Nostalgie auto R 18 Turbo : quand Renault se lançait à la chasse aux berlines allemandes

La Renault 18 est la première berline de Renault à être équipée d’un turbo. A partir d’une paisible familiale, Renault va pouvoir concurrencer des marques plus prestigieuses. Du moins sur le papier.

Bernard Jouvin - Aujourd'hui à 06:05 - Temps de lecture :
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La Renault 18 est dévoilée en 1978. Dessinée par le styliste Gaston Juchet, elle a eu une gestation plutôt rapide puisqu’en 18 mois, elle était lancée commercialement.

Oh, la Régie n’est pas partie d’une page blanche ; elle a repris les soubassements de la R12 ainsi que son moteur longitudinal.

Née de la compétition

Autre point qui est loin d’être un détail, la 18 héritait aussi de l’essieu arrière rigide de la R12. Cependant, son dessin aérodynamique ainsi que sa relative légèreté lui permettent une bonne vitesse de pointe.

La fin des années soixante-dix est pour la firme au losange la découverte du turbo et de la compétition. Une compétition qui ouvre les portes du succès à cet accessoire magique qui deviendra incontournable.

Après la R5 Turbo

Renault va commencer par adapter son turbo aux voitures de série. La première sera la Renault 5 Turbo qui sera connue pour la réactivité de son turbo et son fameux coup de pied…

La deuxième, ce sera la Renault 18, car la crise pétrolière de 1973 s’efface et Renault va pouvoir sortir sa berline sportive familiale qui propose, loin de la classique berline, du confort et des performances. La 18 Turbo apparaît en juillet 1980.

Tuning commercial

Pour la rendre affriolante, Renault va fournir à la 18 Turbo les jantes en alliage léger de la Fuego GTX 2 litres équipées de pneus taille basse et des becquets avant et arrière qui vont visuellement asseoir la voiture tout en dynamisant une ligne fort anodine.

Le marketing va ajouter des équipements comme les sièges cuir, la climatisation et même des vitres électriques histoire de parfaire le positionnement haut de gamme de sa turbo. Enfin, les sièges sont repris, eux aussi, de la Fuego.

Un moteur éprouvé

Le moteur de la R18 Turbo est hérité de la… R16 TS. Un bloc de 1 565 cm³ en alliage qui développe à l’origine 66 chevaux. L’architecture à arbre à cames latéral n’est pas du dernier cri mais il a un avantage : il est fiable et éprouvé.

Pour la 18 Turbo, la puissance atteint 110 ch. Une métamorphose opérée grâce à un turbo Garrett avec échangeur air-air, placé en amont d’un carburateur Solex, ce qui permet de faire grimper le couple de 11,3 mkg à 18,5 mkg.

Le moteur conserve un taux de compression élevé de 8,6/1 tandis que le dit turbo souffle à 0,6 bar parce que les ingénieurs n’avaient pas pour consigne d’aller chercher la performance à tout prix.

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Des performances tranquilles

La R 18 Turbo et ses 110 ch va atteindre la vitesse maxi de 185 km/h ce qui n’est pas ridicule mais un de ses avantages est sa consommation de carburant, moins importante par exemple qu’une R 20 autrement plus lourde.

La tenue de route est réputée sans histoire à partir du moment où on ne sollicite pas la voiture dans le serré. Son domaine, c’est l’autoroute et ses courbes rapides où la 18 Turbo va s’exprimer librement.

Au lancement, l’enthousiasme retombe car le prix frôle celui d’une BMW 320 (61 000 F contre 66 000 F) et se situe très loin d’une 18 GTL à moins de 47 000 F.

Evolution en 1983

Quelques retouches esthétiques font leur apparition mais ce sont surtout les performances qui sont à mentionner ; un petit tour de vis au turbo va permettre de gagner 15 chevaux supplémentaires avec une vitesse maxi de 198 km/h.

De plus, la 18 Turbo adopte le train avant à déport négatif de la 18 diesel, ce qui améliore les freinages (désormais à quatre disques sur la berline) même si la voiture plonge toujours de l’avant et déleste l’arrière si le conducteur cherche les limites.

Ses détracteurs diront qu’il ne lui reste que l’essieu pour pleurer. Sur route, à bas régime le fameux temps de réponse du turbo demeure perceptible.

En prenant de la vitesse, la sensation d'accélération supplémentaire est nette. Pour les gentlemen farmer, un break 18 Turbo fait même son apparition.

Plus de bandes latérales sur les portières sur les exemplaires de 1984, mais un lettrage évidé qui ne laisse aucun doute sur la motorisation. On note aussi les belles jantes BBS fournies en série. C’est le chant du cygne… photo Renault

Plus de bandes latérales sur les portières sur les exemplaires de 1984, mais un lettrage évidé qui ne laisse aucun doute sur la motorisation. On note aussi les belles jantes BBS fournies en série. C’est le chant du cygne… photo Renault

Une phase 2 à la carrière écourtée

En mars 1984, Renault passe sa 18 Turbo à la phase 2. Cela comprend une face avant qui reprend les codes esthétiques de la R 25 récemment dévoilée mais qui est débarrassée de son spoiler avant pour des raisons aérodynamiques ; les boucliers adoptent une matière synthétique.

La 18 Turbo abandonne les bandes latérales contre un lettrage transparent ; l’équipement comprend des jantes BBS et un ordinateur intégré dans la planche de bord.

La 18 Turbo ne représente plus que 4 % des ventes de R 18. En 1985, c’est seulement 1 %. En juillet, la 18 Turbo disparaît du catalogue. Aujourd’hui, elle est devenue rarissime !