Cloud : le propriétaire de Lidl s’allie à Google pour se muscler dans la cybersécurité
Le groupe Schwarz, qui s’est fortement développé dans le cloud en Europe, a signé le 14 novembre un partenariat avec Google pour s’améliorer dans la cybersécurité, grâce à ses outils d’intelligence artificielle générative.
Lélia de Matharel
\ 12h53
Lélia de Matharel
Lidl ne semble pas être un foudre de guerre du numérique : le distributeur champion du discount n’a ouvert son site e-commerce en France qu’en 2023. Mais les apparences peuvent être trompeuses. Le retailer appartient au groupe allemand Schwarz, qui a créé une branche dédiée au cloud en 2021, baptisée Schwarz Digits, pour stocker et piloter les données de ses magasins et de ses clients dans des data center situés en Europe. Deux ans plus tard, Schwarz Digits est devenue une entité autonome, qui propose ses capacités de stockage à des entreprises et des administrations souhaitant que leurs données ne quittent pas le vieux continent. L’entreprise, dont la montée en puissance a été très rapide, leur propose également un éventail d’offres pour gérer leurs données et pour les sécuriser.
Cette filiale du groupe allemand a signé le 14 novembre 2024 un partenariat avec Google. Il vise notamment à renforcer ses offres de cybersécurité et de chiffrement des données grâce aux outils d’intelligence artificielle générative (IAG) que la multinationale a récemment développés grâce à de très lourds investissements dans l’américain Anthropic (principal concurrent d’OpenAI, le pionnier de l’IAG).
A la fin, les Américains gagnent
Mais le géant du net est américain. Les clients de Schwarz Digits, qui a réalisé 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023, choisissent précisément de stocker leurs données sur ses serveurs car ils sont basés en Europe. Alors pourquoi s’allier à une entreprise venue du pays de l’Oncle Sam ?
Google n’était en fait pas le premier choix de Schwarz Digits : la société avait investi en novembre 2023 dans la start-up allemande Aleph Alpha au cours d’un tour de table de 500 millions d’euros. Cette jeune pousse développait à l’époque un modèle d’IA générative concurrent à celui d’OpenAI et d’Anthropic. Mais face aux levées de fonds monstrueuses réalisées ces derniers mois par les deux licornes (6,6 milliards de dollars pour OpenAI en octobre 2024, soit le plus gros tour de table jamais bouclé dans le monde du capital-risque), Aleph Alpha n’a eu d’autre choix que de jeter l’éponge. En septembre 2024, la jeune entreprise annonce renoncer au développement d’une IA générative générale. Le groupe Shwartz aurait alors pu se tourner vers la seule autre start-up européenne concurrente d’OpenAI et d’Anthropic : la française Mistral AI. Mais le retailer n’a pas voulu commettre deux fois la même erreur. Il a choisi l’option américaine, avec Google.
Attention : Schwarz Digits insiste sur le fait que les données de ses clients sont toujours stockées au sein de ses data centers en Europe de façon totalement sécurisée. « Même Google, en tant que fournisseur de plateforme, n’y a pas accès, garantissant ainsi une souveraineté totale », insiste le distributeur dans un communiqué.
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