Jardin : le houblon, volubile et vivace
Si l’on connaît cette grimpante pour la fabrication de bière, les jardiniers l’aiment pour sa faculté à grimper à 4 ou 5 mètres en quelques mois.
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C’est dans sa forme dorée qu’on l’adopte fréquemment au jardin. « Humulus lupulus Aureus » se plaît à toutes expositions, mais c’est à mi-ombre que son feuillage est le plus spectaculaire, ses grandes feuilles lobées et crénelées, proches de celles de la vigne, évoluant entre le blond, le chartreuse et le vert tendre.
Pourquoi pousse-t-il si vite ? Simplement parce que c’est une plante herbacée, une vivace qui mène sa vie en quelques mois avant d’entrer en dormance en hiver. Pour bien en profiter, le planter fin février ou début mars – on le trouve en godet ou en conteneur chez les pépiniéristes – est l’idéal. Des spécialistes en plantes grimpantes, comme Aoba en proposent d’autres variétés, toutes élégantes.
Les brasseurs connaissent la grande diversité de ce houblon, chacun donnant à la bière une amertume et un goût différent, particulier, comme les cépages pour le vin. Les gourmands curieux de nature savent que les jeunes pousses se mangent, un peu à la manière des asperges, mais je ne sais pas si les saveurs sont les mêmes suivant les variétés !
Revenons à nos jardins
Offrez au houblon un sol profond et frais, avec un apport de compost à la plantation. Pour lui trouver le support idéal où les tiges rugueuses, carrées, vont s’enlacer, sachez qu’elles s’enroulent dans le sens des aiguilles d’une montre, s’accrochant grâce à des petits crochets. Mur borgne, pergola, arche, tipi, arbre sans grand intérêt, pilier, cabane à dissimuler : les emplois sont divers, grâce à sa végétation, puisque chaque année, en fin d’automne ou fin février on coupe toutes les tiges à 20 cm du sol, ce qui permet de le juguler si nécessaire.
Le houblon peut être associé à un rosier liane – ravissant avec le rosier de Banks – ou à une clématite montana à fleurs blanches. Planté au milieu d’une haie libre, il l’anime, lui apportant encore plus de vie. Il peut aussi courir sur le sol, accompagnant arbres ou arbustes
Des bébés à foison
Si le houblon se plaît, il rejette : rejets faciles à contrôler, ou à mettre en pot pour offrir aux amis. Ce n’est pas les seules façons de le multiplier. Il se marcotte souvent seul, mais essayez la marcotte en serpenteau, amusante, et permettant un bon nombre de jeunes plants !
En juin, lorsque la plante est en pleine végétation, choisissez une branche longue, souple et saine, laissez-la courir sur le sol. Faites des trous de 15 cm de profondeur, tous les 30 cm, à quelques centimètres de la branche, en parallèle. Enterrez des pots de 15 cm de diamètre, emplissez-les de terre de jardin. Faites une légère encoche sur les parties des branches à enterrer, au niveau d’un nœud. Placez les branches dans les pots, à la queue leu leu. Maintenez les branches, au niveau des blessures, à l’aide de crochets enfoncés dans la terre. Recouvrez de terre, tassez, arrosez. Surveillez l’arrosage par la suite, en arrosant lorsque la terre est sèche.
Une fois la tige en contact avec la terre, les racines vont se former au niveau des blessures. Un an après, en principe, les marcottes sont racinées. Vérifiez, et si les racines ont bien empli le pot, sevrez les marcottes, en coupant la tige mère. Mettez les plantes à leur place définitive, avec leur motte. Vous pouvez effectuer ces marcottes sans pot, en faisant courir la tige dans une longue tranchée, plutôt que de la placer dans la succession de pots. Mais le principe des pots évite le rempotage au moment du sevrage, et fait gagner du temps pour la plantation définitive.
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Pour mêler l’utile à l’agréable
Un livre qui nous entraîne de région en région, à la recherche du houblon… transformé en bière : Rando-bière en France. Belles balades et brasseries artisanales de qualité, de Rami Dahdah (Éditions du Chemin des Crêtes, 24 €).
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