Vie quotidienne Prendre une mutuelle pour son animal de compagnie, ça vaut le coup ?

Nous n’en sommes plus tout à fait à « 30 millions d’amis », mais la France compte aujourd’hui 23 millions d’animaux de compagnie, soit un chat, un chien ou une autre espèce dans un peu plus d’un foyer français sur deux (52 %).

Un animal coûte 923 € par an

Souvent considérés comme des membres de la famille à part entière, ces animaux représentent cependant un coût. Il a été évalué à 923 € en moyenne par an, par l’institut de sondage Ifop en 2023, dont près d’un tiers pour les frais de santé.

Et c’est bien là-dessus que la très grande majorité de propriétaires avoue faire des économies, en cas de restriction du budget. La mutuelle santé pour animaux de compagnie est-elle la solution ? Une dizaine de compagnies proposent aujourd’hui un panel de garanties. Si au premier abord, cela peut sembler financièrement intéressant, attention toutefois à bien choisir la mutuelle en fonction de la race de son animal, de son âge et de son état de santé.

Plus le chien est jeune, plus il risque la blessure ou l’accident

« Plus le chien est jeune, plus il va avoir besoin de passer du temps dehors, de courir, de se confronter aux autres chiens et aura aussi du mal à obéir. Chez le jeune chien, le risque de blessures est donc important », indique Jean-Marc Elbaz, docteur vétérinaire à Paris. On considère ainsi qu’un chien devient adulte entre 18 mois et deux ans et qu’il s’apaise à partir de 4 ans. Mais durant cette tranche d’âge, il n’est pas pour autant indispensable de prendre la mutuelle la plus onéreuse. Toutes les formules basiques (de 5 € à 10 € par mois) proposent en effet un remboursement - au minimum à 60 % des frais d’hospitalisation - en cas d’accidents ou de blessures.

La formule complète idéale pour les animaux les plus âgés

En revanche, lorsque le chien prend de l’âge, ce sont les plus petits et les pures races qui risquent le plus de contracter des maladies. Il vaut alors mieux se diriger vers les formules intermédiaires (de 15 € à 20 € par mois), qui proposent le remboursement de tout ou partie des soins, y compris, des vaccins, des consultations et des radios. Les formules complètes (de 20 € à 30 € par mois) proposent en plus des soins et des opérations chirurgicales, un remboursement des alimentations spécifiques. Elles ne s’adressent donc qu’aux animaux les plus âgés.

Sur le même modèle que les assurances pour voiture

Le principe est approximativement le même pour les chats, avec des tarifs de souscription inférieurs à ceux des chiens. Parce qu’en réalité, les mutuelles pour animaux fonctionnent bien davantage comme les assurances pour voiture que comme les mutuelles santé : plus l’animal est grand et de pure race (et donc coûteux à l’achat), plus la mutuelle va elle aussi coûter cher. Et passé un certain âge… il n’est plus possible de souscrire. C’est généralement à partir de 7 ans pour les chiens et 12 ou 13 ans pour les chats. Mais si la mutuelle a été souscrite avant, l’animal reste bien sûr couvert passé cet âge. Et tout comme en cas d’accident de voiture, les mutuelles pour animaux retirent une franchise sur le remboursement. Elle est en général de l’ordre de 20 €.

Option animal dans la prévoyance santé

« C’est notre modèle économique… Nous ne pouvons effectivement pas nous permettre d’être dans le rouge », explique Myriam Saada, directrice de l’offre à la compagnie Solly Azar, qui propose actuellement une mutuelle pour animaux de compagnie. Elle propose actuellement une option « animal » à sa prévoyance santé. « Malheureusement, le pourcentage de propriétaires d’animaux qui souscrivent à une mutuelle ne progresse pas vraiment en France : nous en sommes toujours à 8 % des chiens et 3 % des chats », regrette-t-elle.