En 2023, le secteur des greentechs, comprenant la restauration des écosystèmes, le développement de nouveaux matériaux, la capture de carbone et les mobilités propres, a connu une hausse notable d'investissement avec 2,8 milliards d’euros levés, marquant une progression de 9 % par rapport à l'année précédente.
Cette somme représente un tiers des fonds levés par la French Tech, ce qui fait des greentechs le domaine privilégié des investisseurs selon Paul-François Fournier, directeur exécutif de la direction Innovation de Bpifrance.
Le bond remarquable des greentechs est partiellement attribuable aux investissements conséquents de Bpifrance dans le cadre du plan France 2030, doté de 54 milliards d’euros, destiné à revitaliser l'industrie française et à promouvoir la transition écologique.
Paul-François Fournier souligne que les greentechs ont reçu 2,9 milliards d’euros de ce plan, stimulant ainsi l'intérêt des fonds privés.
Toutefois, il note que l'attractivité actuelle des greentechs pourrait fluctuer avec la reprise du secteur tech traditionnel.
Le secteur des greentechs a également connu une croissance de son tissu entrepreneurial, avec un total de 2750 entreprises fin 2023, soit 600 de plus que l'année précédente.
Parmi elles, certaines ont réussi à obtenir des financements significatifs : Verkor avec une levée de "au moins 850 millions d'euros" pour sa gigafactory de batteries électriques, Accenta réunissant 108 millions d'euros pour la décarbonisation des bâtiments via l'intelligence artificielle, Ÿnsect avec 160 millions d'euros pour sa production d'ingrédients à base d'insectes, et Mylight150 qui a levé 100 millions pour ses solutions d'optimisation d'énergie solaire résidentielle.
Les domaines les plus prisés par les investisseurs en 2023 ont été la protection des écosystèmes et la transition environnementale (26 % des levées), suivis par les nouvelles énergies (22 %) et l'industrie verte.
Cela reflète un intérêt grandissant pour les projets industriels, qui concernent 42 % des startups greentechs, alignant ainsi les objectifs de réindustrialisation française avec le développement durable.
Cet élan place la France en seconde position en Europe pour les fonds levés dans le secteur des greentechs, juste derrière le Royaume-Uni.
Paul-François Fournier insiste sur l'effort continu de promotion de l'innovation et du financement durable depuis cinq ans, efforts qui commencent à porter leurs fruits.