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@JPT |
Alors que
je suis à quelques heures d’entrer dans ma 38ème année d’existence,
je ne peux m’empêcher de mettre en pratique mon rituel annuel d’introspection.
Cette
année, ma réflexion se synthétise fort bien par la photo présentée ci-haut.
Celle-ci a
été prise en 2009, alors que je venais de terminer ma 1ère formation
afin de devenir présentateur pour le Projet de la Réalité Climatique Canada – formation
donnée par nul autre que l’Honorable Al Gore.
Voilà déjà
6ans que cette photo a été prise. Pourtant, ce n’est qu’aujourd’hui que j’y
vois une sorte de leçon de vie.
Pourquoi?
Par le
passé, j’y ai toujours vu une chance ratée – chance d’immortaliser
convenablement ma seule et unique véritable poignée de main avec M. Gore. Tout
y est…sauf mes yeux qui sont fermés! Mais au-delà de la simple photo manquée,
cela me rappelle qu’avant que cette poignée de main soit immortalisée, M. Gore
m’avait remis la carte de son assistant personnel.
Pourquoi
moi, un simple chercheur postdoctoral à l’époque, se serait-il vu offert une
carte d’affaire par l’ancien vice-président des États-Unis? Ceci s’explique par
le fait qu’au cours de cet après-midi, M. Gore nous avait entretenu sur une
partie du contenu de son livre qu’il était toujours à rédiger, "Our choice", dans lequel il faisait allusion aux microorganismes du sol qui
permettent de séquestrer le carbone.
Or, M. Gore
a spécifiquement mentionné les champignons mycorhiziens – microorganismes qui
ont été mon sujet de maîtrise et de doctorat. Malheureusement, M. Gore n’a pas
bien prononcé le mot "mycorhizes". En allant lui serrer la main en
fin de journée, j’ai tenu à lui exprimer mon admiration quant à sa connaissance
de ces microorganismes et de l’importance de leur rôle. En m’entendant
prononcer "mycorhizes" correctement, il a tout de suite réalisé
qu’il avait mal prononcé le mot quelques minutes auparavant, ce à quoi je lui
ai répondu que je ne lui en avais pas tenu rigueur puisque, pour quelqu’un qui
n’a pas fait un doctorat dans le domaine, tel que moi, il s’en était plutôt
bien sorti. Du moment où j’ai indiqué que j’avais obtenu un doctorat sur le
sujet, il s’est tout de suite retourné vers son assistant afin de lui en
soutirer une carte d’affaire qu’il m’a remise, puis il m’a dit de le contacter.
Pour faire
une histoire "courte", à mon retour de la formation, deux jours
plus tard, je me suis enfin décidé à écrire un courriel à l’assistant de M.
Gore. J’ai même appelé une fois, pour me buter à une boîte vocale sur laquelle
j’ai laissé un message.
Je n’ai
jamais eu de suivi…
Retour vers
le futur…
En
regardant cette photo de nouveau aujourd’hui, j’y vois un apprentissage.
En ne
faisant qu’une simple tentative de rejoindre l’assistant de M. Gore, sans plus,
j’ai en quelque sorte laissé tomber ma quête. Une quête qui n’était même pas
nommée encore, qui était encore embryonnaire, et qui avait sans doute un
potentiel quelconque. Peut-être aurais-je pu contribuer à son livre à titre
d’expert? Peut-être cela m’aurait-il amené sur une voix encore sans nom dans
mon cheminement de carrière? Peut-être aussi que cela n’aurait débouché nulle
part…
Qui sait?!
Aujourd’hui
je vois donc dans cette photo un rappel de ne pas abandonner en plein parcours;
de ne pas faire les premiers pas puis trouver du réconfort dans l’idée que
puisque qu’on a fait son effort, son bout de chemin, nous avons droit à notre "dû".
Cette photo
me fait réaliser qu’il ne suffit pas seulement d’aller chercher ce que l’on
désire, mais qu’il faut savoir compléter la démarche jusqu’au bout et ne pas se
contenter de demies mesures. Enfin,
cette photo m’illustre également l’importance de bien définir ce qui nous
anime; de bien saisir ce pourquoi nous entreprenons nos actions et cherchons à
réaliser certains de nos rêves.
Au bout du
compte, ce sont ces actions – ou nos inactions – qui nous définissent en quelque sorte…