Les cours
de
Guillaume-François Rouelle
Parmi les maîtres de Lavoisier ; Lacaille, Bernard de Jussieu, Guettard, le pharmacien Guillaume-François Rouelle mérite de retenir particulièrement notre attention.
Au jardin du Roi, Lavoisier était très intéressé par les curieuses collections de minéraux, témoins muets de la vaste et alors si mystérieuse chimie de l'univers. Aussi, dans l'espoir de pénétrer quelques-uns de ses secrets, il suivait passionnément les cours pittoresques et combien vivants de Rouelle, ami de Jussieu et comme lui transfuge de la médecine par manque de vocation.
Le cours de chimie était professé par Tassez terne Bourdelin, suppléé le plus souvent par Malouin ou Macquer. Mais le démonstrateur chargé des expériences était notre Rouelle que le succès du cours qu'il avait institué à son laboratoire de la place Maubert avait porté en 1742 à la succession de Boulduc, et à l'Académie des Sciences en 1744. Il s'empressait d'ailleurs le plus souvent de démontrer le contraire de ce qu'avait annoncé le professeur, tout en provoquant par distraction des explosions plus ou moins catastrophiques lorsqu'il n'était n'était pas surveillé par son frère ou son « éternel neveu ».
Dès 1746, Rouelle avait transféré rue Jacob, près la Charité, son cours et son laboratoire bientôt agrandi, en 1750, d'une apothicairerie ou devait plus tard officier Pelletier. Un prospectus, daté de 1759, présente les leçons d'une manière alléchante :
Les plantes, les animaux et les minéraux sont l'objet de ces expériences et en sont les trois parties. Première partie :
On donnera des exemples des différentes manières de faire l'analyse des plantes, d'en tirer les huiles, les sels essentiels, les sels fixes, et d'en faire les extraits ; de là, on passera à la fermentation et aux liqueurs spiritueuses...
On fera voir les différentes combinaisons de substances végétales ; telles