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Ouganda / ARS

Ouverture du premier procès d'un commandant de Joseph Kony en Ouganda

Pour la première fois, ce 11 juillet 2011, un commandant de l'Armée de résistance du Seigneur (ARS) comparaît devant un tribunal spécial ougandais. Jusqu'à aujourd'hui, les membres de la guérilla, arrêtés ou qui se sont rendus ont toujours bénéficié d'une loi d'amnistie. Une disposition qui laisse les victimes dubitatives sur l'intérêt du procès de Thomas Kwoyelo, considéré comme un commandant « mineur » de l'ARS.

Joseph Kony, leader de l'Armée de résistance du Seigneur, objet d'un mandat d'arrêt de la CPI est toujours en fuite.
Joseph Kony, leader de l'Armée de résistance du Seigneur, objet d'un mandat d'arrêt de la CPI est toujours en fuite. AFP
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Thomas Kwoyelo, commandant rebelle de l'Armée de résistance du Seigneur (ARS) comparaît ce lundi devant la Cour de la division spéciale des crimes de Gulu, dans le nord de l'Ouganda. Il a passé près de la moitié de sa vie au sein de la rébellion où il avait le grade de colonel. Il a été blessé au cours de l'opération Coup de tonnerre, menée par l'armée ougandaise sur le territoire de la République démocratique du Congo. Fait prisonnier, il a été accusé une première fois de crimes en vertu de la loi pénale ougandaise et transféré dans une prison de Gulu. Ceux qui le connaissent lui prêtent un caractère réservé.

En août 2010, d'autres chefs d'accusation sont ajoutés : il est accusé de violations des lois ougandaises de la Convention de Genève, avec crimes, prises d'otages et destruction de propriété commis dans la région d'Amulu et de Gulu. La peine maximale prévue par cette nouvelle qualification, est la prison à vie. Thomas Kwoyelo est transféré peu après dans une prison de haute sécurité près de Kampala.

La Division internationale des crimes

Thomas Kwoyelo est le premier rebelle de l'ARS, a être traduit devant un tribunal spécial (Division internationale des crimes) dépendant de la Haute cour et mis en place en 2009 par le gouvernement ougandais. L'établissement de ce tribunal faisait partie des mesures discutées lors des tentatives de négociations de paix du gouvernement avec l'Armée de libération du Seigneur.

La comparution de Thomas Kwoyelo est accueillie avec circonspection par la population locale, victime des exactions de l'ARS, qui s'étonne qu'un commandant « mineur » de la rébellion soit jugé alors que des responsables plus importants n'ont pas été inquiétés.

Jusqu'à présent, les rebelles capturés ou qui se rendent à l'armée ougandaise ont tous été graciés ou libérés, en vertu d'une loi d'amnistie. Certains ont même été intégrés dans l'armée ougandaise et participent aux opérations contre l'ARS. Depuis dix ans, 12 906 rebelles de l'ARS ont bénéficié de la loi. Quant aux rebelles de l'ARS qui sont poursuivis par la Cour pénale internationale, ils n'ont jamais pu être arrêtés.

L'Armée de résistance du Seigneur, dirigée par Joseph Kony, est responsable du kidnapping de plus de 40 000 enfants ougandais. Entre 80 et 90 témoins ont été cités à comparaître devant le tribunal de Gulu.

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À consulter :

Joseph Kony refuse la paix. Article RFI 1/12/2008
Joseph Kony prêche la paix sur DVD. Article RFI 25/5/2006
La CPI émet ses premiers mandats d'arrêt. Article RFI 12/6/2005
Q&A on the trial of Thomas Kwoyelo. Human Rights Watch. 7/7/2011

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