La Suisse, premier Etat à être condamné par la CEDH pour son inaction climatique !
De prime abord, cette décision peut faire sourire quand on sait comme il fait bon vivre, en tout cas pour l’imaginaire collectif, au pays des montagnes, de l’edelweiss et du chocolat.
Oui mais …
En se contentant de « déléguer » aux acteurs privés l’obligation d’agir pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est-à-dire d’investir dans des projets soi-disant écologiques pour ensuite les exploiter, les États (la Suisse et tous les autres) ne font en réalité que servir des intérêts privés qui, contraints à la rentabilité, profitent du réchauffement climatique pour réaliser, sans aucune limite environnementale, leur profit. L’écologie est devenu un business, une opportunité d’investissements, un marché économique qui finit par détruire les espaces naturels. La multiplication subie et annoncée des parcs éoliens dans nos montagnes en est un triste exemple.
Les États ne sont clairement pas à la hauteur du défi climatique qui se dresse devant eux et les réactions, parfois violentes, parfois ridicules, d’une jeunesse aux abois ne sont que les conséquences d’une inaction étatique mondiale suicidaire.
Pour corriger cette financiarisation de l’écologie, les États doivent faire du Droit … pour que l’on puisse financer un projet écologique avec la sécurité de la propriété sans avoir accès à sa gouvernance ou à l’inverse pour que l’on puisse gérer un projet écologique avec la sécurité de la propriété sans devoir le financer.
Or par l’indissociabilité des droits de jouissance que sont le droit d’usage (l’usus) et le droit de percevoir les fruits de son investissement (fructus), le Code civil romain fait de celui qui finance un propriétaire de tout ou de rien.
Pour relever le défi du réchauffement climatique, nous devons penser la propriété autrement:
Reconnaître la propriété économique pour permettre aux Etats de financer la transition écologique, sans s’appauvrir avec des distributions de subventions et tout en confiant la gouvernance des projets à des acteurs privés compétents.
Reconnaître la propriété d’usage pour permettre aux Etats de sécuriser leur gouvernance écologique dans leurs domaines réservés même financés par des capitaux privés.
Raisonner en terme de propriété économique et de propriété d’usage, c’est faire une place à l’écologie dans notre capitalisme privé, générer de nouveaux flux économiques pour permettre à l’économie de la fonctionnalité de prendre un véritable essor et tordre le cou à l’idéologie de la décroissance.
Jean-philippe-clavel.fr
Corinne Lepage
Pierre Maudet
Christophe Clivaz
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Gaël Giraud