Investissement Taux d'intérêt : le marché immobilier va-t-il définitivement mieux ?

En juillet, les taux d’intérêt diminuent de quelques points ou restent stables, malgré la situation politique française. L’issue du 1er tour des élections législatives n’a pas eu d’impact sur leur niveau.

Caroline CHALOIN - 06 juil. 2024 à 20:30 - Temps de lecture :
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Une banque nationale a remonté ses taux fin juin de   0,10 point. Photo Adobe Stock
Une banque nationale a remonté ses taux fin juin de 0,10 point. Photo Adobe Stock

Dans un contexte politique agité, marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale, la plupart des banques ont décidé de laisser leurs taux de crédit stables ou de les baisser.

Évolution des critères

Les critères d’octroi de crédit n’ont pas évolué : au contraire, les banques veulent toujours prêter, notamment aux jeunes, aux beaux profils et à ceux qui achètent des biens affichant de belles performances énergétiques.

Ils bénéficient de décotes avantageuses sur les taux d’intérêt.

 Stables ou en baisse

Pour le mois de juillet, les banques qui ont envoyé de nouveaux barèmes sont moins nombreuses, témoignant d’une volonté de laisser leurs taux stables, indique le courtier Vousfinancer.

Même son de cloche du côté du courtier Empruntis : moins de la moitié de ses partenaires bancaires ont communiqué une nouvelle grille de taux.

Celles qui l’ont fait ont toutefois continué à les baisser, de - 0,05 à - 0,15 point selon Empruntis, et jusqu’à - 0,25 point pour Vousfinancer.

Une banque nationale a remonté ses taux fin juin, de + 0,10 point, sans pour autant établir un lien direct avec le contexte politique français, remarque Vousfinancer.

Empruntis évoque deux établissements ayant procédé à des hausses, de + 0,15 point en moyenne.

Il est actuellement possible d’emprunter en moyenne à 3,50 % sur 15 ans. Photo Adobe Stock

Il est actuellement possible d’emprunter en moyenne à 3,50 % sur 15 ans. Photo Adobe Stock

Des décotes sur les taux pour certains profils et biens

Selon Vousfinancer, les banques continuent à accorder des décotes sur les taux affichés, en proposant en juillet des taux "boostés" sur un mois, des décotes "vertes" pour les biens performants énergétiquement ou "spéciales primo-accédants".

Cela permet d’obtenir des baisses de taux supplémentaires de - 0,10 à - 0,20 point. Ce que constate également Nassima Khiari, responsable des relations bancaires du groupe Empruntis : « Les banques appliquent des décotes importantes en fonction des profils : en moyenne - 0,20 point, avec parfois des gestes commerciaux importants, jusqu’à - 0,50 point. »

Certaines accordent également des décotes spécifiques pour la rénovation énergétique ou la construction d’un bien.

 Entre 3,70 % et 3,80 % sur 20 ans en moyenne

Il est actuellement possible d’emprunter en moyenne à 3,50 % sur 15 ans, 3,70 % sur 20 ans et 3,90 % sur 25 ans, d’après Vousfinancer, et ls taux les plus bas négociés atteignent 3,20 % sur 15 ans, 3,3 % sur 20 ans et 3,40 % sur 25 ans.

« Il faudra attendre le résultat final de l’élection, le 7 juillet, pour voir comment réagissent les marchés et les banques », indique Sandrine Allonier. Photo Adobe Stock

« Il faudra attendre le résultat final de l’élection, le 7 juillet, pour voir comment réagissent les marchés et les banques », indique Sandrine Allonier. Photo Adobe Stock

De son côté, le courtier en prêts Empruntis parle de taux similaires à 3,70 % sur 15 ans, 3,80 % sur 20 ans et 3,90 % sur 25 ans.

Les meilleurs profils peuvent obtenir 3,30 % sur 15 ans, 3,45 % sur 20 ans et 3,55 % sur 25 ans.

 Pas d’impact à ce jour de la dissolution et des législatives

La dissolution de l’Assemblée nationale n’a pas eu d’impact sur les taux de crédit qui restent toujours aussi attractifs, tout comme la remontée du taux d’emprunt d’État à 10 ans (OAT 10 ans), passé de 3 % début juin à 3,30 % à l’issue du premier tour des élections législatives, qui sert de référence aux banques pour les taux de crédit accordés aux particuliers.

« Il faudra attendre le résultat final de l’élection, le 7 juillet, pour voir comment réagissent les marchés et les banques, et si la hausse du taux d’emprunt d’État se confirme et s’amplifie », indique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. « Mais pour l’instant, n’oublions pas que la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à une première baisse de ses taux, ce qui est positif pour les banques, et que l’objectif pour elles est de continuer à prêter à des taux attractifs, en particulier à leur cible de clientèle, dans un contexte de reprise fragile du marché immobilier. »

Un taux d’usure en baisse pour les prêts sur 20 ans et plus

« C’est une première depuis 2021 : le taux d’usure pour les crédits immobiliers d’une durée égale ou supérieure à 20 ans est en baisse », indique le courtier Empruntis.

Il passe ainsi de 6,39 % au deuxième trimestre 2024 à 6,16 % au 1er juillet, soit - 0,23 point. « Cela reflète de fait la décrue des taux pratiqués par les banques sur les trois derniers mois », indique la Banque de France.

Il s’agit du taux maximum auquel les banques sont autorisées à accorder un prêt sur cette durée (ou TAEG comprenant le taux d’intérêt de base, les frais, le coût de l’assurance emprunteur…), qui sera valable jusqu’au 1er septembre.

Selon Empruntis, la situation s’étant apaisée, le taux d’usure n’est « plus un obstacle à l’emprunt aujourd’hui », comme c’était le cas en 2022.

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