Videos by Pierre Vesperini
Table ronde avec Philippe Borgeaud (université de Genève), Vincent Goossaert (EPHE-GSRL), Vincian... more Table ronde avec Philippe Borgeaud (université de Genève), Vincent Goossaert (EPHE-GSRL), Vinciane Pirenne-Delforge (Collège de France), Pierre Vesperini (CNRS-Anhima), Guy Stroumsa (université d’Oxford). Discussion organisée et animée par Constantin Macris (CNRS), Joëlle Soler (Sorbonne Université) et Daniel Barbu (CNRS) et Anna van den Kerchove (Institut protestant de théologie). 34 views
Books by Pierre Vesperini
Marc Aurèle est aujourd’hui considéré comme un philosophe stoïcien à part entière, au même titre ... more Marc Aurèle est aujourd’hui considéré comme un philosophe stoïcien à part entière, au même titre que Sénèque ou Épictète. Pierre Vesperini remet ici en cause cette opinion commune à partir d’un nouvel examen des écrits de l’auteur, notamment de passages souvent ignorés, croisés avec toutes les autres sources, exceptionnellement nombreuses, dont nous disposons à son propos. Conformément à une pratique courante dans l’Antiquité, Marc Aurèle utilise les « discours philosophiques » (logoi philosophoi) pour rester droit, lorsque l’âme est ébranlée par les affects produits par le monde extérieur ou par le déséquilibre des humeurs, notamment de l’humeur mélancolique.
Par ailleurs, Pierre Vesperini montre combien l’éthique ancienne est éloignée des conceptions de Pierre Hadot et de Michel Foucault. Le « soi » visé par les pratiques éthiques n’est pas un « soi » intérieur, mais un « soi » tout extérieur, entièrement soucieux du regard des autres, et de donner la plus belle image possible. La « droiture » ne consiste pas en l’adoption d’un « mode de vie » spécifique, mais au contraire en l’adoption d’un mode de vie le plus conforme possible aux attentes sociales, en fonction du statut de chacun. Enfin, l’éthique philosophique n’est jamais coupée du religieux, dans la mesure où « bien vivre », c’est « vivre avec les dieux ».
Cette édition propose une nouvelle traduction de la pièce ainsi que de scènes restées inédites en... more Cette édition propose une nouvelle traduction de la pièce ainsi que de scènes restées inédites en français. Les notes et la postface essaient d'éclairer l'extraordinaire travail d'"historien du temps présent", mais aussi de philologue de la langue nazie, accompli par Brecht.
Travail réalisé en collaboration avec Rudolf Rach.
Cette pièce, attribuée à Sénèque par la tradition manuscrite, est la seule tragédie romaine à suj... more Cette pièce, attribuée à Sénèque par la tradition manuscrite, est la seule tragédie romaine à sujet historique qui ait été conservée. Elle raconte la répudiation d'Octavie (fille de l'empereur Claude, sœur de Britannicus) par Néron et les noces de Néron avec Poppée. ("Le Couronnement de Poppée" de Monteverdi en est inspiré). Une des scènes les plus fascinantes de la pièce oppose Néron à Sénèque, ce qui a fait conclure que Sénèque n'avait pu écrire la pièce et en même temps s'y mettre en scène. La postface resitue la pièce dans la pragmatique de la tragédie à Rome et tente de montrer qu'il n'y a aucune raison de ne pas attribuer la pièce à Sénèque.
Edited Book by Pierre Vesperini
Papers by Pierre Vesperini
Version provisoire à paraître dans S. Lalanne et M. Mahé (éd.), Non Graecos minus barbaros quam R... more Version provisoire à paraître dans S. Lalanne et M. Mahé (éd.), Non Graecos minus barbaros quam Romanos puto. Actes du Colloque international de l’ENS (3-5 octobre 2019). Les Romains et les Grecs de leurs temps de la prise de Tarente à l’édit de Caracalla.
Cet article présente pour la première fois une étude exhaustive d'un pratique de savoir fondament... more Cet article présente pour la première fois une étude exhaustive d'un pratique de savoir fondamentale de l' Antiquité hellénistique et romaine : la pratique des logoi philosophoi, « discours » puisés à cette immense réserve de savoir encyclopédique qu'était la philosophia (qui était donc loin de se réduire à l'image « disciplinaire » que nous en avons aujourd'hui). L'examen des sources permet de dégager trois grands usages de ces logoi : un usage épidictique (où les logoi servent à « faire montre » de son savoir dans le cadre d'une conférence-spectacle) ; un usage éthique (où les logoi servent à « rester droit ») ; un usage social (où les logoi servent à « être ensemble »).
Francesco Massa et Nicole Belayche, « Les Philosophes et les mystères dans l’empire romain », 2021
Francesco Massa et Nicole Belayche, « Les Philosophes et les mystères dans l’empire romain », 2021
Uploads
Videos by Pierre Vesperini
Books by Pierre Vesperini
Par ailleurs, Pierre Vesperini montre combien l’éthique ancienne est éloignée des conceptions de Pierre Hadot et de Michel Foucault. Le « soi » visé par les pratiques éthiques n’est pas un « soi » intérieur, mais un « soi » tout extérieur, entièrement soucieux du regard des autres, et de donner la plus belle image possible. La « droiture » ne consiste pas en l’adoption d’un « mode de vie » spécifique, mais au contraire en l’adoption d’un mode de vie le plus conforme possible aux attentes sociales, en fonction du statut de chacun. Enfin, l’éthique philosophique n’est jamais coupée du religieux, dans la mesure où « bien vivre », c’est « vivre avec les dieux ».
Edited Book by Pierre Vesperini
Papers by Pierre Vesperini
Par ailleurs, Pierre Vesperini montre combien l’éthique ancienne est éloignée des conceptions de Pierre Hadot et de Michel Foucault. Le « soi » visé par les pratiques éthiques n’est pas un « soi » intérieur, mais un « soi » tout extérieur, entièrement soucieux du regard des autres, et de donner la plus belle image possible. La « droiture » ne consiste pas en l’adoption d’un « mode de vie » spécifique, mais au contraire en l’adoption d’un mode de vie le plus conforme possible aux attentes sociales, en fonction du statut de chacun. Enfin, l’éthique philosophique n’est jamais coupée du religieux, dans la mesure où « bien vivre », c’est « vivre avec les dieux ».
Cette rencontre propose de sortir de ce schéma interprétatif en essayant de ne pas rechercher à tout prix une définition de la philosophie, même de la philosophie à l’époque impériale. Autrement dit, en cessant de la voir comme une discipline constituée, ayant ses représentants légitimes (les « directeurs de conscience », les « Néoplatoniciens ») et ses marginaux (les «sophistes» et les «mages»). Une approche empirique, qui examinerait l’usage du mot philosophia dans tous ses contextes, sans prétendre juger de sa pertinence par rapport à une définition formulée aujourd’hui, permettrait peut- être de faire apparaître un autre monde de savoirs que le nôtre, où des catégories que nous distinguons – philosophie et rhétorique, éthique et esthétique, morale et religion, rationalisme et mysticisme, intérieur et extérieur, jeu et sérieux, intellectuel et physique – sont rarement sinon jamais isolables les unes des autres.
Les travaux les plus récents sur l’hellénisme à Rome ont permis non seulement de renouveler la lecture des œuvres d’un Lucrèce ou d’un Cicéron, mais également d’enrichir notre connaissance des caractères majeurs de la pensée et de l’esthétique romaines. Les perspectives ainsi ouvertes incitent à envisager de nouveau la question des rapports entre l’aristocratie romaine et la « pensée politique » grecque durant la période républicaine.
La conception (romaine) d’une cité agressivement impérialiste, progressivement adoucie grâce à l’influence de la Grèce, ne paraît plus recevable en l’état. Rome a toujours fait partie du monde hellénique et la notion même de « Grèce » (Graecia) est une invention romaine. En outre, il est difficile de recourir systématiquement à la catégorie d’« influence », à moins d’en préciser de nouveau les modalités, lorsque l’on sait à quel point celle-ci a été remise en cause par les anthropologues et les historiens.
Le problème posé par le titre de notre rencontre vise donc à souligner la perméabilité entre le monde hellénique et Rome ainsi qu’à comprendre les multiples biais par lesquels Rome a utilisé les savoirs et les discours philosophiques.