Paris 2024 Un jeune néonazi alsacien voulant sévir durant les JO placé en garde à vue

Un jeune homme appartenant à la mouvance néonazie a été interpellé ce mercredi à Rhinau, dans le Bas-Rhin, notamment pour avoir diffusé des menaces de mort sur internet, a indiqué le parquet de Paris. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué un projet d’action lié aux JO.

La rédaction avec AFP - 17 juil. 2024 à 13:51 | mis à jour le 18 juil. 2024 à 18:47 - Temps de lecture :
Photo d'illustration Sipa/Philemon Henry

Photo d'illustration Sipa/Philemon Henry

Une source proche de l’enquête, confirmant une information du Parisien, avait dans un premier temps avancé que ce jeune homme était soupçonné de projeter des actions violentes pendant les Jeux olympiques. « Les propos signalés, à l’origine des investigations, ne visent pas l’organisation des Jeux olympiques », a cependant précisé le parquet de Paris dans l’après-midi.
« Nous savons qu’il avait a priori l’envie de toucher des cibles politiques ou des gens issus de l’immigration », a de son côté indiqué le ministre de l’Intérieur devant la presse en marge d’un déplacement dans Paris lié aux JO-2024. « Il y avait une volonté manifestement d’intervenir pendant une étape du relais de la flamme », a-t-il ajouté.

Interpellé à Rhinau

Le suspect âgé de 19 ans, placé en garde à vue à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, est soupçonné d’avoir proféré des menaces sur une chaîne Telegram baptisée « Division aryenne française » dont il était administrateur, selon une source proche de l’enquête.
Il a été interpellé dans la commune de Rhinau, au sud de Strasbourg, a précisé une autre source proche de l’enquête.
L’enquête, conduite par le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH), porte sur les infractions de « menace de mort et provocation publique à la haine ou à la violence commises en raison de l’origine, la race, l’ethnie, la nation ou la religion, menace de destruction dangereuse pour les personnes, provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou délit, divulgation d’information personnelle permettant d’identifier ou localiser une personne et exposant autrui à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens et diffusion par réseau de communication électronique de procédés permettant la fabrication d’engin de destruction », a détaillé le parquet.

Une porteuse de flamme ciblée

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué à l’AFP être en observation sur cette affaire.
Selon le Parisien, le mis en cause avait notamment menacé sur la boucle Telegram de s’en prendre lors du relais de la flamme olympique à la drag-queen Minima Gesté, dont la désignation comme porteuse de flambeau à Paris avait suscité des propos homophobes.
Toujours selon le quotidien, la chaîne Telegram baptisée « Division aryenne française » est une émanation du groupe d’extrême droite « FRDETER », dont les membres échangeaient également sur cette messagerie sécurisée des propos racistes et des appels à la violence.
Le ministre de l’Intérieur avait demandé la fermeture de ces boucles Telegram en avril 2023 et une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris pour « apologie du terrorisme, menaces de mort ou autres crimes, incitation à la haine ou à la violence notamment ».