Lancement de la saison hivernale d'aviron à Belley

Fraicheur, humidité, sueur, difficulté. Dimanche dernier, 419 rameurs et rameuses étaient venus dans l’Ain, espérant marquer de leur empreinte un début de saison ô combien important en vue des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. C’était donc Belley, capitale historique du Bugey, qui avait la responsabilité d’accueillir les têtes de rivières de zone sud-est. Un premier test organisé par la fédération française d’aviron, et censé évaluer le niveau des athlètes avant le début de la préparation hivernale. Un départ toutes les 30 secondes, six kilomètres à parcourir, et rien d’autre que soi-même en guise d’adversaire. 

Dès neuf heure, sur les bords du Rhône, la base nautique des Eccassaz commençait à s’emplir de bateaux, et d’une atmosphère aussi fraîche qu’amicale. Toutes et tous semblaient heureux de se retrouver. Champions du monde, espoirs olympiques et rameurs occasionnels se côtoient ainsi dans un ballet relationnel rythmé par le cliquetis des clés à molettes sur les bateaux et le bruit des chocs entre les pelles. Devant le club de Belley-Virignin, hôte de l’événement, les quelques supporters ayant bravé le froid s’amassent, serrés et droits face au bassin, un café à la main. Cachés sous leurs capuches et leurs doudounes, la tactique adoptée par ces sympathiques supporters pour se réchauffer donnait l’illusion d’un attroupement de pingouins cherchant à survivre face aux rudesses de l’Arctique. Illusion tranchée aussitôt par ces athlètes, vêtus d’une simple combinaison et d’un juste au-corps, portant leur bateau sur leurs épaules avant d’embarquer sur le ponton en plastique oscillant sous le poids de leur sport.

Régulièrement, le buzzer indiquant le passage de la ligne d’arrivée venait couper les discussions. Parents, amis, entraîneurs, allaient en direction de la télévision dévoilant en direct les temps et classements de chaque participant. C’est ainsi que certains ont confirmé leurs saisons passées, à l’image de Laura Tarantola et Claire Bové. Venus de Grenoble et Meulan les Mureaux, les deux pensionnaires du pôle espoirs de Lyon s’adjugeaient les deux premières places en skiff, affirmant une fois de plus leur domination sans partage sur l’aviron féminin tricolore. D’autres, venaient créer la surprise. Ce fût notamment le cas de Ferdinand Ludwig, jeune rameur poids léger de 20 ans dont l’ascension continue de surprendre. Légèrement malade, le représentant du Lac Bleu, en Isère, vient ainsi prendre la 5ème place du classement général en skiff (1er du classement poids léger), à seulement 15 secondes du monstre bayonnais, Matthieu Androdias.

En quatre heures, les 349 bateaux avaient effectué leur parcours. Comme plus tôt dans la journée, le cliquetis des clés revenaient à l’assaut. Aussi vite qu’ils étaient apparus dans les gorges de l’Ain, les bateaux disparaissaient les uns après les autres. Les pontons pouvaient enfin souffler, laissant aux remorques, la responsabilité de ramener saines et sauves ces embarcations. Sur le bassin, les voix se faisaient de plus en plus claires tandis que les vrombissements des derniers moteurs signifiaient les départs des clubs et la fin de la compétition.

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