, Encrage, coll. « Lectures populaires » (no 1), , 348 p. (ISBN 978-2-36058-081-1).
- (en) Dawid Głownia, « The Zigomar Scandal and the Film Censorship System in Japan », Silva Japonicarum, no 31, , p. 11-32 (lire en ligne).
- (it) Tom Gunning, « Attrazioni, inchieste, travestimenti : Zigomar, Jasset e la storia dei generi cinematografici », Griffithiana, no 47, , p. 110-135 (ISSN 0393-3857).
- Dominique Kalifa, « Zigomar, grand roman sériel (1909-1913) », Le Rocambole. Bulletin des amis du roman populaire, no 2, , p. 90-101.
- (it) Francis Lacassin, « La società Eclair e la letteratura popolare in Europa dal 1908 al 1919 », Griffithiana, no 47, , p. 60-87 (ISSN 0393-3857).
- Jacques Migozzi, « De Zigomar à Fantômas : charmes sensationnalistes de la fiction transmédiatique à la Belle Époque », dans Julie Anselmini et Chantal Massol (dir.), Écritures et discours « populaires » (XIXe – XXe siècles) : nouveaux regards, Grenoble, UGA Éditions, coll. « Bibliothèque stendhalienne et romantique », , 306 p. (ISBN 978-2-37747-424-0, lire en ligne), p. 223-240.