Le marché de la mode seconde main, autrefois marginal, est désormais une composante majeure de la stratégie de distribution des marques.
Cependant, une enquête récente révèle une pratique surprenante sur les plateformes dédiées à la seconde main de trois enseignes de prêt-à-porter haut de gamme : Gérard Darel, Tara Jarmon et Zapa (toutes propriétés du groupe français Brand Sisters).
Malgré l'appellation "seconde main", une grande majorité des articles proposés sont en réalité neufs. Gérard Darel affiche 96% de vêtements neufs sur son site, Zapa 86%, et Tara Jarmon 88%.
Ce phénomène pourrait s'expliquer par la nécessité pour les marques de trouver des alternatives pour écouler les stocks invendus, en réponse à la loi AGEC de 2020, qui interdit la destruction des invendus non alimentaires, y compris les textiles.
La start-up Faume, qui gère ces plateformes pour le compte des marques, promeut cette pratique comme une initiative de seconde main.
Sur Linkedin, Faume se félicite de sa collaboration avec Gérard Darel pour le lancement de la plateforme, utilisant le terme "pre-loved" pour donner une dimension émotionnelle aux articles, suggérant qu'ils ont déjà été aimés par quelqu'un.
L'usage de "pre-loved" par Tara Jarmon et Zapa pourrait être perçu comme trompeur, car il crée un écart entre le produit réel et la communication de la marque.
La plateforme de Tara Jarmon, par exemple, inclut tous les vêtements de la collection sous l'appellation nouveautés, bien que la majorité soient neufs.
Face à cette situation, les consommateurs sont invités à être vigilants et à vérifier l'état réel des produits, malgré l'appellation "seconde main" utilisée par les plateformes.
Cette pratique, bien que légale, soulève des questions sur la transparence et l'intégrité des marques dans un marché en pleine expansion.
Le groupe Ba&sh, par exemple, a démontré que le modèle de seconde main peut être profitable, avec 18 000 produits vendus et un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros, un taux d’écoulement de 75% et 35% de nouveaux clients.
En conclusion, alors que le marché de la seconde main continue de croître, il est essentiel que les marques et les plateformes maintiennent une transparence avec les consommateurs pour renforcer la confiance et soutenir le développement durable dans l'industrie de la mode.