Santé/Prévention Diabétiques : l’examen du pied, bientôt un moyen de prévenir les AVC ?
La fibrillation atriale est un trouble cardiaque deux fois plus présent chez les personnes diabétiques. Ce qui est significatif, car il s’agit d’un des principaux facteurs de risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Or la fibrillation atriale pourrait être détectée chez les patients diabétiques au cours d’un examen de routine, d’après les travaux de chercheurs de l’Université européenne de Chypre, à Nicosie.
Un examen annuel
En effet, il est déjà conseillé aux personnes diabétiques de se faire examiner les pieds au moins une fois par an.
Ces examens réguliers doivent permettre d’identifier le pied diabétique, une complication provoquée par l’augmentation des taux de sucres dans le sang, causant à son tour une mauvaise circulation sanguine et des lésions nerveuses.
Le pied diabétique se manifeste par des ulcérations persistantes de la peau. Il peut conduire à l’amputation.
Essai chez 300 patients
Les chercheurs chypriotes ont analysé les résultats d’examens des pieds de personnes diabétiques. À partir de ces résultats, ils ont émis l’hypothèse que ces examens permettent de dépister la fibrillation atriale.
Pour le vérifier, ils ont réalisé une étude auprès de 300 patients diabétiques.
Ces patients ont été examinés par deux podiatres et six podologues, formés à dépister la fibrillation atriale en auscultant les pieds, notamment en prenant le pouls. Leurs conclusions ont ensuite été vérifiées par des examens par écho-doppler.
"Simple, rapide et peu coûteux"
Les diagnostics des podiatres et des podologues ont bel et bien été validés par l’écho-doppler. Ainsi, 17 % des patients suivis présentaient une fibrillation atriale non diagnostiquée.
On peut donc envisager un dépistage de la fibrillation atriale pendant l’examen annuel du pied diabétique, ce qui contribuerait à prévenir de nombreux AVC dans la population diabétique.
"Cette étude a permis d’identifier un moyen simple, rapide et peu coûteux d’identifier les patients diabétiques souffrant de ce trouble du rythme cardiaque qu’ils ignoraient", conclut le docteur Ilias Kanellos, principal auteur de l’étude.
Source : European Society of Cardiology, avril 2021.