Musique Ce que l’on sait des accusations de viol à l'encontre du rappeur Naps
Le rappeur de 33 ans s’est fait connaître en 2021 avec son tube La Kiffance. Il est désormais visé par deux enquêtes pour viols et agressions sexuelles.
Les déconvenues judiciaires ne sont pas près de s’arrêter pour Naps. Le rappeur, populaire notamment grâce à son single de diamant La Kiffance en 2021, a été mis en examen dimanche pour viols et agressions sexuelles. Un procès avait déjà été ordonné contre lui pour viol, avait-on appris fin juillet, à propos de faits remontant à 2021.
Voici ce que l’on sait sur les faits qui lui sont reprochés.
Interpellé dans sa chambre d’hôtel
Naps devait se produire vendredi soir au festival Fréjus en live. Mais alors que le festival touche à sa fin, pas de traces de l’artiste sur scène. Sur Instagram, le festival annonce que « le dernier artiste de ce soir n’a pas pu se produire ni être présent pour des raisons indépendantes de notre volonté ». En cause : l’artiste se trouvait alors en garde à vue, après avoir été interpellé dans la journée à son hôtel, à Saint-Cyr-sur-Mer.
L’interpellation serait intervenue après les plaintes de trois jeunes femmes, majeures, pour viols et agressions sexuelles. Selon La Provence, les faits auraient été commis dans la nuit de jeudi à vendredi. Trois jeunes femmes auraient rencontré le rappeur de 33 ans à Marseille, et la soirée se serait poursuivie dans la chambre d’hôtel de Naps.
Selon BFMTV , ce n’est ensuite qu’en fin de matinée qu’une des trois jeunes femmes aurait alerté la réception de l‘établissement, qui prévient alors les gendarmes. Ces derniers trouvent Naps dans sa chambre, avec deux autres jeunes femmes.
Le rappeur conteste tout
Le rappeur est placé en garde à vue. Selon la chaîne d’informations en continu, Naps aurait indiqué lors de sa garde à vue avoir été contacté par les plaignantes, qui souhaitaient le voir, sur les réseaux sociaux. Il aurait également indiqué avoir été conduit jusqu’à son hôtel de Saint-Cyr-sur-Mer par ces dernières.
Mais ces arguments ne semblent pas avoir convaincu les enquêteurs, puisque le rappeur a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles et placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention.
Selon son avocat, le rappeur est « très serein » et « conteste intégralement les faits ». « À ce stade, les charges reposent uniquement sur les paroles des plaignantes et il faut attendre l’enquête. Si les charges avaient été si graves, mon client aurait été placé en détention provisoire », a ajouté Me Nabil Boudi.
Bio express
Naps, de son vrai nom Nabil Boukhobza, a sorti en 2015 son premier album Ma ville et ma vie. Mais c’est son deuxième album Pochon Bleu, double disque de platine, qui le fait véritablement connaître du grand public en 2016.
Originaire de Marseille, l’artiste fait partie du collectif d’artistes marseillais mené par le célèbre rappeur Jul, qui a sorti célèbre tube Bande organisée en 2020. L’artiste a sorti fin juin son dixième album et doit se produire en concert à Paris et Marseille en septembre.
Une première plainte en 2021
Ces accusations représentent une nouvelle zone d’ombre dans la carrière de l’artiste. Le rappeur fait déjà l’objet d’une instruction pour viol depuis 2021. Le juge d’instruction a d’ailleurs ordonné son renvoi devant la cour criminelle départementale de Paris, mais l’avocat du rappeur a fait appel de l’ordonnance du magistrat réclamant le procès. En 2021, une jeune femme de 20 ans avait porté plainte contre le rappeur, l’accusant de l’avoir violée dans son sommeil.
Lors de sa plainte, la jeune femme avait affirmé avoir passé la soirée en boîte de nuit, où elle aurait été invitée avec des amies à la table du rappeur. Tous auraient sympathisé et seraient rentrés ensemble à l’hôtel. Les proches du rappeur auraient quitté les lieux peu à peu, et les jeunes femmes se seraient endormies. L’une d’entre elles dit avoir été réveillée par un rapport sexuel non consenti.
Quelques jours après la plainte, Naps avait publié un message sur Instagram : « Ma team, je vois dans la presse les rumeurs qui circulent et recirculent… Ça salit mon nom alors que je n’ai rien fait, je n’ai même pas été contacté par la police, je ne sais même pas de quoi il s’agit en vrai […] Je conteste évidemment l’ensemble des faits allégués », avait-il écrit dans une publication aujourd’hui supprimée.