Michel Barnier

homme d'État français
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Michel Barnier Écouter, né le à La Tronche (Isère), est un homme d'État français.

Michel Barnier
Illustration.
Michel Barnier lors d'une assemblée politique du Parti populaire européen à Munich (2023).
Fonctions
Premier ministre français
En fonction depuis le
(3 mois et 23 jours)
Président Emmanuel Macron
Gouvernement Barnier
Législature XVIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Gabriel Attal
Négociateur en chef de l'Union européenne chargé de la préparation des relations futures avec le Royaume-Uni

(1 an, 4 mois et 15 jours)
Président Jean-Claude Juncker
Ursula von der Leyen
Commission Juncker
von der Leyen
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni

(3 ans, 1 mois et 14 jours)
Président Jean-Claude Juncker
Commission Juncker
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Vice-président de la Commission européenne
Commissaire européen au marché intérieur et aux services

(4 ans, 8 mois et 21 jours)
Président José Barroso
Commission Barroso II
Prédécesseur Charlie McCreevy
Successeur Elżbieta Bieńkowska
Député européen

(6 mois et 27 jours)
Élection 7 juin 2009
Circonscription Île-de-France
Législature 7e
Groupe politique PPE
Successeur Constance Le Grip
Ministre de l'Agriculture et de la Pêche

(2 ans et 4 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Premier ministre François Fillon
Gouvernement Fillon II
Prédécesseur Christine Lagarde
Successeur Bruno Le Maire
Ministre des Affaires étrangères

(1 an et 2 mois)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin
Gouvernement Raffarin III
Prédécesseur Dominique de Villepin
Successeur Philippe Douste-Blazy
Commissaire européen à la Politique régionale

(4 ans, 6 mois et 18 jours)
Président Romano Prodi
Commission Prodi
Prédécesseur Monika Wulf-Mathies
Successeur Jacques Barrot
Sénateur français

(2 ans et 1 jour)
Élection
Circonscription Savoie

(29 jours)
Élection 24 septembre 1995
Circonscription Savoie
Ministre délégué aux Affaires européennes

(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Alain Juppé
Gouvernement Juppé I et II
Prédécesseur Alain Lamassoure
Successeur Pierre Moscovici
Ministre de l'Environnement

(2 ans, 1 mois et 11 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Édouard Balladur
Gouvernement Balladur
Prédécesseur Ségolène Royal
Successeur Corinne Lepage
Président du conseil général de la Savoie

(17 ans et 6 mois)
Prédécesseur Louis Besson
Successeur Hervé Gaymard
Député français

(4 ans, 10 mois et 8 jours)
Élection 5 juin 1988
Réélection 21 mars 1993
Circonscription 2e de la Savoie
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Hervé Gaymard

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Savoie
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR

(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 19 mars 1978
Réélection 14 juin 1981
Circonscription 2e de la Savoie
Législature VIe et VIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Maurice Blanc
Successeur Proportionnelle par département
Conseiller général de la Savoie

(26 ans et 8 jours)
Circonscription Canton de Bourg-Saint-Maurice
Prédécesseur Alexis Borrel
Successeur Jacqueline Poletti
Biographie
Nom de naissance Michel Jean Barnier
Date de naissance (73 ans)
Lieu de naissance La Tronche (France)
Nationalité Française
Parti politique UDR (jusqu’en 1976)
RPR (1976-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Diplômé de École supérieure de commerce de Paris
Résidence Hôtel de Matignon (Paris 7e)

Michel Barnier
Premiers ministres français

Membre des principaux partis gaullistes successifs (UDR, RPR, UMP, LR), il s'engage en politique en 1973, d'abord en Savoie, puis au niveau national et européen. Il est élu député pour la première fois en 1978. Localement, il s'implique en particulier dans l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 1992 à Albertville, en Savoie.

Il a été plusieurs fois ministre (Environnement, Affaires européennes, Affaires étrangères, Agriculture et Alimentation) et deux fois commissaire européen (Politique régionale, puis Marché intérieur et Services financiers et vice-président de la Commission). À partir de 2016, il devient négociateur en chef pour l'Union européenne chargé de mener les négociations liées au Brexit, puis prend la tête de la force opérationnelle formée pour finaliser celles-ci et négocier les futures relations avec le Royaume-Uni.

Candidat au congrès des Républicains de 2021 pour l'élection présidentielle de 2022, il est éliminé à l'issue du premier tour, arrivant en troisième position avec 23,9 % des voix.

Le , il est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, succédant ainsi à Gabriel Attal.

Biographie

Origines et famille

Michel Jean Barnier naît le [1] à La Tronche, dans le département de l'Isère, du mariage de Jean Barnier, industriel[1],[a], et de Denise Durand[b]. Il est le benjamin d'une fratrie de trois garçons[10],[9].

Le , il épouse Isabelle Altmayer, avocate[1],[c]. De ce mariage, naissent trois enfants : Nicolas["alpha 1], Laetitia et Benjamin[1].

Laëtitia Barnier, née en 1990, est psychologue. Elle travaille au Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères[16].

Benjamin Barnier, jumeau avec Laëtitia, est agent littéraire[17].

Formation

Après des études secondaires au lycée Jean-Moulin d'Albertville, puis au lycée du Parc à Lyon, Michel Barnier fait ses études supérieures à l’École supérieure de commerce de Paris, dont il sort diplômé en 1972 (dans la même promotion que Jean-Pierre Raffarin)[18]. Durant ses études à Paris, Michel Barnier est membre de la Conférence Olivaint[19],[20].

Parcours politique

Débuts et ascension

Michel Barnier se consacre ensuite à la politique, après avoir adhéré dès l'adolescence à l'UDR, le parti gaulliste, et été jeune cadre de l'Union des jeunes pour le progrès[18]. Il est successivement chargé de mission au cabinet de Robert Poujade, ministre de l'Environnement (1973-1974), conseiller général de Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice (1973-1999) — « plus jeune conseiller général de France à 22 ans »[18] —, chargé de mission au cabinet de Pierre Mazeaud, secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports (1974-1976), conseiller technique au cabinet d'Antoine Rufenacht, secrétaire d'État auprès du Premier ministre (1976-1977), puis secrétaire d'État au Commerce et à l'Artisanat (1977-1978).

Il est élu député de la Savoie à l’issue des élections législatives de 1978. À 27 ans, il est le plus jeune député de l'Assemblée nationale[18]. Le , il fait partie, avec notamment Jacques Chirac, Philippe Séguin, Michel Debré, Maurice Couve de Murville, Jean-Claude Gaudin, Jacques Chaban-Delmas, Jean-Pierre Soisson, François Léotard et François Fillon[21], des 155 députés (la quasi-totalité de son groupe parlementaire) qui votent contre l'abrogation de l'alinéa 2 de l'article 331 du Code pénal réprimant toute relation homosexuelle avec un mineur de plus de quinze ans (par exception à la disposition générale qui n'interdit les relations sexuelles qu'avec mineur de moins de 15 ans)[22],[23],[24]. En revanche, le , il fait partie des députés de droite qui rompent la discipline de groupe et votent en faveur de l'abolition de la peine de mort[25]. Le , il vote d'autre part contre le projet de loi prévoyant le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale[26].

En 1982, afin de reprendre le conseil général de la Savoie à la gauche, une entente politique prenant le nom d'Union pour la Savoie entre la droite et le centre est passée, sous l'égide, entre autres, de Michel Barnier, et procède à la distribution des investitures aux cantonales. Il devient alors le plus jeune président de conseil général de l'histoire de la Savoie[18].

Dès son élection à la présidence du conseil général en , Michel Barnier s'associe au triple champion olympique Jean-Claude Killy pour porter la candidature et organiser les Jeux olympiques d'hiver de 1992, co-présidant avec lui le comité d'organisation des Jeux d'Albertville.

En 1995, alors qu’il est au gouvernement, il est élu sénateur de la Savoie. Il est réélu en 1997 et quitte le Sénat après sa nomination comme commissaire européen en 1999[27].

En 1999, Michel Barnier fait partie des sénateurs qui votent contre le projet de loi instituant le Pacte civil de solidarité, union civile ouverte aux couples de sexes différents ou de même sexe, lors des séances des 11 mai[28] et 30 juin 1999[29],[30].

Premières responsabilités ministérielles

Ministre de l’Environnement

Attentif aux questions écologiques, Michel Barnier engage dès 1986 une politique de protection de l’environnement en Savoie et publie le rapport parlementaire Chacun pour tous et cent propositions pour l’environnement (éditions Stock, 1990). Il est nommé ministre de l'Environnement du gouvernement Édouard Balladur en , et fait voter entre autres la loi Barnier, qui comprend notamment la création de la Commission nationale du débat public pour les grands projets d’infrastructures et instaure le début du principe de précaution. Cette loi institue également une fiscalité écologique, la taxe Barnier, afin de faire participer les passagers de transport maritime à la protection légale d'espaces naturels[31].

Ministre délégué aux Affaires européennes

Michel Barnier soutient Édouard Balladur lors de la campagne présidentielle de 1995, Jacques Chirac vainqueur de l'élection le nomme malgré tout dans son gouvernement[18]. La construction européenne, autre engagement fort de sa carrière, le conduit au ministère délégué aux Affaires européennes de 1995 à 1997. À ce titre, il est le chef de la délégation française pour la négociation du traité d'Amsterdam[32]. Michel Barnier s’attache alors, au sein du gouvernement, à deux priorités : la présence française dans tous les pays d'Europe centrale, orientale et baltes et l'explication de l’Europe aux citoyens[33].

Commissaire européen

 
Portrait de Michel Barnier en tant que membre de la commission Prodi (1999).

Nommé commissaire européen le , Michel Barnier a la responsabilité d’animer la politique régionale et de cohésion et est chargé, par ailleurs, de la réforme des institutions et de la Convention européenne sur l’avenir de l’Union. Lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre 2001, il est désigné avec son collègue António Vitorino pour représenter la Commission au sein du Présidium de la Convention sur l’avenir de l’Union présidée par Valéry Giscard d'Estaing. La Convention s’est fixé pour objectif d’élaborer une proposition de constitution pour l’Union européenne, « la plus simple et lisible possible », qui lui permette de répondre aux enjeux de l’élargissement tout en renforçant sa dimension politique. C’est dans ce cadre que Michel Barnier se voit confier la présidence du groupe de travail sur la défense européenne.

En 2003, Barnier fonde un club politique nommé « Nouvelle République », dont l'objectif est de faire dialoguer entre eux les décideurs politiques, les chefs d'entreprises et les membres de la société civile de tous bords et d'ouvrir le débat français aux idées européennes et internationales.

Retour au gouvernement français

Ministre des Affaires étrangères

Michel Barnier est nommé ministre des Affaires étrangères dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin le , lors du remaniement après la défaite de la droite aux élections régionales de 2004.

L'enlèvement de deux journalistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, par un groupe terroriste en Irak, le conduit dans les pays du Proche-Orient en - , pour conduire, avec les services de l'État, les négociations afin d'obtenir leur libération qui a lieu après 124 jours de captivité, le . En tant que ministre des Affaires étrangères, il est également impliqué dans l'action diplomatique française visant la libération de Florence Aubenas. Celle-ci est libérée après 157 jours de captivité.

Non reconduit dans le gouvernement Dominique de Villepin en 2005, il est nommé au Conseil d'État à compter du , au tour extérieur par décret du .

Ministre de l'Agriculture

 
Michel Barnier et Colin Powell, secrétaire d'État des États-Unis (2004).

En , Michel Barnier devient vice-président du groupe Mérieux Alliance (holding regroupant un ensemble de sociétés dans le domaine de la biologie). Aux côtés d'Alain Mérieux, il est chargé d'animer les relations avec les grands organismes de santé internationaux, les instances économiques et financières, les acteurs du développement mondial. Il quitte ses fonctions en , lors de son retour au gouvernement.

En 2006, Michel Barnier est également conseiller spécial du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso. Il présente le au Conseil européen un rapport proposant la création d’une force européenne de protection civile[34].

Il est membre du groupe Amato, qui permet de rédiger un projet modificatif du traité de Lisbonne jusqu'au .

Devenu le conseiller politique de l'UMP, il se rapproche de Nicolas Sarkozy et lui apporte son soutien lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007.

Le , il est nommé, à la suite des élections législatives de 2007, ministre de l'Agriculture et de la Pêche du deuxième gouvernement François Fillon.

Il est également vice-président du Parti populaire européen. Il est réélu à cette fonction fin avec l'Irlandaise Lucinda Creighton.

Nouvelles responsabilités européennes

Député européen

 
Michel Barnier et Angela Merkel lors d'un congrès organisé par le Parti populaire européen à Varsovie (2009).

Le , Michel Barnier annonce qu'il sera candidat aux élections européennes de 2009 et, le , le conseil national de l'UMP le désigne comme tête de liste pour la circonscription Île-de-France, avec Rachida Dati en deuxième position sur sa liste. Celle-ci arrive en tête en réunissant 29,60 % des voix[35]. Après son élection comme député européen, il devient président de la délégation française au groupe du Parti populaire européen.

Commissaire européen au marché intérieur

De 2010 à 2014, Michel Barnier est commissaire européen au Marché intérieur et aux Services et vice-président de la Commission européenne.

Il est candidat à la candidature au sein du Parti populaire européen afin de mener la liste du parti aux élections européennes de 2014 et donc de briguer le poste de président de la Commission européenne en cas de victoire. Il est toutefois battu par l'ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker[36]. Peu après sort l'ouvrage Se reposer ou être libre, qui décline le projet européen qu'il avait prévu en cas de victoire, puis il se déclare en candidat pour être tête de liste UMP lors des élections régionales dans la future Auvergne-Rhône-Alpes en [37]. Le , c'est finalement Laurent Wauquiez, secrétaire général de l'UMP, qui lui est préféré par la commission d'investiture du parti[38]. Il soutient Bruno Le Maire pour la primaire française de la droite et du centre de 2016[39].

Conseiller spécial européen

 
Portrait de Michel Barnier (2014).

En , Michel Barnier est nommé par Jean-Claude Juncker conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne. Le , Jean-Claude Juncker le nomme négociateur en chef responsable du groupe de travail de la Commission chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni au titre de l'article 50 du traité sur l'Union européenne. Au vu des résultats du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, Michel Barnier est chargé de préparer et diriger les négociations sur les conditions du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne. Il entre en fonctions le [40]. Il ambitionne à nouveau de briguer la fonction de président de la Commission européenne[41].

En 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris demande le renvoi devant la Cour de justice de la République de Michel Barnier, Dominique de Villepin et Michèle Alliot-Marie. Anciens ministres, ils sont suspectés d'avoir permis l'exfiltration des mercenaires responsables de l'attaque contre le camp de Bouaké en 2004, faisant neuf morts parmi les soldats français. L'opération aurait visé à justifier une opération de riposte contre le gouvernement de Laurent Gbagbo dans le cadre de la crise en Côte d’Ivoire de 2004[42]. Le , la commission des requêtes de la Cour de justice de la République rend son avis indiquant l’abandon des poursuites, rien ne montrant, après enquête, l’implication des anciens ministres[43].

Au cours de l’année 2019, Michel Barnier est pressenti au sein de La République en marche pour la présidence de la Commission européenne, mais la fonction revient finalement à l’Allemande Ursula von der Leyen[44]. Après l’échec de la candidature de Sylvie Goulard, proposée par Emmanuel Macron, le secrétaire général de la présidence de la République française, Alexis Kohler, propose à Michel Barnier de redevenir commissaire européen à la condition qu’il quitte le PPE pour adhérer à Renew Europe, mais ce dernier décline l’offre[45],[46].

Négociateur de l'Union européenne lors du Brexit

Le , à l'approche du Brexit, Michel Barnier est nommé pour un an à la fonction de représentant de l'UE chargé de la future relation avec le Royaume-Uni. Il est dans le même temps pressenti pour devenir commissaire européen, mais Ursula von der Leyen se montre réticente à cette idée en raison de son poids politique et Emmanuel Macron du fait de son appartenance au PPE[47].

Candidature au congrès des Républicains de 2021

 
Michel Barnier lors d'un congrès organisé par le Parti populaire européen à Rotterdam (2022).

À partir de début 2021, Michel Barnier manifeste des ambitions pour la présidence de la République française. Dans cette perspective, il s'entoure d'Arnaud de Villardi de Montlaur, ancien tradeur, qui a supervisé le financement de la campagne de François Fillon, pour la levée des fonds auprès de donateurs[48],[49]. Il fonde et prend la présidence d’un cercle de réflexion, nommé « Patriotes et européens », réunissant une quarantaine de députés et sénateurs LR pour réfléchir aux enjeux de souveraineté, économique notamment[50]. Le Canard enchainé affirme qu’il approche des personnalités de droite afin de leur proposer des ministères au sein de son gouvernement en échange de leur soutien, offrant notamment à François Baroin la fonction de Premier ministre[51]. Le , au JT de 20 heures de TF1, il annonce être candidat à l’élection présidentielle de 2022[52].

Il souhaite notamment un moratoire de trois à cinq ans sur l'immigration dans l’Union européenne, à l'exception des étudiants et des demandeurs d'asile, pour pouvoir étudier les problèmes liés à l'immigration en France[53]. En , il publie l’ouvrage La Grande Illusion : journal secret du Brexit (2016-2021), qui retrace les négociations qu'il a menées en tant que négociateur en chef de l'UE lors du Brexit[54] ; la même année, le livre est traduit en anglais et en espagnol[55]. En , il prône une « souveraineté juridique » de la France[56], un « bouclier constitutionnel » temporaire sur les questions de migrations, afin d'éviter que les dirigeants français ne soient « menacés en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire », ce qui selon Le Monde constitue une mise en cause des fondements de l'Union européenne[57],[58]. Il affirme qu'en matière d'immigration « si on ne change rien, il y aura d’autres Brexit »[59]. Il propose de « stopper immédiatement les régularisations, limiter rigoureusement le regroupement familial, réduire l'accueil des étudiants étrangers et l’exécution systématique de la double peine »[60]. Il se déclare favorable à l'interdiction du voile dans l'espace public et dans les universités[61]. Concernant les questions économiques, il propose « une baisse des taxes pour les entreprises qui produisent en France » et la création d'« un Fonds national souverain et le doublement des crédits de la recherche pour soutenir les secteurs stratégiques ». Il souhaite également « une baisse des cotisations sur les salaires Intermédiaires, entre 1,6 et 2,6 Smics » et « la suppression de toutes les charges pendant 3 ans pour le premier emploi d'un jeune »[62]. Par ailleurs, il prône l'augmentation de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans, l’augmentation de la durée hebdomadaire du temps de travail et l'instauration d'une aide sociale unique remplaçant les aides sociales et conditionnée à une disponibilité du bénéficiaire, notamment pour « effectuer des activités utiles à la collectivité ou en entreprise »[60],[63].

En , s’il reste derrière Xavier Bertrand et Valérie Pécresse dans les intentions de vote pour la présidentielle avec environ 10 % des voix au premier tour, il est celui qui collecte le plus de signatures d’élus LR en vue du congrès du parti. Contrairement à ses deux principaux concurrents, il bénéficie du fait de n’avoir jamais quitté LR, en proie à des difficultés électorales[64]. Au premier tour du congrès LR, le , il arrive en troisième position avec 23,93 % des voix, derrière Éric Ciotti (25,59 %) et Valérie Pécresse (25,00 %). En vue du second tour, il appelle à voter pour Valérie Pécresse[65]. Après la victoire de cette dernière (60,95 %), il devient son conseiller international[66]. Le , Valérie Pécresse est éliminée au premier tour de l'élection présidentielle en obtenant seulement 4,78 % des suffrages exprimés, soit le plus faible score réalisé par la droite traditionnelle lors d'un tel scrutin sous la Ve république[67]. Le lendemain, Michel Barnier affirme au micro de France Inter qu'il votera « pour Emmanuel Macron sans état d'âme » au second tour[68], ne se reconnaissant pas dans les thèses de l'extrême droite[69].

Premier ministre

Le , le président de la République Emmanuel Macron évoque l'hypothèse d'une nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre auprès des chefs des différents partis représentés au Parlement, avec qui il mène des consultations depuis deux semaines[70]. Selon la journaliste Isabelle Ficek, l'objectif du président est alors de trouver la personnalité la moins susceptible d'être immédiatement censurée[71].

Le , Michel Barnier est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, succédant à Gabriel Attal, démissionnaire depuis le précédent[72],[73],[74]. À 73 ans, il devient ainsi le Premier ministre le plus âgé de la Ve République[75],[76]. Cette nomination fait suite aux élections législatives anticipées de juin et juillet 2024, qui ont eu lieu après la dissolution parlementaire décrétée par le président[75], après la défaite de son camp et la victoire du Rassemblement national aux élections européennes de juin.

Le , pour son premier déplacement officiel en tant que nouveau Premier ministre, Michel Barnier se rend à l'hôpital Necker, situé dans le 15e arrondissement de Paris[77],[78]. Lors de son passage, il indique notamment que « la santé publique sera une priorité dans les campagnes et les villes »[79],[80] et qu'il est « sous la surveillance de tous les Français »[81],[82].

Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement

  • -  : ministre de l'Environnement
  • -  : ministre délégué aux Affaires européennes
  • -  : ministre des Affaires étrangères
  • -  : ministre de l'Agriculture et de la Pêche
  • Depuis le  : Premier ministre

Au Parlement français

  • -  : député de la Savoie
  • -  ; -  : sénateur de la Savoie

Au niveau européen

  • -  : commissaire européen à la Politique régionale
  • -  : député européen, président des députés européens PPE élus en France
  • -  : commissaire européen au Marché intérieur et aux Services
  • -  : négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni
  • -  : chef de la force opérationnelle chargée de la finalisation des négociations, des travaux préparatoires liés à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ainsi que de la préparation et de la conduite des négociations sur les relations futures avec le Royaume-Uni

Au niveau local

Au sein de partis politiques

  • à partir de 1984 : secrétaire général au RPR, chargé des élus départementaux ;
  • jusqu’en 1999 : membre du bureau politique du RPR ;
  • à partir de 2003 : président fondateur du club Nouvelle République ;
  • à partir de 2006 : conseiller politique de Nicolas Sarkozy
  • à partir du  : vice-président du Parti populaire européen ;
  • à partir de 2008 : conseiller politique à l'UMP.

Synthèse des résultats électoraux

Élections législatives

Année Parti Circonscription 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
1978[83] RPR 2e de la Savoie 22 016 49,05 1er 26 154 54,37 1er Élu
1981[83] 22 665 55,33 1er Élu
1988[83] 27 871 64,20 1er Élu
1993[83] 27 652 60,16 1er Élu

Élections européennes

Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.

Année Parti Circonscription Voix % Rang Sièges obtenus
2009[84] UMP (NC-LGM) Île-de-France 828 172 29,60 1er
5  /  13

Publications

Ouvrages

  • Vive la politique,
  • Le défi écologique, chacun pour tous,
  • L'Atlas des risques majeurs,
  • Vers une mer inconnue,
  • Notre contrat pour l'alternance,
  • Sortir l'Europe des idées reçues, Librairie Académique Perrin, , 182 p. (ISBN 978-2-26202-364-5)
  • L'Atlas pour un monde durable,
  • L'Europe cartes sur table, Acropole Belfond, , 142 p. (ISBN 978-2-73570-302-9)
  • Qui va nourrir le monde ?, Acropole Belfond, , 192 p. (ISBN 978-2-73570-308-1)
  • Se reposer ou être libre, Gallimard, , 240 p. (ISBN 978-2-07014-490-7)
  • La Grande Illusion : journal secret du Brexit (2016-2020), Gallimard, , 543 p. (ISBN 978-2-07288-001-8)

Préfaces

  • Kjell Torbiorn, L'Europe face à son destin : Essor économique et politique d'un continent, Economica, , 418 p. (ISBN 978-2-71784-960-8)
  • Jocelyn Guitton, Quel gouvernement économique pour l'Union européenne ?, Bruylant, , 168 p. (ISBN 978-2-80274-223-4)
  • Daniel Fasquelle, Sauvons l'Europe, Cerf, , 167 p. (ISBN 978-2-20415-771-1)

Distinctions

Décorations françaises

Le , Michel Barnier est nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre de « ancien ministre, ancien co-président du comité d'organisation des Jeux olympiques d'Albertville ; 25 ans d'activités professionnelles, de services civils, militaires et de fonctions électives. »[85] puis fait chevalier de l'ordre le [86]. Il est promu au grade d'officier dans l'ordre le au titre d'« ancien ministre des affaires étrangères »[86].

En tant qu'ancien ministre chargé des affaires maritimes, il est ex officio commandeur de l'ordre du Mérite maritime, en tant que ministre chargé des affaires maritimes[pas clair][87]. De même, il est ex officio commandeur de l'ordre du Mérite agricole en tant que ministre de l'Agriculture[88].

Décorations étrangères

En 1997, Michel Barnier reçoit la Médaille de la République Orientale d'Uruguay (en)[89]. En 1998, il est commandeur de l'ordre du Mérite de la république de Pologne[90] et grand-croix de l'ordre de l'Infant Dom Henri (Portugal), commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne, chevalier de l'ordre pro Merito Melitensi (ordre du Mérite de l’ordre souverain de Malte)[réf. nécessaire].[pas clair]

Décoration du Comité international olympique

À l'issue des jeux olympiques d'hiver d'Albertville en 1992, le Comité international olympique lui remet l'ordre olympique « échelon or »[91].

Presse internationale

En 2019, le magazine américain Foreign Policy le classe dans le Top10 des penseurs mondiaux dans le domaine « Économie et affaires »[92].

Pour approfondir

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Jean André Marcel Barnier est né le à Grenoble et mort le à Albertville[2]. Il est patron d'une petite entreprise industrielle de gainerie[3],[4], franc-maçon, d'origine iséroise et savoyarde[5].
  2. Denise Claire Durand est née le à La Tronche et morte le à Albertville[6]. Sa famille est originaire du Sud de la France[5]. Elle est catholique de gauche pratiquante[7],[8] à l’origine d’une section en Haute-Savoie pour la Ligue contre la violence routière à la suite de la mort d'un de ses petits-enfants de 8 ans[9].
  3. De 2007 à 2010, Isabelle Altmayer est chargée de mission auprès de Roselyne Bachelot quand Michel Barnier est ministre de l'Agriculture et de la Pêche. En 2024, elle serait responsable de la communication et de la recherche de fonds pour la fondation « La Vie au Grand Air », spécialisée dans la protection de l'enfance[11]. Elle est l'arrière-petite-fille du général Victor Joseph Altmayer[12], la petite-fille du général René Altmayer[12] et la sœur des producteurs Éric et Nicolas Altmayer[11].

Références

  1. a b c et d Who's Who in France, édition 2020, p. 179-180.
  2. [https://deces.matchid.io/id/qTCI7CejnAC7 Fiche « André Marcel Barnier » dans le fichier Insee des décès en France depuis 1970.
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