"No guts no Glory"​ by Babolat

"No guts no Glory" by Babolat

Du "Ouest France" de ce jour, de l'Ouest de la France en Bretagne, Ploërmel :

Si les joueurs de tennis font des prouesses à Roland-Garros ou sur d’autres tournois du Grand Chelem, ils le doivent peut-être à des vaches bretonnes ! En effet, c’est à Ploërmel, à l’extrémité est du parc d’activité du Bois-Vert, que l’équipementier Babolat fabrique tous ses cordages en boyau naturel d’origine bovine.

Depuis 1875

Un savoir-faire qui s’entretient depuis 1875, année au cours de laquelle le Lyonnais Pierre Babolat, l’arrière-arrière-grand-père du PDG actuel, crée les premiers cordages de raquettes de tennis en boyau naturel. Une entreprise familiale qui était jusque-là spécialisée dans la transformation de boyaux de moutons pour la charcuterie, les cordes à instruments musicaux et les ligatures chirurgicales.

Ploërmel : « un choix stratégique »

En 1979, Babolat décide de délocaliser sa fabrication en Bretagne, et plus précisément sur le parc d’activité du Bois-Vert à Ploërmel. « Un choix stratégique, explique Erwan Grimaud, directeur de l’unité de production depuis un peu plus d’un an. La ville, bien placée, permettait à l’entreprise de se rapprocher de la production bovine, dominante dans le Grand-Ouest, et donc d’être à proximité des abattoirs qui lui fournissent sa matière première. »

Un produit de luxe

Aussi étonnant soit-il, c’est bien à partir d’intestins de bœuf que Babolat crée ses cordages de raquettes de tennis naturels. « Le produit de luxe du cordage », souligne le responsable. En effet, le boyau naturel a toujours été considéré comme le nec plus ultra. « Cela malgré le développement des cordes synthétiques qui ne sont jamais parvenues, même à force de perfectionnement technologique, à avoir les mêmes propriétés que le cordage naturel. » Pour Babolat, l’allié des puristes du boyau naturel, « qui apprécient par exemple la parfaite absorption des vibrations », continuer cette fabrication « à l’ancienne » est donc une activité qui en vaut la chandelle.

Unique en France, presque au monde !

Babolat, « n° 1 mondial des raquettes de tennis », est la seule entreprise française à produire des cordages naturels. « Et quasiment au monde !, fait remarquer Erwan Grimaud. 90 % des cordages de ce type qui peuvent exister aujourd’hui sont fabriqués à Ploërmel. »

Dans l’unité de fabrication, le travail du boyau de bœuf se fait, en majorité, à la main. « Il y a très peu d’automatisation, notamment dans la première partie du process. » Dans l’atelier, pas étonnant donc de voir les agents de production travailler directement les intestins de bovins, préalablement lavés, en sous-traitance dans les abattoirs.

Plus de 12 m

pour une raquette !

La première étape : le mesurage. « Il faut un peu plus de 12 m de boyau pour le cordage d’une seule raquette, soit l’équivalent de deux intestins de bœufs ! » Une fois coupée, la matière est dépouillée afin de récupérer la membrane intérieure, « la seule partie qui nous intéresse. » Puis, elle passe au contrôle UV avant d’être attachée, traitée puis séchée durant trois semaines.

« Tout est fait ici ! »

Ce n’est qu’après ces différentes phases que ce qui était un simple boyau ressemble in fine à un cordage de raquette… Ou presque ! Car le produit, bien qu’avancé, demande encore à être finalisé. Chose qui se fait à Ploërmel depuis 2008, date de l’arrivée de la ligne de finition, auparavant basée à Lyon. « C’est l’étape de l’usinage. On lisse la corde en lui donnant un diamètre bien précis (entre 1,22 à 1,40 mm suivant sa catégorie) puis on la vernit et enfin la conditionne. » En somme, tout est fait ici « jusqu’à l’emballage ». Ce n’est que par la suite que les cordages ploërmelais seront envoyés à Lyon, la base logistique de Babolat, pour inonder le marché international…

Maëva Dano, Ouest France deu 26.11.2019

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