Alpes-Maritimes Incendie meurtrier à Nice : « trois départs de feu », la piste criminelle confirmée

Selon les informations données par le procureur de la République de Nice, les pompiers seraient arrivés sur les lieux à 2h40. Sur place, ils ont parvenu à évacuer par l’extérieur deux personnes âgées de 19 et 17 ans présentes dans l’appartement en feu du septième étage. « Deux personnes ayant sauté par la fenêtre pour fuir l’incendie étaient prises en charge. Une personne âgée de 45 ans décédait des suites de ses blessures tandis que la seconde âgée de 23 ans était prise en charge en urgence absolue par les secours », indique le procureur. Les six autres occupants, deux femmes âgées de 46 et 22 ans et quatre mineurs âgés de 17 ans, 10 ans, 7 ans et 5 ans, piégés par les flammes, sont décédés.

« On aimerait juste qu'on nous entende » : dans le quartier populaire des Moulins à Nice, la colère et l'inquiétude prévalaient jeudi après la mort de sept personnes dans un incendie perçu par tous comme un nouveau palier dans les violences liées au trafic de drogue. « Je suis endeuillé, en colère et triste », explique Zyad Mohamed, étudiant en psychologie de 23 ans, qui réside dans un immeuble voisin de celui des victimes. « Les cris d'hier soir, je les entends encore ».

L'incendie étant probablement d'origine criminelle, beaucoup ont vite fait le lien avec les violences déjà existantes dans le quartier : « Malheureusement, on est un peu habitué à entendre des tirs, des courses-poursuites, mais là, on est passé à une étape supérieure, et je crains le pire », explique Nathalie Baptistelli, une représentante de quartier qui réside désormais près des Moulins. À la mi-journée, des habitants ont pris à partie le maire Christian Estrosi, venu parler à la presse et finalement sorti du périmètre de sécurité pour aller à leur rencontre.

Les nouveaux députés se réunissent pour la première fois ce jeudi pour élire le président de l'Assemblée nationale. Avant de commencer les votes, le doyen de l’hémicycle, José Gonzalez (RN) a ouvert la séance en exprimant « la vive émotion » de l’Assemblée nationale suite à l’incendie meurtrier de Nice. Il a adressé ses condoléances aux proches des victimes et aux personnes touchées par le drame.

Trois enfants de 5, 7 et 10 ans et trois adultes, tous de la même famille, ont trouvé la mort dans l'appartement, avait précisé le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Le dernier mort, un adolescent de 17 ans, a perdu la vie en se défenestrant pour tenter d'échapper aux flammes. Un homme de 47 ans, qui a également sauté de l'appartement, est très grièvement blessé.
Selon des membres de la communauté comorienne locale, deux des survivants de l'appartement sont deux enfants de la famille, un adolescent de 17 ans, jumeau de celui qui est décédé en se défenestrant, et son grand frère de 19 ans. « Ils sont détruits », a dit Nadjin Maecha, président de l'association de solidarité comorienne.

Le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sont arrivés sur les lieux de la tragédie vers 13 heures ce jeudi. Le chef du gouvernement démissionnaire a pris le temps de rendre hommage aux trois enfants décédés.

Selon les informations de franceinfo, parmi les témoins, certains auraient indiqué avoir vu trois personnes en train de prendre la fuite. 

Assise sur un lit pliant, pendant que ses quatre filles de 4 à 10 ans dessinent avec des bénévoles de la Protection civile, Soibrata, qui habitait au 5ème étage, a évoqué sa panique dans la nuit. « J'ai entendu du bruit, j'ai vu des gens qui couraient dehors. Il y avait le feu dans la cage d'escalier, la fumée entrait sous la porte. J'ai réveillé les enfants, on a appelé les pompiers, ils nous ont dit de mettre des serviettes mouillées sous les portes et d'aller sur le balcon. Finalement, on a été évacués sur l'échelle, d'abord les filles et puis nous », raconte l'habitante.

Selon elle, et comme selon d'autres voisins rencontrés au bas de l'immeuble, l'attente des pompiers aurait duré bien plus que 10 minutes. Plusieurs habitants ont ainsi raconté s'être relayés pour arroser les auvents et parasols des balcons afin d'éviter que les éléments tombant du balcon en flamme ne mettent le feu au reste du bâtiment.

« La famille était très appréciée et impliquée dans le quartier », explique Nourredine Debbari, président de l’association de quartier Nice Moulins solidarité Alpes-Maritimes, au micro de BFMTV. Elle y habitait depuis « quatre, cinq ans ». « Un des enfants était entraîneur à l'AS Moulins, un club de foot du quartier », ajoute l'homme, tout en faisant part de sa tristesse, mais aussi de sa colère face au drame. « C'est encore des innocents qui sont victimes de ce trafic », a regretté Nourredine Debbari.

Selon Christian Estrosi, maire de Nice, les hommes encagoulés auraient dispersé de l’essence dans la cage d'escalier de l'immeuble. Le feu se serait ensuite propagé vers le septième étage.

« Une vingtaine de personnes a été relogée au palais Nikaïa », a expliqué ce matin le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh sur BFMTV. Cette salle de spectacle niçoise s'est transformée en une cellule de crise. « Un dispositif d’accompagnement a été mis en place à Nikaia pour accueillir les familles évacuées », a écrit sur X le premier adjoint au maire de Nice Anthony Borré.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a réagi sur X ce matin pour témoigner de sa solidarité suite à l'incendie du quartier des Moulins à Nice. « Je pense à eux, à leurs familles, aux blessés et à tous les Niçois », a écrit l'élu sur le réseau social.

Le Premier ministre Gabriel Attal, accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, va se rendre à Nice, où il devrait arriver vers midi, selon l'entourage du Premier ministre.

Le quartier des Moulins, classé « politique de la ville », est situé dans l'ouest de Nice. Il est notamment connu pour abriter des trafics de drogue.

Une vingtaine d'habitants de l'immeuble ont dû être évacués et temporairement hébergés dans une salle municipale, selon les indications données par le préfet du département..  

L'immeuble où s'est déclaré le sinistre date de 1977 et avait fait l'objet d'un programme de rénovation au début des années 2000.

Selon la page Facebook ''Ortega live media'', la famille comorienne décimée est originaire de Mohéli, la plus petite et la plus touristique des trois îles de l'Union des Comores.

L'été dernier, dix personnes en situation de handicap mental léger, venues de Lorraine et d'Alsace pour des vacances adaptées, et un accompagnateur périssaient le 9 août à l'aube dans l'incendie de leur gîte de vacances à Wintzenheim (Haut-Rhin), près de Colmar. Six mois plus tôt, sept enfants de deux à 14 ans - cinq filles, deux garçons - et leur mère perdaient la vie, la nuit du 5 au 6 février, dans l'incendie d'une maison de la commune champenoise de Charly-sur-Marne (Aisne). Seul le père, gravement brûlé, avait survécu. 

Le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a confirmé auprès des médias venus sur place que les enfants décédés étaient âgés de 5, 7 et 10 ans. L'adolescent, décédé en se défenestrant, avait 17 ans.

Selon le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh, l'appartement était occupé par « une famille manifestement d'origine comorienne ». Au moment du sinistre « 10 personnes (se trouvaient) à l'intérieur » a-t-il précisé.

Interrogé sur France Inter ce matin, le maire de Nice Christian Estrosi a donné quelques éléments sur l'enquête en cours : « L'incendie semble se déclencher vers 2 ou 3 heures du matin [...] Des personnes encagoulées auraient été aperçues dans le secteur », quittant les lieux. 

Le député des Alpes-Maritimes et président de LR Éric Ciotti a également fait part sur X de son « immense émotion ». 

Le maire de Nice Christian Estrosi a fait part dans la matinée de son « immense émotion », alors que le président de la région Paca Renaud Muselier a évoqué un bilan qui « est un véritable cauchemar » en plus de sa « grande émotion ».

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a qualifié ce jeudi matin sur X ce fait divers de « drame épouvantable », estimant que « les services de police feront la lumière sur les circonstances ». Il a également souligné « l’action rapide des sapeurs-pompiers ».

Selon nos confrères de Nice Matin, la famille de l'appartement en feu a été décimée, des enfants sont à déplorer parmi les victimes. Ils seraient âgés de 5, 7 et 10 ans. 

A leur arrivée sur les lieux, les secours ont été confrontés à un « violent feu d’appartement » au septième étage de l'immeuble. Ils ont effectué « trois sauvetages par échelle » aérienne et « 33 mises en sécurité » de personnes. Au total, 25 engins et 72 sapeurs pompiers ont été engagés pour lutter contre le sinistre. Le feu a été éteint.