Distanceo, pour alerter… gentiment les clients au respect des distances en magasins
Ce badge à message, muni d’un détecteur de mouvement, est porté par le personnel de vente. Et émet un signal lumineux pour être lu, dès que le client s’approche à moins d’un mètre. Un moyen de faire respecter les normes sanitaires plus sympa que l’injonction autoritaire.
Daniel Bicard
\ 12h05
Daniel Bicard
L’outil exclusif d’aide à la distanciation physique Distanceo tombe à point nommé avec les perspectives de réouvertures de magasins et de centres commerciaux du mercredi 19 mai prochain. C’est du moins le credo de son créateur, Pierre Pinho, associé du groupe Boomerang, dont l’entité française MLW distribue le produit. «Nous sommes des Latins, argumente Pierre Pinho. Lorsque les gens vont se retrouver, clients et vendeurs, les premiers éprouveront le besoin de discuter, de raconter ces mois de séparation aux seconds. Et insensiblement les interlocuteurs se rapprocheront en deca des fameuses limites des gestes barrière… Et c’est à ce moment précis que le secours de notre appareil entre en jeu pour leur faire prendre conscience – gentiment - qu’ils sont trop prêts l’un de l’autre ». Mais qu’est-ce donc que Distanceo ? Un outil qui se substitue, en quelque sorte, à l’injonction verbale - aussi aimable soit-elle - pour faire respecter la distance physique entre personnes, imposée par les règles sanitaires, qui contrairement aux fermetures de magasins – et bientôt au couvre-feu – ne sont aucunement abolies, quand bien même de timides signes de reddition de la pandémie apparaissent !
Comment ça marche
Un signal - non pas sonore mais lumineux - se déclenche sur l’outil en forme de badge, porté à la boutonnière par la vendeuse ou le vendeur, quand un client s’en approche à moins d’un mètre. Ce clignotement rouge, hors du champ visuel du porteur, mais perceptible par le client qui lui fait face, attire l’attention de ce dernier sur le badge. Et lui fait découvrir un message l’invitant aimablement à «prendre ses distances ». Sans que son interlocuteur soit obligé de le lui « signifier » oralement cette consigne, ce qui peut être perçu comme un réprimande, contraire aux règles de « bon commerce » et d’affabilité attendues du chaland. « Ce n’est pas le rôle des équipes en contact avec le public que d’expliquer pourquoi les mesures barrière sont indispensables, détaille l’argumentaire. C’est pourquoi le message pédagogique qui accompagne le rappel lumineux à l’interlocuteur est essentiel. Cet habillage personnalisable pour les professionnels rend ce message ludique, car il capte l’attention de l’interlocuteur avec un signal simple et rapide à comprendre ».
Détails techniques
Autre argument des promoteurs de Distanceo «contrairement aux autres ‘‘Social Distancing Assistants (SDA)’’, il n’est pas requis que l’utilisateur et la personne portent tous les deux un équipement pour que le signal d’alerte soit émis. Et c’est une première ! De plus il n’est aucunement équipé de signal sonore intrusif, ni de géolocalisation, ni de mémoire de données. Personne n’est pisté mais tout le monde est protégé ». Techniquement l’engin est réglé pour se déclencher à une distance comprise entre 1 mètre et 1,20 mètre dès lors qu’un mouvement est détecté. Un capteur de distance, sous forme de processeur électronique doté d’un dispositif optique, identifie ainsi tous mouvements «tout court » et non les seuls mouvements humains. «Rien à voir avec le détecteur thermique en usage dans l’armée, tient à préciser le développeur. Si, par exemple, le porteur du badge manipule de la marchandise, le signal se déclenchera mais ne le dérangera personnellement pas plus que.. les emballages manipulés ». L’alerte n’est finalement perceptible et signifiante que par les seules «intelligences » la captant. L’appareil a une autonomie de 20 heures d’utilisation permanente. Equipé d’un bouton ON/OFF pour économiser la batterie, il est rechargeable par prise micro USB en environ 2 heures.
Succès au Portugal et en Italie
MLW destine Distanceo à tous les lieux accueillant du public (musées, commerces, restaurants, administrations, collèges/lycées/facultés, salons, évènements, etc.). «En retail, il est particulièrement adapté aux types d’enseignes où le conseil ou l’assistance du vendeur est requise, souligne Pierre Pinho. Telles que celles du textile, du bricolage, de l’optique ou de la parapharmacie ». Le promoteur de Distanceo a aussi approché les groupes et enseignes Mulliez (Auchan, Decathlon Leroy Merlin ; Franprix-Monoprix ; Biocoop ; l’Occitane… Et argue aussi du succès de Distanceo au Portugal (12 000 commandes) et en Italie (25 000), où les magasins ayant été plus longtemps encore fermés qu’en France, la sensibilisation des consommateurs se conjuguant avec la frénésie des retrouvailles, exige des processus de contrôles d’autant plus policés. Les prestataires et fournisseurs des commerçants ou restaurants peuvent également offrir des badges Distanceo à leurs clients comme «goodies », tel Pernod-Ricard auprès de brasseries. De même, des mairies – par exemple celle de la Baule - en dotent leurs commerces de centres-villes… Les Distanceo sont commercialisés au prix unitaire de 19,50 €, avec des tarifs dégressifs par volumes de commande. Sachant que les besoins moyens sont d’une quinzaine à 20 unités par magasin.